Marcel Barbu

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien

Marcel Barbu, né à Nanterre le Modèle:Date de naissance et mort à [[7e arrondissement de Paris|Paris Modèle:7e]] le Modèle:Date de décès<ref>Modèle:Lien web</ref>, est un entrepreneur et homme politique français. Il est député en 1946 puis candidat indépendant à l'élection présidentielle de 1965.

Biographie

Origines et carrière

Marcel Barbu, fils de François Barbu et d'Alphonsine Maugendre, naît en France, dans un bidonville de Nanterre, d'une famille éclatée, son père ayant quitté le domicile conjugal. Après la Première Guerre mondiale, alors qu'il est âgé de douze ans, il est, avec sa sœur, retiré à leur mère et recueilli dans l'orphelinat catholique d’Élancourt, dans les Yvelines<ref name="libe_589">Modèle:Lien web</ref>.

En Modèle:Date-, à Modèle:Nobr, il entre au petit séminaire de Versailles<ref name=libe_589/>. Renvoyé du petit séminaire, il devient apprenti-bijoutier chez Person en région parisienne en 1923 et apprend vite le métier<ref name=libe_589/>. Il se marie avec la jeune polisseuse de Modèle:Nombre et demi rencontrée chez Person, Pierrette Françoise Vaillant, le Modèle:Date- à Arras (Pas-de-Calais)<ref>Chaudry, voir supra, Modèle:P..</ref> et monte avant-guerre à Saint-Leu-la-Forêt (Val-d'Oise) une entreprise de bijouterie florissante qui lui permet de créer en 1936 à Besançon une usine de boîtiers de montres avec l'aide de Fred Lippman (Lip plus tard) qui met des machines à sa disposition<ref>Bulletin Économie et Humanisme Modèle:N°-14 de mai-juillet 1944, Modèle:P. ; cité par Michel Chaudy dans Faire des hommes libres. Boimondau et les communautés de travail à Valence 1941-1982, éd. REPAS, 2008, Modèle:P. Modèle:ISBN</ref>.

Ces deux expériences, sa découverte de la religion et sa réussite personnelle par le travail, sont déterminantes pour lui.

Création d'une communauté de travail

Après un bref passage par l'organisation des Compagnons de France créée en Modèle:Date- et dont il partageait alors l'idéologie proche du régime de Vichy<ref name=":0">Chaudy, Ibid., Modèle:P., paragraphe intitulé : « Marcel Barbu chez les Compagnons de France ».</ref>, en Modèle:Date-, pendant l'Occupation allemande de la France, Marcel Barbu quitte ses ateliers du 43 avenue Georges-Clemenceau à Besançon et part à Valence en zone libre où il monte une communauté de travail du nom de « Boimondau » pour « BOItiers de MONtres du DAUphiné », rejoignant Fred Lip qui y avait déjà installé sa société SAPROLIP<ref>Chaudy, Ibid., pages 28 et 29.</ref>.

Ayant pris des responsabilités chez les Compagnons de France, il sera, à ce titre, rémunéré par ce mouvement jusqu'à fin Modèle:Date-<ref>Chaudry, Ibid., Modèle:P..</ref>. Mystique, il rêve de créer à Valence la communauté de travail idéale avec le soutien des jeunes des Compagnons de France, qui lui proposent des candidats apprentis dont ils doivent assurer l'encadrement et l'hébergement dans le cadre d'un accord signé en Modèle:Date-, et celui du Comité d'organisation de l'industrie de la montre, séduit par ses expériences industrielles et qui adhère sans réserve à son projet d'atelier-école. Marcel Barbu gardera de solides amitiés de son passage aux Compagnons de France, notamment avec le chef Gustave Coureau<ref name="Chaudy_p30">Chaudy, Ibid., Modèle:P..</ref>.

La « Société Marcel Barbu : Boîtiers de Montres du Dauphiné » sera déclarée le Modèle:Date- et domiciliée rue Montplaisir à Valence, dans les locaux d'une ancienne vinaigrerie<ref name="Chaudy_p30" />.

