Nouvelle-Zemble
La Nouvelle-Zemble (en Modèle:Lang-ru, Novaïa Zemlia, signifiant « Nouvelle Terre ») est un archipel russe des mers de Kara et de Barents situé au-delà du Modèle:70e nord dans le prolongement de l'Oural. Il est composé de deux îles principales Modèle:Incise séparées par un détroit, auxquelles s'ajoutent d’autres îles plus petites. L'archipel a une superficie de Modèle:Unité Modèle:Incise et un relief montagneux, culminant à Modèle:Unité.
L'archipel a été le lieu des essais nucléaires soviétiques puis russes des années 1950 aux années 1990.
Géographie
L’archipel de Nouvelle-Zemble est composé principalement de l'île du Nord (Severny) et de l'île du Sud (Ioujny), séparées par le détroit de Matotchkine, très étroit : la distance entre les rives opposées varie de Modèle:Unité dans la partie centrale du détroit à Modèle:Unité près du débouché oriental. L’archipel est séparé de l'île côtière Vaïgatch par le détroit de Kara, large de cinquante et un kilomètres. Les deux îles principales sont en mer de Kara, une troisième, l'île Mejdoucharski, se trouve en mer de Barents au sud-sud-ouest de l'archipel. La superficie totale des terres émergées est d’environ Modèle:Unité, l'équivalent du territoire métropolitain Portugal.
La Nouvelle-Zemble étant un prolongement de l’Oural, les îles sont très montagneuses et culminent à Modèle:Unité d’altitude. Severny est recouverte de nombreux glaciers tandis que Ioujny offre un paysage de toundra.
L’archipel possède de nombreuses réserves de cuivre, de plomb et de zinc. D’un point de vue administratif, il constitue une subdivision de l’oblast d’Arkhangelsk dont le centre administratif est Belouchia Gouba<ref name="dvin">Modèle:Lien web</ref> (« la baie du Béluga »), situé dans le Sud-Ouest de l'île sud, comprenant un peu moins de Modèle:Nombre.
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Image satellite en couleurs naturelles du glacier Nordenskjöld (côte orientale de l'île Severny)
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Baie de Barents
(Modèle:Coord) -
Pointe du glacier d'Inostrantsev (Modèle:Coord)
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Le cap Jelania, extrême nord de l'île Severny; Modèle:Coord)
Climat
Malié Karmakouly, où des relevés météo sont faits depuis longtemps, a un climat de type ET (polaire de toundra) avec comme record de chaleur Modèle:Tmp le Modèle:Date- et comme record de froid Modèle:Tmp le Modèle:Date-, le Modèle:Date- et le Modèle:Date-. La température moyenne annuelle est de Modèle:Tmp.
Histoire
Jusqu'à la fin du Moyen Âge
Les Nénètses forment la population d’origine de l’archipel de Nouvelle-Zemble. Les îles sont connues depuis les Modèle:S mini ou Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècles par les Russes, lorsque des marchands de Novgorod visitèrent la région. La recherche du passage du Nord-Est par les Européens conduisit à son exploration au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par le Britannique Hugh Willoughby en 1553, par Arthur Pet et Charles Jackman en 1580<ref>Jean Amsler, La Renaissance (1415-1600), tome II de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, Modèle:P.</ref>, puis en 1596 par le Néerlandais Willem Barentsz, qui contourna la pointe nord de Serverny, passa l’hiver sur la côte est et cartographia la côte ouest de l'archipel.
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Carte marine de Nouvelle-Zemble (1599–1601).
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Carte marine de Nouvelle-Zemble (1720).
Willem de Vlamingh, en 1664, explore les côtes nord et nord-est de la Nouvelle-Zemble et atteint 82° 10' de latitude mais ne débarque pas<ref>Clements Markham, Les Abords de la région inconnue, 1876, Modèle:P.</ref>.
Après la Seconde Guerre mondiale
Immersion de déchets nucléaires
1 : deux réacteurs sans combustible nucléaire consommé ;
2 : deux réacteurs sans combustible nucléaire consommé et 60 % de combustible nucléaire du brise-glace Lénine en conteneurs ;
3 : six réacteurs nucléaires à uranium, dix sans combustible nucléaire, Modèle:Unité de déchets radioactifs ;
4 : sous-marin K-27 avec deux réacteurs ;
5 : trois réacteurs avec et trois sans combustible nucléaire.
