Kufr

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Modèle:Arabe est un terme arabe qui signifie « mécréance ; incroyance ; athéisme ; refus ». Dans l'islam, il s'emploie à propos de toute croyance autre que l'islam, de l'athéisme et de l'apostasie ou excommunication.

Un Modèle:Arabe, au pluriel Modèle:Arabe est un terme arabe à connotation péjorative désignant celui qui n'est pas croyant en l'islam<ref>Le Lab Europe 1 qu'est ce que le koufarisme ?</ref>. Simplement, cela signifie un non-musulman<ref name="Willis 2018">Modèle:Ouvrage</ref>. Le kufr peut être un acte ou une parole d'un kâfir ou bien d'un musulman, ce qui entraînerait son apostasie.

Ce sens religieux du mot kâfir est mis en cause par des savants musulmans qui, s’appuyant sur la linguistique, estiment qu'un kâfir serait quelqu'un qui nie quelque chose tout en sachant qu'elle existe<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le terme ne doit pas être confondu avec la Dhimma, qui concerne plus spécifiquement le statut juridique d'un Kafir dans un État islamique<ref name=Campo>Modèle:Article encyclopédique</ref>,<ref name="Modarresi">Modèle:Ouvrage</ref>Modèle:Rp, bien que les deux termes puissent se recouvrir l'un l'autre par métonymie. S'il payait la capitation (jizya), un Dhimmī bénéficiait d'une citoyenneté de seconde zone, demeurant exclu de certaines fonctions spécifiquement attribuées aux musulmans, tout en demeurant par ailleurs égaux en vertu des lois sur les biens, les contrats et les obligations <ref name="Patrick">H. Patrick Glenn, Legal Traditions of the World. Oxford University Press, 2007, p. 219.</ref>,<ref name="Gustave">Le savant français Gustave Le Bon (auteur de La Civilisation des Arabes) écrit "qu'en dépit du fait que l'incidence de la fiscalité a chuté plus lourdement sur un musulman qu'un non-musulman, le non-musulman était libre de jouir également avec chaque musulman de tous les privilèges accordés aux citoyens de l'État. Le seul privilège réservé aux musulmans était le siège du califat, et ce, en raison de certaines fonctions religieuses qui y étaient attachées, qui ne pouvait naturellement pas être libéré par un non-musulman." Mun'im Sirry (2014), Scriptural Polemics: The Qur'an and Other Religions, p.179. Oxford University Press. Modèle:ISBN.</ref>,<ref name="El Fadl">Modèle:Ouvrage</ref>. Les juifs et les chrétiens avaient naturellement droit à ce statut, tandis que le sort des païens, selon les différentes décisions des quatre Madhhabs, était laissé à la discrétion des autorités, entre conversion à l'islam, Dhimma, exil; et à défaut, condamnation à mort<ref name=Bon08>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=Wai03>Waines (2003) "An Introduction to Islam" Cambridge University Press. p. 53</ref>,<ref name=Win02>Winter, T. J., & Williams, J. A. (2002). Understanding Islam and the Muslims: The Muslim Family Islam and World Peace. Louisville, Kentucky: Fons Vitae. p. 82. Modèle:ISBN. Extrait : Les lois de la guerre musulmane interdisent toute conversion forcée et la considèrent comme invalide si elle se produit.</ref>,<ref name=Lapid>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Britannica">Modèle:Article encyclopédique</ref>.

En 2019, Nahdlatul Ulama, la plus grande organisation islamique indépendante au monde basée en Indonésie, a publié une proclamation exhortant les musulmans à s'abstenir d'utiliser le mot kafir pour faire référence aux non-musulmans, car le terme est à la fois offensant et perçu comme "théologiquement violent"<ref name="pri">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Les termes appropriés et non connotés seraient donc, soit Gens du Livre (ahl al-kitâb), soit à défaut, Païen (wathaniyyîn). Bien qu'assimilé à la catégorie générique du paganisme, un athée pourrait être appelé plus spécifiquement dahri<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Définition de la mécréance dans l'islam

Dès la poésie arabe ancienne, le terme "kafir" signifie l'ingratitude, incluant l'ingratitude religieuse envers Dieu. Sous l'influence du syriaque et de l’araméen, ce terme prendra le sens d'Modèle:Citation<ref name=":0">Björkman, W., “Kāfir”, in: Encyclopédie de l’Islam.</ref>.

