Voir la source de Internet Corporation for Assigned Names and Numbers

{{titre en italique|en}}
{{Infobox Association
 | couleur boîte	      = 004040
 | association_nom            = 
 | association_logo           = Icann logo.svg

<!-- Contexte général -->
 | association_type           = [[Société à but non lucratif]]
 | but                        = 
 | zone d'influence           = internationale

<!-- Fondation -->
 | date_de_fondation          = 18 septembre 1998
 | fondateur                  = <!-- ou fondatrice ou fondateurs -->
 | origine                    = 

<!-- Fiche d'identité -->
 | siege                      = [[Playa Vista]] ([[Los Angeles]]), [[Californie]], [[États-Unis]].
 | structure                  = 
 | personnage_clef            =  [[Jon Postel]], [[Vinton Cerf]], [[Steve Crocker]]
 | president                  = {{lien|fr=Göran Marby}}
 | vice-president             = <!-- ou vice-presidente ou vice-presidents -->
 | secretaire_general         = <!-- ou secretaire_generale -->
 | secretaire                 = 
 | tresorier                  = <!-- ou tresoriere -->
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 | affiliation                = 
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 | affiliation_internationale = 
 | methode                    = 
 | nombre_membres             = 
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 | publication                = <!-- ou publications -->
 | site                       = [https://www.icann.org/ www.icann.org]

<!-- Dissolution -->
 | dissolution                = 
 | fusionne_dans              = 

<!-- Notes -->
 | notes                      = 

 | date de mise à jour        =  17 juillet 2018
}}

'''''{{lang|en|Internet Corporation for Assigned Names and Numbers}}''''' ('''ICANN''', en français, la '''Société pour l'attribution des [[Nom de domaine|noms de domaine]] et des numéros sur Internet''') est une autorité de régulation d'[[Internet]]. C'est une société de droit californien à [[organisme sans but lucratif|but non lucratif]] ayant pour principales missions d'administrer les ressources numériques d'Internet, telles que l'[[adresse IP|adressage IP]] et les [[Domaine de premier niveau|noms de domaines de premier niveau (TLD)]], et de coordonner les acteurs techniques<ref>{{Lien web|langue=en |format=PNG |auteur=xplanations.com |lien auteur= |coauteurs= |url=http://www.icann.org/sites/default/files/assets/governance-2500x1664-13jan14-en.png |titre=Who runs the Internet? |série= |jour=6 |mois=janvier |année=2014 |site=http://www.icann.org/ |éditeur= |isbn= |page= |citation= |consulté le=23 février 2014 |id= }}.</ref>.
[[Fichier:ICANN headquarters in Playa Vista.jpg|vignette|Siège de l'ICANN à [[Playa Vista]] (Californie).]]

== Missions ==
Le rôle premier de l'{{abréviation|ICANN|Internet Corporation for Assigned Names and Numbers|en}} est d'allouer l'espace des adresses de [[Internet Protocol|protocole Internet]], d'attribuer les identificateurs dudit protocole, de gérer le système de noms de [[domaine de premier niveau]] (génériques et nationaux), et d'assurer les fonctions de gestion du système de [[serveur racine du DNS|serveurs racines du DNS]]<ref>{{Lien web|titre=ICANN - Archives|url=https://archive.icann.org/tr/french.html|site=ICANN|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>. Ces services étaient initialement assurés dans le cadre d'un contrat avec le gouvernement fédéral américain par l’[[Internet Assigned Numbers Authority]] et d'autres organismes. L'ICANN assume à présent les fonctions de l'{{abréviation|IANA|Internet Assigned Numbers Authority|en}}.

Par le contrôle qu'elle exerce sur l'affectation des noms de domaines de premier niveau, l'ICANN délivre en pratique un droit de délégation sur la vente des noms de domaines à différentes organisations, comme [[VeriSign]] pour les domaines [[.com]] et [[.net]] ou l'[[Association française pour le nommage Internet en coopération|AFNIC]] pour le domaine [[.fr]].

== Histoire ==
=== Genèse ===
Dans les années {{date-|1970}}, le professeur [[Jon Postel]] travaille à l'Institut des sciences de l'information (Information Sciences Institute (ISI)) de l'université de Californie du Sud et assume seul la gestion du registre d'identification des ordinateurs et des adresses IP du réseau internet naissant<ref name="gen-icann">{{Lien web|titre=Les débuts de l’ICANN|url=https://www.icann.org/fr/history/early-days|site=ICANN|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="gen-slate">{{Lien web|auteur=Danielle Kehl|traducteur=Jean-Clément Nau|titre=L'avenir de l'Icann et la passionnante histoire des noms de domaine d'Internet|url=http://www.slate.fr/story/101845/icann|site=[[Slate (magazine)|Slate]]|date=22 mai 2015|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>. En {{date-|1988}}, l'{{abréviation|IANA|Internet Assigned Numbers Authority|en}} est créée afin d'aider Jon Postel dans sa tâche et la rendre plus officielle, notamment lorsqu'il s'agit d'établir les documents relatifs aux protocoles internet. En {{date-|1993}}, le gouvernement des États-Unis signe, via la Fondation nationale des sciences (National Science Fondation (NSF)), un contrat de cinq ans avec ''Network Solution Inc.'' (NSI)<ref name="gen-icann" /> permettant à cette entreprise de gérer l'enregistrement des noms de domaine de premier niveau, ainsi que d'opérer le serveur racine ''A Root'' ; mais lorsqu'en {{date-|1995}}, la {{abréviation|NSF|National Science Fondation|en}} arrête de financer internet, le département du Commerce des États-Unis permet alors à ''Network Solution'' de demander des frais de {{monnaie|35|USD}} par an pour l'enregistrement d'un nom de domaine et lorsque Postel propose d'associer l'IANA à l'[[Internet Society]], l'idée est refusée à la fois par le gouvernement américain, l'Union européenne et des entreprises du secteur, notamment ''Network Solution Inc.'' ({{p.|9 et 16}})<ref name="adam">{{Ouvrage|auteur=Nicolas Adam|titre=L’ICANN et la gouvernance d’Internet : une histoire organisationnelle|éditeur=[[Université du Québec à Montréal]]|collection=CAHIER DE RECHERCHE - Centre d'études internationales et mondialisation|mois=novembre|année=2007|pages totales=31|lire en ligne=http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/AdamN_ICANN-FINAL-2007.pdf|consulté le=2 juillet 2018|format électronique=pdf}}.</ref>.

=== 1996 à 2016, deux décennies mouvementées ===
Malgré tout, Jon Postel cherchant à établir une gouvernance de l'internet rassemblant les techniciens, les entreprises et les gouvernements, fonde l’{{lien|fr=International Ad Hoc Committee|texte=IAHC}} en {{date-|1996}}. Cette nouvelle structure réunit plusieurs entités dont l’IANA, l’[[Internet Society]], l’[[Internet Architecture Board]], l’{{lien|fr=International Trademark Association}} ainsi que deux organisations des Nations unies : l’[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle]] et l’[[Union internationale des télécommunications]] qui sera en quelque sorte le « porte-drapeau » du projet de Postel<ref name="gen-icann" />{{,}}({{p.|16}})<ref name="adam" />. L'{{abréviation|IAHC|International Ad Hoc Committee|en}} prévoit que les six organisations forment un comité ayant le pouvoir décisionnel sur le Système de noms de domaine, l'ajout de sept nouveaux noms de domaine de premier niveau et 28 nouveaux registraires ainsi que le déménagement du serveur ''A Root'' des États-Unis à Genève ({{p.|17}})<ref name="adam" /> ou à tout le moins, le ''{{abréviation|CORE|Council of Registrars|en}}'', c'est-à-dire le Conseil des [[Bureau d'enregistrement|registraire de nom de domaine]]<ref group="Note">Voir SECTION 7. - CORE du gTLD-MoU.</ref>. Les recommandations de l'{{abréviation|IAHC|International Ad Hoc Committee|en}} se retrouvent dans un document connu sous le nom de ''Generic Top Level Domain Memorandum of Understanding'', ou sous son acronyme ''gTLD-MoU''<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.iahc.org/gTLD-MoU.html|titre=ESTABLISHMENT OF A MEMORANDUM OF UNDERSTANDING ON THE GENERIC TOP LEVEL DOMAIN NAME SPACE OF THE INTERNET DOMAIN NAME SYSTEM (gTLD-MoU)|horodatage archive=19990421234130}}.</ref>, qui est signé en {{date-|mai 1997}} par 80 pays et organisations dont par exemple France Telecom, l'[[Association internationale du transport aérien]], Samsung, Telecom Italia ainsi que de nombreuses organisations des [[Pays du Sud|pays du sud]] et des États-Unis<ref>{{Lien archive|langue=en|titre=List of Signatories and Intended Signatories of the Generic Top Level Domain Memorandum of Understanding (gTLD-MoU) 
|url=http://www.itu.int:80/net-itu/gtld-mou/simple.htm|horodatage archive=19970805164509|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>, bien que le gouvernement américain transmet à l'{{abréviation|UIT|Union internationale des télécommunications}} sa désapprobation à travers un câble rédigé par [[Madeleine Albright]], alors secrétaire d'État, en questionnant la légitimité de l'évènement<ref>{{Lien archive|langue=en|titre=The US Govt. is *not* supportive of gTLD-MoU|url=http://www.gtld-mou.org/gtld-discuss/mail-archive/04644.html|horodatage archive=19980707070210|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>.

