Voir la source de Conseil fédéral (Suisse)

{{Voir homonymes|Conseil fédéral}}
{{Infobox Poste politique
 | nom                  = Conseil fédéral
 | logo                 = Logo der Schweizerischen Eidgenossenschaft.svg
 | logo taille          = 280
 | logo légende         = 
 | image                = Bundesratsfoto 2023.jpg
 | image taille         = 280
 | image légende        = La [[#Photographie officielle|photographie officielle]] pour 2023.
 | mandant              = [[Assemblée fédérale (Suisse)|Assemblée fédérale]]
 | durée mandat         = 4 ans renouvelable
 | création             = {{date-|16 novembre 1848}}
 | abrogation           = 
 | titre                = Conseiller fédéral<br>Conseillère fédérale
 | prem titulaire       = [[Jonas Furrer]] ([[Parti radical-démocratique|PRD]])
 | der titulaire        = [[Elisabeth Baume-Schneider]] ([[Parti socialiste suisse|PS]])
 | titulaire actuel     = [[Alain Berset]] {{small|(président de la Confédération)}} <br /> [[Viola Amherd]] {{small|(vice-présidente du Conseil fédéral)}} <br /> [[Guy Parmelin]] <br /> [[Ignazio Cassis]] <br /> [[Karin Keller-Sutter]] <br/> [[Albert Rösti]] <br /> [[Elisabeth Baume-Schneider]]
 | depuis               = 
 | résidence officielle = [[Palais fédéral]], [[Berne]]<br> La Maison Béatrice de Watteville, Berne <br>[[Manoir du Lohn]], [[Kehrsatz]]<br> Hotel Bellevue Palace, Berne<ref group="N">Aucun conseiller fédéral ne vit dans ces endroits, ces résidences sont des lieux de travail ou de réception</ref>
 | salaire              = {{formatnum:454581}} [[Franc suisse|CHF]] (brut) (2021)
 | site web             = [https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/conseil-federal.html admin.ch]
}}

Le '''Conseil fédéral''' ({{en langue|de|Bundesrat}} ; {{en lang|it|Consiglio federale}} ; {{en langue|rm|Cussegl federal}}) est l'organe [[Pouvoir exécutif|exécutif]] de la [[Suisse|Confédération suisse]].

Le Conseil fédéral est formé de sept membres (appelés souvent les {{citation|sept sages}}), élus ou réélus — le même jour mais l'un après l'autre. Traditionnellement, un conseiller fédéral est réélu jusqu'à sa démission et les cas de non-réélection sont extrêmement rares (quatre entre {{date-|1848}} et {{date-|2021}}). 

Le Conseil fédéral est une autorité [[Régime directorial|directoriale]] remplissant simultanément les rôles de [[chef du gouvernement]] et de [[Chef d'État|chef de l'État]] et fonctionnant sur le principe de la [[collégialité]] (autrement dit le pouvoir est assumé collectivement). Chacun de ses membres est responsable de l'un des sept départements de l'[[Administration fédérale (Suisse)|administration fédérale]].

Le [[Président de la Confédération suisse|président de la Confédération]] et le vice-président sont choisis au sein du Conseil fédéral, et élus par l'Assemblée fédérale pour un an. Le président est un ''[[primus inter pares]]'', avec un simple rôle de représentation. Son [[élection]] se fait traditionnellement par rotation (tournus) sur la base de l'ancienneté des membres.

Le porte-parole du Conseil fédéral est [[André Simonazzi]], l'un des deux [[Chancelier de la Confédération|vice-chanceliers de la Confédération]] depuis le {{date-|1 avril 2009}}.

== Histoire ==
[[Fichier:Erster Bundesrat.jpg|vignette|gauche|Portraits du premier Conseil fédéral élu le 16 novembre 1848. Pour une présentation détaillée, voir [[État fédéral de 1848]].]]

Le Conseil fédéral est créé par la constitution fédérale de [[1848 en Suisse|1848]] en tant qu'organe exécutif du nouvel État fédéral ; le premier Conseil est élu le {{date-|16 novembre}} par la nouvelle [[Assemblée fédérale (Suisse)|Assemblée fédérale]] pour une durée de trois ans<ref>Constitution du {{date-|12|septembre|1848}}, art. 83.</ref>. Le fonctionnement du Conseil et de l'administration s'inspire de plusieurs modèles, qu'ils soient locaux — l'organisation de certaines villes et cantons suisses ou le [[Directoire (République helvétique)|Directoire]] de la [[République helvétique]], en particulier pour l'idée de collégialité — ou étrangers comme les [[États-Unis]] pour l'organisation générale de l'administration, à l'exception du système présidentiel<ref name="DHS Collégialité">{{DHS|10093|Collégialité|auteur=Heinrich Ueberwasser|date=3 août 2005}}</ref>. Pendant les premières années, le fonctionnement du Conseil est basé très fortement sur la collégialité ; même si chaque conseiller est déjà à la tête de son département, les tâches sont encore suffisamment simples pour permettre ce système. En 1874, la révision de la constitution entraîne un alourdissement des tâches du Conseil et force dans les faits les conseillers à se concentrer plus spécifiquement sur leur département, la collégialité restant de mise pour les décisions prises en commun.

En 1931, l'augmentation de la durée du mandat du Conseil fédéral et de l'Assemblée fédérale de trois à quatre ans est acceptée en [[votation]] populaire<ref>{{Lien web |titre=Votation No 114 Tableau récapitulatif |url=https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/va/19310315/det114.html |langue=fr |date=2021-01-18 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>. En 1959, le départ simultané de quatre conseillers fédéraux ouvre la voie à une redistribution des sièges au gouvernement ; ce sera l'introduction de la [[Formule magique (Suisse)|formule magique]], règle non écrite qui attribue les sièges aux partis politiques en fonction de leur force à l'Assemblée fédérale.

Lors des discussions concernant la révision de la constitution en 1999, l'idée d'abroger la clause des cantons, qui limite les cantons à un seul représentant au Conseil fédéral, est jugée trop controversée et reportée à une votation séparée<ref name="24heures-clause-cantons">[[24 heures (Suisse)|24 heures]], « [http://archives.24heures.ch/VQ/LAUSANNE/-/article-1998-05-1691/clause-des-cantons--les-etats-reculent-pour-mieux-sauterles-sactu-839C3actu-839A9nateurs-sont-disposactu-839C3actu-839A9s-actu-839C3actu-839A0-assouplir-les-conditions-dactu-83927actu-839C3actu-839A9lection-du-conseil-factu-839C3actu-839A9dactu-839C3actu-839A9ral-mais-pas--dans-le-cadre-de-la-ractu-839C3actu-839A9vision-totale-de-la-constitution Clause des cantons: les États reculent pour mieux sauter] », {{date|1 mai 1998}}.</ref> ; finalement, le peuple et les cantons acceptent son abrogation en février 1999<ref>{{Lien web |titre=Votation No 449: Tableau récapitulatif. Votation populaire du 07.02.1999: Arrêté fédéral concernant la modification des conditions d'éligibilité au Conseil fédéral |url=https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/va/19990207/det449.html |langue=fr |date=2021-01-18 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>.

Entre 1848 et 2008, le Conseil fédéral a été une institution extrêmement stable, et il a toujours fonctionné selon les principes définis dans la constitution de 1848, les changements apportés au système dans l'intervalle ayant été mineurs. Cette stabilité est aussi observable au point de vue de la composition, le Conseil n'ayant jamais été renouvelé intégralement, garantissant ainsi une continuité sur le long terme. Néanmoins, de nombreuses propositions de changements ont été faites au cours des années, le plus souvent sans succès. Une idée qui revient régulièrement est l'élection du Conseil fédéral directement par le peuple, plutôt que par l'Assemblée fédérale ; le [[Parti socialiste suisse|Parti socialiste]] a déposé deux initiatives à cette fin, mais celles-ci ont été rejetées en votation les {{date-|4|novembre|1900}} et {{date-|25|janvier|1942}}<ref>{{Lien web |titre=Initiative populaire 'Élection du Conseil fédéral par le peuple et augmentation du nombre des membres de cette autorité' |url=https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis6.html |langue=fr |date=2021-01-18 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Initiative populaire 'Élection du Conseil fédéral par la peuple et augmentation du nombre des membres' |url=https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis49.html |langue=fr |date=2021-01-18 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>. Dans les années 1990 et 2000, cette idée est revenue dans le débat public sous l'impulsion de l'[[Union démocratique du centre]]<ref>{{Article |titre=Un mode de scrutin «unique au monde» |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2003-12-06 |langue=fr |auteur1=Stéphane Zindel |issn=1423-3967 }}.</ref>.

