Maria Callas
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Musique classique (personnalité)
Sophia Cecelia Kalogeropoulos<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis" /> dite Maria Callas est une cantatrice grecqueModèle:Note née le Modèle:Date de naissance à New York et morte le Modèle:Date de décès à Paris.
Surnommée « la Bible de l'opéra » par Leonard Bernstein, « la Callas », telle qu'elle est couramment appelée, a bouleversé l'art lyrique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en valorisant l'approche du jeu d'acteur, jusqu'alors relégué au second plan. Entourée des meilleurs artistes de son époque (Boris Christoff, Giulietta Simionato, Giuseppe Di Stefano, Mario del Monaco, Tito GobbiModèle:, etc.) et s'étant produite sur les principales scènes d'opéra du monde (Venise, Rome, Paris, New York, Milan, Mexico, Londres, Buenos AiresModèle:, etc.), Callas demeure encore au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle l'une des cantatrices les plus célèbres, à la fois par le timbre très particulier de sa voix, son registre étendu de près de trois octaves, sa grande virtuosité alliée à un phrasé unique et, enfin, son talent de tragédienne lui permettant d'incarner ses personnages avec une grande intensité dramatique (Lucia, Médée, Norma, Tosca, Violetta).
Suscitant les passions Modèle:Incise Maria Callas reste, tant par la réussite exceptionnelle de sa vie professionnelle que par sa vie privée mouvementée, l'icône même de la « diva ».
Biographie
Enfance<ref>La majorité de la documentation de ce paragraphe est tirée du livre La Callas inconnue de Nicolas Petsalis-Diomidis, basé sur les confidences d'intimes de la cantatrice et sur les pièces administratives encore existantes de la famille, notamment par l’intermédiaire de sa sœur, Jackie (Modèle:P.36-44). Cf #Bibliographie.</ref>
Sophie Cecilia Kalos naît au Flower Hospital<ref>Library of Congress : Flower Hospital, New York City [1] consulté le 16 décembre 2016</ref> de New York, à Manhattan, le Modèle:Date de George KaloyeropoulosModèle:Note et d’Evangelia (dite Litsa) Dimitriadou. On ignore la date exacte à laquelle le nom de Callas remplaça Kalos, qui lui-même avait remplacé Kaloyeropoulos, ni même s’il l’a réellement remplacéModèle:Note. On sait surtout que ce fut un nom d’artiste. Au moment de quitter la Grèce pour les États-Unis, le Modèle:Date-, Maria indique que son nom de scène est « Mary Callas » ; quand elle part pour l’Italie en 1947, son nom de scène mentionné sur sa demande de passeport est cette fois « Maria Callas ». Quoi qu’il en soit, « Kalos » reste le seul nom sous lequel Maria Callas a été enregistrée sur le sol américainModèle:Note. Elle conserve ce nom, inscrit sur toutes les pièces d’administration et passeports, toute sa vie active jusqu’en 1966, année où elle renoncera officiellement à la nationalité américaine à l’ambassade des États-Unis de Paris.
Elle fut baptisée le Modèle:Date- selon le rite orthodoxe et reçut les deux prénoms choisis par ses parrains : Anna et Maria. Pour le pays d’origine de sa famille – où la religion orthodoxe est une religion d’État – elle sera ainsi Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulou (en Modèle:Langue avec nom). Pendant sa scolarité à New York, elle se fait prénommer régulièrement MariannaModèle:Note ou Mary Anna, Mary étant le prénom que lui conservent jusqu’à la fin tous ses intimes.
George Kaloyeropoulos, fils de paysan, tient une pharmacie à Méligalas, une bourgade de Messénie tandis que sa femme Evangelia, est fille de colonel. Le couple a une fille, Yakinthi (dite Jackie), née en Modèle:Date-, et un garçon, Vassilis, né en 1920 mais qui ne survit pas à une méningite au cours de l'été 1922. Le commerce de George fait vivre très honnêtement la petite famille et lui attire une certaine reconnaissance sociale. Mais le ménage est mal assorti. Passés les premiers temps, l’incompatibilité d’humeur des époux se révèle rapidement et les incartades du pharmacien conduisent régulièrement à une situation explosive. Il décide alors brusquement de partir pour l’étranger afin de trouver, déclare-t-il, de meilleures conditions de vie. Mais probablement aussi avec le secret espoir qu’un changement de décor ramène son couple à une meilleure entente. Évangélia doit accepter contre son gré ce départ : elle est enceinte de cinq mois lorsqu’ils embarquent pour les États-Unis en 1923Modèle:Note.
Aux États-Unis
Leur nouvelle vie commence dans le quartier grec de New York, surnommé la « petite Athènes », où le docteur Lantzounis, un ami précédemment émigré et futur parrain de Maria, a prévu de les loger. L'appartement est situé à Astoria, au nord du Queens, face à l’île de Manhattan où naîtra Maria. La venue au monde d’une fille est une très grande déception pour sa mère qui espérait un garçon pour compenser la perte du regretté Vassilis, aussi refuse-t-elle de la prendre dans ses bras pendant les quatre premiers jours qui suivent sa naissance<ref name="Time">« The Prima Donna » in Time Magazine, 29 octobre 1956.</ref>. Son caractère s’aigrit et pèse lourdement sur l’ambiance familiale durant les années suivantes. Déçue par son mariage, elle va reporter toute son ambition sur sa fille : alors qu'elle rêvait d'être une actrice riche et célèbre, elle s'accomplira à travers Maria<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
George était parti de Grèce avec un pécule suffisant pour monter un nouveau commerce. Mais l’adaptation à une nouvelle vie, les petits métiers provisoires, l’assimilation préalable de la langue, l’attente de l’obtention d’un diplôme pour exercer sa profession de pharmacien vont longtemps différer le projet. Aux dires de Lantzounis, l’insouciant pharmacien « se comporte comme un banquier » dès le début et fait vivre sa famille au-dessus de ses moyens. Au bout de cinq ans, le ménage n’a plus d’économies et quand George ouvre enfin la « Splendid Pharmacy » à Manhattan en 1929, il doit emprunter en grande partie auprès de son fidèle ami. Le commerce — qui est en fait un « drugstore » au sens américain du terme — est fréquenté par une clientèle en majorité grecque et prospère jusqu’au krach boursier de l’automne 1929. Si George Kaloyeropoulos a à cette époque raccourci son nom pour l'« américaniser », on ignore à quelle date le nom de Maria Callas a remplacé celui de Kalos<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le seul événement notable de l’enfance de Maria avant l’âge de 5 ans est son accident en Modèle:Date-, quand elle traverse une rue imprudemment pour rejoindre sa sœur jouant sur le trottoir d’en face, et se fait accrocher par une voiture. Elle s’en sort avec une commotion cérébrale qui l’aurait laissée inconsciente pendant une douzaine de jours pour le moins et près de trois semaines en hôpital dans un état fiévreux et « nébuleux » (selon le mot de la victime en 1956). Sa mère ajouta à cette aventure, reprise généralement dans les biographies, que son humeur en avait été assombrie et plus agitée. L’événement n’a cependant pas marqué pareillement tous les esprits. À cet endroit, Petsalis-Diomidis relate un effort de mémoire de Jackie : Modèle:CitationModèle:Note,Modèle:Note.
Les Kaloyeropoulos déménagent neuf fois en huit ans, d’abord pour des appartements plus confortables puis vers de plus modestes. Cette dégradation de situation n’est pas faite pour atténuer l’irascibilité de la mère, soucieuse de paraître. George multiplie les aventures, ce qui n'aide pas Evangelia à aller mieux. Les deux filles changent cinq fois d'école. Celles-ci, qui ne peuvent compter sur la tendresse maternelle et plaignent la faiblesse de leur père, font front pour résister à une mère naviguant entre crises d’hystérie et profondes dépressions. Après une tentative de suicide d’Évangélia, George ne s'émeut pas, les relations entre époux sont définitivement rompues. La pharmacie est fermée et Georges prend un emploi de représentant itinérant, afin de rentrer au foyer le moins souvent possible.
Un foyer décomposé
Bien que vivant désormais comme un satellite, George reste celui qui fait subsister sa petite famille mais, au grand dam de son épouse, avec parcimonie. Souvent invisible Modèle:Incise il ne néglige pourtant pas de subvenir aux besoins de ses filles. Il suit autant qu’il lui est permis l’instruction de ses enfants et surtout les progrès de la jeune Maria Modèle:Incise dont il se montre très fier. De nature calme mais répugnant aux polémiques et trop faible face à une mère autocratique qui l’éloigne comme un importun, il s’efforce d’apprivoiser les deux sœurs élevées dans le mépris de leur père. Il laisse de fait dans l’esprit des deux filles, auxquelles manque tant l’affection paternelle, une impression confuse. Jackie résume bien la situation où elles vivaient toutes les deux : Modèle:Citation Maria, qui aurait confié un jour Modèle:Citation, en a gardé un sentiment de culpabilité qui a dû accentuer son ressentiment contre sa mèreModèle:Note. C’est d’ailleurs ce père qu’elle rejoindra quand elle reviendra aux États-Unis pour entamer une carrière indécise.
Si le caractère de Jackie tire du côté de son père, Maria a hérité en effet du tempérament irréconciliable d'Evangelia. En 1957, au cours d'un entretien télévisé, elle confie au journaliste Norman Ross : Modèle:Citation Elle est encore plus précise dans Time Magazine : Modèle:Citation bloc
De fait, la relation des souvenirs d’Evangelia montre une préférence marquée pour Jackie, note Jacques Lorcey qui penche vers l’idée d’un antagonisme existentiel entre la mère et sa fille cadette. Jackie a nié avoir été préférée à sa sœur et a déclaré que leur mère était plutôt fascinée par Maria qui lui ressemblait tant de caractère et qui, petite, avait beaucoup de charme. Petsalis-Diomidis est moins catégorique que la majorité des biographes sur l’ambiance de cette période : Evangelia semble loin d’avoir été la mégère que décrira plus tard Callas pour contrer les invectives maternelles. Cette femme dominatrice, avide de notoriété et déçue dans ses ambitions, pouvait être parfois exécrable mais elle savait aussi se montrer affable, imaginative, enjouée, voire espiègle. Le musicologue Roland Mancini<ref>Opera International special Maria Callas, supplément de février 1978.</ref>, John Ardoin<ref>Callas Today (1964) et Maria Callas : The Early Years (1985).</ref> et Arianna Stassinopoulos<ref>Maria : Beyond the Callas Legend, Londres, 1980, traduit chez Fayard (1981).</ref> ont surtout cette conviction que sans la détermination de sa mère, il n’y aurait probablement pas eu de Maria Callas. Evangelia a réussi en effet à la convaincre qu’elle pouvait devenir une cantatrice reconnue. S’est-elle souvenue qu’elle était elle-même la fille du « Rossignol de Stylis »Modèle:Note ? Ayant dû renoncer personnellement à son rêve d’une carrière théâtrale, elle ne laissera pas passer un talent qui aura ainsi sauté une génération.
La découverte du chant
Si jusque-là les enfants avaient été les témoins forcés des affrontements conjugaux, l’éloignement du mari allait justement rapprocher la mère de ses filles et Evangelia allait être plus attentive à leur éducationModèle:Note. Les deux sœurs sont de bonnes élèves et Maria est toujours dans les premières. Assiduité, intelligence vive, capacité de concentration et facilité d’assimilation sont déjà les qualités qui lui serviront durant toute sa carrière. Leur mère les initie à la vie quotidienne et en fait de « bonnes cuisinières et de bonnes ménagères ». Cordon bleu elle-même, elle passe beaucoup de temps à confectionner des petits plats comme pour mieux se concilier sa progéniture. Maria, très gourmande, qui semblait compenser un excès de nervosité ou un manque d’affection, était certes bonne mangeuse mais elle était déjà à cette époque bien charpentée et plutôt ronde que vraiment épaisseModèle:NoteModèle:Note, en a gardé un sentiment de culpabilité qui a dû accentuer son ressentiment contre sa mèreModèle:Note.
