Voir la source de Louis de France (1775-1844)

{{Voir homonymes|Louis XIX}}
{{Infobox Personnalité politique
 | charte                 = Monarque
 | nom                    = Louis XIX
 | image                  = N10377-157-4fd4h-web.jpg
 | légende                = Louis de France, duc d'Angoulême.
 | fonction1              = [[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|Prétendant légitimiste<br>aux trônes de France et de Navarre]]
 | à partir du fonction1  = {{date|6|novembre|1836}}
 | jusqu'au fonction1     = {{date|3|juin|1844}}<br><small>({{Durée|6|11|1836|3|6|1844}})</small>
 | prédécesseur 1         = [[Charles X de France|Charles X]]
 | successeur 1           = [[Henri d'Artois]], <br>''comte de Chambord''
 | fonction2              = [[Liste des monarques de France|Roi de France]] et [[Liste des rois de Navarre|de Navarre]]
 | à partir du fonction2  = Non proclamé<br>[[2 août|2]]
 | jusqu'au fonction2     = {{date|2|août|1830}} <br><small>(20 minutes)</small>
 | prédécesseur 2         = [[Charles X de France|Charles X]]
 | successeur 2           = [[Henri d'Artois|Henri V]] <small>(non proclamé)</small><br>[[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]] <br><small>([[roi des Français]])</small>
 | fonction3              = [[Liste des héritiers du trône de France|Dauphin de France]]
 | à partir du fonction3  = {{date|16|septembre|1824}}
 | jusqu'au fonction3     = {{date|2|août|1830}}<br><small>({{Durée|16|9|1824|2|8|1830}})</small>
 | prédécesseur 3         = [[Louis XVII|Louis-Charles]] <br><small>(indirect)</small> <br>[[Charles X de France|Charles, comte d'Artois]] <small>(héritier présomptif)</small>
 | successeur 3           = ''Disparition du titre'' <br>[[Ferdinand-Philippe d'Orléans|Ferdinand-Philippe]] <small>(prince royal)</small>
 | titres                 = [[Liste des ducs d'Angoulême|Duc d'Angoulême]] <small>(1775-1844)</small><br> [[Liste des dauphins de France|Dauphin de France]] <small>(1824-1830)</small><br>Comte de Marnes <small>(1830-1844)</small>
 | dynastie               = [[Maison capétienne de Bourbon|Maison de Bourbon]] ([[Seconde maison d'Artois|branche d’Artois]])
 | nom de naissance       = Louis Antoine d’Artois,<br>''duc d’Angoulême''
 | date de naissance      = {{date|6|août|1775}}
 | lieu de naissance      = [[Versailles]] ([[Royaume de France|France]])
 | date de décès          = {{Date de décès|3|juin|1844|6|août|1775}}
 | lieu de décès          = [[Nova Gorica|Görz]] ([[Empire d'Autriche|Autriche]])
 | nature du décès        = 
 | sépulture              = [[Kostanjevica (Nova Gorica)|Couvent de Kostanjevica]] ([[Slovénie]])
 | nationalité            = 
 | père                   = [[Charles X de France|Charles X]]
 | mère                   = [[Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)|Marie-Thérèse de Savoie]]
 | fratrie                = [[Mademoiselle d'Artois]] dite « Sophie » (1776-1783), [[Charles-Ferdinand d'Artois]], duc de Berry (1778-1820), [[Mademoiselle d'Angoulême]] dite « Marie-Thérèse » (janvier 1783-juin 1783)
 | conjoint               = [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse de France]]
 | enfants                = 
 | héritier               = [[Henri d'Artois]], <br>''comte de Chambord''
 | entourage              = 
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 | emblème                = Grand Royal Coat of Arms of France.svg
 | liste                  = [[Liste des rois de France|Monarques de France]]<br>[[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|Prétendants au trône de France]]
 | monarque 3             = 
}}

'''Louis-Antoine d’Artois''', né le {{date de naissance|6 août 1775}} à [[Château de Versailles|Versailles]], en [[Royaume de France|France]], et mort à Goritz, en [[Empire d'Autriche|Autriche]] (aujourd’hui [[Gorizia]] en [[Italie]]) le {{date de décès|3 juin 1844}}, [[Appellations des membres de la maison de France|petit-fils de France]] et '''[[Liste des comtes et ducs d'Angoulême|duc d’Angoulême]]''' (1775-1824), puis '''Louis-Antoine de France''', '''[[Dauphin (titre)|dauphin de France]]''' (1824-1830) puis [[Marnes-la-Coquette|comte de Marnes]] (1830-1844), puis en 1836 '''Louis de France''', est un prince de la [[Maison de France|maison royale de Bourbon]] et un [[Liste des règnes les plus courts|éphémère]] [[roi de France et de Navarre]] sous le nom de '''Louis XIX''', fils de [[Charles X|Charles-Philippe de France]], ce dernier étant [[Liste des comtes d'Artois|comte d'Artois]] et le futur roi {{noble-|Charles X}}, et de [[Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)|Marie-Thérèse de Savoie]].

Lors des événements de la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] (1830), il est considéré comme le nouveau roi de France par ses partisans peu après l’[[abdication]] de son père {{noble|Charles X}}, avant de lui-même renoncer à ses droits<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Louis XIX, roi durant cinq minutes |url=https://www.pointdevue.fr/histoire/histoire-de-france/louis-xix-roi-durant-cinq-minutes |site=Point de Vue |consulté le=2023-05-13}}</ref> en faveur de son neveu [[Henri d'Artois]]. Après l'avènement de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] et de la [[monarchie de Juillet]], Louis s’exile en portant le [[titre de courtoisie]] de comte de Marnes. À la mort de son père (1836) jusqu'à son propre décès (1844), il devient l’aîné des [[Capétiens]] et le chef de la [[Maison capétienne de Bourbon|maison de Bourbon]], prétendant à la [[Couronne de France]] et adversaire de la [[Quatrième maison d'Orléans|Maison d'Orléans]].

Parmi les [[Décoration militaire|distinctions militaires]] qui lui ont été données, le duc d’Angoulême était notamment [[colonel général (France)|colonel général]] des [[cuirassier]]s et [[Dragon (militaire)|dragons]], [[Amiral de France|grand-amiral de France]] et généralissime de l’[[Armée d'Espagne (Premier Empire)|armée d'Espagne]].

== Jeunesse d'un prince en exil ==

=== Naissance et famille ===
[[Fichier:Louis-Antoine de Bourbon, duc d'Angouleme - Joseph Boze 1785.jpg|gauche|vignette|''Portrait de Louis-Antoine de Bourbon, Duc d'Angouleme'', huile sur toile de [[Joseph Boze]], 1785, [[Musée des Beaux-Arts de San Francisco]].]]
Né le {{date-|6 août 1775}} à [[Versailles]], il est le fils aîné de [[Charles X|Charles-Philippe de France]], [[Liste des comtes d'Artois|comte d’Artois]] (futur {{noble-|Charles X}}) (1757-1836) et de son épouse [[Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)|Marie-Thérèse de Sardaigne]] (1756-1805), de la [[maison de Savoie]]. Il est titré à sa naissance ''duc d’Angoulême'' par le roi {{noble|Louis XVI}}. Il est ondoyé le jour de sa naissance à Versailles par [[Joseph-Dominique de Cheylus|Joseph de Cheylus]], [[Liste des évêques de Cahors|évêque de Cahors]], en présence de {{noble-|Louis XVI}} et de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] ainsi que du futur {{noble|Louis XVIII}} et de son épouse [[Marie-Joséphine de Savoie]]<ref>Registre des baptêmes (1775) de l'[[église Notre-Dame de Versailles]], [[Archives départementales des Yvelines]]</ref>.

Louis Antoine d'Artois est [[baptême|baptisé]] tardivement, le {{date-|28 août 1785}}, le même jour que son frère [[Charles-Ferdinand d'Artois]], dans la [[Chapelle royale de Versailles|chapelle du château de Versailles]] par [[Armand de Roquelaure|Jean Armand de Roquelaure]], [[Liste des évêques de Senlis|évêque de Senlis]]. Son parrain est le roi {{noble-|Louis XVI}} et sa marraine est la reine Marie-Antoinette<ref>Registre des baptêmes (1785) de l'[[église Notre-Dame de Versailles]], [[Archives départementales des Yvelines]]</ref>.

Il est le dernier prieur en titre de la [[Prieuré hospitalier du Temple|Maison du Temple]].

=== Révolution et carrière militaire ===
Il émigre le {{date-|16 juillet 1789}} avec son père, et rejoint l’[[Armée des émigrés|armée de Condé]] en 1792 financée pour grande part par le [[Spencer Perceval|gouvernement britannique]].

