Napoléon III
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Confusion Modèle:Voir homonymes Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Personnalité politique
Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte, né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès à Chislehurst (Royaume-Uni), est un monarque et un homme d'État français. Il est à la fois l'unique président de la Deuxième République, le premier chef d'État français élu au suffrage universel masculin, le Modèle:Date-, le premier président de la République française, et, après la proclamation de l'Empire le Modèle:Date-, le dernier monarque du pays sous le nom de Modèle:Souverain-, empereur des Français.
Troisième fils de Louis Napoléon Bonaparte Modèle:Incise et d'Hortense de Beauharnais, il naît prince français et prince de Hollande : neveu de l'Empereur [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], il est à la fois neveu et petit-fils de l'Impératrice Joséphine de Beauharnais (sa grand-mère maternelle). Exilé après la chute de l'Empire, conspirateur avec son frère aîné pour l'unité italienne, il devient héritier présomptif du trône impérial après les morts successives de son frère aîné Napoléon-Louis en 1831, et de son cousin le duc de Reichstadt (Modèle:Souverain2, roi de Rome) en 1832.
Ses premières tentatives de coup d'État, mal préparées (Strasbourg en 1836, Boulogne-sur-Mer en 1840), échouent. Condamné à l'emprisonnement au fort de Ham, dont il s'évade en 1846<ref>Modèle:Lien web</ref>, il est élu représentant du peuple après la révolution française de 1848 puis président de la République. Son coup d'État du 2 décembre 1851 lui permet un an plus tard de restaurer l'Empire en devenant Empereur des Français, mettant ainsi fin à la Deuxième République. Face à l'opposition des républicains, des libéraux tels Adolphe Thiers, de certains monarchistes et des catholiques (après l'unité italienne), il donne à son pouvoir la forme d'un « Empire autoritaire » qui s'atténue après 1859 pour laisser place, progressivement, à un « Empire libéral ».
La philosophie politique qu'il met en place, et qu'il présente dans ses Idées napoléoniennes et dans De l'extinction du paupérisme (1844), est une synthèse d'un bonapartisme mêlé à du romantisme, du libéralisme autoritaire, et du socialisme utopique. Le règne de cet admirateur de la modernité britannique est marqué par un développement industriel, économique et financier sensible, porté par une forte croissance mondiale qu'illustre la transformation de Paris sous l'autorité du préfet Georges Eugène Haussmann.
Sa politique extérieure vise à restaurer la puissance française en Europe et dans le monde. Il rompt l'isolement diplomatique de la France, voulu au congrès de Vienne par trois puissances de la Sainte-Alliance, par son entente avec la Grande-Bretagne lors de la guerre de Crimée, son soutien aux mouvements nationaux (en particulier lors de l'unité italienne contre l'empire d'Autriche), et par ses diverses opérations outre-mer, parfois en coalition avec la Grande-Bretagne, qui permettent l'agrandissement du territoire (Nice, Savoie) et l'expansion coloniale et commerciale. Cette politique provoque cependant l'hostilité du royaume de Prusse et subit un échec au Mexique.
Les tensions avec la Prusse aboutissent au piège de la dépêche d'Ems et à la guerre franco-allemande de 1870, qui scelle la fin du Second Empire. Le Modèle:Date-, Modèle:Souverain- est capturé lors de la bataille de Sedan. Le Modèle:Date-, la Troisième République est proclamée. Modèle:Souverain- part en exil en Angleterre, où il meurt en Modèle:Date-.
La vive hostilité de Victor Hugo à l'égard de Modèle:Souverain-, exprimée dans ses œuvres et sa correspondance<ref group=alpha>Victor Hugo le qualifiait de Modèle:Citation par rapport à [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. Voir Napoléon le petit, Victor Hugo, éd. Jeffs, 1862.</ref>, les multiples pamphlets et ouvrages critiques de divers auteurs (Henri Rochefort, Maurice Joly, etc.) et les articles d'une partie de la presse politique contemporaine<ref group="alpha">Le Siècle, L'Opinion nationale ; il s'agit là d'une liste non exhaustive citée par Modèle:Harvsp dans le chapitre « La légende noire ».</ref> contribuent à ce que de nombreux historiens qualifient de « légende noire » autour de Modèle:Souverain- et du Second Empire<ref group="alpha">Modèle:Harvsp. Sur la légende noire, l'historien écrit : Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation.</ref>.
L'œuvre économique et sociale du Second Empire est mise en valeur par l'historiographie officielle à partir du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais la révision du jugement historique porté sur Modèle:Souverain- est plus lente. Après la Seconde Guerre mondiale, des travaux d’historiens Modèle:Incise vont dans le sens d'une réhabilitation de Modèle:Souverain- et marquent une nette rupture historiographique dans la perception de celui qui est le dernier monarque français et le premier président de la République française<ref group=alpha>Modèle:Harvsp Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation. L'auteur souligne également l'importance de Louis Girard mais aussi de Thierry Lentz.</ref>.
Jeunesse
Naissance et famille
Troisième fils de Louis Bonaparte et d'Hortense de Beauharnais, le futur empereur voit le jour rue Cerruti, aujourd'hui rue Laffitte, dans l'Hôtel de la reine Hortense (détruit en 1899), à Paris, le Modèle:Date-, à une heure du matin. Il naît onze mois après le décès, en Modèle:Date-, de son frère aîné âgé de Modèle:Unité, Napoléon-Charles Bonaparte, victime d'une angine diphtérique.
Le nouveau-né devait être prématuré d'au moins une vingtaine de jours car, neuf mois plus tôt, ses parents étaient séparés par plusieurs centaines de kilomètres depuis le Modèle:Date- et ne s'étaient retrouvés que le Modèle:Date-. Ce fait a entraîné de nombreuses rumeurs et hypothèses quant à la filiation du futur empereur. Neuf mois avant la naissance de ce dernier, Hortense était en voyage dans les Pyrénées, à Cauterets et à Gavarnie, où elle aurait pu avoir une liaison extraconjugale avec Élie Decazes, l'amiral Ver Huell ou son écuyer, le comte Charles-Adam de Bylandt. Dans sa biographie de Modèle:Souverain- (2004), Pierre Milza a écrit qu'« aucune de ces hypothèses n'est à rejeter de manière définitive mais aucune […] n'emporte davantage la conviction » et que, pour la plupart des historiens, dont Louis Girard, « l'hypothèse la moins improbable reste celle de la paternité du roi Louis »<ref>Milza, Modèle:P..</ref>.
Comme son autre frère, Napoléon-Louis Bonaparte, puis comme c'est plus tard le cas pour le roi de Rome, Louis-Napoléon reçoit à sa naissance les honneurs militaires par des salves d'artillerie tirées dans toute l'étendue de l'Empire. Son oncle l'Empereur Napoléon étant absent, on ne prénomme l'enfant que le Modèle:Date- suivant<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il n'est baptisé que deux ans plus tard, le Modèle:Date-, à la chapelle du château de Fontainebleau. Son parrain est l'Empereur et sa marraine la nouvelle impératrice, Marie-Louise.
Enfance et éducation
Napoléon se conduira en véritable « grand-père » envers les enfants d'Hortense, n'hésitant pas à passer du temps avec eux dès que ses obligations le lui permettaient. Il aimait par exemple à faire rire aux éclats Louis-Napoléon en le saisissant par la tête pour le relever du sol. C'est lors de ces moments passés ensemble que Modèle:Souverain- et la Reine Hortense<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref> surnommèrent affectueusement le futur Modèle:Souverain-, Modèle:Citation<ref name=":0" /> car celui-ci répondait toujours à tout par « oui-oui »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>Modèle:Référence insuffisante.
En Modèle:Date-, à la mort de leur grand-mère maternelle, l'ex-impératrice Joséphine, Louis-Napoléon et son frère sont chargés de conduire le deuil lors du transfert de la dépouille à l'église de Rueil-Malmaison<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En exil entre Rome et le château d'Arenenberg
La loi du 12 janvier 1816, bannissant tous les Bonaparte du territoire français et les obligeant à céder leurs biens, contraint l'ex-reine Hortense de Hollande, séparée de corps et de biens avec son mari<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, à s'exiler en Suisse alémanique où elle achète, en 1817, le château d'Arenenberg, dominant le lac de Constance, dans le canton de Thurgovie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle s'y installe avec Louis-Napoléon tandis que son frère aîné part vivre avec son père à Rome, où celui-ci tente d'obtenir l'annulation de son mariage avec Hortense<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sans soucis d'ordre matériel, Louis-Napoléon est élevé par sa mère à Arenenberg en été et à Augsbourg en hiver. Son éducation est d'abord prise en charge par quelques professeurs occasionnels mais, en général, il est souvent livré à lui-même et fait de longues escapades dans la campagne suisse. Quand son père s'aperçoit du faible niveau d'éducation de son fils cadet, alors âgé de Modèle:Nobr, il menace Hortense de lui retirer la garde de l'enfant si elle ne reprend pas en main son éducation. Elle fait alors appel à un nouveau précepteur, nommé Philippe Le Bas, fils d'un conventionnel jacobin, tandis qu'un ancien officier de son oncle [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] lui enseigne l'Art de la guerre dans le culte de l'empereur et dans la certitude de son destin dans la dynastie. Soumis à une discipline stricte, ses résultats s'améliorent dans quasiment toutes les matières<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De cette période passée sur la rive helvétique du lac de Constance et de sa scolarité au Gymnasium d'Augsbourg, Louis-Napoléon maîtrisera fort bien l'allemand<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Johannes Willms, Modèle:Souverain-. Frankreichs letzter Kaiser. Beck, Munich 2008.</ref>.
