Voir la source de Galère (empereur romain)

{{En-tête label|BA|année=2010}}
{{Voir homonymes|Galère}}
{{Infobox Empereur romain
 | titre             = Empereur romain
 | nom               = Galère
 | co-empereur       = [[Constance Chlore]] ([[305]]-[[306]]) <br /> [[Sévère]] ([[306]]-[[307]]) <br /> [[Licinius]] ([[308]]-[[324]]) <br /> {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} ([[310]]-[[337]]) <br /> {{souverain3|Maximin II Daïa}} ([[310]]-[[313]])
 | usurpateur        = {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} ([[306]]-[[310]]) <br /> [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] ([[306]]-[[312]]) <br /> [[Maximien Hercule]] ([[306]]-[[309]]) <br /> [[Domitius Alexander|D. Alexander]] ([[308]]-[[310]])
 | prédécesseur      = [[Dioclétien]] ([[284]]-[[305]]) <br /> [[Maximien Hercule]] ([[286]]-[[305]])
 | successeur        = {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} <br /> [[Licinius]] <br /> {{souverain3|Maximin II Daïa}}
 | image             = Romuliana Galerius head.jpg
 | taille image      = 200
 | légende           = Statue en [[porphyre (roche)|porphyre]] de Galère.
 | dynastie          = [[Tétrarchie|Deuxième et Troisième Tétrarchie]]
 | règneav           = César : {{date|1|mars|293}} - {{date|1|mai|305}}
 | règne             = Auguste : {{date|1|mai|305}} - {{date|5|mai|311}}<br>{{durée|1|5|305|5|5|311}}
 | nom de naissance  = Armentarius puis Gaius Galerius Maximinus
 | date de naissance = v. [[250]] - [[Gamzigrad-Romuliana, palais de Galère|Felix Romuliana]]
 | date de décès     = {{date|5|mai|311}} - en [[Dardanie (Balkans)|Dardanie]]
 | inhumation        = [[Gamzigrad-Romuliana, palais de Galère|Felix Romuliana]]
 | femme             = ...<br/>[[Galeria Valeria]]
 | enfant            = [[Valeria Maximilla]]<br/>Gaius Valerius Candidianus (bâtard)
}}
'''Maximien Galère''', dit '''Galère''' (''Imperator Caesar Gaius Galerius Valerius Maximianus Pius Felix Invictus Augustus'' en [[latin]]), né vers [[250]] à [[Gamzigrad-Romuliana, palais de Galère|Felix Romuliana]] et mort le 5<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel Christol|titre=L'Empire Romain du {{s-|III}}|sous-titre=192-325 {{ap JC}}|passage=225|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=}}.</ref> mai [[311]] en [[Dardanie (Balkans)|Dardanie]], est un [[empereur romain]] du [[Bas-Empire romain|Bas-Empire]] ayant régné pendant la [[Tétrarchie]].

Originaire d'une famille [[thrace]] très modeste, Galère entre très tôt dans l'armée et progresse rapidement dans la hiérarchie militaire. Repéré par l'empereur [[Dioclétien]], il épouse sa fille [[Galeria Valeria]] et devient son [[César (titre)|César]], soit son vice-empereur, responsable de l'[[Illyrie]], en [[293]]. Galère devient ainsi l'un des quatre hommes qui dirigent collégialement l'Empire. À ce titre, il mène plusieurs campagnes sur le [[Danube]] contre les [[Sarmates]], les [[Carpes]] et les [[Bastarnes]] de [[294]] à [[296]] puis remporte une grande victoire sur les [[Sassanides]], en Orient, en [[298]]. Très critique à l'égard de la [[Christianisme|religion chrétienne]], il approuve, sinon encourage, la mise en place de la [[Persécution de Dioclétien|Grande persécution]] décrétée en [[303]] par son supérieur, l'empereur Dioclétien, sur lequel il a de plus en plus d'influence. Affaibli par la maladie, Dioclétien prend en [[304]] la décision de se retirer du pouvoir. L'abdication conjointe des deux principaux tétrarques signe la promotion des deux vice-empereurs. Galère devient ainsi l'[[Auguste (titre)|Auguste]] à la tête de la partie orientale de l'[[Empire romain|Empire]], le {{Date|1|mai|305}}.

Des quatre tétrarques, il devient dans les faits le principal dirigeant de l'empire. En effet, les deux nouveaux Césars censés les épauler, lui et son collègue [[Constance Chlore]], sont deux de ses proches. Son vice-empereur, {{souverain3|Maximin II Daïa}}, est son neveu tandis que l'adjoint de Constance Chlore, [[Sévère]], a combattu à ses côtés. Rapidement toutefois la situation politique se dégrade. À la mort de son co-empereur Constance en [[306]], son fils, [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]], s'autoproclame empereur en [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]], immédiatement imité en cela, à [[Rome]], par [[Maxence (empereur romain)|Maxence]], fils de [[Maximien Hercule]] l'ancien collègue de Dioclétien. Galère envoie aussitôt Sévère marcher contre Maxence et Maximien venu l'épauler. Cependant, la mort de Sévère et l'échec de la campagne de Galère en [[Italie (époque romaine)|Italie]] destinée à défaire les [[usurpateur romain|usurpateurs]] l'oblige à réviser le système tétrarchique. En [[308]], lors de la [[Conférence de Carnuntum|conférence impériale]] de [[Carnuntum]], il élève directement [[Licinius]] au titre d'Auguste en remplacement de Sévère et reconnaît officiellement {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} qu'il nomme César. Comme ils protestent contre la promotion de Licinius, les deux Césars, Constantin et {{souverain-|Maximin II}} Daïa, sont finalement nommés, à leur tour, Auguste en [[310]].

Galère tombe malade sur ces entrefaites et entre dans une longue agonie. Son dernier acte politique est la proclamation le {{Date|30|avril|311}} d'un édit de tolérance, l'[[édit de Sardique]], mettant fin aux persécutions de Dioclétien<ref>[http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/85-antiquite/4502-ledit-de-tolerance-de-milan-13-juin-313.html « L'édit de tolérance de Milan », ''L'histoire pour tous'', 13 juin 2013].</ref>. Dernier défenseur de la Tétrarchie, sa mort, en mai [[311]], en consacre la fin.

== Ses origines ==
Galère est né sous le nom de ''Armentarius'' puis ''Gaius Galerius Maximinus'' aux alentours de [[250]]<ref>Michael DiMaio Jr., ''Galerius (305-311 A.D.)''</ref> à [[Gamzigrad-Romuliana, palais de Galère|Felix Romuliana]] en [[Serbie]] actuelle{{sfn|Barnes|1993|p=37|loc=|id=}}, non loin de [[Sardica]], dans l'une des [[province romaine|provinces]] de [[Dacie romaine|Dacie]]. Son père est originaire de [[Thrace]]. Quant à sa mère, Romula, malgré son nom romain, elle est de sang barbare (née hors de l'Empire romain) puisque, née au-delà du [[Danube]], elle s'est réfugiée en Dacie romaine au moment des invasions [[carpes]]<ref>Lactance, ''De Mortibus Persecutorum'' ({{IX}}).</ref>. Le couple a un niveau de vie très modeste, le père est berger et Galère suit un temps ses traces<ref group="Note">Il est dès lors surnommé ''Armantarius'', « celui qui garde les troupeaux ».</ref> avant de s'engager dans les [[armée romaine|légions romaines]]. Il sert sous l'[[empereur romain|empereur]] [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] puis participe aux campagnes de [[Probus (empereur)|Probus]] et [[Carus]] sous le règne desquels il progresse dans la [[Grades de l'armée romaine|hiérarchie militaire]].

== César de Dioclétien ==
=== Première Tétrarchie ===
[[Fichier:Diocletian Bueste.JPG|thumb|left|[[Dioclétien]] est le fondateur du système de la Tétrarchie. Il est l'Auguste de Galère de 293 à 305, date de son abdication volontaire.]]
{{Article détaillé|Tétrarchie}}
Devenu un officier expérimenté, il est remarqué par l'empereur [[Dioclétien]] dont il devient le [[préfet du prétoire]]<ref>David L. Vagi, ''Coinage and history of the Roman Empire'', {{p.|430}}.</ref>. Ce dernier lui offre alors la main de sa fille, [[Galeria Valeria]]. Galère doit répudier sa femme{{sfn|Williams|1997|p=10|loc=|id=}} mais entre dans la maison de l'empereur et reçoit le nom de ''Valerius''. Le {{Date|1|mars|293}}, à [[Sremska Mitrovica|Sirmium]], Dioclétien l'élève au rang de [[César (titre)|César]], soit vice-empereur. Galère devient ainsi l'héritier désigné de Dioclétien, conformément au modèle de la Tétrarchie, avec le titre de ''Nobilissimus Caesar''.

