Immaculée Conception

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint L'Immaculée Conception est un dogme de l'Église catholique qui déclare que la conception de la Vierge Marie est « sans tache », c'est-à-dire exempte du péché originel hérité par tous les hommes depuis Adam et Ève.

Avec cette doctrine, l’Église catholique souligne la place particulière de Marie en tant que mère du Christ et affirme que Dieu, anticipant la naissance de son Fils (Jésus Christ), a préservé Marie dès le moment de sa conception dans le sein de sa mère, Anne. Cette doctrine ne doit pas être confondue avec la conception virginale de Jésus-Christ, c'est-à-dire le dogme de l'Incarnation. L'Immaculée Conception se rapporte uniquement à la conception de Marie sans péché.

Apparu lors du Moyen Âge tardif dans l'Église catholique, ce point de foi est défini comme dogme le Modèle:Date par le pape Pie IX dans la constitution apostolique Ineffabilis Deus. Sa fête est célébrée par les catholiques le Modèle:Date lors de la fête qui lui est dédiée. Il s'agit d'une fête de précepte.

L'Église orthodoxe, les Églises protestantes et l'Église copte y voient un théologoumène ou une hérésie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Judith Marie Gentle, Robert L. Fastiggi, De Maria Numquam Satis : The Significance of the Catholic Doctrines on the Blessed Virgin Mary for All People, University Press of America, 2009 Modèle:ISBN, Modèle:P. sq.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Dogme catholique

Fichier:IX. Piusz pápa.jpg
Le pape Pie IX, qui a proclamé le dogme de l'Immaculée Conception par la Constitution apostolique Ineffabilis Deus.

Le dogme de l'Immaculée Conception signifie que Marie, mère de Jésus, est libre du péché originel dès le moment de sa conception. Ce dogme est proclamé le Modèle:Date par la constitution apostolique Ineffabilis Deus du pape Pie IX, qui déclare :

Modèle:Citation bloc

La constitution dogmatique Lumen gentium publiée le Modèle:Date par le concile Vatican II, déclare que la Vierge Marie a été Modèle:Citation (LG 53) et que, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Origine du dogme

Littérature chrétienne antique

Fichier:Immaculata2.jpg
Statue de l'Immaculée Conception en Slovaquie (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)

Aux {{#switch: et

 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: III|-| – | III }}Modèle:S mini siècle
 | 
   Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles

}}, s'ils s'accordent sur les vertus exceptionnelles de la mère de Jésus, des théologiens comme Tertullien, Origène ou encore Jean Chrysostome estiment qu'elle n'est pas exempte d'avoir commis des péchés<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Selon la théologienne catholique Marie-Jeanne Berère, malgré l'importance que prend progressivement le culte de Marie, « l'imaginaire marial » sur sa sainteté se développe également, propageant l'idée selon laquelle la mère du Christ ne peut avoir commis de faute contre Dieu, qu'elle est « sans souillure ni corruption »<ref name=":0" />.

Tertullien, affirme que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>, où il s'oppose à l'idée qu'un autre humain que le Christ puisse avoir échappé au péché originel<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Selon Marie-Jeanne Berère, question se pose alors de savoir à quel moment de son existence remonte cet état de pureté et différentes réponses sont apportées : dès sa propre conception, dans le sein de sa mère, à sa naissance ou encore à la conception de Jésus<ref name=":0" />. Par ailleurs, le développement vers la même époque de la théologie sur le péché originel, censé entacher tout être humain dès sa conception, incite les tenants d'une sainteté intégrale de Marie à considérer qu'elle en a été préservée, ce qui reste encore douteux pour Augustin d'Hippone lui-même<ref>Modèle:Article</ref>.

Hilaire de Poitiers ne défend pas non plus cette doctrine<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>, déclarant que le Christ est Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. Jean Cassien conserve aussi cette position<ref name=":1" />,<ref name=":2" />.

Théologie médiévale

Le dogme de l'Immaculée Conception n'apparaît pas avant le Moyen-Âge central, aux {{#switch: et

 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: XII|-| – | XII }}Modèle:S mini siècle
 | 
   Modèle:S mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini siècles

}}<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Il est surtout poussé par les franciscains à partir du XIIIème siècle<ref name=":3" />, et rencontre l'opposition des autres ordres religieux catholiques<ref name=":4" />,<ref name=":5" />.