À partir de 1823, c'est à Rome qu'Hortense et ses fils s'installent, rejoignant Arenenberg en été. Dans cette ville, Louis-Napoléon découvre la politique aux côtés des libéraux italiens autour des thèmes de liberté et de nation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais c'est en Suisse qu'il s'engage dans la carrière militaire en Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, en devenant élève officier à l'École militaire centrale fédérale de Thoune alors dirigée par le futur général Dufour<ref>Il y aura notamment pour camarade le futur colonel d'artillerie suisse Edouard Burnand (père du peintre Eugène Burnand), qui fut chef de l'artillerie fédérale au grand état-major du général Herzog pendant la guerre franco-prussienne de 1870 (cf. Le livre du recteur de l'Académie de Genève (1559-1878), publié sous la direction de Sven Stelling-Michaud (Professeur à la Faculté des Lettres), tome II: Notices biographiques des étudiants (volume 1: A - C) rédigées par Suzanne Stelling-Michaud, Librairie Droz, 1959 Modèle:ISBN, 9782600031936, sous l'entrée « Burnand [Alexandre-David-Charles]-Edouard, de Moudon (Vd) », p. 382).</ref>.
À la suite des Trois Glorieuses qui renversent Modèle:Souverain2 en France, Louis-Napoléon et son frère aîné, Napoléon-Louis, espèrent que s’ouvre pour eux une ère nouvelle mais la loi du Modèle:Date-, votée par la nouvelle assemblée orléaniste qui craint une offensive bonapartiste, impose à nouveau l'interdiction de séjour des Bonaparte dans le royaume<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les fils Bonaparte sont indignés, ce qui amène la Reine Hortense à partir avec eux pour Rome afin de les éloigner de la France. Ils sont néanmoins rapidement impliqués dans les conspirations des carbonari visant à favoriser la cause de l'unité italienne et à déposséder le pape de son pouvoir séculier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les deux frères participent ainsi aux insurrections dans les territoires pontificaux de l'Italie centrale, avant de devoir finalement se replier sur Bologne, où ils se retrouvent encerclés par l'armée autrichienne et les armées pontificales, décidées chacune à leur régler leur sort<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Repliés sur Forlì, les deux frères doivent aussi faire face à une épidémie de rougeole qui emporte de nombreux soldats, déjà affaiblis par leurs blessures. Le Modèle:Date-, Napoléon-Louis succombe à l'épidémie tandis que Louis-Napoléon subit à son tour les effets de la maladie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La Reine Hortense parvient à rejoindre son fils, à l'exfiltrer vers la France et à rejoindre Paris<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, où elle obtient du roi Louis-Philippe une audience le Modèle:Date- et l'autorisation de rester à Paris plusieurs jours, le temps que Louis-Napoléon se rétablisse, avant de rejoindre l'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ils gagnent ensuite la Suisse en Modèle:Date-, après avoir reçu de l'ambassade de France à Londres un sauf-conduit pour traverser le territoire français<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1832, Louis-Napoléon obtient la nationalité suisse dans le canton de Thurgovie<ref>En fait, il reçoit la bourgeoisie d'honneur de la commune de Salenstein (commune sur laquelle se trouve le château d'Arenenberg, dans le district de Kreuzlingen, canton de Thurgovie), sans toutefois renoncer à sa nationalité française (cf. Dominic Pedrazzini, "Napoléon III" in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 02.11.2010, en ligne: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/023316/2010-11-02/, consulté le 11.09.2021).</ref>, ce qui fait dire à certains historiens que Louis-Napoléon Bonaparte a été Modèle:Citation<ref>Expression de Modèle:Ouvrage. Cité par Modèle:Lien web</ref>.
Marche chaotique vers le pouvoir
Mort du duc de Reichstadt
Après la mort du duc de Reichstadt le Modèle:Date-, Louis-Napoléon apparaît comme l'héritier de la couronne impériale<ref>Modèle:Harvsp.</ref> d'autant plus que ni Joseph Bonaparte ni son frère Louis ne manifestent l'envie de relever le flambeau<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors d'une conférence familiale en 1832, Louis-Napoléon s'exaspère notamment de l'attitude attentiste de son oncle Joseph, le chef de la famille depuis la mort de l'Aiglon<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Exalté par les climats d'intrigues, le prince organise ses réseaux, rencontre en Belgique des émissaires du marquis de La Fayette et rédige un manuel d'artillerie pour les officiers suisses qui le fait connaître de la presse militaire française<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et qui lui vaut d'être récompensé par la promotion au grade de capitaine dans le régiment d'artillerie de Berne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pendant ces années qu'il passe principalement en Suisse, il correspond avec les chefs français de l'opposition, écrit et publie des ouvrages ou des manifestes et reçoit à Arenenberg de nombreuses personnalités telles le comte François-René de Chateaubriand, Madame Récamier ou encore Alexandre Dumas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il continue aussi à conspirer.
Tentative de soulèvement à Strasbourg
Modèle:Citation bloc Le Modèle:Date-, Louis-Napoléon effectue ainsi une tentative de soulèvement à Strasbourg avec une poignée de partisans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il espère soulever la garnison et, ensuite, marcher sur Paris et renverser la monarchie de Juillet. Son plan est de rassembler sur son passage les troupes et les populations, sur le modèle du retour de l'île d'Elbe, en 1815. Le choix de Strasbourg s'impose car c'est une importante place militaire, qui plus est, aisément accessible depuis le pays de Bade (Confédération germanique)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par ailleurs, c'est une ville d'opposition au régime mais patriote où les sympathies bonapartistes s'expriment non seulement dans les garnisons mais aussi au sein de la population<ref name="Girard35">Modèle:Harvsp.</ref>.
Sur place, l'âme du complot est le colonel Vaudrey, qui commande le Modèle:4e d'artillerie, dans lequel Napoléon Bonaparte a servi à Toulon, en 1793, et qui s'estime mal traité par la monarchie de Juillet<ref name="Girard35"/>.
L'opération est engagée le Modèle:Date- au matin mais elle tourne court assez rapidement. Les insurgés sont arrêtés et incarcérés dans le corps de garde de la caserne puis transférés à la prison de la ville. Louis Bonaparte et les oncles du jeune prince condamnent aussitôt l'opération. Hortense de Beauharnais écrit à [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] pour lui suggérer de laisser son fils quitter la France. Le Modèle:Date-, Louis-Napoléon est amené sous escorte à Paris et enfermé à la préfecture de police. Souhaitant éviter un procès public qui risquerait de lui donner une tribune pour plaider sa cause, le roi convainc son gouvernement d'exiler le prince. Conduit à Lorient, Louis-Napoléon, muni d'une somme d'argent, est embarqué sur L'Andromède le Modèle:Date- à destination des États-Unis. Il débarque à Norfolk (Virginie) le Modèle:Date-, d'où il rejoint New York<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pendant ce temps, treize de ses partisans sont jugés à Strasbourg devant la cour d'assises. Seuls sept d'entre eux comparaissent. Tous sont acquittés par le jury, sous les acclamations du public, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Si la tentative a été un échec complet et a été désavouée par la famille Bonaparte, elle a fait connaître le prince Louis-Napoléon qui écrit de sa prison à Odilon Barrot, le chef de l'opposition parlementaire, pour lui exposer ses motivations et ses revendications politiques reposant sur la restauration de l'Empire et le recours au plébiscite<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Retour en Europe
Estampe de Philippoteaux, gravée par E. Leguay, 1853.