Dioclétien a en effet progressivement mis en place une structure voulant que la défense de l'Empire soit assurée par quatre empereurs légitimes afin de pouvoir affronter tous les ennemis de l'[[Empire romain|Empire]] sans pour autant donner trop de pouvoir à de simples généraux qui seraient susceptibles de se retourner contre le pouvoir central. Ainsi, il se fait épauler par [[Maximien Hercule]] qu'il nomme [[Auguste (titre)|Auguste]] {{incise|soit co-empereur}} et auquel il confie l'Occident. Chacun d'entre eux, pour éviter d'hypothétiques problèmes de succession, s'est à son tour adjoint un César : [[Constance Chlore]] pour Maximien, et Galère pour Dioclétien<ref group="Note">De fait, la mise en place de la Tétrarchie par Dioclétien tient plus de choix pragmatiques que d'une doctrine préconçue. Voir à ce sujet {{harvsp|Le Glay|2005|p=512|loc=|id=}}).</ref>. Maximien et Constance ont donc pour tâche de défendre l'Occident et notamment le [[Rhin]], Dioclétien et Galère s'occupant de l'Orient, soit, entre autres, en surveillant les rives du Danube et la frontière sassanide.

Plus précisément, Galère semble s'être occupé en priorité de la [[Grèce romaine|Grèce]] et de l'[[Illyrie]] tandis que Dioclétien défendait l'[[Asie (province romaine)|Asie]] et l'[[période romaine de l'Égypte|Égypte]]. Cependant il ne s'agit pas d'une partition de l'Empire entre les tétrarques mais bien d'un gouvernement collégial. Ainsi, Dioclétien et Galère combattent ensemble contre les [[Sarmates]] en [[294]]. Ils leur infligent, à l'occasion, une sévère défaite, de sorte qu'à l'exception de quelques guerriers sarmates qui sont incorporés dans l'armée romaine par traité{{sfn|Williams|1997|p=294|loc=|id=}}, la majorité des barbares est repoussée hors de l'Empire. Galère combat, ensuite, seul, les [[Carpes]] et les [[Bastarnes]] qu'il renvoie au-delà du ''[[limes]]'' en [[295]] et [[296]]<ref>Dragoslav Srejović, ''The Age of Tetrarchs'', {{p.|298}}.</ref>. Par la suite, en [[296]], alors que les usurpations, en Égypte, de [[Domitius Domitianus|Domitianus]] puis d'[[Achilleus (usurpateur romain)|Achilleus]] contraignent Dioclétien à abandonner la frontière sassanide<ref group="Note">À ce sujet, voir « ''Achilleus et la révolte de l’Égypte sous Dioclétien d'après les papyrus et l'Histoire Auguste'' », par William Seston [http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1980_ant_43_1_1317 Lire en ligne].</ref>, Galère le remplace à la tête des provinces orientales.

=== Victoire sur les Sassanides ===
{{Article détaillé|Guerres perso-romaines}}
En [[Empire perse|Perse]] la situation a toutefois évolué. En [[294]], un nouveau prince, [[Narseh]], était en effet monté sur le trône des Rois des rois. Se proclamant dans la lignée d'{{souverain2|Ardachîr Ier}} et {{souverain2|Shapur Ier}}, vainqueurs respectivement des empereurs [[Sévère Alexandre]] et [[Valérien]], il déclare la guerre à Dioclétien à l'automne [[296]]{{sfn|Williams|1997|p=80|loc=|id=}} en envahissant le [[royaume d'Arménie]] de [[Tiridate III d'Arménie|Tiridate]] sous protection romaine. Galère et Dioclétien réunissent leurs troupes et, tandis que Dioclétien se poste sur la frontière [[Syrie (province romaine)|syrienne]], Galère est envoyé en [[Osroène]], au-delà de l'[[Euphrate]], faire sa jonction avec les troupes restantes de Tiridate{{sfn|Williams|1997|p=80|loc=|id=}}. Fort de ces renforts, Galère part au devant de l'armée perse qu'il affronte à [[Ar-Raqqa|Callinicum]], non loin au sud de [[Harran|Carrhae]] où [[Crassus]] avait subi une sévère défaite face aux [[Parthes]]. Cette fois encore l'armée romaine est vaincue et Galère doit se replier pour éviter un nouveau désastre. À [[Antioche]], Dioclétien lui réserve un accueil glacial. D'après [[Rufius Festus|Festus]], [[Eutrope (historien)|Eutrope]] et [[Ammien Marcellin]], il l'humilie même publiquement en l'obligeant à marcher devant son char sur une distance d'un [[mille (unité)|mille]]<ref group="Note">Cela n'est peut-être toutefois qu'une invention postérieure, l'événement n'étant mentionné chez aucun contemporain. Voir {{harvsp|Williams|1997|p=80|loc=|id=}}. D'après Roger Rees, ce peut être tout simplement une marque de déférence d'un César pour son Auguste. Voir ''Diocletian and the tetrarchy'', {{p.|14}}.</ref>.

[[Fichier:Arch-of-Galerius-1.jpg|thumb|upright=1.2|Galère, vainqueur de Narseh sur l'arc de triomphe de Thessalonique.]]
En [[298]], Galère reprend l'offensive et marche de nouveau contre les Perses, à la tête d'une armée de près de {{nombre|25000|hommes}} renforcée de mercenaires [[goths]] et sarmates{{sfn|Williams|1997|p=84|loc=|id=}} et envahit l'Arménie. Bénéficiant d'un terrain montagneux plus favorable à l'infanterie romaine qu'à la cavalerie perse, Galère renverse la situation. Il attaque l'armée perse par surprise entre Callinicum et [[Harran|Carrhae]] et lui inflige une lourde défaite. Le Roi des rois, blessé, parvient à s'enfuir, mais il laisse derrière lui plusieurs de ses épouses, de ses sœurs et de ses filles, ainsi qu'un important butin dont les Romains s'emparent{{sfn|Williams|1997|p=84|loc=|id=}}. Galère prend ensuite [[Nusaybin|Nisibe]] puis franchit le [[Tigre (fleuve)|Tigre]]. Exploitant ses succès, le César pénètre dans la région d'[[Adiabène]] mais reçoit l'ordre de Dioclétien d'arrêter l'offensive{{sfn|Williams|1997|p=84|loc=|id=}}. Ce dernier retrouve Galère en [[298]] ou au début de l'année [[299]], à Nisibe, et félicite publiquement son adjoint pour ses victoires par une grande cérémonie{{sfn|Williams|1997|p=85|loc=|id=}}. Désireux de bâtir une paix durable avec les [[Sassanides]], Dioclétien demande à Galère d'envoyer son secrétaire, Sicorius Probus, porter des propositions de paix à Narseh{{sfn|Barnes|1981|p=18|loc=|id=}}. Le traité obtenu des ambassadeurs perses Apharban, Hargbed et Barasabor confirme la victoire des Romains : la frontière entre les deux empires est portée sur le Tigre, Tiridate est confirmé sur le trône d'Arménie, tandis que le [[royaume d'Ibérie|roi d'Ibérie]] reçoit désormais ses insignes royaux de l'empereur romain. Nisibe est instituée comme unique place commerciale entre les deux empires. Enfin, Dioclétien obtient le contrôle sur les cinq [[Satrape|satrapies]] situées entre l'Arménie et le territoire romain : l'Ingilène, la [[Sophène]], l'[[Aghdzenik|Arzazène]], la [[Gordyène]] et la Zabdicène{{sfn|Bowman|Garnsey|Cameron|2005|p=83|loc=|id=}}.

