Eugène-François Vidocq

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Redirect Modèle:Infobox Biographie2 Eugène-François Vidocq, né le Modèle:Date de naissance à Arras et mort le Modèle:Date de décès à Paris, était un aventurier français, successivement délinquant, bagnard, indicateur puis policier et enfin détective privé.

Forçat évadé du bagne, il devient chef de l'officieuse « brigade de sûreté » de la préfecture de police de Paris, puis fonde une agence de détectives privés.

Biographie

Débuts

Eugène-François Vidocq naît le Modèle:Date de naissance à Arras, au Modèle:Nobr du Miroir-de-Venise (actuellement rue des Trois-Visages)Modèle:Note dans une famille de petite bourgeoisie. Il est le fils de Nicolas Joseph François Vidocq (1743-1799), maître boulanger et marchand de blé, et d'Henriette Françoise Vidocq, née Dion (1744-1824)<ref name="Savant 1950 p.16-17"/>.

Intrépide, rusé et bagarreur, Eugène-François commet divers larcins au cours de son enfance. Sa forte taille (à douze ans, il a une taille d'adulte) lui rend la besogne facile. À l'âge de treize ans, il vole des couverts en argent à ses parents. Son père l'envoie dix jours à la prison des Baudets (maison d'arrêt pour jeunes délinquants) pour lui apprendre à devenir honnête<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À seize ans, il vole les économies de ses parents, Modèle:Unité, et rejoint Ostende pour embarquer sur un bateau à destination de l'Amérique mais, dans cette ville portuaire, il est dépouillé<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour survivre, il devient saltimbanque dans une troupe de cirque, puis colporteur avant de revenir à Arras<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1791, il s'engage dans l’armée révolutionnaire. Il se bat alors à Valmy et à Jemappes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est renvoyé du [[11e régiment de chasseurs à cheval|Modèle:11e régiment de chasseurs à cheval]] le 28 mai 1793, après une dizaine de duels<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Marie-Anne-Louise Chevalier le contraint au mariage en 1794, le couple tenant une épicerie à Arras<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, mais lorsqu'il apprend qu'elle lui a fait croire faussement qu'elle était enceinte, il la quitte après lui avoir volé toutes ses économies<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il poursuit alors une vie aventureuse de voleur et d'escroc entre Paris et le Nord de la France, rejoignant même en 1795 les rangs de l'armée roulante<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le bagne

Fichier:Antoine Choquet de Lindu - élévation du bagne de Brest du côté du port.jpg
Élévation du bagne de Brest du côté du port et plan des fondations, par l'ingénieur Antoine Choquet de Lindu, 1757-1759.

Le Modèle:Date-, il est condamné par le tribunal criminel de Douai à huit ans de travaux forcés pour « faux en écritures publiques et authentiques ». À Bicêtre, où il est initié à la savate par Jean Goupil<ref>Vidocq, Mémoires, p. 206</ref>, il est incorporé dans la chaîne de Brest, un groupe de forçats Modèle:Incise destiné au bagne de ce port. Le voyage, particulièrement éprouvant, dure vingt-quatre jours.

Le 20 mai 1797, la prison de Bicêtre mentionne dans ses registres le portrait suivant : Modèle:Citation<ref>Copie du registre d'écrou de Vidocq à la prison de Bicêtre, datée du 20 mai 1797 — Archives de la Préfecture de Police de Paris.</ref>.

Vidocq en profite pour tenter une première évasion en forêt de Compiègne. Ce premier échec ne le décourage pas. La chaîne de forçats parvient à Brest le Modèle:Date républicaine. La « chaîne » fait halte à l'entrée de Brest à l'hôpital de Pontanézen où on procède au déferrement des bagnards. Vidocq essaie à nouveau de fausser compagnie à ses gardiens, mais il se foule les deux chevilles en tentant de sauter du mur d'enceinte.

Huit jours après son arrivée, il réussit à se procurer des vêtements de matelot qu'il dissimule dans l'arsenal où il travaille. Ayant réussi à se changer subrepticement, il quitte Brest sans être inquiété.

De nouveau arrêté en 1799, il est cette fois envoyé au bagne de Toulon, d'où il s'évade encore une fois, le Modèle:Date-. Il acquiert de cette façon auprès des gens du milieu un respect et une notoriété sans égale.

La « sûreté »

Fichier:GR AttaqueSenart G.jpg
Vidocq arrête des brigands dans la forêt de Sénart (imagerie populaire, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).

En 1809, à nouveau arrêté, il propose ses services d'indicateur à la préfecture de police. Il la renseigne d'abord en étant mouchard dans les prisons de Bicêtre et de La Force<ref>Jean Savant, Modèle:Opcit, p. 155-157</ref>.

En 1811, le préfet de police Pasquier le place officieusement (il ne le sera officiellement qu'une fois gracié en 1818) à la tête de la « brigade de sûreté »<ref>Modèle:Lien web</ref>, un service de police dont les membres sont d'anciens condamnés et dont le rôle est de s'infiltrer dans le « milieu ». Excellent physionomiste, il repère toute personne, même grimée, qu'il a préalablement dévisagée (ayant vu cette personne une fois, il la reconnaît au premier regard<ref>Claude Charlot, La police selon Vidocq in Dans les secrets de la police.</ref>). Il excelle lui-même dans l'art du déguisement.

