Voir la source de Parc Belmont (Montréal)

{{Homonyme|parc Belmont}}
{{Infobox Parc de loisirs
| nom               = Parc Belmont
| photo             = News. Monitor Day BAnQ P48S1P16831.jpg
| taille photo      = 280
| légende           = Un groupe d'enfants posant devant l'entrée du parc Belmont en 1948.
| date ouverture    = {{date|9 juin 1923|dans les parcs de loisirs}}
| fermeture         = {{date|13 octobre 1983|dans les parcs de loisirs}}
| superficie        =
| pays              = Canada
| subdivision       = [[Québec]]
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| propriétaire      = 
| type              = [[Parc d'attractions]]
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| géolocalisation   = Montréal/Québec
}}

Le '''parc Belmont''' est un [[parc d'attractions]] ayant opéré de [[1923 dans les parcs de loisirs|1923]] à [[1983 dans les parcs de loisirs|1983]] dans [[Cartierville]], un quartier du nord de [[Montréal]], au Canada. Situé sur la rive de la [[rivière des Prairies]], juste à côté du [[pont Lachapelle]] qui l'enjambe pour relier Montréal à [[Laval (Québec)|Laval]], ce lieu de divertissement fut un lieu-culte de Montréal. De nos jours, le parc Belmont peut également désigner un petit parc aménagé approximativement au même endroit.

== Historique ==
[[Fichier:Amusement Park. The Caricole at Belmont Park. Monitor Kiddies Day BAnQ P48S1P06201.jpg|vignette|left|Manèges en marche au parc Belmont, 1941]]
[[Fichier:Night Scenes. Belmont Park BAnQ P48S1P04132.jpg|vignette|gauche|Paysage nocturne du parc en 1939]]
[[Fichier:Feature. Belmont Park BAnQ P48S1P09132.jpg|vignette|Le ''{{lien |trad = Loop-O-Plane|lang = en|fr = Loop-O-Plane|texte= Loop-O-Plane}}'' du parc Belmont en 1943.]]

Le parc Belmont est inauguré à Cartierville, un arrondissement de Montréal, en 1923<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Hervé|nom1=Gagnon|titre=Proulx, Steve, Les saisons du Parc Belmont, 1923-1983 (Montréal, Libre Expression, 2005), 186 p.|périodique=Revue d'histoire de l'Am&#233;rique fran&#231;aise|volume=59|numéro=3|date=2006|issn=0035-2357|issn2=1492-1383|doi=https://doi.org/10.7202/013100ar|lire en ligne=http://www.erudit.org/fr/revues/haf/2006-v59-n3-haf1212/013100ar/|consulté le=2019-01-29|pages=387–387}}</ref>. Au début, simple parc champêtre situé aux abords de la [[rivière des Prairies]], le parc Belmont est visité, durant la saison estivale, par les citadins en quête d'air frais et de verdure. À cette époque, Cartierville est relativement peu développé et s'y rendre en [[tramway]] constitue une évasion à la [[campagne]] pour ceux qui habitent la [[ville]]. 

À compter du [[krach]] des [[années 1930]], le parc Belmont se développe peu à peu pour devenir un parc d'attractions moderne. Sa trentaine de [[Manège (attraction)|manèges]], dont les majestueuses [[montagnes russes]] à charpente de [[montagnes russes en bois|bois]] {{incise|le ''Cyclone''}}, la ''maison hantée'', la ''[[Wild Mouse|Souris folle]]'' et le ''[[Tapis volant (attraction)|Tapis magique]]'', font la joie de plus d'une génération d'enfants.

Outre ses manèges, le parc Belmont présente aussi des [[spectacle vivant|spectacle]]s gratuits de casse-cou ou de haute voltige et accueille plus d'un ''sideshow'', ces tentes où le visiteur peut jeter un œil curieux aux phénomènes humains ([[Nanisme|nains]], femmes à [[barbe]]) ou aux artistes de l'extrême ([[avaleur de sabre|avaleurs de sabre]], cracheurs de [[feu]]).

On y retrouve aussi une salle de danse, des restaurants, un grand terrain de pique-nique et un grand terrain de jeu. [[File:Amusement Park. The Thriller BAnQ P48S1P01097.jpg|thumb|right|Le ''Cyclone'', 1937]]

À la fin des années 1960, on y retrouve aussi un bingo animé par Paul-André L'abbé (1931-2009) connu comme Monsieur Bingo.

Le parc Belmont connaît ses plus belles années entre [[1937]] et [[1967]]. En [[1937 dans les parcs de loisirs|1937]], la fermeture du [[parc Dominion]] {{incise|l'autre parc d'attractions en importance à Montréal}} laisse toute la place au parc Belmont, qui devient ainsi l'unique lieu du genre dans la région montréalaise. En [[1967 dans les parcs de loisirs|1967]] cependant, l'ouverture du parc thématique [[La Ronde (Québec)|La Ronde]], construit dans le cadre de l'[[Expo 67|Exposition universelle de Montréal]], sur l'[[Île Sainte-Hélène (Canada)|île Sainte-Hélène]], amorce le déclin du parc Belmont.

