André François-Poncet
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
André François-Poncet, né le Modèle:Date à Provins (Seine-et-Marne) et mort le Modèle:Date à Paris<ref>Archives en ligne de Paris Modèle:16e, année 1978, acte de décès no 22, cote 16D 254, vue 4/31</ref>, est un homme politique et diplomate français, membre de l'Académie française et chancelier de l'Institut de France.
Biographie
Fils du magistrat Henri François-Poncet ayant terminé sa carrière comme conseiller de la cour d'appel de Paris, André François-Poncet est un élève brillant et précoce, successivement au lycée Carnot, au collège Stanislas, puis au lycée Henri-IV. Lauréat du concours général, il est admis en 1907 à l’École normale supérieure (Ulm).
Agrégé d'allemand, auteur d'un mémoire de diplôme d'études supérieures sur les Affinités électives de Goethe, il commence une carrière d'enseignant, tout en publiant quelques billets dans la presse régionale. Mobilisé en 1914 comme lieutenant d’infanterie, il connut la vie des tranchées et « la quintessence de la culture populaire ». Il est blessé à Verdun, puis est affecté en 1917 à un service de renseignement organisé à l'ambassade de France à Berne, mission qui le conduit au journalisme : en 1919, il est engagé par Robert Pinot pour le compte du Comité des forges de France comme directeur du Bulletin quotidien, une publication destinée aux industriels français. Il le dirige en tant que directeur de la Société d'études et d'informations économiques. En 1923, Poincaré le nomme chef des services de renseignement économique en Allemagne, dans la Ruhr<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. À partir de 1924, il collabore au quotidien parisien L'Avenir ; il est à la fois éditorialiste, un temps rédacteur en chef (1924-1925) et membre du conseil d'administration de la société possédant ce journal<ref>Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 8 août 1932, "Maîtres de l'opinion : L'Avenir", Moniteur de la papeterie française et de l'industrie du papier, Modèle:1er juillet 1925,https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6354279m/f23.image.r=%22Fran%C3%A7ois-Poncet%22?rk=1008588;4 L'Action française, 15 mars 1927 ( Lettre de François-Poncet) L'Œil de Paris, 10 novembre 1928</ref>.
Il est élu député de la Seine en 1924, réélu en 1928. De tendance centre-droit Alliance démocratique sur la liste conduite par Paul Reynaud, il entre au gouvernement comme sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts en 1928 et décide du transfert au musée du Louvre d'une centaine de toiles se trouvant au musée du Luxembourg et le réaménagement de ce dernier musée<ref>Robert Rey, Le renouvellement du musée du Luxembourg, Modèle:P., dans Bulletin des musées de France, février 1929, Modèle:N°</ref>. Il est ensuite nommé ambassadeur à Berlin de 1931 à 1938, puis à Rome (1938-1939).
Le soir du 7 février 1933, il est présent lors de la première rencontre entre le nouveau chancelier Adolf Hitler avec les diplomates étrangers en poste à Berlin. Il note que ce dernier a une Modèle:Citation dans le regard et un phrasé paysan, ce qui le conduit à le comparer à un Modèle:Citation. En 1934, il écrit : Modèle:Citation, estimant qu'il ne serait Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
En Modèle:Date-, peu de temps avant la réoccupation allemande de la Rhénanie, il met en garde le gouvernement d'Albert Sarraut contre le projet d'Hitler de tenter un coup de force. En 1938, après les accords de Munich, le président du Conseil, Édouard Daladier, le nomme à Rome – sur sa demande – dans l'espoir, assez vain, d'éloigner l'Italie du Reich.
Sous l’Occupation, mis en disponibilité en Modèle:Date-, il contribue hebdomadairement à des rubriques dans Le Figaro, alors replié en zone libre à Lyon. Membre (non actif) du Conseil national mis en place par Vichy, retiré dans la région grenobloise.
Le professeur belge Jacques Pirenne, qui a enseigné à l'université de Grenoble (1940-1941), brosse, dans ses Mémoires, le portrait suivant d'André François-Poncet : Modèle:Citation<ref>Jacques Pirenne, Mémoires et Notes politiques, Verviers, Marabout, 1975.</ref>.
