Aspartame

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Modèle:Infobox Chimie

L'aspartame est un édulcorant artificiel découvert en 1965. C'est un dipeptide composé de deux acides aminés naturels, l'acide L-aspartique et la L-phénylalanine, ce dernier sous forme d'ester méthylique. Sa consommation est donc déconseillée chez les personnes atteintes de phénylcétonurie.

L'aspartame a un pouvoir sucrant environ 200 fois supérieur à celui du saccharose et est utilisé pour édulcorer les boissons et aliments à faible apport calorique ainsi que les médicaments. Cet additif alimentaire est utilisé dans un grand nombre de produits et autorisé dans de nombreux pays, il est référencé dans l'Union européenne par le numéro E951.

Depuis sa première autorisation de mise sur le marché aux États-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) en 1974, l'aspartame a fait l'objet de polémiques sur ses possibles effets nocifs sur la santé bien que des organismes de santé publique (notamment la FDA et l'Autorité européenne de sécurité des aliments — AESA) aient affirmé son innocuité dans les doses d'utilisation autorisées chez l'humain.

Des études sur le modèle animal remettraient en cause l'intérêt des édulcorants dans la lutte contre l'obésité et le diabète de type II. Chez les souris, la saccharine, le sucralose et dans une moindre mesure l'aspartame perturbent le métabolisme du sucre via une action encore mal décrite sur les bactéries intestinales<ref>Artificial sweeteners induce glucose intolerance by altering the gut microbiota, Nature, 9/10/2014, lire en ligne.</ref>. Comme les aliments riches en sucres, ces produits provoquent une rapide montée de la glycémie qui génère à son tour l'acquisition d'une résistance à l'insuline, symptôme clef du syndrome métabolique. Ce phénomène n'est toutefois pas observé chez l'humain si la consommation d'aspartame a lieu dans le cadre d'exercices physiques intenses<ref>Modèle:Article</ref> ou chez des sujets non diabétiques/pré-diabétiques, qu'ils soient minces ou obèses<ref>Modèle:Article.</ref>.

Une méta-analyse de 2015 conclut que les édulcorants, bien que ne favorisant pas le diabète de type II, la surconsommation de sucre ou le cancer, ne semblent ni favoriser la perte de poids, ni faciliter la gestion de la glycémie chez les diabétiques et ni réduire le risque de diabète de type II<ref>Modèle:Article.</ref>.

Histoire

La première apparition de l'aspartame date de la publication de sa synthèse en 1966<ref name=Davey-1966>Modèle:Article.</ref>. Mais il aurait été découvert en 1965 par James Schlatter, chimiste de la société G. D. Searle & Company, lors de la synthèse d'un tétrapeptide devant être testé comme médicament anti-ulcères<ref name=US-5298272>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=ZA-67-02190> JM Schlatter (Searle) Brevet ZA 67 02190, 1968.</ref>,<ref name=US-3492131>Modèle:Lien web.</ref>.

Découverte accidentelle

L'aspartame était alors un intermédiaire de synthèse et Schlatter a goûté le produit par accident en humectant son doigt pour attraper une feuille de papier<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mazur, R.H. (1984), Discovery of aspartame, dans Aspartame: Physiology and Biochemistry (L. D. Stegink et L. J. Filer Modèle:Jr., Éds.), Marcel Dekker, New York, Modèle:P.3–9.</ref>. Le goût sucré fut une découverte inattendue, l'acide aspartique et la phénylalanine n'étant pas sucrés. Le dipeptide non méthylé se révéla avoir une saveur amère. Schlatter synthétisa des composés de structure voisine, mais le produit original fut conservé et commercialisé sous le nom d'aspartame.

Exploitation

Une première autorisation de mise sur le marché limitée aux aliments solides<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The History of Aspartame, LEDA at Harvard Law School.</ref> est accordée à l'aspartame aux États-Unis par la Food and Drug Administration (FDA) en Modèle:Date-<ref name="wnho.net">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} History of aspartame, sur wnho.net.</ref>. À la suite de l'enquête menée par la FDA et de doutes sur le sérieux des études présentées par le laboratoire Searle (notamment les tests sur les animaux), l'autorisation est suspendue par la FDA en Modèle:Date-<ref name="wnho.net"/>.

Son usage sera rétabli aux États-Unis dans les aliments solides en Modèle:Date- puis dans les liquides en 1983.