Au cours des dernières années de son existence, le parc Belmont connaît plusieurs revers de fortune. En [[1979 dans les parcs de loisirs|1979]], un grave accident de manèges et une descente de [[Police (institution)|police]], qui soupçonne le parc d'opérer des jeux d'adresse illégaux, forcent l'administration à fermer le parc quelques jours avant la fin de la saison. Cette incursion policière est possiblement motivé par le désir de la direction de l'Hôtel de Ville de Montréal de nuire au parc Belmont, une entreprise privée, dont la renommée affecte la rentabilité de [[La Ronde (Québec)|La Ronde]], alors propriété de la Ville de Montréal<ref>[http://cec.chebucto.org/ClosPark/Belmont.html Closed Canadian Parks]</ref>.

Au début des années 1980, le parc Belmont est vendu à la société Parc-Belmont-Montréal<ref name=":1" />. Les nouveaux propriétaires font alors moderniser le parc d'attractions, instaurent un nouveau système de billetterie et prolongent les heures d'ouvertures<ref name=":1">{{Article|langue=|auteur1=Georges Lamon|titre=La Presse|périodique=La Presse|date=4 février 1981|issn=|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2293847|pages=E3}}</ref>. Grâce aux billets populaires, dont le coût varie entre 2.50 et 6.00 [[Dollar canadien|dollars]], les visiteurs ont accès à tous les manèges, à quelques exceptions près pour certains spectacles<ref name=":2">{{Article|langue=|auteur1=Georges Lamon|titre=Le Parc Belmont veut demeurer à la page, projet d'investissement de $5 millions en trois ans|périodique=La Presse|date=17 juin 1981|issn=|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2294708|pages=E1}}</ref>. Avant l'instauration de ce système, les visiteurs devaient à la fois débourser pour entrer au parc Belmont et pour accéder à chacun des manèges<ref name=":2" />.

=== Fermeture du parc Belmont ===
À la fin de la saison [[1983 dans les parcs de loisirs|1983]], après un changement de propriétaire et une « cure de rajeunissement », représentant des investissements de près de 5 millions de dollars<ref name=":2" /> et qui obtient un certain succès, le parc Belmont ferme définitivement ses portes. Durant ses soixante années d'activité, le parc Belmont aura accueilli plus de 25 millions de visiteurs<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=Douces réminiscences au Parc Belmont|périodique=Le devoir|date=31 août 2009|issn=|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2815979|pages=A3}}</ref>. La fermeture est principalement due à l'augmentation des taxes et à la baisse considérable de la fréquentation qui durait depuis le début des années 1980<ref name=":0">{{Article|langue=|auteur1=Georges Lamon|titre=Le parc Belmont cède la place à un projet commercial et résidentiel|périodique=La Presse|date=14 octobre 1983|issn=|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2290509|pages=A3}}</ref>. Les quatre propriétaires prennent alors la décision de remplacer le parc d'attractions par un projet résidentiel, la ''Place Belmont''<ref name=":0" />. 

Actuellement, sur le site du parc Belmont, on trouve des [[condominium]]s. Un petit espace vert, baptisé parc Belmont, a été aménagé devant ce projet domiciliaire sur la rive de la [[rivière des Prairies]]. On y retrouve une sculpture commémorative, ''L'attente'', de Guillaume Lachapelle (2008), œuvre consistant en une structure rectangulaire en aluminium abritant à sa base une [[auto-tamponneuse]], et supportant une corniche constituée de montagnes russes parcourues par deux chariots en bronze représentant des immeubles d'habitation<ref>https://pratiquesactuelles.wordpress.com/2009/11/12/lattente-de-guillaume-lachapelle-par-elise-provencher/|L'attente de Guillaume Lachapelle par Élise Provencher.</ref>.

== Administration ==

Le {{date|18 mai 1923|au Québec}}, la ''Belmont Park Company'', une [[entreprise]] qui a pour fonction de gérer le parc d'attractions, est fondée par quatre hommes d’affaires de la région montréalaise:
* Louis-Philippe Godin (52 ans, président)
* Léon Couture (51 ans, secrétaire-trésorier)
* Edgar Méthot (30 ans, directeur)
* Ernest Gaudreau (50 ans, directeur). 

Le {{Date|7 décembre 1932}}, une nouvelle équipe de direction prend la barre du Parc Belmont<ref>{{Article|langue=|auteur1=Paul Cauchon|titre=Au Parc Belmont|périodique=Le Devoir|date=1 octobre 2005|issn=|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2816575|pages=F9}}</ref>: 
* Louis-Marcel Lymburner devient le nouveau président du parc.
* Charles-Émile Trudeau, entrepreneur bien connu et père de l'ancien [[premier ministre du Canada]] [[Pierre Elliott Trudeau]], occupe pendant quelques années le poste de premier vice-président.
* Roméo Gauvreau devient le deuxième vice-président.
* Conrad Joron et Hector H. Racine occupent tous deux un poste de direction au sein de la Belmont Park Company.

