Voir la source de Thérésien Cadet

{{homonyme|Cadet}}
{{Infobox Biographie2  | œuvres principales =Flore des Mascareignes}}

[[Image:Amphithéâtre-Thérésien-Cadet.JPG|thumb|right|L'[[Amphithéâtre (éducation)|amphithéâtre]] Thérésien Cadet sur le [[campus]] du [[Le Moufia|Moufia]], à [[La Réunion]].]]

'''Thérésien Cadet''' est un [[botaniste]] [[La Réunion|réunion]]nais né le {{Date|21|juin|1937}} au [[Le Tévelave|Tévelave]] dans les [[Les Hauts (La Réunion)|Hauts]] de la commune des [[Les Avirons|Avirons]] et mort le {{Date|2|février|1987}}<ref>{{Lien web|url=https://www.reunionnaisdumonde.com/spip.php?article13381 |titre=Cadet Thérésien |auteur=Réunionnais du Monde |date= |année=2014 |mois=06 |site=www.reunionnaisdumonde.com |consulté le=02-06-2019 }}</ref>.

Il fut professeur de biologie végétale à l'[[université de La Réunion]], spécialiste et théoricien des formations végétales des îles [[Mascareignes]]. Il est l'un des auteurs principaux de la ''Flore des Mascareignes''.

== Biographie ==
Thérésien Cadet est issu d'une modeste famille de milieu rural. Élève brillant remarqué par ses professeurs, il quitte pour la première fois son île natale après son baccalauréat obtenu en biologie en [[1956]] et entre en classe préparatoire scientifique au [[lycée Chaptal]] de Paris<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Thérésien-Louis Cadet 1937-1987 |url=https://www.temoignages.re/chroniques/di-sak-na-pou-di/theresien-louis-cadet-1937-1987,24197 |site=Témoignages.RE - https://www.temoignages.re |date=2007-08-21 |consulté le=2023-05-23}}</ref>.

Il réussit le concours de l'[[institut de préparation aux enseignements de second degré]] et poursuit ses études à la [[Faculté des sciences de Paris|Faculté des sciences biologique de Paris]] en tant qu'élève-professeur. C'est au cours de ses études parisiennes qu'il se pique de passion pour la [[botanique]]. Il obtient en [[1961]] l'[[Agrégation de sciences de la vie - sciences de la Terre et de l'Univers|agrégation de sciences naturelles]] (9<sup>e</sup> de sa promotion)<ref>{{Ouvrage|prénom1=Serge|nom1=Chesne|prénom2=Claire|nom2=Micheneau|titre=Thérésien Cadet, botaniste et écologiste: le scientifique aux pieds nus|éditeur=Orphie|date=2007|isbn=978-2-87763-387-1|consulté le=2023-06-13}}</ref>.

De retour dans son île, il enseigne à l'[[École normale primaire|École normale]] et crée le Laboratoire de sciences naturelles, participant au démarrage de l'enseignement scientifique universitaire à La Réunion.

Par ailleurs, il se rend dans les îles de l'océan Indien ainsi qu'au Kenya pour mener des prospections botaniques comparatives. Mais surtout il parcourt inlassablement le terrain à La Réunion où il [[Herborisation|herborise]], collecte échantillons de plantes et témoignages, observe les différents milieux naturels et leur fonctionnement. Il entreprend ainsi de constituer à neuf un herbier auquel il contribue souvent seul et apporte personnellement plus de {{formatnum:7000}} échantillons, l'[[herbier universitaire de La Réunion]]<ref>{{Lien web|url=https://www.mnhn.fr/fr/collections/programmes-infrastructures/reseau-botanique-e-recolnat/reu-herbier-universitaire-reunion |titre=REU Herbier universitaire de la Réunion |auteur=Muséum national d'histoire naturelle |lien auteur=Muséum national d'histoire naturelle  |date= |site=www.mnhn.fr |consulté le=02-06-2019 }}</ref>.