En 1996, le Conseil fédéral propose un projet concernant l'organisation du gouvernement qui aurait introduit des [[Secrétaire d'État#Suisse|secrétaires d'État]] supplémentaires pour décharger les conseillers fédéraux. À la suite d'un [[référendum]], le peuple rejette ce projet la même année<ref>{{Lien web |titre=Votation No 431: Tableau récapitulatif. Votation populaire du 09.06.1996:  Loi du 6 octobre 1995 sur l'organisation du gouvernement et de l'administration (LOGA) |url=https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/va/19960609/det431.html |langue=fr |date=2021-01-08 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>, les arguments avancés étant le rôle mal défini et le coût induit par de nouveaux hauts fonctionnaires<ref>{{Article|auteur1=[[Agence télégraphique suisse]]|titre=Réforme du gouvernement: Seuls trois cantons romands n'ont pas massacré les secrétaires d'État|périodique=[[La Liberté]]|date=10 juin 1996|pages=7|lire en ligne=https://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=LLE19960610-01.2.36&srpos=20&e=01-06-1996-15-06-1996--fr-20--1--img-txIN--------0--fr---|consulté le=29 mars 2023}}.</ref>. En {{date-|août 2008}}, le Parti socialiste, par la voix de son président [[Christian Levrat]], propose l'introduction d'une procédure de destitution du Conseil fédéral, une idée qui a été accueillie froidement par les autres partis<ref>{{Article |titre=Christian Levrat s'embrouille dans la responsabilité du Conseil fédéral |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2008-08-05 |langue=fr |auteur1=Daniel S. Miéville |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/christian-levrat-sembrouille-responsabilite-conseil-federal }}.</ref>.

== Composition ==
{{article détaillé|Liste des conseillers fédéraux de Suisse}}

{| class="wikitable sortable centre"
|+ Depuis le {{date-|1 janvier 2023}}, le Conseil fédéral est composé des membres suivants, par ordre d'ancienneté :
! scope="col" class="unsortable" | Portrait
! scope="col" | Nom
! scope="col" | Fonction
! scope="col" colspan=2 | Parti
! scope="col" | Canton
! scope="col" | Date d'élection
|-
| [[Fichier:Alain Berset (2023).jpg|80px|Alain Berset]]
| {{tri1|Berset,Alain}} [[Alain Berset]]
| Président du Conseil fédéral depuis le {{date-|1|janvier|2023}} <br/>
Chef du [[Département fédéral de l'intérieur]] (DFI)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|PSS}} |
| [[Parti socialiste suisse|PS]]
| {{CH-FR}}
| {{date-|2011-12-14}}
|-
| [[Fichier:Guy Parmelin (2023).jpg|80px|Guy Parmelin]]
| {{tri1|Parmelin,Guy}}  [[Guy Parmelin]]
|  Chef du [[Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche]]  (DEFR)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|UDC}} |
| [[Union démocratique du centre|UDC]]
| {{CH-VD}}
| {{date-|2015-12-09}}
|-
| [[Fichier:Ignazio Cassis (2023).jpg|80px|Ignazio Cassis]]
|  {{tri1|Cassis,Ignazio}} [[Ignazio Cassis]]
| Chef du [[Département fédéral des affaires étrangères]] (DFAE)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|PLR}} |
| [[Parti libéral-radical|PLR]]
| {{CH-TI}}
| {{date-|2017-09-20}}
|-
| [[Fichier:Viola Amherd (2023).jpg|80px|Viola Amherd]]
|  {{tri1|Amherd,Viola}}  [[Viola Amherd]]
| Vice-présidente du Conseil fédéral depuis le {{date-|1|janvier|2023}} <br/>
Chef du [[Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports]]  (DDPS)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|PDC}} |
| [[Le Centre (Suisse)|Le Centre]]
| {{CH-VS}}
| {{date-|2018-12-05}}
|-
| [[File:Karin Keller-Sutter (2023).jpg|80px|Karin Keller-Sutter]]
| {{tri1|Keller-Sutter,Karin}} [[Karin Keller-Sutter]]
| Chef du [[Département fédéral des finances]] (DFF)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|PLR}} |
| [[Parti libéral-radical|PLR]]
| {{CH-SG}}
| {{date-|2018-12-05}}
|-
| [[Fichier:Albert Rösti (2023).jpg|80px|Albert Rösti]]
| {{tri1|Rösti,Albert}}  [[Albert Rösti]]
|  Chef du [[Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication ]] (DETEC)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|UDC}} |
| [[Union démocratique du centre|UDC]]
| {{CH-BE}}
| {{date-|2022-12-07}}
|-
| [[Fichier:Élisabeth Baume-Schneider (2023).jpg|80px|Alain Berset]]
| {{tri1|Baume-Schneider,Élisabeth}} [[Élisabeth Baume-Schneider]]
| Chef du [[Département fédéral de justice et police]] (DJP)
| {{Infobox Parti politique suisse/couleurs|PSS}} |
| [[Parti socialiste suisse|PS]]
| {{CH-JU}}
| {{date-|2022-12-07}}
|}

=== Élection {{ancre|Élections}} ===
L'élection du Conseil fédéral a lieu tous les quatre ans, au mois de décembre, juste après le renouvellement intégral de l'[[Assemblée fédérale (Suisse)|Assemblée fédérale]]<ref>{{ref loi|Art. 175|Cst.}}</ref> ou après l'annonce d'une démission ou le décès d'un conseiller en poste<ref name="LParl">{{loi suisse|rs=171.10|loi=Loi sur l’Assemblée fédérale|art=133}}.</ref>. Tout citoyen ou citoyenne suisse éligible au Conseil national peut être élu<ref>{{ref loi|Art. 175 {{al.|3}}|Cst.}}</ref> et il n'y a pas besoin de se déclarer candidat préalablement.

L'Assemblée fédérale vote à [[Bulletin secret|bulletins secrets]] sur plusieurs tours, par ordre d'ancienneté de fonction{{sfn|Klöti|Papadopoulos|Sager|2017|p=196}}{{,}}{{sfn|Vatter|2020a|p=219}} ; n'importe quel candidat peut recevoir des voix lors des deux premiers tours. Si aucun d'entre eux n'obtient la majorité absolue, celui qui a obtenu le plus petit nombre de voix est retiré de la liste pour les tours suivants, jusqu'à l'élection du vainqueur<ref name="LParl"/>.

Si certaines élections se déroulent sans surprise, comme l'élection au premier tour de la démocrate-chrétienne [[Doris Leuthard]], unique candidate officielle en 2006, d'autres font l'objet de longues discussions et marchandages entre différents partis, en particulier pendant la nuit précédant l'élection, surnommée {{citation|[[Nuit des Longs Couteaux (Suisse)|nuit des longs couteaux]]}}<ref name="Hochuli 2007-07">{{Article |titre=La nuit des longs couteaux, la seule, la vraie |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-07-27 |langue=fr |auteur1=Ron Hochuli |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-1624-nuit-longs-couteaux-seule-vraie }}.</ref> ; l'issue est souvent incertaine jusqu'au dernier moment et les coups de théâtre ne sont pas rares, comme lors de la non-réélection de Christoph Blocher<ref name="Taux 2007-12-10">{{Article |titre=Pourquoi Christoph Blocher est tombé |périodique=[[L'Hebdo]] |date=2007-12-13 |langue=de |auteur1=Chantal Taux |issn=1013-0691 |lire en ligne=http://chantaltauxe.ch/pourquoi-christoph-blocher-est-tombe/ |pages=6-10 }}.</ref>.

Avant l'élection, le parti qui revendique le siège vacant selon la « formule magique » propose généralement un candidat officiel mais il arrive fréquemment que ces candidatures ne soient pas acceptées par l'Assemblée fédérale, le cas le plus spectaculaire remontant à [[1973]] où trois candidats officiels sont écartés<ref name="stauffer">{{Article |titre=Conseil fédéral: Plus qu'un arithmétique béate |périodique=[[L'Hebdo]] |date=2008-12-18 |langue=fr |auteur1=Pierre-André Stauffer |issn=1013-0691 |lire en ligne=https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/237102/view?page=50&p=separate&tool=info&view=0,0,2599,3426 }}.</ref>, les autres partis cherchant alors un candidat leur convenant mieux, comme ce fut le cas par exemple avec les non-élections des socialistes [[Lilian Uchtenhagen]] en 1983 et [[Christiane Brunner]] en 1993. Pour prévenir un tel désaveu, les partis ont tendance à présenter plusieurs candidats, offrant ainsi un choix minimum aux parlementaires. La première double candidature est celle des démocrates du centre [[Leon Schlumpf]] et [[Werner Martignoni]] en [[1979]], suivie de nombreux autres « tickets », parfois masculin-féminin ([[Pascal Couchepin]] et [[Christiane Langenberger]] en 1998) ou uniquement féminin ([[Ruth Metzler-Arnold]] et [[Rita Roos]] en 1999, [[Micheline Calmy-Rey]] et [[Ruth Lüthi]] en 2002).

