Dhyāna

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Fichier:024 Bodhisattva Meditating, 1c Sahr-i-Bahlol (9218660777).jpg
Bodhisattva assis en méditation. Sahr-i-Bahlol, Khyber Pakhtunkhwa, Pakistan
Premiers siècles de l'ère commune

Dhyāna (Modèle:Lang-sa (devanāgarī) ; Modèle:Lang-pi, romanisation, Modèle:Lang ; Modèle:Chinois ; Modèle:Lang-ko, translit. : Modèle:Lang ; Modèle:Japonais ; Modèle:Lang-vi ; Modèle:Tibétain) est un terme sanskrit qui correspond dans les Yoga Sūtra de Patañjali au septième membre (aṅga) du Yoga. Ce terme désigne des états de concentration cultivés dans l'hindouisme, le bouddhisme, et le jaïnisme. Il est souvent traduit par « absorption », bien qu'étymologiquement il signifie simplement méditation ou contemplation<ref>Gérard Huet, Dictionnaire Héritage du Sanscrit, version DICO en ligne, entrée « Dhyāna », lire: [1]. Consulté le Modèle:Date.</ref>. Le terme méditation est utilisé aujourd'hui comme un mot désignant de nombreuses techniques en occident, il s'apparente à la vigilance en psychologie ou en philosophie<ref name="lavis2018">Modèle:Ouvrage.</ref>. Historiquement et pour le sous-continent indien, dhyana en est le plus proche.

Patañjali, le compilateur des Yoga Sūtra, en fait une étape préliminaire du samādhi. Les deux termes sont interchangés pour désigner ces états de conscience « transcendants ». Par exemple, les traductions Ch'an en chinois, Sŏn en coréen, Thiền en vietnamien et Zen en japonais sont des noms d’écoles de dhyāna bouddhistes, dérivées les unes des autres, où dhyāna prend ce sens fort de samādhi.

On rencontre plus souvent, en bouddhisme, le terme pāli jhāna, parce que les enseignements qui y sont liés sont plutôt une préoccupation de l'école Theravāda.

Dans le bouddhisme

Therāvada

Atteindre les jhānas correspond au développement de la tranquillité et de la sagesse (voir Samatha bhavana). On distingue cinq jhānas de la forme ou de la sphère physique pure, et quatre jhanas dans la méditation sur les royaumes immatériels<ref name="Robert E pages 256">Modèle:Ouvrage.</ref>. Anapanasati est la principale technique d'accès aux jhānas, la méditation metta en est une autre<ref>D'après le Manuel de méditation selon le bouddhisme Theravada, Ajahn Brahm, éd. Almora, 2011</ref>. Ces jhānas sont différenciés en fonction des « facteurs » qui les caractérisent :

  • Application initiale (mouvement de l'esprit vers l'objet de méditation) : vitakka ;
  • Application soutenue (saisie de l'objet par l'esprit) : vicāra ;
  • Joie, ravissement : piti ;
  • Bonheur : sukha ;
  • Concentration en un point : ekaggata ;
  • Équanimité : upekkha.

Pour être atteints, les jhānas nécessitent la suppression de cinq empêchements :

  • le désir des sens (kāmacchanda) ;
  • la colère ou l'animosité (vyāpāda) ;
  • la paresse ou la torpeur (thīna-middha) ;
  • l'agitation ou le remords (uddhacca-kukkucca) ;
  • le doute (vicikicchā).

Les cinq jhānas du monde de la forme comportent tous des facteurs différents ; leur nombre est souvent réduit à quatre (en ne tenant pas compte d'un état intermédiaire entre le premier et le deuxième, dépourvu de vitakka, mais avec un reste de vicāra) :

  1. premier dhyâna : vitakka, vicāra, piti, sukha et ekaggata (le monde des cinq sens est complètement transcendé) ;
  2. deuxième dhyâna : piti, sukha et ekaggata (il n'y a plus d'action, de mouvement du mental, sont seulement ressentis la joie et le bonheur).
  3. troisième dhyâna : sukha et ekaggata (seul le bonheur demeure).
  4. quatrième dhyâna : upekkha et ekaggata (pure équanimité, il y a arrêt temporaire de la respiration dans cet état).