Toujours en 1981, l'aspartame est autorisé par un comité commun d'experts de l'OMS et de l'Organisation pour l'agriculture et la nourriture<ref name=jecfa-v15je03>Modèle:Lien web.</ref>. La même année, le comité scientifique pour les aliments humains (CSAH / SCF en anglais) de la Commission européenne approuve l'aspartame.

L'aspartame est autorisé en France en 1988 et porte le numéro E951 dans la classification européenne des additifs alimentaires<ref name="89/107/CEE">Modèle:Article.</ref>.

Le brevet de l'aspartame est tombé dans le domaine public en 1992.

En 1994, son emploi en tant qu'édulcorant est harmonisé par l'Union européenne (directive 94/35/CE<ref name="94/35/CE-M1">Modèle:Article.</ref>). L'aspartame est alors approuvé dans plus de Modèle:Nobr.

En 1995, l'Union européenne établit les critères de pureté pour l'aspartame (directive 95/31/CE<ref name="95/31/CE-M2">Modèle:Article.</ref>).

En 2002, le comité scientifique de la Commission européenne confirme son avis sur l'innocuité de l'aspartame. La même année, l'Agence française de sécurité sanitaire (AFSSA) conclut dans un rapport : Modèle:Citation.

En 2003, la directive 2003/115/CE autorise un nouvel édulcorant intense dérivé de l'aspartame : le sel d'aspartame-acésulfame dont l'innocuité a été établie par le comité scientifique de l'alimentation humaine dès Modèle:Date-<ref name="2003/115/CE">Modèle:Article.</ref> et les critères de pureté définis en 2001.

Synthèse

Il existe trois synthèses permettant d’obtenir l’aspartame.

La plus ancienne est la synthèse chimique. Elle utilise comme réactifs de départ l’acide aspartique et la phénylalanine. Cette voie de synthèse offre un rendement faible, de l’ordre de 50 %, et est à l’origine d’un isomère au goût amer (qui doit par la suite être extrait). C’est pourquoi elle fut vite remplacée par la synthèse enzymatique. Cette dernière met en jeu comme catalyseur une enzyme, la thermolysine, dans des conditions expérimentales précises à une température de Modèle:Tmp et un pH de 7,5, et offre un rendement de 95 %. Ce rendement est bien meilleur, mais toujours pas suffisant pour les industriels. Une autre voie de synthèse a alors été mise en place : la synthèse biotechnologique. C’est celle qui est utilisée aujourd’hui, elle offre un rendement supérieur à 99,99 %. Elle utilise toujours la thermolysine comme enzyme, mais réutilise un des produits<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Structure et propriétés

Structure

L'aspartame est un dipeptide, dérivant de deux acides aminés, l'acide L-aspartique et l'ester méthylique de la L-phénylalanine. Son nom chimique est donc * L-Aspartyl-L-phénylalanate de méthyle.

Propriétés chimiques

L'aspartame possède une base aminée et un groupe acide lui conférant deux constantes d'acidité : 3,1 et 7,9 à Modèle:Tmp<ref name=IUCLID-aspartame />.

Hydrolyse

Après ingestion, l'aspartame s'hydrolyse en acide aspartique, phénylalanine et méthanol. Une dégradation plus poussée produit du formaldéhyde<ref>Modèle:Article</ref>, de l'acide formique et une dioxopipérazine.

Il peut également se décomposer pendant son stockage. À température ambiante, il est le plus stable à pH 4,3, avec une demi-vie de Modèle:Nobr. On constate une décomposition plus rapide aux pH s'éloignant de 4,3. À pH 7, par exemple, sa demi-vie n'est que de quelques jours.

L'instabilité de l'aspartame augmente avec la température : en phase solide, la recombinaison en dicétopipérazine peut avoir lieu à partir de Modèle:Tmp. C'est la raison pour laquelle il est déconseillé de cuire l'aspartame.

Par hydrolyse de l'ester, l'aspartame produit du méthanol (10 % en masse) et de l'aspartyl-phénylalanine. Ce dernier peut se recombiner en dicétopipérazine (acide 2-(5-benzyl-3,6-dioxopipérazin-2-yl)acétique) (à partir de Modèle:Tmp<ref name="pheur505"/>) ou bien s'hydrolyser en ces deux acides aminés de base: l'acide aspartique (40 % en masse) et la phénylalanine (50 % en masse).

Réaction de Maillard

La fonction amine de l'aspartame peut participer aux réactions de Maillard avec les groupes aldéhyde.