L'urbanisation qui accompagne la révolution industrielle et la constitution des classes laborieuses que l'on observe à la fin de la Restauration transfèrent la peur du crime des zones rurales vers la ville, et c'est dans ce contexte qu'opère Vidocq. Ses nombreux succès et ses méthodes peu orthodoxes<ref>Jean-Marc Berlière et René Lévy, Histoire des polices en France - De l'ancien régime à nos jours, Nouveau monde éditions, 2011, 767 p.</ref> lui apportent autant d'admirateurs que de détracteurs. Ses hommes revendiquent trois fois plus de captures que les policiers classiques entre 1811 et 1827. Ces derniers tentent alors par tout moyen de déstabiliser Vidocq<ref>Ibid</ref>.

En 1818, Modèle:Souverain2 lui accorde sa grâce par lettres patentes, ce qui lui rend ses droits civils<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ses ennemis se trouvent dans la pègre mais aussi au pouvoir. Par deux fois, ses supérieurs le font démissionner. Plusieurs personnes arrêtées par Vidocq l'accusent d'avoir monté les coups pour ensuite arrêter ceux qui y ont participé et, de cette manière, prouver son efficacité dans la lutte contre le crime. La justice ne retient pas ces allégations. La presse d'opposition n'en attaque pas moins le préfet Henri Gisquet en lui reprochant d'avoir simulé des attentats contre le roi Modèle:Souverain2, entre autres provocations montées par son Modèle:Citation police symbolisée par la brigade de Sûreté peuplée d'anciens repris de justice. Un journal publie des caricatures qui exploitent la ressemblance physique entre Vidocq et le souverain. Le préfet de police finit par annoncer la réorganisation complète de la brigade de Sûreté afin de l'épurer. Comprenant que Modèle:Citation, le chef de la brigade de Sûreté prétexte l'état de santé de sa femme pour offrir sa démission le 15 novembre 1832, offre acceptée deux jours plus tard par la préfecture. Pierre Allard prend la tête de la nouvelle brigade de Sûreté et Louis Canler en devient le principal inspecteur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Vidocq revendiquera finalement plus de Modèle:Unité<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation.</ref>.

Le Bureau de renseignements pour le commerce

Fichier:Vidocq.jpg
Portrait de Vidocq, gravé par Marie-Gabrielle Coignet.

En 1827, Vidocq démissionne de ses fonctions de chef de la « sûreté ». Il s'installe à Saint-Mandé, près de Paris, et crée une petite usine de papier. Il invente le papier infalsifiable. En 1828-29, il publie des Mémoires qui connaissent un grand succès, et qui inspirent notamment à Honoré de Balzac son personnage de Vautrin.

Le 28 janvier 1830, il épouse à Saint-Mandé sa cousine germaine Fleuride-Albertine Maniez, de 18 ans sa cadette<ref>http://fvidocq.free.fr/Fleuride_Albertine_Maniez.html</ref>. Mais, ruiné par son affaire d'usine de papier, il redevient chef de la « sûreté » le 31 mars 1832 Modèle:Incise et occupe ce poste durant sept mois avant de démissionner le 15 novembre suivant à la demande du préfet Gisquet, qui souhaite « moraliser » ses équipes.

Quelques jours plus tard, ayant quitté définitivement le service public, il fonde le « Bureau de renseignements universels dans l'intérêt du commerce ». Sis au 12 de la rue Cloche-Perce à Paris<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, cet établissement se consacre aux « recherches et explorations dans l'intérêt des personnes lésées, affaires contentieuses ». Bien qu'il existe déjà à l'époque des centaines d'autres agences d'affaires non spécialisées, le « Bureau » de Vidocq s'en distingue progressivement grâce à une Modèle:Citation constituant sa marque de fabrique, observe l'historien Dominique Kalifa. En effet, l'ancien policier certifie pouvoir fournir aux commerçants, moyennant finance, des services de renseignement et de surveillance économique sur les auteurs d'escroquerie plutôt que sur Modèle:Citation ; de surcroît, il se consacre à Modèle:Citation dans le cadre d'affaires d'adultère, de succession et de disparition. Ainsi, sans camper Vidocq en Modèle:Citation, Dominique Kalifa constate que son « Bureau de renseignements » représente bien un Modèle:Citation de la police privée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Vidocq prétend enregistrer plus de Modèle:Nombre clients<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et s'installe au 13, galerie Vivienne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Durant son procès, il revendique la devise Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1834, il fréquente les dîners de Benjamin Appert, où sont conviés de nombreux écrivains comme Balzac, Dumas et Hugo. L'agence ferme en 1837, par décision de justice : Vidocq est emprisonné à Sainte-Pélagie, puis acquitté au bout d'un an.

Fichier:Vidocq The Illustrated London News 1845.jpg
Gravure représentant Vidocq lors d'un séjour promotionnel dans la capitale britannique en 1845 (The Illustrated London News, Modèle:Date-).

En 1845, ruiné, Vidocq part pour Londres. Fort de sa légendaire réputation, il y donne des conférences payantes. Il y vend des brevets pour des inventions de sa conception : papier infalsifiable, serrure incrochetable.

En 1848, il reprend du service dans les renseignements français en se laissant emprisonner à la Conciergerie durant les émeutes du 15 mai et opère comme indicateur.

En juillet 1854, le choléra frappe Vidocq à soixante-dix-neuf ans. Malgré son grand âge, il parvient à survivre à la maladie infectieuse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une seconde fois veuf depuis l'année 1847, il se console dans les bras de jeunes maîtresses qu'il séduit en leur faisant successivement miroiter un riche héritage grâce à des testaments olographes sans valeur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date-, la paralysie gagne ses jambesModèle:Note. Vidocq meurt le Modèle:Date- à son domicile parisien<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref> sis au Modèle:Nobr Saint-Pierre-Popincourt (actuellement Modèle:Nobr)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le jour suivant, il est enterré dans la Modèle:20e division du cimetière du Père-Lachaise<ref>Cimetière du Père-Lachaise, registre journalier d'inhumation, Modèle:Date-, vue Modèle:N°, voir en ligne.</ref>. Sa sépulture, relevée, n'existait plus à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Marie-Christine Pénin, tombes-sepultures.com</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Imaginaire populaire

Vidocq a encore aujourd'hui une place importante dans l'imaginaire populaire et français en particulier, grâce aux romans et, depuis quelques décennies, grâce à la télévision et au cinéma. En 2003, la Poste française émet un timbre à l'effigie du personnage<ref>Modèle:Lien web</ref>, dans le cadre d'une série « Destinées romanesques »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Dans les arts et la culture

Littérature

Romans

Fichier:Vidocq, le roi des voleurs, le roi des policiers.jpg
Vidocq, le roi des voleurs, le roi des policiers, roman historique publié en 1892.

En raison de sa notoriété amplifiée par la publication de ses mémoires, l'ancien bagnard devenu policier inspire de nombreux personnages littéraires au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ainsi, Honoré de Balzac reprend plusieurs traits de Vidocq pour créer Vautrin dans La Comédie humaine tandis que dans Les Misérables, Victor Hugo Modèle:Citation

Bande dessinée

Filmographie

Cinéma

Fichier:René Navarre dans Vidocq - affiche.jpg
Affiche du film Vidocq, réalisé par Jean Kemm (1922-1923).

Haut en couleur, surtout en se basant sur ses mémoires, dont on sait qu'ils ont été remaniés, le personnage de Vidocq a été porté plusieurs fois à l'écran, successivement interprété par<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :

Télévision

Série

Téléfilm

Jeux vidéo

Œuvres

Fichier:Vidocq né à Arras le 23 juillet 1775.jpg
Représentation de Vidocq, imagerie populaire, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
  • Mémoires de Vidocq, chef de la police de Sûreté, jusqu'en 1827 (4 volumes, 1828-1829)

Modèle:Commentaire biblio

  • Les Voleurs (essai publié sous son nom, 1836)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>
  • Considérations sommaires sur les prisons, les bagnes et la peine de mort (essai, 1844)
  • Les Vrais Mystères de Paris (roman, 1844)
  • Modèle:Ouvrage.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Sources primaires

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  • Modèle:Ouvrage
  • Mémoires, suivi de Les Voleurs, édition établie par Francis Lacassin, sous le titre d'appel Vidocq, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1998, XXI + 983 p., Modèle:ISBN – Contient en outre divers documents relatifs à Eugène-François Vidocq.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Barthélemy Maurice, Vidocq, vie et aventures, 1858. Témoignage d'un proche de Vidocq
  • L'argot des voleurs (lexique), Houilles, Éd. Manucius, 2007, 69 p. Modèle:ISBN
  • Louis Guyon, Biographie des commissaires de police et des officiers de paix de la ville de Paris , suivie d'un Essai sur l'art de conspirer et d'une Notice sur la police centrale, la police militaire, la police du château des Tuileries, la police de la Garde royale, la police de la Place, la police des alliés, les inspecteurs de police, la gendarmerie, les prostituées de la capitale, Vidocq et sa bande, Paris, chez Mme Goullet, 1826, p. 229-238, lire en ligne.
  • Jules Faure et Armand-Pierre-Émile Landrin, Procès de Vidocq au Tribunal de police correctionnelle et devant la Cour royale..., Paris, au bureau de l'Observateur des tribunaux, 1843, lire en ligne.

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Études et essais

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Littérature

  • Michel Peyramaure, Vidocq, Robert Laffont, Paris, 2007, 377 p. Modèle:ISBN – Roman constituant le dernier volet du triptyque Les Trois Bandits (tome 1 : Cartouche, 2006, tome 2 : Mandrin, 2006)

Articles connexes

Liens externes

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