François-Poncet est arrêté en Modèle:Date- par la Gestapo avec Albert Lebrun et passe deux ans en captivité dans le Tyrol dans le château d'Itter<ref>http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.297.#BOROTRA</ref>. Il est libéré en 1945 par la [[1re armée (France)|Modèle:1re française]]. En 1949, il devient haut-commissaire de la zone d'occupation française en Allemagne. À ce titre, il est signataire pour la France de l'accord de Petersberg, premier pas vers la souveraineté de l'Allemagne fédérale. L’Académie française lui décerne le prix de la langue-française en 1949. En Modèle:Date-, il devient pour quelques mois le premier ambassadeur de France en RFA à Bonn.
En Modèle:Date-, à la suite de la disparition de Raoul Dautry, il est nommé président de la Cité internationale universitaire de Paris, poste qu'il occupe jusqu'en 1964<ref>« À la fondation nationale, M. Bernard CHENOT, conseiller d’Etat, ancien ministre, succède à M. André-François PONCET », La Cité, juin 1964, n° 20, p. 4-5, ill. - Archivé à la Bibliothèque de la Cité internationale universitaire de Paris.</ref>.
En 1952, il est élu à l’Académie française, au siège du maréchal Pétain, que l'Académie avait refusé de remplacer de son vivant bien qu'il en eût été radié après la Libération. Dans son discours de réception<ref>Discours de réception d’André François-Poncet, prononcé le Modèle:Date</ref>, André François-Poncet trace un portrait de son prédécesseur reprenant la thèse de Robert Aron, celle du glaive et du bouclier.
De 1955 à 1967, il est vice-président, puis président de la Croix-Rouge française. Il fut également président de la Commission permanente de la Croix-Rouge internationale (aujourd'hui Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) de 1948 à 1965.
Il fut, avec la militante européenne Marcelle Lazard, le fondateur de la Maison de l'Europe de Paris en 1956.
En Modèle:Date-, il cosigne l'Modèle:Citation lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Il est grand-croix de la Légion d'honneur.
André François-Poncet est marié le Modèle:Date- avec Jacqueline Dillais<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le couple a eu 5 enfants<ref>Marion Aballéa, Un exercice de diplomatie chez l'ennemi: L'ambassade de France à Berlin, 1871-1933, Presses Universitaires du Septentrion, 23 mrt. 2018, Modèle:P..</ref>, parmi lesquels l'ancien sénateur et ministre des Affaires étrangères Jean François-Poncet. Son petit-fils, qui porte le même nom que lui, André François-Poncet, est président du directoire de Wendel.
André François-Poncet est décédé en 1978 à 90 ans et repose au cimetière Notre-Dame de Versailles. Son épouse Jacqueline est décédée en 1982 à 90 ans.
Il vécut au no 92 rue du Ranelagh (Modèle:16e arrondissement de Paris)<ref>« Une tentative de cambriolage chez M. François-Poncet, député », L’Écho de Paris, 27 août 1925, sur RetroNews.</ref>.
Décorations
- Modèle:Déco GCLH.
- Grand-croix de l'ordre de la Couronne italienne.
- Modèle:Déco Grand-croix de l'ordre de la Couronne (Belgique).
Fonctions gouvernementales
- Sous-secrétaire d'État à l'Enseignement technique et aux Beaux-arts du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Raymond Poincaré (5)
- Sous-secrétaire d'État à l'Enseignement technique et aux Beaux-arts du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Aristide Briand (11)
- Sous-secrétaire d'État aux Beaux-arts du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement André Tardieu (1)
- Sous-secrétaire d'État à l'Économie nationale du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement André Tardieu (2)
- Sous-secrétaire d'État à l'Économie nationale du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Pierre Laval (1)
- Sous-secrétaire d'État à l'Économie nationale du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Pierre Laval (2)
Publications
- Les Affinités électives de Goethe, Essai de Commentaire Critique (avec une préface de Henri Lichtenberger), F. Alcan, 1910, 276 pages.
- Ce que pense la jeunesse allemande, G. Oudin, 1913, 115 pages.
- La France et les Huit Heures (écrit avec Émile Mireaux), Société d'études et d'informations économiques, 1922, 272 pages.
- Réflexions d'un républicain moderne, Bernard Grasset, 1925, 135 pages.
- La Vie et l'Œuvre de Robert Pinot, Armand Colin, 1927, 356 pages.