En {{date-|août 1795}}, sous le commandement de son père, le [[Charles X|comte d'Artois]], il tente de rejoindre les Vendéens avec une armée d'émigrés et d'Anglais. L'[[Expédition de l'île d'Yeu]] est un échec, mais plusieurs émigrés débarquent cependant en Vendée pour rejoindre l'armée du général [[François Athanase Charette de La Contrie|Charette]]. Ils sont cependant accueillis froidement par les Vendéens, car l'annonce qu'un corps d'officiers émigrés avait été formé pour commander aux paysans a irrité les chefs. Le comportement « fier et dédaigneux » de la plupart des émigrés attire l'hostilité des combattants vendéens, l'officier vendéen [[Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière]] écrivant qu'on « en était venu à se détester comme si on n'avait pas été du même parti<ref name="Lucas">Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, ''Mémoires d'un officier vendéen'', {{p.}}169-170.</ref>. »

Le {{date-|10 juin 1799}}, il épouse au [[Palais de Jelgava|palais de Mittau]] ([[Empire russe|Russie]]) sa cousine [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse de France]], fille de {{noble|Louis XVI}}. Le couple n'eut pas d'enfant{{note|groupe=N|texte=Dans sa biographie sur Marie-Thérèse, ''Madame Royale'', [[André Castelot]] affirme, {{page|146}}, que le duc était impuissant ; il s'agit plus vraisemblablement d'un cas de stérilité lié à l'extrême [[consanguinité]] des époux.}}.

Pendant l'Empire, les communications entre le continent et l'Angleterre étant coupées, son oncle {{noble|Louis XVIII}} charge [[Anne-Louis-Henri de La Fare]], évêque de Nancy, de lui verser, ainsi qu'à son frère Charles Ferdinand d'Artois, le [[Charles-Ferdinand d'Artois|duc de Berry]], des sommes importantes versées depuis des maisons de [[banque]] de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] pour l'entretien de sa Maison, pour les [[Retraite (économie)|pensions]] de l'[[Armée des émigrés#Armée des Princes|armée des princes]] et pour assurer la subsistance de ses compatriotes. Pour les mois de mars et d'{{date-|avril 1807}} le versement fut ainsi de {{nobr|18 676 [[Livre tournois|livres tournois]]}} (soit l'équivalent de {{nobr|1 634 150 [[euro]]s}}).[[Fichier:Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angouleme.jpg|thumb|left|Le duc d'Angoulême en 1796.]]Le duc d'Angoulême combat en [[Espagne]] aux côtés de [[Arthur Wellesley de Wellington|Wellington]] en 1814 et combat contre les troupes du maréchal [[Jean-de-Dieu Soult|Soult]]. Au début de l'année 1814, la [[Catalogne]] est reconquise par les Espagnols. La guerre d’Espagne s'achève, mais à l’inverse débute pour les Hispano-Britanniques la [[Campagne de France (1814)|campagne de France]] qui vise à renverser [[Napoléon Ier|Napoléon]]. Chassé d'Espagne par l'armée de Wellington, Soult arrive à [[Toulouse]] où il décide de mettre la ville en état de défense, mais les paysans, anti-bonapartistes et effrayés, refusent de donner de la nourriture aux soldats et de fortifier la ville. Wellington essaie de contourner la ville pour interdire aux troupes de Soult une retraite vers [[Narbonne]]. Wellington laisse un corps d’armée à [[Quartier Saint-Cyprien|Saint-Cyprien]] et le reste de ses troupes vers [[Merville (Haute-Garonne)|Merville]], où elles franchissent la [[Garonne]]. Le dimanche {{date|10 avril 1814}} (jour de [[Pâques]]), la bataille s’engage. Les Anglais attaquent Saint-Cyprien, mais sont arrêtés aux actuelles [[allées Charles-de-Fitte]]. Les [[Écossais (peuple)|Écossais]] attaquent les [[Ponts-Jumeaux]] qui sont défendus par {{nobr|300 soldats}} et {{nobr|5 canons}} : c’est un nouvel échec. De plus, les Espagnols échouent eux aussi au pont [[Matabiau]] et à [[Jolimont (Toulouse)|Jolimont]]. L'[[British Army|armée britannique]] arrive toutefois à rejoindre la route de [[Castres]] malgré l'inondation de l'[[Hers-Mort|Hers]] et attaque en donnant l'assaut à la redoute de [[la Cépière]]. Soult envoie des renforts dont le [[Éloi Charlemagne Taupin|général Taupin]], qui est tué à Jolimont, ce qui permet à Wellington d’occuper Jolimont.

Après la campagne de France, le duc rentre à Paris après l'avènement de la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]].

== Les débuts de la Restauration ==

=== Le retour des Bourbons ===
Le {{date-|12 avril 1814}}, le comte d'Artois est accueilli chaleureusement par la population lorsqu'il entre dans Paris en arborant la cocarde blanche, symbole royaliste<ref>{{harvsp|Francis Démier|2012|p=52}}</ref>, tout en prônant la paix et l'unité : on lui fait dire {{citation|Plus de divisions, plus de divisions, la paix et la France ; je la revois, et rien n'est changé, excepté qu'il y a un Français de plus}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Georges Lacour-Gayet]]|préface=[[François Furet]]|titre=Talleyrand|passage=790-792|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1990|année première édition=1930|pages totales=1453|isbn=2-228-88296-8}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Théodore Juste]]|titre=Histoire populaire du consulat, de l'empire et de la restauration|passage=102|éditeur=|année=1840|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1tVBAAAAcAAJ&pg=PA100&dq=premi%C3%A8re+restauration}}</ref> mais cet engouement populaire n'est que provisoire. Le Sénat lui reconnaît le titre de [[Lieutenant général|lieutenant général du royaume]], mais il faut l'insistance de Talleyrand et de [[Joseph Fouché|Fouché]], de retour à Paris, pour qu'il accepte sans conviction les principes du projet de Constitution, en s'abstenant toutefois de prêter serment sur le texte<ref name="AJ14">{{harvsp|André Jardin et André-Jean Tudesq|1973|p=14}}</ref>. Il conserve le gouvernement en place en y ajoutant des maréchaux ralliés ([[Nicolas Charles Oudinot|Oudinot]] et [[Bon-Adrien Jeannot de Moncey|Moncey]]) et [[Eugène François d'Arnauld|Vitrolles]], son conseiller personnel. Hostile au libéralisme, il maintient en plus de ce gouvernement un {{citation|cabinet vert}}, gouvernement occulte formé d'émigrés et de contre-révolutionnaires qui suscite la crainte chez les bonapartistes ralliés<ref>{{harvsp|Bertrand Goujon|2012|p=25-26}}</ref>. Le [[Drapeau du royaume de France|drapeau blanc]] est substitué au [[Drapeau de la France|drapeau tricolore]], au grand désarroi des militaires déjà heurtés par la défaite<ref>{{harvsp|Francis Démier|2012|p=54}}</ref>.

[[Louis XVIII]], l'oncle de Louis-Antoine, débarque à Calais le {{date-|24 avril}}. Le {{date-|2 mai}}, la [[déclaration de Saint-Ouen]] devant les sénateurs venus à sa rencontre remet en cause le caractère souverain du peuple et renvoie à une commission le soin d'« améliorer » le texte constitutionnel du Sénat, tout en exprimant l'impossibilité d'un retour pur et simple à l'[[Ancien Régime]]<ref>{{harvsp|Francis Démier|2012|p=57}}</ref>. Ainsi, s'il émet un certain nombre de critiques appelant à des corrections du texte, Louis XVIII promet que ses grands principes seront préservés<ref>{{harvsp|Bertrand Goujon|2012|p=28}}</ref>. Il se proclame {{citation|Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre}}, dans la continuité du titre qu'il s'était approprié à la mort du [[Louis XVII|fils de Louis XVI]] en 1795<ref>{{harvsp|André Jardin et André-Jean Tudesq|1973|p=15}}</ref>. Cette idée de continuité monarchique entre les règnes de Louis XVI, Louis XVII et Louis XVIII, comme un déni de la période révolutionnaire, est très présente dans les propos du roi<ref>{{harvsp|Bertrand Goujon|2012|p=26-27}}</ref>. Le {{date-|3 mai}}, venant du [[Château de Saint-Ouen (Saint-Ouen-sur-Seine)|château de Saint-Ouen]] il fait son entrée solennelle dans Paris par la [[barrière Saint-Denis]] et gagne le [[palais des Tuileries]] après avoir entendu chanter un ''[[Te Deum]]'' à la [[Cathédrale Notre-Dame de Paris|cathédrale Notre-Dame]]. Le nouveau gouvernement, qui se veut de réconciliation, est mis en place le {{date-|13 mai}}. Les [[Émigration (1789-1815)|anciens émigrés]] y restent minoritaires<ref>{{harvsp|Francis Démier|2012|p=58-59}}</ref>.