Le phénomène des candidatures multiples a pour effet d'augmenter le nombre de tours de scrutins. Alors qu'entre [[1962]] et [[1987]], les élus le sont au premier tour, seuls [[Kaspar Villiger]] et [[Doris Leuthard]] sont désignés dans ces conditions au cours des vingt dernières années. [[Adolf Ogi]], [[Hans-Rudolf Merz]], [[Eveline Widmer-Schlumpf]] et [[Alain Berset]] sont désignés au deuxième tour, [[Ruth Dreifuss]] et [[Christoph Blocher]] au quatrième tour, [[Moritz Leuenberger]], [[Pascal Couchepin]] et [[Micheline Calmy-Rey]] au cinquième tour et [[Joseph Deiss]] ainsi que [[Samuel Schmid]] au sixième tour.

==== Liste des élections ====
{{Article détaillé|Renouvellement intégral du Conseil fédéral suisse de 2007|Renouvellement intégral du Conseil fédéral suisse de 2011{{!}}de 2011|Renouvellement intégral du Conseil fédéral suisse de 2015{{!}}de 2015|Renouvellement intégral du Conseil fédéral suisse de 2019{{!}}de 2019}}

{| class="wikitable centre"
|+ Élections du Conseil fédéral de 1848 à 2019{{sfn|Vatter|2020|id=Vatter2020a|p=293}}{{,}}{{sfn|Vatter|2020|id=Vatter2020b|p=78}}
|-
! scop=col | Période
! scop=col | Nouveau élus
! scop=col | Réélus
! scop=col | Non-réélus
|-
| 1848-1899
| 36
| 105
| 2
|-
| 1900-1949
| 28
| 96
| 0
|-
| 1950-1999
| 40
| 79
| 0
|-
| 2000-2019
| 15
| 30
| 2
|}

=== Démissions et non-réélections ===
Une fois qu'un conseiller fédéral a été élu pour un mandat de quatre ans, la loi ne prévoit aucune possibilité de lui retirer sa charge, que ce soit par le peuple, l'Assemblée fédérale (par exemple sous la forme d'une [[motion de censure]]) ou la justice{{sfn|Vatter|2020a|p=222}}. En septembre 2008, l'Assemblée fédérale ajoute à la loi une procédure permettant de reconnaître l'incapacité d'un conseiller fédéral ou du chancelier<ref>{{CuriaVista|date=20.01.2012|type=initiative parlementaire|titre=Droit parlementaire. Modifications diverses|numéro=400|lien auteur=Commission des institutions politiques|auteur=CIP-N}}.</ref>.

Un conseiller peut être réélu sans limite et il a été historiquement rare pour l'Assemblée fédérale de ne pas réélire un conseiller en fonction (cela n'est arrivé que quatre fois).
Le {{date|6|décembre|1854}}, le [[Canton de Berne|Bernois]] [[Ulrich Ochsenbein]] n'est pas réélu. Battu lors des élections au Conseil national de l'automne {{date|1854|en Suisse}}, il est victime des changements dans la configuration politique du canton de Berne. Les radicaux et les conservateurs se mettent à collaborer et Ochsenbein se trouve pris entre deux feux. Il n'est pas présent, car parti à la [[chasse]], le jour de l'élection au Conseil fédéral. Au sixième tour, c'est le Bernois [[Jakob Stämpfli]] qui est élu.
Le {{date|7|décembre|1872}}, [[Eugène Borel]] est élu au deuxième tour par {{nb|90|voix}} contre 73 au sortant [[Jean-Jacques Challet-Venel]]. L'échec de Challet-Venel trouve son explication dans son opposition à la révision de la [[Constitution fédérale de la Confédération suisse#Constitution de 1848|constitution de 1848]] lors de la votation de [[1872]] qui consacre l'échec provisoire des partisans de la révision qui finit toutefois par être acceptée en {{date|1874|en Suisse}}.
Le {{date|10|décembre|2003}}, [[Ruth Metzler-Arnold]] n'est pas réélue et remplacée par [[Christoph Blocher]], ce qui a pour effet de modifier la str<!-- Le terme est-il bien choisi ? Ne veut-on pas plutôt parler de l'équilibre politique ? -->ucture politique du Conseil fédéral.
À son tour, le {{date|12|décembre|2007}}, Blocher n'est pas réélu et c'est un autre membre de l'[[Union démocratique du centre]], [[Eveline Widmer-Schlumpf]], qui obtient les suffrages de l'Assemblée fédérale.

En pratique, les conseillers restent la plupart du temps en fonction jusqu'à ce qu'ils désirent se retirer, en moyenne après environ dix ans{{sfn|Altermatt|1993|p=81}}. Un certain nombre de démissions ont été forcées à la suite du rejet en [[votation]] populaire d'un projet porté par le conseiller fédéral en question :
* en [[1891]] : démission d'[[Emil Welti]] (radical [[Canton d'Argovie|argovien]]) à la suite de l'échec de son projet d'étatisation des [[Chemin de fer|chemins de fer]] ;
* en [[1934]] : démission d'[[Heinrich Häberlin]] (radical [[Canton de Thurgovie|thurgovien]]) à la suite du rejet du projet sur la protection de l'ordre public ;
* en [[1953]] : démission de [[Max Weber (homme politique, 1897-1974)|Max Weber]] à la suite du rejet du régime financier (retour des socialistes dans l'opposition pendant six ans).

D'autres conseillers ont été poussés à la démission en raison du contexte politique :
* {{date|19|juin|1917}} : démission d'[[Arthur Hoffmann (homme politique)|Arthur Hoffmann]] (radical [[Canton de Saint-Gall|saint-gallois]]) en raison de son immixtion imprudente entre des États belligérants ([[Russie]] et [[Allemagne]]) pendant la [[Première Guerre mondiale]] ;
* {{date|22|mars|1934}} : démission inopinée de [[Jean-Marie Musy]] (conservateur [[Canton de Fribourg|fribourgeois]]) à cause du désaccord qui l'opposait à [[Edmund Schulthess]] (radical) sur la politique économique et financière ;
* {{date|31|décembre|1944}} : démission de [[Marcel Pilet-Golaz]] (radical [[Canton de Vaud|vaudois]]). Après la capitulation de la France ([[Seconde Guerre mondiale]]), il a tenu, en tant que président de la Confédération, un discours faisant clairement allusion à un « ordre nouveau » et à une démocratie « plus autoritaire ». Il a par la suite refusé de s'expliquer sur ses sympathies envers les gouvernements fascistes ;
* {{date|28|novembre|1966}} : démission de [[Paul Chaudet]] (radical vaudois). Le chef du Département militaire perd, à la suite de l'[[Affaire des Mirages|affaire des avions ''Mirage'']], l'appui des radicaux qui ne veulent pas le proposer à la vice-présidence du Conseil fédéral et désirent lever cette hypothèque avant les élections de [[1967]] ;
* {{date|12|janvier|1989}} : démission d'[[Elisabeth Kopp]] (radicale [[Canton de Zurich|zurichoise]]) un mois après son élection à la vice-présidence du Conseil fédéral. En tant que conseillère fédérale responsable de la justice, elle a adressé un coup de fil à son mari, le mettant en garde par rapport à des affaires douteuses dans lesquelles il a probablement été impliqué. Le substitut du procureur de la Confédération l'a ensuite soupçonnée d'avoir violé le secret de fonction dans l'affaire Sakarchi Trading SA, une accusation dont elle sera blanchie par le [[Tribunal fédéral (Suisse)|Tribunal fédéral]] en [[1990]]<ref name="kopp">{{Article |titre=La chute de la première conseillère fédérale |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-07-28 |langue=fr |auteur1=Daniel S. Miéville |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-1724-chute-premiere-conseillere-federale }}</ref>.

== Représentativité ==
La loi ne fixe que peu de critères sur la représentativité des membres du Conseil. Jusqu'en [[1999]], un canton ne pouvait avoir qu'un seul représentant au Conseil fédéral mais, devant la difficulté de l'application de cette règle, elle est remplacée par une règle plus générale indiquant que les différentes régions et communautés linguistiques devaient être équitablement représentées.

Au-delà de ce critère légal, toute une série de règles non écrites ont de l'importance au moment d'élire un nouveau conseiller fédéral et le choix des candidats dépend de leur parti, langue et canton d'origine, de la parité homme-femme, rendant certaines fois difficile le choix d'un candidat idéal.