Propriétés physiques

L'aspartame est un solide cristallin blanc, inodore et légèrement hygroscopique. Il est faiblement soluble dans l'eau (Modèle:Nb à Modèle:Tmp<ref name=IUCLID-aspartame />) et l'éthanol<ref name="2008/60/CE" />. Il se dissout plus dans les solutions acides.

Biochimie

L'aspartame, contrairement au sucre, ne peut servir à la formation de graisses dans les tissus adipeux ni aux autres rôles métaboliques utiles de ce dernier<ref name=Malo-2000>Modèle:Article.</ref>.

Propriétés sucrantes

L'aspartame a un pouvoir sucrant environ 200 fois supérieur à celui du saccharose à masse égale<ref name="2008/60/CE" >Modèle:Article.</ref>.

Fichier:Superaspartame.svg
Structure du superaspartame.

À la différence de la saccharine et de l'acésulfame-K, l'aspartame n'a pas de composante ou d'arrière-goût amer.

L'aspartame est souvent utilisé en mélange avec d'autres édulcorants intenses (acésulfame-K) pour pallier la diminution de la saveur sucrée. La diminution est due à sa décomposition en milieu aqueux ou à sa disparition lors des réactions de Maillard entre celui-ci et les arômes possédant une fonction aldéhyde.

Un dérivé de l'aspartame, le superaspartame, a un pouvoir sucrant de 8 000<ref name=Shallenberger-1993>Modèle:Ouvrage</ref> à 14 000<ref name="Kinghorn-book3-LCHPS">Modèle:Ouvrage.</ref> fois supérieur à celui du saccharose.

Utilisation

L'aspartame est l'édulcorant intense le plus fréquemment employé au monde<ref>Modèle:Lien web</ref>, il est utilisé dans près de Modèle:Nombre (chewing-gum sans sucre, boissons ou gâteaux allégés) et de plus de Modèle:Nobr pharmaceutiques, dont plus de 2 000 vendues en Europe. Sa consommation est surtout motivée par le fait qu'il n'apporte que très peu d'énergie. L'aspartame a l'avantage, en plus d'être bon marché, de ne pas avoir de pouvoir cariogène.

L'aspartame est utilisé sous forme de sucrettes ou de poudre blanche (en sachet ou boîte) pouvant se substituer au sucre, dans le café ou le thé, les pâtisseries ou autres. Ces produits contiennent, en moyenne 3 % d’aspartame, les autres ingrédients étant de la maltodextrine et de l'acésulfame K.

Réglementation

Le codex Alimentarius reconnaît l'utilisation de l'aspartame comme édulcorant et exhausteur de goût dans une large gamme de produits alimentaires, à des concentrations maximales variant de Modèle:Unité suivant l'application<ref name=codex-gfsa-951>Modèle:Lien web.</ref>.

En Europe, l'aspartame est autorisé dans<ref name="94/35/CE-M1" /> :

La DJA est de Modèle:Nb de masse corporelle par jour. Pour atteindre cette DJA, une personne de Modèle:Unité devrait consommer Modèle:Nobr ou vingt canettes de boissons « light » par jour<ref>Modèle:Lien brisé, Modèle:P.13.</ref>. La quantité réelle d'aspartame n'est pas toujours précisée sur les produits.

Santé

L'aspartame fait partie des additifs alimentaires les plus étudiés<ref>Modèle:Lien brisé, Food Standards Australia New Zealand</ref>,<ref>Falsifications and Facts about Aspartame, Food Safety and Technology</ref>, il est considéré comme sûr pour la consommation humaine dans plus de 90 pays<ref name="santé_canada">Aspartame, ministère de la Santé du Canada.</ref>, notamment par les agences de sécurité sanitaire comme l'Autorité européenne de sécurité des aliments<ref>Aspartame, Autorité européenne de sécurité des aliments</ref>, le JECFA de l'OMS/FAO et la Food and Drug Administration.

Le 14 juillet 2023, l'aspartame est classé « cancérogène possible » par le Centre international de la recherche sur le cancer, qui dépend de l'Organisation mondiale de la Santé<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Obésité

Alors que certaines études suggèrent que la prise d'aliments contenant de l'aspartame a un effet orexigène et favorise l'obésité<ref>Modèle:Article</ref>, d'autres suggèrent qu'il n'y a aucune preuve épidémiologique de ces effets<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et des revues de la littérature suggèrent que l'aspartame a un effet bénéfique<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Une étude sur les souris a montré qu'une alimentation riche en aspartame, combinée avec une nourriture riche en graisses, conduisait à une prise de masse importante par rapport aux souris n'ayant pas d'apports en aspartame dans leur nourriture. Il a été montré aussi que la concentration sanguine de glucose entre les repas chez les souris prenant de l'aspartame était plus important. La prise d'aspartame favoriserait par conséquent le diabète. Des études sur l'humain sont toutefois nécessaires<ref>Modèle:Article.</ref>.