Même si l'{{abréviation|IAHC|International Ad Hoc Committee|en}} gagne de nombreux soutiens, l'organisation ne réussit pas à réunir un large consensus et doit faire face à plusieurs critiques (trop de nouveaux domaines de premier niveau devant être implémentés trop rapidement, manque de cohérence des suggestions)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=IAHC|url=https://icannwiki.org/IAHC|site=icannwiki.org|date=2012|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref> ainsi qu'à la pression de l'administration [[Bill Clinton|Clinton]] qui, en guise de réponse et moins de deux mois après l'initiative du ''gTLD-MoU'', propose la privatisation de la gestion du Système de noms de domaine, dans son ''Cadre pour le commerce électronique mondial''<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Read the Framework|url=https://clintonwhitehouse4.archives.gov/WH/New/Commerce/read.html|site=archives.gov|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Le premier principe du document est {{Traduction|langue=en|The private sector should lead|Le secteur privé devrait mener}}.</ref>. Le gouvernement américain laisse toutefois la porte ouverte aux acteurs extérieurs aux États-Unis en proposant que le [[conseil d'administration]] de la nouvelle entité soit « internationalement composé ».

De fait, en {{date-|1998}}, l'administration Clinton, à travers le [[département du Commerce des États-Unis]], organise des négociations et des consultations publiques internationales avec toutes les [[Partie prenante|parties prenantes]] (chercheurs, industrie des télécommunications, fabricants d'équipements, [[Fournisseur d'accès à Internet|fournisseurs d'accès à internet]], groupes intergouvernementaux) et dont le but est la formation de la nouvelle entité devant gérer le Système de noms de domaine ({{p.|12-13}})<ref name="adam" />. Jon Postel est chargé de recueillir les commentaires des participants et de rédiger le « livre blanc » qui mène le {{date|30 septembre 1998|en informatique}} à la création de l'ICANN, contractuellement lié avec département du Commerce des États-Unis<ref>{{Lien archive|langue=en|titre=International Forum on the White Paper|url=http://www.ifwp.org:80|horodatage archive=19981206105122|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="gen-icann" />{{,}}({{p.|18}})<ref name="adam" />, donc avec le gouvernement américain.

Bien que par l'intermédiaire du {{Traduction|langue=en|Governmental Advisory Committee|Comité consultatif gouvernemental}}, les gouvernements du reste du monde obtiennent la possibilité d'exercer une relative influence sur les décisions prises au sein de l'ICANN, ce comité n'est que consultatif ({{p.|15 et 18}})<ref name="adam" /> ; le lien étroit entre l'ICANN et les États-Unis restera un sujet de tension durant les deux décennies suivantes, alors que dès l'origine il est pourtant prévu que le gouvernement américain se retire le plus tôt possible, au plus tard le {{date-|30 septembre 2000}}<ref>{{Lien web|auteur=Dominique Lacroix|titre=De la création de l’ICANN|url=http://reseaux.blog.lemonde.fr/2012/08/30/creation-icann/|site=[[Le Monde]]|date=30 août 2012|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>.

Le {{date-|30 septembre 2009}}, le contrat liant l'ICANN au ministère du commerce américain prend fin et à cette occasion, la pression internationale s'amplifie, notamment par la voix de [[Viviane Reding]] de la commission européenne qui demande la totale indépendance de l'organisation<ref>{{Lien web|titre=Gouvernance de l'internet: la commissaire européenne Viviane Reding demande la privatisation complète et l'entière responsabilité de l'ICANN à partir du 1er octobre|url=http://europa.eu/rapid/press-release_IP-09-696_fr.htm?locale=en|site=[[Europa (portail web)|Europa]]|date=4 mai 2009|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>. Le gouvernement américain, estimant que l'ICANN ne remplit toujours pas les conditions de son indépendance, conservera la tutelle de l'organisation mais partagera sa supervision en donnant le pouvoir au {{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}} de former des commissions d'examen qui évalueront régulièrement les performances de l'ICANN face à ses engagements<ref>{{Lien web|auteur=Nil Sanyas|titre=L'ICANN moins dépendante des États-Unis, l'Europe apprécie|url=https://www.nextinpact.com/archive/53318-icann-dependante-etats-unis-europe.htm|site=[[Next INpact]]|date=jeudi 1{{er}} octobre 2009|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>. L'ICANN gagne donc en indépendance, mais reste sous le feu des critiques, puisque le nouvel accord qui a été négocié en secret avec le département du Commerce<ref name="zd">{{Lien web|auteur=Louis Adam|titre=Icann : de longues années de débat pour l’indépendance|url=https://www.zdnet.fr/actualites/icann-de-longues-annees-de-debat-pour-l-independance-39842762.htm|site=[[ZDNet]]|date=3 octobre 2016|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>, renouvelle l'emprise des États-Unis sur le Système de noms de domaine.

Dans les années {{date-|2010}}, la pression mondiale s'accentue encore sur les États-Unis, d'abord en {{date-|2012}} lors de la {{Traduction|langue=en|World conference on international communication|Conférence mondiale sur les télécommunications internationales}}<ref group="Note">Dubaï (Émirats arabes unis) du 3 décembre au {{date-|14 décembre 2012}}.</ref> qui voit la Chine, l'Inde et la Russie faire bloc afin de réclamer des droits égaux pour réguler l'internet<ref>{{Lien web|auteur=Guillaume Champeau|titre=Le traité UIT échoue à Dubaï, la suprématie de l’ICANN en jeu|url=https://www.numerama.com/magazine/24523-le-traite-uit-echoue-a-dubaiuml-la-suprematie-de-l-icann-en-jeu.html|site=[[Numerama]]|date=14 décembre 2014|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref> ; ensuite, en {{date-|2013}} et dans le contexte des révélations [[Edward Snowden|Snowden]], l'ICANN elle-même réclame son affranchissement du gouvernement américain dans une déclaration cosignée avec neuf autres organisations d'importance pour internet, dont par exemple, le [[World Wide Web Consortium]] ou l'Internet Society<ref>{{Lien web|auteur=Guillaume Champeau|titre=L’ICANN veut gagner son indépendance grâce à la NSA|url=https://www.numerama.com/magazine/27282-l-icann-veut-gagner-son-independance-grace-a-la-nsa.html|site=[[Numerama]]|date=21 octobre 2013|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>.