Si la [[paix de Nisibe]] est de la main de Dioclétien, la première grande victoire militaire romaine contre les Sassanides est reconnue à Galère<ref group="Note">Carus a mené une campagne victorieuse contre {{souverain-|Vahram II}} en 283, au cours de laquelle il a pillé les villes sassanides du Moyen-Euphrate et est parvenu à prendre d'assaut Ctésiphon et Weh-Ardashîr, les capitales perses. Sa mort quelques jours plus tard amorce, toutefois, la retraite de l'armée romaine. Ses successeurs se montreront incapable de tirer profit de cette victoire.</ref>. Pour commémorer cet événement, un [[Arc de Galère|arc de triomphe]] est érigé en son honneur en [[299]] à [[Thessalonique]], ville dans laquelle il a résidé du temps de ses combats sur le Danube{{sfn|Bowman|Garnsey|Cameron|2005|p=84|loc=|id=}}. Il semble s'être d'ailleurs réinstallé dans cette ville à partir de [[299]]{{sfn|Bowman|Garnsey|Cameron|2005|p=84|loc=|id=}} d'où il organise de nouvelles campagnes contre les Sarmates et les Carpes notamment en [[302]] et [[303]], comme l'attestent les titres de victoires qui lui sont attribués ces années-là{{sfn|Bowman|Garnsey|Cameron|2005|p=85|loc=|id=}}. Le {{Date|20|novembre|303}}, les quatre tétrarques se réunissent à [[Rome]] pour célébrer les ''vicennalia'', les vingt ans de règne des deux Augustes et les ''[[decennalia]]'', les dix ans des deux Césars. À l'occasion de ces festivités illustrant la collégialité et l'unicité de l'empire, Galère célèbre son triomphe pour sa victoire sur les Perses{{sfn|Barnes|1981|p=25|loc=|id=}}. De retour de Rome, ce dernier participe peut-être à une inspection sur le Danube, au début de l'année [[304]], aux côtés de Dioclétien<ref>David S. Potter, ''The Roman Empire at Bay: AD 180–395'', {{p.|341}}.</ref>.

== Galère à la tête de l'empire ==

=== Deuxième Tétrarchie ===
Tombé malade au cours de cette dernière campagne, à partir de l'été [[304]] Dioclétien voit sa santé se détériorer progressivement{{sfn|Bowman|Garnsey|Cameron|2005|p=87|loc=|id=}}. L'empereur est à ce point affaibli qu'il est déclaré mort à tort, le {{Date|13|décembre|304}} à [[Nicomédie]]. Arrivé à Nicomédie à la fin du mois de mars [[305]], Galère y rencontre un Dioclétien épuisé et visiblement marqué par la maladie{{sfn|Barnes|1981|p=25|loc=|id=}}. D'après [[Lactance]], dont le témoignage doit être pris avec le plus grand scepticisme, Galère aurait exigé de Dioclétien qu'il quitte le pouvoir avec Maximien pour laisser leur place à leur César respectif. Que Dioclétien se soit laissé impressionner par son subalterne ou que ces échanges aient été inventés de toutes pièces, toujours est-il que l'empereur décide de s'adresser aux armées le {{Date|1|mai|305}}. Il prononce son discours non loin de Nicomédie, dans la même plaine où il avait été proclamé empereur en [[284]] au pied d'une statue de [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]], dieu protecteur de sa maison<ref group="Note">Dioclétien était protégé par Jupiter, Maximien par Hercule. Chacun des deux Césars était sous le patronage de la divinité protectrice de son supérieur.</ref>. Attestant de son âge et de sa maladie, il prétend n'être plus à même de porter plus longtemps le fardeau du pouvoir qu'il estime devoir transmettre à des hommes plus jeunes et donc plus forts{{sfn|Bowman|Garnsey|Cameron|2005|p=87|loc=|id=}}. Aussi, annonce-t-il à ses vétérans qu'il abdique, conjointement avec Maximien Hercule<ref group="Note">Sans doute, Dioclétien avait-il déjà convaincu Maximien lors de ses ''vicennalia'' de la nécessité d'abdiquer prochainement. Voir Aline Rousselle, « ''La chronologie de Maximien Hercule et le mythe de la Tétrarchie'' ».</ref> pour laisser la place à Galère et à Constance Chlore. Tous deux deviennent Augustes tandis que deux autres officiers supérieurs sont élevés au rang de César.

[[Fichier:2009-04-13 ConstantineTheGreat York.jpg|thumb|upright=1.2|left|Statue de Constantin à York, dans la ville où il est proclamé empereur par les soldats francs de l'armée de Bretagne en juillet 306.]]
Cependant contrairement à ce qui était attendu{{sfn|Barnes|1981|p=25|loc=|id=}}, ce ne sont pas [[Maxence (empereur romain)|Maxence]] et [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]], les fils de Maximien Hercule et de Constance Chlore<ref group="Note">Dioclétien n'a pas de fils, quant à Galère, Lactance fait état de l'existence d'un bâtard de toute façon trop jeune pour pouvoir régner.</ref>, qui se voient honorés du « Césarat » mais deux autres officiers répondant aux noms de [[Maximin II Daïa|Maximin]] et de [[Sévère]]. Tous deux sont des proches de Galère. Maximin Daïa, son César responsable de l'Égypte et de la Syrie, est un jeune [[tribun militaire|tribun]] qui n'est autre que son propre neveu, par ailleurs natif de la même ville que lui. Sévère, qui est un officier [[pannonie]]n expérimenté, est quant à lui un ancien compagnon d'arme de Galère{{sfn|Williams|1997|p=191|loc=|id=}}. Si son allégeance va théoriquement à Constance Chlore, il est en fait tout dévoué à Galère{{sfn|Barnes|1981|p=26|loc=|id=}}. De fait, si l'ordre de préséance fait de Constance Chlore l'empereur principal de la deuxième Tétrarchie, c'est bel et bien Galère qui en est la figure principale, d'autant plus facilement que Constantin, le fils de Constance, réside à sa cour.

[[Fichier:Maxentius02 pushkin.jpg|thumb|Sur l'exemple de Constantin, Maxence usurpe la pourpre impériale à Rome en octobre 306.]]
Cet équilibre est toutefois rapidement bouleversé. En effet, en juillet [[306]], alors qu'il se trouvait en [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]] pour combattre les incursions des [[Pictes]] et les [[Scots (peuple)|Scots]], l'empereur Constance Chlore meurt des suites d'une maladie. Or, entretemps, il avait fait rappeler son fils, Constantin, auprès de lui et semble lui avoir, sur son lit de mort, transmis le pouvoir aux dépens de son César, Sévère{{sfn|Williams|1997|p=194|loc=|id=}}. Toujours est-il qu'à la mort de son père et protecteur, Constantin est acclamé empereur par les troupes, principalement [[Francs|franques]], réunies à [[York|Eboracum]]{{sfn|Williams|1997|p=194|loc=|id=}}. Galère, cette fois maître incontestable l'empire, devient du même coup garant de la pérennité du système. Soucieux de légitimer son [[usurpateur romain|usurpation]], Constantin lui envoie aussitôt une lettre réaffirmant sa loyauté envers les tétrarques et certifiant qu'il ne s'était résolu à usurper la pourpre que sur la pression des soldats de son père. Galère, qui sait combien les armées de Gaule et de Bretagne sont fidèles au fils de Constance Chlore, préfère éviter la guerre civile. Ravalant sa colère, il accorde à Constantin le rang de César, ce que le principal intéressé accepte, tandis que Sévère est élevé à l'« Augustat »{{sfn|Barnes|1981|p=28|loc=|id=}}.

Cependant cette reconnaissance n'est pas sans poser problème : si Constantin a obtenu gain de cause, Maxence, lui aussi fils de tétrarque, s'estime profondément lésé. Or, à ce moment précis, dans la continuation de la politique fiscale de Dioclétien, Galère envisage de soumettre Rome et l'Italie aux mêmes taxes que le reste de l'empire, mettant fin ainsi à un ancien privilège dont bénéficiait la région. Profitant de l'impopularité du nouvel Auguste d'Occident, chargé de préparer la mise en place de ces futures taxes, Maxence se fait reconnaître empereur par les [[garde prétorienne|cohortes prétoriennes]], le {{Date|28|octobre|306}}{{sfn|Barnes|1981|p=29-30|loc=|id=}}. Les proches de Sévère sont poursuivis et exécutés, à l'image du [[préfet de Rome|préfet de la ville]], Abellius, tandis que le [[Sénat de l'Empire romain|Sénat]] de Rome fait de Maxence le ''protecteur'' et le ''restaurateur'' des ''anciennes libertés''{{sfn|Williams|1997|p=195|loc=|id=}}. Souhaitant, là encore, se concilier Galère, Maxence lui écrit, avec les mêmes arguments que Constantin, pour lui demander la pourpre. Désireux de manifester la plus grande humilité, il avait d'ailleurs refusé du Sénat les titres de César ou d'Auguste pour se contenter de celui de ''princeps'', afin de ne pas donner l'impression de forcer la main de l'empereur principal{{sfn|Barnes|1981|p=30|loc=|id=}}.