Selon la chercheuse du CNRS<ref>Modèle:Lien web</ref>, Réjane Gay-Canton, le franciscain Marquard von Lindau utilise des textes islamiques pour justifier la véracité de l'Immaculée Conception<ref name="Réjane">Modèle:Article</ref>. Par exemple, il cite la sourate Al-Imran du Coran<ref name=Réjane/>.

En Europe occidentale, un débat théologique oppose les « immaculistes » (tenants de l'Immaculée Conception) aux « maculistes ». Ainsi, Bernard de Clairvaux, pourtant connu pour sa dévotion mariale, s'élève en contre ce dogme en 1146<ref name=":4">Bernard de Clairvaux, Lettre Modèle:N°, Aux chanoines de Lyon, sur la conception de la Sainte Vierge dans Modèle:Ouvrage. La Lettre CLXXIV de Saint Bernard est disponible sur Wikisource ou sur L'Atelier du Centre de recherches historiques</ref>. Un siècle plus tard, Thomas d'Aquin aussi se montre défavorable à la notion d'Immaculée Conception<ref name=":5">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Parmi les premiers défenseurs de l'Immaculée Conception, Jean Duns Scot (1266-1308) affirme que la Mère de Dieu ne peut être entachée par le péché originel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le moine carme John Baconthorp, d'abord opposé à cette doctrine, en devient un fervent partisan en 1340<ref>Modèle:Article.</ref>. Pierre Thomas (1305-1366), patriarche latin de Jérusalem et moine carme, affirme dans un traité sa foi en la Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.

La thèse maculiste est portée par les Dominicains tandis que les arguments des immaculistes sont principalement l'œuvre de prédicateurs franciscains. Certains papes, comme Jean XXII (1316-1334), Benoît XII (1334-1342) ou Clément VI (1342-1352), soutiennent les Dominicains. Face à eux, les Franciscains sont soutenus par les Carmes<ref>Voir Modèle:Ouvrage.</ref>, les Augustins et les enseignants de la Sorbonne ainsi que le pape Clément VII (1378-1394) et la cour pontificale d'Avignon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ces débats entraînent des turbulences : la Sorbonne est paralysée un an par cette querelle. En 1387, le dominicain Johannes de Montesono est condamné pour avoir enseigné que Marie était née avec le péché originel<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

C'est au cours du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle que s'opère le changement<ref name=Chronologie/>. Si le discours maculiste reste majoritaire, la pratique de la fête se popularise<ref name=Chronologie/>. Les arguments des prédicateurs franciscains comme Pierre d'Auriol avec son Tractatus de conceptione Beatae Mariae Virginis, ou Duns Scot qui attribue à Marie le rôle de « parfait médiateur », finissent par convaincre les théologiens, en particulier Jean Gerson et Pierre d'Ailly, aumônier du roi Charles VI<ref name=Chronologie>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Pierre d'Ailly défend en 1388 devant la papauté d'Avignon l'idée de l'Immaculée Conception. Sa plaidoirie remporte l'adhésion des autorités ecclésiastiques, face aux Dominicains, et fort de son succès, dès son retour à Paris, il fait renvoyer de la maison royale tous les Dominicains qui contestaient cette doctrine<ref name="archon307"/>.

Proclamation du dogme

De 1830 à la proclamation solennelle

Fichier:Miraculous medal.jpg
Médaille de l'Immaculée Conception, ou médaille miraculeuse (1830).

Lors des apparitions mariales dont Catherine Labouré s'est dite favorisée, rue du Bac à Paris en 1830, la Vierge se serait présentée, selon son récit, comme Modèle:Citation. La médaille miraculeuse, frappée avec l'invocation Modèle:Citation, popularise la foi en la conception immaculée de Marie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans l’Église catholique, plusieurs voix se font alors entendre pour demander au pape la formulation du dogme de l'Immaculée Conception. Ainsi, le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} concile de Baltimore en 1849 conclut ses travaux Modèle:Citation<ref name="baltimore"/>.

Pour répondre aux demandes des évêques, Pie IX, après son élection, institue le Modèle:Date une commission de vingt théologiens et une congrégation antépréparatoire de huit cardinaux<ref group="N">Congrégation composée d'un secrétaire et de cinq consulteurs. Elle est présidée par le cardinal Lambruschini.</ref>. Le pape sollicite ensuite par écrit l'avis de tous les évêques, via l'encyclique Ubi primum du Modèle:Date-.