Enfin, en {{date-|mars 2014}}, l'administration [[Barack Obama|Obama]] annonce que le département du Commerce ne renouvellera pas son contrat avec l'ICANN en posant toutefois certaines conditions<ref>{{Lien web|auteur=Yves Eudes|titre=Vers la fin de la tutelle américaine sur l’Icann, le gestionnaire des adresses Internet ?|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/04/16/vers-la-fin-de-la-tutelle-americaine-sur-l-icann-le-gestionnaire-des-adresses-internet_4617487_4408996.html|site=[[Le Monde]]|date=16 avril 2015|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref> :
* l’ICANN ne doit pas être contrôlée par un autre État ou une organisation internationale
* tous les acteurs d’Internet participent à la gouvernance de façon équilibrée
* Internet doit rester libre et ouvert à tous
* les nouvelles instances doivent garantir la sécurité et la stabilité du système.

Cette annonce intervient environ un mois avant la tenue du {{lien|trad=NetMundial Initiative|fr=NetMundial}} au [[Brésil]], un forum international destiné à repenser la gouvernance internationale d’Internet et qui, sans pouvoir apporter des changements directs au regard de l'ICANN, réclame un internet plus indépendant ; à l'image de [[Louis Pouzin]] qui adresse, dans sa contribution, une critique sans détours ni fioritures de la gestion d'internet sous la tutelle américaine<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Internet governance: what next ?|url=http://content.netmundial.br/contribution/internet-governance-what-next/129|site={{lien|trad=NetMundial Initiative|fr=NetMundial}}|année=2014|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>.

Finalement, le {{date-|1 octobre 2016}}, le contrat entre l’ICANN et le département du Commerce expire sans être renouvelé ; l'organisation est donc à ce jour affranchie du gouvernement américain<ref name="pépin">{{Lien web|auteur=Guénaël Pépin|titre=Gouvernance : l'ICANN s'émancipe officiellement du contrôle américain|url=https://www.nextinpact.com/news/101613-gouvernance-icann-semancipe-officiellement-controle-americain.htm|site=[[Next INpact]]|date=3 octobre 2016|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>.

== Réalisations ==
Le {{date-|30|octobre|2009}}, l'ICANN vote la fin de l'exclusivité de l'[[alphabet latin]] pour la rédaction des noms de domaine Internet et dès le {{date-|16|novembre|2009}}, peuvent être enregistrées des adresses web rédigées avec des caractères arabes, chinois, coréens, japonais ou cyrilliques<ref>{{Lien web|titre=Noms de domaine : l'Icann signe la fin de l'exclusivité de l'alphabet romain|url=https://www.zdnet.fr/actualites/noms-de-domaine-l-icann-signe-la-fin-de-l-exclusivite-de-l-alphabet-romain-39710303.htm|site=[[ZDNet]]|date=28 octobre 2009|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>.

Huit [[Domaine de premier niveau générique|domaines de premier niveau génériques]] existaient avant la création de l'ICANN : <code>[[.com]]</code>, <code>[[.edu]]</code>, <code>[[.gov]]</code>, <code>[[.int]]</code>, <code>[[.mil]]</code>, <code>[[.net]]</code>, <code>[[.org]]</code> et <code>[[.arpa]]</code>, mais au fil des ans, l'organisation crée plusieurs nouveaux domaines, d'abord un peu plus d'une douzaine en {{date-|2000}} et {{date-|2004}} avec par exemple <code>[[.biz]]</code>, <code>[[.coop]]</code> ou <code>[[.info]]</code><ref>{{Lien web|titre=Nouveau programme de domaine générique|url=http://archive.icann.org/fr/topics/new-gtlds/factsheet-new-gtld-program-sep09-fr.pdf|format=pdf|site=ICANN|mois=septembre|année=2009|consulté le=9 juillet 2018}}.</ref> puis dans les années {{date-|2010}} en ouvrant la possibilité aux entreprises ou structures publiques de proposer une extension « personnalisée », par exemple <code>[[.paris]]</code> géré par la ville de Paris<ref>{{Lien web|titre=Noms de domaine «.paris» : déjà 7000 demandes enregistrées|url=http://www.leparisien.fr/high-tech/votre-site-avec-l-extension-paris-c-est-possible-des-aujourd-hui-02-12-2014-4340721.php|site=[[Le Parisien]]|date=2 décembre 2014|consulté le=9 juillet 2018}}.</ref>. L'attribution d'un suffixe est possible à condition de débourser {{monnaie|185000|USD}} pour soumettre une candidature et {{unité|25000|dollars}} par année pour le conserver<ref name="col">{{Lien web|auteur=Pierre Col|titre=Le délire des nouveaux domaines Internet de top niveau|url=https://www.zdnet.fr/blogs/infra-net/le-delire-des-nouveaux-domaines-internet-de-top-niveau-39797171.htm|site=[[ZDNet]]|date=18 Janvier 2014|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>. D'autres sont vendus aux enchères lorsque plusieurs organismes désirent se porter acquéreur d'un même {{abréviation|TLD|Top Level Domaine|en}}, comme le <code>.app</code> remporté en {{date-|2015}} par ''Google'' pour 25 millions de dollars américains<ref>{{Lien web|titre=Internet: Google s’offre l’extension .app pour 25 millions de dollars|url=https://www.20minutes.fr/high-tech/1551555-20150228-internet-google-offre-extension-app-25-millions-dollars|site=[[20 minutes]]|date=28 février 2015|consulté le=9 juillet 2018}}.</ref>.

En {{date-|mai 2012}}, les caractères accentués de la langue française deviennent possibles pour les noms de domaines en <code>[[.fr]]</code>, puis en {{date-|janvier 2013}} au Canada pour les domaines <code>[[.ca]]</code> et en {{date-|juin 2013}} pour les noms de domaines belges en <code>[[.be]]</code><ref>{{Lien web|auteur=Vincent Pierrot|titre=Les noms de domaines .fr avec accents disponibles|url=https://www.zdnet.fr/actualites/les-noms-de-domaines-fr-avec-accents-disponibles-39771336.htm|site=[[ZDNet]]|date=2 mai 2012|consulté le=9 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Internet: des noms de domaine avec des accents|url=https://www.ledroit.com/archives/internet-des-noms-de-domaine-avec-des-accents-c22abcd8d5810b54a1dd9536f7a14b67|site=[[Le Droit]]|date=14 janvier 2013|consulté le=9 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Bruno Bernard|titre=Accents dans les URL? Attention danger!|url=http://www.lalibre.be/debats/opinions/accents-dans-les-url-attention-danger-51bf6556e4b0ac68e0f92df2|site=[[La Libre Belgique]]|date=10 juin 2013|consulté le=9 juillet 2018}}.</ref>.

En {{date-|2014}}, l'utilisation de caractères non latins (cyrillique, arabe, chinois, etc.) pour former les suffixes est dorénavant permise<ref name="col" />.

== Organisation ==
L'ICANN est dirigé par un conseil d'administration composé de seize membres qui votent les décisions majeures de l'organisation et cinq membres consultatifs sans droit de vote. L'organisation est aussi dotée d'un médiateur qui a pour mission de résoudre les éventuels conflits entre l'ICANN et des employés ou les autres organisations (en {{date-|2018}} et depuis {{date-|2016}}, ce rôle est assuré par Herb Waye, policier à la retraite de la [[Gendarmerie royale du Canada]])<ref>{{Lien web|langue=en|titre=About ICANN’s Ombudsman|url=https://www.icann.org/resources/pages/about-2012-02-25-en|site=ICANN|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>.

Le conseil d'administration est réparti de la façon suivante<ref>{{Lien web|titre=Guide d'initiation à l'ICANN|url=https://www.icann.org/en/system/files/files/participating-08nov13-fr.pdf|format=pdf|site=ICANN|année=2013|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref> :

=== Membres votants ===
* Un siège pour le président de l'ICANN, aujourd'hui ({{date-|2018}}) {{lien|fr=Göran Marby}}.
* Deux sièges pour l' ''Organisation de soutien des noms génériques'' ({{abréviation|GNSO|Generic Names Supporting Organization|en}}) représentant les bureaux d'enregistrement des noms de domaine de premier niveau, les fournisseurs d'accès à internet, les entreprises et les organisations à but non lucratif.
* Deux sièges pour les ''Registres Internet régionaux'' ({{abréviation|ASO|Address Supporting Organization|en}}) qui représentent les cinq [[Registre Internet régional|registres Internet régionaux]].
* Deux sièges pour l' ''Organisation de soutien aux politiques de codes de pays'' ({{abréviation|ccNSO|Country Code Names Supporting Organization|en}}) représentant les responsables qui gèrent les [[Domaine de premier niveau national|domaines de premier niveau de noms géographiques]].
* Un siège pour le comité « At-Large » qui représente les utilisateurs d'internet.
* Six sièges pour le ''Comité de nomination'' ({{langue|en|Nominating Committee}}). Composé de bénévoles, il sélectionne les autres membres du conseil d'administration, sauf le président.

