Voir la source de Refuznik (URSS)

{{Unicode}}
{{Voir homonymes|Refuznik}}
[[Fichier:Joseph schneider1960.jpg|vignette|Joseph Schneider (1927-2006), [[rescapé de la Shoah]], vétéran de l'[[Armée rouge]], photographe du monde [[Histoire des Juifs en Lettonie|juif de Lettonie]], refuznik « prisonnier de Zion » dans un [[goulag]] en [[Mordovie]] où il est exilé de 1957 à 1961, après avoir déposé 16 demandes rejetées d'immigration, enseigné le [[judaïsme]], soutenu le [[sionisme]], avoir formé des Juifs à l'[[Défense personnelle|autodéfense]], avoir été persécuté et torturé<ref name=":0">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Yaakov |nom=Schwartz |titre=Family of refusenik puts on display the world’s only photos of Soviet gulag life |url=https://www.timesofisrael.com/family-of-refusenik-puts-on-display-worlds-only-photos-of-soviet-gulag-life/ |site=www.timesofisrael.com |consulté le=2021-11-01}}</ref>, 1960.]]
'''Refuznik''' (hébreu : {{lang|he|dir=rtl|texte=מסורבים}}, ''{{lang|he-Latn|me-su-rav-im}}''), ou '''{{lang|ru-Latn|otkaznik}}''' (russe : « {{lang|ru|отказник}} », de « {{lang|ru|отказ}} », refus, rejet), était le terme officieux désignant les personnes à qui le [[Visa (document)|visa]] d'[[émigration]] était refusé par les autorités de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], principalement (mais pas uniquement) des [[Juifs d'URSS|Juifs soviétiques]]<ref>{{Ouvrage|lang=en |nom1=Azbelʹ, M. I︠A︡. (Mark I︠A︡kovlevich) |titre=Refusenik, trapped in the Soviet Union |éditeur=Houghton Mifflin |année=1981 |isbn=0-395-30226-9 |isbn2=978-0-395-30226-2 |oclc=6735540 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/6735540 |consulté le=2020-06-12}}.</ref>.

Le terme « refuznik » est entré dans la langue pour désigner une personne qui refuse de faire quelque chose, notamment en signe de protestation.

== Pratique ==
{{voir aussi|Émigration depuis le bloc de l'Est}}
=== Période ===
Dans les [[années 1960]], un coup de frein est donné face au nombre croissant de [[Histoire des Juifs en URSS|Juifs soviétiques]] qui demandent des [[Visa (document)|visas]] pour quitter l'Union soviétique, en particulier dans la période qui suit la [[guerre des Six Jours]] de [[1967]] où ces demandes de visas se multiplient<ref name=":0" />. Certains refuzniks doivent alors languir des années voire des décennies pour l'obtention de leur visa.

Durant le temps de la [[Guerre froide]], de fortes condamnations internationales amènent les autorités soviétiques à augmenter considérablement le quota d'émigration. Dans les [[années 1960]] à [[1970]], {{quoi|{{nombre|4&000|personnes}}}} émigrent (légalement) d'URSS. Au cours de la [[Années 1970|décennie suivante]], {{nombre|347100|personnes}} reçoivent un visa pour quitter l'URSS, dont {{nombre|245951}} sont des Juifs, puis le nombre retombe à partir de [[1980]].

Dans les {{lnobr|années 1980}}, la politique de {{lang|ru-Latn|[[glasnost]]}} et de {{lang|ru-Latn|[[perestroïka]]}} de l'URSS, de même que le désir d'améliorer les relations avec l'Occident, donnent lieu à des changements importants où la plupart des refuzniks sont alors autorisés à émigrer<ref name=":1">{{Lien web |langue=en-US |auteur=MASHA HAMILTON |titre=Would-Be Soviet Emigres Say 'Noise Will Get Us Out' : Don't Forget Us, Fasting Women Refuseniks Plead |url=https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1989-03-10-mn-1226-story.html |site=Los Angeles Times |date=1989-03-10 |consulté le=2021-11-01}}</ref>. Au tout début des [[années 1990]], la [[Dislocation de l'URSS|dislocation de l'Union soviétique]] leur laisse la liberté d'émigrer en masse. La majorité d'entre eux se rendent aux [[États-Unis]] ou en [[Israël]] pour effectuer ''leur [[Alya|alyah]]''.