=== Début des guerres civiles ===
[[Fichier:Follis-Flavius Valerius Severus-trier RIC 650a.jpg|thumb|left|Sévère, César de Constance Chlore de 305 à 306 puis Auguste en Occident de 306 à 307.]]
Cette fois, pourtant, Galère refuse le fait accompli. L'élévation de Maxence reviendrait, en effet, à sacrifier l'équilibre apporté par la Tétrarchie, puisqu'il y aurait alors non plus quatre mais cinq empereurs. Galère ordonne donc à Sévère de marcher sur l'Italie. Ne pouvant plus faire marche arrière, Maxence se résout à usurper l'« Augustat » et se prépare à la guerre. Il rappelle, à l'occasion, son père, Maximien Hercule, qui avait été contraint d'abdiquer sous la pression de Dioclétien et Galère. Salué Auguste pour la deuxième fois, celui-ci accepte de revenir au pouvoir aux côtés de son fils. Ce choix se révèle très rapidement payant : les troupes placées depuis peu sous le commandement de Sévère sont celles-là mêmes qui, pendant les décennies précédentes, ont servi sous les ordres de Maximien. Très rapidement, Sévère est confronté à toute une série de défections dans ses rangs, phénomène encore accru par les offres de corruption de Maxence{{sfn|Barnes|1981|p=30|loc=|id=}}. Le propre [[préfet du prétoire]] de Sévère le trahit pour rallier le camp de son adversaire. Ces désertions deviennent telles que l'empereur est contraint de fuir se réfugier dans la ville fortifiée de [[Ravenne]]. Ayant reçu la promesse de Maximien qu'il aurait la vie sauve, Sévère finit par se rendre à Maxence. Sitôt sorti de la forteresse, il est arrêté et conduit en prison à Rome, où il est acculé au suicide, au début de l'année [[307]]{{sfn|Williams|1997|p=195|loc=|id=}}.

Après avoir arraché une nouvelle victoire aux Sarmates à l'été [[307]], Galère prend la tête des armées d'Illyrie avec la ferme intention de briser lui-même la double usurpation. Maxence et Maximien, qui veulent éviter une alliance entre Galère et Constantin, décident alors de s'assurer de la neutralité du César. Avant la fin de l'été [[307]], alors que Maxence attend Galère au pied des [[Alpes]], Constantin et Maximien se rencontrent. Là, Maximien offre au jeune César la main de sa fille, [[Fausta]], et l'élève au rang d'Auguste{{sfn|Barnes|1981|p=30|loc=|id=}}, le faisant ainsi rejoindre sa maison et le camp de l'usurpation. Galère entre en Italie au mois de septembre [[307]]. Maxence qui souhaite éviter toute bataille rangée se replie sur Rome mais fait fermer les portes de toutes les villes du Nord de l'Italie. Galère parvient donc sans encombre dans le [[Latium]] mais sans avoir pu ravitailler son armée en chemin{{sfn|Williams|1997|p=195|loc=|id=}}. Bien qu'importantes, ses troupes ne sont de toute façon pas assez nombreuses pour assiéger la ville de Rome bien protégée derrière les [[Mur d'Aurélien|murs d'Aurélien]]. Très vite, Galère se retrouve dans la même situation que Sévère avant lui : conséquence de leur pessimisme ou de pots-de-vin généreusement distribués par les maîtres de Rome, certains de ses soldats décident de déserter. Si à la différence de Sévère, Galère parvient à enrayer rapidement le phénomène, sa situation n'en reste pas moins précaire. Conscient de sa faiblesse, il envisage des négociations et envoie dans ce sens ses lieutenants, [[Licinius]] et Probus, auprès de Maxence. Il exige par ce biais sa soumission mais promet en contrepartie de le reconnaître officiellement en tant qu'empereur légitime{{sfn|Barnes|1981|p=31|loc=|id=}}. Craignant un piège, ou sûr de sa victoire, Maxence rejette ces propositions. Cependant la victoire n'est pas au rendez-vous : Galère évite l'encerclement. Il quitte aussitôt son campement d'[[Pignataro Interamna|Interamna]] dans le Latium et se replie en Orient. En faisant détruire les terres situées sur son passage, ce qui ralentit ses poursuivants, il parvient à quitter sans encombre l'Italie.

La situation n'a de fait pas évolué : Galère n'a pas été vaincu et conserve toutes ses troupes tandis que Maximien et Maxence sont toujours considérés comme des usurpateurs. Un nouvel événement fait toutefois quelque peu changer la situation puisque des dissensions éclatent entre Maximien et son fils. Si Maxence a rappelé son père, c'est, en effet, uniquement dans le but de profiter de son nom et de ses talents de général. Or, Maximien qui a dirigé l'Occident comme empereur principal pendant plus de vingt ans accepte mal d'être relégué au second rang{{sfn|Barnes|1981|p=32|loc=|id=}}. Prenant la parole devant les troupes, il dénonce l'ingratitude et la médiocrité de son fils et va jusqu'à lui arracher la pourpre{{sfn|Williams|1997|p=195|loc=|id=}}. À sa grande surprise toutefois, les soldats prennent le parti de son fils. Épargné, il doit néanmoins fuir et part se réfugier auprès de Constantin. Dans le même temps, une nouvelle usurpation en [[308]], celle de [[Domitius Alexander]] en [[Afrique romaine|Afrique]], territoire sous le contrôle de Maxence, vient encore réduire le pouvoir du prince de Rome.

=== La conférence de Carnuntum ===
{{Article détaillé|Conférence de Carnuntum}}
[[Fichier:Licinius gold multiple CdM Beistegui 232.jpg|thumb|left|Licinius, nommé Auguste d'Occident à Carnuntum.]]
Soucieux de rétablir la stabilité du système tétrarchique, Galère, après une nouvelle campagne contre les Carpes sur le Danube durant l'été [[308]], part chercher conseil auprès de son ancien mentor, Dioclétien. Il parvient à convaincre ce dernier de quitter quelques jours sa villégiature de [[Split|Spalatum]] le temps d'une [[Conférence de Carnuntum|rencontre]] à [[Carnuntum]]. Si Dioclétien est bien déterminé à ne pas revenir au pouvoir, il accepte d'apporter son expérience, son prestige ainsi que son influence sur Maximien pour tenter de sauver le système{{sfn|Williams|1997|p=195|loc=|id=}}. Sur ses conseils, Galère organise, en la présence de Dioclétien et de Maximien Hercule, une conférence chargée de mettre fin définitivement aux troubles consécutifs à la mort de Constance Chlore.

À l'issue de cette conférence, le {{Date|11|novembre|308}}, plusieurs décisions importantes sont prises. D'abord, Maximien doit, à l'image de Dioclétien<ref group="Note">À Maximien qui le conjure de revenir à la tête de l'empire, Dioclétien aurait répondu : « Plût aux dieux que vous passiez voir à Salone les légumes cultivés par nos mains ! Certes, vous jugeriez à jamais inutile de tenter cette épreuve. », cité dans l'''Épitomé de Caesaribus'' ({{nobr romains|chapitre XXXIX}}).</ref>, se retirer de nouveau de la scène politique. Ensuite, Maxence et Alexander sont condamnés de nouveau comme usurpateurs tandis que Constantin perd son titre d'Auguste pour retrouver celui de simple César. Enfin, un nouvel Auguste est nommé en remplacement de Sévère, il s'agit de [[Licinius]], un lieutenant de Galère, à qui est confiée l'Illyrie le temps qu'il reprenne l'Italie et l'Afrique occupées par les usurpateurs{{sfn|Williams|1997|p=196|loc=|id=}}. Si Licinius n'a pas suivi le cursus réglementaire – il n'est jamais passé par l'étape du « Césarat » – Galère rétablit tout de même une structure comparable à celles des deux premières tétrarchies avec deux Augustes, en Orient et en Occident, Galère et Licinius, et deux Césars, Maximin Daïa et Constantin.