Evangelia sent surtout l’occasion de revenir à ses penchants artistiques. Elle achète un phonographe et la musique envahit la vie familiale. La radio transmettait à cette époque de nombreux opéras du METModèle:Note. La maison résonne de variétés musicales, mais aussi d’arias des grands chanteurs contemporains, à l’époque fréquemment retransmises ou enregistrées. Les filles écoutent, retiennent et reprennent les mélodies en rivalisant entre elles dans le salon. La mère les encourage à ces loisirs. Avec le peu d’économies – et aussi en forçant la main de Georges – elle parvient à remplacer le piano mécanique par un piano droit et paie quelques leçons à domicile. Les deux filles se disputent le piano. Les promenades en ville et dans les parcs, les visites des musées et des bibliothèques, les auditions de concerts ne sont pas oubliéesModèle:Note. Si Jackie, l’aînée, est d’abord celle qui surclasse et entraîne la cadette, cette dernière fait des progrès rapides et montre bientôt un beau brin de voix dont la puissance et la maturité étonnent. Modèle:Citation<ref>Témoignage de Jackie dans La Callas inconnue, p.64.</ref>.
Éclosion d’une voix
Le développement vocal de Maria se distingue dès l’âge de 8 ans, c’est-à-dire vers 1931. Pour cette période, les mémoires d’Evangelia sont encore la source principale des biographesModèle:Note. Maria fait l’apprentissage de la musique et du chant à l‘école publique de Washington Heights, quartier de leur domicile. Dès l’année 1933, elle participe à des concerts organisés par son école. Elle chante aux remises des prix. La fille « à la voix d’or », qui d’après un de ses professeurs avait « un rossignol dans la gorge » prend de l’assurance en s’y faisant régulièrement remarquer et collectionne les compliments flatteurs dans un livre d’autographes qu’elle a conservé toute sa vie. Si Callas n’a jamais évoqué son plaisir de chanter à cet âge, elle ne l’a pas nié non plus. En revanche, elle avoua avoir éprouvé une satisfaction personnelle certaine lors d’une interview : « Quand je chantais, je sentais que j’étais vraiment aimée. […] Alors chanter est progressivement devenu le remède à mon complexe d’infériorité. »<ref name="Time"/>.
Douée d'une excellente oreille et d'une mémoire infaillible, la fillette peut reproduire une chanson « dans le ton original en l’ayant seulement entendue une fois ou deux. ». D’abord des morceaux légers de variétés – La Paloma est sa chanson de prédilection, qu’elle chanta des centaines de fois – des airs d’opérettes et des airs lyriques. Lily Pons est, toujours selon Jackie, la cantatrice préférée de Maria qui s'entraîne à chanter par-dessus ses enregistrements. Ce répertoire « lyrique léger » constitue une première période. « Maria avait une voix douce, une voix d’enfant. […] Elle commença à être reconnaissable (adjectif fameux qui a globalement qualifié la voix de Callas) seulement quand elle se mit à prendre des cours en Grèce. »<ref>Jackie Callas in La Callas inconnue, Modèle:P..</ref> Qu’elle ait donc chanté à dix ans la « Habanera » de Carmen qu’elle reprenait, dit-elle, « jusqu’à lasser son entourage » et qu’elle enchaînait pour changer avec la polonaise brillante de Philine (« Je suis Titania ») de l’opéra Mignon d’Ambroise Thomas, laisse Petsalis-Diomidis incrédule. Les confidences de Callas, jetées, souvent avec exaspération, en pâture aux microphones tendus en toutes circonstances et en tous lieux, ont été entachées parfois de contradictions. De plus, Callas est brouillée avec la chronologie et ne situe jamais les épisodes avec précision. Elle ne se rappelle pas tout à fait non plus - ou ne veut pas se rappeler - certains événements, telle l’intervention d’un maître de chant suédois « voisin d’en face » qui pendant un temps lui donna des rudiments. Il est dit que Maria arriva au Conservatoire d'Athènes, à Modèle:Nobr, avec un registre qu’elle pensait de mezzo-soprano. Il est donc permis de penser qu’elle ait mêlé pendant ces années des airs de tessitures très éloignées sans précaution en s’appuyant sur une technique instinctive mais, à l’appréciation d’un professeur de chant, forcément sommaire et vocalement dangereuse. Il semble ainsi que ces écarts vocaux aient été à l’origine de son vibrato dans les aigus, déjà remarqué à ses débuts au Conservatoire<ref>La Callas inconnue, Modèle:P..</ref>, dont elle peinera à se débarrasser et qui finira par s’installer vers la fin d’une carrière intense et démesurée.
Une mère imprésario
Comme le fait remarquer Petsalis-Diomidis, aux États-Unis, c’est l’époque des enfants surdoués comme Shirley Temple mais surtout Judy Garland et Deanna Durbin qui chantent ensemble à Modèle:Nobr à peine dans Every Sunday en 1936. Evangelia met toute sa volonté pour transformer le « vilain petit canard », selon les propres mots de Maria, en un cygne au chant ensorcelant. Son appétit de considération sociale et d’aisance bourgeoise qu’a trompé un mariage raté avec un homme qu’elle considérait sans ambition et sans culture, a enfin trouvé l’occasion unique de se satisfaire par délégation. En effet, rien a priori ne force Maria, qui a découvert le chant par imitation et en fait au début une simple occupation ludique, à s’engager dans cette voie. Curieuse et avide de connaissances, elle ne pense qu’à s’instruire et se préparer à un bon métier. Elle aurait très bien pu s’en tenir, à l’instar de beaucoup de ses compatriotes grecs, à être chantre de fin d’agapes ou de banquets. Comme le souligne Jacques Lorcey, les jolies voix y sont légion et n’étonnent pas outre mesure. Sa sœur Jackie avait elle-même une belle prédisposition au chant. L’audace d’Evangelia est d’avoir seule misé sur ce don singulier, non sans inconscience puisqu’elle y risque aussi l’avenir de sa fille :« Ma mère me l’a bien fait comprendre. On m’a depuis toujours enfoncé dans le crâne que j’avais ce talent et que j’avais intérêt à ne pas le perdre ! […] Vu la tournure des choses, bien sûr, je n’ai pas à me plaindre. »<ref>Dereck Prouse, « Callas speaks » in The Sunday Times, mars et avril 1961 ; cité in La Callas inconnue.</ref>,Modèle:Note.
La sévérité de Callas à l’égard d’Evangelia fut surtout rétrospective car, d’après sa sœur, la jeune écolière ne fut pas si malheureuse qu’elle voulut le faire croire. Il était dans la nature de Maria de mettre toutes ses capacités dans chaque chose qu’elle faisait; et les bons résultats qu’elle aura obtenus de son apprentissage musical seront des motifs de fierté et de vanité autant pour l’une que pour l’autre. Elle aimait à donner satisfaction à son entourage, et à plus forte raison, cela lui servait à amadouer sa mère. Jackie témoin privilégié fit remarquer : « Oui d’accord, peut-être que [notre mère] forçait Maria à chanter parfois, mais Maria le voulait aussi. » Cependant, on ne peut nier que le zèle maternel a été envahissant et n’a laissé que peu de répit à la jeune fille. De plus, Evangelia surveillait tout, limitait toutes relations de proximité et empêchait même ses enfants d’avoir une simple liaison amicale ou sentimentale. La petite famille vivait en vase clos. Maria était à ce moment-là une fille plutôt introvertie mais son travail de perfectionnement et l’exécution publique du chant comblera peu à peu son manque d’assurance.
Les diverses manifestations scolaires où l’on faisait appel au jeune prodige lui avaient acquis une certaine notoriété de voisinage. « J’étais la petite chanteuse de l’école. Je chantais des opérettes, je jouais un prince chinois, un marin, et d’autres rôles comme ça. »Modèle:Note. C’est à l’école qu’elle connut les premiers tracs en public mais aussi l’ivresse du succès. Georgette Kokkinaki, une camarade, se souvient :« Elle n’était pas très ouverte mais quand elle chantait ses yeux noirs expressifs étincelaient. […] Cela lui plaisait beaucoup, on le voyait bien. Même quand le chœur chantait, sa voix se détachait. Nous étions fascinés par sa voix. »<ref>M. J. Matz, Opera News du 3 décembre 1956, cité in La Callas inconnue.</ref> On doit rendre encore justice à Evangelia : elle fut un impresario infatigable qui ne manqua guère d’opportunité pour promouvoir sa jeune vedette et la faire chanter en toute occasion, et qui finira par lui faire ouvrir, avant l’âge requis, les conservatoires athéniens. La faisant concourir dans des compétitions miteuses, elle bourre sa fille de sucreries, « parce qu'une bonne voix ne s'épanouit bien que dans la graisse », si bien que Maria devient grassouillette<ref name="lexpress">Modèle:Lien web.</ref>.
Modèle:Qui a situé vers la fin de 1934, à New York, la première audition radiophonique de Maria et de Jackie qui se présentèrent ensemble à un concours de jeunes talents, Modèle:Référence nécessaire<ref>Ce titre est vraisemblablement faux. Petsalis, confirmé par Michaël Scott, indique qu'il s'agit en fait de A Heart That's Free, valse composée par Alfred G. Robyn et Thomas Railey en 1910, et interprétée entre autres par Jeannette McDonald dans le film San Francisco (1936) et Jane Powell dans Two Weeks with Love (1950).</ref>. Maria aurait gagné selon sa mère et sa sœur le premier prix dont la récompense aurait été une montre. Ce concours demeure le seul fait qui soit certain car cette période est même encore aujourd’hui très embrouillée. Maria a toujours maintenu que c’était seulement un lot de consolation et a également répété s’être présentée à d’autres concours. Pour cela, il aurait fallu qu’elle le fît à l’insu de sa sœur et de sa mère qui ne les ont jamais mentionnés ; surtout d’Evangelia pourtant prompte à enrichir sa mythologie personnelle.
John Ardoin, consultant les archives, pensa avoir trouvé une possible prestation de Maria à l'émission L’Heure des amateurs du commandant Bowles du Modèle:Date-. Une jeune fille, dont la voix fait « 16 ans au moins » et dont le père est pharmacien, du nom de Nina Foresti et inscrite sous le nom d’« Anita Duval », y chanta Un bel dì, vedremo (extrait de Madame Butterfly de Puccini<ref>« Nina Foresti - Un bel dì, vedremo (1935) » sur Youtube.</ref>. Cette histoire eut sa publicité quand cette aria fut incorporée dans un disque lyrique de 1966. Les informations et les écritures de l’inscription ne correspondant pas, le doute avait prévalu chez la majorité des commentateurs. Nadia Stancioff, vingt ans après, reprit l’événement soi-disant à partir d’une ancienne confidence de la diva. Mais Callas n’a jamais confirmé ni un tel pseudonyme ni une quelconque connivence avec sa mère, et Jackie fut catégorique sur l’impossibilité de ce subterfuge.
Retour en Grèce
En 1937, le couple Kaloyeropoulos se sépare officiellement et Evangelia retourne à Athènes avec ses deux filles<ref>Modèle:Lien web</ref>. Evangelia tente dans un premier temps de faire admettre Maria au Conservatoire d'Athènes mais est refusée aux motifs que sa voix n'est pas assez travaillée et qu'elle ne connaît pas le solfège. Elle apprendra ce dernier au piano.
Au cours de l'été 1937, Evangelia contacte Maria Trivella qui dirige le tout récent Conservatoire national à Athènes. Maria est trop jeune (elle n'a que 13 ans et demi à l'époque) mais qu'importe. Evangelia ment sur l'âge de sa fille et demande à Trivella de lui enseigner le chant moyennant une somme modeste car la famille est désargentée. Trivella se souvient de cette jeune adolescente grassouillette et extrêmement myope, voire quasiment aveugle lorsqu'elle ne portait pas d'énormes verresModèle:Note : Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis">Nicholas Petsalis-Diomidis, Modèle:Lang, Amadeus Press, 2001 Modèle:ISBN.</ref>.