Le prince ne reste pas longtemps aux États-Unis. Alors qu'il s'apprête à entreprendre un périple à travers tout le pays, il apprend la détérioration importante de l'état de santé de sa mère. Il rentre aussitôt en Europe pour être à son chevet à Arenenberg mais, interdit de séjour sur le continent par le gouvernement de Louis-Philippe, il est bloqué en Angleterre où il essaie d'obtenir, auprès des ambassades européennes, un passeport et un visa. En Modèle:Date-, c'est finalement muni d'un faux passeport américain qu'il parvient à se rendre en Suisse auprès de sa mère mourante<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Maintenue en vie sous opium, elle décède le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En Modèle:Date-, l'un des conjurés de Strasbourg, l'ex-lieutenant Armand Laity, apparenté par alliance à la famille de Beauharnais, publie à Modèle:Unité une brochure, financée par Louis-NapoléonModèle:Sfn, intitulée Relation historique des événements du Modèle:Date-. Cette publication est un brûlot destiné à provoquer le régime en faisant l'apologie du bonapartisme, centré autour du triptyque nation, peuple et autorité. Dans la propagande bonapartiste ainsi présentée, la démocratie, définie comme Modèle:Citation, s'oppose à la république supposée être, pour Louis-Napoléon, Modèle:CitationModèle:Sfn. En réaction, la brochure est saisie par les autorités alors que Laity est arrêté, traduit devant la Cour des pairs pour attentat contre la sûreté de l'État et condamné à cinq ans de détention et Modèle:Unité d'amende le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
À la suite de cet incident, le gouvernement français demande à la Suisse, au début du mois d'août 1838, l'expulsion du prince Louis-Napoléon et, sûr de l'appui de l'Autriche, menace la confédération d'une rupture des relations diplomatiques et même d'une guerre, allant jusqu’à concentrer dans le Jura une armée de Modèle:Unité. Le gouvernement suisse, indigné, invoque la qualité de bourgeois de Thurgovie du prince. En définitive, celui-ci annonce, le Modèle:Nobr, son intention de s'installer en AngleterreModèle:Sfn ce qui permet au gouvernement suisse de déclarer l'incident clos sans avoir eu à céder aux exigences françaisesModèle:Sfn.
Ayant hérité de sa mère, Louis-Napoléon a les moyens d'imprimer à Modèle:Unité une brochure détaillant son programme politique, Les Idées napoléoniennes, dans laquelle il fait de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] le précurseur de la liberté. Au début de 1840, l'un de ses partisans les plus fidèles, Fialin, lance à son tour ses Lettres de Londres, qui exaltent ce prince qui Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Harvsp.</ref>.
Échec de la tentative de soulèvement de la garnison de Boulogne-sur-Mer
Depuis Londres, le prince prépare une nouvelle tentative de coup d'État. Voulant profiter du mouvement de ferveur bonapartiste suscité par la décision du cabinet Thiers de rapporter de Sainte-Hélène les cendres de l'Empereur, il débarque dans la nuit du 5 au Modèle:Date- sur le site de la Pointe aux Oies, entre Boulogne-sur-Mer et Wimereux, en compagnie de quelques comparses, parmi lesquels un compagnon de Modèle:Souverain- à Sainte-Hélène, le général de Montholon<ref group=alpha>Personnage pour le moins douteux, fils adoptif du non moins douteux marquis de Sémonville, Charles-Tristan de Montholon est un agent double que le gouvernement français a employé, à Londres, pour surveiller le prince Louis-Napoléon. Mais Montholon a trompé Thiers en lui faisant croire que l'opération aurait lieu à Metz.</ref>, avec l'espoir de rallier le [[42e régiment d'infanterie de ligne|Modèle:42e de ligne]]<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La tentative de ralliement du Modèle:42e est un échec total. Cernés par la gendarmerie, les hommes du Modèle:42e et la Garde nationale, plusieurs conjurés sont tués ou blessés tandis que Louis-Napoléon est lui-même touché par une balle. Arrêtés et écroués sur ordre du procureur Hubert Legagneur, les conjurés sont traduits en justice. Leur procès se tient devant la Chambre des pairs du Modèle:Date- au Modèle:Date-, dans une indifférence générale<ref group=alpha>L'opinion publique se passionne bien davantage pour le procès, devant la cour d'assises de Tulle, de [[Marie Lafarge|Modèle:Mme Lafarge]], accusée d'avoir empoisonné son mari, et condamnée aux travaux forcés à perpétuité le 19 septembre.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le prince, défendu par le célèbre avocat légitimiste Pierre-Antoine Berryer, prononce un discours dans lequel il déclare : Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Il n'en est pas moins condamné à l'emprisonnement à perpétuité<ref group=alpha>Sur 312 pairs, 160 s'abstiennent et 152 votent l'emprisonnement perpétuel. Modèle:Citation, affirme le Journal des débats (cité par Modèle:Harvsp).</ref>.
Six années de détention au fort de Ham
Estampe de Philippoteaux, gravée par E. Leguay, 1853.
Ses conditions de détention sont assez confortables. Il bénéficie pendant son internement à la forteresse de Ham — qu'il appelle plus tard « l'université de Ham » — d’un appartement de plusieurs pièces. Il peut correspondre avec l’extérieur, reçoit des visites et des livres. Don Francisco Castellon, missionné par trois pays d'Amérique centrale, obtient la permission de lui rendre visite pour lui proposer d'étudier une jonction entre les deux océans, pour laquelle le futur empereur s'est déjà passionné, le projet de canal du Nicaragua<ref>Boulevard de la flibuste : Nicaragua 1850-1860, par Patrick Boman, Luigi Balza.</ref>.
Il met à profit cette captivité pour se consacrer à l’étude et faire avancer sa cause dans l’opinion par l’écriture de brochures et d’articles dans les revues locales. Il écrit notamment Extinction du paupérisme (1844), ouvrage influencé par les idées saint-simoniennes et développant un moyen populiste pour accéder au pouvoir : Modèle:Citation.
Le Modèle:Date-, après six années de captivité, il s'évade de sa prison avec le concours d'Henri Conneau, en empruntant les vêtements et les papiers d'un peintre nommé Pinguet. Les caricaturistes du Second Empire transforment plus tard le nom de celui-ci en Badinguet, qui évoque un plaisantin, pour en affubler l’Empereur en rappelant son passé de conspirateur. Avant que sa fuite soit découverte, il est déjà en Belgique et, le lendemain, en Angleterre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Révolution française de 1848
Il s'établit à Londres où il apprend la mort de son père à Livourne, le Modèle:Date-. C'est durant cette période, moins active politiquement, que Louis-Napoléon rencontre Miss Harriet Howard, qui partage sa vie jusqu'en 1853<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La révolution française de 1848, qui met fin à la monarchie de Juillet, fournit au prince l'occasion de revenir une première fois en France à la fin du mois de février puis de voir sa candidature présentée par ses partisans aux élections de députés à l'Assemblée nationale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1846, Don Francisco Castellon lui avait transmis les pouvoirs du gouvernement nicaraguayen pour organiser une société européenne pour le projet de canal du Nicaragua, qui devait recevoir le nom de « Canal Napoléon du Nicaragua »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le futur empereur français y avait travaillé sérieusement, sous la forme d'un mémoire rédigé avec des ingénieurs. Il prévoyait de se rendre au Nicaragua mais la révolution de 1848 modifie ses projets. Il en reparle en 1852 à l'industriel français du chocolat Antoine Brutus Menier, dont le fils Émile-Justin Menier fait avancer le canal du Nicaragua, sans toutefois parvenir à le concrétiser, puisqu'une concession est accordée à des Américains.
Comme lors de ses deux tentatives de coup d'État en 1836 et 1840, Louis-Napoléon est toujours soutenu par des francs-maçons<ref>Heiner Wittmann, Napoleon III. und die Freimaurer, Köln 2022, p. 54-75.</ref> p. ex. Jean-Claude Besuchet de Saunois (1790-1867) qui était franc-maçon<ref>Fichier Bossu </ref>. Pendant la campagne électorale pour l'élection présidentielle en automne 1848, il soutenait Louis-Napoléon avec des affiches<ref>Heiner Wittmann, Napoleon III. und die Freimaurer, Köln 2022, S. 114 f.</ref>.
Président de la République puis prince-président
Campagnes électorales de 1848
Illustration publiée dans le périodique allemand Illustrierte Zeitung.
Illustration de Rigobert, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie, 1848.
