Bataille des Dardanelles

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Conflit militaire

La bataille des Dardanelles, également appelée bataille de Gallipoli (ou campagne des Dardanelles, ou campagne de Gallipoli), est un affrontement de la Première Guerre mondiale qui opposa l'Empire ottoman aux troupes britanniques et françaises dans la péninsule de Gallipoli dans l'actuelle Turquie du 18 mars 1915 au 9 janvier 1916.

La péninsule de Gallipoli forme la partie nord du détroit des Dardanelles reliant la mer Égée à la mer de Marmara. Durant la Première Guerre mondiale, cette région était contrôlée par l'Empire ottoman alors en guerre contre les puissances alliées dont le Royaume-Uni, la France et la Russie. Pour pouvoir ravitailler cette dernière, le contrôle des « Détroits » était indispensable mais une tentative alliée pour traverser les Dardanelles échoua le 18 mars 1915 en raison des mines qui y avaient été posées. Pour que les dragueurs de mines puissent opérer en sécurité, il était nécessaire de réduire au silence les batteries ottomanes sur les hauteurs du détroit. Un débarquement fut donc organisé le 25 avril au cap Helles et dans la baie ANZAC à l'extrémité sud de la péninsule.

Le terrain difficile, l'impréparation alliée et la forte résistance ottomane provoquèrent rapidement l'enlisement du front et les tentatives des deux camps pour débloquer la situation se soldèrent par de sanglants revers. Le 6 août, les Alliés débarquèrent dans la baie de Suvla au nord mais ils ne parvinrent pas non plus à atteindre les hauteurs dominant le détroit au milieu de la péninsule et ce secteur se couvrit également de tranchées. L'impasse de la situation et l'entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux poussèrent les Alliés à évacuer leurs positions en Modèle:Date- et en Modèle:Date- et les unités furent redéployées en Égypte ou sur le front de Salonique en Grèce.

La bataille fut un sérieux revers pour les Alliés et l'un des plus grands succès ottomans durant le conflit. En Turquie, l'affrontement est resté célèbre car il marqua le début de l'ascension de Mustafa Kemal qui devint par la suite un des principaux acteurs de la guerre d'indépendance et le premier président du pays. La campagne fut également un élément fondateur de l'identité nationale turque. Commémorée sous le nom de journée de l'ANZAC, la date du débarquement du Modèle:Date- est la plus importante célébration militaire en Australie et en Nouvelle-Zélande, où elle surpasse le jour du Souvenir du 11 novembre.

Contexte

Modèle:Article détaillé

Entrée en guerre de l'Empire ottoman

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Empire ottoman était surnommé l'« homme malade de l'Europe »Modèle:Sfn en raison de son instabilité politique, des revers militaires et des tensions sociales liées à un siècle de déclin. En 1908, un groupe d'officiers appelés les Jeunes-Turcs prit le pouvoir lors d'un coup d'État ; le sultan Abdülhamid II fut renversé et son frère Mehmed V lui succéda même s'il n'avait plus aucun pouvoirModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le nouveau régime lança de nombreuses réformes afin de moderniser l'économie et l'administration de l'Empire. L'Allemagne était déjà un soutien de l'Empire et elle finançait plusieurs projets de modernisation comme le chemin de fer Berlin-Bagdad. Son influence s'accrut aux dépens de la présence britannique traditionnelle et des officiers allemands participèrent à la réorganisation de l'arméeModèle:Sfn. Malgré ces investissements, les ressources de l'Empire furent épuisées par les guerres balkaniques en 1912 et 1913. La faction pro-allemande menée par Enver Pacha, l'ancien attaché militaire ottoman à Berlin, s'opposa à l'influence britannique au sein du gouvernement et renforça les liens de l'Empire avec l'AllemagneModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ce rapprochement se traduisit en Modèle:Date- par l'arrivée à Constantinople d'une mission militaire allemande menée par le général Otto Liman von Sanders. Dans le même temps, la position géographique de l'Empire signifiait que sa neutralité revêtait une importance considérable pour la Russie et ses alliés français et britanniques dans le cas d'une guerre en EuropeModèle:Sfn.

Durant la crise de juillet, en 1914, les diplomates allemands proposèrent aux Ottomans de former une alliance contre la Russie en échange de gains territoriaux dans le Caucase et dans le nord-ouest de la Perse. La faction pro-britannique était alors isolée du fait de l'absence de l'ambassadeur britanniqueModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, deux jours après le début de la Première Guerre mondiale, les dirigeants ottomans approuvèrent une alliance secrète avec l'Allemagne contre la RussieModèle:Sfn mais l'accord ne les contraignait pas à entreprendre des actions militairesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le 2 août, le gouvernement britannique réquisitionna deux cuirassés, le Sultan Osman I et le Reşadiye, construits par les chantiers navals britanniques pour le compte de l'Empire ottoman ; cela affaiblit les partisans du Royaume-Uni à Constantinople malgré les propositions d'indemnisation si l'Empire restait neutreModèle:Sfn. À la suite de cet incident diplomatique, le gouvernement allemand offrit deux croiseurs en remplacement, le Modèle:SMS et le Modèle:SMS, pour accroître son influence. Les Alliés tentèrent d'intercepter les navires mais ces derniers s'échappèrent quand le gouvernement ottoman les autorisa à traverser les Dardanelles jusqu'à Constantinople. L'Empire était cependant neutre et la convention de Londres signée en 1841 interdisait tout passage de navires de guerre dans les DardanellesModèle:Sfn ; en autorisant l'entrée des navires allemands, ces derniers confirmaient leurs liens avec l'AllemagneModèle:Sfn.

En septembre, la mission navale britannique à Constantinople créée en 1912 par l'amiral Modèle:Lien fut rappelée du fait de l'entrée en guerre, apparemment imminente, de l'Empire ottoman ; le commandement de la marine ottomane fut transmis au contre-amiral Wilhelm Souchon de la marine allemandeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sans en référer au gouvernement ottoman, le commandant allemand des fortifications des Dardanelles ordonna la fermeture du détroit le 27 septembreModèle:Sfn. La présence navale allemande et les succès militaires de l'Allemagne sur les différents fronts du conflit poussa le gouvernement ottoman à déclarer la guerre à la RussieModèle:Sfn. Le 27 octobre, les deux croiseurs de la marine ottomane Yavuz Sultan Selim et Midilli (antérieurement le Breslau et le Goeben) entrèrent en mer Noire, bombardèrent le port russe d'Odessa et coulèrent plusieurs naviresModèle:Sfn. Les Ottomans refusèrent d'expulser les missions allemandes comme le demandaient les Alliés et ils entrèrent officiellement en guerre aux côtés des Empires centraux le 31 octobreModèle:Sfn,Modèle:Sfn ; la Russie déclara la guerre à l'Empire le 2 novembre. Le lendemain, l'ambassadeur britannique quitta Constantinople et une escadre britannique bombarda les forts de Kumkale et de Seddulbahir à l'entrée méditerranéenne du détroitModèle:Sfn. Le Royaume-Uni et la France déclarèrent à leur tour la guerre à l'Empire le 5 novembre et les Ottomans passèrent à l'offensive dans le Caucase à la fin du moisModèle:Sfn. Les combats éclatèrent également en Mésopotamie lorsque les Britanniques débarquèrent dans le golfe Persique pour prendre le contrôle des installations pétrolières de la régionModèle:Sfn. Les Ottomans planifièrent une offensive contre l'Égypte britannique au début de l'année 1915 pour occuper le canal de Suez et couper les liens entre le Royaume-Uni et ses colonies indiennes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'historien Hew Strachan estime que rétrospectivement l'entrée en guerre ottomane ne faisait aucun doute après l'arrivée du Goeben et du Breslau et que les retards étaient plus liés à l'impréparation ottomane qu'à des hésitations sur la politique à tenirModèle:Sfn.

Stratégie alliée

Fichier:Turkish Strait disambig.svg
Carte des détroits avec les Dardanelles en jaune et le Bosphore en rouge.