=== Régions ===
[[Fichier:Hans-Peter Tschudi (1983) by Erling Mandelmann.jpg|vignette|Le [[canton de Bâle-Ville]] est représenté pour la seconde fois au Conseil fédéral avec l'élection de [[Hans Peter Tschudi|Hans-Peter Tschudi]] en 1959, bien que Bâle soit la [[Liste de villes de Suisse|deuxième ville]] la plus peuplée de Suisse durant la plus grande partie du {{s-|XX}}.]]
L'origine géographique [[Canton suisse|cantonale]] et linguistique des candidats joue un rôle déterminant, bien que non précisément défini. Le Conseil fédéral ne doit pas seulement être représentatif des forces politiques en présence mais également des minorités linguistiques ou culturelles : [[Suisse romande]] (minorité [[Français|francophone]]), [[Canton du Tessin|Tessin]] (minorité [[Italien|italophone]]) mais aussi Suisse du Nord-Ouest (région de Bâle), Suisse orientale (en dehors des grands centres urbains comme [[Zurich]]), Suisse centrale, ainsi qu'officieusement des deux religions majoritaires ([[Catholicisme|catholiques]] et [[Protestantisme|protestants]]). Ce rééquilibrage des ensembles linguistiques en présence est d'ailleurs l'une des principales justifications de l'élection du Conseil fédéral par l'Assemblée fédérale : en cas d'élection par le peuple sans clause régionale, la majorité alémanique serait en mesure d'élire la totalité des conseillers fédéraux.

Néanmoins, si l'on compte le nombre de sièges à partir de 1848 des différents [[Grande région (Suisse)|grandes régions]] (d'après la classification de l'[[Office fédéral de la statistique]]) par rapport à leurs taux de la population nationale, l'on constate qu'il y a plusieurs régions qui ont été sous-représentées dans le cours de l'histoire du pays. La différence entre le nombre effectif de conseillers fédéraux et le nombre de demandes en fonction de la population est particulièrement nette, notamment dans le cas du nord-ouest de la Suisse, c'est-à-dire de la région de [[Bâle]]. Depuis 1848, le canton de Bâle-Ville a présenté son deuxième et dernier conseil fédéral avec [[Hans Peter Tschudi|Hans-Peter Tschudi]] en 1959. Le canton de Bâle-Campagne, cependant, pour la première et la dernière fois avec [[Emil Frey]] en 1891. Cela signifie que les sièges, qui sont accordés constitutionnellement aux minorités linguistiques, sont allés à l'intérieur de la Suisse alémanique, à quelques exceptions près, aux dépens de la région de Bâle<ref>{{Lien web|langue=de|titre=Nachfolge im Bundesrat - Welche Region hat Anspruch auf einen Sitz in der Landesregierung?|url=https://www.srf.ch/news/schweiz/nachfolge-im-bundesrat-welche-region-hat-anspruch-auf-einen-sitz-in-der-landesregierung|site=Schweizer Radio und Fernsehen (SRF)|date=2018-10-19|consulté le=2019-10-24}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de-CH |prénom1=Daniel |nom1=Gerny |titre=Bundesrat: Basel in der Abseitsfalle {{!}} NZZ |date=2018-11-29 |issn=0376-6829 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/bundesrat-basel-in-der-abseitsfalle-ld.1438666 |consulté le=2019-10-24 |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de |prénom1=Markus |nom1=Brotschi |titre=Basel will nach 37 Jahren endlich wieder einen Bundesrat |périodique=Tages-Anzeiger |date=2010-03-08 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/Basel-will-nach-37-Jahren-endlich-wieder-einen-Bundesrat-/story/26362747 |consulté le=2019-10-24 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Eva Herzog est candidate au Conseil fédéral |date=2010-08-16 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/eva-herzog-candidate-conseil-federal |consulté le=2019-10-24 |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] }}.</ref>.

{| class="wikitable"
|+
!Grande Région
!Nombre de sièges
!Déviation en comparaison avec le taux de la population
|-
|[[Espace Mittelland]] 
|33
|3 sièges de plus
|-
|[[Région lémanique]]
|23
|3 sièges de plus
|-
|[[Suisse italienne]]
|8
|3 sièges de plus
|-
|[[Zurich]]
|20
|1 siège de plus
|-
|[[Suisse orientale]]
|17
|1 siège de moins
|-
|[[Suisse centrale]]
|8
|2 sièges de moins
|-
|[[Suisse du Nord-Ouest]]
|8
|7 sièges de moins
|}

Jusqu'en [[1999]], la constitution interdit l'élection de plus d'un conseiller fédéral par canton. Le lieu d'origine puis le lieu de domicile sont les critères déterminants. Cette règle sera contournée par les déménagements {{citation|administratifs}} de dernière minute de plusieurs candidats tels que [[Ruth Dreifuss]] ou [[Gilles Petitpierre]]<ref name="24heures-clause-cantons"/>{{,}}<ref>[[Tribune de Genève]], « [http://archives.tdg.ch/TG/TG/-/article-1998-09-988/la-clause-cantonale-mactu-87C3actu-87A9nagactu-87C3actu-87A9e-au-conseil-des-etatsdepuis-que-ruth-dreifuss-a-dactu-87C3actu-87A9placactu-87C3actu-87A9-ses-papiers-actu-87C3actu-87A0-genactu-87C3actu-87A8ve-et-que-gilles-petitpierre-en-a-fait-autant-actu-87C3actu-87A0-neuchactu-87C3actu-87A2tel--la-clause-constitutionnelle-qui-empactu-87C3actu-87AAche-lactu-8727actu-87C3actu-87A9lection-de-plus-dactu-8727un-conseiller-factu-87C3actu-87A9dactu-87C3actu-87A9ral-par-canton-a-perdu-sa-raison-dactu-8727actu-87C3actu-87AAtre La clause cantonale ménagée au Conseil des États] », {{date|23|septembre|1998}}.</ref>. Devant les difficultés d'application, ce critère est supprimé lors de la [[votation]] du {{date|7|février|1999}}. Il est ainsi possible d'élire deux membres d'un même canton, la constitution ne prévoyant que {{citation|les diverses régions et les communautés linguistiques doivent être équitablement représentées au Conseil fédéral}}<ref>{{ref loi|Art. 175 {{al.|4}}|Cst.}}</ref>. Le cas s'est présenté avec [[Moritz Leuenberger]] et [[Christoph Blocher]] entre 2003 et 2007, puis avec [[Moritz Leuenberger]] et [[Ueli Maurer]] entre 2008 et 2010 et finalement avec [[Simonetta Sommaruga]] et [[Johann Schneider-Ammann]] de 2010 à 2018.

Quatre cantons n'ont jamais été représentés au Conseil fédéral :  [[Canton de Schwytz|Schwytz]], [[Canton de Nidwald|Nidwald]], [[Canton de Schaffhouse|Schaffhouse]] et [[Canton d'Uri|Uri]].

=== Parité homme-femme ===
[[Fichier:Kopp Vereidigung.JPG|gauche|vignette|Investiture de la première conseillère fédérale Elisabeth Kopp en 1984.]]
[[Fichier:Bundesrat der Schweiz 1999 resized.jpg|vignette|Premier Conseil fédéral présidé par une femme ([[Ruth Dreifuss]] en 1999).]]

Longtemps absentes du Conseil fédéral car privées du [[Suffrage féminin en Suisse|droit de vote et d'éligibilité]] au niveau fédéral jusqu'en [[1971]], les femmes prennent progressivement dès [[1984]] une place de plus en plus importante au Conseil fédéral : d'une en 1984 à deux en 1999, elles sont finalement trois entre le {{date|1 janvier 2008}} et le {{1er}} janvier 2016, atteignant ainsi la parité hommes-femmes effective si l'on tient compte de la [[Chancelier de la Confédération|chancelière de la Confédération]], fonction tenue par une femme entre [[2000]] et 2016, qui prend part aux réunions hebdomadaires du Conseil fédéral.

La première candidate officielle sera [[Lilian Uchtenhagen]], l'une des premières femmes élues au [[Conseil national (Suisse)|Conseil national]] en 1971, présentée par le [[Parti socialiste suisse|Parti socialiste]] pour le remplacement de [[Willi Ritschard]] en [[1983]]. Toutefois, les [[Parti radical-démocratique|radicaux]], refusant de se faire imposer la première femme au Conseil fédéral, feront élire le socialiste [[Otto Stich]] à sa place le {{date|7|décembre|1983}}<ref name="Hochuli 2007-07"/>.

Dans la foulée, à la suite de la démission inattendue de [[Rudolf Friedrich]] pour raisons de santé, les radicaux font élire [[Elisabeth Kopp]] le {{date|2|octobre|1984}}, faisant d'elle la première femme élue au Conseil fédéral. En décembre [[1988]], quelques jours après son élection à la vice-présidence, une controverse éclate au sujet d'informations qu'elle aurait transmises à son mari [[Hans Kopp]] au sujet de problèmes d'une société dont il est administrateur. Elle démissionne le [[12 décembre]], tout d'abord pour fin février 1989, puis avec effet immédiat le {{date|12|janvier|1989}}<ref name="kopp"/>.