Dès le début, il est patent qu'il travaille dans une optique communautaire ; l'apprentissage technique y passe par un apprentissage humain : Modèle:Citation. Les conflits sont discutés en assemblée générale hebdomadaire<ref name=libe_589/>. Il faut noter la gymnastique en commun, les promenades, les séjours dans la ferme commune, l'incorporation et la rémunération des femmes et des enfants, l'éducation des ouvriers par des cours de culture hebdomadaires<ref name=libe_589/>. Il abandonne ses droits de propriété à ses ouvriers<ref name=libe_589/> et décide que le patron de l'usine, tout comme les responsables à tous les échelons, sont élus chaque année sur leurs capacités<ref name=libe_589/>.

Cette communauté veut se distinguer à la fois du capitalisme et du corporatisme : elle se forme à l'occasion du travail, mais prétend être un centre de vie totale et même avoir Modèle:Citation, notamment parce que l'accession à tous les échelons est possible pour tous et qu'elle est contrôlée par tous.

Après le discours aux Français de Pierre Laval du Modèle:Date- et une discussion avec les compagnons de la Communauté, Marcel Barbu refuse de donner la liste des salariés de son entreprise. Par arrêté du préfet de la Drôme du Modèle:Date-, il est interpellé par la Gendarmerie le Modèle:Date- et conduit au centre d'internement à fort Barraux (Isère) puis transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le Modèle:Date-. Il est libéré le Modèle:Date-. Il se replie dans le Vercors à Combovin où la communauté crée un maquis. Le Modèle:Date-, il est de nouveau arrêté par la Gestapo à Paris et déporté à Buchenwald<ref name=libe_589/>.

Après-guerre, en 1945, lors de l'élection de l'Assemblée constituante, sa communauté soutient le candidat Paul Deval dont il est suppléant. Deval élu, mais rapidement démissionnaire, Marcel Barbu se retrouve député en Modèle:Date- et s'apparente au groupe de l'Union des républicains résistants. Il propose trois lois sur les communautés de travail, qui ne seront jamais adoptées. Son bilan à l'Assemblée est mitigé. Souvent chahuté par les autres députés, il se met à dos aussi bien les démocrates chrétiens du MRP que les communistes. Il ne se représente pas à la fin de son mandat, aux élections de juin 1946<ref>Fiche Sycomore.</ref>.

La communauté, sous l'influence de Marcel Mermoz, fils d'agriculteur pauvre jurassien et anarchiste, puis adhérent au parti communiste en 1929<ref>Marcel Mermoz, L'autogestion c'est pas de la tarte, entretien avec Jean-Marie Domenach, éd. Seuil, 1978, 240 pages.</ref>, évolue du christianisme social vers le socialisme. Marcel Barbu s'en éloigne alors progressivement car il ne partage plus les buts simplement matérialistes de la communauté.

En Modèle:Date-, il crée avec des mal-logés l’Association pour la construction et la gestion immobilière de Sannois (ACGIS), ville de la grande banlieue parisienne. A travers cette association il se battit pour offrir aux plus démunis l’accès à des logements pavillonnaires à bas prix en banlieue parisienne. C'est cette lutte qui l’amena inévitablement sur le terrain politique<ref name=":1">Modèle:Article</ref>. Son nouveau combat est ainsi le logement social. Il refuse la construction d'appartements HLM et souhaite que chacun puisse avoir son propre pavillon<ref name=libe_589/>. En 1965, cela sera un des leitmotivs de sa candidature à l'élection présidentielle, pour lequel il sera beaucoup moqué.

Candidature à l'élection présidentielle de 1965

En 1965, Marcel Barbu est l'un des six candidats à la première élection du président de la République française au suffrage universel direct, ayant rassemblé au dernier moment les [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|Modèle:Unité d'élus nécessaires]] pour se présenter<ref name=libe_589/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Candidat totalement méconnu et hors du système politique, il réussit à réunir un total de 117 parrainages en activant tous ses réseaux personnels issus notamment de ses actions avant guerre dans le mouvement communautaire<ref name=":1" />.