Après les succès allemands au début du conflit, le front de l'Ouest s'était enlisé à la suite des contre-attaques alliées sur la Marne et à Ypres. L'impossibilité de la guerre de mouvement poussa les deux camps à créer des tranchées qui s'étendirent rapidement de la mer du Nord jusqu'à la frontière suisseModèle:Sfn. La situation était similaire à l'est et le front s'était figé sur une ligne allant de la mer Baltique à la mer Noire. Pour les Alliés, la neutralité de l'Empire ottoman et l'ouverture des Dardanelles revêtaient une importance capitale car le détroit était le seul lien entre la Russie d'un côté et la France et le Royaume-Uni de l'autre. En effet, les routes terrestres étaient contrôlées par l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, la mer Blanche au nord et la mer d'Okhotsk en Extrême-Orient étaient bloquées par les glaces l'hiver et éloignées des théâtres d'opérations tandis que l'accès à la mer Baltique était bloqué par la marine allemandeModèle:Sfn. Tant que l'Empire restait neutre, la Russie pouvait être ravitaillée par la mer Noire mais le détroit fut fermé et miné par les Ottomans en novembreModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

En novembre, le Royaume-Uni proposa de payer l'Empire ottoman pour qu'il reste neutre cependant que le ministre français de la Justice, Aristide Briand, suggéra de lancer une attaque préventive ; les deux propositions furent rejetéesModèle:Sfn. Plus tard dans le mois, le premier lord de l'Amirauté, Winston Churchill présenta un projet d'attaque navale contre les Dardanelles fondé sur des rapports erronés sur les défenses ottomanes. Churchill voulait redéployer en Méditerranée les cuirassés obsolètes ne pouvant opérer contre la Modèle:Lang allemande afin d'organiser une opération navale suivie d'un débarquement limité. L'opération avait également pour objectif de pousser la Bulgarie et la Grèce, deux anciennes possessions ottomanes, à rejoindre le camp des AlliésModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le grand-duc Nicolas de Russie demanda l'aide britannique alors que les Ottomans lançaient une grande offensive dans le Caucase. Les préparations de l'opération navale commencèrent immédiatement pour soulager les Russes en obligeant les Ottomans à redéployer leurs forces dans les DardanellesModèle:Sfn.

Opérations navales

Tentative de passage en force

Fichier:Dardanelles defences 1915.png
Carte des champs de mines et des fortifications ottomanes dans les Dardanelles.

Le Modèle:Date-, un hydravion britannique du Modèle:HMS réalisa un vol de reconnaissance au-dessus du détroitModèle:Sfn. Deux jours plus tard, une importante escadre anglo-française menée par le cuirassé Modèle:HMS commença à pilonner les positions ottomanes sur la côte. Les Britanniques avaient prévu d'utiliser les huit appareils du HMS Ark Royal pour orienter les tirs mais les mauvaises conditions climatiques ne permirent l'emploi que d'un seul Modèle:LienModèle:Sfn. Le 25 février, les premières fortifications à l'entrée des Dardanelles avaient été écrasées tandis que le passage avait été déminéModèle:Sfn. Une unité de Royal Marines fut alors débarquée pour détruire les canons de Kumkale sur la côte asiatique et à Sedd el Bahr à l'extrémité de la péninsule de Gallipoli tandis que le bombardement naval se tournait vers les batteries entre Kumkale et KephezModèle:Sfn.

Fichier:Dragage des mines dans les Dardanelles en 1915.jpg
Dragage des mines dans les Dardanelles en 1915 par les troupes franco-britanniques.

Frustré par la mobilité des batteries ottomanes qui échappaient aux bombardements alliés et menaçaient les dragueurs de mines, Churchill poussa le commandant de la flotte, l'amiral Sackville Carden, à accroître la pressionModèle:Sfn. Ce dernier prépara une nouvelle tactique et envoya le 4 mars un télégramme à Churchill indiquant qu'il pourrait atteindre Constantinople en moins de 14 jours en lançant un assaut avec l'ensemble de ses forcesModèle:Sfn. Cette confiance fut renforcée par l'interception de messages allemands révélant que les forts ottomans étaient presque à court de munitionsModèle:Sfn. Il fut donc décidé d'organiser une attaque générale vers le 17 mars mais Carden, malade, fut remplacé par l'amiral John de RobeckModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, la flotte composée de 18 cuirassés et de nombreux croiseurs et destroyers tenta de forcer le passage le plus étroit des Dardanelles large de seulement Modèle:Unité. Malgré la menace des canons ottomans, les dragueurs de mines reçurent l'ordre de participer à l'assaut. À Modèle:Heure, un compte-rendu du quartier-général ottoman rapporta que Modèle:Citation.

Fichier:Sinking of Battleship Bouvet at the Dardanelles-TSK.jpg
Naufrage du cuirassé Bouvet le Modèle:Date-.
Photographie d'un navire donnant de la bande sur tribord dont la tourelle arrière est complètement déchiquetée
Naufrage du Modèle:HMS.

Les reconnaissances alliées n'avaient cependant pas identifié tous les champs de mines ottomans et à Modèle:Heure, le cuirassé français Bouvet coula en deux minutes avec plus de 600 marins après avoir touché une mineModèle:Sfn. Les Modèle:HMS et Modèle:HMS heurtèrent également des mines tandis que le Modèle:HMS, envoyé pour secourir le premier connut la même mésaventure et les deux navires coulèrent ensembleModèle:Sfn. Les cuirassés français Suffren et Gaulois furent aussi endommagés après avoir traversé une ligne de mines discrètement posée dix jours plus tôt par le mouilleur de mines NusretModèle:Sfn. Le feu ottoman, bien que réduit, restait menaçant et les dragueurs de mines, pour la plupart de simples chalutiers manœuvrés par des équipages civils, battirent en retraite en laissant intacts les champs de mines.

Ces lourdes pertes contraignirent de Robeck à ordonner une retraite pour sauver ce qui restait de la flotteModèle:Sfn. Certains officiers comme le commodore Roger Keyes du HMS Queen Elizabeth estimaient que la victoire était toute proche car les batteries ottomanes n'avaient presque plus de munitions mais de Robeck, John Fisher et d'autres commandants estimèrent à l'inverse que les tentatives navales pour prendre le contrôle des détroits nécessiteraient des pertes inacceptablesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le repli allié renforça le moral des OttomansModèle:Sfn et le jour fut par la suite célébré en Turquie comme une grande victoireModèle:Sfn. Comme la capture des Dardanelles par la mer était impossible, les préparatifs pour une opération terrestre commencèrent afin de prendre le contrôle des côtes, de neutraliser les batteries ottomanes et permettre aux dragueurs de mines de nettoyer le détroit en sécuritéModèle:Sfn.

Préparatifs alliés

Photographie prise depuis une colline donnant sur une large baie où se trouvent de nombreux navires de transport. Au premier plan, une colonne de soldats en armes marche sur un sentier dans un paysage aride et pelé.
Débarquement de troupes françaises sur l'île de Lemnos en 1915.

Le secrétaire d'État à la Guerre britannique, Horatio Herbert Kitchener, plaça le général Ian Hamilton à la tête de la Modèle:Lien de Modèle:Nombre chargée de mener cette opérationModèle:Sfn. À ce moment, des troupes australiennes et néo-zélandaises étaient stationnées en Égypte où elles s'entraînaient en prévision de leur déploiement en FranceModèle:Sfn. Ces forces furent regroupées au sein du corps d'armée australien et néo-zélandais (ANZAC) composée des unités de volontaires de la [[1re division (Australie)|Modèle:1re australienne]] et de la division d'Australie et de Nouvelle-Zélande. Cette unité commandée par le lieutenant-général William Birdwood fut déployée aux côtés de la Modèle:29e britannique, de la Modèle:LienModèle:Sfn et de l'armée française d'Orient composée de troupes coloniales et métropolitainesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les unités britanniques et françaises rejoignirent les troupes de l'ANZAC en Égypte avant d'être redéployées au cours du mois d'avril sur l'île grecque de Lemnos plus proche des Dardanelles. Ce regroupement des troupes alliées repoussa l'organisation des débarquements à la fin du mois d'avril et ce délai permit aux Ottomans de renforcer leurs positionsModèle:Sfn.