Dès les premières leçons, le professeur se rend compte que la tessiture de son élève est celle d'un soprano lyrique et non pas d'un contralto comme on le lui avait annoncé. Callas travaillera pendant deux ans avec Trivella. Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis" /> Quant à Callas, elle dit de son professeur : Modèle:Citation<ref name="Harewood">Maria Callas: The Callas Conversations, entretiens radiophoniques avec Lord Harewood pour la BBC, Paris, avril 1968. Enregistrement audio complet dans The Callas Édition (3CD).</ref>.
Maria travaille sans discontinuer, voulant être la meilleure. Elle n'a pas d'argent pour s'acheter des chaussures. Qu'importe, elle se rend à ses cours pieds nus dans la neige, comme le raconte (ou affabule ?) sa mère<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour le gala de fin d'études, elle interprète un duo de Tosca au music-hall Parnasse. Nous sommes le Modèle:Date. Evangelia sollicite une nouvelle audition pour sa fille au Conservatoire d'Athènes. Maria interprète à cette occasion Ocean, Thou Mighty Monster (Ozean, du ungeheuer) de Oberon de Weber. Elvira de Hidalgo se souvient d'avoir Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/> Enthousiaste, elle l'admet immédiatement dans sa classe mais Evangelia demande à Hidalgo un délai d'un an pour permettre à sa fille d'être diplômée du Conservatoire national grec et de pouvoir alors travailler et gagner quelque argent. À la fin de l'année 1939, Maria intègre le Conservatoire d'Athènes dans la classe d'Elvira de Hidalgo, qui deviendra également sa confidente<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>.
Hidalgo parle de son élève comme Modèle:Citation. Callas dit d'elle-même Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/> parce que Modèle:Citation<ref name="Harewood"/>. Après plusieurs représentations avec le statut d'étudiante, Hidalgo lui trouve des rôles qui lui permettent de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de la famille en ces temps de guerre. Ce sont, pour la plupart des seconds rôles à l'Opéra national de Grèce<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>.
Débuts professionnels
Dotée désormais d'une voix de soprano dramatique, Maria Callas commence une carrière professionnelle à l'âge de 17 ans avec l'opérette BoccaccioModèle:Note de Franz von Suppé. Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>. La Grèce occupée par les Allemands et les Italiens, sa mère prend pour amant le colonel italien Mario Bonalti et impose à sa fille de chanter pour les occupants, l'officier italien accompagnant régulièrement Maria au piano et apportant à la famille des vivres supplémentaires en ces temps de marché noir<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle fait ses débuts dans le rôle de Tosca au mois d'Modèle:Date-, puis elle est Marta dans l'opéra d'Eugen d'Albert, Tiefland, monté spécialement pour les Allemands au théâtre d'Olympie. La critique est unanime : Modèle:Citation (Spanoudi), Modèle:Citation (Vangelis Mangliveras, journaliste à l'hebdomadaire o Radiophon)<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>.
Après Tiefland, Callas est Santuzza dans Cavalleria rusticana puis enchaîne O Protomastoras à l'ancien théâtre attique de l'Odéon au pied de l'Acropole.
Durant les mois d'août et Modèle:Date-, la cantatrice est Léonore dans l'opéra de Beethoven, Fidelio qu'elle chante en grec et qu'elle interprète de nouveau au théâtre antique de l'Odéon à Athènes. À cette occasion, le critique allemand Friedrich Herzog témoigne : Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>. La prima donna, c'est enfin elle : Maria Callas. À la suite de ces représentations, les détracteurs de Callas admettent enfin qu'elle est « un don du Ciel »<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>. Sa rivale, Remoundou, l'écoutant répéter Fidelio, s'exclame : Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>.
Callas considère que la Grèce est à l'origine de son extraordinaire ascension en portant son art de dramaturge à des sommets : Modèle:Citation<ref>Entretien avec Edward Downes dans La Divina Complete, EMI Classics (4CD).</ref>.
Après la libération de la Grèce, elle donne une série de récitals un peu partout dans le pays. Elle se produit cinquante-six fois dans sept opéras différents et donne vingt récitals. Une fois cette liesse générale retombée, sa mère est soupçonnée de collaboration avec l'occupant<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Maria, exclue de l'opéra d'Athènes et ayant perdu la bourse du Conservatoire (les autorités lui reprochant finalement d'avoir trop chanté pour les occupants)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, retourne aux États-Unis le Modèle:Date pour renouer avec son père, contre le gré de sa mère. Elle y poursuit sa carrière contre l'avis aussi d'Elvira de Hidalgo, qui lui a conseillé de s'établir en Italie. Elle prend surtout ses distances avec sa mère, qui ne travaille pas et à laquelle elle reproche de l'avoir poussée à « aller avec les soldats » pour de l'argent lors de la Seconde Guerre mondiale. Callas ne lui pardonne jamais ce qu'elle considère comme une forme de prostitution<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>.
L'échec américain
Dès son arrivée aux États-Unis, Callas cherche du travail. Modèle:Lien, ancienne soprano devenue professeur de chant et son mari l'avocat Richard Eddie Bagarozy se sont lancés comme imprésarios et organisateurs de spectacles. Ils prennent en charge la carrière de Maria Callas. En Modèle:Date-, elle passe une audition devant le directeur du Metropolitan Opera, Modèle:Lien. Elle est admise avec la mention Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>. Callas affirme que le « Met » lui offre d'interpréter Madame Butterfly et Fidelio à Philadelphie et en anglais. Se trouvant trop grassouillette pour le rôle de Butterfly, elle décline l'offre. De plus, l'idée de chanter en anglais un opéra italien lui déplaît profondément<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>. Bien qu'aucune correspondance écrite sur ce sujet ne puisse être retrouvée dans les archives du « Met », Edward Johnson, dans une interview donnée au New York Post, admet les dires de Callas : Modèle:Citation<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis" />.
En 1946, Maria Callas est sous contrat avec Bagarozy pour la réouverture de l'opéra de Chicago avec Turandot. Malheureusement, l'organisateur du spectacle fait faillite avant son ouverture. Déchantant audition après audition, elle en est réduite à chanter dans des restaurants, ce qui n'empêche pas Bagarozy de lui faire signer en 1947 un contrat extravagant le nommant son « unique représentant personnel » et qui lui assure 10 % de ses cachets, contrat qu'il ressort sept ans plus tard lorsque Maria Callas est devenue une star. La photo des policiers venus dans sa loge remettre une citation à comparaître à une Maria ivre de rage dans son kimono, le Modèle:Date-, est restée célèbre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Iconic Photos.</ref>,<ref name="lexpress"/>. L'affaire obligera Callas à une transaction financière à l'amiable<ref name="Meyer-Stabley">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La consécration italienne
La carrière de la cantatrice prend un tournant décisif en 1947 lorsque la basse Nicola Rossi-Lemeni la présente à Giovanni Zenatello, ténor à la retraite et impresario, venu aux États-Unis sur la demande du chef d'orchestre italien Tullio Serafin afin de rechercher un soprano pour chanter La Gioconda de Ponchielli aux arènes de Vérone. Après avoir emprunté Modèle:Unité à son parrain pour payer son voyage et son séjour, elle est présentée par Zenattelo à Tullio Serafin qui, enthousiaste, l'engage séance tenanteModèle:Note avec un contrat dérisoire (quatre représentations à Modèle:Unité, sans défraiement)<ref name="lexpress"/>. Le chef dirige l'œuvre et peu à peu, décèle les extraordinaires possibilités de la jeune diva. C'est lui qui fera de Maria « la Callas » comme il l'avait fait auparavant avec Rosa Ponselle. Tullio Serafin dit à son sujet : Modèle:Citation<ref name="Ardoin Fitzgerald"/> Lors d'une interview de 1968, la cantatrice admettra quant à elle que son travail sous la direction de Serafin a été « la chance de sa vie »: Modèle:Citation
Giovanni Battista Meneghini
En arrivant en Italie pour y chercher du travail, Maria Callas rencontre à Vérone un industriel propriétaire d'une briqueterie et féru d'opéra, Giovanni Battista Meneghini, de vingt-huit ans son aîné. Il prend sa carrière en main, lui trouvant d'abord de petites scènes. Son statut de femme entretenue par un vieil homme est mal vu dans l'Italie catholique, aussi exige-t-elle le mariage, malgré la réticence de leurs familles respectives. Elle l'épouse le Modèle:Date à Vérone grâce à une dispense du Vatican (il est catholique, elle est orthodoxe) dans une chapelle qui sert de remise, près de la sacristie de l’église des Filippini car la curie épiscopale de Vérone a refusé à ce couple de confession différente le droit à une cérémonie solennelle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle s'appellera désormais Maria Meneghini Callas<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le couple résidera à Sirmione. Meneghini, son « Tita », s'occupera de la carrière de sa femme jusqu'à leur divorce en 1959. Il sera à la fois son mari, son mentor et son impresario. Dès lors sa notoriété ne cesse de croître jusqu'à faire d'elle l'une des principales vedettes de la scène lyrique, imposant des cachets de plus en plus grands (Modèle:Unité de lires en 1948, Modèle:Nobr en 1949, Modèle:Nobr en 1950)<ref name="lexpress"/>.
Le tournant vers le « bel canto »
Callas n'a pas de travail après la Gioconda. Elle saute sur l'occasion que lui offre Serafin : interpréter Tristan et Iseult dont elle a déjà exploré l'acte I lorsqu'elle était étudiante au Conservatoire. Elle jette un simple coup d'œil au second acte avant de se présenter à Serafin qui, impressionné, l'engage sur le champ.
Alors qu'elle chante La Walkyrie de Wagner à la Fenice de Venise en 1949, Margherita Carosio, l'interprète d'Elvira, rôle principal d’I puritani de Bellini, tombe malade. Incapable de trouver une remplaçante, Serafin convoque Maria Callas et lui donne six jours pour apprendre le rôle et être prête pour la représentation du Modèle:Date-. Aux protestations de la Diva, qui non seulement ne connaît pas le rôle, mais doit encore effectuer trois représentations de La Walkyrie, Serafin répond simplement : Modèle:Citation<ref name="Eklipse">Callas in Her Own Words. Documentaire audio, 3 CD, Eklipse Recors EKR P-14.</ref>. Callas alterne ainsi dans le même mois un des rôles les plus lourds et l'un des plus brillants du répertoire, soumettant sa voix à d'énormes tensions, apparemment sans effortsModèle:Note. Pour le directeur artistique Michel Glotz<ref>Modèle:Article.</ref> Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Quoi qu'il en soit, après la représentation d'I puritani, les critiques ne tarissent pas d'éloges : Modèle:Citation<ref name="Lowe"/> Modèle:Citation (Franco Zeffirelli). Modèle:Citation (Michel Glotz, directeur artistique).
Cette incursion dans le « bel canto romantique » infléchit la carrière de Callas pour l'amener au cours des années suivantes vers Lucia di Lammermoor, La traviata, Armida, La sonnambula, Il pirata ou encore Il turco in Italia. Elle fait une tournée triomphale en Amérique du Sud (Buenos Aires en 1949, Mexico en 1950/51/52) où elle fait venir sa mère qui a tôt fait de s'approprier sa gloire. En quittant le Mexique, Maria rompt définitivement avec elle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La cantatrice réveille un regain d'intérêt pour des opéras longtemps négligés de Cherubini (Medea), Bellini ou encore Rossini. Le Modèle:Date, elle chante ainsi à la Scala de Milan le rôle-titre d'Anna Bolena de Donizetti. Le triomphe sans précédent constitue le véritable point de départ de la redécouverte des ouvrages oubliés du compositeur (« Modèle:Langue »).
Pour Montserrat Caballé, Modèle:Citation<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>.
La diva
Bien qu'ayant remplacé en 1950 Renata Tebaldi dans Aida, Callas fait ses débuts officiels à la Scala de Milan en « ouvrant » la saison d'opéra le Modèle:Date dans Les Vêpres siciliennes. Ce temple de l'opéra devient son repaire artistique durant les années 1950. L'illustre maison monte de nouvelles productions spécialement pour la cantatrice avec des réalisateurs ou des personnalités prestigieuses du monde de la musique : Victor de Sabata, Herbert von Karajan, Carlo Maria Giulini, Margherita Wallmann, Luchino Visconti, Franco Zeffirelli, entre autres.