Le Modèle:Date, le pape réunit une commission spéciale pour élaborer le texte définitif qui, après l'approbation par un consistoire, est promulgué le Modèle:Date sous le titre d'Ineffabilis Deus.

Arrière-plan historique et théologique

Fichier:Immaculée Conception Nancy 1935.jpg
Image pieuse représentant l'Immaculée Conception (imprimée à Nancy en 1835).
Fichier:Pius IX..jpg
Le pape Pie IX entrant dans la basilique Saint-Pierre de Rome, porté solennellement sur la sedia gestatoria.

La promulgation de ce dogme est à replacer dans le contexte des documents pontificaux de la même époque : le Mirari vos de Grégoire XVI (1832) ainsi que les divers textes de Pie IX, Qui pluribus (1846), Ineffabilis Deus (1854), Quanta cura et Syllabus (1864). La proclamation d’un dogme marial au milieu de textes concernant surtout la montée en puissance du rationalisme, ne présente pas, à première vue, une véritable cohérence avec la série<ref>Claude Langlois, Modèle:Article.</ref>.

Or la doctrine de l'Immaculée Conception traite du péché originel dont seule Marie, la mère du Christ, serait exempte. Il s’agit donc de s'opposer aux courants qui revendiquent l’exercice autonome de la raison, devenue faillible par une corruption de l’esprit due à l’orgueil. Dans cette perspective, le dogme s'inscrit dans la série. D'autres points méritent d'être signalés : la longue tradition de cette croyance, le fait que c'est la première fois que le pape use de l'infaillibilité pontificale avant même que celle-ci ne soit définie à son tour par un dogme en 1870<ref>Modèle:Article.</ref>.

Pie IX se caractérise en effet par son « intransigeance » qui refuse toute « transaction » avec les quatre principales causes des « malheurs du temps », selon sa terminologie : l'esprit de la Réforme protestante, la philosophie des Lumières, l'héritage de la Révolution française et le libéralisme étatique<ref name="ACHC">Philippe Boutry, in Alain Corbin (dir.), Histoire du christianisme, Modèle:Coll., 2007, Modèle:P..</ref>. Cette position ne saurait toutefois se réduire au rejet du courant moderniste : Pie IX, dernier souverain des États pontificaux, comme le souligne Yves-Marie Hilaire<ref name="YMHHP">Yves-Marie Hilaire (dir), Histoire de la papauté : 2000 ans de mission et de tribulations, Modèle:Coll., 2003, Modèle:P. sq.</ref>, s'efforce avant tout de préserver et de transmettre le « dépôt de la foi » de l'Église catholique au moment même où celle-ci paraît menacée de toutes parts<ref name="ACHC"/>. Dès lors, tout en s'employant à favoriser la renaissance de la religion<ref name="YMHHP"/>, Pie IX considère la promulgation de nouveaux dogmes aussi bien comme le nécessaire exercice de ses droits de souverain pontife que comme « un approfondissement et un aboutissement de la tradition vivante de la foi à travers les siècles »<ref name="ACHC"/>.

Suites de la promulgation

Assassinat de l’archevêque de Paris

Fichier:Thomas Couture - Portrait de Marie-Dominique Sibour (1792-1857), archevêque de Paris de 1848 à 1857 - P2540 - Musée Carnavalet.jpg
Marie Dominique Auguste Sibour (1792-1857), archevêque de Paris, par Thomas Couture, musée Carnavalet.

Deux ans après la proclamation du dogme, Auguste Sibour, archevêque de Paris, est poignardé en pleine église à l'issue d'une cérémonie, le Modèle:Date par Jean-Louis Verger ancien curé, visiblement déséquilibré<ref name="crim87">Modèle:Ouvrage.</ref>, et déjà sanctionné par l’Église<ref group="N">L'ouvrage indique que Rome lui avait retiré la prêtrise en 1856 (Modèle:Harvsp).</ref>. Lors de son crime, il s'écrie Modèle:Citation, expliquant que son geste est une contestation du dogme de l'Immaculée Conception, mais quelques heures après il se rétracte, donnant une autre motivation à son meurtre (une protestation contre le célibat des prêtres)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="crim87"/>. Son procès, qui se conclut par sa condamnation et son exécution le Modèle:Date-, donne lieu à de nouveaux esclandres de sa part<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une plaque scellée, à l'entrée de la nef de l'église Saint-Étienne-du-Mont commémore le meurtre de l'archevêque<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Apparitions mariales