C’est avant tout pour débloquer la situation de l’ACGIS que Marcel Barbu se présenta à cette élection : ainsi, combattu par les maires de plusieurs communes, il choisit d’user du scrutin présidentiel comme tribune pour exprimer sa colère et son indignation<ref name=":1" />. Rétif à l'autorité, il s'oppose souvent à l'administration centralisée<ref name=libe_589/> et à sa bureaucratie qui, selon lui, empêche l'initiative et la réalisation de l'individu. Son credo est le suivant : sans secours extérieur, une petite communauté, par son travail, sa solidarité et sa foi peut surmonter tous les obstacles.

Il milite pour la création d'un ministère des Droits de l'homme afin de protéger les citoyens en danger<ref name=libe_589/>, la création d'une personnalité morale et juridique pour la famille, considérée comme la cellule de base de la société, l'instauration d'un référendum d'initiative populaire comme pratiqué en Suisse, propose une réforme communale faisant du maire le défenseur de ses administrés, ou un découpage du pays par unités de cinquante foyers dotées de Modèle:Citation<ref name=libe_589/>. S’il est élu, il se donne deux ans pour appliquer son programme, à la suite de quoi il démissionnera<ref name=libe_589/>.

Candidat sans parti, se disant persécuté par le ministère de l'Intérieur, celui que le général de Gaulle traitait d'« hurluberlu » et de « brave couillon » (propos rapportés par Alain Peyrefitte<ref name=libe_589/>), est raillé par une grande partie de la presse comme un populiste<ref>Modèle:Citation, cité dans un article de Libération du 22 avril 2017.</ref>, ou comme le journal Combat, qui en fait un « paranoïaque » ou un « complotiste »<ref name=libe_589/> ; le journal Le Monde est plus neutre. Pendant la campagne, il manie l'humour (Modèle:Citation)<ref name=libe_589/> et l'émotion non dissimulée<ref name=libe_589/> (« Mon Général, je voudrais tant vous voir éviter le sort du maréchal Pétain » — suivi d'un sanglot). Il commence ses discours par « Français, Françaises, mes frères et mes copains »<ref>Gérard Courtois, Parties de campagne, Éditions Perrin, 2017.</ref>. Il apparaît comme Modèle:Citation. Se disant Modèle:Citation, un héritier des paysans révoltés sous la monarchie, il donne l'image d'une personnalité incomprise<ref>Modèle:Citation, cité dans un article de Libération du 22 avril 2017.</ref>.

À l'issue du premier tour de scrutin, il obtient le plus petit nombre de voix, soit 279 685, représentant 1,15 % des suffrages exprimés et 0,97 % des inscrits<ref name=libe_589/>. En vue du second tour , il donne Modèle:Citation pour consigne de voter pour François Mitterrand, qui sera battu par de Gaulle<ref name=libe_589/>.

Il postule une dernière fois comme candidat aux élections législatives, en 1967, dans le Modèle:7e de Paris : il recueille Modèle:Nombre<ref name=libe_589/>.

Vie privée et mort

Marcel Barbu meurt le Modèle:Date-, à Paris, à l'âge de Modèle:Nobr<ref name=libe_589/>. Il est inhumé dans l'ancien cimetière de Sannois dans le Val-d'Oise.

Il est le père de dix-sept enfants<ref name=libe_589/>.

Une place de Sannois porte son nom en son hommage<ref name=libe_589/>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • R. du Teil, Communauté de travail, l'expérience révolutionnaire de Marcel Barbu, Paris, Presses universitaires de France, 1949.
  • P. Picut, Une expérience autogestionnaire : la communauté de travail Boimondau à Valence, Roanne, CRESCAM, 1992.
  • Jean Vigreux, notice biographique « Marcel Barbu », Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, Paris, Les Editions de l’Atelier, tome 1 : A-Bek, 2006, Modèle:P..
  • Michel Chaudy, Faire des Hommes libres, Boimondau et les communautés de travail à Valence, Éditions REPAS, 2008, 174 p, Modèle:ISBN
  • Une thèse de Pierre Picut, La Communauté Boimondau, modèle d'éducation permanente : une décennie d'expérimentation 1941-1951, université Louis Lumière Lyon 2, 1991.
  • Modèle:Article

Articles connexes

Liens externes

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