- Discours français, Bernard Grasset, 1930, 237 pages.
- Souvenirs d'une ambassade à Berlin, Modèle:Date--Modèle:Date-, Flammarion, 1946, 356 pages. Rééd. avec préface et notes de Jean-Paul Bled, Perrin, Coll. « Tempus », 2016, 380 pages.
- De Versailles à Potsdam. La France et le problème allemand contemporain, 1919-1945, Flammarion, 1948, 305 pages. Rééed., Electre, 2018, 336 pages.
- Carnets d'un captif, Arthème Fayard, 1952, 434 pages.
- Au palais Farnèse. Souvenir d’une ambassade à Rome 1938-1940, Fayard, 1961, 187 pages.
- Au fil des jours, propos d'un libéral 1942-1962, Flammarion, 1962, 372 pages.
- Au fil des jours, propos d'un libéral 1962-1965, Flammarion, 1966, 345 pages.
- Stendhal en Allemagne, Hachette, 1967, 109 pages.
-
Édouard Daladier et A. François-Poncet, à gauche, le Modèle:Date.
-
A. François-Poncet avec Erhard Milch en 1937.
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A. François-Poncet, photographié par le studio Harcourt.
Citation
Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Sources
- Les papiers personnels d'André François-Poncet sont conservés aux Archives nationales sous la cote 462AP<ref>Archives nationales</ref>.
- Modèle:DicoParlement1889
Ouvrages et articles scientifiques
- Les Rapports mensuels d'André François-Poncet, haut commissaire français en Allemagne : 1945-1955 : les débuts de la République fédérale d'Allemagne, 2 vol., Imprimerie nationale, Paris, 1996 (présentés et commentés par Hans Manfred Bock)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Hans-Manfred Bock, "Zur Perzeption der frühen Bundesrepublik Deutschland in der französischen Diplomatie: Die Bonner Monatsberichte des Hochkommissars André François-Poncet 1949 bis 1955" (avec résumé français), in Francia 15<ref>Modèle:Lien web.</ref>, 1987, Modèle:P.<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Annette Messemer, “Andre Francois-Poncet und Deutschland. Die Jahre Zwischen den Kriegen”, Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte Nr. 1991 - 39(4)<ref>https://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1991_4.pdf</ref>: Modèle:P.<ref>https://www.ifz-muenchen.de/heftarchiv/1991_4_1_messemer.pdf</ref>.
- Hans-Manfred Bock, « André François-Poncet, vieux démons et vertus de l’Allemagne », in Le Magazine littéraire, no 359, Modèle:Date-, Dossier France-Allemagne, Modèle:P.<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Hans-Manfred Bock, « De la „République moderne“ à la „Révolution nationale“. L’itinéraire intellectuel d’André François-Poncet de 1912 à 1942 », in Albrecht Betz, Stefan Martens (éd.) : Les Intellectuels et l’occupation, Autrement, Paris, 2004, Modèle:P.<ref>https://www.cairn.info/les-intellectuels-et-l-occupation--9782746705401.htm</ref>.
- Claus W. Schäfer, André François-Poncet als Botschafter in Berlin (1931-1938), Walter de Gruyter GmbH & Co KG, 1 jan. 2004, 382 pages.
- Hélène Miard-Delacroix, Question nationale et nationalisme. Perceptions françaises d’une problématique allemande au début des années cinquante, Lille-Villeneuve-d’Ascq, Presses du Septentrion, 2004, 460 pages<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Françoise Berger, « André François-Poncet, des réseaux intellectuels à l'expérience du journalisme économique au service des entrepreneurs. », in Olivier Dard et Gilles Richard (dir.), Les Permanents patronaux : éléments pour une histoire de l’organisation patronale en France dans la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Presses de l’université de Metz, 2005, (rééd. 2010), Modèle:P.<ref>https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00147420/document</ref>.
- Françoise Berger, « André François-Poncet, un acteur de l’histoire franco-allemande et européenne. », Revue Questions internationales (Documentation française), n° 56, juillet-Modèle:Date-, Modèle:P.<ref>https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00695416/document</ref>.
Documentaire
- Pierre-Olivier François (réalisateur) et Jean-Marc Dreyfus (historien), Secrets d'ambassades, Berlin (1933-1939), France 5, 19 septembre 2021.