Apparitions de Lourdes

[[Fichier:Lourdes 16e apparition.JPG|vignette|redresse|Vitrail de la basilique de l'Immaculée-Conception - [[Apparitions mariales de Lourdes|Modèle:16e]] de la Vierge qui révèle à Bernadette : Modèle:Citation.]] À Lourdes, Bernadette Soubirous affirme que, le Modèle:Date, soit quatre ans après la promulgation du dogme, la « dame » qui lui est apparue s'est elle-même présentée ainsi, en gascon, dans la grotte de Massabielle, à Lourdes : « Que soy era immaculada councepciou » (« Je suis l'Immaculée Conception »)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Jean-Paul II indiquera dans une homélie que cette déclaration vient confirmer le dogme de l'Immaculée Conception puisque Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Apparitions de Gietrzwałd

En 1877, lors des apparitions mariales de Gietrzwałd, les voyantes déclarent avoir vu une « dame » qui leur aurait dit : Modèle:Citation. Quelques jours plus tard, la Vierge aurait demandé aux jeunes filles de faire installer un reposoir avec une statue de l'Immaculée Conception. Ces apparitions ont été reconnues comme Modèle:Citation en 1977, à l'occasion du centenaire des apparitions. Lors de cette proclamation, était présent l'archevêque Karol Wojtyła, futur pape Jean-Paul II<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Apparitions de Beauraing

En 1932, lors des apparitions mariales de Beauraing, les voyants affirment que l'apparition (qu'ils ont très vite désignée comme la Vierge Marie), leur déclare qu'elle est Modèle:Citation. Si les enfants rapportent d'autres titres mariaux comme Modèle:Citation, ils ne précisent pas Modèle:Citation, mais simplement, par deux fois, Modèle:Citation. Ces apparitions (une trentaine) sont reconnues par l'évêque du lieu, et ainsi par l'Église catholique en 1947<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Église catholique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Le Catéchisme de l'Église catholique, concernant ce dogme de foi, indique :

Il affirme également que ce dogme prononcé par Pie IX en 1854 est le fruit d'une lente prise de conscience de l’Église Modèle:Citation<ref name="CEQ490"/> qui remonte aux pères de la tradition orientale Modèle:Incise<ref name="CEQ493"/>.

Ce point de foi exprimé dans le Catéchisme de l’Église est appuyé sur des citations bibliques (Modèle:Réf Bible, Modèle:Réf Bible, Modèle:Réf Bible)<ref>Modèle:Ouvrage. Le texte cité ici a été rédigé en 1975, avant qu'il n'entre à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et ne soit élu pape.</ref>,<ref group="N">L'argument consiste à remarquer dans un premier temps que ces versets s'appliquent à l’Église, et dans un deuxième temps que la Vierge Marie qui est identifiée comme « fille de Sion », personnalise l’Église, et qu'elle est donc Modèle:Citation. Voir Modèle:Harvsp.</ref> ainsi que sur la constitution dogmatique Lumen Gentium (Modèle:§).