=== Personnes concernées ===
Les refuzniks concernent principalement les [[Juifs]] soviétiques mais englobent des catégories plus larges de personnes et d'autres ethnies telles que :

* des [[Allemands de la Volga]] tentant de partir pour l'[[Allemagne]] ;
* des [[Arméniens]] qui ayant cru trouver en [[Arménie soviétique]] un foyer national voulaient retourner vivre librement en [[Diaspora arménienne|diaspora]] ;
* des [[Pontiques#en russie ukraine bolc-est|Grecs]] expulsés de force de [[Crimée]] et d'autres terres du sud vers la [[Sibérie]] par [[Joseph Staline|Staline]] ;
* d'autres membres de groupes religieux persécutés en URSS, tels que l'[[Église grecque-catholique ukrainienne|Église gréco-catholique ukrainienne]], des [[catholiques romains]], des [[Baptisme|baptistes]] et d'autres groupes [[Protestantisme|protestants]] ou [[Chrétiens évangéliques|évangéliques]], des [[Mennonisme|mennonites]] russes ou des [[témoins de Jéhovah]] .

== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire des Juifs en URSS|Antisémitisme en URSS}}
[[Fichier:"Let_my_people_go!"_(5611680914).jpg|vignette|Peinture illustrant la volonté d'exil des Juifs soviétiques vers Israël (1973) : ''Let my people go !''.]]
Des Juifs soviétiques qui réclamaient des visas d'émigration pour quitter l'Union soviétique, certains furent autorisés à partir mais beaucoup essuyèrent des refus, soit instantanément, soit par le biais d'une attente interminable de traitement de leur dossier par l'[[Département des visas et de l'enregistrement|{{abréviation discrète|OVIR|Otdel Viz i Registratsii|ru-Latn}}]], le département du [[Ministère de l'Intérieur (Russie)|ministère de l'Intérieur]] responsable de la délivrance des visas de sortie. Dans de nombreux cas, l'excuse donnée pour un refus était que la personne avait eu accès à un moment ou à un autre de sa carrière à une information vitale pour la [[sécurité nationale]] de l'Union soviétique et qu'elle ne pouvait donc pas pour le moment être autorisée à quitter le pays.

Pendant la [[Guerre froide]], les Juifs soviétiques sont confrontés à un [[antisémitisme]] systématique et institutionnel ; certains secteurs du gouvernement leur sont presque entièrement interdits<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Willem Adriaan|nom1=Veenhoven|prénom2=Winifred Crum|nom2=Ewing|prénom3=Stichting Plurale|nom3=Samenlevingen|titre=Case Studies on Human Rights and Fundamental Freedoms: A World Survey|éditeur=Nijhoff|date=1975|isbn=978-90-247-1780-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wh3ZUWExDEcC&pg=PA75&dq=discrimination+against+jews+in+the+soviet+union&lr=&as_brr=0&ei=ExhmSKKKKojaigGN0o2DBg&sig=ACfU3U3CeopB_JYJ4_giVF1frwjM7obTBg|consulté le=2021-11-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Benjamin|nom1=Pinkus|titre=The Jews of the Soviet Union : the history of a national minority|passage=229-230|éditeur=Cambridge University Press|date=1988|isbn=0-521-34078-0|isbn2=978-0-521-34078-6|isbn3=0-521-38926-7|oclc=15592472|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/15592472|consulté le=2021-11-01}}</ref> . Ils étaient considérés comme un risque au niveau sécuritaire ou comme des traîtres potentiels. Certains étaient arrêtés, ou punis par d'autres voies, pour avoir osé exprimer le désir de quitter le pays pour l'Ouest, ce qui était ''{{lang|la|ipso facto}}'' considéré comme une confirmation des soupçons quant à leur manque de [[loyauté]]. Pour introduire une demande de visa, la famille entière était obligée d'abandonner son emploi, ce qui rendait ses membres susceptibles d'être inculpés de « {{lien|lang=en|trad=Parasitism (social offense)|fr=parasitisme social}} », une infraction pénale.