Dans l'islam en règle générale, celui qui rend licite une chose illicite (haram) figurant dans la législation islamique (charia) tirée du Coran et de la Sunna, ainsi que celui qui rend illicite une chose licite (halal), alors celui-ci est un mécréant (kafir) à l'unanimité des savants<ref name="Taymiyya267">Majmou' Fatawa, Ibn Taymiyya, tome 3, p. 267.</ref>. Al houkm bi ghayri ma anzal Allah désigne le fait de juger par d'autres lois que par celles d'Allah.

Dans son livre Charh ul-Arba’în an-Nawawiyyah, l'imam salafiste Salih 'Ali ach-Cheikh dit : Modèle:Citation bloc

Les différents types de mécréance

Modèle:Section à sourcer

Il existe deux types de mécréance :

  1. Le mécréant d'origine (kâfir asli), c'est-à-dire qui n'a jamais embrassé l'Islam. Certains croient en Allah, mais aucun ne respecte les préceptes de l'Islam, ni ne reconnaît son prophète Mahomet. Ils sont de trois types :
    • Les gens du Livre, c'est-à-dire les juifs et les chrétiens, qui croient exclusivement au Dieu unique révélé (en premier lieu, par la Thora), mais ne reconnaissent pas Mahomet ;
    • Les païens, Modèle:Refnec. Certaines religions païennes peuvent toutefois être intégrées aux religions du Livre suivant le contexte local, tel que l'Hindouisme par assimilation du Brahman à Allah <ref>c'est ce que rappelle Frithjof Schuon dans son ouvrage Comprendre l'islam, où, en Inde, sous l'Empire moghol, l'hindouisme fut finalement reconnu comme religion monothéiste par les savants musulmans, et les Hindous, des gens du Livre : le Véda et ses Upanishad enseignent en effet que le Brahman est « Un et sans second » et que les choses manifestées sont les différents visages de son infinité au-delà des mots et des pensées, de son omniprésence immuable et indivisible, présente en ce monde en tout et à chaque instant, mais insaisissable par les logiques de mortels, l'Absolu étant toujours libre de relatives représentations mentales ; de plus, il est courant chez les Hindous de considérer Mahomet comme un Avatar de Vishnou (l'« Omnipénétrant »), comme le fit le poète musulman Kabir)</ref> ;
    • Les irréligieux, qui refusent de suivre le culte d'une religion particulière.
  2. Le mécréant apostat (kâfir mourtad), celui qui a commis ou omis un acte, une parole entraînant son excommunication de facto (on peut faire une analogie avec le latæ sententiæ catholique). Ces actes de kufr sont de trois typesModèle:Pas clair :
    • Al-jouhoud : c'est le fait de nier une obligation connue par nécessité. Si une personne nie une action qui est connue de l'Islam par nécessité, telle que le jeûne, la prière, elle deviendra « jaahid » (celui qui nie), qui se livre au « jouhoud » ;
    • Al-istihlâl : il consiste à permettre ce qu'Allah a interdit ou bien d'interdire ce qu'Allah a permis. Par exemple, celui qui permet le meurtre, la fornication ou toute autre chose prohibée. Celui qui commet l'istihlâl est appelé al-Mustahlil (législateur) ;
    • An-nâqid : C'est un acte qui annule l'Islam de la personne. Ces annulations de l'Islam (Nawaqid al-Islam) sont nombreuses et si une personne commet l'une d'entre elles, elle deviendra kâfir murtad (mécréant apostat).

Un débat ancien, déjà présent chez Bukhari, existe chez les penseurs musulmans pour savoir si un musulman devient Kafir à la suite d'un « grand péché »<ref name=":0" />. Différentes interprétations ont existé en islam. Pour les Murd̲j̲iʾites, un musulman, même en cas de péché grave, reste un musulman. À l'inverse, pour les Ḵh̲ārid̲j̲ites, tout péché non repenti rend kafir le musulman. Pour d'autres courants plus intermédiaires, le péché, sans mener jusqu'au Takfir, crée une catégorie de "réprouvés", fasik<ref name=":0" />.