Depuis les [[années 1990]], la question de la [[Parité (sociologie)|parité]] homme-femme au Conseil fédéral revient sur le devant de la scène à chaque élection de l'un de ses membres. En janvier [[1993]], à la suite du retrait de [[René Felber]], le Parti socialiste désigne la [[Canton de Genève|Genevoise]] [[Christiane Brunner]] comme candidate unique ; le [[3 mars]], l'Assemblée fédérale lui préfère cependant le [[Canton de Neuchâtel|Neuchâtelois]] [[Francis Matthey]], répétant le scénario qui s'était déroulé dix ans plus tôt. Après une semaine, Francis Matthey refuse son élection, cas unique au {{XXe siècle}}, et les socialistes présentent alors une double candidature formée de [[Christiane Brunner]] et [[Ruth Dreifuss]] ; le [[10 mars]], Ruth Dreifuss est élue au troisième tour de scrutin après le retrait de Christiane Brunner. En 1999, Ruth Dreifuss devient la première femme présidente de la Confédération<ref>{{Article |titre=Les sept jours de folie qui ont précédé l'élection inattendue de Ruth Dreifuss |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-08-03 |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-2024-sept-jours-folie-ont-precede-lelection }}.</ref>.

[[Fichier:Bundesrat der Schweiz November 2010.jpg|vignette|Première photo où le Conseil fédéral est majoritairement féminin (2010).]]
Durant cette année présidentielle, une deuxième femme, la démocrate-chrétienne [[Ruth Metzler-Arnold]] est élue mais sa non-réélection et la non-élection de [[Christine Beerli]] en [[2003]] soulèvent un tollé au sein des milieux [[Féminisme|féministes]]. [[Ruth Dreifuss]] est remplacée par [[Micheline Calmy-Rey]] en 2003 et, le {{date|1 août 2006}}, [[Doris Leuthard]] est élue au premier tour en remplacement de [[Joseph Deiss]]. Dès le {{1er}} janvier 2008, une troisième femme siège au Conseil fédéral avec l'arrivée d'[[Eveline Widmer-Schlumpf]] en remplacement du conseiller sortant [[Christoph Blocher]] non réélu (manque de collégialité, personnalisation...). Enfin, le Conseil fédéral devient à majorité féminine avec l'élection le 22 septembre 2010 de [[Simonetta Sommaruga]], une majorité qui durera jusqu'au {{1er}} janvier 2012 avec le remplacement de [[Micheline Calmy-Rey]] par [[Alain Berset]]. Après le retrait de [[Doris Leuthard]], [[Viola Amherd]] annonce sa candidature pour lui succéder au Conseil fédéral. Elle est retenue le [[16 novembre]] par son parti pour l'élection sur un ticket à deux avec [[Heidi Z'graggen]]. Ensuite, le [[5 décembre]] Viola Amherd est élue par l'[[Assemblée fédérale (Suisse)|Assemblée fédérale]] avec 148 voix sur 244 dès le premier tour. Elle devient ainsi la première représentante féminine du [[Canton du Valais|Valais]] à se faire élire au Conseil fédéral.

=== Formule magique ===
{{Article détaillé|Formule magique (Suisse)}}

L'idée de la {{citation|[[Formule magique (Suisse)|formule magique]]}}, introduite le {{date|17|décembre|1959}}, avec deux [[Parti socialiste suisse|socialistes]], deux [[Parti radical-démocratique|radicaux]], deux [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|démocrates-chrétiens]] et un [[Union démocratique du centre|démocrate du centre]] implique tout à la fois une certaine idée de représentation proportionnelle des principaux groupes parlementaires au gouvernement et un accord sur les questions essentielles<ref name="stauffer"/>{{,}}{{sfn|Klöti|Papadopoulos|Sager|2017|p=196}}.

Le Conseil fédéral élu en 1848 n'était composé que de [[Parti radical-démocratique|radicaux]], conséquence de la majorité radicale à l'Assemblée fédérale ; au sortir de la [[Guerre du Sonderbund]], ceux-ci n'étaient pas enclins à accepter de conservateurs (dont est issu l'actuel [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|Parti démocrate-chrétien]]) au sein du Conseil. En [[1891]], la démission surprise d'[[Emil Welti]], en raison du refus par le peuple de l'achat par la Confédération des grandes lignes nationales de [[chemin de fer]], pousse l'Assemblée fédérale à élire un candidat de compromis, le conservateur [[Joseph Zemp]]<ref>{{Article |titre=Joseph Zemp, l'homme de la paix des braves |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-07-12 |langue=fr |auteur1=Denis Masmejan |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-424-joseph-zemp-lhomme-paix-braves }}.</ref>. En [[1919]], le [[Scrutin proportionnel plurinominal|scrutin proportionnel]] est introduit au Conseil national et le démocrate-chrétien [[Jean-Marie Musy]] est élu au Conseil. En [[1929]], les socialistes présentent leur première candidature mais c'est l'agrarien (actuelle [[Union démocratique du centre]]) [[Rudolf Minger]] qui est élu<ref>{{Article |titre=Le père de l'UDC a son site internet posthume! |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-07-17 |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-824-pere-ludc-site-internet-posthume }}.</ref> ; le premier socialiste est [[Ernst Nobs]], élu en [[1943]] après le succès de ce parti, devenu le premier parti du pays aux élections fédérales<ref>{{Article |titre=La fausse entrée du PS au gouvernement |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-07-21 |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-1124-fausse-entree-ps-gouvernement }}.</ref> ; cette présence sera toutefois de courte durée puisque son successeur, [[Max Weber (homme politique, 1897-1974)|Max Weber]], démissionne en [[1953]] à la suite du rejet par le peuple de son projet de réforme de la fiscalité, renvoyant les socialistes dans l'opposition, et laissant leur siège au radical [[Hans Streuli]].

<gallery>
Joseph Zemp.gif|Joseph Zemp, premier conseiller non radical.
Jean-Marie Musy.gif|Jean-Marie Musy, premier conseiller démocrate-chrétien.
Rudolf Minger.gif|Rudolf Minger, premier conseiller agrarien.
Ernst Nobs.gif|Ernst Nobs, premier conseiller socialiste.
</gallery>

En 1959, quatre conseillers fédéraux se retirent, laissant la porte ouverte à une réorganisation de la composition du Conseil. À l'instigation de [[Martin Rosenberg]], secrétaire général du [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|Parti conservateur-chrétien social]], les sièges sont attribués en fonction de la force électorale des partis, soit deux pour les radicaux ({{nb|65|parlementaires}} élus), les conservateurs ({{nb|64|élus}}) et les socialistes ({{nb|53|élus}}) et un pour les démocrates du centre ({{nb|27|élus}}). C'est la naissance de la {{citation|formule magique}}<ref>{{Article |titre=Et la formule magique fut |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-07-24 |langue=fr |auteur1=Philippe Miauton |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-1324-formule-magique-fut }}.</ref>{{,}}<ref name="DHS Formule magique">{{DHS|10097|Formule magique|auteur=Andreas Ineichen|date=30 août 2005}}.</ref>.

De 1959 à 2003, la composition politique du Conseil fédéral reste inchangée mais les démocrates du centre, qui deviennent le premier parti de Suisse aux élections fédérales de 1999, réclament un deuxième siège. Le {{date|10|décembre|2003}}, la conseillère fédérale sortante [[Ruth Metzler-Arnold]] n'est pas réélue et l'un des sièges démocrate-chrétiens passe entre les mains du démocrate du centre [[Christoph Blocher]], indiquant l'adaptation de la formule magique au nouveau paysage politique<ref>{{Article |titre=Ruth Metzler, chronique d'une tragédie annoncée |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2007-08-13 |langue=fr |auteur1=Daniel S. Miéville |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/grande-petite-histoire-conseil-federal-2424-ruth-metzler-chronique-dune-tragedie-annoncee }}.</ref>. En [[Renouvellement intégral du Conseil fédéral de 2007|décembre 2007]], l'élection de l'UDC [[Eveline Widmer-Schlumpf]] à la place de [[Christoph Blocher]] provoque l'ire des démocrates du centre, qui ne reconnaissent plus leurs élus ; à partir de juin 2008, Samuel Schmid et Eveline Widmer-Schlumpf font partie du nouveau [[Parti bourgeois démocratique]] (PBD), issu de scissions de l'UDC. En 2008, à la suite de la démission de Samuel Schmid, l'UDC Ueli Maurer est élu au Conseil fédéral, le Parti bourgeois démocratique (PBD) perd donc un siège au profit de l'UDC. En 2015, Eveline Widmer-Schlumpf démissionne, Guy Parmelin lui succède, le PBD perd son unique siège au profit de l'UDC, on trouve donc au Conseil fédéral depuis 2016 :
* deux membres du Parti socialiste (PSS) ;
* deux membres du Parti libéral-radical (PLR) ;
* deux membres de l'Union démocratique du centre (UDC) ;
* un membre du Parti démocrate-chrétien (PDC).