L'un des fondateurs en [[1976]] du mouvement refuznik, et son porte-parole, était [[Natan Sharansky]]. Masha Slepak (née Mariya Rashkovskaya) et son époux {{Lien|langue=en|fr=Vladimir Slepak}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Prisoners of Zion. 1978 |url=https://www.angelfire.com/sc3/soviet_jews_exodus/English/POZ_s/POZ-78.shtml |site=www.angelfire.com |consulté le=2021-11-01}}</ref> sont également des figures importantes de la résistance des Refuzniks en URSS et ils ont attendu 17 ans leurs visas, tout en combattant<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Colin Shindler |titre=Rare courage of a Soviet refusnik |url=https://www.thejc.com/news/features/rare-courage-of-a-soviet-refusnik-1.444400 |site=www.thejc.com |consulté le=2021-11-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=David |nom1=Bezmozgis |titre=Refusenik |périodique=The New York Times |date=2004-12-26 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2004/12/26/magazine/refusenik.html |consulté le=2021-11-01 }}</ref>{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Maxim D.|nom1=Shrayer|titre=Leaving Russia: A Jewish Story|éditeur=Syracuse University Press|date=2013-12-03|isbn=978-0-8156-5243-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ZIOiAgAAQBAJ&pg=PA143&lpg=PA143&dq=Mashka+refusenik&source=bl&ots=nvGTUE7C-9&sig=ACfU3U2Xwut8OyEnTfDAJdP1VWdIy68Tqw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiatoaW5vfzAhUKExQKHb2jDSQ4ChDoAXoECCIQAw#v=onepage&q=Mashka%20refusenik&f=false|consulté le=2021-11-01}}</ref>.

Dès qu'un Soviétique demandait à quitter la Russie, il était licencié et parce que le gouvernement était le seul employeur dans la société communiste, il lui devenait impossible de trouver un autre travail. « De nombreux Juifs à travers le monde ont envoyé de l'argent aux refusniks, dont un pourcentage important a été confisqué par le gouvernement »<ref name=":3">{{Lien web |titre=Refusniks |url=https://www.jewishvirtuallibrary.org/refusniks |site=www.jewishvirtuallibrary.org |consulté le=2021-11-01}}</ref>. « Bien que de nombreux refusniks aient été très instruits, ils devaient souvent accepter n'importe quel travail qui leur était proposé (par exemple, nettoyer les rues la nuit) pour éviter d'être arrêtés comme « [[Parasitisme (droit)|parasites]] » (une classification soviétique)<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Московская Хельсинкская Группа |url=https://web.archive.org/web/20150502043018/http://www.mhg.ru/history/14DA65B |site=web.archive.org |date=2015-05-02 |consulté le=2021-11-01}}</ref>. Des Juifs pouvaient être licenciés de leur travail lorsqu'ils demandaient à vivre en Israël, puis harcelés constamment, leur logement perquisitionné, soumis à de longs interrogatoires ou condamnés pour ne pas avoir travaillé et exilés en [[Sibérie]]<ref name=":3" />. La demande de [[visa de sortie]] était une étape enregistrée par le [[KGB]], de sorte que les perspectives de carrière future, toujours incertaines pour les Juifs soviétiques, pouvaient être compromises<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Thomas|nom1=Crump|titre=Brezhnev and the decline of the Soviet Union|passage=153|date=2013|isbn=978-1-134-66915-8|isbn2=1-134-66915-1|isbn3=978-1-315-88378-6|oclc=863157340|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/863157340|consulté le=2021-11-01}}</ref>.