Le Modèle:Date-, candidat à l'Assemblée nationale constituante, Louis-Napoléon Bonaparte est élu dans quatre départements : la Seine, l'Yonne, la Charente-Inférieure et la Corse. Ses cousins les princes Napoléon-Jérôme, Pierre Bonaparte et Lucien Murat sont aussi parmi les nouveaux élus. L'élection de Louis-Napoléon est suivie de manifestations populaires qui inquiètent la nouvelle Assemblée composée de Modèle:Nobr dont Modèle:Nobr modérés, Modèle:Nobr (orléanistes et légitimistes), une centaine de républicains démocrates et socialistes ainsi qu'une poignée de bonapartistes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, Alphonse de Lamartine propose à ses collègues parlementaires de rendre exécutoire la loi d'exil du Modèle:Date- qui interdisait le territoire français aux membres des familles ayant régné sur la France dans le cas où Louis-Napoléon s'aviserait de rentrer. Sa proposition est finalement rejetée. Le lendemain, la validation de l'élection, soumise à accord de l'Assemblée, est acquise à une large majorité comprenant notamment les républicains Jules Favre et Louis Blanc<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Néanmoins, le Modèle:Date-, accusé d'appeler à la révolte, Louis-Napoléon annonce renoncer à remplir son mandat. Il a ainsi la chance de ne pas être compromis dans la répression sanglante des ouvriers parisiens révoltés lors des journées insurrectionnelles des 22-Modèle:Date- (journées de Juin) dont le bilan s'élève à environ Modèle:Unité tués ou fusillés, environ Modèle:Unité tués, Modèle:Unité et Modèle:Unité à la prison ou à la déportation en Algérie<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref name="Milza177">Modèle:Harvsp.</ref>. Ces journées de juin creusent alors un fossé temporairement infranchissable entre les autorités de la République et les ouvriers<ref name="Milza177"/>.
Louis-Napoléon décide alors de se présenter aux élections législatives intermédiaires des 17 et Modèle:Date-. Candidat dans les quatre départements qui l'avaient déjà élu en juin, il est aussi candidat en Moselle. Élu dans ces cinq départements, il obtient en tout Modèle:Unité provenant également des départements de l'Orne, du Nord et de la Gironde où il n'était pourtant pas candidat<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il rentre alors en France et s'installe à Paris le Modèle:Date-. Le lendemain, son élection est validée à l'unanimité par l'Assemblée où il peut enfin siéger. Modèle:Citation, dixit Victor Hugo<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
À la suite de la promulgation, le Modèle:Date-, de la Constitution de la [[Deuxième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} République]], Louis-Napoléon Bonaparte est candidat à l'élection présidentielle, la première au suffrage universel masculin en France. Ses adversaires sont Louis Eugène Cavaignac (républicain modéré), Alphonse de Lamartine (républicain), Alexandre Ledru-Rollin (républicain avancé), François-Vincent Raspail (socialiste) et Nicolas Changarnier (royaliste légitimiste).
Durant la campagne, qu'il fait financer par son amie anglaise Miss Harriet Howard et par le marquis Pallavicini, le prince prend de nombreux contacts (Proudhon, Odilon Barrot, Charles de Montalembert, etc.) et parvient à recevoir le soutien du parti de l'Ordre, à commencer par Adolphe Thiers, mais aussi le soutien de Victor Hugo pour qui, alors, le nom de Napoléon ne peut se rapetisser<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les votes ont lieu les 10 et Modèle:Date- et les résultats proclamés le Modèle:Date-.
Louis-Napoléon est élu pour quatre ans avec Modèle:Unité (74,2 % des voix) contre Modèle:Unité à Cavaignac (19,6 %), Modèle:Unité à Ledru-Rollin (5 %), Modèle:Unité à Raspail (0,5 %) et quelque Modèle:Unité à Lamartine (0,3 %). Il est le premier président de la République française. À Modèle:Nobr et huit mois, il demeure le plus jeune président de l'histoire de France jusqu'à l'élection, en 2017, d'Emmanuel Macron, âgé de Modèle:Nobr et quatre mois.
Son élection profite à la fois de l'adhésion massive des paysans, de la division d'une opposition hétérogène (gauche<ref group="alpha">La gauche (à ne pas confondre avec les « républicains ») assume l'héritage de la Révolution de 1789 et se constitue, après les élections législatives françaises de 1849, dans le groupe parlementaire de la Montagne en 1849.</ref>, modérée<ref group=alpha>Pourtant alors majoritaire à l'assemblée avec plus de Modèle:Nobr.</ref> ou royaliste), et de la légende impériale, surtout depuis le retour des cendres de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] en 1840<ref>Alain Decaux et André Castelot (dir.), Dictionnaire d'histoire de France, Librairie Académique Perrin, 1981, Modèle:P.702-703.</ref>. Si quatre départements ne donnent pas la majorité relative à Louis-Napoléon (Finistère, Morbihan, Var et Bouches-du-Rhône), une vingtaine, essentiellement situés dans le Sud-Est et l'Ouest, ne lui accordent pas de majorité absolue alors que dans Modèle:Nobr, il dépasse les 80 % des suffrages<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son électorat, bien que majoritairement paysan, se révèle hétéroclite mêlant bourgeois hostiles aux partageux, citadins des petites villes et ouvriers parisiens. D'ailleurs à Paris, il réalise un score homogène, recueillant autant de voix dans les beaux quartiers de l'Ouest que dans ceux ouvriers de l'Est<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Louis-Napoléon, qui s'est Modèle:Citation prête serment à l'Assemblée constituante le Modèle:Date- et Modèle:Citation<ref name="Agulhon101">Modèle:Harvsp.</ref>. Devant les représentants qui ne savent pas s'ils assistent à une conversion ou à un parjure et l'applaudissent donc peu<ref name="Agulhon101"/>, il devient le premier président de la République française et, par conséquent, le premier à s'installer le soir même au palais de l'Élysée, choisi de préférence aux symboles monarchiques qu'étaient le palais des Tuileries et le Palais-Royal<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'homme qui accède alors à la présidence se pense doublement légitime : d'une part parce qu'il est un héritier, celui de l'Empereur Modèle:Souverain-, et d'autre part parce qu'il est le premier élu du peuple tout entier, adoubé par le suffrage universel masculin. Comme son oncle, le président Louis-Napoléon Bonaparte adhère aux principes juridiques et sociaux de 1789 ; comme lui, il pense qu'ils doivent Modèle:Citation et, comme lui, il est patriote et pense que la France est porteuse de valeurs. Par contre, en raison de son héritage et de son éducation maternelle, il croit au progrès, pense que l'État a un devoir d'intervenir pour faire face au paupérisme engendré par la modernité industrielle et admire l'Angleterre<ref name="Agulhon173">Modèle:Harvsp.</ref>.
Ces éléments, son activisme et son réformisme social le rapprochent des républicains mais le fait qu'il soit un prétendant à la restauration de la monarchie impériale héréditaire empêche toute alliance avec eux et l'amène à pactiser avec le parti de l'Ordre tout en étant aussi son opposant<ref name="Agulhon173"/>.
Son élection est suivie de près à la Bourse de Paris, où le cours du principal titre coté, la rente 5 %, bondit de 65 à 80 en quelques jours<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Confrontation avec l’Assemblée
Caricature de Charles Vernier.
La Constitution de 1848 limite largement les pouvoirs du président qui est soumis soit à l'Assemblée soit au Conseil d'État. Dès son installation, Louis-Napoléon reprend l'apparat impérial, circulant à bord de coupés aux armoiries napoléoniennes et choisissant comme tenue officielle l'uniforme de général en chef de la Garde nationale comprenant bicorne à plume, grand cordon et plaque de la Légion d'honneur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Célibataire, sa compagne britannique Miss Howard ne peut prétendre au rôle de première dame et d'hôtesse de l'Élysée qui est finalement exercé par sa cousine, la princesse Mathilde. Si un homme vient à prendre de l'importance dans l'entourage de Louis-Napoléon, c'est son demi-frère adultérin, l'homme d'affaires et ancien député Charles de Morny, dont Louis-Napoléon a découvert l'existence après le décès de sa mère et qui le rencontre pour la première fois en Modèle:Date-, à l'Élysée, avant de devenir un peu plus tard l'un de ses conseillers<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans le cadre de ses pouvoirs exécutifs, Louis-Napoléon demande à Adolphe Thiers de former le premier gouvernement de la présidence mais celui-ci refuse. Aucun dirigeant orléaniste ne souhaite diriger le cabinet, ni aucun des républicains approchés par le président. C'est finalement Odilon Barrot, ancien chef de l'opposition constitutionnelle, qui accepte de diriger un gouvernement de mouvance orléaniste (Léon Faucher, Léon de Maleville, etc.) comprenant un républicain (Jacques Alexandre Bixio) et un membre du parti catholique (le comte de Falloux). Aucun membre de ce gouvernement n'appartient à la mouvance du président, ce qui lui donne le nom de ministère de la captivité, selon l'appellation donnée par Émile Ollivier au motif que Louis-Napoléon en est le captif, encerclé par les hommes du parti de l'Ordre. L'un des leurs, le général Nicolas Changarnier, prend d'ailleurs la tête de la Garde nationale et de la division de Paris<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'Assemblée élue en 1848 tarde à se dissoudre et, à partir du Modèle:Date-, les tensions montent entre le gouvernement et les élus. L'épreuve de force est évitée de justesse à la fin du mois de janvier quand le général Changarnier, commandant de la Garde nationale, prend l'initiative de rassembler les troupes autour de l'Assemblée sous prétexte de la défendre contre un éventuel mouvement populaire. La pression de Changarnier, soupçonné de part et d'autre de préparer un coup d'État militaire, incite le chef de l'État, le gouvernement et les députés à négocier. Ces derniers acceptent finalement, à une courte majorité, de se séparer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Expédition militaire de Rome et élections législatives
[[Fichier:Résultats des élections législatives françaises du 13 mai 1849.jpg|vignette|redresse|Résultats des [[Élections législatives françaises de 1849|élections législatives du Modèle:Date-]].]] La campagne des élections est perturbée par le déclenchement de l'expédition militaire à Rome que le gouvernement Barrot a initialement engagée comme une opération de couverture de la République romaine avec pour mission de s'interposer entre les volontaires républicains de Giuseppe Garibaldi et l'armée autrichienne venue secourir le pape Modèle:Souverain2, chassé de Rome par les républicains<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le corps expéditionnaire français de Modèle:Unité, débarqué le Modèle:Date- à Civitavecchia et dont la mission est en fait mal définie, fait alors face à la résistance des troupes républicaines sous le commandement de Garibaldi qui l'accueillent à coups de canon. Le Modèle:Date-, le général Nicolas Oudinot est obligé de battre en retraite devant Rome laissant derrière lui plus de Modèle:Nobr et Modèle:Nobr. Informé des événements, Louis-Napoléon accepte toutes les requêtes de renfort demandées par Oudinot et, sans consulter ses ministres, lui demande de rétablir la puissance temporelle du pape. Outrés, Modèle:Nobr républicains exigent la mise en accusation du président français. Conjointement avec l'Assemblée, le président envoie également en Italie un nouvel ambassadeur plénipotentiaire, le baron Ferdinand de Lesseps, chargé de trouver une trêve avec les républicains romains<ref name="g172">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Ces décisions sont prises rapidement en raison de la proximité des élections législatives françaises organisées le Modèle:Date-, la restauration du pape étant devenue l'un des principaux thèmes du débat électoral. Ces élections doivent permettre aussi de trancher entre le président et l'Assemblée sortante à majorité républicaine. Le scrutin, marqué par un fort taux d'abstention (31 %), se traduit par l'éviction de la majorité des sortants, dont Lamartine, et la victoire de l'Union libérale (59 %) dominée par le parti de l'Ordre (53 % des voix et environ Modèle:Nobr dont Modèle:Nobr sur un total de Modèle:Nobr), par l'effondrement des républicains modérés (environ Modèle:Nobr) et la progression des démocrates-socialistes (34 % des suffrages soit environ Modèle:Nobr<ref>Modèle:Article.</ref>).
Journée du Modèle:Date- et suites
Ce Modèle:Citation, selon l’expression d’Adolphe Thiers qui l'avait soutenu durant la campagne présidentielle parce qu'il croyait pouvoir l'utiliser en lui procurant de l'argent et des femmes avant de le remplacer au terme de son mandat<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, s’avère finalement beaucoup plus intelligent et retors. Après les élections de mai, Louis-Napoléon reconduit Odilon Barrot à la direction de son deuxième gouvernement comprenant notamment Alexis de Tocqueville (nommé aux Affaires étrangères) et Hippolyte Passy (confirmé aux finances). [[Fichier:Journée du 13 juin 1849.JPG|vignette|gauche|À l'issue de la [[Journée du 13 juin 1849|journée du Modèle:Date-]], les représentants de la Montagne se retranchent au Conservatoire des arts et métiers.]]
La nouvelle Assemblée refuse de ratifier la trêve et l'accord négocié par de Lesseps tandis qu'Oudinot reprend l'offensive contre les troupes de Garibaldi avec, pour mission claire, cette fois, de rétablir le pouvoir temporel du pape. Les répercussions, en France, de cette expédition militaire atteignent leur paroxysme le 13 juin 1849 quand, à l'issue du vote de l'Assemblée approuvant le renforcement de crédits financiers à l'expédition militaire contre la République romaine, un groupe de députés démocrates-socialistes, sous l’égide d'Alexandre Ledru-Rollin, réclame la mise en accusation du président de la République et du ministère d'Odilon Barrot, à qui ils reprochent de violer l'Modèle:Nobr du préambule de la Constitution selon laquelle la République Modèle:Citation.
La manifestation républicaine organisée sur les grands boulevards de Paris ayant été dispersée par les troupes du général Changarnier, plusieurs députés républicains se retranchent alors au Conservatoire national des arts et métiers où ils décident de siéger en convention et de constituer un gouvernement provisoire<ref>Modèle:Article.</ref>. Au bout de trois quarts d'heure, ils sont néanmoins obligés de prendre la fuite.
L'échec de cette journée de manifestation entraîne de nouvelles mesures de répression, qui achèvent de désorganiser l’extrême gauche. Six journaux sont supprimés et, le Modèle:Date-, l'Assemblée adopte une loi sur les clubs permettant au gouvernement de suspendre la liberté d'association pour un an. Le Modèle:Date-, une loi complémentaire sur la presse est votée, instituant de nouveaux délits et réglementant sévèrement le colportage. Enfin, le Modèle:Date-, une autre loi autorise le gouvernement à proclamer l’état de siège avec un minimum de formalités. Les responsables républicains impliqués dans la journée du Modèle:Date- sont déférés devant la Haute Cour de justice de Versailles qui siège du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Sur Modèle:Nobr dont Modèle:Nobr, poursuivis pour Modèle:Citation, 31 seulement sont présents. Les Modèle:Nobr sont déchus de leurs mandats électoraux tandis que Ledru-Rollin et Modèle:Nobr accusés absents sont condamnés par contumace à la déportation<ref>Modèle:Lien web sur le site de l'Assemblée nationale.</ref>,<ref>Haute Cour de Versailles, Compte-rendu complet du procès du treize juin. Physionomie des débats, par P. Dugers, Paris, s.d. 1850.</ref>.
Premiers voyages en province
Louis-Napoléon Bonaparte se tient en retrait durant tout l'été 1849, laissant les hommes du parti de l'Ordre et l'Assemblée voter toutes les lois permettant de renforcer son pouvoir. Pour se faire réellement connaître des Français et diffuser ses idées politiques, il inaugure en province des voyages de type présidentiel, profitant notamment du développement du chemin de fer<ref name="Frerejean">Modèle:Article.</ref>. Soucieux de conforter sa popularité, il parcourt ainsi l'Hexagone, se faisant acclamer par la foule et les soldats. Partout où il se rend (Chartres, Amiens, Angers, Tours, Nantes, Rennes, Saumur, Rouen, Le Havre), il prêche avec des formules simples et directes la concorde et l'union de tous les citoyens, inaugurant ainsi une technique langagière éloignée des harangues rhétoriques utilisées par les représentants de la classe politique traditionnelle. Il écarte, à cette époque, une proposition de Changarnier qui l'assure de son soutien dans un éventuel coup de force contre l'Assemblée. La popularité du président est à son zénith, ce qui permet à la presse bonapartiste de commencer à militer pour la prolongation du mandat présidentiel<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Durant ses déplacements, il est parfois accompagné discrètement de sa compagne, Miss Howard. Celle-ci fréquente peu le palais de l'Élysée et réside dans un hôtel particulier de la rue du Cirque où elle vit avec Louis-Napoléon et reçoit les familiers du président<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Politiquement, il se démarque un peu plus du parti de l'Ordre et de l'Assemblée, encore une fois à cause de la question romaine. En août, sa lettre de soutien à la Modèle:Citation contre le rétablissement de l'absolutisme du pouvoir temporel du pape lui accorde le soutien de la gauche et la désapprobation du gouvernement et de la majorité parlementaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, il obtient la démission d'Odilon Barrot puis la formation d'un nouveau gouvernement formé par le général Alphonse Henri, comte d'Hautpoul, un légitimiste vétéran des guerres napoléoniennes. C'est le « ministère des Commis », lié au duc de Morny, dans lequel on trouve Ferdinand Barrot, frère d'Odilon Barrot, mais aussi Eugène Rouher. La désignation de Victor Hugo à un poste ministériel est néanmoins écartée, au grand dam de ce dernier, à la suite de son discours incendiaire tenu contre le parti de l'Ordre à l'Assemblée dix jours plus tôt. Sa désignation aurait en effet été perçue comme une provocation par la majorité conservatrice, mais l'ancien pair du royaume tire de sa récusation ministérielle des implications politiques et personnelles lourdes de conséquences pour le président<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Loi Falloux et loi électorale du Modèle:Date-
Assis à table, Bonaparte est interloqué par tous les plats servis par Montalembert, Véron, Berryer et Baroche : loi Falloux, loi électorale « des Burgraves », loi sur la presse, Modèle:Citation. Au premier plan, Thiers débouche narquoisement une bouteille de vin blanc.