Les rivages de Nouvelle-Zemble dans l'océan Arctique sont l'une des zones où les déchets nucléaires de l'ère soviétique ont été envoyés par le fond.
Essais nucléaires
La Nouvelle-Zemble fut vidée de sa population en 1955 pour accueillir les expérimentations nucléaires soviétiques. Trois sites d'essais furent construits :
- le « site A », dans la baie Tchernaïa (70,7° N — 54,6° E), qui fut utilisé essentiellement de 1955 à 1962 ;
- le « site B », dans le détroit de Matotchkine (73,4° N — 54,9° E), qui accueillit des essais souterrains entre 1964 et 1990 ;
- le « site C », Soukhoï Nos (73,7° N — 54,0° E), qui servit de 1957 à 1962 et fut le théâtre le Modèle:Date- de l’explosion aérienne (à Modèle:Unité d'altitude) d’une bombe de 50 mégatonnes, Tsar Bomba, la plus forte explosion nucléaire jamais réalisée.
D'autres essais furent conduits à d’autres endroits de l’archipel, la moitié de sa surface étant officiellement cataloguée comme « zone d'essais ». À partir de 1989, le processus de glasnost conduisit à rendre les activités nucléaires plus transparentes. Peu d'essais furent entrepris pendant les années 1990. En 2004, seules quelques recherches sont encore conduites au détroit de Matotchkine.
Modèle:Citation, note un rapport du Parlement français<ref>Rapport sur les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires, 2001, Assemblée nationale et Sénat français, Modèle:P.188 Modèle:PDF.</ref>.
Démographie
Avant le milieu des années 1950, dix villages de chasseurs et des maisons situées dans une cinquantaine de sites étaient présents dans l'archipel, avec une population d'environ 400 personnes.
Les opérations militaires ont augmenté la population de l'archipel ; en 2011, la population de Nouvelle-Zemble était estimée à 2 429<ref>Modèle:Lien web</ref>, dont 1 972 vivent dans la capitale, Belouchia Gouba<ref name="dvin" /> (« la baie du Béluga »), situé au sud-ouest de l'île sud.
La population indigène (nénètse) avoisine encore 100 personnes, subsistant essentiellement de pêche et de chasse.
Patrimoine naturel
Malgré un climat rigoureux, l'archipel abritait une riche faune, abondamment chassée Modèle:Citation, notamment d'oiseaux<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> et en particulier d'oies. L'archipel abrite encore une sous-espèce de rennes (plus petite, dont la chasse a été interdite en 1934, sans que cela permette de sauver cette population ; il ne subsistait probablement plus que quelques dizaines d'individus en 1950 dans quelques zones des rivages Est de l'archipel)<ref name=Faune2004>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Novaya Zemlya, Environmental Safety of Underground Nuclear Tests, Reports of Soviet experts at the International Conference in Canada (Ottawa, 22-25.04.91) </ref>.
Une véritable industrie de la chasse s'est établie autour des peaux de renards arctiques, des baleines ou encore des rennes sauvages<ref>Zubkov, A.I., Wild Reindeer on Novaya Zemlya (1935) , Proceedings of the Arctic Institute. Leningrad. Vol. 22 (in Russian). </ref>,<ref>Matveev, L. (1981) Wild Reindeer of Novaya Zemlya, Hunting and Hunting Industry. No. 1 (in Russian). </ref>,<ref>Aleksandrova, V.D., Reindeer-Breeding on Novaya Zemlya, Problems of the Arctic, Leningrad, 1937. No. 2 (in Russian). </ref>. Dans les années 1928-1933, 604 rennes domestiqués ont été introduits pour l'élevage (dans la zone de Goussinaïa Zemlia) ; l'élevage fut un échec, mais ces animaux introduits se sont dispersés sur l'île Ioujni (à moins que les rennes aujourd'hui présents ne soient venus d'eux-mêmes en se déplaçant en hiver sur la mer gelée, ce qui est une autre hypothèse, qui semble pouvoir être validée par le fait qu'ils abritent un parasite - mouche dont la larve se développe sous la peau - qui vient des zones situées plus au sud)<ref name=Faune2004/>. Ils se sont rapidement multipliés (on en comptait environ 10 000 en 1979)<ref name=Faune2004/>.