En 1952, après un concert à la Rai au cours duquel elle interprète Macbeth, Lucia di Lammermoor, Nabucco et Lakmé, elle se produit pour la première fois au Royal Opera House de Londres (Covent Garden). Elle y incarne Norma aux côtés de la mezzo-soprano Ebe Stignani, dans le rôle d'Adalgisa et de la jeune Joan Sutherland dans le rôle de Clotilde. Elle noue à cette occasion Modèle:Citation avec son public<ref name="Eklipse"/>. Elle revient devant « son parterre » en 1953, 1957, 1958, 1959, 1964 et 1965. C'est enfin au Royal Opera House que, le Modèle:Date, Callas fait ses adieux à la scène dans Tosca, mise en scène et réalisée spécialement pour elle par Franco Zeffirelli. Son vieil ami, Tito Gobbi lui donne la réplique en interprétant Scarpia.
En 1954, l'Amérique, qui avait « boudé » Callas quelques années auparavant, est conquise à son tour avec Norma, rôle-fétiche de la cantatriceModèle:Note, interprété devant le public de l'Opéra de Chicago qui a enfin pu ouvrir ses portes. À la fin de la représentation, les spectateurs l'ovationnent longuement.
Malgré un reportage peu flatteur de Time Magazine<ref name="Time"/>, fait de vieux clichés concernant son caractère jugé « capricieux » qui l'aurait fâchée avec plusieurs directeurs d'opéraModèle:Note, sa supposée rivalité avec Renata TebaldiModèle:Note et même ses difficultés relationnelles avec sa mère avec laquelle elle a définitivement rompu tout contact à la suite de sa première tournée lyrique à Mexico en 1950Modèle:Note, elle triomphe au Metropolitan Opera de New York en Modèle:Date-.
L'image de la cantatrice s'est profondément modifiée : de constitution plutôt forte (plus de Modèle:Unité en 1952<ref name="lexpress"/>), elle a perdu, entre le début de l'année 1953 et la fin de l'année 1954, plus de trente kilos grâce à un régime (et, selon certaines sources, la contraction d'un ténia<ref>Nadia Stancioff, Maria : Callas Remembered.</ref>). Sa nouvelle silhouette longiligne attire l'intérêt des grands couturiers (notamment de la créatrice milanaise Elvira Leonardi Bouyeure dite Modèle:Lien qui lui dessine aussi bien ses costumes de scène que ses vêtements de tous les jours<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), passant du statut de « paysanne endimanchée », selon les mots de sa couturière, au titre de « femme la plus élégante du monde » en 1957<ref name="lemonde">Modèle:Lien web.</ref>. Désormais, les magazines s'intéressent autant à sa vie privée qu'à ses prestations scéniques. C'est à cette époque qu'elle rencontre Aristote Onassis, armateur grec milliardaire et séducteur aux multiples aventures.
Aristote Onassis
Le Modèle:Date, elle offre un récital pour l'inauguration de l'Opéra de Dallas, à la réputation duquel elle contribue avec ses amis de Chicago, Lawrence Kelly et le chef d'orchestre Nicola Rescigno<ref>Scott Cantrell, « And That Spells Dallas » in Opera News, novembre 2006, Vol. 71.</ref>, puis interprète Violetta, l'héroïne de La traviata de Giuseppe Verdi, ainsi que la seule représentation américaine de Medea de Luigi Cherubini<ref>Ronald L. Davis, Henry Miller Jr., La Scala West : The Dallas Opera Under Kelly and Rescigno, Texas A & M Univ Press, Modèle:ISBN.</ref>.
Callas est présentée à Aristote Onassis lors d'une fête donnée en l'honneur de celui-ci par Elsa Maxwell. C'est au mois de Modèle:Date-, au cours d'une croisière sur le yacht Christina O de l'armateur que, selon la presse de l'époque, elle devient sa maîtresse<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En Modèle:Date, elle emménage avec Onassis<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date-, elle entame au tribunal de Brescia une procédure de séparation d'avec Meneghini mais ce divorce n'est pas reconnu aux États-Unis et les deux parties achoppent sur les règlements de répartition financière<ref name="Kesting">Modèle:Ouvrage.</ref>.
D'après un de ses biographes<ref name="Gage">Nicholas Gage, Greek Fire : The Story Of Maria Callas and Aristotle Onassis, Knopf, 2000, Modèle:ISBN.</ref>, enceinte de son amant, elle aurait accouché dans une clinique milanaise d'un enfant, Omerio Langrini qui, né prématurément à Milan, le Modèle:Date, meurt quelques heures après sa naissance. Mais dans le livre que lui consacre son ex-mari<ref name="My wife">Giovanni Baptista Meneghini, My Wife Maria Callas, Far Strauss Giroux, New York, 1982.</ref>, Meneghini prétend que Callas ne peut pas avoir d'enfant du fait d'une ménopause précoce. Plusieurs biographes contestent également cette affirmation en faisant remarquer que le certificat de naissance utilisé pour attester cette « naissance secrète » date de 1998, soit Modèle:Nobr après le décès de la cantatrice<ref>Brigitte Pantis, A Callas Recording Update.</ref>. Certains évoquent le fait que Callas aurait eu au moins un autre enfant d'Onassis et qu'elle aurait eu recours à un avortement<ref name="Ardouin doc">John Ardouin, Callas, la divina (documentaire).</ref>. Quoi qu'il en soit, la Diva ralentit sa carrière pour se consacrer à Onassis et jouir de la vie de jet set<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au début de 1961, elle quitte Monte-Carlo pour s'installer à Paris, dans l'appartement du 44 avenue Foch acheté par Onassis, et qu'elle quitte sept ans plus tard pour l'appartement au no 36 de l'avenue Georges-Mandel. Les années 1960 sont marquées par un certain déclin. Callas ne donne plus que quelques représentations par an, sacrifiant sa carrière pour privilégier sa relation avec Onassis qu'elle passe son temps à attendre à Paris<ref>Denis Goise, op. cité., p. 125.</ref>.
En Modèle:Date-, Maria Callas découvre par la presse des photos compromettantes sur le Christina entre Onassis et la sœur de Jackie Kennedy, Lee, qui est devenue sa maîtresse. En Modèle:Date-, Jackie accepte la proposition d'Onassis de faire une croisière sur la mer Égée à bord du yacht. La femme du président des États-Unis John F. Kennedy vient en effet de perdre son fils Patrick et a besoin de repos. Les échotiers dépeignent alors Maria comme désarmée et pitoyable face à cette nouvelle idylle qui naît après l'assassinat de JFK, mais l'armateur grec parvient à se faire à nouveau pardonner<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En Modèle:Date-, Maria renonce à sa nationalité américaine et redevient grecque pour exciper d'une loi hellène qui annule un mariage non célébré selon les rites orthodoxes<ref name="Kesting"/>, pouvant ainsi officialiser sa relation. Mais Onassis épouse finalement Jacqueline Kennedy sur l'île de Skorpios le Modèle:Date.
Blessée dans son orgueil, mais toujours profondément amoureuseModèle:Note, Maria Callas lui reste néanmoins fidèle jusqu'au bout : durant le séjour d'Onassis à l'hôpital américain de Neuilly pour la pneumonie qui lui est fatale, elle seule va le voir régulièrement, lui apportant soutien et réconfortModèle:Note,Modèle:Note.
Les dernières années
Parallèlement à sa liaison, Callas abandonne progressivement sa carrière, ayant donné entre 1947 et 1965 595 représentations et concerts, tenu 42 rôles et enregistré, notamment, 26 intégrales d'opéras<ref name="lemonde"/>. Pour le directeur artistique Michel Glotz, ce n'est pas Onassis qui lui fait prendre de la distance vis-à-vis de la musique, mais la femme amoureuse qui souhaite ainsi se consacrer pleinement à son amant. À la question que lui pose Franco Zeffirelli au sujet de cette liaison en 1963, Callas répond évasivement : « J'ai tenté de réaliser ma vie de femme ». En fait, pour cette femme dont le premier mariage est un mariage de raison, Onassis est et restera pour toujours son seul grand amour. De plus, sa carrière est de plus en plus compromise par les multiples scandales qui l'émaillent et par une baisse considérable de ses possibilités vocales qui atteint un point inquiétant. Enfin, elle est lassée de jouer toujours dans les mêmes mises en scène et s'adapte mal aux impératifs de la diffusion télévisée<ref name="Kohly">Philippe Kohly, documentaire « Maria Callas assoluta », Éditeur Mk2 Music, septembre 2007.</ref>.
Entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, la Diva chante Médea, Norma et surtout Tosca à Paris, New York et Londres devant « son » public de Covent Garden pour sa dernière apparition sur scène le Modèle:Date-Modèle:Note.
Retirée de la scène à partir de 1965 après quelques derniers concerts à Londres et Paris, elle se consacre à l'enseignement et aux récitals. En 1969, le cinéaste Pier Paolo Pasolini tourne Médée, un film non-musical avec Callas dans le rôle-titre, sa seule prestation dramatique en dehors du monde de l'opéra. Le tournage est éprouvant pour la cantatrice. Elle se trouve mal après une journée exténuante d'allers et retours dans la boue et sous le soleil<ref>Maria Callas : Life and Art, documentaire TV de 1987, disponible en DVD chez EMI.</ref>. Le film n'est pas un succès commercial, mais c'est le seul document sur Callas, actrice de cinéma.
D'Modèle:Date- à Modèle:Date-, à la Juilliard School de New York, elle donne des cours d'interprétation (ou master classes)Modèle:Note. Elle y prend soin d'expliquer, de détailler et de raisonner les rôles abordés par ses étudiantsModèle:Note. C'est à cette époque qu'elle noue une liaison avec le ténor Giuseppe Di Stefano. Elle connaît également des problèmes de santé.Modèle:Référence nécessaire
En 1973, Di Stefano lui propose de faire en sa compagnie une tournée internationale de récitals, afin de collecter de l'argent pour financer le traitement médical de sa fille. Ces concerts les conduiront à travers l'Europe, puis, à partir de 1974, aux États-Unis, en Corée du Sud et au Japon. Pour Maria Callas, c'est un succès sur le plan personnel (les auditeurs affluant pour écouter les deux chanteurs souvent apparus conjointement à leurs débuts) mais un échec sur le plan artistique, sa voix étant désormais irrémédiablement abîmée par les prises de rôles trop extrêmes effectuées vingt ans plus tôt. La dernière prestation publique de Maria Callas a lieu le Modèle:Date au Hokkaido Koseinenkin Kaikan à Sapporo (Japon).
La cantatrice se retire du monde dans son appartement parisien au troisième étage du 36 avenue Georges-Mandel, où ses seules occupations sont d'écouter ses vieux enregistrements et de promener ses caniches en empruntant chaque jour le même itinéraire : rue de la Pompe, rue de Longchamp et rue des Sablons<ref>Paris Match Modèle:N° du 30 septembre 1977 [2] (à préciser).</ref>. Elle tente de se suicider aux somnifères<ref name="Kohly"/>. La mort d'Onassis, qu'elle a accompagné jusqu'à sa fin, en 1975, achève de la murer dans sa solitude. Épuisée moralement et physiquement, prenant alternativement des barbituriques pour dormir et des excitants dans la journée, se soignant à la coramine pour ses brusques chutes de tension, elle meurt brutalement d'une embolie pulmonaire le Modèle:Date, à l'âge de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sur sa table de chevet sont retrouvés des comprimés d'un hypnotique, le Mandrax (méthaqualone), dont elle aurait pu, par accident, absorber une trop forte dose<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Une cérémonie funèbre a lieu à l'église grecque orthodoxe d'Agio Stephanos (Saint-Stéphane ou Saint-Étienne), rue Georges-Bizet, le Modèle:Date. Parmi les personnes en deuil étaient la princesse Grace de Monaco, sa fille la princesse Caroline, Tito Gobbi et le producteur de films italien Franco Rossellini<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Maria Callas est incinérée au cimetière du Père-Lachaise où une plaque (division 87) lui rend hommage mais dès le premier jour, l'urne funéraire disparut puis fut retrouvée miraculeusement deux jours plus tard. Ses cendres (ou ce que l'on pense être comme telles) seront dispersées en 1980 en mer Égée, au large des côtes grecques, selon de prétendues dernières volontés, jamais retrouvées<ref name="Kohly"/>. Ses biens sont vendus aux enchères, notamment ses effets les plus intimes tandis qu'une bataille juridique s'entame sur sa succession. Son ex-mari Giovanni Battista Meneghini allègue qu'il est l'héritier de son dernier testament rédigé en 1954 tandis que sa sœur se bat au nom de la famille Kalos. Finalement, un accord à l'amiable est trouvé et sa fortune, estimée à plus de Modèle:Nobr de dollars, est partagée entre Meneghini et sa mère Evangelia<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
À la fin de l'année 2004, Franco Zeffirelli fait courir le bruit que Maria Callas aurait été assassinée par la pianiste grecque Vasso Devetzi pour s'approprier les avoirs de la cantatrice, qui se monteraient à quelque Modèle:UnitéModèle:Référence nécessaire. D'après le biographe de la cantatrice, Stelios Galatopoulos, Devetzi s'insinue dans les affaires de Callas et agit comme si elle était son impresario.Modèle:Référence nécessaire Cette assertion est confirmée par Jackie Callas dans le livre qu'elle a écrit sur sa sœur<ref name="sisters">Jackie Callas, Sisters: A Revealing Portrait of the World's Most Famous Diva, St. Martin's Press, Gordonsville, Virginie, 1990 Modèle:ISBN.</ref>. Elle affirme que Devetzi réussit à détourner la moitié de la fortune de Callas en lui proposant de créer la Fondation Maria Callas destinée à payer les frais de scolarité de jeunes chanteurs. Après que des milliers de dollars eurent ainsi été détournés, Devetzi est finalement contrainte de déposer les statuts de la Fondation<ref name="sisters"/>.
En 2010, deux médecins italiens spécialistes en orthophonie prétendent, d'après des enregistrements de la cantatrice, que le déclin de sa voix et sa mort seraient dus à une dermatomyosite des cordes vocales et du larynx. Cette maladie dégénérative provoque en effet une trachéite affectant la voix. Traitée avec de la cortisone et des immunodépresseurs, ce qui peut entraîner à long terme une insuffisance cardiaque, cette connectivite, contractée à l'époque de sa forte perte de poids au milieu des années 1950, serait ainsi la cause de son décès<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Telle était cette femme cosmopolite, née aux États-Unis, élevée en Grèce (qu'elle revendique comme étant sa véritable patrie), italienne par son mariage et décédée en France. Tous les projets de musées dédiés à sa mémoire et conçus dans ces pays ont échoué<ref name="Kohly"/>.
Une mythologie
Plus de quarante ans après sa disparition, la cantatrice grecque, « La Diva assoluta<ref>Modèle:Article</ref> », continue d'émerveiller, de susciter fantasme et admiration. D'inspirer, surtout, des générations de chanteuses. Son destin fait aussi rêver le cinéma et le théâtre, et chaque réédition de ses disques s'arrache ...
La divine est entrée dans l'éternité. Le mythe perdure<ref>Jérémie Rousseau, Classica, Modèle:N° 188, p. 49.</ref>.
Une filiation
Hériter de Callas ? Ou, tout simplement, lui succéder ? De son vivant déjà, à l'heure où elle se raréfie sur les scènes, plusieurs consœurs sont citées comme aptes, non à la remplacer, mais à faire fructifier un legs musical qui verrait le bel canto de Bellini et de Donizetti renaître à un niveau équivalent à celui auquel elle l'avait porté ; un legs où quelques héroïnes, Tosca, Violetta, ne seraient plus des chanteuses inertes, mais auraient l'aura des tragédiennes antiques, l'autorité d'Eleonora Duse, le profil de Greta Garbo : c'est à ces sommets-là qu'on jugea l'art de Maria Callas et déjugea ses suivantes ; souvenons nous qu'à la Scala de Milan en 1964, Mirella Freni subit l'un des pires revers de sa carrière pour s'être frottée à la traviata, propriété de la « Divine » et d'elle seule.
Le Guide de l'opéra de Mancini et Rouveroux<ref>Guide de l'opéra Edition 1992, Fayard Les indispensables de la musique, Modèle:ASIN.</ref>,<ref>Voir aussi : Le guide de l'opéra, Marie Christine Vila, Larousse (2012), Modèle:ISBN.</ref> classe Montserrat Caballé parmi les « grands noms de l'après-Callas » — marqueur chronologique important. Autre égérie de l'ère post-Callas, la soprano Joan Sutherland bouleverse la donne en 1959 avec une Lucia di Lammermoor que la « Stupenda » (surnom) auréola d'une virtuosité démente, tandis que la mezzo-soprano Marilyn Horne embraye avec des roulades non moins spectaculaires dès la fin des années 1960 : « la Horne » reste, selon le même Guide de l'opéra, « une des personnalités marquantes de l'apès-Callas pour la perfection de ses coloratures, ses trilles, la luxuriance de son ornementation ». Mais ces trois-là furent à peu le contraire de bêtes de scène, et l'une des bases du génie de Callas précisément fut de conjuguer excellence vocale et puissance dramatique. À ce titre, la trop discrète Leyla Gencer s'imposera à la fois par son chant, l'étendue de son répertoire et d'impressionnants dons de comédienne. On pourrait aussi citer la donizettienne Beverly Sills ou, vraie exception du circuit, l'Italienne Magda Olivero, « actrice-chanteuse ».
Des Callas d'hier ? Pourquoi pas Renata Scotto, Raina Kabaivanska ? Ou Gwyneth Jones, dont la Brünnhilde selon Patrice Chéreau au Palais des festivals de Bayreuth en 1976, lui assure l'immortalité parmi les tragédienne lyrique ? « En scène, c'est une torche, une tigresse, une épée », dira d'elle la journaliste Sylvie de Nussac. Ou , plus près de nous, Catherine Malfitano, Maria Ewing, Hildegard Behrens, Karita Mattila, June Anderson dont les Norma et Lucia, fécondées par un souffle et une aura scénique, s'inscrivent pleinement dans cet héritage.
Bandes originales
Certains enregistrements mythiques ont fait l'objet de traitement séparés, comme la Tosca de Victor de Sabata<ref>Puccini, Tosca, enregistrement en studio avec Callas, HMV 1953. Le plus fameux enregistrement de Sabata et la Callas. (disponible chez EMI et Naxos).</ref>, légèrement remastérisée en 2002, pour la collection Great Recordings of the Century, ou, récemment, celle de Georges Prêtre<ref>Puccini: Tosca (complete opera) with Maria Callas, Carlo Bergonzi, Tito Gobbi, Georges Pretre by G. Puccini (2004-02-12), EMI Classics, Modèle:ASIN.</ref>, éditée dans la luxueuse collection Legendary Opera Recordings. Ses disques à peine tombé dans le domaine public, la firme Naxos reprend, en 2007, 24 CD et les glisse dans un coffret baptisé « Callassothérapy »<ref>CallassoTherapy - en coffret 24 CD, (septembre 2007), Modèle:ASIN</ref>.
Mais c'est à nouveau Warner Classics qui, en 2014, remastérise l'intégralité de ses enregistrements studio. Pour y parvenir, la firme a travaillé à partir des sources de première génération, bandes mères ou 78-tours de qualité. Ainsi, alors que les rééditions de Carmen utilisaient les copies, les ingénieurs ont accédé aux bandes originales entreposées dans les archives d'EMI Classics. Et pour cause, jamais la voix pourtant familière de Maria Callas n'a semblé « aussi proche et aussi présente »<ref>Philippe Venturini, Classica n° 167.</ref>. Tous les inconditionnels de la diva se sont ainsi rééquipés pour revenir, dans de meilleures conditions, à des intégrales de référence.
La boîte aux trésors, avec ses 26 opéras et 13 récitals (disponibles aussi séparément), s'est écoulée à Modèle:Nts exemplaires dans le monde dont 25 % en France. Le produit ayant fonctionné, Warner Classics a réalisé à partir des nouvelles sources une compilation baptisée « Callas — Renaissance d'une voix »<ref>Maria Callas : La renaissance d'une voix, CD (novembre 2014), Modèle:ASIN.</ref>, vendu à Modèle:Nts exemplaires dans notre seul pays. Ainsi, non seulement ces Tosca, Norma, Gilda, Santuzza et tant d'autre incarnations n'ont pas pris une ride, mais elles s'imposent avec plus d'insolence et de modernité que jamais, toujours en tête des discographies et des écoutes en aveugle, celles que réalisent Classica ou La Tribune des critiques de disques de France Musique. Si le nom de Maria Callas suggère toujours autant quarante ans plus tard, c'est aussi que sa biographie a joué un rôle tenace dans cette postérité.
- Le mythe
Jamais, semble-t-il, le mythe ne lassera les exégètes de tout poil. Maria Callas en a connu et en connaîtra d'autres. La copieuse forêt de livres en témoigne, qui épaissit chaque saison. Un vertige, quand on considère que la carrière de cette artiste hors norme tourna finalement autour d'un répertoire assez restreint (le trio Violetta-Tosca-Norma) et l'occupa environ 200 soirées sur une totalité de 621 représentations<ref>La Tribune des critiques de disques (2016).</ref>, et que son apogée n'excéda pas quinze années. L'héritage est d'autant plus impressionnant qu'il n'a peut-être pas encore dit son dernier mot ...
Voix
Adulée par les uns (au point que sa voix a parfois été qualifiée de « voix du siècle » après sa mort<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), décriée par d'autres qui y voient des sonorités rauques, des aigus parfois stridents, des cassures entre les trois registres (grave, médium et aigus)<ref name="lexpress"/>, la voix de Callas a été et reste controversée. Walter Legge dit d'elle qu'Modèle:Citation<ref name="Schwarzkopf">Elisabeth Schwarzkopf, On and Off the Record: A Memoir of Walter Legge, éd. Charles Scribner's Sons, New York, 1982 Modèle:ISBN.</ref>.
Le critique italien, Rodolfo Celletti estime que Modèle:Citation<ref name="Callas debate">« The Callas Debate » in Opera News, septembre-octobre 1970.</ref> John Ardoin ajoute : Modèle:Citation<ref name="The Callas Legacy">John Ardoin, The Callas Legacy, éd. Scribner and Sons, Old Tappen, New Jersey 1991 Modèle:ISBN.</ref>.
Carlo Maria Giulini décrit ainsi la voix de Callas : Modèle:Citation<ref name="Ardoin Zeffirelli">John Ardoin, Franco Zeffirelli, Callas : A Documentary (documentaire TV de 1978), The Bel Canto Society (DVD).</ref>.
Catégorie vocale
La voix de Callas est difficile à définir dans la classification moderne (FACH systemModèle:Note), notamment au début de sa carrière où elle chante aussi bien des rôles de soprano dramatique (Cavalleria rusticana, Gioconda, Tosca, Fidelio) que plus légers (Lucia di Lammermoor, La Sonnambula), en raison de son aisance dans les suraigus et les colorature.
Tullio Serafin, son mentor, définit ainsi sa voix : Modèle:CitationModèle:Référence nécessaire Michel Glotz attribue, quant à lui, ces possibilités étonnantes au registre élevé de sa voix de près de trois octaves (voir Registre et timbre). Dans son livre<ref name="edi">Modèle:Lien web.</ref>, il distingue la Callas d'avant 1954, lorsque sa voix était celle d'une Modèle:Citation, d'après sa cure d'amaigrissement où sa voix devient, selon un critique de Chicago qui assiste à sa Lucia, celle d'« un grand soprano léger. »<ref name="Scott"/>.