En [[1963]], il assure l'intérim du conservateur du [[Muséum d'histoire naturelle de La Réunion]]<ref name=":0" />. En [[1966]], il rejoint le tout nouveau Centre d'enseignement supérieur scientifique de La Réunion où il crée le laboratoire de biologie végétale.

Il entretient des correspondances et communique des échantillons à de nombreux correspondants scientifiques dont notamment les [[Jardins botaniques royaux de Kew]] et le [[Muséum national d'histoire naturelle|Muséum national d'histoire naturelle de Paris]]. Avec le soutien de ces derniers et avec celui de l'[[Institut de recherche pour le développement|ORSTOM]] et d'un institut d'agronomie mauricien, il débute la rédaction de la vaste œuvre collective de la ''Flore des Mascareignes'', appelée à combler une longue attente car le précédent ouvrage de référence, la ''Flore de l’île de La Réunion'' de [[Eugène Jacob de Cordemoy|Cordemoy]], avait été publié près de quatre-vingts ans plus tôt.

En 1969, il consacre une partie de ses recherches aux végétaux de France autochtones ou introduits dans les hauts de La Réunion, avec pour terrain de recherche le cirque de Cilaos. Ce dernier offre un climat tempéré, en comparaison avec le littoral de l'île<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Thérésien|nom1=Cadet|titre=Plantes de France dans une île tropicale : l’Ile de la Réunion|périodique=Monde des Plantes|numéro=365|date=1969|lire en ligne=https://hal.univ-reunion.fr/hal-04022534|consulté le=2023-05-23|pages=12}}</ref>.

Parallèlement, la préparation de sa thèse ''La végétation de l'île de La Réunion'' l'amène à une réflexion plus axée sur l'[[écologie]] et la [[phytosociologie]]. Il s'attache en particulier à décrire les différents habitats naturels de l'île de La Réunion, à comprendre leur fonctionnement et à resituer les dynamiques de la végétation dans le contexte d'une île géologiquement jeune et isolée, souvent remaniée par les phénomènes de volcanisme et d'érosion et soumise à une grande variété de micro-climats<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Thérésien|nom1=Cadet|titre=Plantes de France dans une île tropicale : l’Ile de la Réunion|périodique=Monde des Plantes|numéro=365|date=1969|lire en ligne=https://hal.univ-reunion.fr/hal-04022534|consulté le=2023-05-16|pages=12}}</ref>. Il délimite et nomme les grandes unités de végétation qui demeurent aujourd'hui les références fondatrices de l'écologie réunionnaise. Sa thèse est soutenue en 1977 et publiée en 1980<ref>"La végétation de l'île de La Réunion" étude phytoécologique et phytosociologique, 1977, Doctorat ès Sciences. Aix-Marseille III, Aix-en-Provence, rééditée par l'imprimerie Cazal, Saint-Denis-de-La Réunion, 1980 </ref>.

Tout en poursuivant ses travaux d'enseignement, d'[[herborisation]] et de rédaction, il s'engage plus avant dans la vie locale et la sensibilisation à la protection de l'environnement. Il publie quelques ouvrages de vulgarisation botanique, apporte son expertise à de nombreux organismes ([[Conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement|CAUE]], [[Office national des forêts|ONF]], [[Conseil économique et social régional]], etc.), participe (avec [[Yves Gomy]], Harry Gruchet, Auguste et Christian de Villèle et Paul Nougier) à la fondation de la [[Société réunionnaise pour l'étude et la protection de la nature]] (SREPEN)<ref>Info-Nature, île de La Réunion (octobre 2009): numéro spécial hors série sur la Roche Écrite.</ref>. Toujours soucieux de la place et de l'épanouissement de l'homme, conscient de la nécessité des compromis dans l'utilisation des territoires, il n'en défend pas moins avec beaucoup de conviction et d'obstination la préservation des forêts naturelles, soutenant la création de réserves, en particulier la réserve naturelle de la forêt de Mare-Longue à [[Saint-Philippe (La Réunion)|Saint-Philippe]].