Autres confessions chrétiennes

Église orthodoxe

Modèle:Section rédaction à revoir Dans l'Église orthodoxe, cette doctrine n'est pas acceptée<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Wladimir Guettée s'étonne que, malgré la forte opposition à l'Immaculée Conception dont témoignent selon lui les grands docteurs scolastiques, la bulle de proclamation du dogme puisse qualifier la croyance en cette doctrine de constante, unanime et universelle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. D'autre part, Jean de Shanghaï affirme qu'aucun des textes des anciens Pères (mis en avant par les catholiques) qui ont exalté la pureté de Marie n'a parlé spécifiquement d'une conception sans péché originel ou même d'une purification de la Sainte Vierge dans le sein de sa mère<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref group="N">Selon l'orthodoxe Justin Popovitch, c'est le théologien Paschase Radbert (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) qui, le premier, a parlé d'une conception sans péché de la Vierge Marie (voir Justin Popovitch, Philosophie orthodoxe de la Vérité, t. 2, L'Âge d'Homme, Modèle:P.).</ref>. Selon Guettée, la Mère de Dieu est appelée dans les livres de prières orthodoxes « toute-sainte », « toute-pure », « toute-bienheureuse », « toute-glorieuse », « toute-immaculée », non par une absence du péché des ancêtres, mais par une absence de tout péché personnel qui, jusqu'à l'Annonciation, fut le fruit de sa lutte personnelle jointe à l'abondance de grâce répandue en elle<ref group="N">« Ainsi, l’Église orthodoxe ne sépare pas Marie du reste de la descendance d’Adam et ne la range pas à part des autres justes de l’Ancien Testament. C'est seulement par une grâce spéciale, préfigurant celle du salut pour l'annoncer, que les Justes de l'Ancienne Alliance ont pu, dans une certaine mesure, accéder à une certaine connaissance des choses divines et aussi se préserver des passions mauvaises et pratiquer les vertus » (Jean-Claude Larchet, Maxime le Confesseur, médiateur entre l'Orient et l'Occident, Cerf, Modèle:P.).</ref>. Toujours selon Guettée, en déclarant cela, l'Église orthodoxe se veut fidèle à la tradition des Pères. Guettée cite en exemple, saint Ambroise ou saint Augustin qui tous deux parlent de la Sainte Vierge comme « sans défaillances », « immaculée » ou « sans péchés », mais qui affirment par ailleurs : « Parmi tous ceux qui sont nés des femmes, il n'y a de parfaitement saint que le Seigneur Jésus : lui seul par la manière ineffable dont il a été conçu, et par la puissance infinie de la divine Majesté, n'a point éprouvé la contagion du vice qui corrompt la nature humaine. » (saint Ambroise, in Luc, II, 55) ; et « Jésus-Christ seul n'a jamais eu de péché ; il n'a pas pris la chair de péché, quoiqu'il ait pris de sa mère une chair qui était celle du péché ; car ce qu'il en a pris de sa mère, ou il l'a purifié avant de le prendre, ou il l'a purifié en le prenant. » (saint Augustin, de Peccatt. remiss., livre II)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Concernant la "convenance" de l'Immaculée Conception, le point de vue des orthodoxes peut être résumé par cette phrase du théologien orthodoxe Vladimir Lossky : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>The Orthodox Church : Its Past and Its Role in the World Today, John Meyendorff, trad. John Chapin, 3d ed. Crestwood, New York, St. Vladimir's Seminary Press, 1981.</ref>. Le dogme catholique de l’Immaculée Conception, en offrant une possibilité de libération du péché originel avant la crucifixion de Jésus, remet finalement en cause tout le plan divin du salut et de la Rédemption après la chute, ce qui est incompréhensible pour les pères grecs<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Les catholiques répliquent généralement à cette objection en disant qu'être libéré du péché originel n'enlève pas le libre arbitre. Or il s'agit pour les orthodoxes d'affirmer que « Marie incarne le libre élan vers Dieu de l'humanité, non-rédimée encore »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Modèle:Référence nécessaireModèle:Pas clair Il cite par exemple le règlement intérieur du Monastère de Bélokrinitsa : « la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle »<ref>Modèle:Article</ref>. Pour Georges Florovsky, au contraire, ces traces d'une doctrine de l'Immaculée Conception ne sont que la manifestation de l'influence de la théologie catholique romaine en Russie au dix-septième siècle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Églises protestantes

Selon la Fédération protestante de France, les protestants, dont les chrétiens évangéliques, ont un réel respect pour Marie, confessée « Mère de Dieu », avec le concile d'Éphèse, et font valoir l'absence totale de base scripturaire pour le dogme de l'Immaculée Conception<ref name="protestants">Modèle:Lien web.</ref>.

La déclaration du Dialogue entre l’Église catholique et les Églises luthériennes, Modèle:Citation publiée en 1990 après sept ans d'étude et de discussion, reconnaît que les luthériens et les catholiques restent séparés Modèle:Citation<ref name="Ryan1990">Modèle:Lien web</ref> ; le rapport final de la Commission internationale anglicane-catholique romaine (ARCIC), créée en 1969 pour favoriser les progrès œcuméniques entre l'Église catholique romaine et la Communion anglicane, enregistre aussi le désaccord des anglicans avec la doctrine, bien que les anglo-catholiques puissent considérer l'Immaculée Conception comme croyance pieuse facultative<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Autres Églises

Le Groupe des Dombes (réunissant des protestants et catholiques de langue française) écrit : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'Union d'Utrecht n'accepte pas le dogme de l'Immaculée Conception<ref>Modèle:Article.</ref>.