Les stratèges alliés n'envisageaient pas que les débarquements pussent se faire sous le feu des Ottomans et aucun entraînement en ce sens ne fut entrepris. La combativité des défenseurs était également sous-estimée par les AlliésModèle:Sfn et cette nonchalance initiale fut illustrée par un dépliant distribué aux troupes australiennes et britanniques en Égypte qui indiquait : Modèle:Citation. L'historien Edward J. Erickson estime que cette indolence était liée à un « sentiment de supériorité » résultant du déclin de l'Empire ottoman et des mauvaises performances de ses forces lors des guerres balkaniques. En conséquence, les troupes alliées étaient mal préparées pour cette campagneModèle:Sfn et dans certains cas, leurs informations sur les Dardanelles étaient issues de guides touristiques achetés en ÉgypteModèle:Sfn.

Préparatifs ottomans

Fichier:Map of Turkish forces at Gallipoli April 1915.png
Disposition de la Modèle:Lien dans les Dardanelles.

De leur côté, les Ottomans déployèrent la Modèle:Lien dans la zone pour repousser un débarquement sur les deux rives des DardanellesModèle:Sfn. Cette force, initialement composée de cinq divisions, était une unité de conscrits commandée par le général allemand Otto Liman von SandersModèle:Sfn, assisté de nombreux officiers allemandsModèle:Sfn. Les commandants allemands et ottomans débattirent de la meilleure tactique défensive et tous s'accordèrent sur le fait qu'il était nécessaire de garder le contrôle des hauteurs surplombant le détroit. L'emplacement des futurs débarquements alliés et donc la disposition des défenses ottomanes faisaient néanmoins débat. Mustafa Kemal, alors lieutenant-colonel de 34 ans, fin connaisseur de la péninsule de Gallipoli où il avait combattu les Bulgares durant les guerres balkaniquesModèle:Sfn, considérait que le cap Helles formant l'extrémité sud de la péninsule et Gaba Tepe sur la côte ouest de la péninsule étaient les emplacements les plus probables pour un débarquement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans le cas du premier, les navires alliés pouvaient en effet offrir un soutien d'artillerie sur trois côtés tandis que l'étroitesse de la péninsule au niveau de Gaba Tepe permettrait facilement aux Alliés d'isoler les forces ottomanes au sud et de disposer d'une bonne position pour de futures opérationsModèle:Sfn

Liman von Sanders, considérant la baie de Besika sur la côte asiatique au sud du détroit comme le terrain le plus favorable à un débarquement et le plus propice aux attaques contre les principales batteries ottomanes protégeant le détroit, déploya deux divisions dans la baieModèle:Sfn. Deux autres furent regroupées à Modèle:Lien au nord de la péninsule pour protéger les lignes de communication et de ravitaillementModèle:Sfn. La Modèle:19e de Mustafa Kemal et la Modèle:9e furent disposées le long de la côte égéenne et au cap Helles tandis que le gros des défenseurs commandé par Liman von Sanders resterait à l'intérieur des terresModèle:Sfn. Après l'arrivée de la Modèle:3e et d'une brigade de cavalerie au début du mois d'avril, les forces ottomanes dans les Dardanelles comptaient environ Modèle:Nombre. Von Sanders mit l'accent sur l'amélioration des réseaux terrestres et maritimes pour pouvoir déplacer rapidement ses forces sur les fronts en difficulté mais cette stratégie était critiquée par les commandants ottomans qui estimaient que leurs unités étaient trop dispersées et ne pourraient pas contenir les Alliés avant l'arrivée des renfortsModèle:Sfn. Le commandant allemand, néanmoins convaincu de l'inefficacité d'une défense rigide, érigeait la mobilité de ses forces en clé du succès. Ainsi, la Modèle:19e de Kemal, disposée près de Boghali, devait pouvoir se porter au secours de Bolayır, de Gaba Tepe, du cap Helles ou de la côte asiatiqueModèle:Sfn.

Photographie d'un canon lourd tirant depuis une position légèrement protégée par des sacs de sable. Plusieurs artilleurs se tiennent à proximité.
Canon de Modèle:Unité de fabrication allemande en action dans les Dardanelles en 1915.

La durée des préparatifs britanniques permit aux défenseurs ottomans de renforcer leurs défensesModèle:Sfn. Von Sanders nota par la suite : Modèle:Citation. Des routes furent construites, les plages furent piégées avec des mines improvisées tandis que des tranchées étaient creusées sur les hauteurs. Des petites embarcations furent rassemblées pour permettre le transfert rapide d'hommes et d'équipements des deux côtés du détroit et les troupes réalisaient de nombreuses patrouilles pour éviter toute léthargieModèle:Sfn. Les Ottomans créèrent une petite force aérienne avec l'aide allemande ; quatre appareils opéraient des missions de reconnaissance autour de Çanakkale en févrierModèle:Sfn et un aérodrome fut construit près de Gallipoli au début du mois d'avrilModèle:Sfn.

Campagne terrestre

Modèle:Article détaillé Pour les Français et leur Corps Expéditionnaire d'Orient (CEO), les opérations sur le front de Gallipoli se décomposent ainsi :

Opérations Batailles Combats
Opérations des Dardanelles
(Modèle:Date- - Modèle:Date-)
Bataille de Sedd-Ul-Bahr
Français et Anglais
(Modèle:Date- - Modèle:Date-)
Combat de Koum-Kaleh
(25-Modèle:Date-)
Combat d’Eski Hissarlick (zone française)
Combat de Kanli Déré (zone anglaise)
(27-Modèle:Date-)
Bataille de Krithia - Kérévés Déré
Français et Anglais
(Modèle:Date- - Modèle:Date-)
Modèle:1er du Kérévés Déré
(6-7-Modèle:Date-)
Modèle:2e de Kérévés Déré
(Modèle:Date-)
Modèle:3e du Kérévés Déré
(Modèle:Date-)
Modèle:4e du Kérévés Déré
(Modèle:Date-)
Modèle:5e du Kérévés Déré
(12-Modèle:Date-)
Bataille de Suvia
Français et Anglais
(6 - Modèle:Date-)
Modèle:6e du Kérévés Déré (1)
(Modèle:Date-)

(1) Le Modèle:6e du Kérévés Déré se rattache à la bataille de Suvia, parce que l’attaque du C.E.O. était destinée à retenir devant le front français le plus de troupes ennemies possible pour faciliter le débarquement et l’attaque des troupes anglaises dans la région de Suvia.

Débarquements

Modèle:Article détaillé

Fichier:Cape Helles landing map.jpg
Cartes montrant les plages du débarquement au cap Helles.

Les Alliés envisageaient de débarquer dans la péninsule pour prendre le contrôle des fortifications et des batteries d'artillerie ottomanes pour que les navires puissent traverser les Dardanelles et rejoindre la mer de Marmara et ConstantinopleModèle:Sfn. Prévus pour le 23 avril et repoussés de deux jours en raison du mauvais tempsModèle:Sfn, les débarquements devaient être réalisés sur six plages dans la péninsule. La Modèle:29e devait prendre le contrôle du cap Helles et avancer vers les hauteurs d'Achi Baba. Les unités ANZAC, la Modèle:3e d'infanterie en première ligne, devaient débarquer au nord de Gaba Tepe sur la côte égéenne dans ce qui fut surnommé la « baie ANZAC », d'où elles pourraient traverser la péninsule et isoler les forces ottomanes au sud<ref name="stevenson1">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn. Les Français réalisèrent une attaque de diversion à Kum Kale sur la côte asiatique avant de rembarquer pour soutenir l'attaque contre le cap Helles. D'autres opérations de diversion furent menées par la Royal Naval Division dont celle réalisée en solitaire par le futur général néo-zélandais Bernard Freyberg qui rejoignit à la nage la côte du golfe de Saros au nord de la péninsule pour y allumer des fumigènes sous le feu des Ottomans ; un acte de bravoure qui lui valut de recevoir l'ordre du Service distinguéModèle:Sfn.