En 1934, un américain du nom de Rex D. Billings qui avait beaucoup d’expérience dans les parcs d’attractions fit son entrée de jeu au parc Belmont comme gérant intérimaire. Monsieur Billings avait marqué l’évolution des parcs américains, ainsi que de son entourage. À compter de 1935, Monsieur Lymburner, le président du parc, lui accorda son plein appui en lui donnant carte blanche au niveau décisionnel en échange d'un engagement permanent. Monsieur Billings révolutionna l’industrie des parcs d’attractions, moulant le parc Belmont sur les modèles américains qu'il avait contribué à développer. Il conserva son poste jusqu'en 1959. À compter de son départ, c'est Roméo Gauvreau qui assuma la responsabilité de gérer le parc<ref>Les minutes du conseil d'administration de la Belmont Park Company.</ref>.

Après la mort de Louis-Marcel Lymburner, Roméo Gauvreau prend la relève en tant que président jusqu'à son décès en [[1967]]. Son fils, le major Jacques Gauvreau, lui succède alors jusqu'en [[1979]]. Jusqu'en [[1983]], c'est une équipe d'hommes d'affaires, avec Paul Pappas à sa tête, qui gère le parc Belmont.

== Service de police du parc Belmont ==

La ''Belmont Park Company'', jouissant d'un privilège prescrit en vertu de la loi de la police du Québec, formait, entraînait et équipait ses propres policiers, dûment assermentés. On aménageait le poste de police du parc, incluant quelques cellules de détention, à l’arrière, près du bureau de l’administration. Le poste de police servait également de poste de premiers secours.

Suivant la doctrine d'épuration du Midway instauré au parc Idora par monsieur Rex D. Billings (connu alors comme le Maitre du Midway), et devenu la norme depuis dans l'industrie, le parc Belmont emboîte le pas en chassant l'élément de malhonnêteté du Midway, car pour Billings, le parc Belmont était avant tout un parc familial. Le service de police du parc Belmont est devenu instrumental dans l'exercice d'épuration du Midway, ainsi que tous les volets du maintien de l'ordre au parc Belmont.
[[Fichier:Amusement Parks. Four Queens, Belmont Park BAnQ P48S1P01077.jpg|alt=Spectacle de trapézistes au parc Belmont|vignette|Spectacle de trapézistes au parc Belmont, 1937.]]
Composé d'un chef, d'un adjoint, 2 membres de la Sureté (en civil), et d'une dizaine de constables, le service de police du parc Belmont est devenu un élément de dissuasion efficace, avec un délai minimal d'intervention rapide. Les constables étaient, en raison de leur proximité de tout évènement pouvant se produire, les premiers répondants désignés, tout en étant les ambassadeurs de facto auprès des visiteurs. Le service de police du parc Belmont fut dissout avec la fermeture définitive du parc en {{date-|octobre 1983}}. 

==Média==
En [[1957]], le parc Belmont sert de décor au film ''Pierrot à Montréal'' de l'[[Office national du film du Canada]], dans lequel on retrouve le [[mime]] [[Guy Hoffman]] interprétant le [[personnage type]] [[Pierrot (commedia dell'arte)|Pierrot]]<ref name=Ginsburg>{{lien web|nom=Ginsburg|prénom=Donald|titre=Pierrot in Montreal|url=http://www.nfb.ca/film/Pierrot_in_Montreal/|série=Documentary film|périodique=National Film Board of Canada|consulté le=13 décembre 2011}}</ref>.

En [[1972]], le parc Belmont est l'objet du documentaire ''À mort'' de [[Pierre Falardeau]]. 

La chanteuse [[Diane Dufresne]] a une chanson qui parle du parc Belmont sorti en [[1979 en musique|1979]]. 

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
*[[Parc Sohmer]]
* [[Jardin Guilbault]]
{{Autres projets|commons=Category:Belmont Park (Montreal)}}

=== Liens externes ===
*[https://www.facebook.com/groups/1734763293484437/?ref=share] [https://www.facebook.com/groups/1734763293484437/?ref=share parc Belmont, un beau projet qui nous a glissé entre les doigts - Di Iorio] 
* [https://www.amazon.ca/saisons-Parc-Belmont-1923-1983/dp/2764801874 Les saisons du Parc Belmont, de Steve Proulx, éditions Libre Expression, 2005]
* {{en}} [http://cec.chebucto.org/ClosPark/Belmont.html Page spéciale du site des Parcs Canadiens fermés]
* {{en}} [http://www.openfile.ca/montreal/montreal/slideshow/whats-real-story-behind-closure-belmont-park What's the real story behind the closure of Belmont Park? ]
* {{en}} [http://www.canada.com/montrealgazette/news/saturdayextra/story.html?id=d625a50a-337b-459e-bb13-9d23afc20711 Remembering Belmont park ]
* [http://www.ahuntsic-cartierville.ca/nos-articles/le-parc-belmont Le parc Belmont et son histoire - Arrondissement Ahuntsic-Cartierville]

{{Portail|Parcs de loisirs|Montréal}}

[[Catégorie:Histoire de Montréal]]
[[Catégorie:Parc de loisirs au Québec]]
[[Catégorie:Parc de loisirs disparu]]
[[Catégorie:Ahuntsic-Cartierville]]