Il bénéficie au quotidien du soutien précieux de son épouse Janine qui fut aussi son élève et son assistante. C'est elle qui réalise, dans la tradition iconographique scientifique, des aquarelles d'orchidées dont une première série de 66 planches, ''Les orchidées de La Réunion,'' a été publiée en 1989. Ses premiers travaux de recherche sur les orchidées sont publiés en 1979 : il fait état du long travail qu'il lui reste à faire sur les espèces de La Réunion. Cette recherche est brutalement interrompue à son décès, huit années plus tard<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Thérésien|nom1=Cadet|titre=Notes sur les orchidées de l'Ile de la Réunion|périodique=L'Orchidophile|numéro=37|date=1979|lire en ligne=https://hal.univ-reunion.fr/hal-04035662|consulté le=2023-05-23|pages=1295}}</ref>.

Thérésien Cadet décède subitement d'une crise cardiaque le {{date-|2 février 1987}}<ref name=":0" />. À la fin de la même année 1987 paraît son dernier article, à titre posthume, écrit avec Jean Bosser et Joseph Guého, « Nouvelles observations sur des Syzygium (Myrtaceae) des Mascareignes » dans le ''Bulletin du Muséum National d'histoire naturelle''<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Bosser|prénom2=Guého|nom2=Joseph|prénom3=Thérésien|nom3=Cadet|titre=Nouvelles observations sur des Syzygium (Myrtaceae) des Mascareignes|périodique=Bulletin du Muséum National d'Histoire Naturelle. Section B, Adansonia|volume=4e série, vol. 9|numéro=1|date=1987|lire en ligne=https://hal.univ-reunion.fr/hal-03952042|consulté le=2023-05-23|pages=29}}</ref>.

== Œuvres ==
Outre de nombreux articles de botanique et d'écologie relatifs principalement aux Mascareignes et outre sa collaboration majeure à la réalisation de la ''Flore des Mascareignes'', Thérésien Cadet a produit la thèse qui a fondé la compréhension moderne de la végétation de La Réunion :
*''La végétation de l'île de La Réunion, étude phytoécologique et phytosociologique'', [[1977]], Doctorat ès Sciences. Aix-Marseille III, Aix-en-Provence, rééditée par imprimerie Cazal, Saint-Denis de La Réunion, [[1980]].
Il a également écrit quelques ouvrages de vulgarisation :
*''À la découverte de La Réunion'', tome 4, la flore (I), [[1980]] et tome 5, la flore (II), [[1981]], 
*''Fleurs et plantes de La Réunion et de l'île Maurice'', [[1981]] et [[1987]], éditions du Pacifique,
*''Plantes rares ou remarquables des Mascareignes'', Agence de coopération culturelle et technique, Paris, [[1984]].

== Publications sur Thérésien Cadet ==
*{{Ouvrage |langue= fr |auteur1=Serge Chesne |auteur2=Claire Micheneau |titre=Thérésien Cadet, botaniste et écologiste |sous-titre=le scientifique aux pieds nus ... |lieu= Saint-Denis (Réunion)|éditeur=Orphie  |année=2007  |mois=juin  |isbn=9782877633871  |oclc=470544807  |consulté le=9 septembre 2023 }}.

== Éponymie ==

* ''[[Turraea cadetii]]''<ref>{{Lien web |titre=Turraea cadetii {{!}} International Plant Names Index |url=https://www.ipni.org/n/579749-1 |site=www.ipni.org |consulté le=2023-06-02}}</ref> ''([[Meliaceae]])''
* [[Pilée de Cadet|Pilea cadetii]]<ref>{{Lien web |titre=Pilea cadetii {{!}} International Plant Names Index |url=https://www.ipni.org/n/900577-1 |site=www.ipni.org |consulté le=2023-06-02}}</ref> ([[Urticaceae]])
* [[Dicranopteris cadetii]] ([[Gleicheniaceae]])
* [[Cynorchis de Cadet|Cynorkis cadetii]]<ref>{{Lien web |titre=Cynorkis cadetii {{!}} International Plant Names Index |url=https://www.ipni.org/n/77080918-1 |site=www.ipni.org |consulté le=2023-06-02}}</ref> ([[Orchidaceae]])
* [[Angrec de Cadet|Angraecum cadetii]]<ref>{{Lien web |titre=Angraecum cadetii {{!}} International Plant Names Index |url=https://www.ipni.org/n/934379-1 |site=www.ipni.org |consulté le=2023-06-02}}</ref> ([[Orchidaceae]])
* [[:en:Costularia_cadetii|Costularia cadetii]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Costularia cadetii {{!}} International Plant Names Index |url=https://www.ipni.org/n/77194635-1 |site=www.ipni.org |consulté le=2023-06-02}}</ref> ([[Cyperaceae]])