Le débarquement au cap Helles fut réalisé par la Modèle:29e britannique du major-général Aylmer Hunter-Weston sur cinq plages nommées d'est en ouest, « S », « V », « W », « X » et « Y »Modèle:Sfn. Sur cette dernière, les Alliés ne rencontrèrent presque pas de résistance et des reconnaissances furent menées dans l'intérieur des terres sans plus d'opposition. Les ordres étaient néanmoins de sécuriser cette tête de pont et aucune action ne fut entreprise pour prendre le contrôle du village de Krithia alors virtuellement sans défense. Lorsque les Alliés reprirent leur Modèle:Lien le 28 avril, les Ottomans y avaient redéployé un bataillon du Modèle:25e et parvinrent à repousser toutes les attaquesModèle:Sfn. Les débarquements les plus difficiles eurent lieu à la plage « V » située en contrebas de l'ancienne forteresse de Sedd el Bahr et sur la plage « W » à la pointe occidentale de la péninsule. Sur cette première, l'attaque fut menée par les Modèle:Lien et le régiment royal de Hampshire à bord d'un charbonnier transformé, le Modèle:Lien<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui fut volontairement échoué sous la forteresse pour que les troupes puissent débarquer via des rampes sur les flancs du navire. Les autres unités dont les fusiliers royaux de Dublin et les fusiliers du Lancashire approchèrent des plages à bord de chaloupes ouvertes et sans protection. Sur les deux plages, les Ottomans occupaient de solides positions défensives et infligèrent de lourdes pertes aux assaillants. Les soldats émergeant un par un des flancs du River Clyde furent décimés par les mitrailleuses situées dans la forteresse et sur les Modèle:Nobr à débarquer, seuls 21 atteignirent la plageModèle:Sfn.

Photographie prise depuis un navire montrant une forteresse en ruine surplombant une pente escarpée menant à une étroite plage.
Photographie prise depuis le Modèle:Lien montrant la plage « V » et la forteresse de Sedd el Bahr.

Les Ottomans étaient néanmoins trop peu nombreux pour pouvoir repousser les assaillants mais ils infligèrent de lourdes pertes et limitèrent la progression alliée à la côte. Le matin du Modèle:Date-, les défenseurs étaient à court de munitions et n'avaient plus que leurs baïonnettes pour affronter les Alliés. Sur les hauteurs de Chunuk Bair, le Modèle:57e d'infanterie reçut l'ordre de Kemal : Modèle:Citation. Tous les hommes de l'unité furent tués ou blessés et en signe de respect, l'armée turque ne compte plus aucun Modèle:57e régimentModèle:Sfn.

Les Britanniques parvinrent à prendre le contrôle des plages « V » et « W » au prix de pertes s'élevant à plus de 60 % des effectifs engagés. Quinze croix de Victoria furent décernées dans les deux premiers jours de cette batailleModèle:Sfn. Un seul officier dublinois survécut à l'attaqueModèle:Sfn et finalement, seulement onze soldats de cette unité sortirent sans blessures de la campagne de Gallipoli sur un effectif de Modèle:Nombre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après les débarquements, les Alliés firent peu pour profiter de leur avantage et en dehors de quelques opérations de reconnaissance, le gros des troupes resta à proximité des plages. L'offensive alliée perdit donc de son élan et les Ottomans purent se regrouper et se renforcer<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Photographie d'un gros canon de campagne entouré de ses servants
Modèle:Lien tirant sur des positions ottomanes depuis le cap Helles en juin 1915.

Herbert Kitchener avait ordonné que tous les besoins aériens soient assurés par le Modèle:Lang (RNAS) et les Alliés déployèrent des hydravions et d'autres appareils sur l'île grecque de TénédosModèle:Sfn. Ces derniers réalisèrent des missions de reconnaissanceModèle:Sfn mais leur nombre était insuffisant pour répondre aux besoins des services de renseignementModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le matin du Modèle:Date-, alors que les troupes alliées débarquaient, le sous-marin australien HMAS AE2 du lieutenant-commandant Henry Stoker torpilla la canonnière Modèle:Lien à ÇanakkaleModèle:Sfn. Il s'échoua ensuite non loin d'un fort ottoman mais parvint à s'échapperModèle:Sfn. Peu après, son périscope fut repéré par un cuirassé ottoman qui tirait sur les plages de débarquement et ce dernier préféra se replierModèle:Sfn. Ayant franchi les Dardanelles, le sous-marin entra dans la mer de Marmara vers Modèle:Heure mais Stoker préféra reposer son submersible sur le fond marin et attendre la nuit avant de continuerModèle:Sfn. Il fit surface dans la soirée pour recharger ses batteries et envoya un message radio à la flotteModèle:Sfn. Même si le débarquement au cap Helles se déroulait comme convenu, celui dans la baie ANZAC rencontrait de plus grandes difficultés et le commandant de l'ANZAC, William Birdwood, envisagea d'évacuer ses forcesModèle:Sfn. Le succès du sous-marin australien fut l'un des facteurs qui le firent changer d'avis et la nouvelle fut relayée aux troupes pour remonter leur moralModèle:Sfn. Stoker navigua dans la mer de Marmara pendant cinq jours en réalisant de fréquentes apparitions en surface pour donner l'impression d'un grand nombre de sous-marins alliés mais ses attaques contre les navires ottomans échouèrent du fait de problèmes mécaniques avec ses torpillesModèle:Sfn.

Premiers combats

Trois soldats entourent une mitrailleuse disposée au sommet d'une tranchée surélevée avec des sacs de sable.
Mitrailleuse britannique équipée d'un périscope.

Dans l'après-midi du Modèle:Date-, les 12 bataillons de la Modèle:19e de Mustafa Kemal et six bataillons de la Modèle:5e lancèrent une attaque contre les six brigades alliées dans la baie ANZACModèle:Sfn. Avec le soutien de l'artillerie navale, les Alliés parvinrent à tenir tête aux assaillants durant la nuit. Le lendemain matin, les Britanniques et les Français ayant débarqué à la droite de la plage « S » après leur opération de diversion contre Kum Kale tentèrent de prendre le village de KrithiaModèle:Sfn. Cette Modèle:Lien planifiée par Hunter-Weston se révéla complexe et mal coordonnée d'autant plus que la Modèle:29e était épuisée par les débarquements et les contre-attaques ottomanes. L'avancée alliée s'arrêta donc à mi-chemin entre le cap Helles et le village de Krithia vers Modèle:Heure et les attaquants avaient perdu Modèle:NombreModèle:Sfn. Avec l'arrivée de renforts ottomans dans la zone, la possibilité d'une victoire rapide dans la péninsule s'éloigna et les combats se transformèrent en une guerre d'attritionModèle:Sfn.

Considérant que la situation avait tourné à son avantage, Kemal commença à regrouper des unités et après l'arrivée de huit bataillons de Constantinople, les Ottomans passèrent à l'offensive dans l'après-midi du Modèle:Date-. Malgré quelques succès contre les Français, les attaquants subirent de lourdes pertes et furent repoussés sur les autres secteursModèle:Sfn. La nuit suivante, William Birdwood ordonna aux unités ANZAC du major-général Alexander Godley de contre-attaquer. Les troupes progressèrent lentement dans l'obscurité derrière un tir de barrage de l'artillerie navale et terrestre mais la progression fut désordonnée et la résistance ottomane les contraignit à se replier après avoir perdu un millier d'hommesModèle:Sfn.

Photographie d'un sous-marin en surface. Plusieurs marins se trouvent sur le pont du submersible.
Le sous-marin australien HMAS AE2 en 1915.

Pour une raison inconnue, le sous-marin AE2 commença à faire surface de manière incontrôlée le Modèle:Date- à proximité du torpilleur SultanhisarModèle:Sfn. Ce dernier ouvrit immédiatement le feu et le capitaine australien décida d'abandonner son navire qui fut sabordé pour éviter sa capture. Les succès du HMAS AE2 démontrèrent néanmoins qu'il était possible pour les sous-marins de traverser les Dardanelles et l'envoi de submersibles dans la mer de Marmara entrava fortement les opérations de transport et de ravitaillement des OttomansModèle:Sfn. Le HMS E14 du lieutenant-commandant Edward Boyle entra ainsi dans la mer de Marmara le Modèle:Date- et torpilla quatre navires dont le transport Gul Djemal à bord duquel se trouvaient Modèle:Nombre et une batterie de campagne en partance pour la péninsule. Même si cette perte n'était pas dramatique pour les Ottomans, elle affaiblit considérablement le moral des troupesModèle:Sfn. Ces opérations sous-marines n'étaient cependant pas sans danger et lors de sa tentative de traversée du détroit, le submersible français Joule toucha une mine et sombra avec tout son équipage le Modèle:1er mai<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Mai 1915

Photographie de deux mitrailleuses disposées derrière un talus et manœuvrées chacune par quatre hommes
Mitrailleuses ottomanes.