[[Fichier:Daza02 pushkin.jpg|thumb|{{souverain-|Maximin II}} Daïa, César de Galère depuis 305, s'oppose aux décisions de Carnuntum et obtient le titre d'Auguste en 310.]]
Cette solution ne satisfait cependant pas deux des principaux intéressés. Constantin, César en Occident, avait en effet l'espoir que Galère lui reconnaîtrait ce nouveau titre d'Auguste que Maximien lui a accordé. Dans le même temps, Maximin Daïa, César en Orient, refuse d'accepter que Licinius tout juste nommé Auguste lui soit hiérarchiquement supérieur. Rejetant l'apaisement prôné par Galère, il finit par exiger l'« Augustat » pour lui et Constantin afin de parer à cette injustice{{sfn|Barnes|1981|p=32|loc=|id=}}. Galère se résout à adjoindre à celui de César le titre de ''filii Augustorum'' puis finalement leur concède celui d'''augustus'' au printemps [[310]]{{sfn|Odahl|2004|p=78|loc=|id=}}. C'est que, en effet, Galère a de nouveau besoin du soutien des trois autres tétrarques à l'heure où une nouvelle usurpation vient menacer l'équilibre retrouvé de la Tétrarchie.

De fait, Constantin étant officiellement reconnu comme Auguste, Maximien Hercule perd toute utilité aux yeux de son beau-fils. Réalisant qu'il ne peut plus compter sur lui pour revenir au pouvoir, il tente son va-tout{{sfn|Jones|1978|p=62|loc=|id=}}. Profitant du fait que Constantin est parti sur le [[Rhin]] combattre les [[Bructères]], il se rend à [[Arles]] et annonce la fausse nouvelle de la mort de l'empereur. Pour la troisième fois dans sa vie, l'ancien frère d'arme de Dioclétien revêt la pourpre impériale. Cette fois encore c'est un échec : rapidement les soldats, avertis du mensonge, refusent de le suivre et la marche vers le sud de Constantin oblige Maximien Hercule à fuir Arles pour [[Histoire de Marseille de sa fondation au Ve siècle|Massilia]] où il s'enferme{{sfn|Jones|1978|p=62|loc=|id=}}. Son aventure s'arrête là : sitôt Constantin et son armée au pied des murs, les habitants lui ouvrent les portes de la ville. Maximien Hercule est capturé et la pourpre lui est arrachée. Acculé au suicide, il se pend quelques jours plus tard en juillet [[310]]{{sfn|Jones|1978|p=63|loc=|id=}}.

Constantin fait de plus en plus figure d'homme fort du régime. Son élévation à l'« Augustat » ainsi que celle de Maximin Daïa consacre bel et bien un système tétrarchique puisqu'il y a toujours quatre empereurs légitimes mais les relations hiérarchiques entre les différents tétrarques sont de moins en moins claires. Si Galère est toujours théoriquement l'empereur principal<ref group="Note">Il est, par exemple, toujours le premier des tétrarques à être cité dans les documents impériaux.</ref>, dans les faits, chaque empereur dirige son territoire plus ou moins indépendamment{{sfn|Odahl|2004|p=78|loc=|id=}}.

== Galère et le christianisme ==

=== La grande persécution de Dioclétien ===
{{Article détaillé|Persécution de Dioclétien}}
[[Fichier:Venice – The Tetrarchs 03.jpg|thumb|left|Les empereurs de la première Tétrarchie : Dioclétien, Maximien, Constance et Galère.]]
Dès sa fondation, la Tétrarchie, symbolisant l'unité et la stabilité retrouvée, est étroitement associée à la religion païenne. Les empereurs sont divinisés : Dioclétien prend pour protecteur [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]], ''Conservator'' de l'État romain, tandis que Maximien est apparenté à [[Hercule]], le fils de Jupiter{{sfn|Petit|1974|p=37|loc=|id=}}. Cette place importante occupée par la religion romaine traditionnelle pose de fait rapidement la question de l'attitude à adopter vis-à-vis d'un [[Christianisme dans le monde romain|christianisme]] en plein développement.
Après plusieurs années de tergiversation, Dioclétien se décide finalement à combattre la religion du Christ et fait publier plusieurs édits impériaux signant la dernière grande persécution de l'Empire romain<ref group="Note">[[Julien (empereur romain)|Julien]], le seul empereur païen à régner après le triomphe de Constantin, ne met pas en place de semblables persécutions.</ref>. Du {{Date|24|février|303}} au début de l'année [[304]], quatre édits de plus en plus sévères sont rédigés aux noms de Dioclétien, Maximien, Constance et Galère. Conformément à ces décisions, des églises sont détruites, les [[Saintes Écritures|Livres saints]] confisqués, le [[clergé]] arrêté, enfin tous ceux qui refusent de sacrifier aux dieux de l'empire sont torturés, condamnés à mort ou déportés dans les mines{{sfn|Petit|1974|p=40|loc=|id=}}.

La question de la responsabilité de cette persécution a été historiquement discutée. De fait, les sources antiques, à commencer par les contemporains, les chrétiens [[Lactance]] et [[Eusèbe de Césarée]], désignent Galère comme le principal instigateur de cette politique{{sfn|Williams|1997|p=173|loc=|id=}}. D'après eux, le brutal César, sous l'influence de sa mère Romula, une prêtresse païenne farouchement antichrétienne, aurait contraint<ref group="Note">Selon Lactance, Dioclétien aurait toujours eu peur de Galère. Cette explication ne semble toutefois pas extrêmement plausible. Voir {{harvsp|Williams|1997|p=173|loc=|id=}}.</ref> ou manipulé Dioclétien pour obtenir de lui cette grande persécution{{sfn|Williams|1997|p=173|loc=|id=}}. Cela permet ainsi d'expliquer le fait que ces édits n'aient été pris qu'à compter de la dix-huitième année de règne de Dioclétien<ref group="Note">Dioclétien accède au pouvoir en 284 et ne met en place son premier édit de persécution qu'en 303, soit deux ans seulement avant son abdication.</ref>. Toutefois, si Galère a sans doute approuvé ces mesures antichrétiennes, qu'il continue d'appliquer après le départ de Dioclétien, son rôle est sans doute largement exagéré. En effet, l'incendie du palais impérial de [[Nicomédie]] ou la multiplication des incidents dans l'armée, où des soldats chrétiens refusent de sacrifier, ont également pu inciter l'empereur à mettre en place la persécution{{sfn|Le Glay|2005|p=520|loc=|id=}}. L'influence de Galère n'a pu pleinement jouer que pour le dernier des quatre édits, celui qui oblige sous peine de mort tous les chrétiens à sacrifier aux dieux de l'empire, qui est publié au début de l'année [[304]], alors que Dioclétien est terrassé par la maladie. Néanmoins, ce dernier édit, certes plus radical, ne s'inscrit pas moins dans la continuité des précédents textes et est d'abord et avant tout le résultat de la volonté de Dioclétien{{sfn|Williams|1997|p=173|loc=|id=}}.

L'ampleur de la persécution est également à relativiser. Elle est en effet appliquée très inégalement sur tout le territoire de l'empire. Ainsi Constance Chlore en Occident se contente de détruire quelques monuments{{sfn|Petit|1974|p=40|loc=|id=}} tandis que Maximien Hercule, qui avait au début pleinement appliqué les ordres de Dioclétien, se lasse assez vite de cette persécution{{sfn|Petit|1974|p=40|loc=|id=}}. Enfin, Maxence et Constantin se montrent tous deux très réservés sur l'opportunité d'une telle politique, qu'ils n'appliquent pour ainsi dire pas{{sfn|Jones|1978|p=64|loc=|id=}}. On voit bien ici une différence forte entre l'Orient, où Galère et Maximin Daïa se montrent très zélés dans l'application des édits impériaux, et l'Occident, où les persécutions sont de moindre ampleur. Cette distinction, qui au-delà de l'attitude des différents tétrarques peut trouver une explication dans la proportion de chrétiens beaucoup plus importante en Orient qu'en Occident, renforce l'idée, chez les contemporains, que Galère est le grand responsable de ce déchaînement de violence.