En 1947, une réserve naturelle d'État y avait été créée (réserve des Sept-Îles) puis les activités économiques traditionnelles (chasse, pêche) sur les îles ont été officiellement stoppées et la réserve naturelle a été abandonnée, alors que le Modèle:Citation était fondé<ref name=Faune2004/>. Dans les années 1950, les populations d'ours blancs et de morses ont atteint leur point le plus bas, comme dans d'autres régions du nord de la Russie<ref>Uspenskiy, S.M., The Riches and Protection of the Fauna in the Russian Arctic : “Problems of the North”, Moscow: Publ. by Academy of Sciences of the USSR, 1958, No. 1 (in Russian)</ref>. Quelques couples et petits groupes de morses ont été localement revus dans les années 1990, dont une trentaine d'individus près de l'ancien village de Laguernoïe en 1992<ref name=Faune2004/>.
Une population nicheuse de cygne de Bewick semble s'être reconstituée, considérée comme stable en 1992. Les emblématiques narvals sont également périodiquement observés dans la région, mais sans données quantitatives disponibles en 1992 et les baleines boréales (jusqu'à Modèle:Unité de long et 150 tonnes, et autrefois si nombreuses que des centaines de navires baleiniers les pourchassaient, cause d'un effondrement démographique au {{#switch: e
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}} : en 1905, 600 de ces baleines ont été tuées en mer de Barents contre seulement 5 en 1912 avant qu'elles ne soient au début des années 1920 considérées comme éteintes dans cette partie du monde<ref name=Faune2004/>. Dans les années 1990, des données contradictoires font mention d'un petit groupe de baleines survivantes aperçu très au nord (dans l'archipel François-Joseph puis en Nouvelle-Zemble, laissant espérer une restauration de l'espèce (sous réserve de confirmation de la validité de ces données)<ref name=Faune2004/>. Dès les années 1950, l'académie des sciences a souhaité intégrer l'archipel dans un réseau national d'aires naturelles protégées<ref>Lavrenko, Ye.M., Kirikov, S.V., Formozov, A.N., Gentner, V.G., The Perspective Plan of Geographical Network of Reserves in the USSR (draft), Nature Protection and Reserve Business in the USSR, Moscow, 1958. No. 3 (in Russian)</ref>, idée qui a continué à être portée dans les années 1970<ref>Bannikov, A.G., Krinitsky, V.V., Rashek, V.L ., Prospects of Organising Reserves in the USSR, Hunting and Hunting I ndustry, 1974. No. 9 (in Russian). </ref>,<ref>Zykov, K.D., Nukhimovskaya, Yu.D., Location of the Network of Reserves on the Territory of the Russian Federation : in “The Experiences and Goals of the Reserves in the USSR”, Moscow: Nauka, 1979 (in Russian)</ref>,<ref name=Faune2004/>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Novaya Zemlya, Environmental Safety of Underground Nuclear Tests, Reports of Soviet experts at the International Conference in Canada (Ottawa, 22-25.04.91).
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Khalturin, V. I., Rautian, T. G., Richards, P. G., & Leith, W. S. (2005). A review of nuclear testing by the Soviet Union at Novaya Zemlya, 1955–1990. Science and Global Security, 13(1-2), 1-42 (résumé).
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Korago, E.A., Kovaleva, G.N., Trufanov, G.V., Formations, Tectonics, History of the Geological Development of Novaya Zemlya, Geotectonics, 1989, No. 6. .(en Russe)
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Matushchenko, A.M., Safronov, V.G., Chervonnyi, V.P., Shipko, Yu.E., The North Test Site: Radiation and Environmental Situation on the Islands of Novaya Zemlya and in the Adjacent Regions of the Far North. – Moscow: Bulletin of the Centre for public information on nuclear energy, 1990, No. 22. .(in Russian)
Articles connexes
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} History and landscape