Considérant que les positions de l'ANZAC étaient solidement établies, Hamilton déclencha une nouvelle offensive contre Modèle:LienModèle:Sfn. Impliquant Modèle:Nombre, l'attaque était la première attaque générale depuis le cap Helles et devait avoir lieu durant la journée. Après une préparation d'artillerie de 30 minutes, l'assaut commença dans la matinée du 6 maiModèle:Sfn. Progressant en quatre colonnes séparées par des ravins, les unités alliées tentèrent de contourner les positions fortifiées ottomanes mais le terrain difficile compliqua cette manœuvre. Soumis à un tir nourri de l'artillerie et des mitrailleuses ottomanes qui n'avaient pas été repérées par les reconnaissances aériennes, l'attaque fut interrompue au bout d'une journéeModèle:Sfn.

L'arrivée de renforts permit une reprise de l'offensive le 7 mai mais les défenses ottomanes restèrent infranchissables et les Alliés ne progressèrent que de quelques centaines de mètres au prix de lourdes pertesModèle:Sfn. Après cette bataille, le front se stabilisa du fait de l'épuisement des deux belligérants. Les stocks de munitions alliés, en particulier ceux de l'artillerie, étaient presque épuisés et les deux camps profitèrent de l'accalmie pour se réapprovisionner et étendre leurs réseaux de tranchéesModèle:Sfn. Des combats sporadiques se poursuivirent néanmoins avec des raids et des attaques à la grenadesModèle:Sfn contre des tranchées parfois séparées de seulement quelques mètresModèle:Sfn. Les tireurs de précision devinrent une menace persistante pour les deux camps et le commandant de la Modèle:1re australienne, le major-général William Bridges, fut mortellement blessé par l'un d'eux le 18 maiModèle:Sfn.

Le 19 mai, 42 000 Ottomans lancèrent une offensive contre la baie ANZAC pour Modèle:Citation les Modèle:Unité et Néo-Zélandais qui s'y trouvaientModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Manquant de munitions et de pièces d'artillerie, les Ottomans espéraient que l'effet de surprise et leur supériorité numérique leur permettraient de l'emporter ; leurs préparatifs avaient cependant été repérés par un appareil de reconnaissance britannique la veilleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sans effet de surprise, l'assaut fut un désastre et les Ottomans perdirent Modèle:Nombre dont Modèle:Nombre contre Modèle:Nobr et Modèle:Nobr du côté alliéModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les pertes ottomanes furent telles qu'un cessez-le-feu fut organisé par l'officier de liaison britannique Aubrey Herbert le 24 mai pour inhumer les corps reposant dans le no man's land ; cet événement donna lieu à des actes de fraternité semblables à ceux de la trêve de Noël 1914 sur le front de l'OuestModèle:Sfn.

Photographie montrant plusieurs groupes de soldats s'affairant autour de corps dispersés dans un paysage de broussailles
Photographie prise durant la trêve du 24 mai 1915 destinée à inhumer les corps reposant dans le no man's land.

Les Ottomans souffraient d'une grave pénurie de munitionsModèle:Sfn et après l'échec de leur offensive du Modèle:Date-, ils arrêtèrent les assauts frontaux et entreprirent une guerre de sape. Malgré les tentatives alliées pour les neutraliser, les Ottomans firent exploser une mine dans le secteur australien et attaquèrent avec un bataillon du Modèle:14e. Le Modèle:15e australien fut repoussé mais il reprit le terrain perdu dans la soirée avant d'être relevé par des unités néo-zélandaisesModèle:Sfn. Revenus sur leurs positions, les belligérants reprirent leurs escarmouches et continuèrent à renforcer leurs réseaux de tranchéesModèle:Sfn.

Sur mer, la domination britannique fut affaiblie par le torpillage le 13 mai du cuirassé HMS Goliath par le destroyer Muâvenet-i MillîyeModèle:Sfn. De plus, le sous-marin allemand U-21 envoya par le fond le Modèle:HMS le 25 mai et le Modèle:HMS deux jours plus tardModèle:Sfn. Les appareils alliés réalisèrent un plus grand nombre de patrouilles et le U-21 décida de quitter la zone. Les Alliés ignoraient néanmoins ce repli et ils retirèrent un grand nombre de navires dans leur base sur l'île grecque d'Imbros ; cela réduisit considérablement le soutien d'artillerie allié dans la péninsule de GallipoliModèle:Sfn. Dans le même temps, le sous-marin HMS E11 traversa les Dardanelles le Modèle:Date- et coula ou endommagea 11 navires dont trois dans le port de Constantinople le 23 maiModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Juin – juillet 1915

Photographie d'un soldat rampant hors d'une tranchée avec un fusil à la main
Soldat français sortant d'une tranchée.

Dans le secteur du cap Helles où les réseaux de tranchées étaient très denses, les Alliés Modèle:Lien à nouveau en direction de Krithia le Modèle:Date- avec deux divisions britanniques et deux divisions françaisesModèle:Sfn. L'offensive ne permit pas d'obtenir de percée décisive et la guerre de positions reprit avec des objectifs limités à quelques centaines de mètres. Dans les deux camps, les pertes approchaient les 25 % : Modèle:Unité sur Modèle:Unité et Modèle:Unité sur 10 000. Du côté ottoman, les pertes s'élevèrent à plus de Modèle:NombreModèle:Sfn. Le 30 juin, le commandant français Henri Gouraud, qui avait remplacé Albert d'Amade en mai, fut blessé et le général Maurice Bailloud lui succéda à la tête des forces françaisesModèle:Sfn.

Du côté de la mer Égée, les Britanniques attaquèrent les positions ottomanes le 28 juin et parvinrent à progresser rapidement le long d'un ravin parallèle à la mer. Le front avança d'un kilomètre mais les pertes avaient à nouveau été élevées et les Ottomans lancèrent plusieurs contre-attaques entre le Modèle:1er et le 5 juillet sans pouvoir reprendre le terrain perduModèle:Sfn. Cette avancée marqua néanmoins la fin des offensives britanniques sur le front du cap Helles et leur attention se concentra au nord autour de la baie ANZAC.

Dans le même temps, la guerre sous-marine se poursuivait. Le HMS E14Modèle:Sfn traversa pour la troisième fois les Dardanelles le Modèle:Date- malgré le filet anti-sous-marin posé par les Ottomans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le 27, le submersible français Mariotte ne parvint pas à éviter cet obstacle et il fut contraint de faire surface. Pris pour cible par les batteries côtières, il fut abandonné et sabordé par son équipage<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Nobr le HMS E11 torpilla le cuirassé ottoman de fabrication allemande, Barbaros Hayreddin, dans la mer de Marmara<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>; il coula également un torpilleur, sept navires de transports et Modèle:Nobr à voiles durant son passage dans la zoneModèle:Sfn.

Août 1915

L'impasse sur le front du cap Helles poussa Hamilton à planifier une nouvelle offensive au nord pour prendre le contrôle des hauteurs situées au milieu de la péninsuleModèle:Sfn. À ce moment, les effectifs des deux belligérants avaient fortement augmenté par rapport au début de la bataille : les Alliés disposaient de 15 divisions contre cinq au départ tandis que les Ottomans en alignaient 16 contre six initialementModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Commandés par Godley, les Alliés envisageaient de débarquer deux nouvelles divisions d'infanterie du [[IX Corps (Royaume-Uni)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:|  }} }} corps britannique]]Modèle:Sfn dans la baie de Suvla à Modèle:Unité au nord de la baie ANZACModèle:Sfn. Dans le même temps, les unités déjà sur place attaqueraient en direction du nord-est dans le secteur le moins défendu du dispositif ottomanModèle:Sfn. Au moment de cette attaque, les Alliés disposaient d'une quarantaine d'appareils notamment des Modèle:Nobr basés sur les îles d'Imbros et de Tenedos. Les Ottomans alignaient quant à eux une vingtaine d'appareils dont huit était stationnés à Çanakkale. En plus des opérations de reconnaissance, les avions alliés commencèrent à mener des actions limitées de bombardement sur terre et sur merModèle:Sfn; l'un d'eux coula ainsi un remorqueur ottoman dans le golfe de Saros avec une torpilleModèle:Sfn.