=== L'édit de Sardique et la mort de Galère ===
[[Fichier:Roman Empire with dioceses in 300 AD.png|thumb|left|upright=1.5|Dans les faits, la liberté de culte est déjà tolérée dans toute la partie occidentale de l'empire. Galère l'étend à tout l'empire, mais {{souverain-|Maximin II}} Daïa, à la tête du [[Diocèse (Rome antique)|diocèse]] d'Orient refuse d'obtempérer. Licinius applique l'édit de Sardique, à la mort de Galère, aux diocèses de [[Mésie]] et de [[Thrace]].]]
Bien que considéré comme le principal artisan de la répression du christianisme, c'est Galère qui abroge, le premier, les mesures de persécution ayant été édictées contre les fidèles de la religion du Christ. L'objectif proclamé des édits de persécution de [[303]] et [[304]] était, en effet, de ramener par la force les chrétiens aux croyances de leurs ancêtres{{sfn|Odahl|2004|p=32|loc=|id=}}. Seulement, contrairement à ce qu'avaient pu espérer Dioclétien et Galère, les violentes mesures antichrétiennes se sont révélées totalement improductives. Si la religion du Christ est bel et bien désertée par certains, ceux-ci n'en reviennent pas pour autant aux cultes traditionnels romains, pire, ils semblent affecter de ne plus vénérer aucune divinité{{sfn|Odahl|2004|p=32|loc=|id=}}. Prenant acte de l'échec des persécutions, qui ne sont pas parvenues à éradiquer le christianisme, Galère choisit d'y mettre fin définitivement.

Ainsi, le {{Date|30|avril|311}}, il publie, à [[Nicomédie]] ou à Sardique, un [[édit de tolérance]] reconnaissant l'existence de la religion chrétienne. Cet « [[édit de Sardique]] » ou « édit de Galère » met fin à toutes les mesures antichrétiennes encore en vigueur sur le territoire de l'empire. Publié par Galère sans consultation de ses pairs, il est promulgué non seulement en son nom propre mais encore en celui de ses trois collègues tétrarques – à savoir Constantin, Licinius et Maximin Daïa. Allant plus loin que la « [[petite paix de l'Église]] », accordée par [[Gallien]] à la fin de la [[persécution de Valérien]] en [[260]]<ref group="Note">Les successeurs de Gallien observent globalement la même politique, et ce jusqu'à la fin du règne de Dioclétien.</ref>, et durant laquelle étaient tolérées la pratique de la religion chrétienne et la construction de lieux de culte, Galère va cette fois jusqu'à donner une forme de légitimité au christianisme, puisqu'il demande humblement à ses fidèles de prier pour lui et pour le salut de l'empire{{sfn|Barnes|1981|p=39|loc=|id=}}{{,}}<ref group="Note">Le texte de l'édit est retranscrit par Lactance. Voir ''De Mortibus Persecutorum'', ({{XXXIV}}).</ref>. Aussitôt après la publication de ce texte, tous les chrétiens emprisonnés sont libérés{{sfn|Odahl|2004|p=32|loc=|id=}}. Si les mesures de persécution avaient déjà été abandonnées dans les faits en Occident, elles cessent en Orient, dans le territoire sous le contrôle de Galère. Maximin Daïa, qui est très réticent vis-à-vis de cette nouvelle politique, s'y oppose{{sfn|Barnes|1981|p=40|loc=|id=}}. Profitant du retrait de son ancien maître Galère, il maintient en vigueur les édits de Dioclétien.

[[Fichier:Felix Romuliana.jpg|thumb|Ruines du palais de Galère à Felix Romuliana, où il est enterré à sa mort, en mai 311.]]
Durant l'hiver [[310]], alors qu'il prépare la célébration de ses ''vicennalia'', Galère est en effet frappé par la maladie{{sfn|Jones|1978|p=66|loc=|id=}}. La nature précise de cette maladie longue et pénible peut difficilement être déduite tant des témoignages des auteurs chrétiens, dont les propos sont de nature polémique, que des auteurs moins orientés comme [[Zosime (historien)|Zosime]] ou [[Aurelius Victor]] qui, restant vagues, évoquent une blessure infectée<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William Lewis|nom1=Leadbetter|titre=Galerius and the Will of Diocletian|passage=116, 224|éditeur=Routledge|date=2009|isbn=978-1-135-26132-0}}.</ref>.

Ainsi, l'[[Apologétique|apologiste chrétien]] [[Lactance]]  décrit, dans son ''De Mortibus Persecutorum<ref>Lactance, ''De Mortibus Persecutorum'' ({{XXXIII}}).</ref>'', l'apparition d'un abcès, touchant les parties génitales de l'empereur, dans un parallèle à la une description de la maladie qui touche [[Antiochos IV|Antiochos IV ''Épiphane'']], de ses terribles souffrance et de ses remords qui s'ensuivent, rapportés dans le ''[[Livres des Maccabées|Livre des Maccabées]]<ref name=":0" />'' dans un motif littéraire de la rédemption du souverain persécuteur régulièrement repris chez les auteurs juifs et chrétiens<ref name=":1">{{Chapitre|prénom1=Hervé|nom1=Inglebert|titre chapitre=La mort des empereurs persécuteurs dans les sources chrétiennes des {{sp-|III|-|V|s}}|auteurs ouvrage=Brigitte Boissavit-Camus (éd.),|titre ouvrage=La mort du souverain|sous-titre ouvrage=Entre Antiquité et haut Moyen Age|lieu=Paris|éditeur=Picard|collection=Textes, images et monuments de l’Antiquité au Haut Moyen Âge|année=2003|isbn=9782708407114|passage=149-150}}.</ref>. [[Eusèbe de Césarée]]<ref>''[[Histoire ecclésiastique]]'', VIII, 16, 4-5.</ref> suit également  le modèle de la mort d'Antiochos, précisant qu’après la promulgation de l’édit de Sardique, Galère avait été soulagé de ses souffrances, avant de mourir quelques jours plus tard<ref name=":1" />. Plus tard, les apologistes [[Rufin d'Aquilée|Ruffin]]<ref>''Histoire ecclésiastique'', VIII, 13, 11.</ref> puis [[Paul Orose|Orose]]<ref>''Histoires'', VII, 28, 12.</ref> ajoutent que l'empereur se serait suicidé de douleur<ref name=":1" />.

Se basant sur ces textes truffés de détails atroces complaisamment rapportés, et peut-être imaginaires<ref name=":1" />, des études modernes ont émis l'hypothése d'une forme de cancer du pénis{{sfn|Odahl|2004|p=82|loc=|id=}}. Selon l'historien Arnold H. M. Jones, alors qu'il sombrait dans les affres de la maladie, Galère aurait fini par croire qu'il subissait la vengeance du dieu des chrétiens, ce qui expliquerait également son revirement quant à sa politique religieuse{{sfn|Jones|1948|p=68-70|loc=|id=}}.

Désireux de mourir dans son lieu de naissance, à [[Gamzigrad-Romuliana, palais de Galère|Felix Romuliana]]{{sfn|Barnes|1981|p=39|loc=|id=}} où il s'est fait construire une résidence fortifiée sur le modèle du [[palais de Dioclétien]] de [[Split|Spalatum]], Galère, confronté à une nouvelle poussée de la maladie, n'arrive pas vivant à destination :  Galère meurt dans la [[province romaine|province]] de [[Dardanie (Balkans)|Dardanie]], au début du mois de mai [[311]], quelques jours seulement après la promulgation de son édit de tolérance{{sfn|Barnes|1981|p=39|loc=|id=}}. Son corps est inhumé dans son palais de Felix Romuliana, en présence de l'empereur Licinius{{sfn|Odahl|2004|p=82|loc=|id=}}.

== La fin de la Tétrarchie ==
[[Fichier:Rome-Capitole-StatueConstantin.jpg|thumb|left|Constantin, vainqueur de Maxence (312), de Maximin (313) et de Licinius (324).]]
La mort de Galère laisse la Tétrarchie profondément en crise. Le pouvoir est partagé entre trois empereurs légitimes - tous trois Augustes -, Licinius, Maximin Daïa et Constantin, et un usurpateur, Maxence. Cependant, personne ne tente de rétablir le système comme Galère l'avait fait à Carnuntum. Ainsi, on ne procède pas à l'élévation d'un nouvel empereur en remplacement de l'Auguste défunt ; Licinius et Maximin s'empressent de placer ses anciennes provinces sous leur autorité et déplacent la frontière entre leurs territoires sur les rives du [[Bosphore]]{{sfn|Barnes|1981|p=39|loc=|id=}}. Dans le même temps, Maxence, prétextant vouloir venger la mort de son père Maximien{{sfn|Odahl|2004|p=82|loc=|id=}}, déclare la guerre à Constantin. Cependant aucun d'entre eux n'entreprend dans l'immédiat la moindre action d'envergure. Dès lors des alliances se forment : à l'hiver [[311]], Constantin s'allie à Licinius à qui il offre la main de sa sœur Constantia. Réagissant à ce qu'il considère être une alliance contre lui, Maximin reconnaît officiellement Maxence et signe avec lui une alliance militaire de défense mutuelle{{sfn|Odahl|2004|p=82|loc=|id=}}. La mort de Dioclétien, vraisemblablement affecté par la tournure des événements ainsi que par la condamnation par Constantin de son ancien compagnon Maximien à la ''damnatio memoriae'', survient sur ces entrefaites{{sfn|Barnes|1981|p=41|loc=|id=}}.

L'affrontement entre Maxence et Constantin a finalement lieu en [[312]] et se solde, après la [[bataille du pont Milvius]] par la mort de Maxence. Contrairement à ce que Galère prévoyait, c'est donc Constantin et non Licinius qui conquiert les anciens territoires de l'usurpateur{{sfn|Jones|1948|p=72|loc=|id=}}. Cette fois encore, le nouveau maître de Rome tente de se concilier l'alliance de Licinius. Les deux hommes se rencontrent en février [[313]] à Milan. Là, ils s'entendent pour gouverner leurs deux territoires de concert{{sfn|Jones|1948|p=76|loc=|id=}}. À cette occasion, ils proclament de nouveau, comme Galère l'avait fait dans son édit de [[311]], la liberté de culte pour tous les habitants de l'empire. Voulant aller plus loin que Galère, Constantin convainc également Licinius d'envisager des formes de dédommagement pour les chrétiens qui ont été spoliés de leurs biens{{sfn|Odahl|2004|p=102|loc=|id=}}. Cette déclaration de principe doit être mise en perspective avec le fait que Maximin Daïa, en Orient, soit là où les populations chrétiennes sont les plus importantes, se refuse toujours à appliquer l'édit de Sardique{{sfn|Barnes|1981|p=40|loc=|id=}}.

Craignant encore une fois que le rapprochement entre les deux autres tétrarques ne se fasse à ses dépens, Maximin franchit le Bosphore et envahit le territoire de Licinius. Vaincu par ce dernier devant [[Edirne|Hadrianople]], le {{Date|30|avril|313}}{{sfn|Jones|1948|p=77|loc=|id=}}, il se replie sur Nicomédie puis [[Tarse (ville)|Tarsus]] où, rattrapé par son adversaire, il se suicide{{sfn|Jones|1948|p=80|loc=|id=}}. Licinius condamne la mémoire du défunt et profite de l'occasion pour se débarrasser de tous ses opposants potentiels. Ainsi, Severianus, le fils de Sévère, est exécuté pour avoir servi Maximin tandis que Gaius Valerius Candidianus, le fils bâtard de Galère né en Thessalonique autour de 297, est assassiné en Nicomédie{{sfn|Barnes|1981|p=64|loc=|id=}}. L'épouse de Maximin, par ailleurs fille de Galère, est noyée ; Valeria, l'épouse de Galère, et sa mère Prisca, la femme de Dioclétien, sont décapitées{{sfn|Barnes|1981|p=64|loc=|id=}}. Licinius s'installe alors en Orient, où il impose partout l'application de l'édit de Sardique et partage quelque temps le pouvoir avec Constantin en Occident. La guerre civile reprend en [[324]] et oppose les deux anciens alliés. Le triomphe de Constantin, vainqueur de Licinius, signe la fin du système de Dioclétien et de Galère.

== Noms et titres ==

=== Noms successifs ===

* [[250]], né <small>CAIVS•GALERIVS•MAXIMINVS</small>
* [[293]], César : <small>CAIVS•GALERIVS•VALERIVS•MAXIMIANVS•NOBILISSIMVS•CAESAR</small>
* [[305]], Auguste : <small>IMPERATOR•CAIVS•CAESAR•GALERIVS•VALERIVS•MAXIMIANVS•PIVS•FELIX•INVICTVS•AVGVSTVS</small>
* [[311]], à sa mort : <small>IMPERATOR•CAIVS•CAESAR•GALERIVS•VALERIVS•MAXIMIANVS•PIVS•FELIX•INVICTVS•AVGVSTVS, PONTIFEX MAXIMVS, TRIBVNICIAE {{nobr romains|POTESTATIS XIX}}, {{nobr romains|IMPERATOR VII}}, {{nobr romains|CONSVL VIII}}</small>

=== Titres et titulaires ===

* [[293]] : César et ''Germanicus Maximus''<ref group="Note">Pour cette chronologie, voir « [http://www.livius.org/ga-gh/galerius/galerius.html Galère] » par [[Jona Lendering]].</ref>
* [[294]] : consul avec Constance Chlore, ''Sarmaticus Maximus'', peut-être ''Aegyptiacus Maximus'' et ''Thebaicus Maximus''
* [[295]] : ''Persicus Maximus''
* [[296]] : ''Carpicus Maximus'' puis ''Britannicus Maximus''<ref group="Note">Ajouté après la victoire de Constance Chlore sur l'usurpateur [[Allectus]].</ref>
* [[297]] : {{nobr romains|consul II}} avec Maximien Hercule
* [[298]] : ''Armeniacus Maximus'', ''Medicus Maximus'', ''Adiabenicus Maximus'' et ''Persicus {{nobr romains|Maximus II}}''
* [[300]] : {{nobr romains|consul III}} avec Constance Chlore, ''Sarmaticus {{nobr romains|Maximus II}}''
* [[301]] : ''Germanicus {{nobr romains|Maximus II}}''<ref group="Note">Après la victoire de Constance Chlore sur les Germains.</ref> et ''Carpicus {{nobr romains|Maximus II}}''
* [[302]] : {{nobr romains|consul IV}} avec Constance Chlore, ''Germanicus {{nobr romains|Maximus III}}'', ''Sarmaticus {{nobr romains|Maximus III}}'' et ''Carpicus {{nobr romains|Maximus III}}''
* [[303]] : ''Germanicus {{nobr romains|Maximus IV}}'' et ''Carpicus {{nobr romains|Maximus IV}}''
* [[304]] : ''Germanicus {{nobr romains|Maximus V}}'' et ''Carpicus {{nobr romains|Maximus V}}''
* [[305]] : Auguste, {{nobr romains|consul V}} avec Constance Chlore, ''Britannicus {{nobr romains|Maximus II}}''<ref group="Note">Après la victoire de Constance Chlore sur les Pictes.</ref>
* [[306]] : {{nobr romains|consul VI}} avec Constance Chlore, ''Sarmaticus {{nobr romains|Maximus IV}}''
* [[307]] : ''Germanicus {{nobr romains|Maximus VI}}''
* [[308]] : {{nobr romains|consul VII}} avec Dioclétien, ''Germanicus {{nobr romains|Maximus VII}}''<ref group="Note">Après la victoire de Constantin sur les Germains.</ref> et ''Carpicus {{nobr romains|Maximus VI}}''
* [[310]] : ''Sarmaticus {{nobr romains|Maximus V}}'' et ''Persicus {{nobr romains|Maximus III}}''<ref group="Note">Après la victoire de Maximin Daïa sur les Perses.</ref>
* [[311]] : {{nobr romains|consul VIII}} avec Maximin Daïa

== Notes et références ==
=== Notes ===
<references group="Note" />

=== Références ===
{{Références}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|prénom1=Christian|nom1=Settipani|lien auteur1=Christian Settipani|titre=Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale|éditeur=Oxford University|lieu=Linacre College|collection=Prosopographica & Genealogica|pages totales=597|année=2000|isbn=1-900934-02-7}}