Statut des chrétiens

Pour le théologien musulman du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de l'ère commune, Abu Hâmid al-Ghazālī, les chrétiens se divisent en Modèle:Nobr. Sont Modèle:Citation, les chrétiens qui n'ont jamais entendu parler de Mahomet et ceux qui ont entendu parler de Mahomet mais sans qu'on leur ait expliqué son véritable caractère, ni la véritable nature de son message. Sont Modèle:Citation ceux qui vivent au contact des musulmans et ont eu l'occasion de réellement s'informer auprès de religieux. Ils refusent d'accepter la conversion en connaissance de cause, et sont donc dits « kufar qui rejettent ».

Légiférer des lois avec d'autres constitutions que le Coran et la Sunna

Selon certains théologiens, tels qu'Ibn Al-Qayyim ou Ach-Chafi'i, légiférer des lois (tachri') avec comme constitution autre chose que le Coran et la Sunna est considéré comme de la mécréance majeure (kufr akbar)<ref name="al-Dhima">Ahkam Ahl al-Dhima, Ibn Qayyim al-Jawziyya page 259.</ref>,<ref name="al-Chafii">ach-Chafi'i dans son livre sur le tachri'</ref>.

Le kufr duna kufr est un terme signifiant une mécréance de moindre mécréance. Sur ce point, les 'oulama sunnites ne s'accordent pas tous sur le sujet. Au sujet des dirigeants (houkkam) des pays musulmans ou autres, une partie des savants appliquent le kufr duna kufr, ils sont donc grands pécheurs (même s'ils ne jugent pas selon les lois coraniques et qu'ils légifèrent des lois) mais ne sont pas kuffar (mécréants), tandis qu'une autre partie les juges mécréants, en se basant sur le fait que le kufr duna kufr ne peut s'appliquer que sur une personne qui juge habituellement par les lois coraniques hormis une fois (ou peut-être un peu plus) par passion (exemple : en étant amené à juger son fils accusé d'un vol en flagrant-délit, le père, juge, n'appliquerait pas le jugement de lui couper la main). D'autres 'oulama encore comme Mohamed Fizazi condamné après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca à Modèle:Nobr de prison pour son influence idéologique sur les responsables des attentats, s'opposent complètement à ce concept.

Avis de l'imam ach-Chafi'i

L'imam ach-Chafi'i est à l'origine de l'une des quatre écoles de jurisprudence islamique (fiqh). À propos de celui qui légifère une loi contraire au Coran et à la Sunna, il dit : Modèle:Citation bloc

Avis d'Ibn Taymiyya

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Avis d'Ibn al-Qayyim

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Avis de Ibn Kathir

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Conséquences de la mécréance

Les différents courants de l'islam admettent que le mécréant (kâfir) est destiné à l'enfer et à ses peines. Cela explique l'importance de la codification du Takfir dès les premiers temps de l'Islam<ref name=":0" />.

Le Coran promet des punitions post-mortem aux apostats et à ceux qui auront quitté l'islam. Pour autant, les traditions musulmanes rajoutent des conséquences du vivant du mécréant. Pour Walther Björkman, dans le Coran, se tenir à distance des mécréants est recommandé aux musulmans. Ils doivent alors s'en protéger et les attaquer<ref name=":0" />. Dans le cas d'un apostat, il devra être invité à revenir à l'islam puis, en cas de refus, être mis à mort<ref>Heffening, W., “Murtadd”, in: Encyclopédie de l’Islam.</ref>.

Un statut à part est donné aux « gens du Livre » (اهل الكتاب Ahl al-kitâb), qui, contre l'acquittement d'un impôt se voient accorder certains droits comme la garantie de sécurité<ref name=":0" />.

Le Takfir, une forme d'excommunication

Modèle:Section à sourcerLe Modèle:Lang (arabe : Modèle:Lang, Modèle:Lang) est le fait de reconnaître la déchéance du statut de musulman, celui-ci devenant Modèle:Lang, c'est-à-dire « mécréant » (même racine arabe : Modèle:Lang, Modèle:Lang, « incroyant »).

Cette sentence doit être appliquée avec soin, même s'il ne s'agit que d'une parole. Selon un hadith, la mécréance retombe en effet sur celui qui jette à tort l'anathème sur quelqu'un d'autre<ref name=":0" />. Elle retombe aussi sur celui qui nie la mécréance d'une personne alors que celle-ci a été établie avec certitude.