Culte

Patronne de pays et de régions

Fichier:Dingsheim StKilian 25.JPG
L'Immaculée Conception, patronne du Portugal, de la Corse et des États-Unis.

Si la Vierge Marie a été proclamée sainte patronne principale de la France par Pie XI en 1922, à la suite entre autres du vœu de Louis XIII, c’est sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption, fêtée le 15 août et non celui de l’Immaculée Conception<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Portugal est placé sous le patronage de l'Immaculée Conception depuis le Moyen Âge. Le Modèle:Date-, après 60 ans d’union avec l’Espagne, les Portugais reprennent leur indépendance. Six ans plus tard, le nouveau roi João IV place le pays sous la protection de la Vierge: dans l’église de Vila Viçosa où se trouve le palais familial, il dépose la couronne royale sur la tête de Notre-Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição) qui est proclamée Reine et patronne du Portugal<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Par la suite, les rois du Portugal ne porteront plus jamais la couronne sur leur tête<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date- est au Portugal le jour férié où les catholiques portugais fêtent celle qui est « reine, patronne et protectrice » de leur pays.

Les insurgés corses, réunis au couvent Saint François à Orezza en 1735, décidèrent de faire sécession d’avec la République de Gênes et proclamèrent l'indépendance de l'île. Ils placèrent leur jeune nation sous la protection de l'Immaculée Conception, dotant la Corse de son hymne religieux Dio Vi Salvi Regina consacré à la Vierge Marie et de son jour de fête nationale, le 8 décembre<ref>Consulta de Corte du 30 janvier 1735. Article premier. Voir : Modèle:Lien web.</ref>. Aujourd'hui encore, dans les villes et les villages de Corse, le Modèle:Date- est un jour de célébrations religieuses et de réjouissances.

En 1846, le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} concile provincial de Baltimore proclame la « bienheureuse Vierge Marie conçue sans péché », c'est-à-dire Immaculée Conception, patronne des États-Unis d’Amérique<ref name="baltimore">Catholic Encyclopedia, 1913, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} sur Wikidata Provincial councils of Baltimore. Ou sur Modèle:Article.</ref>.

Fête de l'Immaculée Conception

Modèle:Article détaillé Modèle:Article connexe

Fichier:The Immaculate Conception, by Giovanni Battista Tiepolo, from Prado in Google Earth.jpg
L'Immaculée Conception de Tiepolo au musée du Prado.

L'Immaculée Conception se fête le 8 décembre, neuf mois avant la fête de la Nativité de Marie, depuis 1476, par décision de Sixte IV.

Les premières traces de cette fête de Modèle:Citation dans la chrétienté remontent au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle dans l'Église grecque. Elle était alors célébrée le Modèle:Date- à Constantinople. Certains émettent l'hypothèse que cette fête était déjà célébrée au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle dans les laures monastiques. Georges de Nicomédie, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle y fait référence comme étant Modèle:Citation. À la même époque, cette fête était déjà connue en Irlande, au Danemark et en Angleterre aussi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pierre d'Ailly, aumônier du roi Charles VI, lui conseille la célébration de la fête de l'Immaculée Conception. La Chapelle royale commence cette célébration en décembre sous le règne de Charles VI, vraisemblablement en 1389<ref name="archon307">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans l’Église catholique, la fête de l'Immaculée Conception est célébrée le 8 décembre avec rang de solennité<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En France, cette fête est particulièrement marquée dans le diocèse de Lyon depuis 1852. La fête a été renommée de manière profane en Fête des lumières<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> (à ne pas confondre avec la chandeleur). Le Modèle:Date- est férié dans les cantons suisses de culte majoritaire catholique (Argovie, Fribourg, Jura, Lucerne, Nidwald, Obwald, Saint-Gall, Tessin, Uri, Valais, Zoug)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Immaculée Conception dans l'art

Le dogme de l'Immaculée conception est devenu un thème dans l'art sacré<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce thème est très représenté dans l'art baroque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Peu de peintures représentent la naissance de Marie<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'attribut associé à Marie Immaculée est le croissant de lune, ou encore les douze étoiles, l'attitude d'orante, à cela s'ajoute parfois le serpent situé sous ses pieds<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Éléments qu'on retrouve par exemple sur les peintures ci-dessous, réalisées par Bartolomé Esteban Murillo, Francesco Vanni et Pierre Paul Rubens.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Ouvrages généraux
Études spécialisées

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail