Mathilde de Flandre

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Modèle:Infobox Politicien

Mathilde de Flandre (née vers 1031 à Bruges et morte le Modèle:Date de décès à Caen) est l'épouse de Guillaume le Conquérant et, à ce titre, duchesse de Normandie et reine d'Angleterre. Elle a été régente du duché de Normandie alors que son mari était en Angleterre et a participé également à des cours de justice avec lui dans le royaume d'outre-Manche. Elle est aussi la mère de deux futurs rois : Modèle:Noble et Modèle:Noble.

Biographie

Origines

Née vers 1031<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>, Mathilde est la fille de Modèle:Noble<ref name=":0" />,<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref> (v. 1012-1067), dit Baudouin de Lille, comte de Flandre<ref name=":0" />, et d'Adèle de France<ref name=":0" />, comtesse de Corbie. Elle est donc, par sa mère, petite-fille du roi franc Modèle:Noble et descend de Charlemagne<ref name=":0" />,<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. Elle est la sœur des comtes de Flandre Modèle:Noble (v. 1030-1070), dit Baudouin de Mons, et Modèle:Noble (v. 1031-1093), dit Robert le Frison.

Les ossements de Mathilde, conservés à l’abbaye aux Dames de Caen<ref name=Bouard/>, ont été étudiés en 1961<ref name=Dewhurst/>. Sa taille, calculée à partir de son fémur et de son tibia, est estimée à 1,52 m<ref name=Dewhurst/>, ce qui était probablement au-dessus de la moyenne de son temps<ref name=Dewhurst/>. L'examen de son squelette montre aussi qu'elle était fort mince<ref name=Bouard/>. Inexplicablement, des sources académiques ont rapporté, de manière erronée, que sa taille était d'environ 1,27 m<ref name=Dewhurst/>,<ref name=Morris-H/>.

Mariage

Fichier:Détail retable 2 église Saint-Sever Rouen.JPG
Détail du retable de l'Église Saint-Sever à Rouen représentant Mathilde fondant Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

En 1050<ref name=":0" />,<ref name=":2" /> ou 1051<ref name="ODNB"/>, elle épouse Guillaume<ref name=":0" />,<ref name=":2" />, duc de Normandie (dit plus tard le Conquérant), fils de Modèle:Noble (v. 1010-1035), dit Robert le Magnifique, duc de Normandie, et d'Arlette de Falaise. Ce mariage est arrangé par Modèle:Noble- et Guillaume ; le second souhaite augmenter son prestige en s'alliant notamment avec une descendante royale, et les deux partagent une communauté d'intérêts concernant l'Angleterre<ref name=":0" />. Le mariage a lieu dans la forteresse d'Eu ou à Rouen, la capitale du duché de Normandie<ref name="ODNB"/>. Les négociations pour leur mariage débutent probablement dès 1048, mais en Modèle:Date-, au concile de Reims<ref name="LETT97">Modèle:Ouvrage.</ref>, le pape Modèle:Noble l'interdit, sur des arguments religieux (cousins au cinquième degré) mais probablement surtout pour des raisons politiques<ref group="note">On ne dispose pas de document contemporain expliquant les motivations papales, mais pour Orderic Vital, moine chroniqueur du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle s'explique par la consanguinité. L'Église cherchait alors à imposer ses vues en matière d'interdits de parenté pour mieux asseoir son pouvoir sur les laïcs, et les futurs conjoints étaient cousins au cinquième degré canonique. Pour le biographe de Guillaume Gilles Henry, le pape prend le prétexte juridique qu'ils descendent l'un et l'autre de Rollon et sont cousins au cinquième degré mais, pour des raisons d'équilibre politique dans la chrétienté, il veut en fait éviter cette alliance entre deux principautés naissantes, la Flandre de Baudouin et la Normandie de Guillaume dont des mercenaires conquièrent des principautés en Italie méridionale, aux portes de Rome. De plus, le comte de Flandre est une menace pour l'empereur germanique Modèle:Noble, qui a installé Modèle:Noble- sur le siège pontifical. (Modèle:Ouvrage).</ref>,<ref name="ODNB"/>,<ref name="LETT97"/>. Toutefois, les futurs époux outrepassent l'interdiction<ref name="LETT97"/>,<ref name="ODNB"/>,<ref name=":2" />. En 1059, le pape Modèle:Noble valide rétrospectivement ce mariage, à condition que les deux époux fondent chacun une abbaye<ref name="ODNB"/>. Mathilde fonde alors l'abbaye aux Dames de Caen, dédiée à la Sainte-Trinité<ref name="ODNB"/>, et son époux fonde l'abbaye aux Hommes<ref name=":2" />, dédiée à saint Étienne. Son église abbatiale est dédicacée le Modèle:Date-. La fondation de l'église Notre-Dame du Pré de Quevilly lui est aussi attribuée<ref name="ODNB"/>.