Rosa Ponselle est convaincue que la voix de Callas est purement celle d'une soprano colorature avec des possibilités de dramatique et non point l'inverse<ref>Rosa Ponselle, Ponselle, a Singer's Life, Doubleday, Garden City, 1982.</ref>. John Ardoin<ref name="Ardouin doc"/> pense, au contraire, que la Diva est la réincarnation de la « soprano sfogato » (soprano « sans limites ») du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle telles que l'étaient Maria Malibran et Giuditta Pasta à cette époque : c'est-à-dire, en fait, une mezzo-soprano dont le registre a été étendu par le travail et la volonté (voir Registre et timbre). Le résultat en est une voix Modèle:Citation<ref name="The Callas Legacy"/> Ardoin, se référant aux écrits du critique musical Henry Fothergill Chorley concernant Pasta, fait remarquer une étrange similitude avec CallasModèle:Note.
Callas semble d'accord avec les affirmations d'Ardoin. Elle dit avoir débuté en tant que mezzo-soprano et qu'elle avait remarqué les similitudes existantes entre Pasta, Malibran et elle-même<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>. En 1958, la Diva qualifie ainsi sa voix d'origine : Modèle:Citation<ref name="James Fleetwood">Entretien avec James Fleetwood, les 13 et 27 mars 1958 à New York in The Callas Édition, CED 100343, 1998.</ref>. En 1968, elle rajoute : Modèle:Citation. Concernant ses possibilités vocales étendues qui lui permettent d'aborder aussi bien la tragédie que les opéras plus « légers », elle explique au journaliste critique d'art James Fleetwood : Modèle:Citation<ref name="James Fleetwood"/>,Modèle:Note.
Puissance et tessiture
Dans les années qui ont précédé sa cure d'amaigrissement, la voix de Maria Callas était celle d'une puissante soprano dont la pureté était très commentée<ref name="Lowe">David A. Lowe, Callas: As They Saw Her, Ungar Publishing Company, New York, 1986. Modèle:ISBN.</ref> et aucune remarque n'était faite concernant une supposée faiblesse dans les passages les plus exposés<ref name="Scott">Michael Scott, Maria Meneghini Callas, Northeastern University Press, Boston, 1992 Modèle:ISBN.</ref>.
En 2008, Ira Siff écrit dans la critique de l'enregistrement des Vêpres siciliennes donnée dans le cadre du Mai musical florentin en 1951 : Modèle:Citation Richard Bonynge lui emboîte le pas : Modèle:Citation<ref>Entretien avec Joan Sutherland et Richard Bonynge, Opera News, décembre 1982.</ref>.
Selon certains biographes, Maria Callas pouvait atteindre le contre-fa (fa5). Dans le compte-rendu du concert qu'elle donne le Modèle:Date à Florence, le critique du Musical Courier, Rock Ferris, écrit : « Ses contre-mi et contre-fa sont pris à pleine voix<ref name="Lowe"/>. » De même, Ève Ruggieri évoque le contre-fa du boléro des Vêpres siciliennes en 1951<ref>Ève Ruggieri, La Callas, Succès du Livre éditions, Modèle:P.85.</ref>. Ces affirmations sont toutefois réfutées par John Ardoin<ref name="The Callas Legacy"/> ainsi que par le compte-rendu de l'enregistrement donné par Opera News, qui ne mentionne qu'un contre-mi : Modèle:Citation
Si Elvira de Hidalgo confirme à Pierre Desgraupes, en 1969 dans l'émission télévisée L'Invité du dimanche, que Callas monte bien jusqu'au contre-mi (mi5), elle ne dit mot en revanche de son contre-fa<ref name="Callas Conversations">Disponible dans le DVD The Callas Conversations, vol. 2, EMI Classics, 2007.</ref>. Dans la même émission, le chef d'orchestre Francesco Siciliani parle, lui, d'une tessiture allant du do2 au fa5<ref name="Callas Conversations"/>. Il ne semble pas exister d'enregistrement de la Callas émettant ces notes extrêmes, même si le contre-mi de sa prestation dans Armida de Rossini - enregistrement pirate de piètre qualité - a longtemps été considéré comme un contre-fa (que cela soit dû à la mauvaise vitesse de la bande ou à une note émise « trop haute » par la chanteuse) par des musicologues tels qu'Eugenio Gara et Rodolfo Celletti<ref name="Callas debate"/>.
Registre et timbre
Aux dires d'experts, la voix de Callas est extraordinaire pour ses trois registres<ref name="Ardoin Zeffirelli"/> (voir aussi #Répertoire). Le grave est très sombre, puissant, pratiquement celui d'un baryton. Elle utilise cette possibilité pour produire un effet dramatique en descendant beaucoup plus bas que n'importe quelle autre soprano. Son médium est extrêmement particulier et lui est propre<ref name="Schwarzkopf"/>. La critique Claudia Cassidy le définit comme étant Modèle:Citation. Il est remarquable par son aspect « voilé ». Le producteur Walter Legge attribue cette particularité à la forme en « arc gothique » de la voûte palatale de la Diva alors que la forme en arc roman est plus habituelle<ref name="Schwarzkopf"/>. Le registre aigu est ample et lumineux avec un impressionnant do majeur (en opposition avec le son « léger », comparable à celui d'une flûte des autres coloratur) qu'elle chantait avec la même puissance vocale que ses registres les plus graves<ref name="Ardoin Fitzgerald">John Ardoin, Gerald Fitzgerald, Callas: The Art and the Life, Holt, Rinehart and Winston, New York, 1974 Modèle:ISBN.</ref>. Ainsi que Callas l'a clairement démontré dans sa prestation de La sonnambula enregistré en direct à Cologne (EMI), elle était capable d'exécuter un diminuendo sur un contre-mi bémol (miModèle:Bémol5) <ref name="World of opera">Ethan Mordden, Demented: The World of the Opera Diva, Simon & Schuster, New York, 1984 Modèle:ISBN.</ref>, ce que Michael Scott décrit comme Modèle:Citation<ref name="Scott"/>.
L'agilité de sa voix permet à Callas de chanter les airs les plus complexes Modèle:Citation<ref name="Schwarzkopf"/>.
D'après Nicole Scotto di Carlo, directrice de recherche au CNRS, Modèle:Citation.
Pour compléter son arsenal technique, Callas possédait un trille Modèle:Citation<ref name="trille">Will Crutchfield, « The Trill is Gone » (« Le trille nous a quitté ») in Prera News, janvier 1999.</ref>.
Toutes ces qualités musicales de puissance, de présence et d'agilité combinées sont une source d'émerveillement pour les contemporains de la Diva : lors d'une représentation de Vêpres siciliennes, une choriste s'exclamait Modèle:Citation Les partenaires de Callas sont tout aussi impressionnés. La mezzo-soprano Giulietta Simionato témoigne : Modèle:Citation<ref name="Spirit of Giulietta"/>. Même Renata Tebaldi, sa principale rivale, disait d'elle : Modèle:Citation<ref name="Ardoin Zeffirelli"/>.
Déclin vocal
Plusieurs chanteurs et musicologues ont admis que les rôles wagnériens n'étaient pas écrits pour la voix de Callas et que les interpréter au début de sa carrière avait irrémédiablement abîmé son organe<ref name="last prima donnas">Lanfranco Rasponi, The Last Prima Donnas, Limelight Éditions, 1985 Modèle:ISBN.</ref>. Giulietta Simionato, amie proche de Callas, dit avoir mis cette dernière en garde contre certains emplois trop lourds : Modèle:Citation
Louise Caselotti, qui a travaillé avec Callas en 1946 et 1947 avant ses débuts en Italie, pense que ce ne sont pas ces rôles qui ont abîmé la voix de la Diva mais plutôt les registres élevés<ref name="last prima donnas"/>. Nombre de chanteurs estiment également que l'utilisation abusive des graves a progressivement produit une voix stridente et mal assurée dans le registre aigu<ref name="last prima donnas"/>.
Meneghini pense pour sa part, qu'une ménopause précoce aurait pu affecter la voix de son ex-épouse<ref name="My wife"/>. La soprano Modèle:Lien dit un jour : Modèle:Citation<ref name="World of opera"/>.
Le critique musical Henry Pleasants affirme que c'est la perte de souffle qui a conduit aux problèmes vocaux de Callas : Modèle:Citation<ref name="Pleasants">Henry Pleasants, « Maria Meneghini Callas » in Opera Quarterly, 1993 (vol. 10, p. 159-163).</ref>. La soprano Renée Fleming pense à peu près la même chose : Modèle:Citation<ref name="Whitson">James C. Whitson, « The Callas Legacy » in Opera News, octobre 2005.</ref>. Michael Scott rejoint cet avis<ref name="Scott"/> de même que Robert Detmer. Ce dernier, commentant le récital de 1958 que la cantatrice a donné à Chicago : Modèle:Citation<ref name="Scott"/>,<ref name="Whitson"/>.
Il n'existe pas de film de la grande période de Callas mais les photographies dont nous disposons montrent une cantatrice bien droite, les épaules rejetées en arrière. Toutes les vidéos de la cantatrice datent de l'époque où elle a maigri. Modèle:Citation<ref name="Pleasants"/>. On peut voir dans la modification progressive de son maintien un témoin visuel de la détérioration du souffle<ref name="Scott"/>,<ref name="Whitson"/>.
Les enregistrements discographiques de la fin des années 1940 jusqu'en 1952 - période au cours de laquelle elle a chanté les pièces du répertoire pour soprano lyrique les plus exigeantes vocalement - ne montrent aucune défaillance de la voix : aucune perte en volume ou dans le registre aigu<ref name="Whitson"/>. Après sa Lady Macbeth (1952) - alors qu'elle venait de chanter pendant cinq ans les rôles du répertoire pour soprano lyrique les plus contraignants vocalement - Peter Dragadze écrit dans la revue Opéra : Modèle:Citation Ou encore, au sujet de sa prestation dans Medea : Modèle:Citation<ref name="Whitson"/>.
À partir des enregistrements de 1954 (immédiatement après que la cantatrice eut maigri de 40 kilos), la voix de Callas a perdu de sa chaleur, devenant plus ténue et acide. C'est également à cette période qu'apparaissent les premiers aigus instables<ref name="Scott"/>,<ref name="Whitson"/>. Walter Legge, qui a produit pratiquement tous les enregistrements de Callas pour EMI/Angel, prédit que Callas allait au-devant de problèmes vocaux dès 1954 lorsqu'elle enregistre La forza del destino<ref name="Schwarzkopf"/>. Richard Bonynge est également certain que l'amaigrissement de Callas a affecté sa voix<ref>Stephanie von Bucheau, « Bonynge on Bel Canto » in Opera News, janvier 1994.</ref>.
D'autres pensent, au contraire, que la perte de poids de la cantatrice lui a été profitable. C'est le cas de la critique Claudia Cassidy lorsqu'elle assiste à la représentation de Norma en 1954 à l'Opéra de Chicago<ref name="Lowe"/>. Lors de la représentation du même opéra à Londres en 1957, de nombreux critiques se rendent compte que sa voix a changé mais en mieux. Elle devient plus précise<ref name="Lowe"/> mais la plupart des critiques élogieuses couvrent la période 1954-1957 (Anna Bolena, Norma, La traviata, La sonnambula et Lucia di Lammermoor pour ne citer que quelques interprétations).
Des amis et collègues proches de Callas comme Tito Gobbi attribuent la dégradation de son instrument à une perte de confiance en elle : Modèle:Citation<ref name="Ardoin Zeffirelli"/>. Venant appuyer l'opinion de Gobbi, l'enregistrement pirate tardif (1976) de l'aria Ah, perfido ! composée par Beethoven ainsi que des extraits de l'opéra La forza del destino révèlent une Maria Callas en bien meilleure forme que dans bien des enregistrements des années 1960 et même que dans les enregistrements de sa tournée avec Giuseppe Di Stefano<ref name="Whitson"/>.
Michel Glotz pense « qu'il faille attribuer la perte de voix (relative, puisqu'elle eût été tout à fait capable de chanter un récital entier à la perfection après son abandon de la scène) autant à cette surexploitation qu'à une défaillance psychologique, une perte de confiance en soi, après sa rupture avec Aristote Onassis »<ref name="edi" />.