Une autre ruse soviétique consistait à accorder un visa d'émigration à un Juif soviétique marié avec enfants mais pas à sa famille<ref name=":3" />. Ceux qui étaient autorisés à émigrer devaient payer une taxe proportionnelle à leur niveau d'études, généralement élevé parmi les Juifs.
[[Fichier:Edward N. Trifonov, refuseniks and Andrei Sakharov.jpg|vignette|Des refuzniks dont Edward N. Trifonov, et [[Andrei Sakharov]], avant 1976.]]
Aussi bien les [[juifs ultra-orthodoxes]] souhaitaient émigrer pour des raisons religieuses que des Juifs relativement [[Laïc|laïcs]] désirant échapper à l'[[Antisémitisme en URSS|antisémitisme]] latent suscité par les autorités soviétiques. De même, d'autres catégories de personnes [[Non-juif|non-juives]], appartenant à d'autres Églises, désiraient (en vain) quitter l'URSS pour échapper aux [[Persécutions religieuses|persécutions]] ou pour chercher une vie meilleure.
[[Fichier:Mashka meeting in Moscow.jpg|vignette|Membres de la Mashka : Leonid Stonov, Valery Engel, Yuli Kosharovsky, Alexander Smukler, Roman Spektor, Michael Chlenov, Benny Lidsky, Yuri Semenovsky, à Moscou, 1989.]]
Les refuzniks bénéficièrent d'un soutien international de la part de citoyens de [[pays occidentaux]] dans le cadre de la [[Guerre froide]] : par exemple en France, avec la création en {{date|octobre 1971}} du comité de soutien des juifs d'{{abréviation discrète|URSS|Union des républiques socialistes soviétiques}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Henri Hochner |titre=Histoire du Comité de soutien des juifs d'{{abréviation discrète|URSS|Union des républiques socialistes soviétiques}} |url=http://judaisme.sdv.fr/histoire/urss/urss.htm |date= }}.</ref>, et aux États-Unis dans les {{lnobr|années 1960}} à [[Années 1980|1980]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Pauline |nom1=Peretz |titre=La mobilisation politique locale aux États-Unis dans les {{nobr|années 1960}}. L'exemple de l'aide à l'émigration des Juifs soviétiques |périodique=Matériaux pour l’histoire de notre temps |volume={{N°|87}} |numéro=3 |année=2007 |issn=0769-3206 |issn2=1952-4226 |doi=10.3917/mate.087.0070 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-materiaux-pour-l-histoire-de-notre-temps-2007-3-page-70.htm?ref=doi |consulté le=2020-06-12 |pages=70 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=A Hanukkah Letter From Moscow {{!}} THE REFUSENIK PROJECT |url=https://www.refusenikproject.org/lesson_plans/hanukkah-letter |date=Jun 19, 2018 |consulté le=2021-11-01}}</ref>. Les organisations juives concentraient d'énormes efforts sur la sécurisation de l'émigration des refuzniks. Il était devenu courant pour les communautés juives et les écoles juives à travers les États-Unis et l'Europe d'« adopter » des familles refuzniks, souvent en leur écrivant et en leur téléphonant. Lors de nombreuses célébrations de [[Bar-mitzvah|Bar]] et de [[Bat-mitsvah|Bat Mitzvah]], un jeune [[Histoire des Juifs aux États-Unis|juif américain]] « se jumelait » avec un enfant atteignant l'âge de la Bar ou de la Bat Mitzvah en Russie<ref name=":3" />.

Dans les années 1980, le petit groupe secret russe Mashka composé de huit personnes est créé : il coordonne les efforts pour prendre soin des « prisonniers de Sion »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Remember and Save : Prisoners of Zion |url=https://www.angelfire.com/sc3/soviet_jews_exodus/English/POZ_s/POZ_En.shtml |site=www.angelfire.com |consulté le=2021-11-01}}</ref>{{,}}<ref name=":2" />, soutenir les familles des prisonniers et enseigner l'[[hébreu]]<ref>Jewish movement USSR, part 3, episode 35, voanews.com</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Christian|nom1=Peterson|titre=Globalizing Human Rights: Private Citizens, the Soviet Union, and the West|éditeur=Routledge|date=2012-03-12|isbn=978-1-136-64694-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ih2pAgAAQBAJ&pg=PA102&lpg=PA102&dq=voanews.com+refusenik&source=bl&ots=BPqDyj9Vo3&sig=ACfU3U18qEuFmE9yh8GpBTIaWrXFsEVlPw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwii0sbq1vfzAhWj2uAKHdT0DiQQ6AF6BAgREAM#v=onepage&q=voanews.com%20refusenik&f=false|consulté le=2021-11-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel=Subcommitee on Space Science and Application|titre=Visit to Sweden and the Soviet Union: Report|passage=49|lieu=Floride|éditeur=U.S. Government Printing Office|date=1986|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=uC9W_ADQEY4C&pg=PA49&lpg=PA49&dq=voanews.com+refusenik&source=bl&ots=rG7p6GYUfP&sig=ACfU3U2EtyQBFsnC21L7P1dsFeGSjTYR1w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwii0sbq1vfzAhWj2uAKHdT0DiQQ6AF6BAgTEAM#v=onepage&q=voanews.com%20refusenik&f=false|consulté le=2021-11-01}}</ref>.