{| border="1" cellpadding="1" cellspacing="0" align="center" style="width:90%;font-size:80%;border-collapse:collapse"
|+ Répartition des sièges par parti
|-
| style="width:27.5%" | {{date|16|novembre|1848}}
| style="width:15.6%" | {{date|1 janvier 1892}}
| style="width:2%"    | {{date|2|juillet|1917}}
| style="width:6%"    | {{date|1 janvier 1920}}
| style="width:9%"    | {{date|1 janvier 1930}}
| style="width:7%"    | {{date|1 janvier 1944}}
| style="width:3%"    | {{date|1 janvier 1955}}
| style="width:27.5%" | {{date|1 janvier 1960}}
| style="width:5%"    | {{date|1 janvier 2004}}
| style="width:2.5%"  | {{date|1 novembre 2008}}
| style="width:2.5%"  | {{date|1 janvier 2009}}
| style="width:2.5%"  | {{date|1 janvier 2016}}
|-
| colspan="10" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]]||colspan="2" style="background:blue;" | [[Parti libéral-radical|{{blanc|PLR}}]]
|-
| colspan="10" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]]||colspan="2" style="background:blue;" | [[Parti libéral-radical|{{blanc|PLR}}]]
|-
| colspan="7" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]] || colspan="5" style="background:red;" | [[Parti socialiste suisse|{{blanc|Soc.}}]]
|-
| colspan="5" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]] || colspan="1" style="background:red;" | [[Parti socialiste suisse|{{blanc|Soc.}}]] || colspan="1" style="background:#ff7f00;" | [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|PDC]] || colspan="5" style="background:red;" | [[Parti socialiste suisse|{{blanc|Soc.}}]]
|- 
| colspan="4" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]] || colspan="5" style="background:#9FF664;" | [[Union démocratique du centre|UDC]] || colspan="1" style="background:#FFFF00;" | [[Parti bourgeois démocratique|PBD]] || colspan="2" style="background:#9FF664;" | [[Union démocratique du centre|UDC]]
|-
| colspan="2" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]] || colspan="1" style="background:lightgray;" | [[Parti libéral suisse|Lib.]] || colspan="5" style="background:#ff7f00;" | [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|PDC]] || colspan="1" style="background:#9FF664;" | UDC || colspan="2" style="background:#FFFF00;" | [[Parti bourgeois démocratique|PBD]] || colspan="1" style="background:#9FF664;" | UDC
|-
| colspan="1" style="background:lightblue;" | [[Parti radical-démocratique|Rad.]] || colspan="11" style="background:#ff7f00;" | [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|PDC]]
|}

Périodiquement, à l'occasion de crises politiques, la formule magique est remise en question, en particulier par une partie du Parti socialiste qui menace alors de quitter le gouvernement<ref name="Hochuli 2007-07"/>. D'autres propositions d'aménagement se font jour pour combattre les ruptures de [[collégialité]] toujours plus nombreuses : engagement des candidats sur un programme politique minimum, élection groupée des sept conseillers fédéraux et non plus l'un après l'autre, etc. Au vu de l'augmentation des tâches du Conseil fédéral, certains proposent également une augmentation du nombre de conseillers fédéraux.

== Fonctionnement ==
Le Conseil fédéral se réunit en séance ordinaire une fois par semaine, le mercredi matin, et les séances sont présidées par le président de la Confédération. Les objets soumis à discussion ({{formatnum:2000}} à {{formatnum:2500}} par année au total) sont préparés par les divers départements ou par la chancellerie ; les décisions sont ensuite prises si possible par consensus, sans vote ; dans tous les cas, le détail des discussions et des votes est confidentiel. En vertu du principe de collégialité, les décisions prises par le Conseil sont ensuite défendues par tous les membres, quel que soit leur avis sur le sujet<ref>La Confédération en bref 2008, {{p.|43}}.</ref>.

=== Rôle ===
Le Conseil fédéral est l'{{citation|autorité directoriale et exécutive suprême de la Confédération}}<ref>{{ref loi|Art. 174 {{al.|1}}|Cst.}}</ref>. Sur le plan intérieur, il dirige les affaires qui sont hors des domaines de compétence des [[Cantons de la Suisse|cantons]], tels que la défense, et établit le budget et le compte d'État fédéraux. Sur le plan international, il décide de la politique étrangère et représente la Suisse à l'étranger. Du point de vue législatif, il s'occupe des avant-projets de [[Loi fédérale (Suisse)|lois fédérales]], procédures de consultations et autres activités faisant partie de la phase préliminaire de la procédure législative. Il rédige ensuite les projets de loi et d'arrêtés fédéraux qu'il soumet à l'Assemblée fédérale. Dans le cadre de son activité exécutive, il édicte les [[Ordonnance en droit suisse|ordonnances]] nécessaires et veille à l'application du droit.

Le système gouvernemental suisse est un cas hybride car combinant un système présidentiel et un système parlementaire selon [[Arend Lijphart]] alors que, pour [[Philippe Lauvaux]] et Thomas Fleiner-Gerster, il constitue un type à part : le [[Régime directorial|système directorial]]. La collégialité du gouvernement, en l'absence de premier ministre ou de président, supprime les problèmes de hiérarchie entre chef de l'État et chef du gouvernement ainsi que celui de la concentration du pouvoir aux mains d'un seul homme. Les membres du gouvernement ont donc la double tâche de participer à l'élaboration des décisions du collège et de diriger leur propre département. Le Conseil fédéral {{citation|exerce, en tant que collège, la fonction de chef d'État, celle de cabinet, de premier ministre et de [...] dernière instance jugeant les recours administratifs}}, renforçant ainsi la fusion des pouvoirs exécutifs et son poids dans le système politique suisse{{sfn|Kriesi|1999|p=219}}.

Ce poids est renforcé par son indépendance vis-à-vis de l'Assemblée fédérale car il ne peut être dissous ou voir l'un de ses membres destitués en cours de législature, si bien que la stabilité gouvernementale est importante, peu de conseillers fédéraux ayant démissionné pour des raisons politiques ou n'ayant pas été réélus au terme d'une législature{{sfn|Kriesi|1999|p=219-220}}. De plus, le fait que l'Assemblée fédérale élise un à un les membres du Conseil conduit à une continuité accrue dans le temps : jamais le Conseil fédéral n'a été renouvelé dans sa totalité depuis 1848{{sfn|Kriesi|1999|p=220}}. Par ailleurs, il n'existe aucun véritable contrôle de ses activités en raison du manque de ressources de l'Assemblée fédérale qui lui délègue beaucoup de ses compétences législatives.

Enfin, il n'existe pas de juridiction constitutionnelle, le [[Tribunal fédéral (Suisse)|Tribunal fédéral]] n'ayant pas pour compétence de contrôler les [[Loi fédérale (Suisse)|lois fédérales]]{{sfn|Kriesi|1999|p=221}}. En l'absence de contrôle externe, le contrôle des activités du Conseil est essentiellement intra-organique de par le fait que ses décisions sont prises sur une base collégiale{{sfn|Vatter|2020a|p=222-223}}, la plupart étant prises sur la base de dossiers préparés par différents départements, illustrant ainsi un consensus au sein de l'[[Administration fédérale (Suisse)|administration fédérale]]{{sfn|Kriesi|1999|p=221}}. Toutefois, Raimund Germann avance que {{citation|chaque conseiller fédéral accorde la priorité à son rôle de chef de département, donc au travail pour lequel il récoltera éloges ou critique de la part des médias et du Parlement}}{{sfn|Kriesi|1999|p=222}}.

=== Concordance ===
{{Article détaillé|Système de concordance}}
Le système gouvernemental suisse est basé sur le [[système de concordance]] (ou {{citation|démocratie proportionnelle}}) qui caractérise le style politique national au travers de la composition proportionnelle des organes de l'État, de l'intégration des forces politiques, du rejet des conflits et de la recherche de solutions négociées aux problèmes{{sfn|Kriesi|1999|p=226}}{{,}}<ref>{{DHS|10095|Démocratie de concordance|auteur=Pietro Morandi|date=22 août 2005}}.</ref>. Les politologues l'attribuent généralement à l'impact du [[référendum]] et de l'[[Initiative populaire fédérale|initiative populaire]], du [[bicamérisme]] intégral, du [[fédéralisme]] et du système électoral qui contraignent les acteurs politiques à coopter le maximum de forces politiques pour réduire au minimum le risque d'échecs de leurs projets devant le peuple{{sfn|Kriesi|1999|p=226-227}}. Certains y ajoutent également les différences culturelles qui poussent à assurer une représentation la plus large possible des minorités. L'homogénéité gouvernementale est tout de même assurée par le mode d'élection des conseillers fédéraux, qui ne peuvent s'appuyer sur les voix de leur seul parti et doivent donc s'en distancer pour espérer rassembler des majorités sur leurs projets{{sfn|Kriesi|1999|p=231-232}} et ce en l'absence d'un véritable programme politique commun qui est remplacé par des {{citation|lignes directrices}} pour la période d'une législature{{sfn|Kriesi|1999|p=233}}.