=== Les Cent-Jours et le retour à Paris ===
En mars 1815, Louis-Antoine est en voyage officiel à [[Bordeaux]] avec son épouse [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse]], lorsqu'il apprend le débarquement de Napoléon à Golfe Juan. Il lève alors, dans le Midi, une petite armée, et remporte quelques [[Combat de Loriol|succès locaux]] tout en tentant de marcher sur Lyon, tandis que Marie-Thérèse tente, pour sa part, de soulever la garde. Toutes ces entreprises se soldent cependant par des échecs<ref>{{harvsp|Bertrand Goujon|2012|p=65}}</ref>. Le duc se voit contraint de licencier sa division et d'envisager d'émigrer.

Les solutions qui s'offrent au roi se réduisent. Certains dans son entourage espèrent un soulèvement en [[Vendée (département)|Vendée]], mais d'autres voient dans la fuite la seule solution viable<ref>{{harvsp|Francis Démier|2012|p=92}}</ref>. Le roi se décide à quitter Paris le {{date-|19 mars}}, et Napoléon pénètre dans le [[palais des Tuileries]] dès le lendemain<ref>{{harvsp|Francis Démier|2012|p=95}}</ref>. Louis XVIII passe la frontière le 23 et se retire à [[Gand]]<ref>{{harvsp|André Jardin et André-Jean Tudesq|1973|p=27}}</ref>. En province, quelques actions sont menées en faveur de la royauté. Ainsi, [[Eugène François d'Arnauld|Vitrolles]] tente de former un gouvernement monarchiste à [[Toulouse]], mais est arrêté.

Le {{date-|3 avril 1815}} dès le début des [[Cent-Jours]], Louis-Antoine réclame, à [[Donzère]], l'exécution de la [[convention de La Palud]] à [[Emmanuel de Grouchy|Grouchy]], qui en réfère à Napoléon. Sur l'ordre exprès de ce dernier, le [[Étienne Radet|général Radet]] arrête le duc et l'envoie à [[Sète]] pour lui permettre de s'exiler.

Durant cette période, Louis XVIII organise un gouvernement à Gand, où quelques fidèles comme [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]] le suivent<ref>Les royalistes français encensent ce gouvernement avec une chanson : ''[[Notre père de Gand]]''. La censure n'a pas bloqué la diffusion de cette apologie royale car les auteurs employèrent un calembour pour désigner le Roi : paire de gants au lieu de père de Gand.</ref>. Louis XVIII est néanmoins conscient que le destin de son trône est aux mains des puissances étrangères qui doivent renverser l'Empereur. C'est chose faite le {{date-|18 juin 1815}} à la [[bataille de Waterloo]]. Quatre jours plus tard, Napoléon {{Ier}} abdique à nouveau<ref>{{harvsp|André Jardin et André-Jean Tudesq|1973|p=28}}</ref>. En profitant d'une défaite pour revenir au pouvoir, le roi, et de fait la [[Seconde Restauration]], se retrouvent associés à un souvenir malheureux qui porte préjudice à la popularité du régime jusqu'à son terme en 1830<ref>{{harvsp|Bertrand Goujon|2012|p=68}}</ref>.

Après le retour de la famille royale, la commune de [[Villeneuve-lès-Maguelone|Villeneuve-lès-Maguelonne]] change de nom pour Villeneuve-Angoulême en l'honneur de Louis-Antoine, en 1816.

Le duc d'Angoulême, passa par [[Cholet]] dès 1814, capitale des guerres de Vendée et revint trois ans plus tard en la cité du Mouchoir. Une visite royale qui prit la forme d'une réconciliation<ref>{{Lien web|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/histoire-la-visite-chaotique-du-duc-d-angouleme-a-cholet-soyez-exacts-pour-payer-vos-impots-ac28824e-311c-11ed-9bd0-67b4d68dca61|site=ouest-france.fr|titre=Histoire. La visite chaotique du duc d’Angoulême à Cholet : « Soyez exacts pour payer vos impôts »|auteur=Mickael Leclerc|périodique=''Le Courrier de l'Ouest''|date=11 septembre 2022|consulté le=11 septembre 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/cholet-chronique-histoire-en-1817-le-retour-du-duc-d-angouleme-a-cholet-67bae606-4166-11ed-9e76-0f8a26c6af68|site=ouest-france.fr|titre=Cholet. Chronique histoire : en 1817, le retour du duc d’Angoulême à Cholet|auteur=Mickael Leclerc|périodique=''Le Courrier de l'Ouest''|date=2 octobre 2022|consulté le=2 octobre 2022}}</ref>.

De 1819 à 1830, Louis-Antoine préside, à la demande de Louis XVIII, la [[Société royale pour l'amélioration des prisons]].

=== L'expédition d'Espagne ===
[[Fichier:Portrait équestre du duc d’Angoulême (bgw19 0713).jpg|gauche|vignette|redresse|Portrait équestre du duc d'Angoulême.]]
En 1820, le [[roi d'Espagne]] {{noble|Ferdinand VII}}, cousin du duc d'Angoulême, doit faire face à un soulèvement populaire conduit par les [[Libéralisme|libéraux]]. Ce mouvement révolutionnaire lui reproche l'absolutisme de son pouvoir et les nombreuses répressions à l'encontre des libéraux. {{noble-|Ferdinand VII}} doit alors se soumettre, et remettre en vigueur la [[Constitution espagnole de 1812|Constitution de 1812]] et ainsi confier le pouvoir à des ministres libéraux. Dès 1822, {{noble-|Ferdinand VII}}, s'appuyant sur les thèses du [[congrès de Vienne]], sollicite l'aide des monarques européens, rejoignant la [[Sainte-Alliance]] formée par la [[Russie]], la [[Prusse]], l'[[Autriche]] et la France pour restaurer l'absolutisme.


[[Fichier:Duque de Angulema en el Trocadero; Hippolyte Delaroche.jpg|vignette|redresse|Portrait du duc d'Angoulême lors de la [[bataille du Trocadéro]], le 31 août 1823.]]
En France, les [[Ultraroyaliste|ultras]] pressent le roi {{noble-|Louis XVIII}} d'intervenir. Pour tempérer leur ardeur [[Contre-révolution|contre-révolutionnaire]], le [[Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu|duc de Richelieu]] fait déployer, le long des [[Pyrénées]], des troupes chargées de protéger la France contre la prolifération du libéralisme venant d'Espagne et la contagion de la « [[fièvre jaune]] ». En septembre 1822, ce « [[Cordon sanitaire (pays)|cordon sanitaire]] » devient un corps d'observation, puis se transforme très vite en une expédition militaire. Après des débats passionnés à [[Paris]], début 1823 un discours du roi {{noble-|Louis XVIII}} annonce le soutien français au roi d'Espagne. Le cours de l'emprunt public chute de 87 [[Franc français|francs]] à {{nobr|78 francs}} dans les cinq jours qui suivent son discours et les financiers sont accusés de manquer de [[patriotisme]]. Une ordonnance du [[Préfecture de police (Paris)|préfet de Police]] interdit les tables du [[Café Tortoni de Paris]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alfred|nom1=Colling|lien auteur1=Alfred Colling|titre=[[La Prodigieuse Histoire de la Bourse|La Prodigieuse histoire de la Bourse]]|passage=199.|lieu=Paris|éditeur=Société d'éditions économiques et financières|année=1949}}.</ref>.

L'organisation du commandement pose de nombreux problèmes. Il faut donner aux fidèles des Bourbons l'occasion de montrer leurs grades fraîchement acquis qu'ils doivent au roi, sans compromettre ni la sûreté, ni l'efficacité de l'armée. La solution retenue est habile : aux anciens [[Émigration (1789-1815)|émigrés]] et [[Armée catholique et royale (Vendée)|Vendéens]] les commandements secondaires, aux anciens [[Chronologie de la Révolution française et du Premier Empire|généraux de la Révolution et de l'Empire]] les responsabilités principales. Le duc d'Angoulême, en tant que neveu du roi et héritier potentiel, est nommé commandant en chef de l'armée des Pyrénées, malgré son manque d'expérience militaire, mais il accepte de n'assurer que les honneurs de son titre et la direction politique de l'expédition, laissant à son major général, [[Armand Charles Guilleminot|Guilleminot]], général d'Empire aux compétences reconnues, le soin de prendre les décisions militaires.