=== Membres sans droit de vote ===
Les membres consultatifs ont chacun un siège.

* Le ''Comité consultatif gouvernemental'' ({{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}}) qui représente les gouvernements nationaux.
* L'[[Internet Engineering Task Force]] qui élabore les protocoles et normes de Internet.
* Le ''Groupe de liaison technique'' ({{abréviation|TLG|Technical Liaison Group|en}}) donne des conseils techniques sur des sujets relatifs aux activités de l'ICANN. Il est composé de l'[[European Telecommunications Standards Institute|Institut européen des normes de télécommunications]], de l'{{lien|langue=en|trad=ITU-T|fr=Secteur de la normalisation des télécommunications de l'UIT|texte=UIT-T}}, de l'[[Internet Architecture Board]] et du [[World Wide Web Consortium]].
* Le ''Comité consultatif de système de serveurs racine'' ({{abréviation|RSSAC|Root Server System Advisory Committee|en}}), conseil sur les sujets relatifs aux serveurs racine du Système de noms de domaine.
* Le ''Comité consultatif sur la sécurité et la stabilité'' ({{abréviation|SSAC|Security and Stability Advisory Committee|en}}) dont les membres sont des volontaires reconnus comme ayant une expertise en matière de sécurité.

=== Présidents ===
En {{date-|1998}}, Michael Roberts est le premier président de l'ICANN. Fadi Chehadé est à ce jour (2018) le seul président démissionnaire en cours de mandat (une dizaine de mois avant son terme)<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Kieren McCarthy|titre=404 Boss not found — Bye bye ICANN CEO Chehade|url=https://www.theregister.co.uk/2015/05/21/icann_ceo_quits/|site=[[The Register]]|date=21 mai 2015|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>.
{| class="wikitable alternance center"
 |+ Liste des présidents de l'ICANN
 |-
 |
 ! scope="col" style="width:20%;" | Période
 ! scope="col" style="width:20%;" | Nationalité
 ! scope="col" | Position précédente
 |-
 ! scope="row" style="width:20%;" | {{lien|fr=Göran Marby}}<ref>{{Lien web|auteur=Guénaël Pépin|titre=L'ICANN a nommé son prochain PDG, le suédois Göran Marby|url=https://www.nextinpact.com/news/98479-licann-a-nomme-son-prochain-pdg-suedois-goran-marby.htm|site=[[Next INpact]]|date=10 février 2016|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>
 | depuis {{date-|mai 2016}}
 | Suède
 | Directeur à l'{{lien|langue=sv|trad=Post- och telestyrelsen|fr=Autorité suédoise des postes et télécommunication|texte=Autorité suédoise des postes et télécommunications}}.
 |-
 ! scope="row" | [[Fadi Chehadé]]<ref>{{Lien web|titre=Fadi Chehade sera le nouveau président de l'Icann|url=https://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/06/22/fadi-chehade-sera-le-nouveau-president-de-l-icann_1723457_651865.html|site=[[Le Monde]]|date=22 juin 2012|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>
 | {{date-|octobre 2012}} à {{date-|mars 2016}}
 | Egypte - Liban - États-Unis
 | Chef de la direction de ''Vocado LLC'' (logiciels pour l'administration des établissements d'enseignement).
 |-
 ! scope="row" | {{lien|fr=Rod Beckstrom}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Eric Eldon|titre=ICANN has Rod Beckstrom as new president and CEO?|url=https://venturebeat.com/2009/06/25/icann-has-rod-beckstrom-as-new-president-and-ceo/|site=[[VentureBeat]]|date=25 juin 2009|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>
 | {{date-|juillet 2009}} à {{date-|juillet 2012}}
 | États-Unis
 | Premier directeur de la « cybersécurité » au [[département de la Sécurité intérieure des États-Unis]].
 |-
 ! scope="row" | {{lien|fr=Paul Twomey}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=ArgoPacific - Dr Paul Twomey|url=http://www.argopacific.com/getdoc/18784f98-d63e-4fcf-b6e1-4b9253cb8967/Dr-Paul-Twomey.aspx|site=argopacific.com|date=2008|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>
 | {{date-|mars 2003}} à {{date-|juin 2009}}
 | Australie
 | Cofondateur de ''Argo P@cific'', cabinet de conseil en informatique auprès des grandes entreprises.
 |-
 ! scope="row" | Stuart Lynn<ref>{{Lien web|langue=en|Karen Kaplan|titre=New ICANN Chief Won't Be Taking Sides|url=http://articles.latimes.com/2001/jan/29/business/fi-18470|site=[[Los Angeles Times]]|date=29 janvier 2001|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>
 | {{date-|mars 2001}} à {{date-|mars 2003}}
 | États-Unis
 | Responsable du système d'information de l'[[Université de Californie]].
 |-
 ! scope="row" | Michael Roberts<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Michael Roberts - Internet all of fame|url=https://www.internethalloffame.org/inductees/michael-roberts|site=[[Temple de la renommée d'Internet]]|consulté le=15 juillet 2018}}.</ref>
 | {{date-|octobre 1998}} à {{date-|mars 2001}}
 | États-Unis
 | Vice-président à ''EDUCOM'', consortium de 600 universités et lycées.
 |}

== Financement ==
L'année fiscale de l'ICANN va de juillet à juin. Pour sa première période d'existence, c'est-à-dire de sa création le {{date-|30 septembre 1998}} jusqu'au {{date-|30 juin 1999}}, l'organisation affiche un revenu de {{monnaie|707870|USD}} et des dépenses de presque {{nombre|1,5|million}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=Johanson & Yau Accountancy Corporation|titre=INTERNET CORPORATION FOR ASSIGNED NAMES AND NUMBERS STATEMENT OF FINANCIAL POSITION JUNE 30, 1999|url=https://www.icann.org/resources/unthemed-pages/financial-report-fye-1999-06-30-en|date=21 septembre 1999|format=pdf|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>. L'équilibre est atteint dès l'année fiscale suivante, la première de douze mois, avec un budget de {{unité|5,9|millions}} dollars ; à cette époque, les frais demandés à un [[Bureau d'enregistrement|registraire de nom de domaine]] des [[.com]], [[.net]] et [[.org]] sont de {{unité|5000|dollars/an}} pour les frais d'enregistrement, {{unité|1000|dollars/an}} pour les frais d'accréditation et environ un dollar pour chaque nom de domaine enregistré<ref>{{Lien web|langue=en|titre=1999-2000 Transition Budget|url=https://www.icann.org/resources/unthemed-pages/budget-fy99-00-1999-05-27-en|format=pdf|date=27 juillet 2000|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>.

Une décennie plus tard, en {{date-|2010}}, le budget de l'ICANN est de {{nombre|62,6|millions}} dollars<ref>{{Lien web|titre=Projet de plan opérationnel et budget de l’exercice fiscal 2011|url=https://www.icann.org/en/system/files/files/proposed-opplan-budget-v1-fy11-17may10-fr.pdf|date=17 mai 2010|format=pdf|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>. Pour {{date-|2018}}, le budget adopté est de {{nombre|143|millions}} dollars et {{nombre|138|millions}} dollars pour {{date-|2019}}, soit presque le même niveau que l'année {{date-|2017}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Document 1: Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) Adopted FY19 Operating Plan and Budget Introduction and Highlights|url=https://www.icann.org/en/system/files/files/adopted-opplan-budget-intro-highlights-fy19-30may18-en.pdf|date=30 mai 2018|format=pdf|consulté le=30 juin 2018}}.</ref>.