La concordance est l'aboutissement d'une histoire caractérisée par le passage d'un cabinet radical à un cabinet rassemblant les principaux [[Partis politiques suisses|partis suisses]]. En effet, l'intégration des catholiques conservateurs en 1891 avait été le résultat d'une série de référendums perdus pour le gouvernement radical (15 sur 20 en l'espace de vingt ans){{sfn|Kriesi|1999|p=228}}. L'intégration des socialistes est en revanche plus lente : ils ne se montrèrent ouverts à une participation qu'en [[1929]] et adoptèrent dans les [[années 1930]] une position plus conciliante en matière économique et de défense nationale. Toutefois, l'échec de la candidature d'[[Emil Klöti]] en [[1938]] conduisit à une initiative avortée pour l'élection du gouvernement par le peuple en [[1942]] puis à l'élection d'[[Ernst Nobs]] le {{date|15|décembre|1943}}{{sfn|Kriesi|1999|p=229}}. Le parti se retira toutefois entre [[1953]] et [[1959]] à la suite de l'échec référendaire de son conseiller fédéral.

Après la [[Élections du Conseil fédéral suisse de 2007|non-réélection]] du conseiller fédéral UDC [[Christoph Blocher]] en {{date|2007|en Suisse}}, les scissions occasionnées au sein du parti conduisent aux changements d'étiquettes des deux conseillers fédéraux UDC [[Eveline Widmer-Schlumpf]] et [[Samuel Schmid]], conduisant à un départ formel de l'UDC du gouvernement après une présence de presque 80 ans. Ce hiatus ne durera qu’une année quand l’UDC rejoignit le gouvernement le {{date-|1 janvier 2009}} à la suite de l’élection de [[Ueli Maurer]] comme successeur à [[Samuel Schmid]].

=== Limites institutionnelles ===
Malgré les importants pouvoirs dont il dispose, le Conseil fédéral n'est pas tout puissant car la Suisse fonctionne selon la dogmatique allemande en matière de [[juridiction administrative]] : tout acte doit être fondé sur une base légale, excluant ainsi le gouvernement par décrets sauf dans des cas très limités et encadrés par le système de démocratie directe{{sfn|Kriesi|1999|p=222}}. De façon plus générale, le système de [[votation]]s limite grandement sa marge de manœuvre {{citation|par son caractère imprévisible}} alors que sa voix n'est qu'une parmi toutes celles qui s'expriment durant les campagnes.

De plus, la dilution de la responsabilité au sein du collège au travers de la collégialité et l'hétérogénéité de ses membres participent à l'affaiblissement de son pouvoir réel, même si ce phénomène tend à être contrebalancé par la tendance des médias à personnaliser les décisions prises sur le principal conseiller concerné{{sfn|Kriesi|1999|p=223}}. Le cumul des pouvoirs exécutifs et les nombreuses tâches représentatives {{citation|auprès des commissions parlementaires, du plénum de l'Assemblée fédérale, des médias ou des sommets internationaux}} limitent obligatoirement l'activité des conseillers fédéraux et l'usage du potentiel de pouvoirs à leur disposition. L'administration fédérale bénéficie en conséquence de cette dilution du pouvoir{{sfn|Kriesi|1999|p=224}}.

=== Chancellerie fédérale ===
{{Article détaillé|Chancellerie fédérale (Suisse)}}
[[Fichier:Bundesrat der Schweiz 2017 (cropped, Walter Thurnherr).jpg|vignette|[[Walter Thurnherr]], le chancelier de la Confédération depuis 2016.]]

La [[Chancellerie fédérale (Suisse)|Chancellerie fédérale]], définie comme l'{{citation|état-major}} du Conseil fédéral<ref>{{ref loi|Art. 179|Cst.}}</ref>, est {{citation|office de charnière entre le gouvernement, l’administration, le Parlement et la population}}{{sfn|Confédération en bref 2020|p=74}}. Parmi ses nombreuses responsabilités figurent la publication des documents officiels tels que la ''[[Feuille fédérale]]'' ou les recueils de lois ([[Recueil officiel du droit fédéral|Recueil officiel]] et [[Recueil systématique du droit fédéral|Recueil systématique]])<ref>{{loi suisse|rs=170.512|loi=Loi sur les publications officielles|abbr=LPubl|date=18 juin 2004|état=26 novembre 2018}}</ref>.

Elle a à sa tête le [[Chancelier de la Confédération|chancelier]] de la Confédération, fonction créée par l'[[Acte de Médiation]] en [[1803]], qui précède dans le temps celle de conseiller fédéral et qui est, jusqu'en [[1848]], la seule position permanente de la Confédération<ref>{{DHS|009641|Chancellerie|date=2014-11-26|auteur=Hans-Urs Wili|traducteur=Walter Weideli }}.</ref>. Le chancelier, officiellement comparé à un conseiller fédéral dans son rôle de direction de la chancellerie<ref>{{loi suisse|rs=172.010|loi=Loi sur l’organisation du gouvernement et de l’administration|abbr=LOGA|date=21 mars 1997|art=31}}.</ref> et souvent cité comme le {{citation|huitième conseiller fédéral}}, participe aux séances du Conseil fédéral, avec voix consultative uniquement, et pose sur la photo officielle annuelle du Conseil fédéral. [[Annemarie Huber-Hotz]] est, le {{date|15|décembre|1999}}, la première femme à être élue à cette position. Elle occupe cette fonction jusqu'au {{date|31|décembre|2007}}.

L'actuel chancelier de la Confédération est le démocrate-chrétien [[Walter Thurnherr]], en fonction depuis le {{date|1|janvier|2016}}. Il succède à [[Corina Casanova]], chancelière de 2008 à 2015. Walter Thurnherr est assisté de deux vice-chanceliers, [[André Simonazzi]] et [[Viktor Rossi]].

=== Administration fédérale ===
{{Article détaillé|Administration fédérale (Suisse)}}

Chaque département dirigé par un conseiller fédéral est subdivisé en plusieurs offices fédéraux, l'épine dorsale de l'[[Administration fédérale (Suisse)|administration]], dont les directeurs sont directement subordonnés au conseiller fédéral compétent. C'est avec eux que le conseiller fédéral lance des nouveaux projets ou prépare ses dossiers avant de les présenter à la séance hebdomadaire du gouvernement. C'est aussi les [[Office fédéral|offices]] qui sont chargés de rédiger les rapports à l'issue de la phase de consultation législative qui servent de base aux délibérations du Conseil fédéral. Dans ce contexte, le nombre strictement limité de départements a conduit à une croissance du nombre d'offices et à la complexification de leur organisation, certains ayant les compétences de plusieurs ministères dans d'autres pays{{sfn|Kriesi|1999|p=223}} :

{| class="wikitable centre"
|+ Évolution du nombre d'offices fédéraux par départements{{sfn|Kriesi|1999|p=224}}
|-align="center" bgcolor="#ffbbbb"
! scope=col | Années
! scope=col | [[Département fédéral des affaires étrangères|DFAE]]
! scope=col | [[Département fédéral de l'intérieur|DFI]]
! scope=col | [[Département fédéral de justice et police|DFJP]]
! scope=col | [[Département de la défense, de la protection de la population et des sports|DDPS]]
! scope=col | [[Département fédéral des finances|DFF]]
! scope=col | [[Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche|DEFR]]
! scope=col | [[Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication|DETEC]]
! scope=col | Total
|-
| 1928
| 1
| 7
| 6
| 15
| 7
| 6
| 3
| 45
|-
| 1959
| 4
| 12
| 6
| 11
| 8
| 6
| 6
| 53
|-
| 1980
| 5
| 14
| 8
| 7
| 13
| 7
| 7
| 61
|-
| 1991
| 6
| 11
| 11
| 7
| 11
| 8
| 7
| 61
|-
| 1998
| 2
| 10
| 8
| 7
| 9
| 7
| 7
| 50
|}

=== Vie des conseillers fédéraux ===
En comparaison avec les ministres de nombreux autres pays, les conseillers fédéraux vivent une vie similaire à celle des autres citoyens ; la plupart du temps, ils ne bénéficient pas de gardes du corps, ni de mesures de sécurité particulières<ref>La Confédération en bref 2008, {{p.|41}}.</ref>, et certains d'entre eux, comme [[Moritz Leuenberger]] ou [[Didier Burkhalter]], se déplacent en transports publics<ref>{{Article |titre=Les correspondances de la grande traversée nationale |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2004-12-17 |langue=fr |auteur1=Anne Fournier |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/changement-dhoraire-lepreuve-usagers-4-correspondances-grande-traversee-nationale }}</ref>.

