Burin (gravure)

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Burins avec différentes lames

Modèle:Article général

Le burin est l’un des principaux outils utilisés en taille-douce pour réaliser des gravures à la ligne. Ce terme désigne également la plaque gravée au burin ainsi que les impressions qui en sont tirées. Modèle:Citation Le burin sert aussi dans la gravure sur bois de bout — qui est cependant une technique de taille d'épargne et non de taille-douce.

Description

Fichier:Burin01.jpg
Burin vu de profil, avec son champignon sectionné.

En gravure, le burin est une tige de section carrée, rectangulaire ou losange, en acier trempé,qui chauffée au rouge est inseré dans un manche en bois que l'on nomme champignon. Modèle:Citation L’extrémité du burin est sectionnée en oblique jusqu'à former une pointe soigneusement affûtée sur la section oblique afin de creuser un sillon dans une plaque de métal ou de bois.

Le sillon s'appelle une taille et sa principale caractéristique est d'être nette et sans rebord, soit très fine, soit très profonde. Il existe différents types de taille : à section triangulaire, arrondie, ou dentelée, celle-ci permettant de tracer des sillons parallèles<ref name=":0">Modèle:Chapitre</ref>. Les burins les plus utilisés sont les carrés ; ceux à lames en losange permettent des tailles plus étroites et plus profondes et ne servent que pour les traits droits car ils tournent mal. La grosseur des lames est indiquée par un numéro ; il en existe une douzaine. Le graveur a aussi à sa disposition des échoppes, reconnaissables au fait que l'une des sections est plate. On trouve des échoppes à ventre rond, ou triangulaire, à section ovale (appelées « onglettes »), à section creuse (ou « langue de chat »), et des échoppes rayées (appelées « vélo »).

Historique

Fichier:Kasteel van Horst, Horst (Essen), Hogenberg 1590.jpg
Le siège du château de Horst, gravure au burin de Frans Hogenberg (1590).

Il semble que les outils de la gravure au burin soient ceux que les orfèvres utilisaient. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le moine Théophile les mentionnait déjà<ref>Diversarum artium schedula.</ref>.

Vasari, en 1550, confirme le lien entre orfèvre et graveur au burin<ref>Le Vite.</ref>. Modèle:Citation La gravure sur cuivre souffre d'un handicap par rapport à la gravure sur bois : cette dernière pouvait être imprimée en même temps que le texte à condition que le bois et les caractères respectent le pied du roi (c'est-à-dire Modèle:Unité de hauteur). Or, la gravure sur cuivre nécessitait deux opérations et deux presses.

Le premier livre illustré de gravures au burin est imprimé à Bruges en 1476. En 1477, un ouvrage est édité à Florence<ref>Il Monte Santo di Dio, par Antonio Bettini, chez Laurenntii, orné de Modèle:Nombre gravées sur cuivre d'après Sandro Botticelli.</ref> avec des gravures sur cuivre exécutées par Baccio Baldini.

Exécution

Fichier:Herstellung-eines-Kupferstichs.png
Planche extraite de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Figure 4 : manière de tenir le burin. Figure 5 : la même main dans l'action de graver.

Plus que toute autre technique de gravure, le burin nécessite espace et lumière :

  • de l'espace, car l'outil doit rester dans la même position. C'est la plaque qui tourne et à cet effet, elle sera posée soit sur un coussin, soit sur une planchette en bois.
  • la lumière doit être tamisée à l'aide d'un Modèle:Citation

Les outils utilisés sont l'ébarboir<ref>André Béguin : Modèle:Citation</ref>, le brunissoir, la loupe et le ou les burins.

L'ébarboir doit être correctement affûté pour qu'il n'y ait aucune trace sur la plaque au moment où le graveur enlève les barbes laissées par la taille.

On peut graver au burin sur différents métaux. Le zinc sera choisi pour sa mollesse, l'acier pour sa dureté, le cuivre réunit toutes les qualités, fermeté, souplesse, précision, résistance et bonne réaction à l'encrage.

Le geste du buriniste permet de changer la forme de la terminaison des sillons, en carré ou en pointe<ref name=":0" />.

Autrefois, le buriniste établissait un tracé préparatoire soit avec un papier gélatine transparent<ref>André Béguin : Modèle:Citation</ref>, soit grâce à l'eau-forte des graveurs<ref>Il s'agit ici de morsures très légères qui seront reprises à l'outil et qu'il convient de ne pas confondre avec le travail de l'aquafortiste.</ref>.