Enfin, Callas elle-même attribue ses problèmes vocaux à une perte de confiance consécutive à la perte du soutien diaphragmatique mais ne fait pas de corrélation entre son amaigrissement et son soutien vocal : Modèle:Citation (Gente, Modèle:Date-)<ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis"/>.
En Modèle:Date-, Franco Fussi et Nico Paolillo, orthophonistes et chercheurs à l'université de Bologne ont déclaré, à l'issue de leurs travaux consacrés à la pathologie développée par la cantatrice, que Maria Callas était atteinte depuis la fin des années 1950 d'une dermatomyosite qui avait affecté ses cordes vocales. Son arrêt cardiaque aurait été provoqué, selon ces médecins, par le traitement de cette maladie dégénérative, la cortisone et les immunodépresseurs ayant pu avoir affaibli son cœur<ref>La Callas serait morte d’une crise cardiaque due à une maladie dégénérative, Étienne Dumont, La Tribune de Genève, 14 décembre 2010, tdg.ch.</ref>.
Quelle que soit la cause du déclin de la voix de Callas et bien qu'il continue à faire débat (mauvaise santé, ménopause précoce, abus de ses possibilités, perte d'appui, manque de confiance en soi, amaigrissement ou maladie dégénérative), la carrière de la cantatrice prend fin dès l'âge de 40 ans. À l'époque de son décès, Walter Legge disait d'elle : Modèle:Citation<ref name="Schwarzkopf"/> La soprano américaine Evelyn Lear ajoute, pour expliquer l'admiration qu'elle continuait à susciter malgré tout : Modèle:Citation
« La Tebaldi » contre « La Callas »
En Modèle:Date-, Maria Callas remplace au pied levé Renata Tebaldi, tombée malade, dans le rôle-titre de Aida à la Scala de Milan.
Une polémique apparaît alors, concernant une supposée rivalité entre Maria Callas et la célèbre soprano italienne, renommée pour la beauté de son timbre lirico spintoModèle:Note. Les amateurs de la voix classique de Tebaldi s'opposent aux admirateurs de la voix expressive de Callas. Cette « rivalité » atteint son sommet au milieu des années 1950, entretenue par les plus ardents défenseurs des deux divas, lorsque Tebaldi affirme : Modèle:Citation<ref name="Stassinopoulos">Ariana Stassinopoulos, Maria Callas: The Woman Behind the Legend, Simon and Schuster, New York, 1981 Modèle:ISBN.</ref> Ce à quoi Callas rétorque que Modèle:Citation<ref>Diva serena in Time Magazine, Modèle:Date.</ref>,Modèle:Note.
Pourtant, la comparaison entre les deux cantatrices n'a pas de fondement réel<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>. En effet, Tebaldi a été instruite par la soprano Carmen Melis, spécialiste incontestée du vérisme et rattachée à l'école de chant du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle alors que Callas est dans la tradition belcantiste du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>. Le répertoire de chacune est de ce fait entièrement différent : alors que Callas interprète aussi bien des rôles dramatiques, nécessitant puissance et endurance, que des rôles belcantistes privilégiant l'ornementation musicale (voir ci-dessus), Tebaldi reste cantonnée au vérisme italien, requérant moins d'aigus et d'agilité vocale<ref name="Callas debate"/>. Toutes deux ont néanmoins partagé quelques rôles comme Tosca ou La Gioconda, que Tebaldi n'a cependant interprétés que tardivement dans sa carrière.
Plus encore, Callas et Tebaldi ne tarissent pas d'éloges l'une envers l'autre. Callas n'hésitait ainsi pas à aller écouter Tebaldi lors de ses répétitions. De Callas : Modèle:Citation<ref>Entretien avec le journaliste Norman Ross, Chicago, 1957.</ref>. La réciproque est vraie : Francis Robertson (du Met) rapporte que Tebaldi le prie de lui recommander un enregistrement de La Gioconda qui lui permette d'apprendre le rôle. Conscient de la « rivalité » qui oppose Tebaldi à Callas, il lui conseille prudemment la version de Zinka Milanov. Lui rendant visite quelques jours plus tard, il est surpris de la trouver écoutant attentivement l'enregistrement de Callas : Modèle:Citation lui dit-elle<ref name="Robinson">Francis Robinson, Celebration: The Metropolitan Opera, Doubleday Garden City, New Jersey, 1979 Modèle:ISBN.</ref>. À la mort de Callas, Tebaldi résume ainsi leur « rivalité » : Modèle:Citation<ref name="Ardoin Zeffirelli"/>.
« Une tragédienne qui rétablit le jeu d'acteur à l'opéra »
Bien que ses admirateurs soient nombreux, Callas n'en reste pas moins une artiste controversée, la cantatrice étant souvent ravalée au rang d'actrice<ref name="World of opera"/>. Elle-même se considère avant tout comme Modèle:Citation<ref name="Harewood"/>. Le chef d'orchestre Victor de Sabata confie au critique Walter Legge : « Si le public pouvait comprendre comme nous le faisons nous-mêmes, combien le chant de Callas est absolu et profond, il serait stupéfait. Callas possède un sens inné de l'architecture et des contours de la musique ainsi qu'un mystérieux sens du rythme qu'un de ses collègues décrit comme "un sens du rythme dans le rythme" <ref name="2001_Nicholas_Petsalis-Diomidis" />. »
À propos de l'aria « D'amor sull'ali rosee » d'Il trovatore, Richard Dyer écrit Modèle:Citation<ref name="Dyer">Richard Dyer, « The Sopranos » in Opera News, mars 2001.</ref>. Modèle:Infobox Liste de fichiers
En plus de sa virtuosité vocale, Callas possède un don pour les langues et la manière de les utiliser en musique. Au cours des récitatifs, elle sait quel mot mettre en exergue et sur quelle syllabe de ce mot appuyer plus particulièrement<ref name="Scott"/>. Michael Scott note : Modèle:Citation bloc
La soprano Martina Arroyo déclare : Modèle:Citation<ref name="Whitson"/>. Lorsque Callas chantait le répertoire du « bel canto », Modèle:Citation<ref name="Scott"/>.
Walter Legge confie : Modèle:Citation bloc
Le critique italien Eugenio Gara résume ainsi l'art musical de Maria Callas : Modèle:Citation<ref name="Callas debate"/>.
Callas aura interprété maints opéras de Verdi et de Puccini, cependant elle n'est pas à proprement parler une actrice « vériste »<ref name="Scott"/> mais plutôt une comédienne qui nous fait partager souffrances, bonheur, humiliations, désespoir du personnage qu'elle incarne uniquement par ses jeux de scène et les inflexions de sa voix<ref name="Dyer"/>,<ref name="Whitson"/>.
Concernant les possibilités d'actrice de Callas, le chef de chant Ira Siff remarque : Modèle:Citation<ref>Ira Siff, « The Associate » in Opera News, avril 2001 (entretien avec le chef d'orchestre Walter Taussig).</ref>. Pour Augusta Oltrabella, spécialiste du vérisme : Modèle:Citation<ref name="last prima donnas"/>,<ref>Norman Lebrecht, The Book of Musical Anecdotes, Free Press, New York, 1985 Modèle:ISBN.</ref>. La mezzo polonaise Ewa Podles remarque : Modèle:Citation<ref name="Whitson"/>.
Callas elle-même déclare qu'à l'opéra, le jeu scénique doit trouver sa justification dans la partition : Modèle:Citation bloc
La plus importante qualité de Callas est d'introduire « un souffle de vie » dans les personnages qu'elle incarne, serrant de près l'intention du compositeur sans jamais verser dans le mélodramatique du vérisme<ref name="World of opera"/>. Elle utilise son registre étendu pour créer une voix différente à chacun de ses rôles et exprimer des sentiments en accord avec ce rôle<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>. Elle est l'une des premières à transposer les techniques de jeu du théâtre ou du cinéma à l'opéra en se servant de son physique (on se souvient comment elle modela le sien pourtant peu flatteur à l'origine) et de son vécu. Chaque personnage porte ses propres joies, peines, espoirs, amours et déceptions. Plus encore, elle pouvait incarner la haine brute et ravageuse, ce qui se vérifie particulièrement dans Norma et Medea<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>. Michael Scott déclare : Modèle:Citation, la rendant unique parmi les sopranos du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Scott"/>. Ethan Mordden ajoute Modèle:Citation<ref name="World of opera"/>.
Le chef d'orchestre Carlo Maria Giulini pense que Modèle:Citation<ref name="Scott"/>. Rudolf BingModèle:Note exprime à peu près le même sentiment : Modèle:Citation<ref name="Ardoin Zeffirelli"/>.
Pour le chef Antonino Votto, Callas était Modèle:Citation<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>.
L'apport majeur de Callas à l'opéra, en particulier, et à l'art lyrique en général a été son jeu scénique, par son immense talent de comédienne. Avant la Callas, les chanteurs étaient "statiques" après elle , personne ne pût le rester , elle incarnait ses personnages , par son apport dramatique .
De tous les opéras qu'elle aura interprétés, les plus marquants restent sans conteste La traviata et, surtout, Norma, considéré comme son plus grand rôle. Dans la production de La traviata à la Scala de Milan en 1955 mise en scène par Luchino Visconti, elle n'incarne pas seulement Violetta, elle est réellement la « dame aux camélias » : une femme passionnée et excessive, en butte à des critiques acerbes et qui, quatre ans plus tard, quittera par amour son mari pour l'armateur grec Onassis. Modèle:Citation<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>
Elle est Norma, la femme amoureuse délaissée par le père de ses enfants pour une autre (certains biographes ont estimé que le personnage annonçait, de façon prémonitoire, la trahison d'Onassis pour Jackie Kennedy). Elle est Tosca, la femme prête au sacrifice par amour. Elle est aussi la Lucia di Lammermoor de sa génération, révélant, au-delà de vocalises maîtrisées, les multiples facettes d'un personnage troublant. Elle saura incarner une Isolde avec la même ardeur. Pas de virtuosité gratuite ou d'hédonisme inconsidéré dans ses interprétations mais simplement le souci constant de rendre la musique plus expressive, plus proche et plus accessible, de restituer à une partition sa vérité musicale et sa vraisemblance dramatique en utilisant les qualités et les défauts d'un timbre de voix dont « la pureté n'était pas la première des qualités<ref name="World of opera"/> ».
Une vie émaillée de scandales
Callas a vu une grande partie de sa carrière entachée par un certain nombre de scandales qui ont fait la manchette des revues spécialisées et des journaux à scandales.
Lors de la représentation de Madame Butterfly à Chicago, elle a dû faire face à un procès que lui a intenté Eddy Bagarozi, son ancien impresario<ref name="Meyer-Stabley"/>. À cette époque, la célèbre photographie de Callas arborant un rictus hargneux est diffusée dans le monde entier et donne naissance au mythe d'une prima donna coléreuse, véritable « tigresse ».
En 1957, Callas interprète Amina dans La sonnambula au Festival d'Edimbourg, avec le concours logistique de la Scala. Son contrat stipule quatre représentations mais, devant le succès remporté, la Scala décide d'une cinquième représentation. Callas avise les responsables de l'illustre maison qu'elle est physiquement exténuée et que, par ailleurs, elle a signé un contrat avec son amie Elsa Maxwell à Venise. Bien qu'ayant rempli son contrat, elle est accusée par la presse de laisser tomber la Scala et le FestivalModèle:Note. Les relations entre Callas et la Scala se tendent et aboutissent quelque temps plus tard à la rupture entre la cantatrice et sa « maison-mère », alors dirigée par Ghiringelli.Modèle:Référence nécessaire
Au mois de Modèle:Date-, Callas doit ouvrir la saison de l'Opéra de Rome avec Norma sous la présidence effective du Président de la République italienne. La veille de la représentation, Callas informe ses commanditaires qu'elle est souffrante et qu'il faudrait prévoir une remplaçante. Il lui est répondu que « personne ne peut doubler Callas »<ref name="Ardoin Zeffirelli"/>. Se sentant mieux le jour de la représentation, la cantatrice décide de paraître en public. Dès le premier acte, la Diva s'aperçoit que sa voix est altérée et renonce à poursuivre. La représentation est annulée. L'accusant de faire un caprice devant le Président, la presse aggrave la polémique en écrivant sous le titre « La démission de Rome » : « Lorsqu'elle est en répétition, sa voix est parfaite… Si vous souhaitez entendre Callas, ne vous donnez pas la peine de vous habillerModèle:Note, allez à une répétition ; elle termine habituellement ces dernières. »<ref name="Ardoin Fitzgerald"/>. Callas intente un procès à l'Opéra de Rome pour avoir refusé de prévoir une doublure, procès qu'elle gagnera 17 ans plus tard en 1975, sa carrière terminée.