De nombreux oulémas mettent donc en garde contre l'excès de takfir. Accuser l'autre d’être Kafir est une attitude rhétorique fréquente dans les polémiques religieuses<ref name=":0" />.

Motifs possibles du Modèle:Lang

Dans le sunnisme, le Modèle:Lang peut s'appliquer à une personne en raison d'une croyance, d'une parole ou d'un acte :

  • exemples de croyance : renier l'unicité de Dieu, le statut des prophètes de l'islam ou un précepte religieux consensuel de sa communauté. Ce n'est pas la non-pratique du précepte qui mène au Modèle:Lang, mais le fait de renier qu'il fasse partie de la religion. Cependant, la prière ([[salat (islam)|Modèle:Lang]]) voire l'aumône obligatoire (Modèle:Lang) sont des cas particuliers, car certains ouléma (notamment parmi les hanbalites) émettent le Modèle:Lang pour leur simple abandon (voir l'article Modèle:Lang pour plus d'informations sur l'abandon de la prière en islam). Aussi, le fait de douter ou de ne pas excommunier ceux qui ont pris un autre chemin que celui de l'islam (Modèle:Ex Chrétiens - Juifs - athées) ;
  • exemples de parole : insulter Dieu, ses anges, ses livres, ses prophètes, le jour dernier ou le destin bon ou mauvais. Pour certains Sunnites, le fait d'insulter les épouses ou les compagnons de Mahomet est aussi une cause de Modèle:Lang ;
  • exemples d'acte : se prosterner devant une statue, piétiner le CoranModèle:Etc.

Les dix grands motifs au Modèle:Lang

Selon certains oulémaModèle:Qui, les annulations de l'islam (c'est-à-dire rendant mécréante la personne qui n'en commet ne serait-ce qu'une) sont au nombre de dix (il en existe cependant plus, les 10 grand annulatifs de l'Islam sont repris ci-dessous) :

  • agréer ou pratiquer l'associationnisme ;
  • mettre des intermédiaires (qu'on invoque, en qui on place la confiance…) entre Dieu et une personne ;
  • ne pas considérer les non-musulmans comme mécréants ou douter de leur incroyance Modèle:Référence nécessaire ;
  • avoir la conviction qu'une voie ou qu'un jugement sont meilleurs que ceux d'Allah ou Mahomet (Modèle:Cf. Modèle:Nobr) ;
  • détester une chose venue du messager de Dieu même si on la met en application ;
  • se moquer d'une chose faisant partie de la religion, d'un châtiment ou d'une récompense de Dieu (Modèle:Cf. Modèle:Nobr) ;
  • agréer ou pratiquer la sorcellerie ;
  • s'allier militairement avec les « Juifs et les Chrétiens alliés les uns les autres » contre des musulmans (Modèle:Cf. Modèle:Nobr) ;
  • croire que certaines personnes peuvent sortir de la voie de Mahomet ;
  • ne pas du tout apprendre ni ne pratiquer l'islam.

Modèle:Nonneutre

Gravité du Modèle:Lang

Plusieurs hadiths de Mahomet insistent sur la gravité du Modèle:Lang :

Modèle:Début citationSi une personne dit à son frère : Ô Modèle:Lang (mécréant), alors l'un des deux le mérite. Soit l'accusateur a raison, soit c'est lui-même à qui ce nom s'applique<ref name="deux_sahis">Rapporté dans le Modèle:Lang d'Al-Bukhari et celui de Muslim.</ref>.Modèle:Fin citation

Modèle:Début citationCelui qui lance à son frère une accusation de Modèle:Lang (mécréance), c'est comme s'il le tuait<ref name="deux_sahis" />.Modèle:Fin citation Les anciens savants sunnites ont expliqué ces hadiths, Ibn Taymiyya, le cheikh d’Ibn Kathîr a dit : Modèle:Début citationQuand le musulman se permet de combattre [un autre musulman] ou le juge de mécréant à cause d’une interprétation fausse du fait ou du texte sur lequel il s’est basé, il ne devient pas mécréant à cause de cela. Ainsi quand ‘Omar Ibn Al Khattab a dit à Mahomet à propos de Hâtib Ibn Abî Balta’a : “Envoyé de Dieu, permets-moi de trancher le cou de cet hypocrite”, Mahomet a dit : “Il a participé à la bataille de Badr. Pense que Dieu a regardé les gens de Badr et a dit : « Faites ce que vous voulez, Je vous ai pardonné »<ref name="deux_sahis" />”<ref>Source : Madjmou’al Fatawa Modèle:Nobr à partir de la Modèle:Nobr.</ref>Modèle:Fin citation