Effets

On a formulé l'hypothèse que la saveur sucrée puisse provoquer une sécrétion d'insuline commandée par le cerveau (cephalic-phase insulin release, ou CPIR). Selon cette hypothèse, cette sécrétion d'insuline sans apport de glucose pourrait provoquer une chute de la glycémie ce qui provoquerait une sensation de faim. Les édulcorants utilisés par les personnes obèses pour perdre du poids auraient alors un effet inverse à celui recherchéModèle:Référence nécessaire. Néanmoins, aucune étude n'a mis en évidence ce phénomène<ref>Am. J. Clin. Nutr., mars 1997, 6 (3): 737-43.</ref>,<ref name=Teff-1995>Modèle:Article.</ref>.

En 2000, une étude financée par le fabricant de l'aspartame, G.D. Searle, de la modification éventuelle de la thermogenèse apportée par une alimentation édulcorée à l'aspartame en comparaison avec une alimentation sucrée au saccharose n'a mis en évidence aucune différence significative<ref name=Prat-Larquemin-2000>Modèle:Article.</ref>.

Pour le ministère de la Santé du Canada, l'utilisation de l'aspartame est sans danger pour les diabétiques<ref name="santé_canada"/>.

Une étude israélienne publiée en Modèle:Date- dans la revue Nature montre des effets diabétogènes des édulcorants<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette étude montre l’interaction entre certaines bactéries intestinales et les composés chimiques des édulcorants, non absorbés par l’intestin, qui crée une réaction inflammatoire induisant des troubles métaboliques comme l’intolérance au glucose et le diabète.

Métabolisme

Lors de la digestion, l'aspartame perd son groupe Modèle:Pas clair, puis se décompose en ses deux acides aminés de base, l'acide aspartique et la phénylalanine. Sous l'effet de la chaleur, il peut aussi se recombiner pour former de la dicétopipérazine. En comparaison avec les aliments courants, l'aspartame est une source mineure de phénylalanine, d'acide aspartique et de méthanol.

Phénylalanine

La phénylalanine est un des huit acides aminés essentiels, elle est notamment naturellement présente dans le lait des mammifères. Seules les personnes souffrant de phénylcétonurie (PKU), une maladie génétique (1/16 000 naissances), doivent contrôler de façon très stricte l'apport en phénylalanine, c'est pourquoi les produits contenant de l'aspartame doivent indiquer qu’ils contiennent une source de phénylalanine<ref>Julien Tap et Gaetane Collard, les dangers de l'aspartame : rumeurs ou réalité ? Modèle:Pdf, Rapport bibliographique, IUP SIAL sécurité des aliments, université de Paris XII, Val de Marne, février 2004.</ref>.

Méthanol

Le méthanol est un alcool toxique, naturellement présent en très faible quantité dans des aliments courants : fruits mûrs, jus de fruits et aliments fermentés (vin, bièreModèle:Etc). Des allégations parues sur internet et dans certains médias affirment que le méthanol contenu dans l'aspartame serait toxique. Ces allégations sont sans fondement selon le ministère de la Santé du Canada<ref name="santé_canada"/> : Modèle:Citation

Acide aspartique

L'acide aspartique est un acide aminé, non toxique pour l'organisme qui ne pose pas de problème lors de la métabolisation de l’aspartame. C'est un constituant courant des protéines de l’organisme.

Dicétopipérazine

La dicétopipérazine n’est pas considérée comme génotoxique (provoquant l'apparition de lésions dans l'ADN, qui peuvent éventuellement conduire à des mutations) ni cancérogène chez le rat et la souris. La dose journalière acceptable de la dicétopipérazine pour l'humain a été fixée à Modèle:Nb.

Controverse

Modèle:Travail inédit Depuis son autorisation, l'innocuité de l'aspartame est controversée.

En 1977, la Food and Drug Administration qui réglemente aux États-Unis le marché des aliments et des médicaments, refuse de délivrer au groupe industriel Searle l'agrément nécessaire à la poursuite de la commercialisation de l'aspartame.
La FDA Modèle:Refnec contre le groupe, après avoir découvert de nombreuses erreurs dans les essais de toxicité présentés par Searle.