[[Fichier:Garnier Étienne-Barthélémy Garnier Entrevue du duc et de la duchesse d'Angoulême 1826 musée des beaux-arts Chartres Eure-et-Loir France.jpg|alt=Entrevue du duc et de la duchesse d'Angoulême le {{date-|1 décembre 1823}} au retour d'Espagne par Étienne-Barthélémy Garnier, musée des beaux-arts de Chartres.|vignette|''[[Entrevue du duc et de la duchesse d'Angoulême, à Chartres, en 1823|Entrevue du duc et de la duchesse d'Angoulême]]'' le {{date-|1 décembre 1823}} au [[musée des Beaux-Arts de Chartres|palais épiscopal de Chartres]] par [[Étienne-Barthélémy Garnier|Garnier]].]]
Le duc parti de Paris le {{date-|15 mars 1823}}, dans la soirée, arriva à [[Perpignan]] le 22. Il y trouva le [[Bon-Adrien Jeannot de Moncey|maréchal Moncey]], commandant en chef du {{4e|corps}} d'armée, et le général espagnol [[Joaquín Ibáñez Cuevas y de Valonga|baron d'Eroles]] dont le quartier-général était établi à [[Banyuls-dels-Aspres]], entre la frontière et Perpignan.

Le 24, après avoir passé en revue une partie des troupes du {{4e|corps}}, et avoir fait exécuter de grandes manœuvres sur la [[Canet-en-Roussillon|plage du Canet]], Louis-Antoine quitta l'ancienne capitale du [[Roussillon (province)|Roussillon]] pour se rendre, en longeant la [[Pyrénées|chaîne des Pyrénées]], à [[Bayonne]], où il fit son entrée le {{date-|30 mars 1823-}}.
Le {{date-|20 septembre 1823-}}, le [[Château de Sancti Petri|fort Santi-Pietri]] tombe à son tour devant une action combinée de l'armée et de la marine. Le {{date-|23 septembre- 1823-}}, ses canons, ceux du [[Bataille du Trocadéro|fort du Trocadero]] et de la flotte de [[Guy-Victor Duperré|Duperré]] bombardent la ville. Le {{date-|28 septembre- 1823-}}, les constitutionnels jugent la partie perdue : les Cortès décident de se dissoudre et de rendre à [[Ferdinand VII]] le pouvoir absolu. Le {{date-|30 septembre- 1823-}}, Cadix capitule. Le {{date-|3 octobre 1823-}}, plus de {{nobr|4 600 Français}} débarquent sur les quais du port.

L'armée du roi de France tire ses derniers coups de fusil au début du mois de novembre. Le {{date-|5 novembre 1823-}}, le duc d'Angoulême quitte Madrid. Il rentre en France le {{date-|23 novembre- 1823-}}, laissant derrière lui un corps d'occupation de {{nobr|45 000 hommes}}, sous le commandement de [[Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont|Bourmont]]. L'évacuation progressive de l'Espagne ne s'achève qu'en 1828.

La victorieuse [[expédition d'Espagne]], permet ainsi la restauration, en monarque absolu, de {{noble-|Ferdinand VII}} sur le trône d'Espagne.

== Dauphin de France ==

=== Mort de Louis XVIII et avènement de Charles X ===
[[Fichier:The French Royal family in 1823.jpg|gauche|vignette|La famille royale en 1823 : (de gauche à droite) [[Marie-Thérèse de France (1778-1851)|Marie-Thérèse de France]], Louis-Antoine (futur Louis XIX), [[Henri d'Artois]] (futur Henri V), [[Charles X|Charles d'Artois]] (futur Charles X), [[Louis XVIII]], [[Louise d'Artois]] et [[Marie-Caroline de Bourbon-Siciles (1798-1870)|Marie-Caroline de Bourbon-Siciles]].]]
Souffrant de diabète et de la gangrène, le roi [[Louis XVIII]] s'éteint le {{date de décès-|16 septembre 1824}}, à l'âge de 68 ans, à quatre heures du matin, dans sa chambre du [[palais des Tuileries]]. Sans descendance c'est alors son dernier frère, le [[Charles X|comte d'Artois]], qui lui succède sur le trône à l'âge de 67 ans, devenant le roi {{souverain2|Charles X}}. En tant que fils aîné du nouveau roi, Louis-Antoine devient [[Liste des dauphins de France|dauphin de France]], titre vacant depuis 1792.

Le nouveau souverain renoue avec la tradition du sacre à Reims, qui est prévu par la [[Charte constitutionnelle de 1814|Charte de 1814]], dans son article 74 : "Le Roi et ses successeurs jureront, dans la solennité de leur sacre, d'observer fidèlement la présente charte constitutionnelle"<ref>{{Lien web |titre=Charte constitutionnelle du 4 juin 1814 |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/les-constitutions-dans-l-histoire/charte-constitutionnelle-du-4-juin-1814 |site=conseil-constitutionnel.fr |consulté le=02/11/2021}}</ref>. Le sacre de Charles X se tient le {{date-|29|mai|1825}} et, à la demande des autorités rémoises, en la [[Cathédrale Notre-Dame de Reims|cathédrale de Reims]]<ref>[http://books.google.fr/books?id=IPWSI17LN5EC&pg=RA1-PR5&dq=Relation+compl%C3%A8te+du+sacre+de+Charles+X&hl=fr&ei=PJU7TZybMcjvsgbo_ujzBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CE4Q6AEwBQ#v=onepage&q=bonnes%20villes&f=false Relation complète du sacre de {{souverain-|Charles X}}, avec toutes les modifications] par Jean J. A. Darmaing et [http://books.google.fr/books?id=IPWSI17LN5EC&pg=RA1-PR5&dq=Relation+compl%C3%A8te+du+sacre+de+Charles+X&hl=fr&ei=PJU7TZybMcjvsgbo_ujzBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CE4Q6AEwBQ#v=snippet&q=axat&f=false Précis historique du sacre de {{S.M.}} {{souverain-|Charles X}}, contenant les détails de cette cérémonie] par Charles J. C. Siret.</ref>, selon la tradition. Le roi fait son entrée dans Reims à bord du [[Carrosse du sacre de Charles X|carrosse du sacre]] fabriqué pour la circonstance et aujourd'hui conservé à la [[galerie des Carrosses]] du [[château de Versailles]]. La cathédrale reçoit pour la circonstance un décor spécifique : son portail un décor de couleur bleue et de style troubadour, le chœur un dais fleurdelisé<ref>{{Ouvrage|auteur1=François Miel|titre=Histoire du sacre de Charles X, dans ses rapports avec les beaux-arts et les libertés publiques de la France|lieu=Paris|éditeur=Panckoucke|date=1825|pages totales=XVI+364|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k424771b/f4.item.texteImage}}</ref>.

À l'instar du régime de la Restauration lui-même, le sacre est conçu comme un compromis entre la tradition monarchique et la charte de 1814 : il reprend les phases principales du cérémonial traditionnel comme les sept onctions ou les serments sur les [[Évangile|Évangiles]], tout en y associant le serment de fidélité prêté par le Roi à la charte de 1814 ou encore la participation des grands princes au cérémonial comme assistants de l'[[Liste des évêques et archevêques de Reims|archevêque de Reims]]. Lors de la cérémonie, Louis-Antoine, en tant que dauphin, rend hommage au roi couronné, assis sur son trône.

=== Rôle et activités de représentation ===
[[Fichier:Sir Thomas Lawrence (1769-1830) - Louis-Antoine, Duke of Angoulême (1775-1844) - RCIN 405142 - Royal Collection.jpg|vignette|Portrait du dauphin Louis-Antoine.]]
En 1827, {{souverain-|Charles X}} décida de regrouper les collections de marine d'un musée naval installé au Louvre en 1827<ref>AN 0³ 1428 : Archives nationales, archives postérieures à 1789, série LH grande chancellerie de la Légion d'honneur, maison du Roi et de l'empereur, sous-série 03 maison du Roi (restauration).</ref>. Celui-ci prend le nom de « musée Dauphin » en l'honneur du dauphin Louis-Antoine, grand amiral de France. À la suite de la victoire navale de Navarin, il fut installé dans les quatre salles du premier étage de l'aile nord du Louvre. Son premier conservateur, [[Pierre-Amédée Zédé]], rassembla les collections navales se trouvant à [[Paris]], au [[Grand Trianon]] et dans les salles de sculpture et de modèles des arsenaux<ref>{{article|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Niderlinder|titre=Le musée national de la Marine et ses collections : éléments chronologiques|périodique=Neptunia|numéro=194|date=juin 1994|passage=57}}.</ref>. Pierre Zédée fit aussi aménager un atelier de construction et de restauration de modèles au sein du musée<ref>Alain Niderlinder, « Le musée national de la Marine et ses collections : éléments chronologiques », ''Neptunia'', {{n°|194}}, {{p.|55}}.</ref>.