== Hommages ==
En 1987, [[Jean Bosser]] donne le nom ''Angraecum cadetii'' à une espèce de plante de la famille des orchidées pour l'honorer.

En 2023, le Conservatoire Botanique des Mascareignes a rendu un vibrant [https://umr-pvbmt.cirad.fr/agenda/journee-hommage-a-theresien-cadet-21-juin-2023 hommage à Thérésien Cadet] en publiant un ouvrage intitulé "Plantes natives de la Réunion"<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Les plantes natives de la Réunion – Tome 1 – Conservatoire Botanique National – Centre permanent d’initiatives pour l'environnement CBN-CPIE Mascarin |url=https://www.cbnm.org/les-plantes-natives-de-la-reunion-tome-1/ |consulté le=2023-10-02}}</ref>. Ce geste commémoratif célèbre la vie et les contributions exceptionnelles de Thérésien Cadet à la botanique et à la préservation de la biodiversité de l'île de La Réunion.

L'ouvrage "Plantes natives de la Réunion"<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Balaviknesh Nilamegame, Alexis Gorissen|titre=PLANTES NATIVES DE LA RÉUNION|passage=pages 7 et 11|lieu=La Réunion|éditeur=NID nouvelle imprimerie dionysienne NID|date=21 septembre 2023|pages totales=464|lire en ligne=https://www.tela-botanica.org/wp-content/uploads/2023/09/RUN-Plantes-natives-de-La-Reunion-NILAMEGAME-GORISSEN-2023.pdf}}</ref> est le fruit du travail acharné de nombreux chercheurs et botanistes qui ont été inspirés par l'héritage de Thérésien Cadet. Cet ouvrage offre une exploration détaillée de la diversité botanique de l'île, mettant en lumière les espèces endémiques et endémiques menacées que Thérésien Cadet a contribué à documenter et à protéger.

À travers cette publication, le [[Conservatoire botanique national de Mascarin|Conservatoire Botanique des Mascareignes]] perpétue la mémoire de Thérésien Cadet et renforce l'engagement envers la préservation de la riche biodiversité de [[La Réunion]]. Cette œuvre constitue un hommage durable à un homme dont la passion pour la nature continue d'inspirer les générations futures à protéger et à préserver le patrimoine botanique unique de l'île.

== Références ==
<references />

== Liens externes ==
{{liens}}
* [https://collections-umr-pvbmt.cirad.fr/ Herbier universitaire de La Réunion]

{{Botan.|Cadet}}
{{Portail|histoire de la zoologie et de la botanique|botanique|La Réunion}}

{{DEFAULTSORT:Cadet, Theresien)}}
[[Catégorie:Botaniste du XXe siècle]]
[[Catégorie:Botaniste français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Élève du lycée Leconte-de-Lisle]]
[[Catégorie:Élève du lycée Chaptal]]
[[Catégorie:Étudiant de la faculté des sciences de Paris]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université d'Aix-Marseille]]
[[Catégorie:Enseignant à l'université de La Réunion]]
[[Catégorie:Flore aux Mascareignes]]
[[Catégorie:Naissance en juin 1937]]
[[Catégorie:Naissance à La Réunion]]
[[Catégorie:Décès en février 1987]]
[[Catégorie:Décès à 49 ans]]
[[Catégorie:Agrégé de sciences naturelles]]