Ces deux facteurs, équanimité et concentration, resteront présents dans les 4 jhānas du sans-forme ou non physiques.

Les quatre royaumes immatériels de la méditation sont<ref name="Robert E pages 256"/> : Modèle:Article détaillé

  1. la sphère de l'espace infini
  2. la sphère de la conscience infinie
  3. la sphère du néant
  4. la sphère sans perception et sans non-perception

Mahayana

Chan, soen, thien et zen

Dhyana est une paramita : une perfection ou vertu<ref name="Robert E pages 256"/>. Chan est la traduction sémantique en chinois du terme dhyâna, et les termes seon ou sǒn, thiền et zen sont les translittérations du chinois, respectivement en coréen, vietnamien et japonais du terme. Dans ces écoles, la pratique correspond à la méditation assise. zazen (sur les genoux) au Japon et Corée, jambes croisées en Chine et Vietnam, ou la pose sur les genoux y est vue comme coupant les canaux énergétiques, tout en ne se limitant pas à ses pratiques méditatives.

Dhyâna y est traditionnellement présenté comme la triple pratique de sila, samadhi et prajna.

Dans l'hindouisme

Historiquement les mantras répétés, la vision de yantras ou de divinités sont des méditations de l'hindouisme<ref>Encyclopedia of Hinduism par C.A. Jones et J.D. Ryan publié par Checkmark Books, pages 283 et 284, Modèle:ISBN</ref>. Patanjali a apporté son enseignement sur le dhyana. La première apparition du mot dhyana date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle et est dû aux Upanishads.

Dans le yoga de Patañjali

Le mot dhyâna se détaille par une méditation profonde avec le mental concentré et le contrôle du souffle c'est-à-dire les pranayamas.

Le dhyāna est alors l'avant-dernier des huit « membres », du Rāja Yoga décrit par Patañjali dans les Yoga Sūtra (IIe s. Modèle:Av JC). Cette étape s'intègre à une pratique beaucoup plus vaste basée sur l'observance simultanée des huit directions appelées ashtānga yoga.

Pour Adi Shankara

La méditation ou dhyana conseillée par Adi Shankara (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), un des grands maîtres yogis de l'Inde, est la voie utilisée par de nombreuses écoles aujourd'hui pour ne faire qu'un avec le Tout : le Brahman. Obtenir le calme mental et physique est recherché<ref>The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, pages 156 et 157, Modèle:ISBN</ref>, ainsi que passer au quatrième niveau des ashramas c'est-à-dire renoncer à une vie civile et devenir ascète<ref>Dictionnary of Hinduism par W.J. Johnson publié par Oxford University Press, pages 157 et 158, Modèle:ISBN</ref>.

Chez Shrî Aurobindo

Le dhyana signifie pour le fameux gourou de Pondichéry : flux ininterrompu de conscience sur un objet particulier<ref>Jean Herbert et Jean Varenne, Vocabulaire de l'hindouisme, Dervy, 1985, p. 45.</ref>.

Dans le jaïnisme

Modèle:Article détaillé

Dans le jaïnisme, le terme dhyana désigne un exercice de concentration ; samayika, la méditation ; et kayotsarga est le mot qui désigne la contemplation. De nos jours après un travail de recherche important qui a eu lieu au cours des siècles, les responsables de courants jaïns déconseillent une méditation concentrée trop importante qui peut mener à la peine ou créer des vagues de méchanceté intérieure. De nouvelles méditations ont été mises en place, moins percutantes que l'antique méditation jaïne. Néanmoins, le dhyana fait partie des devoirs quotidiens. Il permet de se débarrasser des poussières karmiques qui envahissent le jiva : l'âme du croyant<ref>The A to Z of Jainism de Kristi L. Wiley édité par Vision Books, page 142, Modèle:ISBN</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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