L’absence des princes pendant une vingtaine d’années exige qu’ils se fassent connaître des Français. Le nouveau dauphin et son épouse se trouvent sur les routes presque chaque année pendant quelques semaines au moins. Tous les deux ans, Marie-Thérèse se rend en cure à [[Vichy]]<ref>J.-G. Guérines, « La duchesse d'Angoulême à Vichy », ''Le Gonfanon'', {{n°|66}}.</ref> mais elle visite aussi l’ouest de la France, la [[Bretagne]], la [[Normandie]], le Midi, l’[[Aquitaine (ancienne région administrative)|Aquitaine]] et la [[Vendée (département)|Vendée]]. En 1828, en [[Lorraine]], elle effectue en cure à [[Plombières-les-Bains]] et se rend en visite à [[Bains-les-Bains]]<ref>René Clair, Bains-les-Bains, éd. SAEP, 1981, p. 41.</ref>. Au cours de ces voyages, la princesse représente le roi ainsi que son mari : elle doit à la fois donner une image prestigieuse et paternelle de la monarchie et s’informer de l’administration des départements du royaume.

Le roi tente aussi de se rapproche de la population par le voyage qu'il effectue dans le nord de la France en septembre 1827<ref>{{Ouvrage|titre=Voyage du Roi au camp de Saint-Omer et dans les départements du nord|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie Royale|date=1827|pages totales=237|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k28479p.texteImage|consulté le=02/11/2021}}</ref>, puis par celui qu'il effectue dans l'Est de la France en septembre 1828<ref>{{Ouvrage|titre=Voyage du Roi dans les départements de l'Est et au camp de manœuvres de Lunéville|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie Royale|date=1828|pages totales=III+213|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4259115/f2.item.texteImage|consulté le=02/11/2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Farges-Mericourt (P. J.)|titre=Relation du voyage de Sa Majesté Charles X en Alsace|lieu=Strasbourg|éditeur=Levrault|date=1829|pages totales=184}}</ref>. Dans ces deux voyages, il est accompagné par son fils, le dauphin.

== Déchéance, exil et mort ==

=== La Révolution de Juillet ===
Au début de 1830, le climat politique en France est électrique. L’opposition est chauffée à blanc par sa popularité croissante face aux maladresses du ministère. L’hiver 1829-1830 a été particulièrement rigoureux, les autres saisons plutôt pluvieuses<ref group="N">D'après les données sur les inondations de Champion ''Inondations en France'' et les séries d'Arago et Renou cités dans ''Histoire humaine et comparé du climat'' d'[[Emmanuel Le Roy Ladurie]].</ref>. L'économie est morose. Dès 1828, des troubles éclatent. En ville, les revendications portent sur les questions de la cherté de la vie, des salaires insuffisants et le chômage, tandis que les émeutes dans les campagnes sont dirigées contre le départ de convois de grains ou, sur les marchés, contre les prix des céréales<ref>{{Lien web |titre=Les révoltes frumentaires en France dans la première moitié du {{XIXe}} siècle : une analyse des rapports de sociabilité, de la distribution des rôles sexuels et de leurs impacts sur la répression des désordres / par Denis Beliveau - Sudoc |url=https://www.sudoc.fr/012741485 |site=sudoc.fr |consulté le=2019-03-07}}</ref>. Des bandes de miséreux errent dans les campagnes. Des incendies d’origine inconnue, dont libéraux et ultras se rejettent mutuellement la responsabilité, plongent la [[Normandie (région historique)|Normandie]] dans la peur<ref name=":0">{{Article|prénom1=Paul|nom1=GONNET|titre=ESQUISSE DE LA CRISE ÉCONOMIQUE EN FRANCE de 1827 à 1832|périodique=Revue d'histoire économique et sociale|volume=33|numéro=3|date=1955|issn=0035-239X|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/24070786|consulté le=2019-03-07|pages=249–292}}</ref>.
[[Fichier:Prise_de_l'Hôtel_de_ville_-_le_Pont_d'Arcole.JPG|gauche|vignette|271x271px|''Prise de l'Hôtel de ville : le Pont d'Arcole'', huile sur toile par [[Amédée Bourgeois]], 1831, [[Musée national du Château de Versailles et des Trianons|musée de Versailles]].]]
Le {{date-|2|mars|1830}}, lors de l’ouverture de la session parlementaire, {{souverain-|Charles X}} prononce un [[discours du trône]] dans lequel il annonce l’[[Prise d'Alger|expédition militaire d’Alger]] et menace implicitement l’opposition de gouverner par ordonnances en cas de blocage des institutions<ref group="N">{{Citation|Pairs de France, députés des départements, je ne doute pas de votre concours pour opérer le bien que je veux faire. Vous repousserez avec mépris les perfides insinuations que la malveillance cherche à propager. Si de coupables manœuvres suscitaient à mon gouvernement des obstacles que je ne peux prévoir ici, que je ne veux pas prévoir, je trouverais la force de les surmonter dans ma résolution de maintenir la paix publique, dans la juste confiance des Français et dans l’amour qu’ils ont toujours montré pour leur roi.}} L’allusion à la {{Citation|résolution de maintenir la paix publique}} renvoie à l’article 14 de la [[Charte de 1814]] selon lequel : {{Citation|Le roi […] fait les règlements et ordonnances nécessaires pour l’exécution des lois ''et la sûreté de l’État''.}} (c’est nous qui soulignons) {{souverain-|Charles X}} appuya de la voix et du geste les mots {{Citation|je ne doute pas de votre concours}} et {{Citation|que je ne veux pas prévoir}}, ce qui fit rouler son chapeau au pied du trône, où se tenait le [[Louis-Philippe Ier|duc d’Orléans]], qui ramassa le couvre-chef et le rendit au roi avec une profonde révérence. Ultérieurement, des témoins n’ont pas manqué de souligner le caractère prémonitoire de la scène.</ref>. Commençant à délibérer, la Chambre établit la liste des cinq noms qu’elle propose au roi pour la présidence : [[Pierre-Paul Royer-Collard|Royer-Collard]], qui est nommé, suivi de [[Casimir Perier]], [[Charles François Louis Delalot|Delalot]], [[François-Marie Agier|Agier]] et [[Horace Sébastiani|Sébastiani]]<ref group="N">Trois de ces cinq députés — Royer-Collard, Perier, Sébastiani — sont des familiers du duc d’Orléans.</ref>. Les députés abordent ensuite la discussion du projet d’adresse élaboré par la commission nommée à cet effet, et qui est examiné les 15 et {{date-|16|mars}}.

Le 19 mars, une ordonnance ajourne la session au {{date-|1|septembre}}, ce qui met le Parlement en vacances pour six mois<ref group="N">La manœuvre est conforme à l’article 50 de la Charte selon lequel : {{Citation|Le roi convoque chaque année les deux Chambres ; il les proroge, et peut dissoudre celle des députés des départements ; mais, dans ce cas, il doit en convoquer une nouvelle dans le délai de trois mois.}} Mais c’est la première fois depuis 1814 que le roi use de cette prérogative.</ref>. À ce moment, le roi est déterminé à aller jusqu’au bout : {{Citation|J’aime mieux monter à cheval qu’en charrette}}, dit-il<ref group="N">La phrase est parfois attribuée aussi au dauphin.</ref>. La décision de Charles X suscite une véritable ébullition. Des rumeurs folles circulent. On accuse le roi et ses ministres de préparer un coup de force constitutionnel. D’autres affirment que Polignac, ancien ambassadeur à [[Londres]] et ami du [[Premier ministre britannique]], le [[Arthur Wellesley de Wellington|duc de Wellington]], envisage, en cas de troubles en France, de solliciter, avec l’appui de l’[[Angleterre]], celui des puissances étrangères dans le cas où le roi serait conduit à suspendre ou à modifier certaines dispositions de la Charte.

Lors du conseil des ministres du [[6 juillet]], Polignac constate que le gouvernement par ordonnances, sur la base de l’article 14 de la Charte, envisagé de longue date, est désormais le seul recours. Malgré les réserves de Guernon-Ranville, {{souverain-|Charles X}} tranche en ce sens dès le lendemain. Les principales mesures sont d’ores et déjà arrêtées : nouvelle dissolution de la Chambre des députés, modification de la loi électorale, organisation de nouvelles élections, suspension de la [[liberté de la presse]].

La publication des ordonnances le lundi 26 juillet crée la stupeur. L'opposition s’attendait à un coup de force, mais on n’imaginait pas que le roi agirait avant la réunion des Chambres prévue pour le [[3 août]]. L’effet de surprise est donc total, alors que la plupart des opposants ne sont pas encore rentrés à Paris. Au même moment, quelques attroupements commencent à se former au [[Palais-Royal]], [[place du Carrousel]], [[place Vendôme]]. On crie : {{citation|Vive la Charte ! À bas les ministres ! À bas Polignac}}. Des manifestants reconnaissent la voiture de Polignac qui, en compagnie du baron d’Haussez, rentre à l’hôtel des Affaires étrangères, alors sis [[rue Neuve-des-Capucines]]. Des pierres sont lancées en direction de l’équipage, une vitre est brisée dont les éclats égratignent d’Haussez, mais le cocher parvient à entrer au grand galop dans la cour de l’hôtel dont les gendarmes referment aussitôt la porte. Un début d'agitation de la capitale mais qui ne va guère loin. La nuit très calme rassure les autorités.