Les frais d'enregistrement des noms de domaine, relevant d'une obligation contractuelle, contribuent pour la quasi-totalité de ce montant. Ils peuvent être fixes ou basés sur les transactions, se divisant en quatre types : frais de demande, frais annuels d'accréditation, frais variables par bureau d'enregistrement, et enfin frais par transaction.

Les [[Registre Internet régional|registres Internet régionaux (RIR)]] et les [[Registre de noms de domaine|registres de noms de domaine]] d'un pays donné (premier niveau de code, comme [[.fr]]) participent également au financement de l'ICANN. Une part mineure de ce financement est constituée de sponsoring et par les intérêts de produits de capitaux issus de l'épargne constituée par l'ICANN <ref>{{Lien web|url=http://signal.sciencespo-lyon.fr/article/294232/L-ICANN_et_son_administration_globale_de_l-Internet |titre= L'ICANN et son administration globale de l'Internet, dans ''La Revue administrative {{n°|381}}'' |auteur= Luca Belli |année= 2011 |éditeur=P.U.F. |consulté le=30 juin 2018 }}.</ref>.

== Controverses ==
=== Gouvernance ===
Le rôle de l'ICANN a été régulièrement remis en question, notamment à cause de ses liens avec le gouvernement américain ; l'organisation ayant été fondée à la suite d'une directive du département du Commerce des États-Unis, a longtemps fonctionné sur la base d'un mémorandum<ref>{{Lien web|langue=en|titre=MEMORANDUM OF UNDERSTANDING BETWEEN THE U.S. DEPARTMENT OF COMMERCE AND INTERNET CORPORATION FOR ASSIGNED NAMES AND NUMBERS|url=https://www.icann.org/resources/unthemed-pages/icann-mou-1998-11-25-en|site=ICANN|année=1999|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref> avec ce ministère (voir chapitre [[#Histoire|Histoire]]. Lorsqu'en {{date-|2016}}, l'ICANN devient réellement indépendante du gouvernement américain, plusieurs personnalités du [[Parti républicain (États-Unis)|Parti républicain]] perçoivent cela comme une trahison et un abandon d'internet au reste du monde et aux dictatures ; ainsi le sénateur [[Ted Cruz]] mène la fronde afin d'empêcher la transition de l'ICANN et quatre États (Arizona, Nevada, Oklahoma, Texas) portent plainte, sans succès, dans le but de faire obstacle au processus d'indépendance de l'ICANN<ref name="pépin" />. [[Donald Trump]] alors candidat à l'élection présidentielle américaine, voit internet comme une propriété des États-Unis et s'oppose également vigoureusement au projet du gouvernement de Barack Obama<ref>{{Lien web|auteur1=Michael Guilloux|titre=ICANN : Donald Trump s'oppose au plan d'Obama de renoncer au contrôle de l'internet et appelle les Américains à le soutenir|url=https://www.developpez.com/actu/104300/ICANN-Donald-Trump-s-oppose-au-plan-d-Obama-de-renoncer-au-controle-de-l-internet-et-appelle-les-Americains-a-le-soutenir/|site=[[Developpez.com]]|date=22 septembre 2016|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>.

Par ailleurs, la France, soutenue par plusieurs pays d'Amérique latine et d'Afrique, dénonce une privatisation de l'ICANN au bénéfice des [[GAFAM]]. En effet, le Comité consultatif des gouvernements ({{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}}) doit dorénavant se prononcer à l'unanimité, la recherche systématique de consensus réduisant grandement son impact potentiel dans les prises de décision<ref>{{Lien web|auteur=Zeliha Chaffin|titre=Paris dénonce une « privatisation » de la gouvernance d’Internet|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/24/icann-paris-denonce-une-privatisation-de-la-gouvernance-d-internet_4889567_3234.html|site=[[Le Monde]]|date=24 mars 2016|consulté le=3 juillet 2018}}.</ref>.

=== Disputes autour de nouvelles extensions ===
==== vin et wine ====
En {{date-|2014}}, la commercialisation des nouveaux domaines de premier niveau <code>.vin</code> et <code>.wine</code> est temporairement suspendue par l'ICANN alors qu'un conflit oppose le {{lien|trad=Donuts (company)|fr=Donuts (entreprise)|texte=registre Donuts}} d'un côté et l'{{langue|en|European Federation of Origin Wines}} (EFOW) et la Confédération nationale des producteurs de vins d’appellations d'origine contrôlées (CNAOC) de l'autre, ralliant à leur cause d'autres producteurs de vins du monde, dont ceux du Chili et de l'Australie, ainsi que la Commission européenne et la France (par l'intermédiaire du secrétariat d’État au Numérique)<ref>{{Lien web|titre=Les noms de domaines .vin et .wine toujours sous menace d’une délégation|url=http://www.agrisalon.com/actualites/2014/04/08/les-noms-de-domaines-vin-et-wine-toujours-sous-menace-d-une-delegation|site=agrisalon.com|date=8 avril 2014|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|prénom1=Yves|nom1=Eudes|titre=« .wine » ou « .vin » : intense bataille autour des nouvelles adresses Internet|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/11/17/wine-ou-vin-intense-bataille-autour-des-nouvelles-adresses-internet_4524888_4408996.html|site=[[Le Monde]]|date=17 novembre 2014|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref> qui va jusqu'à menacer de se retirer des négociations sur la réforme de l'ICANN<ref>{{Lien web|auteur=Guillaume Champeau|titre=La France déclare officiellement la guerre à l’ICANN|url=https://www.numerama.com/magazine/29816-la-france-declare-officiellement-la-guerre-a-l-icann.html|site=[[Numerama]]|date=26 juin 2014|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref>. En effet, suivant le principe de vente des domaines (premier arrivé, premier servi ou aux enchères), le risque est alors grand que le nom d'une appellation contrôlée soit l'objet de [[cybersquattage]] ou utilisée par n'importe quelle entité ou entreprise au monde sans lien avec l'appellation. Pourtant, l'année précédente, en {{date-|mars 2013}}, l'{{abréviation|EFOW|European Federation of Origin Wines|en}} avait déjà signifié à l'ICANN le risque d'usurpation des appellations contrôlées alors que cette dernière avait déjà reçu les offres de trois registres pour le <code>.wine</code> et un pour le <code>.vin</code><ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Riccardo Ricci Curbastro|titre=Letter from Riccardo Ricci Curbastro|url=https://www.icann.org/en/system/files/correspondence/curbastro-to-crocker-et-al-12mar13-en.pdf|site=ICANN|format=pdf|date=12 mars 2013|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref>. Finalement, la situation se dénoue lorsque ''Donuts'' accepte que soit mis en place une liste d'appellations réservées à leurs seuls détenteurs légitimes, ainsi que l'avait auparavant proposée [[Axelle Lemaire]]<ref>{{Lien web|titre=Internet : lancement des noms de domaine en .vin et .wine - La Revue du vin de France|url=http://www.larvf.com/,vin-internet-nom-wine-lancement-donuts-domaine,4477645.asp|site=[[La Revue du vin de France]]|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref>.