Caricature de Charles Vernier, Le Charivari, Modèle:Date-.
Même si le gouvernement est dévoué à Louis-Napoléon, il n'en reste pas moins que c'est l'Assemblée qui vote les lois que le gouvernement doit ensuite appliquer. Profitant de sa position dominante, l'assemblée conservatrice approuve, le Modèle:Date-, par Modèle:Nobr contre 237, la loi Falloux sur la liberté de l'enseignement, favorisant de fait l'influence du clergé. N'ayant aucun intérêt à heurter ce dernier ou l'électorat catholique, le président ne songe pas à émettre de réserves. C'est également le cas pour la loi du 31 mai 1850, dite Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>, limitant le suffrage universel masculin. En imposant une résidence de trois ans pour les électeurs et en multipliant les cas de radiation des listes (vagabondage, condamnation pour rébellion ou atteinte à l'ordre public, etc.), la nouvelle loi élimine 30 % du corps électoral<ref name="Milza225">Modèle:Harvsp.</ref> dont beaucoup sont des artisans et des ouvriers saisonniers. Cependant, même si les éliminés sont en grande partie des électeurs de la « tendance démocrate-socialiste », on y trouve aussi des partisans légitimistes ou des napoléoniens<ref name="Girard123">Modèle:Harvsp.</ref>, partisans de la Modèle:Citation<ref name="Milza225"/>.
Dans un premier temps, Modèle:Citation<ref name="Girard123"/> mais, dans un second temps, il Modèle:Citation<ref name="Milza225"/>. Cette compromission avec les membres du parti de l'Ordre ne peut pas beaucoup lui plaire d'autant plus que le suffrage populaire est l'un de ses principes et que la nouvelle loi lui retire ses électeurs<ref name="Girard123"/>. Convaincu de pouvoir remporter une prochaine élection présidentielle avec une majorité considérable, la loi électorale qui vient d'être adoptée par l'Assemblée Modèle:Citation dans un contexte où les républicains ne peuvent accéder au pouvoir Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Durant sa tournée hexagonale de l'été, Louis-Napoléon constate l'effervescence qui monte dans les provinces. Au cours du voyage présidentiel qu'il effectue dans l'Est, il critique l'Assemblée nationale en déclarant Modèle:Citation<ref>Discours prononcé le Modèle:Date- lors de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Quentin. Cité par Modèle:Harvsp.</ref>. À Lyon, dans une ville qui ne lui est pas acquise, il déclare que Modèle:Citation<ref name="Frerejean"/>, manière pour lui de désavouer publiquement la nouvelle loi électorale<ref name="Frerejean"/>. En Modèle:Date-, en Normandie, terre acquise et conservatrice, il se pose en mainteneur de l'état des choses existant pourvu que le peuple veuille le laisser au pouvoir, multipliant les allusions à une évolution politique à venir en référence aux vœux exprimés par des conseils généraux sollicités en faveur d'une révision constitutionnelle pour permettre la réélection du président<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Au début de l'automne 1850, le conflit larvé entre le président et l'Assemblée est devenu une guerre ouverte. Durant l'été, l'Assemblée a adopté plusieurs autres lois liberticides (loi du Modèle:Date- sur la liberté de la presse, loi du Modèle:Date- sur la censure des théâtres). À son retour à Paris, Louis-Napoléon s'attache à organiser ses partisans déclarés, rassemblés notamment au sein de la Société du Dix-Décembre (mouvement constitué en 1848 sous la forme d'une société de secours mutuels, car les clubs politiques étaient illégaux, le nom choisi évoquant le jour de l'élection à la Présidence) et de celle du Modèle:Date-, et à mettre l'armée de son côté, multipliant les promesses d'avancement et les augmentations de solde<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
-
Nouvelle loi sur l'enseignement : - Ce sont les instituteurs qui reçoivent la férule.
Vêtus en ecclésiastiques, Alfred de Falloux et Charles de Montalembert punissent un instituteur en le frappant sur la main.
Caricature de la « petite loi sur l'instruction » ou loi Parieu, estampe de Charles Vernier, 1850. -
loi électorale du Modèle:Date-]].
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Première application de la nouvelle loi électorale dite des Burgraves.
Sous les rires de Thiers et de Louis Veuillot, le président Bonaparte se voit lui-même mis dans l'impossibilité de voter puisqu'il n'a pas résidé continuellement à Paris depuis trois ans<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Caricature de Charles Vernier, Le Charivari, Modèle:Date-.
Revue de Satory et conséquences
Le Modèle:Date-, lors de la revue de Satory, la cavalerie salue le chef de l'État en clamant Modèle:Citation à la fureur de Changarnier, qui, depuis 1849, s'est éloigné du président et est passé dans le camp de la majorité parlementaire pour laquelle il est censé représenter le bras armé de la restauration monarchique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Changarnier commet un impair en tentant d'organiser un coup de force, proposant avec plusieurs membres de la commission de permanence de l'Assemblée de faire arrêter le président alors que Thiers propose de mettre en place une dictature pour une période de six mois<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
De provocation en provocation, Changarnier tente de pousser Louis-Napoléon à la faute. Habilement, ce dernier isole le commandant de la Garde nationale de ses plus fidèles lieutenants et annonce son intention de le destituer le Modèle:Date-, provoquant au passage la démission de plusieurs ministres. Le Modèle:Date-, le décret de destitution est validé tandis que le gouvernement est remanié. L'affrontement avec les députés menés par Thiers se conclut par le vote d'une motion de défiance envers le cabinet par Modèle:Nobr contre 286. Louis-Napoléon ne passe pas outre, résiste aux sollicitations de Persigny d'employer la force et accepte la démission du gouvernement, remplacé par un Modèle:Citation, composé de techniciens et de fonctionnaires, entré dans l'histoire sous le nom de Modèle:Citation.
En échange de cette preuve d'apaisement de la part du président, l'Assemblée entérine la destitution de Changarnier. Néanmoins, Louis-Napoléon ressort victorieux de cette confrontation avec l'Assemblée, cette dernière ayant perdu celui qui faisait office de bras armé. Il pense alors pouvoir pousser son avantage et obtenir une modification des règles constitutionnelles qui lui permettrait de briguer un second mandat<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Affrontement de 1851
Lithographie de Daumier, Le Charivari, Modèle:Date-.