La gravure s'effectuait en plusieurs étapes : tout d'abord, les lignes principales avec accentuation des tracés opposés à la lumière et ensuite la mise en place des valeurs. C'est ce qu'on appelle, depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le « beau métier », la « belle taille » ou le « burin rangé ». Des familles de graveurs comme les Drevet, les Tardieu, les Cochin, ont porté cette technique à son summum.

Dans ce contexte, les tailles devaient rester parallèles : les noirs étaient obtenus par engraissement du trait<ref>On parle alors de « gravure claire », dont l'auteur le plus représentatif est Claude Mellan.</ref>, ou par contre-tailles (croisement de traits). Les petits traits et les pointillés permettaient d'obtenir des demi-teintes. Enfin, le copeau dégagé par le burin devait être proportionnel à la grosseur de la lame.

Corriger n'est pas une mince affaire : si la taille est fine, le graveur se contente du brunissoir. En cas de trait plus profond, le travail doit être mené avec un ébarboir. Dans le cas d'une taille trop importante, il faut utiliser le compas courbe et le marteau. Le compas courbe ou compas de correction est Modèle:Citation. La plaque posée sur le « tas d'acier » (petite enclume) sera tamponnée avec le marteau à repousser.

Impression

Avant l'encrage de la plaque, il est nécessaire d'humidifier le papier : celui-ci doit être suffisamment souple pour pénétrer dans les traits les plus fins.

L'encre, naturellement consistante, est préparée sur le marbre d'encrage avec quelques gouttes d'huile. La plaque est légèrement chauffée et l'encrage se fait au tampon : ainsi, on fait pénétrer l'encre dans chaque taille. L'essuyage est la partie délicate : les blancs doivent être impeccables et les contrastes nets. Dans un premier temps, une boule de tarlatane permet d'enlever le plus gros de l'encre superflue : la structure du tissu évite de pénétrer dans les tailles. En même temps le mouvement du centre vers les bords permet Modèle:Citation. L'opération se répète avec deux autres boules de tarlatane.

À ce stade, il reste encore des traces d'encre. Pour affiner le travail d'essuyage, on prend des feuilles de bottin (papier fin et peu absorbant) que l'on passe délicatement avec la paume à la surface de la plaque. On termine cet essuyage avec la paume de la main légèrement frottée dans du blanc de Meudon, ou du blanc d'Espagne ; Modèle:Citation. Pour compléter l'opération, on essuie les tranches au chiffon propre afin d'avoir un pourtour (ou « cuvette ») impeccable.

On obtient ainsi une épreuve dite « nature », Modèle:Citation. L'épreuve est dite « retroussée » lorsqu'en fin d'opération on passe un chiffon de gaze ; Modèle:Citation.

Il ne reste plus qu'à déposer la plaque sur la presse. Modèle:Citation

L'épreuve devra sécher une douzaine d'heures, protégée par un « papier serpente » ou papier de soie.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles, 1977 ; nouvelle édition revue et augmentée, 1998, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.
  • J.-E. Bersier, La Gravure, Paris, 1976.
  • Abraham Bosse, Traité des manières de graver en taille douce, Paris, 1645.
  • E. David, Discours historique sur la gravure en taille-douce et sur la gravure sur bois, Paris, 1808.
  • H. Delaborde, La Gravure. Précis élémentaire de ses origines, de ses procédés et de son histoire, Paris, s.d.
  • Denis Diderot et N. d'Alembert, « Imprimerie en taille-douce », dans Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ; Stuttgart-Bad, reprint, 1996.
  • A. Donjean, Initiation à la gravure : eau-forte, pointe sèche, aquatinte, burin, Paris, 1975.
  • Albert Flocon, Traité du burin, préface de Gaston Bachelard, Paris, Blaizot, 1952.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} S. Haden, About etching, Londres, 1878.
  • A. von Humbert, Abrégé historique de l'origine et des progrès de la gravure et des estampes en bois et en taille-douce, Berlin, 1752.
  • A. Krejca, Les Techniques de la gravure, Gründ, 1983.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} G. Mariani, Le Tecniche calcografiche di incisione diretta, Rome, 2003, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.
  • M. C. Paoluzzi, La Gravure, Solar, 2004, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.

Liens externes

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