Quelques mois plus tard, Callas est pressentie pour interpréter deux opéras de Verdi au cours de la saison du Met : La traviata et Macbeth. Ne parvenant pas à un accord avant la première du Médée de Cherubini à DallasModèle:Note, Rudolf Bing met fin au contrat qui le lie à la cantatrice. Aussitôt des gros titres tels que « Bing règle son compte à Callas » apparaissent dans la presse. Lors de la dernière représentation de Médée, Callas, vêtue d'une étole d'hermine qui descend jusqu'au sol et arborant la totalité des bijoux qu'elle possède, s'adresse au public : « Vous savez tous ce qui m'est arrivé. Cette soirée est, pour moi, une soirée pénible. J'aurai besoin du soutien de chacun d'entre vous. »<ref>Témoignage de Nicola Rescigno in Callas in her Own Words, op.cité.</ref>. Bing dira plus tard de la cantatrice qu'elle est l'artiste avec laquelle il est le plus difficile de travailler Modèle:Citation<ref name="Ardoin Zeffirelli"/>. En tout état de cause, son admiration pour Callas ne faiblit jamais au point qu'en Modèle:Date-, il entre furtivement à la Scala pour l'écouter enregistrer La GiocondaModèle:Référence nécessaire. Ils se réconcilient au milieu des années 1960 et Callas retourne au Metropolitan Opera de New York pour y interpréter à deux reprises Tosca aux côtés de Tito Gobbi.
Répertoire
D'une tessiture exceptionnelle pour un soprano, elle aborde une large gamme de rôles allant du mezzo dramatique au soprano lyrique léger, même si sa tessiture d'élection reste le soprano lirico spinto<ref>Ève Ruggieri, La Callas, Michel Lafon, 2007, Modèle:P.272. Modèle:ISBN.</ref>. Elle réhabilite surtout l'emploi de soprano dramatique d'agilité dans lequel s'étaient illustrées avant elle Maria Malibran, Giuditta Pasta et Rosa Ponselle. Son excellente technique et sa musicalité lui permettent d'aborder très tôt des ouvrages et des styles très différents<ref>Elle interprète ainsi dans le même mois à trois jours d'intervalle (janvier 1949) des rôles aussi opposés vocalement et stylistiquement qu'Elvira dans I puritani et Brunnehilde dans Die Walküre.</ref>.
Maria Callas a interprété les opéras suivants sur scène:
- Eugen d'Albert : Tiefland, à Athènes en 1944 ;
- Ludwig van Beethoven : Fidelio, en version grecque à Athènes en 1944 ;
- Vincenzo Bellini : Norma, I puritani, La sonnambula, Il pirata ;
- Arrigo Boito : Mefistofele ;
- Luigi Cherubini : Medea (version italienne de Médée) ;
- Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor, Poliuto, Anna Bolena ;
- Umberto Giordano : Andrea Chénier, Fedora ;
- Christoph Willibald Gluck : Alceste, en version italienne, Iphigénie en Tauride, en version italienne ;
- Joseph Haydn : Orfeo ed Euridice ;
- Manolis Kalomiris : O Protomastoras (« Le Maître d’œuvre »), à Athènes en 1943 et 1944 ;
- Pietro Mascagni : Cavalleria rusticana, à Athènes en 1939 et 1944 ;
- Carl Millöcker : Der Bettelstudent, à Athènes en 1945 ;
- Wolfgang Amadeus Mozart : Die Entführung aus dem Serail, en version italienne ;
- Amilcare Ponchielli : La Gioconda ;
- Giacomo Puccini : Tosca dont au moins 20 représentations à Athènes en 1942 et 1943, Turandot, Madame Butterfly, Suor Angelica à Athènes en 1940 ;
- Gioachino Rossini : Il turco in Italia, Il barbiere di Siviglia, Armida ;
- Gaspare Spontini : La Vestale ;
- Franz von Suppé : Boccaccio, à Athènes en 1941 ;
- Giuseppe Verdi : Nabucco, Macbeth, Rigoletto, Il trovatore, La traviata, Un ballo in maschera, I vespri siciliani, La forza del destino, Aida, Don Carlo ;
- Richard Wagner : Tristan und Isolde, Parsifal, Die WalküreModèle:Note, en version italienne ;
Maria Callas a interprété les opéras suivants uniquement en studio :
Maria Callas a interprété les œuvres sacrées suivantes sur scène :
- Wolfgang Amadeus Mozart : Grande messe en Ut mineur, KV 427, extraits, à Athènes en 1943 ;
- Giovanni Battista Pergolesi : Stabat Mater, à Athènes le Modèle:Date-, avec Arda Mandikian ;
- Gioachino Rossini : Stabat Mater, extraits, à Athènes en 1943 ;
- Alessandro Stradella : San Giovanni Battista, à Pérouse le Modèle:Date-, avec Cesare Siepi et Miriam Pirazzini.
Maria Callas a interprété des airs ou des scènes des opéras suivants sur scène et/ou en studio :
- Ludwig van Beethoven : Scena ed Aria: Ah! perfido, Op.65
- Hector Berlioz : La Damnation de Faust
- Georges Bizet : Les Pêcheurs de perles
- Alfredo Catalani : La Wally
- Gustave Charpentier : Louise
- Francesco Cilea : Adriana Lecouvreur
- Léo Delibes : Lakmé (« Air des clochettes ».)
- Gaetano Donizetti : Lucrezia Borgia, La Fille du régiment, L'elisir d'amore, La favorita
- Christoph Willibald Gluck : Orphée et Eurydice
- Charles Gounod : Roméo et Juliette, Faust
- Jules Massenet : Le Cid, Manon, Thaïs, Werther
- Giacomo Meyerbeer : Dinorah
- Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni (airs de Donna Anna et air de Donna Elvira), Le nozze di Figaro (air de la Comtesse)
- Heinrich Proch : Air et Variations: Deh, torna mio bene - opus 164
- Giacomo Puccini : Suor Angelica, Gianni Schicchi, Turandot (airs de Liù), La bohème (air de Musetta)
- Gioachino Rossini : Semiramide, Guglielmo Tell, La Cenerentola, Otello
- Camille Saint-Saëns : Samson et Dalila,
- Ambroise Thomas : Mignon, Hamlet
- Giuseppe Verdi : Ernani, Otello, Aroldo, Don Carlo (air d'Eboli), I Lombardi, Attila, Il corsaro,
- Carl Maria von Weber : Oberon, Der Freischutz
Discographie
Filmographie
Actrice
- 1966 : Adieux de Tabarin de Marcel Achard (moyen-métrage de 60 minutes)
- 1968 : Mona Lisa de Werner Schroeter (moyen-métrage de 35 minutes)
- 1968 : Callas Walking Lucia de Werner Schroeter (court-métrage de 3 minutes)
- 1969 : Médée de Pier Paolo Pasolini (long-métrage de 110 minutes)
Hommages
Théâtre
En 1995 est créée la pièce de théâtre Master Class de Terrence McNally au John Golden Theatre de New York avec Zoe Caldwell dans le rôle de Maria Callas. Le rôle a ensuite été joué par Patti LuPone. Elle est adaptée en français en 1996 par Pierre Laville, mise en scène par Roman Polanski et jouée par Fanny Ardant, puis par Marie Laforêt. Jacqueline Bir la joue au Théâtre royal du Parc et au Bozar à Bruxelles de 1997 à 1999.
Cinéma
En 1970, dans Les Aristochats des studios Disney, l'un des trois chatons est baptisé « Marie » en son honneur.
En 1982, l'artiste Ange Leccia réalise une œuvre à l'occasion de l'exposition "À Pierre et Marie : une exposition en travaux". Il s'agit d'un film intitulé 'Maria Callas' de 6 minutes présentant des prises de vues de la Callas. Le cadrage est resserré au visage.
En 1989 sort le film La Passion selon Callas de Michel Van Zele, adapté du spectacle conçu et joué par Elizabeth Macocco (Les films d'ici, La Sept, Arcanal, INA).
En 2002, Franco Zeffirelli produit et réalise le film Callas Forever, avec Fanny Ardant dans le rôle de Maria Callas.
En 2005 Callas et Onassis est un téléfilm en 2 parties italo-suisse, avec Luisa Ranieri dans le rôle de La Callas et réalisé par Giorgio Capitani.
Elle sera incarnée par Angelina Jolie dans le long métrage Maria (2024) de Pablo Larraín.
Documentaires
L'émission Secrets d'Histoire sur France 2 du Modèle:Date, intitulée Gloire et douleurs de Maria Callas, lui est consacrée<ref>Modèle:Article</ref>.
En 2017, Tom Volf sort le documentaire Maria by Callas.
Littérature et musique
En 2007, Éric-Emmanuel Schmitt écrit une nouvelle intitulée La Rivale, publiée dans Le Monde de la musique, et Céline Dion interprète en duo virtuel avec Callas un extrait de La Bohème de Puccini dans la chanson La Diva (album D'elles).
En 2010, Salvatore Adamo évoque la relation entre la cantatrice et Aristote Onassis dans sa chanson Pourquoi tu chantes ? (album De toi à moi) et Julie Zenatti interprète Appelez-moi Maria, inspirée de l'air de la Wally, sur son album Plus de diva.
Astronomie
- Un astéroïde est nommé (29834) Mariacallas en son honneur.
- Un cratère vénusien, Callas, est également nommé ainsi en son honneur<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Autres
En 1965, une variété de rose lui est dédiée sous le nom de « Maria Callas » (Meilland).
En 1997, une place située dans le [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e]] de Paris doit être baptisée à son nom mais l'accident de Diana Spencer dans le tunnel de l'Alma situé à proximité et la transformation des abords de la Flamme de la Liberté en mémorial empêche la ratification de cette dénomination qui deviendra plus tard officiellement la place Diana. C'est finalement l'allée centrale de l'avenue Georges-Mandel, jugée plus symbolique car située devant le dernier domicile de la diva, qui devient l'allée Maria-Callas.
En 2007, en commémoration du Modèle:30e de sa mort, une pièce de 10 euros est frappée. Côté pile, le profil de Callas, côté face l'emblème national de la Grèce, la valeur de la pièce et la signature de Maria Callas.
La même année, la National Academy of Recording Arts and Sciences lui décerne le Grammy Lifetime Achievement Award à titre posthume et la rédaction et les lecteurs du magazine britannique BBC Music Magazine l'élisent « greatest soprano of all time » (« plus grande soprano de tous les temps »).
En 2012, le mensuel britannique Gramophone a inscrit Maria Callas au Hall of Fame Gramophone pour sa contribution à l'industrie du disque classique.
Le Modèle:Date-, Google lui dédie un Doodle à l'occasion du Modèle:90e de sa naissance<ref>« Doodle : elle aurait eu 90 ans aujourd'hui, Maria Callas reine de Google ! », Le Point, 2 décembre 2013.</ref>.
Notes et références
Source
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Ouvrages en français
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Articles connexes
- Discographie de Maria Callas
- Opéra
- Art lyrique
- Liste de genres vocaux de musique classique
- Musique classique
- Genre musical
- Master Class, pièce de Terrence McNally
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}/{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}/{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}/{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site officiel de Maria Callas
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}/{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Maria Callas chante les arias de Barbier de Séville, Carmen, Cavalleria Rusticana, Forza del Destino, La gioconda, Lucia di lammermoor , Mignon, Norma, Pagliacci, Rogolleto, Tosca, Traviata en enregistrements archivés sur Archive.org