Opposition entre le président et l'Assemblée
Depuis qu’il a été élu au suffrage universel masculin avec 74 % des voix, avec le soutien du parti de l'Ordre, « président des Français » en 1848 contre Louis Eugène Cavaignac, Louis-Napoléon Bonaparte s'est retrouvé en confrontation politique perpétuelle avec les députés de l’Assemblée nationale. Ainsi, déjà endetté lors de sa prise de fonction, Louis-Napoléon n'avait cessé de demander l'augmentation de son traitement. D'abord de Modèle:Unité, son traitement annuel avait rapidement été doublé à Modèle:Nb de francs. En 1850, il demande un nouveau doublement à Modèle:Nb de francs, et l'Assemblée lui donne finalement Modèle:Nb. En 1851, il demande encore une augmentation, cette fois de Modèle:Nb de francs supplémentaires (pour un total de Modèle:Nb), que l'Assemblée refuse finalement par Modèle:Nobr contre 294<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Tentative de réforme constitutionnelle
La Constitution établissant la non-rééligibilité du président, Louis-Napoléon doit légalement quitter le pouvoir en Modèle:Date-. Comme les élections législatives doivent avoir lieu la même année, l'Assemblée vote le principe de tenir les deux élections à la même date, le Modèle:Date-, soit sept mois avant la fin théorique du mandat présidentiel<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Durant l'année 1850, afin de permettre la réélection du président de la République, le gouvernement Hautpoul demande aux préfets de mettre à l'ordre du jour des réunions des conseils généraux des départements l'adoption d'un vœu de révision de la Constitution de 1848. Ce faisant, il entre en conflit avec une partie des parlementaires peu favorables à une telle réforme des institutions. Au début de l'année 1851, la classe politique dans son ensemble, à l'exception des républicains, est cependant convertie à l'idée d'une révision constitutionnelle pour supprimer la clause de non-rééligibilité du président de la République, le risque de voir Louis-Napoléon se représenter illégalement et remporter la majorité des suffrages populaires étant réel<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans sa volonté de réformer la Constitution, le président a le soutien d'Odilon Barrot, du comte de Montalembert et d'Alexis de Tocqueville. La première moitié de l’année 1851 est ainsi passée à proposer des réformes de la Constitution afin qu’il soit rééligible et que son mandat passe de Modèle:Nobr. Or, à cette demande de révision constitutionnelle, le président ajoute l'abrogation de la loi électorale du Modèle:Date- qui a supprimé le suffrage universel. Sur ce point, les résistances sont plus nombreuses et exprimées au sein même du parti de l'Élysée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, Louis-Napoléon Bonaparte remplace le « ministère sans nom » par une nouvelle équipe ouverte aux membres du parti de l'Ordre, à commencer par Léon Faucher, dans le but de rallier le vote conservateur<ref>Modèle:Harvsp.</ref> mais c'est un échec, Faucher lui-même restant hostile à l'abrogation d'un texte qu'il avait défendu un an auparavant. À la suite d'une vaste campagne de pétition recueillant Modèle:Unité sur l'ensemble du territoire national (avec une prépondérance de signatures en provenance du bassin parisien, de l'Aquitaine et du Nord), le duc de Broglie dépose, le Modèle:Date-, à l'Assemblée, une proposition de loi soutenue par Modèle:Nobr pour réviser la Constitution et ainsi rendre rééligible le président de la République. Louis-Napoléon lui-même ne reste pas inactif et se rend en province où ses discours, en forme de manifeste et d'appel au peuple, provoquent la fureur des conservateurs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi s'en prend-il, à Dijon, à Modèle:Citation et se met-il Modèle:Citation<ref name="Frerejean"/>. Si les deux tiers des conseils généraux se rallient à sa cause, les orléanistes de Thiers et légitimistes de Changarnier s’allient à la fraction ouverte de gauche « Montagne parlementaire » pour le contrer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, au bout d'un mois de débat, l’Assemblée se prononce sur la réforme constitutionnelle. Bien qu'obtenant une majorité de Modèle:Nobr en sa faveur (dont celle d'Alexis de Tocqueville) contre Modèle:Nobr opposées, la révision constitutionnelle n'est pas adoptée, faute d'avoir obtenu plus de 3/4 des suffrages des députés, seuil exigé par la Constitution. Il manque aux partisans de la révision une centaine de voix, dont celles des orléanistes intransigeants comme Charles de Rémusat et Adolphe Thiers<ref name="Milza240">Modèle:Harvsp.</ref>.
Marche vers le coup d'État
Si les rumeurs de coup d'État ont commencé à circuler au début de l'année 1851, c'est à partir de l'échec de la révision constitutionnelle que la certitude d'une épreuve de force, dont l'initiative partirait de l'Élysée, s'impose dans le grand public<ref name="Milza240"/>. Celle-ci est minutieusement préparée à partir du Modèle:Date- à Saint-Cloud. Les initiés sont peu nombreux et regroupés autour de Charles de Morny. On y trouve Victor de Persigny, un fidèle de Louis-Napoléon, Eugène Rouher, Émile Fleury, Pierre Carlier, le préfet de police de Paris et le général de Saint-Arnaud<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Conseillé par Morny, Louis-Napoléon entend redemander à l’Assemblée nationale de rétablir le suffrage universel masculin et d'abroger ainsi la loi électorale de 1850. Léon Faucher, qui refuse de soutenir l'initiative présidentielle, démissionne le Modèle:Date-, suivi des autres ministres du gouvernement. Un nouveau cabinet est formé le Modèle:Date- comprenant trois représentants de l'Assemblée et le général de Saint-Arnaud, nommé au ministère de la Guerre. Ce dernier rappelle aux militaires leur devoir Modèle:Citation, le Modèle:Date-, par une circulaire qui demande de Modèle:Citation. D’autres proches sont placés aux postes clés : le général Magnan est nommé commandant des troupes de Paris ; le préfet de la Haute-Garonne, Charlemagne de Maupas, est promu préfet de police de Paris en remplacement de Carlier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pendant ce temps, la proposition d'abrogation de la loi électorale est déposée à l'Assemblée le Modèle:Date-. Elle est rejetée le Modèle:Date- par Modèle:Nobr contre 348, soit seulement par Modèle:Nobr de majorité<ref name="Decaux279">Alain Decaux et André Castelot (dir.), Dictionnaire d'histoire de France, Librairie académique Perrin, 1981, Modèle:P..</ref>.
Alors que des députés demandent la mise en accusation du président de la République, Thiers et ses amis tentent de réactiver un décret de la Constituante, tombé en désuétude, qui donnait au président de l'Assemblée le droit de requérir directement l'armée sans avoir à en référer au ministre de la Guerre. Pour Louis-Napoléon, c'est une déclaration de guerre et un plan d'action est immédiatement mis au point pour mettre l'Assemblée en état de siège au cas où une telle loi serait adoptée. La proposition est finalement repoussée par 408 voix (la majorité des républicains, les bonapartistes et de nombreux royalistes) contre 338 (la majorité des orléanistes et des légitimistes)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Convaincu de la nécessité d’un coup d’État du fait des derniers refus de l’Assemblée, Louis-Napoléon le fixe lui-même pour le Modèle:Date-, jour anniversaire du [[Sacre de Napoléon Ier|sacre de Modèle:Souverain-]] en 1804 et de la victoire d’Austerlitz en 1805. L’opération est baptisée Rubicon<ref name="Bruley2008">Yves Bruley, Modèle:Lien brisé, Historia no 736, Modèle:Date-.</ref>.
Coup d’État du Modèle:Date-
Déroulement à Paris
Estampe de Philippoteaux, gravée par E. Leguay, 1853.
Dans la nuit du [[1er décembre|Modèle:1er]] au Modèle:Date-, les troupes de Saint-Arnaud prennent possession de la capitale, occupent les imprimeries (notamment pour empêcher les journaux républicains de paraître)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, procèdent aux premières arrestations de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, parmi lesquelles figurent Modèle:Nobr du peuple dont Thiers mais aussi les chefs de la Montagne et des militaires comme Changarnier qui auraient pu mener une résistance<ref>Modèle:Article.</ref>,Modèle:Sfn,<ref name="Vigier">Philippe Vigier, « Modèle:Lien web » sur le site de l’Association 1851 pour la mémoire des résistances républicaines.</ref>. Vers Modèle:Heure, des proclamations sont placardées sur les murs de Paris. Se fondant sur la crise politique qu'à son sens subit le pays, Louis-Napoléon dénonce l'Assemblée parlementaire et lui oppose la légitimité qu'il a lui seul reçue du pays tout entier lors de l'élection présidentielle de 1848<ref name="Boudon18">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans son « appel au peuple » à destination des Français<ref>Modèle:Lien brisé sur Histoire.Choisel.Info.</ref>, il annonce une réforme de la Constitution sur le modèle du consulat de son oncle de même que son intention de préserver les droits acquis en 1789 tout en faisant respecter l'ordre dans le pays<ref name="Boudon18"/>. Une autre des proclamations placardées est destinée à l’armée qu'il salue comme une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ses décrets imposent également la dissolution de l’Assemblée nationale et le rétablissement du suffrage universel masculin.
Le siège de l'Assemblée étant occupé par la troupe, Modèle:Nobr, essentiellement du parti de l'Ordre, se réfugient à la mairie du [[6e arrondissement de Paris|Modèle:10e]]<ref group=alpha>Actuel Modèle:6e.</ref>. Se fondant sur l'Modèle:Nobr de la Constitution<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ils votent à l'unanimité la déchéance de Louis-Napoléon mais ils sont aussitôt arrêtés sans avoir appelé le peuple à se mobiliser<ref name="Vigier"/>. Au soir du Modèle:Date-, Paris n'a pas bougé alors qu'une soixantaine de députés montagnards et républicains forment un Comité de résistance et en appellent au peuple contre le coup de force. Des étudiants qui manifestent sont matraqués par la police<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, une vingtaine de parlementaires républicains, comme Victor Schœlcher ou Victor Hugo, tentent de soulever les quartiers populaires de Paris sans grand succès<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quelque Modèle:Nobr sont finalement érigées dans le faubourg Saint-Antoine et les quartiers du centre. Sur l'une d'elles, le député Alphonse Baudin est tué par des tirs de soldats. Au soir du Modèle:Date-, le nombre d'insurgés ne dépasse guère 1 000 ou Modèle:Unité<ref name="Milza260">Modèle:Harvsp.</ref>, pour la plupart aguerris depuis 1848 aux barricades<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans la nuit du Modèle:Date-, environ Modèle:Unité sont déployés dans les zones tenues par les insurgés parisiens, principalement l'espace compris entre les grands boulevards et la Seine ainsi qu’au jardin du Luxembourg et à la montagne Sainte-Geneviève<ref name="Milza260"/>.