Tout bascule dans la nuit du 27 au 28. Au petit matin du mercredi, une foule d’étudiants, d’ouvriers, de [[Garde nationale (1789)|gardes nationaux]] (cette milice bourgeoise, licenciée par [[Joseph de Villèle|Villèle]] en 1827, a conservé ses armes), d’anciens militaires parcourt les rues en criant : {{citation|Vive la Charte ! À bas les ministres !, À bas les Bourbons !}}.

Les quartiers populaires de l’est et du centre parisien se hérissent de barricades. Cette technique, destinée à tirer profit de l’étroitesse des rues et de la complicité des maisons avoisinantes, remonte à la Ligue et à la Fronde. Absente pendant les journées révolutionnaires, elle réapparaît lors des émeutes néo-jacobines de 1795 ([[Insurrection du 12 germinal an III|12 germinal]] et [[Insurrection du 1er prairial an III|1er prairial]]) ainsi que lors des troubles de la rue Saint-Denis les 19 et 20 novembre 1827 et devient la stratégie par excellence du Paris révolutionnaire au {{XIXe}} siècle. L’échec de l’offensive des troupes royales la veille renforce l’insurrection. Le matin du 29, une forte colonne d’étudiants républicains et de [[École polytechnique (France)|polytechniciens]] en uniforme où l’on remarque le jeune [[Jean-Baptiste-Adolphe Charras|Charras]], renvoyé de l’École peu de jours auparavant, se forme près du [[Panthéon]] et attaque les Tuileries par la rive gauche après avoir pris d’assaut la caserne des Suisses [[rue de Babylone]] (le polytechnicien [[Louis Vaneau]] est abattu en chargeant à la tête des insurgés).

=== Abdication de Charles X et renonciation de Louis XIX ===
[[Fichier:Francois Louis Gounod - Gounod-95502-1 - Louis Antoine, Duke d’Angouleme and Dauphin of France - circa 1814.jpg|vignette|Louis de France dit {{Citation|Louis XIX}}, par François Louis Gounod.]]
Au petit matin, deux pairs, le [[Charles-Louis Huguet de Sémonville|marquis de Sémonville]] et le [[Antoine Maurice Apollinaire d'Argout|comte d’Argout]], se rendent aux Tuileries pour demander à Polignac de démissionner et d’obtenir le retrait des ordonnances. À l’issue d’une entrevue orageuse, les deux pairs d’un côté, le [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]] de l’autre, se précipitent vers Saint-Cloud où ils arrivent en même temps, et s’opposent devant Charles X, pendant qu’on apporte à ce dernier la nouvelle de la débandade des troupes de Marmont. Le roi, qui n’a plus confiance en Marmont confie le commandement des troupes au dauphin, Marmont restant son lieutenant.

Dans la nuit du 29, [[Jacques Laffitte]] reçoit chez lui les trois rédacteurs du ''National'' : [[Adolphe Thiers]], [[François-Auguste Mignet|Mignet]], [[Armand Carrel|Carrel]]. Il ne craint pas la menace bonapartiste, car le [[Napoléon II|duc de Reichstadt]] est en [[Autriche]] et {{refnec|la quasi-totalité des dignitaires de l’[[Premier Empire|Empire]] sont ralliés à la monarchie capétienne,}} mais il redoute qu’avec l’arrivée imminente du duc de Mortemart, les députés ne se laissent séduire par une [[régence]] assortie de la proclamation du petit-fils de {{souverain2|Charles X}}, le [[Henri d'Artois|duc de Bordeaux]] Henri d'Artois, sous le nom de {{Citation|Henri V}}, à la place du dauphin. Les quatre hommes conviennent qu’il faut prendre cette solution de vitesse en proclamant sans attendre le duc d’Orléans.

À la suite des émeutes parisiennes dites des « [[Trois Glorieuses]] », Charles X abdique le {{date-|2 août 1830}} et demande à son fils de contresigner l'acte d'abdication en faveur de son petit-fils [[Henri d'Artois]] (1820-1883). Dans un premier temps, le dauphin semble s'opposer à son père, mais il finit par céder et abdique à son tour en déclarant renoncer à ses droits en faveur de son neveu{{note|groupe=N|texte=D’après [[Blanche-Joséphine Le Bascle d'Argenteuil]] dans ses ''Souvenirs'', {{noble-|Charles X}} eut du mal à convaincre son fils de signer. ({{Harvsp|Maillé|1984|p=360|id=Maillé}})}}. Entre le moment où {{noble-|Charles X}} a signé l'acte d'abdication et le moment où, sur l'ordre{{note|groupe=N|texte={{Citation|Monseigneur, Sa Majesté vous demande de signer}}, dit le [[Ange Hyacinthe Maxence de Damas|baron de Damas]] au dauphin en lui tendant l'acte d'abdication signé par {{noble-|Charles X}}, sur lequel le roi a déjà écrit : {{Citation|Le Dauphin, qui partage mes sentiments, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu.}} ({{Harvsp|Cartron|1996|p=238|id=Cartron1996}})}} du roi, Louis-Antoine a contresigné le document pour renoncer à ses droits en faveur de son neveu, s'écoula un laps de temps durant lequel le dauphin fut, pour les fidèles de la Couronne, le roi légitime sous le nom de {{noble-|Louis XIX}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Saviez-vous que le règne de {{noble-|Louis XIX}} n'a duré que 20 minutes ? On vous explique ! |url=https://sciencepost.fr/louis-xix-et-son-regne-de-20-minutes/ |site=Sciencepost |date=2015-04-14 |consulté le=2023-05-13}}</ref>, soit le règne le plus court de l'Histoire de France<ref>Voir par exemple Michel-Bernard Cartron, ''Louis XIX, celui qui fut roi 20 minutes'', Versailles, Via Romana, 2010.</ref>, il durera 20 minutes, avant de transmettre ses droits à son neveu, considéré comme le roi « Henri V »{{note|groupe=N|texte={{Citation|Monsieur le dauphin ne pouvait agir dans les trois journées » [27, 28 et 29 juillet] « que comme Louis-Antoine {{Ier}} par l'abdication volontaire ou forcée de son père. On n'aurait jamais obtenu l'une du Roi en faveur de son fils et l'autre n'aurait fait de Monsieur le dauphin qu'un factieux qui aurait divisé le parti royaliste, dont la plus grande partie ne l'aurait pas suivi et il n'avait aucune popularité dans Paris. Cependant, je crois que venant rappeler les ordonnances et changer le ministère il aurait pu réussir jusqu'au vendredi matin. » [30 juillet] « On peut comprendre que le rôle qu'a pris M. le duc d'Orléans et qui était le seul possible lui ait répugné contre son père.}} ({{Harvsp|Maillé|1984|p=356|id=Maillé}})}} par les royalistes jusqu'à la proclamation de [[Louis-Philippe Ier|Louis Philippe d’Orléans]] comme roi des Français par les chambres le {{date-|7 août}}, et la famille royale part en exil le {{date-|16 août}}. Le prince Louis-Antoine prend alors le titre de [[Marnes-la-Coquette|comte de Marnes]].

=== Second exil et dernières années ===
[[Fichier:Bourbonska grobnica NG6.jpg|vignette|Tombeaux de {{noble-|Charles X}} (« C. X. ») et de Louis de France (« L. XIX ») à [[Kostanjevica (Görz)|Kostanjevica]].|gauche]]
À la mort de son père à [[Gorizia|Göritz]] ([[Empire d'Autriche|Autriche]]) le {{date-|6 novembre 1836}}, Louis devient l’aîné des descendants de la famille royale selon la tradition de primogéniture mâle. La plupart des [[Légitimisme|légitimistes]] le reconnaissent alors comme roi de France et de Navarre contre Louis-Philippe d'Orléans (les [[L'Écho de la Jeune France|henriquinquistes]] lui préférant son neveu « {{noble-|Henri V}} », en vertu de l'acte d'abdication).

À sa mort en exil à Göritz le {{date-|3 juin 1844}}, son neveu, le [[Henri d'Artois|comte de Chambord]] (1820-1883), succéda comme aîné des [[Capétiens]] et chef de la [[maison de France]] sous le nom de « {{noble-|Henri V}} ».

Il est enterré à [[Nova Gorica]], en [[Slovénie]].