Un débat ancien existe en Islam sur le fait de rester musulman lorsque de "grands péchés" sont commis. Il se retrouve dans les hadiths<ref name=":0" />. Le sunnisme considère que quel que soit le péché commis (à moins que ce ne soit un des motifs précédemment cités) et même si elle ne s'en repent pas, la personne demeure musulmane (même si sa foi est, de ce fait, diminuée). Elle entrera au paradis par le pardon de Dieu, ou ira en enfer pour un temps afin d'expier ses fautes. À titre de comparaison, le kharidjisme considère que le musulman qui commet un grand péché (meurtre, vol, fornication, consommation d'alcool…) devient immédiatement Modèle:Lang (mécréant) et demeurera éternellement en enfer. Le motazilisme, aujourd'hui disparu, est d'accord sur ce dernier point (éternité en enfer) mais n'appelle le pécheur ni croyant ou soumis (Modèle:Lang ou Modèle:Lang) ni « Modèle:Lang ». Enfin, le murjisme considère que les péchés n'ont aucune influence sur la foi (elle n'augmente ni ne diminue jamais) et que les actions de mécréance et de polythéisme ne font pas sortir leurs auteurs de l'islam.

Aspect politique

L'article 6 du projet de la constitution tunisienne, adopté le Modèle:Date- en séance plénière par l'assemblée constituante, interdit clairement le Takfir et ce à la suite d'un amendement déposé par les partis laïques, une première dans le monde arabo-musulman. Il stipule que l'État est le garant de la religion. Il garantit la liberté de conscience et de croyance et le libre exercice du culte, il est le protecteur du sacré, garant de la neutralité des lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane. Le Takfir et l'incitation à la violence sont interdits. Le Modèle:Date-, un article du projet de loi contre le terrorisme, considère l'incitation à la violence et au takfir comme un crime terroriste<ref>leaders.com.tn, «Le takfir» considéré comme un acte terroriste, 20 juillet 2015.</ref>.

Territoire de l'incroyance : "Dâr al-Kufr"

Modèle:Article détaillé (arabe : Modèle:Lang [dār al-kufr], territoire de l'incroyance

Cette expression désigne un territoire où la loi musulmane ne s'applique plus, par opposition avec Dar al-Islam (Modèle:Lang [dār al-islam], territoire de la paix, de la soumission), expression qui désigne les régions où l'islam domine et où la loi musulmane s'applique. Au début de l'islam, le Dâr al-Islam désignait la péninsule Arabique par opposition aux territoires à conquérir. Le territoire de l'incroyance appartient donc au Dar al-Harb, le « domaine de la guerre ».

Autres significations du mot "kafir"

En Afrique du Sud

Le terme raciste Kaffer (Kaffir, Keffir) désigne les noirs sud-africains appelés en français Cafres<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En Afghanistan

Le Nouristan fut longtemps appelé Kâfiristân à cause de leur tardive conversion à l’islam au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (1895-1896). Les populations de ces régions du nord-est de l'Afghanistan étaient restées fidèles à l'ancienne religion des Perses le zoroastrisme<ref>Modèle:Lien web</ref>.

À La Réunion

Sur l'île de La Réunion et dans une moindre mesure dans quelques autres îles francophones, le terme créole Cafre désigne les populations d'origine africaine, sans connotation religieuse particulière (cela les distingue par exemple des « Noirs » d'Inde, appelés « caf'malbars »). Il viendrait des marchands d'esclaves swahilophones d'Afrique de l'Est, qui eux étaient musulmans (et ne pouvaient faire le commerce que d'esclaves non musulmans). Le terme est aujourd'hui passé dans le langage courant en créole et n'y possède aucune connotation négative, l'expression Modèle:Citation étant un topos galant de la musique réunionnaise.

Notes et références

Modèle:Crédit d'auteurs Modèle:Crédit d'auteurs Modèle:Références

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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