==== .xxx ====
Le domaine de premier niveau <code>[[.xxx]]</code> est l'objet de controverses durant une décennie avant d'être définitivement adopté en {{date-|2011}}. De nombreuses organisations s'opposèrent à sa création :
* Les défenseurs des libertés individuelles comme l'[[Union américaine pour les libertés civiles]] ou la {{Langue|en|[[Free Speech Coalition]]}} craignent que le nouveau domaine soit utilisé à des fins de censure<ref name="censure">{{Lien web|langue=en|auteur=Declan McCullagh|titre=The battle over triple 'x'|url=https://www.cnet.com/news/the-battle-over-triple-x/|site=[[CNET (site web)|CNET]]|date=22 mars 2004|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Il est en effet plus facile de censurer un seul nom de domaine de premier niveau qu'une multitude de domaines de second niveau.</ref> ; de fait en {{date-|2011}}, des pays comme l'Arabie saoudite et l'Inde déclarent qu'ils ont l'intention de le censurer<ref name="Chicheportiche">{{Lien web|auteur=Olivier Chicheportiche|titre=Après 11 ans d'attente, les sites en .XXX deviennent une réalité|url=https://www.zdnet.fr/actualites/apres-11-ans-d-attente-les-sites-en-xxx-deviennent-une-realite-39766327.htm|site=[[ZDNet]]|date=7 décembre 2011|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>.
* Les éditeurs de sites pornographiques expriment les mêmes craintes, se sentent marginalisés au regard du prix élevé de l'extension ({{unité/2|60|à=70|dollars/an}} et par nom de domaine) et reprochent également à l'ICANN de mettre en marché un {{abréviation|TLD|Top Level Domain}} qui sera acheté de force et par la peur puisque les sites, pornographiques ou non, auront selon eux, l'obligation de l'acquérir uniquement afin de se prémunir contre le cybersquattage<ref>{{Lien web|titre=Une coalition de sites pornographiques s'attaque au .XXX et à l'Icann|url=https://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/11/18/une-coalition-de-sites-pornographiques-s-attaque-au-xxx-et-a-l-icann_1605889_651865.html|site=[[Le Monde]]|date=18 novembre 2011|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>.
* Les organisations religieuses craignent que ce nouveau domaine de premier niveau encourage la propagation de la pornographie<ref name="Chicheportiche" />.

En {{date-|2000}}, [[ICM Registry]] fait une première demande, qui sera rejetée par l'ICANN, afin que soit créé le domaine <code>.xxx</code> et en assurer la gestion<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Supplemental Information for ICM Registry's .XXX Submission|url=http://forum.icann.org/tldreport/3A12E0AD0000041B.html|site=ICANN|date=15 novembre 2000|consulté le=4 juillet 2018}}.</ref>. À cette époque, lors d'une audition au [[Congrès des États-Unis]], des parlementaires républicains et démocrates questionnent le bien-fondé du refus de l'ICANN, voyant dans cette nouvelle extension un moyen efficace de protéger les enfants {{citation|de l'horrible, horrible saleté qui est parfois répandue sur internet}}<ref name="censure" />. En {{date-|2005}}, une nouvelle demande de ''ICM Registry'' est de nouveau refusée face à la pression de groupes religieux et conservateurs, notamment [[Focus on the Family]] et de l'administration [[George W. Bush|Bush]]<ref>{{Lien web|auteur=Marc Rees|titre=L'ICANN fait une croix sur le X|url=https://www.nextinpact.com/archive/LICANN_fait_une_croix_sur_le_X.htm|site=[[Next INpact]]|date=2 décembre 2018|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref> ainsi que le révèle une série de courriels échangée entre le ministère du commerce et la [[National Telecommunications and Information Administration]] ([[NTIA]]), comme l'illustre celui du secrétaire de direction du {{abréviation|DoC|Department of Commerce}} le {{date-|16 juin 2005}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=CPY Document|description=Exhibit 12 - courriel du département du commerce, 16 juin 2005|url=https://www.internetgovernance.org/wp-content/uploads/xxx-foiapage.pdf|format=pdf|site=internetgovernance.org|année=2005|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref> : {{Citation bilingue bloc|lang=en|Who really matters in this mess is Jim Dobson. What he says on this radio progarm [''sic''] in the morning will determine how ugly this really gets--if he jumps on the bandwagon, our mail server may crash. My suggestion is that someone from the White House ought to call him {{abréviation|ASAP|As Soon As Possible|en}} and explain the situation, including that the White House doesn't support the porn industry in any way, shape, or form, including giving them their own domain.|Celui qui compte vraiment dans ce bazar, c'est [[James Dobson|Jim Dobson]]. Ce qu'il dit dans son programme radio de la matinée déterminera à quel point cela est vraiment moche - s'il prend le train en marche, notre serveur de messagerie pourrait planter. Je suggère que quelqu'un de la Maison-Blanche l'appelle dès que possible et lui explique la situation, y compris que la Maison-Blanche n'appuie pas l'industrie du porno de quelque façon que ce soit, y compris en lui donnant son propre domaine.|Fred L. Schwien}}

La Commission européenne saisit l'occasion pour dénoncer le manque d'indépendance de l'ICANN et son affiliation avec le gouvernement américain<ref>{{Lien web|auteur=Julie de Meslon|titre=Les sites pour adultes font une croix sur le ' .xxx '|url=https://www.01net.com/actualites/les-sites-pour-adultes-font-une-croix-sur-le-xxx-315531.html|site=[[01net (site web)|01net]]|date=12 mai 2006|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>.

En {{date-|2007}}, l'ICANN refuse encore la création du <code>.xxx</code>, arguant que l'organisation pourrait être tenue responsable du classement, c'est-à-dire, avoir l'obligation de décider du caractère pornographique d'un site ; ce qui était la position du gouvernement canadien bien que cette fonction de classement ne soit pas dans les prérogatives de l'ICANN<ref>{{Lien web|auteur=Bruno Cormier|titre=L'ICANN refuse une troisième fois les domaines « .xxx »|url=https://www.nextinpact.com/archive/35604-ICANN-refus-domaine-xxx.htm|site=[[Next INpact]]|date=2 avril 2007|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>.

À la suite d'un jugement (non exécutoire) d'un panel de juges indépendants du {{lien|trad=American Arbitration Association|fr=American Arbitration Association|texte=International Center for Dispute Resolution}} considérant que l'ICANN s'est trompé en refusant la création du {{abréviation|TLD|Top Level Domain|en}} controversé, ''ICB Registry'' introduit une nouvelle demande en {{date-|2010}}, menant à la création effective du domaine <code>.xxx</code> l'année suivante mais aussitôt contestée par des groupes religieux<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Morality in Media Opposes .xxx Internet Domain|url=http://www.christiannewswire.com/news/8817816508.html|site=christiannewswire.com|date=17 mars 2011|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref> et des entreprises importantes de l'industrie pornographique ; ces dernières déposent une plainte en justice contre l'ICANN et ''ICB Registry'' pour pratiques anti-concurrentielles et monopolistiques<ref name="Chicheportiche" />.

Six mois après le lancement du {{abréviation|TLD|Top Level Domain|en}}, sur les {{nb|215835}} enregistrements de noms de domaine avec ce suffixe, {{nb|82976}} concernent des mesures de protection d'entreprises ou d'institutions qui ne souhaitent pas voir apparaître un site portant leur nom associé au <code>.xxx</code><ref>{{lien web|auteur=Vincent Pierrot|titre=Les noms de domaines .XXX n’auraient pas convaincu|url=https://www.zdnet.fr/actualites/les-noms-de-domaines-xxx-n-auraient-pas-convaincu-39771447.htm|site=[[ZDNet]]|date=4 Mai 2012|consulté le=6 juillet 2018}}</ref>, par exemple, ''Nike'' a acheté <code>nike.xxx</code>, ''Pepsi'' <code>pepsi.xxx</code> et des universités ont dépensé préventivement plusieurs milliers de dollars, alors que d'autres, devant la tâche colossale et la perspective de frais importants ont simplement renoncé à ces acquisitions<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Why colleges are buying .xxx web addresses|url=http://theweek.com/articles/479504/why-colleges-are-buying-xxx-web-addresses|site=[[The Week (Royaume-Uni)|The Week]]|date=12 décembre 2011|consulté le=6 juillet 2018}}.</ref>.

==== Patagonia et Amazon ====
En {{date-|2012}}, l'Argentine s'oppose au projet du détaillant de vêtements [[Patagonia (entreprise)|Patagonia]] d'acquérir le domaine de premier niveau <code>.patagonia</code>. Sur les conseils du {{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}} (le conseil qui représente les gouvernements), l'ICANN rejette la demande de l'entreprise qui décide de ne pas porter l'affaire plus loin et retire sa requête<ref>{{Lien web|langue=en|titre=.patagonia - ICANNWiki|url=https://icannwiki.org/.patagonia|site=icannwiki.org|date=2012|consulté le=6 juillet 2018}}.</ref>.