Après la nomination de Donald Rumsfeld à la présidence du groupe Searle en juin 1977, la situation se retourne en faveur de l'entreprise. Ronald Reagan nomme à la tête de la FDA Modèle:Lien (ancien chercheur du Pentagone) qui, en Modèle:Date-, autorise finalement la mise sur le marché de l'aspartame, contre l'avis du comité scientifique de l'EPA<ref name=arte-2011>Modèle:Article.</ref>. Notamment, le psychiatre Ralph Walton, appelé en tant qu'expert au cours de l'audition, fait état d'une revue scientifique montrant que les études financées par les industriels producteurs d'aspartame établissaient systématiquement à l'absence d'effets de cette substance alors que des études menées par des laboratoires indépendants concluaient à des doutes sur son innocuité<ref name="arte-2011" />.

La commercialisation de l'aspartame sous le nom de marque « NutraSweet » permit à la société Searle d'engranger, sous la direction de D. Rumsfeld, de considérables bénéfices. La vente de Searle à la compagnie Monsanto (en 1985) aurait rapporté à celui-ci la somme de douze millions de dollars<ref>« Winter comes for a Beltway lion ; Rumsfeld rose and fell with his conviction intact », Chicago Tribune, 12-11-2006, Modèle:P.. </ref>.

En 1996, Olney Modèle:Et al. publient une étude dont le sous-titre est Augmentation des tumeurs cérébrales, y a-t-il un lien avec l'aspartame ?<ref>Modèle:Article.</ref>.

En Modèle:Date-, des chercheurs de la Fondation européenne Ramazzini, à Bologne (Italie), présentent à la presse une nouvelle étude menée sur des rats de laboratoire, semblant montrer un effet cancérogène sur le cerveau<ref name=Soffritti-2005>Modèle:Article.</ref>. Cette étude est critiquée par deux agences de sécurité sanitaire, notamment pour sa méthodologie insuffisante. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), après analyse de la méthodologie de l'étude, conclut qu'il n'y a aucune raison de changer les conditions d'utilisation de l'aspartame en Europe<ref name=EFSA-Q-2005-122>Modèle:Article.</ref>. La France a aussi émis des réserves sur la méthode de cette étude et des doutes quant à la validité des résultats<ref name=Gazin-2005>Modèle:Article.</ref>.

En 2006, une étude<ref>Étude conduite par le Cesare Maltoni Cancer Research Center of the European Ramazzini Foundation (CMCRC/ERF) ; Soffritti M., Belpoggi F., Degli Esposti D., Lambertini L., Tibaldi E. et Rigano A., First experimental demonstration of the multipotential carcinogenic effects of aspartame administered in the feed to Sprague-Dawley rats, Environ. Health Perspect., mars 2006, 114(3):379-85.</ref>,<ref>Belpoggi F., Soffritti M., Padovani M., Degli Esposti D., Lauriola M. et Minardi F., Results of long-term carcinogenicity bioassay on Sprague-Dawley rats exposed to aspartame administered in feed, Ann. N. Y. Acad. Sci., septembre 2006, 1076:559-77 (résumé).</ref> avait déjà suggéré que de faibles doses délivrées dans la nourriture de rates Sprague-Dawley à partir de l'âge de huit semaines et durant leur durée de vie augmentait le risque de cancer chez ces rats<ref>Soffritti M., Belpoggi F., Tibaldi E., Esposti D.D. et Lauriola M., Life-span exposure to low doses of aspartame beginning during prenatal life increases cancer effects in rats ; Environ. Health Perspect., septembre 2007, 115(9):1293-7 ([résumé]).</ref>. Une seconde étude est réalisée par la même équipe<ref>Soffritti M., Belpoggi F., Tibaldi E., Esposti D.D. et Lauriola M., Life-span exposure to low doses of aspartame beginning during prenatal life increases cancer effects in rats, Environ. Health Perspect., septembre 2007, 115(9):1293-7 (résumé).</ref>, mais cette fois avec exposition à des doses de 2 000, 400 ou Modèle:Unité commençant au stade de l'embryon (à partir du Modèle:12e de vie), chez des rats mâles et femelles (également Sprague-Dawley). L'étude conclut à un risque dose-dépendant de tumeur maligne (cancers de type lymphomes et leucémies) chez les rats mâles ainsi que chez les femelles, avec aussi des cancers mammaires chez les rates. Les auteurs estiment que ces résultats confirment et renforcent la première démonstration expérimentale de la cancérogénicité multipotentielle à une dose proche de la dose journalière admissible pour l'homme, cette étude démontrant en outre un risque renforcé en cas d'exposition durant la vie fœtale.