Photographie de plusieurs soldats portant des uniformes différents accroupis dans un paysage de maquis
Interrogatoire de prisonniers ottomans par des soldats britanniques.

Le débarquement dans la baie de Suvla eut lieu dans la nuit du 6 août et ne rencontra qu'une faible résistance. Le commandant britannique Frederick Stopford se montra cependant peu entreprenant et la progression alliée se limita aux plages. Cela permit aux Ottomans de se redéployer sur les hauteurs et le front de Suvla devint rapidement statique avec la construction de tranchées par les deux campsModèle:Sfn. Dans la baie ANZAC, la Modèle:1re d'infanterie australienne attaqua le Modèle:Date- au sud-est pour obliger les Ottomans à dégarnir leurs positions au nord-est et elle parvint à capturer la principale ligne ottomane<ref name="stevenson1" />. Une autre attaque de diversion depuis le cap Helles se solda par un échec sanglant et ces deux manœuvres n'empêchèrent pas les Ottomans de redéployer leurs forces pour faire face aux attaques. Au nord-est, la brigade d'infanterie néo-zélandaise progressa avec difficulté mais ne parvint pas à atteindre son objectif qui était le sommet de Chunuk Bair. Cet échec eut des conséquences dramatiques car l'unité devait prendre à revers les positions ottomanes tandis que la Modèle:3e de cavalerie légère australienne devait mener un assaut frontal contre ces mêmes tranchéesModèle:Sfn. Malgré le revers néo-zélandais, l'attaque fut maintenue ; du fait du manque de coordination entre l'artillerie et l'infanterie, du terrain difficile et des solides positions ottomanes, les pertes australiennes s'élevèrent à Modèle:Nobr sur un effectif de 600Modèle:Sfn. D'autres tentatives pour reprendre l'offensive furent facilement repoussées par les OttomansModèle:Sfn. Les Néo-Zélandais tinrent leurs positions près de Chunuk Bair pendant deux jours malgré des pertes de 90 %Modèle:Sfn, jusqu'à l'arrivée de deux bataillons britanniques. Ces derniers furent néanmoins repoussés par une contre-attaque commandée par Mustafa Kemal le Modèle:Date-Modèle:Sfn et les Ottomans revinrent quasiment sur leurs positions de la semaine précédenteModèle:Sfn.

Photographie d'un groupe de soldats en uniformes légers et portant des chapeaux de feutre courant vers le sommet d'un talus la baïonnette en avant
Charge australienne contre une tranchée ottomane.

Trois nouvelles divisions britanniques débarquèrent dans la baie de Suvla entre le 7 et le Modèle:Date-Modèle:Sfn mais ces renforts ne permirent pas de débloquer la situationModèle:Sfn. Il fut alors décidé d'attaquer les hauteurs situées entre la baie de Suvla et la baie ANZAC pour unifier la ligne de front mais les assauts lancés le Modèle:Date- échouèrent. Le 17 août, Hamilton avait demandé Modèle:Nombre supplémentaires mais les Français avaient annoncé qu'ils planifiaient une offensive en France pour l'automne. Lors d'une réunion le Modèle:Date-, il fut décidé de donner la priorité au front de l'Ouest et seulement Modèle:Nombre seraient accordés au front des Dardanelles. Le Modèle:Date-, après l'échec des attaques contre les hauteurs séparant les deux plages, Hamilton se résolut à adopter une stratégie défensive. Cette décision était également motivée par l'imminence de l'entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux qui allait faciliter le soutien allemand à l'armée ottomane. Le 25 septembre, Kitchener ordonna le redéploiement de deux divisions britanniques et d'une division française Modèle:Efn sur le front de Salonique en Grèce et cela marqua le début de la fin de la bataille de GallipoliModèle:Sfn.

Évacuation

Photographie de l'intérieur d'un abri avec des murs composés de caisses de bois. Une dizaine d'hommes sont allongés avec des couvertures sur un sol couvert de paille
Soldats britanniques souffrant de gelures dans un abri composé de caisses de biscuits dans la baie de Suvla.

L'échec de l'offensive d'août poussa les Alliés à envisager une évacuation de leurs positions dans la péninsule de Gallipoli. Déjà décontenancée par les succès ottomans, l'opinion publique britannique se retourna contre la gestion de l'opération après la publication d'articles critiques dans le Sunday Times de Keith MurdochModèle:Sfn. Hamilton s'opposa initialement à la possibilité d'une évacuation lorsque cette possibilité fut évoquée le 11 octobre pour des raisons de prestige. Il fut par la suite limogé et remplacé par Charles MonroModèle:Sfn. L'arrivée de l'automne et de l'hiver apporta un répit aux soldats souffrant de la chaleur mais le froid entraîna également des milliers de cas de geluresModèle:Sfn.

La situation à Gallipoli fut encore compliquée par l'entrée en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux le 5. Avec l'appui de cette dernière et de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie envahit la Serbie et un nouveau front se forma au nord de la Grèce. Ce dernier, appelé front de Salonique, reçut la priorité par rapport aux Dardanelles et trois divisions qui s'y trouvaient furent redéployées en GrèceModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Via la Bulgarie, l'Allemagne put soutenir l'artillerie lourde ottomane qui dévasta les tranchées alliées en particulier dans le secteur de la baie ANZAC où elles étaient très nombreusesModèle:Sfn. L'Autriche-Hongrie apporta également son aide et déploya deux unités d'artillerie dans la zone<ref name="jung">Modèle:Ouvrage.</ref>. La situation dans le ciel fut également rééquilibrée par l'arrivée d'appareils modernesModèle:Sfn. À la fin du mois de novembre, l'équipage ottoman d'un Albatros C.I abattit un appareil français au-dessus de Gaba TepeModèle:Sfn. Monro défendit l'option d'une évacuation auprès de Kitchener qui se trouvait alors dans la régionModèle:Sfn. Après avoir consulté les commandants du [[VIIIe corps (Royaume-Uni)|{{#ifeq:corps | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:corps| corps }} }}]] au cap HellesModèle:Sfn et du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:|  }} }} corps dans les baies ANZAC et de SuvlaModèle:Sfn, Kitchener approuva cette proposition et le gouvernement britannique confirma la décision d'évacuer au début du mois de décembreModèle:Sfn.

Photographie d'une plage jonchée de matériels abandonnés. Plusieurs attelages avancent sur un chemin le long de la mer où se trouvent deux pontons improvisés.
La plage « W » du cap Helles le Modèle:Date- juste avant la fin de l'évacuation. L'explosion d'un obus ottoman dans la mer est visible à l'arrière-plan.

Du fait de la présence des forces ottomanes et des conditions climatiques difficiles, les stratèges s'attendaient à de lourdes pertes lors de l'opération. Le statu quo était néanmoins intenable ; le 26 novembre, un violent orage de trois jours provoqua des glissements de terrains qui détruisirent les tranchées et ensevelirent les soldats. Cet épisode fut suivi par une tempête de neige et les gelures firent de nombreuses victimesModèle:Sfn. Malgré ces difficultés, l'évacuation fut la partie la mieux exécutée de toute la campagne alliéeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les baies ANZAC et de Suvla furent les premières à être évacuées et les dernières troupes partirent à l'aube du Modèle:Date-. Leur nombre avait été graduellement réduit depuis le 7 décembre et des ruses comme le fusil automatique conçu par le soldat William ScurryModèle:Sfn fonctionnant grâce à l'accumulation d'eau dans une casserole attachée à la détente, permirent de dissimuler ce retrait. De la même manière, les troupes alliées dans la baie ANZAC ne faisaient parfois aucun bruit pendant plus d'une heure ; cela poussait les Ottomans intrigués à sortir de leurs tranchées pour inspecter les lignes adverses et ils étaient alors pris pour ciblesModèle:Sfn. Grâce à ces tactiques, l'évacuation se fit avec très peu de victimesModèle:Sfn,Modèle:Sfn mais les Alliés durent laisser sur place de grandes quantités de matériel et de ravitaillement qui furent capturés par les OttomansModèle:Sfn.