Après leur retrait, presque tous les conseillers fédéraux quittent la politique, à l'exception notable de [[Max Weber (homme politique, 1897-1974)|Max Weber]] et [[Christoph Blocher]], qui furent réélus au Conseil national après leur départ de l'exécutif fédéral. Aucun d'entre eux n'a écrit de mémoires politiques sur son activité au Conseil fédéral{{sfn|Altermatt|1993|p=93}}, à l'exception de Ruth Metzler<ref>{{Ouvrage|prénom1=Ruth|nom1=Metzler-Arnold, |titre=Grissini et Alpenbitter, mes années de conseillère fédérale|éditeur=Appenzeller-Verlag|lieu=Herisau|année=2004|isbn=978-3-85882-403-5}}.</ref>.

=== Salaire et retraite ===
En 2021, le salaire annuel d'un conseiller fédéral est de {{formatnum:454581}} [[Franc suisse|CHF]] (brut) et de {{formatnum:30000}} [[Franc suisse|CHF]] pour les frais<ref>{{Lien web |titre=Le revenu d'un conseiller fédéral |url=https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/conseil-federal/attributions-conseil-federal/de-l-election-a-la-demission.html |langue=fr |date=2021-01-04 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26 |auteur institutionnel=[[Chancellerie fédérale (Suisse)|Chancellerie fédérale]]}}.</ref>. Les conseillers fédéraux qui quittent leurs fonctions après au moins quatre ans d'activités reçoivent une retraite équivalente à la moitié du salaire d'un conseiller fédéral en fonction<ref>{{loi suisse |rs=172.121.1 |loi=Ordonnance de l’Assemblée fédérale concernant les traitements et la prévoyance professionnelle des magistrats |date=6 octobre 1989 |état=28 décembre 2001 |art=3}}.</ref>.

=== Bâtiments ===
Le Conseil fédéral a pour lieu de réunion le [[Palais fédéral]], où il dispose d'une salle de réunion au premier étage de l'aile ouest et d'un salon de représentation<ref>{{Lien web |titre=Les salles de réunion et de réception du Conseil fédéral |url=https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/conseil-federal/ou-travaille-le-gouvernement/salle-seance-conseil-federal.html |langue=fr |date=2020-01-07 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>. Le Conseil fédéral a également des résidences de fonction, en particulier la Maison de Watteville<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Office fédéral des constructions et de la logistique |nom=OFCL |titre=Maison Béatrice de Watteville |url=https://www.bbl.admin.ch/bbl/fr/home/themen/besichtigungen/beatrice-von-wattenwyl-haus.html |site=www.bbl.admin.ch |consulté le=2021-01-27}}</ref> à [[Berne]] et le [[manoir du Lohn]] à [[Kehrsatz]], mais n'y séjourne pas<ref>{{Lien web |titre=Où travaille le gouvernement? Résidences du Conseil fédéral |url=https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/conseil-federal/ou-travaille-le-gouvernement/residences-conseil-federal.html |langue=fr |date=2019-08-30 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-26}}.</ref>.

=== Photographie officielle ===
{{autres projets
|commons=Category:Official Swiss-Federal-Council photographs|commons titre=Photographies officielles du Conseil fédéral
}}
Une photographie officielle du Conseil fédéral est publiée au début de chaque année. La réalisation est gérée par le nouveau président du Conseil fédéral, qui mandate un photographe de son choix. Si le style des images change chaque année, elles respectent néanmoins toujours un certain nombre de codes : le président est généralement situé au milieu de l'image, avec le vice-président à ses côtés, et le message s'inspire toujours du concept d'« unité dans la diversité pour le bien du pays et de sa cohésion ». Avant la réalisation de la photographie officielle, l'idée proposée est testée par des figurants ayant des tailles similaires à celles des conseillers fédéraux<ref name="lt-20221231-guillaume">{{Article|titre=La photo du Conseil fédéral, ses codes et ses clins d’œil|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2022-12-31 |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/photo-conseil-federal-codes-clins-doeil}}</ref>.

La publication de chaque nouvelle photographie donne lieu à de nombreux commentaires et analyses dans les médias et sur les réseaux sociaux<ref name="lt-20221231-guillaume"/>{{,}}<ref>{{Article|titre=La photographie du Conseil fédéral 2023, et que volent les feuilles… |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2022-12-31 |langue=fr |auteur1=Nicolas Dufour|issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/photographie-conseil-federal-2023-volent-feuilles}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Que se cache-t-il derrière la photo du Conseil fédéral 2023?|périodique=[[Blick]] |date=2022-12-31 |langue=fr |auteur1=Sermîn Faki|lire en ligne=https://www.blick.ch/fr/news/suisse/une-ombre-au-tableau-que-se-cache-t-il-derriere-la-photo-du-conseil-federal-2023-id18188925.html}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Un Conseil fédéral autour de la table malgré ses différences pour sa photo 2023|url=https://www.rts.ch/info/suisse/13666429-un-conseil-federal-autour-de-la-table-malgre-ses-differences-pour-sa-photo-2023.html|langue=fr |date=2022-12-31 |site=rts.ch |consulté le=2022-01-04}}</ref>. La photographie officielle pour 2023 est l'œuvre du photographe [[Canton de Vaud|vaudois]] [[Matthieu Gafsou]]<ref>{{Article|titre=Photo du Conseil fédéral 2023: uni malgré les différences |périodique=[[La Liberté]] |date=2022-12-31 |langue=fr |lire en ligne=https://www.laliberte.ch/news-agence/detail/photo-du-conseil-federal-2023-uni-malgre-les-differences/672742}}</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
{{autres projets
|wikiquote=Conseil fédéral
}}

=== Bases légales ===
* {{loi suisse|lien=101|loi=Constitution fédérale de la Confédération suisse|rs=101|abbr=Cst.|date=18 avril 1999}}
* {{Loi suisse|loi=Loi sur l’organisation du gouvernement et de l’administration|rs=172.010|abbr=LOGA|date=1997-03-21|état=2019-12-02}}

=== Bibliographie ===
* {{Le Conseil fédéral Altermatt}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hanspeter|nom1=Kriesi|titre=Le système politique suisse|lieu=Paris|éditeur=[[Economica]]|année=1999|numéro d'édition=2|année première édition=1995|pages totales=423|isbn=2-7178-3694-2}}.
* {{Chapitre|titre ouvrage=Handbuch der Schweizer Politik|titre chapitre=Regierung|langue=de,fr|auteurs ouvrage=Peter Knoepfel, Yannis Papadopoulos, Pascal Sciarini, Adrian Vatter, Siljia Häusermann|lieu=Zurich|éditeur=NZZ Libro|année=2017|pages totales=952|isbn=978-303810-311-0|passage=193-218|prénom1=Ulrich|prénom2=Yannis|prénom3=Fritz|nom1=Klöti|nom2=Papadopoulos|nom3=Sager|traduction titre=Manuel de la politique suisse|numéro d'édition=6|numéro chapitre=8}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Adrian|nom1=Vatter|titre=Das politische System der Schweiz|lieu=Baden-Baden|éditeur=Nomos|année=2020|numéro d'édition=4|année première édition=2013|pages totales=592|isbn=978-3-8487-6564-5|id=Vatter2020a}}.
* {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Adrian|nom1=Vatter|titre=Der Bundesrat|lieu=Zurich|éditeur=[[NZZ]] Libro|année=2020|pages totales=400|isbn=978-3-907291-07-8|id=Vatter2020b}}.

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}
* {{DHS|10085|Conseil fédéral}}
* {{Lien web |titre=Confédération en bref 2008 |url=https://www.bk.admin.ch/dam/bk/fr/dokumente/komm-ue/Buku2008/der_bund_kurz_erklaert2008.pdf.download.pdf/la_confederationenbref2008.pdf |langue=fr |date=2008-04-09 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-23 |format=pdf |id=Confédération en bref 2008}}.
* {{Lien web |titre=Confédération en bref 2020 |url=https://www.bk.admin.ch/dam/bk/fr/dokumente/komm-ue/buku_2020/der_bund_kurz_erklaert_2020.pdf.download.pdf/BUKU_2020_FR.pdf |langue=fr |date=2020-11-24 |site=admin.ch |consulté le=2021-01-23 |format=pdf |id=Confédération en bref 2020}}.
* {{Lien web |titre=Comment se prennent les décisions au Conseil fédéral ? |url=https://www.rts.ch/play/radio/le-point-j/audio/comment-se-prennent-les-decisions-au-conseil-federal-?id=11726182 |langue=fr |date=2020-11-11 |site=rts.ch |consulté le=2021-01-23}}.
* {{Site officiel|http://www.admin.ch|titre=Site du Conseil fédéral}}
* {{DHS|10085|Conseil fédéral}}

=== Articles connexes ===
* [[Liste des conseillers fédéraux de Suisse]]
* [[Liste des présidents de la Confédération suisse]]
* [[Élections du Conseil fédéral suisse de 2019|Renouvellement intégral du Conseil fédéral suisse de 2019]]
* [[Centrale de commandement K20]]

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