Dans un contexte similaire, plusieurs pays d'Amérique du Sud, notamment le Brésil et le Pérou, s'opposent à ce qu'une entreprise privée prenne possession du nom de domaine <code>.amazon</code> qui a le potentiel de réunir les sites web des communautés de la région du [[Amazone (fleuve)|fleuve]] et en {{date-|2014}}, l'ICANN suit l'avis du {{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}} en refusant à l'entreprise [[Amazon (entreprise)|Amazon]] l'achat et la gestion de ce domaine de premier niveau<ref>{{Lien web|auteur=Guillaume Champeau|titre=Amazon n’obtient pas de noms de domaines en .Amazon|url=https://www.numerama.com/magazine/29447-amazon-noms-de-domaine-icann-gac-amazonie.html|site=[[Numerama]]|date=21 mai 2014|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>.

L'année suivante, le {{Langue|en|Congressional Trademark Caucus}}<ref group="Note">Groupe parlementaire du Congrès des États-Unis dont le but est de sensibiliser à l'importance des marques de commerce enregistrées {{Lien web|langue=en|titre=Congressional Trademark Caucus Relaunch|url=https://www.uspto.gov/congressional-trademark-caucus-relaunch|site=[[United States Patent and Trademark Office|USPTO]]|date=2015|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref> prend position en faveur de l'entreprise et prévient l'ICANN que sa décision n'a pas de base légale et pourrait créer un précédent selon lequel les gouvernements ne tiendraient plus compte des principes du droit international et des marques enregistrées<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=John Ribeiro|titre=US lawmakers back Amazon.com's bid for .amazon domain|url=https://www.pcworld.com/article/2940032/us-lawmakers-back-amazoncoms-bid-for-amazon-gtld.html|site=[[PC World]]|date=24 juin 2015|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>. ''Amazon'' demande que la décision de l'ICANN soit revue par un panel indépendant ({{abréviation|IRP|Independent Review Panel|en}}), l'{{Langue|en|International Center for Dispute Resolution}}, lequel jugera en {{date-|2017}} que la décision de débouter l'entreprise n'a pas été réellement objective et demande de ce fait à l'ICANN de réévaluer rapidement la question<ref name="circleid">{{Lien web|langue=en|auteur=David Stone|titre=ICANN to Reconsider the .Amazon Domain Applications|url=http://www.circleid.com/posts/20171023_icann_to_reconsider_the_amazon_domain_applications/|site=circleid.com|date=23 octobre 2017|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>.

Le {{date-|7 septembre 2017}}, ''Amazon'' réitère sa demande à l'ICANN et lui enjoint de ne pas consulter le {{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}} de nouveau, arguant que le Brésil et le Pérou sont incapables de fournir des raisons valables et factuelles sur le plan juridique pour la rejeter<ref name="circleid" />. En réponse, l'ambassadeur du Brésil, Benedicto Fonseca Filho, envoie une lettre à l'ICANN le {{date-|27 septembre}} dans laquelle il demande de ne pas ignorer les points de vue des gouvernements et du {{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}}, auquel cas « un coup fatal » serait porté au modèle de [[gouvernance multipartite]] de l'organisation et questionne également le fait que les membres du panel indépendant ({{abréviation|IRP|Independent Review Panel|en}}) étaient tous des juristes des États-Unis<ref name="circleid" />.

Le {{date-|29 octobre 2017}}, une rencontre a lieu entre ''Amazon'' et le {{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}} lors de laquelle l'entreprise s'engage à bloquer les noms de domaine culturellement sensibles, par exemple <code>rainforest.amazon</code> ; le Pérou répondra que ce sont les gouvernements qui doivent donner à ''Amazon'' la permission d'utiliser certains mots dans les noms de domaine et non pas à ''Amazon'' de bloquer des mots<ref name="bna">{{Lien web|langue=en|titre=.Amazon Internet Domain Dispute to Extend Into 2018|url=https://www.bna.com/amazon-internet-domain-b73014471531/|site={{lien|fr=Bloomberg BNA}}|date=31 octobre 2017|consulté le=5 juillet 2018}}.</ref>. Finalement, l'ICANN donne aux gouvernements ({{abréviation|GAC|Governmental Advisory Committee|en}}) jusqu'au printemps {{date-|2018}} afin de leur permettre de fournir d'éventuelles nouvelles informations selon lequel la demande de ''Amazon'' ne devrait pas aller de l'avant<ref name="bna" />.

==== Autres domaines controversés ====
En {{date-|2012}}, l'Arabie Saoudite s'oppose à la création de nombreux domaines de premier niveau dont ceux qui ont trait à la sexualité ou l'orientation sexuelle comme <code>.gay</code>, <code>.porn</code>, <code>.sexy</code>, <code>.sex</code>, <code>.virgin</code>, ainsi qu'à la demande de [[Johnson & Johnson]] pour la création de <code>.baby</code><ref name="parisien">{{Lien web|titre=L'Arabie saoudite s'oppose aux noms de domaine .gay et .islam|url=http://www.leparisien.fr/high-tech/l-arabie-saoudite-s-oppose-aux-noms-de-domaine-gay-et-islam-15-08-2012-2125796.php|site=[[Le Parisien]]|date=15 août 2012|consulté le=6 juillet 2018}}.</ref>. Le pays s'oppose également au <code>.islam</code> au motif qu'en étant possédé par une entreprise privée, le domaine ne peut représenter l'ensemble des musulmans<ref name="parisien" /> et dans le même esprit, tente de bloquer la demande du Vatican pour le domaine <code>.catholic</code> au motif que l'État pontifical n'a pas le monopole du terme ''catholic'' puisque d'autres communautés chrétiennes utilisent aussi ce mot<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Christopher Williams|titre=Saudis attempt to block Vatican plan for .catholic web addresses|url=https://www.telegraph.co.uk/technology/news/9475190/Saudis-attempt-to-block-Vatican-plan-for-.catholic-web-addresses.html|date=14 août 2012|consulté le=6 juillet 2018}}.</ref> (trois ans auparavant et pour cette même raison, le Vatican s'opposait lui aussi à la création de domaines évoquant la religion<ref>{{Lien web|titre=Le Vatican se dit opposé aux noms de domaine religieux|url=https://www.generation-nt.com/icann-organisme-gestion-noms-domaine-religieux-opposition-vatican-actualite-244961.html|site=generation-nt.com|date=9 Mars 2009|consulté le=6 juillet 2018}}.</ref>).

Certains de ces domaines de premier niveau sont encore (mi-2018) sujets à négociations ou en processus d'attribution, comme le <code>.islam</code> et le <code>.gay</code> ; d'autres ont été approuvés. Ainsi, la gestion de <code>.baby</code> est attribué à ''Johnson & Johnson'' le {{date-|17 décembre 2014}} pour plus de trois millions de dollars américains<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Kieren McCarthy|titre=Johnson & Johnson snatches your .baby for $3m|url=https://www.theregister.co.uk/2014/12/19/johnson_johnson_buys_your_baby_for_3m/|site=[[The Register]]|date=19 décembre 2014|consulté le=6 juillet 2014}}.</ref>, celui de <code>.catholic</code> est attribué au registre du Vatican (''[[Conseil pontifical pour les communications sociales|Pontificium Consilium de Communicationibus Socialibus]]'' (PCCS)) le {{date-|21 octobre 2015}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=.catholic Registry Agreement|url=https://www.icann.org/resources/agreement/catholic-2015-10-21-en|site=ICANN|date=21 octobre 2015|consulté le=6 juillet 2018}}</ref> pour {{monnaie|740000|USD}} (incluant le nom en alphabet arabe, chinois et cyrillique)<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Meghan Murphy-Gill|titre=Are you [dot]Catholic or not Catholic?|url=http://www.uscatholic.org/blog/2012/06/are-you-dotcatholic-or-not-catholic|site=uscatholic.org|consulté le=6 juillet 2018}}.</ref>.