Les Alliés restèrent plus longtemps au cap Helles mais la décision d'évacuer la garnison fut prise le 28 décembreModèle:Sfn. Ayant tiré les leçons de ce qui s'était passé au nord, les forces ottomanes s'intéressèrent à tout ce qui pouvait laisser penser à une évacuationModèle:Sfn. Liman von Sanders regroupa ses forces et lança une attaque contre les Britanniques le 7 janvier ; l'assaut fut néanmoins facilement repousséModèle:Sfn. Dans la nuit du 7 au Modèle:Date-, les troupes entamèrent un repli organisé sous la protection de l'artillerie navale. Après avoir disposé des mines et piégé leurs tranchées, les soldats reculèrent de Modèle:Unité jusqu'à la plage où des pontons improvisés avaient été construitsModèle:Sfn,<ref name="parker">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les derniers soldats quittèrent le cap vers Modèle:Heure le matin du Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Même si les estimations les plus hautes prévoyaient jusqu'à Modèle:Nombre lors de l'opération<ref name="parker" />, Modèle:Nombre, Modèle:Unité, 127 canons, 328 véhicules et Modèle:Unité de matériel furent évacués. Près de Modèle:Unité furent néanmoins laissés sur place même s'ils furent sabotés pour éviter que les Ottomans ne puissent les réutiliserModèle:Sfn. Les Ottomans atteignirent les plages peu après l'aubeModèle:Sfn.

Conséquences

Militaires

Le résultat militaire de la bataille de Dardanelles est un sujet de débat pour les historiens. Harvey Broadbent estime que la campagne fut une Modèle:Citation se soldant finalement par une défaite alliéeModèle:Sfn tandis que Les Carlyon considère qu'elle n'eut pas d'impact sur le cours de la guerreModèle:Sfn. À l'inverse, Peter Hart avance que les forces ottomanes Modèle:Citation tandis que Philip Haythornthwaite qualifie la bataille de Modèle:CitationModèle:Sfn. La campagne causa effectivement Modèle:Citation à une période, où les Alliés étaient plus en mesure de remplacer leurs pertes que les OttomansModèle:Sfn mais en définitive, ils ne parvinrent pas à prendre le contrôle des Dardanelles. Si elle permit de détourner une partie des forces ottomanes des autres fronts du Moyen-Orient, la bataille demanda également des ressources que les Alliés auraient pu employer sur le front de l'OuestModèle:Sfn, d'autant plus qu'elle fut particulièrement sanglanteModèle:Sfn.

Photographie en contre-plongée d'une statue en bronze représentant un soldat tenant un fusil et un sabre. Un drapeau turc au sommet d'un mat est visible à l'arrière-plan.
Statue d'un soldat ottoman à Çanakkale.

La campagne alliée fut entravée par des objectifs mal définis, une logistique défaillante, l'insuffisance de l'artillerie, l'inexpérience des troupes, la faiblesse des renseignements et des cartes, l'arrogance et des erreurs de commandement à tous les niveauxModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La géographie joua également un rôle décisif dans cette défaite car les Alliés furent incapables de contrôler les hauteurs de la péninsule. Les Ottomans disposaient ainsi de positions en surplomb des forces alliées confinées aux plagesModèle:Sfn. La nécessité même de la campagne reste un sujet de débat<ref name="stevenson1" /> entre ceux estimant que les Alliés auraient dû concentrer tous leurs efforts sur le front de l'Ouest et ceux jugeant qu'il était judicieux d'attaquer le « ventre mou » de l'Allemagne formé par ses alliés au sud-estModèle:Sfn.

Les opérations sous-marines britanniques et françaises dans la mer de Marmara furent l'un des seuls points positifs de cette bataille pour les Alliés car les Ottomans durent abandonner leurs opérations de transport maritime dans la zone. Entre avril et Modèle:Date-, neuf sous-marins britanniques et quatre submersibles français coulèrent un cuirassé, un destroyer, cinq canonnières, 11 navires de transport, 44 navires de ravitaillement et 148 voiliers ; sur ces 13 sous-marins, huit furent détruits ou perdus dans la mer de Marmara ou lors de la traversée des DardanellesModèle:Sfn. À la fin de la bataille des Dardanelles, la marine ottomane avait complètement cessé d'opérer dans la zone tandis que les activités civiles furent fortement réduites, ce qui affecta la logistique et le ravitaillement des troupes à GallipoliModèle:Sfn.

À la suite de l'évacuation de Gallipoli, Hamilton et Stopford furent limogés mais Hunter-Weston resta à la tête du [[VIIIe corps (Royaume-Uni)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:|  }} }} corps britannique]] et le commanda durant la bataille de la Somme en 1916Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les compétences des commandants de brigade australiens, John Monash et Harry Chauvel, furent reconnues et ils furent promus major-générauxModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'influence de Kitchener sur la stratégie britannique s'affaiblit après la formation d'un gouvernement de coalition en Modèle:Date- en raison de l'impasse à Gallipoli et sa proposition de soutien aux troupes des Dardanelles en Modèle:Date- fut rejetée en faveur du front de SaloniqueModèle:Sfn. Du côté ottoman, la bataille représenta une grande victoire qui renforça le moral des troupes à présent confiantes dans leur capacité à vaincre les AlliésModèle:Sfn. En Mésopotamie, une expédition britannique fut encerclée à Kut-el-Amara et fut contrainte à la reddition en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Les attaques en direction du canal de SuezModèle:Sfn échouèrent néanmoins à l'été 1916 en raison d'une logistique insuffisante et ce revers marqua le début de la campagne du Sinaï et de la PalestineModèle:Sfn. L'optimisme ottoman généré par la victoire des Dardanelles disparut alors que les Britanniques prenaient l'initiative au Moyen-Orient et la conservaient jusqu'à la fin de la guerreModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

La bataille eut une influence considérable sur la pensée militaire et Theodore Gatchel estime que durant l'entre-deux-guerres, la campagne Modèle:Citation. Pour l'historien Russell Weigley, son analyse avant la Seconde Guerre mondiale fit naître la Modèle:Citation selon laquelle des débarquements n'avaient aucune chance contre des défenses modernes. Cette idée resta dominante jusqu'au débarquement de Normandie en 1944, même si des opérations antérieures en Afrique du Nord, en Italie et dans le Pacifique avaient été victorieuses<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Peter Hart soutient cette idée et écrit que même si les opérations amphibies étaient regardées avec réticence par les stratèges alliés dans l'entre-deux-guerres, la situation militaire après 1940 les obligea à les envisagerModèle:Sfn. Depuis 1945, l'affrontement a continué à influencer la doctrine amphibie américaineModèle:Sfn,<ref name="gatchel" /> et elle a été étudiée par les stratèges britanniques durant la guerre des Malouines en 1982Modèle:Sfn.

Politiques

L'échec des débarquements eut d'importantes répercussions politiques en Grande-Bretagne. L'amiral John Fisher démissionna en mai après de violents désaccords avec Churchill au sujet de la conduite de la bataille. Déjà affaibli par la crise des obus, le Premier ministre libéral Herbert Asquith fut contraint de former un gouvernement de coalition avec le Parti conservateurModèle:Sfn. L'une des conditions posées par les conservateurs était la démission de Churchill de son poste de premier lord de l'AmirautéModèle:Sfn ; ce dernier s'exécuta et il commanda par la suite un bataillon d'infanterie écossais sur le front de l'Ouest en 1916Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Asquith mit en place une commission d'enquête<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> pour déterminer les causes de l'échec de l'expédition ; plusieurs rapports furent publiés entre 1917 et 1919 et pointèrent le manque de préparation de l'opération et une certaine incompétence des officiers supérieursModèle:Sfn. Les Dardanelles affectèrent l'autorité d'Asquith et il fut remplacé en décembre 1916 par le libéral David Lloyd George. Churchill reçut le poste de ministre de l'Armement dans le nouveau gouvernement malgré l'opposition conservatrice ; il y joua un rôle important dans le développement du char d'assautModèle:Sfn.