=== Historiographie ===
* [[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'' ({{nobr romains|livre IX}})
* [[Lactance]], ''De Mortibus Persecutorum'' ({{nobr romains|chapitre XXIII}} et {{XXVII}})
* [[Aurelius Victor]], ''De Caesaribus'' ({{nobr romains|chapitre XL}})
* [[Eutrope (historien)|Eutrope]], ''[[Abrégé de l'histoire romaine]]'' ({{nobr romains|livre X}}, chapitre 1 à 4)
* [[Zosime (historien)|Zosime]], ''Histoire nouvelle'' ({{nobr romains|livre II}})
* ''[[Épitomé de Caesaribus]]'' ({{nobr romains|chapitre XXXIX}} et {{XL}})
* [[Jean Zonaras|Zonaras]], ''Histoire romaine'' (chapitre 15)
* [[Edward Gibbon]], ''[[Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain]]'' ({{nobr romains|chapitre XIII}} et {{XIV}})

=== Travaux contemporains ===
* [[William Seston]], ''Dioclétien et la tétrarchie'', 1946, Éditions De Boccard
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= [[Paul Petit]]|titre=Histoire générale de l’Empire romain |sous-titre= |lieu= |éditeur=Éditions du Seuil |collection= |année=1974 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=2020026775 |lire en ligne= }}.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Arnold Hugh Martin|nom1= Jones|lien auteur1=Arnold Hugh Martin Jones|titre=Constantine and the Conversion of Europe|éditeur=University of Toronto Press|date=1978|année première édition=1948|isbn=978-0802063694}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. H. M.|nom1=Jones|titre=Constantine and the Conversion of Europe|passage=68-70|lieu=Londres|éditeur=Hodder & Stoughton Limited|date=1948|isbn=978-1-4465-4705-2|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=ixd5CgAAQBAJ|consulté le=2021-10-27}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Timothy David |nom1=Barnes |titre=Constantine and Eusebius |sous-titre= |lieu= |éditeur=Harvard University Press |collection= |année=1981 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= 978-0674165311|lire en ligne= }}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Timothy David |nom1=Barnes |titre=The New Empire of Diocletian and Constantine |sous-titre= |lieu= |éditeur= Books on Demand|collection= |année=1993 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=978-0783722214 |lire en ligne= }}.
* Fergus Millar, ''The Roman Near East, 31 B.C.-A.D. 337'', 1993, ''Harvard University Press'' {{ISBN|978-0674778863}}
* William Lewis Leadbetter, ''Galerius and the Tetrarchy'', 1993, ''Macquarie University''
* [[Dragoslav Srejović]], ''The Age of Tetrarchs'', 1995, ''Serbian Academy of Sciences and Arts'' {{ISBN|978-8670251984}}
* François Zosso, Christian Zingg, ''Les empereurs romains : 27 {{av JC}} - 476 {{ap JC}}'', 1995, Éditions Errance {{ISBN|2877722260}}
* {{Ouvrage |langue= en|auteur1=Stephen Williams |titre=Diocletian and the Roman Recovery |sous-titre= |lieu= |éditeur= Routledge|collection= |année=1997 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=978-0415918275 |lire en ligne= }}.
* Simon Corcoran, ''The Empire of the Tetrarchs: Imperial Pronouncements and Government, AD 284-324'', 2000, ''Oxford University Press'' {{ISBN|978-0198153047}}
* [[André Chastagnol]], ''Le Bas-Empire'', 2000, Armand Colin {{ISBN|978-2200018511}}
* {{Ouvrage |langue=en|prénom1=Charles Matson |nom1=Odahl |titre=Constantine and the Christian Empire |sous-titre= |lieu= |éditeur= Routledge|collection= |année=2004 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= 978-0415174855|lire en ligne= }}.
* Hans A. Pohlsander, ''The Emperor Constantine'', 2004, ''Routledge'' {{ISBN|978-0415319386}}
* Roger Rees, ''Diocletian and the Tetrarchy'', 2004, ''[[Edinburgh University Press]]'' {{ISBN |978-0748616619}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alan K. |nom1=Bowman |prénom2=Peter  |nom2=Garnsey |prénom3=Averil  |nom3=Cameron|titre=The Cambridge Ancient History: The Crisis of Empire, A.D. 193-337 |sous-titre= |lieu= |éditeur= Cambridge University Press|collection= |année=2005 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}.
* David S. Potter, ''The Roman Empire at Bay: AD 180–395'', 2005, ''Hardcover'' {{ISBN|0-415-10057-7}}
* {{Ouvrage |langue=|prénom1=Marcel |nom1=Le Glay |lien auteur1= Marcel Le Glay|titre=Rome : Grandeur et chute de l'Empire |sous-titre= |lieu= |éditeur= Éditions Perrin |collection= |année=2005 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= 978-2262018986|lire en ligne= }}.

* William Lewis Leadbetter, ''Galerius and the Will of Diocletian'', 2010, ''Routledge'' {{ISBN|978-0415404884}}

=== Articles scientifiques ===
* Georges Dontas, « Portrait de Galère », dans ''Bulletin de correspondance hellénique'', 1975, {{vol.|99-1}}, {{p.|521-533}} [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1975_num_99_1_2091 Lire en ligne]
* Aline Rousselle, « La chronologie de Maximien Hercule et le mythe de la Tétrarchie », dans ''Dialogues d'histoire ancienne'', 1976, {{vol.|2}}, {{p.|445-466}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1976_num_2_1_2759 lire en ligne]
* DiMaio, Jr., Michael, « [http://www.roman-emperors.org/galerius.htm Galerius (305-311 A.D.)] », voir ''De Imperatoribus Romanis'', 2008

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Christianisme dans le monde romain]]
* [[Antiquité tardive]]
* [[Liste des diocèses de l'Empire romain]]
* [[Arc de Galère]]
* [[Palais de Galère]] à [[Thessalonique]]

=== Liens externes ===
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{{Liens}}
* {{fr}} [http://www.empereurs-romains.net/emp50.htm Empereurs romains] 
* {{en}} [http://www.britannica.com/EBchecked/topic/223951/Galerius Encyclopædia Britannica]
* {{en}} [http://www.newadvent.org/cathen/06341a.htm Catholic Encyclopedia]
* {{en}} [http://www.roman-emperors.org/galerius.htm De Imperatoribus Romanis]
* {{en}} [http://www.roman-empire.net/decline/galerius-index.html The Roman Empire]
* {{en}} [http://jaysromanhistory.com/romeweb/empcont/e178.htm The Throne of the Caesars]
* {{en}} [http://www.fordham.edu/halsall/source/edict-milan.html Édits de Sardique et de Milan]

{{Palette
|Succession/Magistrat romain
| Fonction = [[Empereur romain]]
| étatboîte = uncollapsed
| Liste = Liste des empereurs romains
| Dynastie = 
 | Avant1 = '''[[Tétrarchie|Première Tétrarchie]]''' ([[285]]/[[293]] - [[305]])<br />
''[[Auguste (titre)|Augustes]]'' : [[Dioclétien]] et [[Maximien Hercule]]<br />
''[[César (titre)|Césars]]'' : [[Constance Chlore]] et Galère
| Actuel1 = '''[[Tétrarchie|Deuxième et Troisième Tétrarchies]]''' ([[305]] - [[306]]/[[311]])<br />
''[[Auguste (titre)|Augustes]]'' : Galère et [[Constance Chlore]] puis [[Sévère]] <br />
''[[César (titre)|Césars]]'' : {{souverain3|Maximin II Daïa}} et [[Sévère]] puis {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} <br /> puis [[Licinius]], {{souverain3|Maximin II Daïa}}, {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} et ''[[Maxence (empereur romain)|Maxence]]''
| Après1 = [[Licinius]] ([[308]] - [[324]]) <br /> {{souverain3|Maximin II Daïa}} ([[310]] - [[313]]) <br /> {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}} ([[310]] - [[337]]) <br /> ''[[Maxence (empereur romain)|Maxence]]'' (''usurpateur'', [[306]] - [[312]])
|Empereurs romains
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{{Portail|Empire romain}}
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