Mathilde de Flandre a apparemment des relations cordiales avec tous ses enfants, et elle est notamment très proche de son aîné, Robert<ref name="ODNB"/>. Elle est particulièrement peinée quand celui-ci se dispute avec son père et qu'il s'exile en France. Elle a l'habitude de lui envoyer de l'argent et de l'or, aux dépens de son mari, mais, quand celui-ci découvre le pot aux roses, il menace de sévices le messager breton qu'elle utilise<ref name="ODNB"/>. Elle est aussi en très bons termes avec son époux, et il semble qu'ils soient heureux en mariage<ref name="ODNB"/> ; leurs relations resteront bonnes même après l'aide qu'elle aura apporté à Robert<ref name=":0" />. On ne connaît d'ailleurs aucune maîtresse ni aucun enfant illégitime à Guillaume.

Rôle politique

Fichier:Acrdwnch.jpg
Témoin de son rôle politique, le signum qu'elle appose sur les actes. Sa signature est la deuxième plus grande croix sur l'accord de Winchester (1072).

Sur le plan politique, Mathilde est régente du duché de Normandie<ref name=":0" /> pendant la conquête normande de l'Angleterre — c'est-à-dire qu'elle exerce le pouvoir en remplacement du duc qui est trop loin —, probablement avec son fils Robert<ref name="ODNB"/>. Modèle:Noble et Roger de Beaumont<ref name=":0" /> sont parfois ses conseillers<ref name="ODNB"/>. Elle contribue à la flotte d'invasion en donnant un bateau nommé Mora, que l'on peut d'ailleurs voir sur la tapisserie de Bayeux<ref name="ODNB"/>. À la Pentecôte 1068, elle est en Angleterre, où elle est couronnée reine à Westminster<ref name=":0" />. Elle continue à s'occuper de la régence de la Normandie durant les années 1070 et 1080<ref name="ODNB"/>. Elle retourne un certain nombre de fois en Angleterre auprès de son mari et y préside avec lui des cours de justice<ref name=":0" />. Elle joue le rôle typique d'une reine active du Moyen Âge. Dans son entourage, on trouve l'évêque Guy d'Amiens, et elle entretient une correspondance avec le pape réformateur Modèle:Noble, qui l'encourage à user de son influence sur son mari<ref name="ODNB"/>. Guillaume le Conquérant sera à l'origine d'un royaume anglo-normand puissant<ref name=":2" />.

La conquête de l'Angleterre lui apporte de nombreuses terres et fait d'elle une riche propriétaire terrienne, avec des propriétés dans 8 comtés<ref>Surrey, Hampshire, Wiltshire, Dorset, Devon, Cornouailles, Buckinghamshire et Gloucestershire.</ref>,<ref name="ODNB"/>. Elle ne possédait auparavant qu'un maigre douaire dans le pays de Caux (Bures-en-Bray, Maintru, et Osmoy-Saint-Valery)<ref name="ODNB"/>. Elle utilise ses nouvelles ressources financières pour faire divers dons à des maisons religieuses, notamment aux abbayes de Saint-Évroult, Corneille, Cluny et, bien sûr, de La Trinité de Caen<ref name="ODNB"/>.

Mort et legs

Fichier:Caen Abbaye aux Dames - graf van Mathilde van Vlaanderen 21-08-2013 12-53-026.jpg
Tombe de Mathilde de Flandre dans l'abbaye aux Dames de Caen.

Elle tombe malade à la fin de l'été 1083 et meurt le Modèle:Date-<ref name="ODNB" />. Selon sa volonté, elle est inhumée dans l'église abbatiale de La Trinité (abbaye aux Dames) de Caen<ref name="ODNB" />,<ref name=":2" />. Sa tombe subsiste encore de nos jours<ref name="ODNB" />, mais elle a été pillée par les protestants en 1562. Elle laisse toutes ses terres anglaises et son argent à son fils benjamin, Henri. Sa couronne et son sceptre vont aux nonnes de La Trinité<ref name="ODNB" />. La Normandie et l'Angleterre resteront aux mains des descendants de Mathilde de Flandre et Guillaume le Conquérant pendant des siècles ; en ce qui concerne le duché de Normandie, cela s'arrêtera avec son rattachement au domaine royal français en 1204<ref name=":2" />.

Famille et descendance

En 1050 ou 1051, elle épouse Guillaume le Conquérant à Rouen. Ils ont huit ou neuf enfants, quatre garçons<ref name="ODNB" />,<ref name=":0" /> et quatre ou cinq filles<ref name="ODNB"/> (ou peut-être six filles<ref name=":0" />) :

  1. Robert Courteheuse (1051/52-1134), duc de Normandie (1087-1106), épouse Sibylle de Conversano. Emprisonné à vie à partir de 1106 ;
  2. Adélaïde († avant 1113), probablement la fille aînée, elle devient nonne à Saint-Léger de Préaux, probablement après plusieurs tentatives ratées de mariage<ref>Modèle:Chapitre.</ref>  ;
  3. Cécile († 1126), entre à l’abbaye aux Dames de Caen comme oblate le Modèle:Date-. Elle prononce ses vœux en 1075, et devient abbesse en 1113<ref name=":1" /> ;
  4. Richard (v. 1054/56-1069/75), entre dans les ordres à Caen en 1066. Tué dans un accident de chasse ;
  5. Guillaume le Roux (v. 1060-1100), roi d’Angleterre de 1087 à 1100 ;
  6. Constance († Modèle:Date-), épouse Modèle:Noble de Cornouailles, duc de Bretagne et comte de Rennes, en 1086 ;
  7. Adèle (v. 1067-1137), épouse Étienne-Henri, comte de Blois-Chartres vers 1080/1085 ;
  8. Henri Beauclerc (vers 1068/69-1135), roi d’Angleterre (1100-1135) puis duc de Normandie (1106-1135). Il eut plusieurs épouses ou concubines (Mathilde d'Écosse, Nesta de Galles, Sybille de Montgomerry Corbet), il existe toujours actuellement des descendants de la maison des conquérants.

Et peut-être<ref name="ODNB"/> :

Improbables<ref name="ODNB"/> :

  • Agathe, seulement mentionnée par Orderic Vital<ref name="ODNB"/>, aurait été fiancée à Modèle:Noble, puis à Modèle:Noble, n'a peut-être jamais existé ou est en fait une des filles déjà mentionnées plus haut ;
  • Gundrade (vers 1063-1085) a été faussement identifiée comme une fille du Conquérant. Lors de son décès au château d'Acre (Norfolk), elle est dite épouse de Modèle:Noble, futur Modèle:1er comte de Surrey, et dans un acte relevé au Vieux Sarum, Mathilde de Flandre parle de Gundrade sous le terme « ma fille ». Ordéric Vital, lors de son mariage, spécifie qu'elle est la sœur de Gerbod le Flamand, officieux comte de Chester<ref name="FMG">Voir Medieval Lands.</ref>.

Pour certains auteurs, Agathe et Mathilde seraient la même personne.

Postérité

Fichier:MAHBMathilde.jpg
Alfred Guillard, La Reine Mathilde travaillant à la Telle du Conquest, 1848 (Bayeux, musée Baron-Gérard).

On a autrefois — au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=":0" /> — attribué à Mathilde la réalisation de la très célèbre tapisserie de Bayeux, ou Tapisserie de la Reine Mathilde, qui relate la conquête normande de l'Angleterre, en 1066. Mais cette thèse est aujourd'hui totalement écartée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=":0" />. La tapisserie de Bayeux, qui est en réalité une broderie, avait été attribuée par une légende à Mathilde comme pour la faire ressembler à la mythique Pénélope, épouse du légendaire roi grec Ulysse<ref name=":0" />, réputée avoir fait et défait quotidiennement une tapisserie en attendant le retour de son mari<ref name=":2" />. Toutefois, la broderie de Bayeux a en réalité été réalisée par des hommes dans des ateliers anglais, sur une commande probable du demi-frère du duc Guillaume, Odon, alors évêque de Bayeux<ref name=":0" />.

Il existerait une légende selon laquelle la reine Mathilde fut attachée à la queue d'un cheval et traînée sur ordre de son mari dans la rue Froide de Caen. Cet évènement serait à l'origine du nom de la rue<ref>M. J. Lair, La Reine Mathilde dans la légende..</ref>.

À Rouen, le pont Mathilde ne porte pas son nom, mais celui de Mathilde l'Emperesse, fille d'Modèle:Noble- Beauclerc<ref>Modèle:Lien web.</ref> (lui-même fils de Mathilde de Flandres et Guillaume le Conquérant). Mathilde l'Emperesse fut en effet à l'origine de la construction d'un pont en pierre de 13 arches vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pont qui dura plusieurs siècles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Ascendance

Mathilde de Flandre descend notamment d'Hugues Capet et de Charlemagne (ancêtre d'Modèle:Noble), qui sont donc également dans l'ascendance de tous les monarques successifs d'Angleterre et du Royaume-Uni<ref name="www.patrimoine-normand.com">Modèle:Article.</ref>. Modèle:Boîte déroulante/début

Modèle:Ancêtres-compact6

Modèle:Boîte déroulante/fin

Notes et références

Notes

<references group="note"/>

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Sur la reine Mathilde de Flandre, peu de choses sont connues. Les sources principales la concernant sont les historiens de la Normandie ducale, c'est-à-dire :

Pour des ouvrages récents la concernant, on peut trouver :

  • Modèle:Ouvrage.
  • Michel de Boüard, « La Reine Mathilde », conférence donnée le Modèle:Date- à Bernay, les amis de Bernay, Modèle:Date-.
  • Lucien Musset, « La reine Mathilde et la fondation de la Trinité de Caen (Abbaye aux Dames) », Mémoire de l'Académie nationale des Sciences, Arts et Belles Lettres de Caen, volume 21, 1984, Modèle:P..
  • Les actes de Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde pour les abbayes caennaises, éditeur Lucien Musset, Caen, 1967.
  • Suzanne Turgis, La très véridique histoire de la Bonne Mathilde de Flandres, Bayeux, 1912.
  • G. Beech, « Queen Matilda of England (1066–83) and the abbey of La Chaise-Dieu in the Auvergne », Frühmittelalterliche Studien, vol. 27, 1993, Modèle:P..
  • Stéphane William Gondoin, « Mathilde de Flandre, double féminin de Guillaume le Conquérant », Patrimoine normand, no 83, octobre 2012.
  • Laura L. Gathagan, ‘Audi Israel': Apostolic Authority in the coronation of Mathilda of Flanders’, Anglo-Norman Modèle:Nobr rom: Proceedings of the Battle Conference (2020), 89-104.
  • Laura L. Gathagan, “‘Mother of heroes, most beautiful of mothers’: Mathilda of Flanders and royal motherhood in the eleventh century,” in Virtuous or Villainess? The Image of the Royal Mother from the Early Medieval to the Early Modern Era edited Ellie Woodacre and Carrie Fleiner, (Palgrave Macmillan, 2016), 37-63.
  • Laura L. Gathagan, "The Trappings of Power: The Coronation of Mathilda of Flanders." Haskins Society Journal, Modèle:Nobr rom (Boydell Press, 2004), 21-39.

Articles connexes

Liens externes

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