Pertes

Pertes à Gallipoli
(victimes de maladies non incluses)
Morts Blessés Disparus et
prisonniers
Total
Empire ottomanModèle:Sfn 56 643 107 007 11 178 174 828
Royaume-UniModèle:Sfn 34 072 78 520 7 654 120 246
FranceModèle:Sfn 9 798 17 371 - 27 169
AustralieModèle:Sfn 8 709 19 441 - 28 150
Nouvelle-ZélandeModèle:Sfn 2 721 4 752 - 7 473
Indes britanniquesModèle:Sfn 1 358 3 421 - 4 779
Terre-NeuveModèle:Sfn 45 544 - 589
Total allié 56 703 124 049 7 654 188 406

Le nombre de victimes durant la bataille des Dardanelles varie selon les sources mais il est estimé qu'à son terme, elle avait coûté la vie à plus de Modèle:Nombre dont entre 56 000 et Modèle:Unité et environ Modèle:Unité et FrançaisModèle:Sfn. Carlyon avance le nombre de Modèle:Unité tués ou blessés dont Modèle:UnitéModèle:Sfn. Il y eut également Modèle:Unité tués, soit le quart de ceux ayant débarqué dans la péninsuleModèle:Sfn. En intégrant les victimes de maladies, les pertes s'élèvent à près d'un-demi million dont Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité selon les estimations officielles britanniques. Ce nombre de victimes ottomanes est contesté et probablement moins élevé ; une autre source avance ainsi que les pertes furent de 2 160 officiers et de Modèle:Nombre d'autres rangsModèle:Sfn. Les conditions sanitaires furent particulièrement difficiles et de nombreux soldats souffrirent de typhoïde et de dysenterie. Il est estimé qu'au moins Modèle:Unité et Modèle:Unité tombèrent malades durant la campagneModèle:Sfn.

Les forces alliées furent accusées d'avoir bombardé des hôpitaux et des navires-hôpitaux ottomans à plusieurs occasions. Le gouvernement français contesta ces allégations auprès de la Croix-Rouge et les Britanniques répondirent que si cela avait été le cas, il s'agissait d'accidentsModèle:Sfn. Aucune arme chimique ne fut utilisée à Gallipoli même si Alliés envisagèrent d'y faire appel et en transportèrent sur place ; ces munitions chimiques furent par la suite utilisées contre les Ottomans lors des seconde et troisième batailles de Gaza en 1917<ref>Modèle:Article.</ref>.

Fichier:Lone Pine Cemetery 2013.07.26.jpg
Le cimetière de Lone Pine dans la baie ANZAC où reposent majoritairement des soldats australiens.

La péninsule de Gallipoli accueille 31 cimetières administrés par la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) responsable du développement et de l'entretien des cimetières de tout le Commonwealth. Six se trouvent au cap Helles, quatre dans la baie de Suvla et 21 dans la baie ANZACModèle:Sfn. De nombreux tués et ceux morts à bord des navires hôpitaux qui furent inhumés en mer ne disposent pas de tombes ; leurs noms sont inscrits sur cinq mémoriauxModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il existe également un cimetière de la CWGC sur l'île grecque de Limnos où se trouvait un hôpital militaireModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sedd el Bahr au cap Helles accueille le seul cimetière français de la péninsuleModèle:Sfn. Il n'existe pas de grand cimetière ottoman dans la péninsule mais de nombreux mémoriaux dont le plus important se trouve au cap Helles. Plusieurs mémoriaux et cimetières ont été construits sur la côte asiatique soulignant l'importance donnée par l'historiographie turque à la victoire navale du Modèle:Date- par rapport aux combats terrestres dans la péninsuleModèle:Sfn.

Héritage

Photographie d'un bloc de granit entouré par deux statues de soldats. Le monument est recouvert de gerbes de fleurs et une foule nombreuse, majoritairement composée de femmes, est présente.
Le cénotaphe de Sydney le Modèle:Date-.

La bataille des Dardanelles eut une forte influence en Australie et en Nouvelle-Zélande où elle est considérée comme le « baptême du feu » de ces pays qui avaient obtenu leur autonomie du Royaume-Uni la décennie précédente<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour de nombreux observateurs, elle permit l'émergence d'une identité nationale australienne après le conflit dont les caractéristiques sont celles accordées dans l'imaginaire populaire aux soldats qui combattirent durant cette bataille. Ces qualités d'endurance, de courage, d'ingéniosité, de jovialité et de fraternité ont été regroupées au sein du concept d'Modèle:Lang (« esprit ANZAC »)Modèle:Sfn.

Le débarquement du Modèle:Date- reste célébré chaque année dans les deux pays et porte le nom de journée de l'ANZAC. Elle fut créée de manière informelle en 1916 dans les églises de Melbourne, de Brisbane et de Londres avant d'être reconnue comme une fête nationale dans tous les États d'Australie en 1923Modèle:Sfn. Le jour devint également une fête nationale en Nouvelle-Zélande dans les années 1920Modèle:Sfn. Des commémorations avec des anciens combattants commencèrent en 1925 et une cérémonie officielle fut organisée deux ans plus tard au cénotaphe de Sydney. Le site de Gallipoli est également devenu un lieu de recueillement pour des milliers de touristes australiens et néo-zélandaisModèle:Sfn. Plus de Modèle:Nombre assistèrent aux cérémonies du Modèle:75e de la bataille en 1990 en présence de dignitaires turcs, néo-zélandais, britanniques et australiensModèle:Sfn. La journée de l'ANZAC reste la commémoration militaire la plus importante en Australie et en Nouvelle-Zélande où elle surpasse le jour du Souvenir du Modèle:Date-Modèle:Sfn.

En Turquie également, la bataille est restée gravée dans l'imaginaire collectif comme un des éléments fondateurs du pays ; les combats terrestres ont néanmoins été occultés par la bataille navale de Modèle:Date- durant laquelle la flotte alliée fut repoussée devant ÇanakkaleModèle:Sfn. Pour les Turcs, le Modèle:Date- a la même signification que le Modèle:Date- pour les Australiens et les Néo-Zélandais et si cette date n'est pas une fête nationale, elle est commémorée avec des cérémonies dédiéesModèle:Sfn. En Turquie, la bataille est étroitement liée à l'émergence de Mustafa Kemal qui devint le premier président de la république de Turquie en 1923Modèle:Sfn. Modèle:Lang (Çanakkale est infranchissable) est devenue une phrase populaire pour exprimer la fierté nationale associée à cet affrontementModèle:Sfn.

Dans la culture

Cinéma et jeu vidéo

La bataille est représentée au cinéma :

Le Jeux Battlefield 1 inclut une campagne sur les Dardanelles où Australiens et Britanniques doivent prendre d’assaut la ville.

Littérature

En 1934, la nouvelle Le Voyage des Dardanelles de Drieu La Rochelle.

En 2004, le roman de Louis de Bernières, Des oiseaux sans ailes, consacre plusieurs chapitres à la bataille vue du côté ottoman.

En 2004, La Poudrière d'Orient : L'Enfer des Dardanelles, de Pierre Miquel.

En 2018, De nombreux passages de la bande dessinée Le Père turc : À la recherche de Mustafa Kemal de Loulou Dédola et Lelio Bonaccorso, montrent la bataille côté ottoman et suivent particulièrement Mustafa Kemal, de son déploiement aux Dardanelles jusqu'à la fin des combats.

Chanson

Plusieurs chansons évoquent la bataille et ses conséquences, et parmi celles-ci :

Décoration

  • « SEDD-UL-BAHR 1915 », « KEREVES-DERE 1915 » sont inscrits sur le drapeau des régiments français cités lors de cette bataille.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Notes Modèle:Références Références Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Pierre Rigoux, Le Dardanelles 1915 - Une stratégie en échec, Économica 2014, 176 p. Modèle:Isbn.

Articles connexes

Liens externes

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