== Titulature ==
=== Titulature ===
* {{date-|6 août 1775}} - {{date-|26 mars 1815}} : ''Son Altesse Royale'' Louis-Antoine d'Artois, petit-fils de France, [[Liste des comtes et ducs d'Angoulême|duc d'Angoulême]] ''(le duché d'Angoulême était compris dans l'[[apanage]] de son père, le [[Charles X|comte d'Artois]], ce qui explique également son nom de famille : « d'Artois », car à sa naissance il était un cadet dans la famille royale)'' ;
* {{date-|26 mars 1815}} - {{date-|16 septembre 1824}} : ''Son Altesse Royale'' Louis-Antoine d'Artois, fils de France, duc d'Angoulême ''(le roi [[Louis XVIII]] étant veuf et sans enfant depuis 1810, l'héritier présomptif de la couronne étant le comte d'Artois, Louis XVIII permit aux enfants du comte d'Artois, Louis-Antoine et son frère [[Charles-Ferdinand d'Artois|Charles-Ferdinand]] de prendre le titre de fils de France. L’''[[Almanach royal]]'' de 1815 (confectionné<ref>[http://www.gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1041385q/f6 Almanach royal, pour les années M. DCCC. XIV et M. DCCC. XV]</ref> en {{date-|décembre 1814}}) donna le titre de fils de France au duc d'Angoulême, et lui-même prit ce titre dès le {{date-|26 mars 1815}}, dans une proclamation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Edmond Bonnal de Ganges|titre=Manuel et son temps|sous-titre=étude sur l'opposition parlementaire sous la Restauration|lieu=Paris|éditeur=[[Édouard Dentu]], éditeur|année=1877|pages totales=512|passage=453|bnf=30127474|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WOwrAQAAIAAJ&pg=PT453}}.</ref> à Nîmes au début des [[Cent-Jours]])'' ;
* {{date-|16 septembre 1824}} - {{date-|2 août 1830}} : ''Son Altesse Royale'' le [[Dauphin (titre)|dauphin de France]] ''(son père le comte d'Artois devient le roi [[Charles X]], et Louis-Antoine devient l'héritier de la couronne)'' ;
* {{date-|2 août 1830}} - {{date-|6 novembre 1836}} : ''Son Altesse Royale'' le dauphin de France, comte de Marnes ''(lors de l'exil de la famille royale, Louis-Antoine adopta le titre de courtoisie de comte de Marnes en référence à un château appartenant à son épouse en la commune de [[Marnes-la-Coquette]])'' ;
* {{date-|6 novembre 1836}} - {{date-|3 juin 1844}} : comte de Marnes ''(dans la déclaration qu'il publia à la mort de son père, Louis-Antoine déclara prendre le titre de « ''Louis XIX, roi de France et de Navarre'' », mais il restait connu comme comte de Marnes, et son neveu [[Henri d'Artois|Henri]] déclarera à la mort de Louis-Antoine qu'il devenait chef de la maison de Bourbon de par la mort de « ''Monsieur le comte de Marnes'' »)''.

=== Décorations dynastiques françaises ===
; {{France (1815-1830)}}
{|
|[[Fichier:Ordre du Saint-Esprit Chevalier ribbon.svg|50px|Ordre du Saint-Esprit]]
| [[Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit|Chevalier]] ({{date-|27 mai 1787}}) ''puis'' grand-maître (1836-1844) des [[ordre du Saint-Esprit|ordres du Roi]]
|-
|[[Fichier:Legion Honneur GC ribbon.svg|50px|Ordre national de la Légion d'honneur]]
| [[Grand-croix]] de l’[[ordre national de la Légion d'honneur|ordre royal de la Légion d'honneur]] ({{date-|3 juillet 1816}})<ref>{{Lien web|titre=Ordre de la Légion d'honneur - Textes officiels antérieurs à 1962|url=http://www.france-phaleristique.com/legion_honneur_textes_officiels_1.htm|site=www.france-phaleristique.com|consulté le=2019-04-22}}</ref>
|-
|[[Fichier:Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis Chevalier ribbon.svg|50px|Ordre royal et militaire de Saint-Louis]]
| [[Grand-croix]] ({{date-|10 juillet 1816}})<ref>{{Lien web|titre=Ordre royal et militaire de Saint-Louis|url=http://www.france-phaleristique.com/ordre_saint_louis.htm|site=www.france-phaleristique.com|consulté le=2019-04-22}}</ref> ''puis'' grand-maître (1836-1844) de l’[[ordre royal et militaire de Saint-Louis]]
|-
|[[Fichier:Ordre du Lys Chevalier ribbon.svg|50px|Décoration du Lys]]
| [[Décoration du Lys]]
|}

=== Décorations dynastiques étrangères ===
; {{Empire d'Autriche}}
{|
|[[Fichier:Ord.MariaTeresa-GC.png|50px|Ordre militaire de Marie-Thérèse]]
| [[Grand-croix]] de l'[[ordre militaire de Marie-Thérèse]]<ref>{{Lien web|langue=FR|titre=Almanach royal... : présenté à Sa Majesté par Testu|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042215/f340.image|site=Gallica|date=1830|consulté le=2019-05-24}}</ref>
|}
; {{Royaume des Deux-Siciles}}
{|
|[[Fichier:IT TSic Order Santo Gennaro BAR.svg|50px|Ordre de Saint-Janvier]]
| Chevalier de l'[[ordre de Saint-Janvier|illustre ordre royal de Saint-Janvier]] (1824)<ref name=":4">{{Lien web|langue=FR|titre=Almanach royal... : présenté à Sa Majesté par Testu|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042215|site=Gallica|date=1830|consulté le=2019-05-24}}</ref>
|-
|[[Fichier:Ord.SanFerdinandoMerito-GC.png|50px|Ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite]]
| [[Grand-croix]] de l'[[ordre de Saint-Ferdinand et du mérite|ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite]]<ref name=":4" />
|}
; {{Espagne bourbonienne}}
{|
|[[Fichier:Order of the Golden Fleece ribbon bar.svg|50px|Ordre de la Toison d'Or]]
| [[Grand-croix|Chevalier]] de l'[[ordre de la Toison d'Or]] (1814, déchu en 1833<ref>Il est déchu de sa qualité de chevalier de l'ordre de la Toison d'Or par la régente [[Marie-Christine de Bourbon-Siciles (1779-1849)]], régente du [[royaume d'Espagne]] au nom de sa fille mineure, [[Isabelle II]]. En effet, le comte de Marnes ne reconnaissait pas la modification de l'ordre successoral espagnol et à la suite du décès du roi [[Ferdinand VII]], il reconnut comme roi d'Espagne le frère cadet de celui-ci, l'infant [[Charles de Bourbon (1788-1855)]], [[Carlisme (Espagne)|prétendant au trône]] sous le nom de ''Charles V''.</ref>)<ref name=":1">{{Lien web|langue=FR|titre=Almanach royal... : présenté à Sa Majesté par Testu|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042215/f342.image|site=Gallica|date=1830|consulté le=2019-05-24}}</ref>
|-
|[[Fichier:ESP Charles III Order GC.svg|50px|Ordre de Charles III]]
| [[Grand-croix]] de l'[[ordre de Charles III d'Espagne|ordre de Charles III]]<ref name=":1" />
|}
; {{Prusse 1803}}
{|
|[[Fichier:Order of the Black Eagle - Ribbon bar.svg|50px|Ordre de l'Aigle noir]]
| Chevalier de l'[[ordre de l'Aigle noir]]<ref name=":2">{{Lien web|langue=FR|titre=Almanach royal... : présenté à Sa Majesté par Testu|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042215/f344.image|site=Gallica|date=1830|consulté le=2019-05-24}}</ref>
|}
; {{Empire russe}}
{|
|[[Fichier:OOSA.jpg|50px|Ordre de Saint-André]]
| Chevalier de l'[[ordre de Saint-André]]<ref name=":2" />
|-
|[[Fichier:RUS Order of Saint George 4th class ribbon 2000.svg|50px|Ordre de Saint-Georges]]
| [[Grand-croix]] de l'[[ordre impérial et militaire de Saint-Georges]]<ref name=":2" />
|}
; {{Royaume de Sardaigne 1816-1848}}
{|
|[[Fichier:Order of the Most Holy Annunciation BAR.svg|50px|Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade]]
| Chevalier de l'[[ordre suprême de la Très Sainte Annonciade]] (1824)<ref name=":3">{{Lien web|langue=FR|titre=Almanach royal... : présenté à Sa Majesté par Testu|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042215/f345.image|site=Gallica|date=1830|consulté le=2019-05-24}}</ref>
|}
; {{Royaume de Saxe}}
{|
|[[Fichier:Order of the Rautenkrone ribbon.png|50px|Ordre de la Couronne de Rue]]
| Chevalier de l'[[ordre de la Couronne de Saxe|ordre de la Couronne de Rue]]<ref name=":3" />
|}