Quand Iouri Andropov accède au pouvoir, il poursuit la lutte du [[KGB]] contre le [[sionisme]], les [[Histoire des Juifs en URSS|Juifs soviétiques]] et lesdits refuzniks auxquels il réserve souvent un traitement de « [[Dissidence|dissidents]] » avec [[déportation]] ou [[Internement psychiatrique|internement]], et contre la communauté [[Juifs|juive]] mondiale<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Ronen |nom1=Bergman |titre=The KGB's Middle East Files: The fight against Zionism and world Jewry |périodique=Ynetnews |date=2016-12-01 |lire en ligne=https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4886594,00.html |consulté le=2021-11-01 }}</ref>.
[[Fichier:Soviet Exit Visa Forever.jpg|gauche|vignette|Visa de sortie de l'URSS de type 2, délivré à ceux qui recevaient l'autorisation de quitter l'URSS de façon permanente en perdant leur citoyenneté soviétique. ]]
L'arrivée au pouvoir de [[Mikhaïl Gorbatchev]] en Union soviétique au milieu des {{lnobr|années 1980}} et sa politique de {{lang|ru-Latn|[[glasnost]]}} et de {{lang|ru-Latn|[[perestroïka]]}}, de même que le désir d'entretenir de meilleures relations avec l'Ouest, amenèrent des changements considérables<ref name=":1" />. La plupart des refuzniks sont alors autorisés à émigrer. Avec l'[[Dislocation de l'URSS|écroulement de l'Union soviétique]] à la fin de la décennie, le terme ''{{lang|ru-Latn|otkaznik}}'' passa au registre de l'histoire. Cependant, en mars 1989, une quarantaine de Juives soviétiques de plusieurs villes russes jeûnent pendant plusieurs jours pour attirer l'attention sur environ 80 000 refuzniks encore présents et les innombrables autres qui n'ont même pas postulé, craignant des répercussions<ref name=":1" />.

Un refuznik, Benjamin Bogomolny, est entré dans le ''[[Livre Guinness des records]]'' comme « le plus patient » pour avoir attendu vingt ans et demi pour obtenir l'autorisation de quitter la Russie (1966-1986 - de ses vingt à quarante ans)<ref name=":3" />.

Le calvaire des refuzniks a été l'un des thèmes de l'[[humour juif]] : une ''[[anekdot]]'' affirme que le joailler Max Leibovitch, oui, celui des jolies alliances dans la toute petite boutique, attendit pendant des décennies un visa d'émigration pour aller vivre auprès de sa famille à [[Jérusalem]]. L'URSS vacillant, enfin on le lui accorda. À l'[[Aéroport de Moscou-Cheremetievo|aéroport de Moscou]], les douaniers s'étonnèrent de trouver dans sa valise un petit buste de [[Lénine]] en bronze : -« C'est quoi, ça ? » Max : - « En voilà une façon de parler du fondateur de l'URSS ! J'emporte dans ma famille ce souvenir du pays grâce auquel j'ai pu faire des études, [[Einsatzgruppen|échapper aux nazis]] et avoir du travail ! ». Les douaniers le laissèrent passer. Il débarqua ensuite à l'[[Aéroport international de Tel Aviv-David Ben Gourion|aéroport de Tel-Aviv]] où les douaniers s'étonnèrent à nouveau : - « Lénine, ici ? pourquoi ? » Max : - « Il fera le cochonnet pour jouer aux boules, pour me rappeler les années de [[Goulag]] de mon pauvre père et la vie [[Antisémitisme en URSS|de chicanes et de privations que j'ai eue en URSS]] ! ». Les douaniers le laissèrent passer et il arriva dans sa famille où les petits enfants lui demandèrent : - « Qui c'est, ce monsieur ? » Max : - « Qui c'est ? aucune importance ! Ce qui compte, c'est '''ce''' que c'est : un kilo d'or pur recouvert de bronze ! »<ref>Viktor A. Pogadaev, ''The Origin and Classification of Russian Anecdotes as a Folklore Genre'', [[Université Chulalongkorn]], Bangkok 2009 et [[Université de Malaya]], [[Kuala-Lumpur]] 2012.</ref>.
[[Fichier:Allée Refuzniks - Paris VII (FR75) - 2021-08-07 - 2.jpg|vignette|Allée des Refuzniks à Paris.]]
Le terme « refuznik » a été remis à la mode en Israël une dizaine d'années plus tard pour désigner [[Refuznik (Israël)|des Israéliens refusant d'accomplir leur service militaire ou des soldats refusant de servir]] en [[Cisjordanie]].

Plusieurs voies publiques commémorent ces Refuzniks : à Paris où une [[allée des Refuzniks]] est inaugurée en 1986 pour honorer les refuzniks de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], à [[Créteil]] ainsi qu'à [[Sarcelles]].
{{clr}}

== Notes et références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* Andreï Soldatov et Irina Borogan, ''Exilés, émigrés et agents russes'', Gallimard, 2023.
{{...}}

{{Portail|judaïsme|URSS|Israël|droit|politique|XXe siècle}}

[[Catégorie:Histoire d'Israël]]
[[Catégorie:Histoire de l'Union soviétique]]
[[Catégorie:Antisémitisme en URSS]]
[[Catégorie:Bloc de l'Est]]