Fin 2010, la polémique est relancée par deux autres études.

  • La première a porté sur près de Modèle:Nombre enceintes. Elle étudie la corrélation entre les cas de naissances avant terme et la consommation de boissons gazeuses aux édulcorants<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pour l’EFSA, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • La seconde a été menée sur des souris, par l’Institut Ramazzini (centre privé de recherche en cancérologie environnementale). Elle a conclu que l’exposition à de hautes doses d'aspartame induisait des cancers du foie (carcinomes hépatocellulaires) et du poumon (dans les alvéoles et bronchioles), mais chez les souris mâles uniquement, les femelles étant totalement épargnées par ce phénomène<ref name=CancerSouris2010>Soffritti M., Belpoggi F., Manservigi M., Tibaldi E., Lauriola M., Falcioni L. et Bua L. (2010), Aspartame administered in feed, beginning prenatally through life span, induces cancers of the liver and lung in male Swiss mice, Am. J. Ind. Med., décembre 2010, 53(12):1197-206. (résumé.</ref> (ce qui suggère un « cancer hormonal »).
    Le Modèle:Pr, toxicologue français, incite les Français à la prudence<ref>Lire en ligne.</ref>, pourtant l’EFSA, en collaboration avec l’ANSES, après avoir examiné les deux études affirme ne pas y trouver d'éléments probants de nature à modifier le profil de sécurité de l’aspartame<ref>EFSA, L’EFSA examine deux publications relatives à la sécurité des édulcorants artificiels, Nouvelle, 28 février 2011.</ref>. Ont notamment été mises en cause par les deux agences : les souris utilisées, connues pour spontanément présenter des tumeurs fréquentes au foie et au poumon et, pour la première étude, le fait que les mises-bas prématurées n'aient pas été spontanées mais déclenchées, sans précisions sur les raisons de ce choix médical. En réponse, l'Institut Ramazzini souligne que le groupe test et le groupe de référence ont été affectés des mêmes déficiences respiratoires à un stade avancé de leur vie, ce qui est plutôt normal quand un sujet devient vieux Modèle:Pas clair.

Mi-2011, la polémique est ravivée à la suite de la réponse de Hugues Kenigswald, à la tête de l'unité Additifs alimentaires de l'EFSA, au réseau Environnement santé qui lui demandait de prouver le caractère scientifique des études initiales ayant autorisé la mise sur le marché de l'aspartame : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ainsi, la question de l'existence des dossiers scientifiques ayant autorisé l'aspartame est désormais posée, de même que celle de l'indépendance des experts<ref>NOVETHIC Aspartame: l'indépendance des experts remise en question 30/06/11</ref>. En 2011, en France, des élus et ONG demandent à l'Europe d'invalider la dose journalière pour ce produit<ref>RELAXNEWS, Aspartame : plusieurs associations et parlementaires réclament l'invalidation de la dose journalière, 29 juin 2011.</ref>. L'EFSA rend ses conclusions à la fin de 2013, qui maintiennent les avis précédents, considérant la dose journalière admissible comme une protection adéquate et l'aspartame sûr pour la population générale<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2013, Françoise Clavel-Chapelon, directrice de recherche Inserm-université Paris-Sud 11, à l’Institut Gustave-Roussy, et Guy Fagherazzi ont comparé la consommation de boissons sucrées et boissons sucrées Modèle:Citation au regard du risque de diabète de Modèle:Nobr <ref>« Les boissons « light » associées à une augmentation du risque de diabète de type 2 », Inserm, 07/02/2013.</ref>Modèle:Référence non conforme:

Modèle:Citation bloc

Un article dans la revue Modèle:Lang confirme, en Modèle:Date-, ce constat, ajoutant que les édulcorants altèrent le microbiote intestinal<ref>Lire en ligne.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Safety data sheet - Aspartame sur la base de données de la Direction européenne de la Qualité du Médicament et Soins de Santé DEQM
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Summary of Evaluations Performed by the Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additives (résumé des évaluations faites par le comité d'experts communs sur les additifs alimentaires de l'OMS et de la FAO).

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