=== Ascendance ===
{{Boîte déroulante/début|alignT=center|titre=Ascendance de Louis de France}}
<center>{{Ancêtres-compact6
|style=font-size: 90%; line-height: 110%;
|border=1
|boxstyle=padding-top: 0; padding-bottom: 0;
|boxstyle_1=background-color: #fcc;
|boxstyle_2=background-color: #fb9;
|boxstyle_3=background-color: #ffc;
|boxstyle_4=background-color: #bfc;
|boxstyle_5=background-color: #9fe;
|1= 1. Louis de France
|2= 2. {{noble|Charles X|de France}}
|3= 3. [[Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805)|Marie-Thérèse de Savoie]]
|4= 4. [[Louis de France (1729-1765)|Louis de France]]
|5= 5. [[Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767)|Marie-Josèphe de Saxe]]
|6= 6. {{noble|Victor-Amédée III de Sardaigne}}
|7= 7. [[Marie-Antoinette d'Espagne]]
|8= 8. {{noble|Louis XV|de France}}
|9= 9. [[Marie Leszczynska]]
|10= 10. {{noble|Auguste III de Pologne}}
|11= 11. [[Marie-Josèphe d'Autriche]]
|12= 12. {{noble|Charles-Emmanuel III de Sardaigne}}
|13= 13. [[Polyxène de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg]]
|14= 14. {{noble|Philippe V (roi d'Espagne)|d’Espagne}}
|15= 15. [[Élisabeth Farnèse]]
|16= 16. [[Louis de France (1682-1712)|Louis de France]]
|17= 17. [[Marie-Adélaïde de Savoie]]
|18= 18. [[Stanislas Leszczynski]]
|19= 19. [[Catherine Opalinska]]
|20= 20. {{noble|Auguste II de Pologne}}
|21= 21. [[Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth]]
|22= 22. {{noble|Joseph Ier (empereur du Saint-Empire)|du Saint-Empire}}
|23= 23. [[Wilhelmine-Amélie de Brunswick-Lunebourg]]
|24= 24. {{noble|Victor-Amédée II|de Savoie}}
|25= 25. [[Anne-Marie d'Orléans]]
|26= 26. [[Ernest-Léopold de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg]]
|27= 27. [[Éléonore de Loewenstein-Wertheim]]
|28= 28. [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]]
|29= 29. [[Marie-Anne de Bavière (1660-1690)|Marie-Anne de Bavière]]
|30= 30. {{noble|Édouard II Farnèse}}
|31= 31. [[Dorothée-Sophie de Neubourg]]
|32= 32=28. [[Louis de France (1661-1711)|Louis de France]]
|33= 33=29. [[Marie-Anne de Bavière (1660-1690)|Marie-Anne de Bavière]]
|34= 34=24. {{noble|Victor-Amédée II|de Savoie}}
|35= 35=25. [[Anne-Marie d'Orléans]]
|36= 36. [[Rafał Leszczyński (1650-1703)|Rafał Leszczyński]]
|37= 37. [[Anna Leszczyńska]]
|38= 38. [[Jan Karol Opalinski]]
|39= 39. [[Sofia Anne Czarnkowska]]
|40= 40. {{noble|Jean-Georges III de Saxe}}
|41= 41. [[Anne-Sophie de Danemark]]
|42= 42. [[Christian-Ernest de Brandebourg-Bayreuth]]
|43= 43. [[Sophie-Louise de Wurtemberg]]
|44= 44. {{noble|Léopold Ier (empereur du Saint-Empire)|du Saint-Empire}}
|45= 45. [[Éléonore de Neubourg]]
|46= 46. [[Jean-Frédéric de Brunswick-Calenberg]]
|47= 47. [[Bénédicte-Henriette du Palatinat]]
|48= 48. {{noble|Charles-Emmanuel II de Savoie}}
|49= 49. [[Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie]]
|50= 50. [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe d’Orléans]]
|51= 51. [[Henriette d'Angleterre]]
|52= 52. [[Guillaume de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg]]
|53= 53. [[Marie-Anne de Loewenstein-Wertheim]]
|54= 54. [[Maximilien-Charles de Loewenstein-Wertheim-Rochefort]]
|55= 55. [[Marie-Polyxène Khuen de Lichtenberg]]
|56= 56. {{noble|Louis XIV|de France}}
|57= 57. [[Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683)|Marie-Thérèse d'Autriche]]
|58= 58. [[Ferdinand-Marie de Bavière (1636-1679)|Ferdinand-Marie de Bavière]]
|59= 59. [[Henriette-Adélaïde de Savoie]]
|60= 60. {{noble|Ranuce II Farnèse}}
|61= 61. [[Isabelle d'Este (1635-1666)|Isabelle d'Este]]
|62= 62. [[Philippe-Guillaume de Neubourg]]
|63= 63. [[Élisabeth-Amélie de Hesse-Darmstadt]]
}}</center>
{{Boîte déroulante/fin}}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=N|taille=30}}

=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Louis-Antoine, Duke of Angoulême}}

=== Articles connexes ===
* [[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792]]
* [[Légitimisme]]

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Blanche-Joséphine Le Bascle d'Argenteuil|Duchesse de Maillé]]|titre=Souvenirs des deux Restaurations|sous-titre=journal inédit présenté par Xavier de La Fournière|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Librairie Académique Perrin]]|année=1984|pages totales=435|isbn=2-262-00341-6|id=Maillé}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel Bernard|nom1=Cartron|titre=Louis XIX|sous-titre=roi sans couronne|lieu=Paris|éditeur=Communication & Tradition|année=1996|pages totales=362|isbn=2-911029-04-6|id=Cartron1996}}
* Michel-Bernard Cartron, ''{{noble-|Louis XIX}}, celui qui fut roi vingt minutes'', [[Via Romana]], 2010 {{ISBN|978-2-916727-72-1}}
* Michel-Bernard Cartron, ''Seul contre Napoléon : Les 100 jours du duc d'Angoulême'', Artena, 2008
* François de Coustin, ''{{noble-|Louis XIX}}, duc d'Angoulême'', [[Éditions Perrin|Perrin]], 2017 {{ISBN|978-2-262-07057-1}}

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}

{{Succession/Début|étatboîte=uncollapsed
 | genre = masculin
 | titre = Louis de France
}}
{{Succession/Ligne|couleur1=lightblue
  | couleur3 = lightblue
  | nom = [[Fichier:Coat of Arms of the Dauphin of France.svg|70px]]<br>[[Dauphin (titre)|Dauphin de France]]
  | avant = [[Louis XVII|Louis de France]]<br><small>1789 — 1793</small>
  | après = '''''Extinction officielle du titre'''''
  | période =<small>{{date-|16 septembre 1824}} — {{date-|6 novembre 1836}}</small>}}

{{Succession/Ligne|couleur1=|couleur2=|couleur3=
| avant = {{noble|Charles X}}<br><small>1830 — 1836</small>
| nom = [[Fichier:Grand Royal Coat of Arms of France.svg|50px]]<br>{{noble-|Louis XIX}}<br>[[Liste des prétendants au trône de France depuis 1792|Prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre]]
| période = <small>1836 — 1844</small>
| après = [[Henri d'Artois|{{noble-|Henri V}}]]<br><small>1844 — 1883</small>}}
{{Succession/Fin}}

{{Palette|Prétendants Bourbons au trône de France|Famille des prétendants légitimistes}}
{{Portail|Royaume de France|France au XIXe siècle|politique française|Militaire|Monarchie}}

[[Catégorie:Bourbons de France]]
[[Catégorie:Armée des émigrés]]
[[Catégorie:Prince de sang royal français]]
[[Catégorie:Dauphin de France]]
[[Catégorie:Amiral de France]]
[[Catégorie:Colonel général (France)]]
[[Catégorie:Membre de la famille royale (Restauration)]]
[[Catégorie:Pair de France (Restauration)]]
[[Catégorie:Prétendant légitimiste au trône de France|Louis 19]]
[[Catégorie:Chevalier de l'ordre espagnol de la Toison d'Or (XIXe siècle)]]
[[Catégorie:Chevalier de l'ordre de Saint-André]]
[[Catégorie:Ordre du Saint-Esprit]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de Saint-Georges de 1re classe]]
[[Catégorie:Seconde maison d'Artois]]
[[Catégorie:Naissance en août 1775]]
[[Catégorie:Naissance à Versailles]]
[[Catégorie:Décès en juin 1844]]
[[Catégorie:Décès à Goritz]]
[[Catégorie:Décès dans le comté princier de Goritz et Gradisca]]
[[Catégorie:Décès à 68 ans]]
[[Catégorie:Militaire français de l'expédition d'Espagne]]
[[Catégorie:Monarque de France du XIXe siècle]]