== Whois et protection des données ==
Le [[Whois]] est une base de données historiquement accessible au public, comportant éventuellement des données jugées sensibles comme le nom, l'adresse physique, le courriel ou le numéro de téléphone du propriétaire d'un nom de domaine générique (comme <code>.com</code> ou <code>.net</code>).

Par contrat avec l'ICANN, les [[Bureau d'enregistrement|registraires]] ont l'obligation de collecter ces données, ce qui, tel quel, s'oppose au [[Règlement général sur la protection des données]] de l'Union européenne entré en application en {{date-|mai 2018}}<ref name="dumoulin">{{Lien web|auteur=Sébastien Dumoulin|titre=RGPD : un casse-tête pour la gouvernance d'Internet|url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0301714811073-rgpd-un-casse-tete-pour-la-gouvernance-dinternet-2178351.php|site=[[Les Echos]]|date=24 mai 2018|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>. Bien qu'alertée à plusieurs reprises depuis {{date-|2003}} sur le fait que le fonctionnement du Whois contreviendrait au règlement européen, l'ICANN adopte une attitude plutôt passive, jugeant que la « fermeture » du Whois va à l'encontre du principe de transparence et compliquerait le travail des forces de l'ordre ou des journalistes qui auraient besoin de connaître les coordonnées du propriétaire d'un nom de domaine ; mais par peur de sanctions des autorités européennes, des registraires européens décident unilatéralement de ne plus demander les coordonnées des clients de nouveaux noms de domaines<ref name="dumoulin" />.

En réponse, l'ICANN dépose une demande d'injonction contre ''EPAG'', un registraire allemand, dans le but de forcer les tribunaux à clarifier l'interprétation du {{abréviation|RGPD|Règlement général sur la protection des données}}<ref>{{Lien web|auteur=Stéphane le calme|titre=L'ICANN dépose une plainte en Allemagne pour préserver les données WHOIS|url=https://www.developpez.com/actu/206052/L-ICANN-depose-une-plainte-en-Allemagne-pour-preserver-les-donnees-WHOIS-qui-sont-selon-elle-menacees-par-une-interpretation-du-RGPD/|site=[[Developpez.com]]|date=27 mai 2018|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref> et demande également à l'Union européenne un délai de grâce, le temps d'élaborer une politique du Whois visant à respecter les exigences européennes. Ces deux demandes seront refusées et l'ICANN se voit donc dans l'obligation de trouver une solution dans l'urgence relativement à la gestion et au fonctionnement du Whois, tout en faisant appel du rejet de sa demande d'injonction<ref>{{Lien web|auteur=Louis Adam|titre=WHOIS et RGPD : l’Icann peine à endiguer la vague|url=https://www.zdnet.fr/actualites/whois-et-rgpd-l-icann-peine-a-endiguer-la-vague-39871041.htm|site=[[ZDNet]]|date=11 juillet 2018|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Louis Adam|titre=WHOIS et RGPD : pas de délai pour l’Icann|url=https://www.zdnet.fr/actualites/whois-et-rgpd-pas-de-delai-pour-l-icann-39866972.htm|site=[[ZDNet]]|date=13 avril 2018|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>.

== Projets alternatifs ==
En {{date-|mai 2000}}, l{{'}}''[[Internet Architecture Board]]'' a exprimé, dans le {{RFC|2826}}, la nécessité de conserver une hiérarchie unique, avec un seul espace de nom afin de préserver la cohésion du réseau Internet. Plusieurs architectures sont toutefois possibles et des systèmes de [[Serveur racine alternatif du DNS|serveurs racines dits « alternatifs »]] ont vu le jour, comme [[OpenNIC]].

Le Système de noms de domaine « alternatif » chinois lancé le {{date-|1 mars 2006}} et finalisé en septembre de cette même année, utilise son propre système racine et ne passe plus par les serveurs de noms de domaine de l'ICANN<ref>{{Lien web|auteur=Bruno Cormier|titre=La Chine réorganise son DNS et s'éloigne de l'ICANN|url=https://www.nextinpact.com/archive/27000-La-Chine-reorganise-son-DNS-et-seloigne-de-l.htm|site=[[Next INpact]]|date=1 mars 2006|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>. Par exemple, les domaines <code>.com.cn</code> et <code>.net.cn</code> apparaissent aux résidents chinois sous la forme <code>.com</code> et <code>.net</code> ; cela créé alors dans la pratique un réseau Internet distinct du reste du monde, un [[intranet]] contrôlé par l'État<ref name="guillaud">{{Lien web|auteur=Hubert Guillaud|titre=Vers un grand schisme de l’internet ?|url=http://www.internetactu.net/2010/01/26/le-grand-schisme-de-linternet/|site=internetactu.net|date=26 janvier 2010|consulté le=16 janvier 2018}}.</ref>. Quant à un site chinois, il ne pourra être accessible du reste du monde que s'il en fait la demande auprès des autorités chinoises qui publieront alors son nom dans le système de noms visible de l'extérieur<ref name="guillaud" />.

En {{date-|2010}}, le projet « P2P DNS » (ou Dot-P2P) est encouragé par Peter Sunde, cofondateur de [[The Pirate Bay]] et ambitionne la création d'un système de noms de domaine alternatif et décentralisé basé sur le protocole [[Pair à pair]]<ref>{{Lien web|titre=Alternative ICANN : Peter Sunde dévoile le projet P2P DNS|url=https://www.generation-nt.com/p2p-dns-sunde-icann-dot-bittorrent-actualite-1123421.html|site=generation-nt.com|date=1 décembre 2010|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>. L'idée est de mettre en place un nouveau [[serveur racine du DNS]] alternatif puis un Système de noms de domaine en pair-à-pair, distribué par les utilisateurs via l'installation d'une application basée sur le protocole de communication [[BitTorrent (protocole)|BitTorrent]] et où la transmission des données serait signée. Le projet P2P DNS qui visait à maintenir un Internet ''non censuré'' ne semble plus actif.

Afin d'introduire de la concurrence dans le système des noms de domaine, [[Francis Muguet]], consultant à l'[[Union internationale des télécommunications]] propose à la fin des années {{date-|2010}} d'utiliser les {{nb|65000}} « classes » disponibles, un paramètre quasiment inexploité mais qui permettrait de créer autant d'espaces de noms distincts (l'ICANN utilise la classe « IN »)<ref>{{Lien web|auteur=Laurent Checola|titre=Les 65 000 concurrents de l'Icann|url=https://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/10/02/les-65-000-concurrents-de-l-icann_1248113_651865.html|site=[[Le Monde]]|date=2 octobre 2009|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>.

À partir de {{date-|2012}}, le projet [[GNU Name System]] est développé dans le cadre du projet [[GNUnet]]. Il est basé sur deux niveaux de noms afin de résoudre le [[triangle de Zooko]] : le premier niveau de nommage utilise un système de clés cryptographiques, le nom étant la clé publique ou son condensat cryptographique (dans le domaine de premier niveau <code>.zkey</code>) ; alors que le second niveau de nommage permet l'utilisation de noms manipulables par des humains, définis par chaque [[internaute]] pour son usage si bien que dans ce système, chaque utilisateur est son propre serveur racine<ref>{{Lien web|auteur=Stéphane Bortzmeyer|titre=Le système de nommage de GNUnet|url=https://www.afnic.fr/fr/ressources/blog/le-systeme-de-nommage-de-gnunet-3.html|site=[[Association française pour le nommage Internet en coopération|AFNIC]]|consulté le=16 juillet 2018}}.</ref>.

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Économie du savoir|Espace numérique et économie de l'immatériel]]
* [[OneWebDay]]

=== Liens externes ===
* {{Site officiel|langue=en|url=http://www.icann.org/}}
* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}

* [http://www.icann.org/tr/french.html Description des rôles de l'ICANN]

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}

{{Portail|Internet|informatique|télécommunications}}

[[Catégorie:Domain Name System]]
[[Catégorie:Gouvernance d'Internet]]
[[Catégorie:Internet aux États-Unis]]
[[Catégorie:Organisme fondé en 1998]]