La journée du Modèle:Date- est marquée par la fusillade des grands boulevards<ref name="Milza260"/> où les soldats de la division Canrobert se sont rassemblés et côtoient une foule où se mêlent curieux et manifestants qui pour certains prennent à partie la troupe en exclamant Modèle:Citation<ref name="Vigier"/>,<ref name="Milza260"/>,<ref name="Girard|1986|p=153">Modèle:Harvsp.</ref>. Profondément Modèle:Citation<ref name="Vigier"/>, les soldats de la division Canrobert, Modèle:Citation s'affolent<ref name="Milza260"/>,<ref name="Vigier"/>, ouvrent le feu avant de faire usage d'un canon, perpétrant une effroyable fusillade du boulevard de Bonne-Nouvelle au boulevard des Italiens<ref group=alpha>Modèle:Citation. Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Vigier"/> avant que des maisons ne soient Modèle:Citation<ref name="Girard|1986|p=153"/>. Le carnage fait entre Modèle:Nobr et des centaines de blessés<ref name="Milza260"/>,<ref name="Latta">Modèle:Chapitre.</ref>,Modèle:Sfn.
Au soir du Modèle:Date-, la plupart des insurgés ont été écrasés<ref name="Vigier"/>. Le bilan de ces journées parisiennes est de Modèle:Nobr tuées, aux 2/3 des ouvriers, auxquels s'ajoutent Modèle:Nobr et Modèle:Nobr parmi les soldats<ref name="Milza261">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Girard|1986|p=153"/>. Le nombre de victimes reste néanmoins très éloigné des Modèle:Unité des journées de Modèle:Date-<ref name="Milza261"/>. Le Moniteur (ancêtre du Journal officiel) reconnaît plus tard le chiffre de Modèle:Nobr, la plupart sur les boulevards<ref name="Girard|1986|p=153"/>.
Dans son ensemble, le monde du travail est resté passif et ne s'est pas mêlé au combat, laissant se dérouler le Modèle:Citation<ref name="Milza261"/>. Pour Marx lui-même, la Modèle:Citation<ref name="Milza 2006 248">Modèle:Harvsp.</ref>, sa majorité comme sa minorité n'ayant d'ailleurs montré que peu de respect de la Constitution et ne songeant qu'au coup de force et à l'insurrection<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Paris est désormais sous contrôle militaire, en dépit de quelques mouvements sporadiques. Le Modèle:Date-, Victor Hugo s'exile à Bruxelles<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
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Cavaliers dans les rues de Paris le Modèle:Date-. Leur officier confère avec des sergents de ville en bicorne tandis que deux crieurs de journaux vendent le quotidien bonapartiste La Patrie, l'un des imprimés exceptionnellement non interdits.
Gravure publiée dans The Illustrated London News<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. -
Alphonse Baudin (1811-1851) sur la barricade du faubourg Saint-Antoine, le Modèle:Date-.
Toile d'Ernest Pichio, Paris, musée Carnavalet. -
Victimes du coup d'État, enterrées dans une fosse commune du cimetière de Montmartre le Modèle:Date-.
Estampe anonyme, musée Carnavalet, 1851.
Réactions en province
En province, la nouvelle du coup d’État se diffuse progressivement. À l'instar de Paris, les grandes villes réagissent faiblement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Des manifestations sont dispersées par l'armée à Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg ou Dijon. Quelques conseils municipaux, en application de l'Modèle:Nobr de la Constitution, proclament la déchéance de Louis-Napoléon Bonaparte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Un mouvement de résistance se développe dans les petites villes et les campagnes du Sud-Est et de la vallée du Rhône<ref name="Boudon18"/>,<ref group=alpha>Zola prend l'insurrection du Var comme point de départ de sa grande saga Les Rougon-Macquart.</ref> ainsi que dans quelques départements du Centre. Le 4 décembre, à Béziers, une manifestation de Modèle:Unité, menée par l'ancien maire Casimir Péret, est réprimée par la troupe qui fait 70 morts et de nombreux blessés<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est dans le département des Basses-Alpes qu'a lieu la seule véritable action d'envergure où un « Comité départemental de résistance » administre la préfecture du 7 au Modèle:Date-, avant que l'armée et les forces de l'ordre ne viennent à bout de ces résistances<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Répression
Trente-deux départements sont mis en état de siège dès le Modèle:Date-<ref name="Vigier" /> : tout le pouvoir est localement donné aux autorités militaires qui, en quelques jours, maîtrisent rapidement les zones de résistance républicaine. Pendant Modèle:Nobr, celles-ci sont réprimées et, ponctuellement, des insurgés sont fusillés sommairement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Latta"/>. Selon l'historien Louis Girard, commence alors contre les républicains Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon Maurice Agulhon, Modèle:Citation<ref name="Agulhon219">Modèle:Harvsp.</ref>. Tous les républicains, même ceux n'ayant pas pris les armes, sont alors assimilés à des insurgés en puissance, des complices ou des inspirateurs à l'insurrection<ref name="Agulhon219"/>. En conséquence, les forces de l'ordre (armée, gendarmerie et police) raflent, de la mi-décembre à janvier, des milliers de suspects, qui encombrent les prisons<ref name="Agulhon219"/>. Les partisans de Louis-Napoléon sont aussi décidés à endiguer toute révolution sociale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est donc Modèle:Citation qui s'abat avant que les bonapartistes de gauche, à la fois progressistes et autoritaires, et certains républicains, comme George Sand, parviennent à obtenir, auprès de Louis-Napoléon, un adoucissement dans la répression et les sanctions<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Ainsi, dans un premier temps, Modèle:Unité sont arrêtées, essentiellement dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et quelques départements du Centre<ref name="crimino">« Les commissions mixtes de 1852 » sur Criminocorpus.</ref>, Modèle:Unité condamnées dont 9 530 à la transportation en Algérie et 239 autres au bagne de Cayenne tandis que Modèle:Nobr (dont Hugo, Schœlcher, Raspail, Edgar Quinet) sont frappés de proscription par un décret présidentiel. Toutefois, les mesures de répression prononcées par les Modèle:Nobr mixtes inquiètent Louis-Napoléon et lui-même est affecté par le bilan humain d'un succès payé au prix fort<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans un second temps, Louis-Napoléon délègue en mission extraordinaire deux militaires de haut rang et un conseiller d'État, afin de réviser les décisions prises et préparer des mesures de grâce<ref name="crimino"/>. Si les généraux Espinasse et Canrobert, chargés du Sud-Ouest et du Languedoc, font preuve de peu d'indulgence envers les condamnés avec un millier de grâces accordées, le conseiller d'État Quentin Bauchart, chargé du Sud-Est, accorde Modèle:Unité. Sollicité par toutes sortes d'influences, Louis-Napoléon Bonaparte use de son côté largement de son droit de grâce, souvent sur requête de tiers, à l'instar de ce que fit personnellement George Sand auprès du président. Le nombre des transportations en Algérie passe ainsi de 6 151 (chiffre représentant les transportations réellement effectuées<ref>Modèle:Harvsp. Tableau repris par Modèle:Lien brisé</ref>) à 3 006 et, en fin de compte, le nombre des républicains remis en liberté passe de 5 857 (libérés en Modèle:Date-) à 12 632 (au Modèle:Date-)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pour le président, il n'est pas dans ses intentions que le nouveau régime prenne une Modèle:Citation<ref name="Vigier"/>. De fait, le futur Modèle:Souverain- reste obsédé par Modèle:Citation portant Modèle:Citation selon les mots de l'Impératrice Eugénie<ref name="Vigier"/>. Politiquement, il tire profit de l'ambiguïté du mouvement de résistance qui, dans plusieurs départements, a revêtu le visage de la Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il parvient à présenter le coup d'État comme une opération préventive de sauvetage de la société et à rassembler autour de sa personne des courants d'opinions jusque-là divergents (Flahaut, Falloux, Montalembert, Gousset, etc.)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les députés réfractaires, qui avaient voté un décret ordonnant la convocation de la Haute Cour de justice à la mairie du Modèle:10e avant d'être arrêtés et incarcérés, sont rapidement libérés à l'exception des députés d'extrême-gauche et de quelques libéraux. Environ Modèle:Nobr de la gauche républicaine et quelques personnalités orléanistes sont condamnées à l'exil, rejoints par de nombreux intellectuels et par des membres de l'enseignement qui refusent de prêter le serment de fidélité au chef de l'État, exigé pour les fonctionnaires par le nouveau régime<ref>Modèle:Harvsp.</ref> tandis que la nouvelle loi relative au régime de presse renforce les entraves à la liberté d'expression pour les titres politiques<ref name="Milza|2006|p=279">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Alphonse Baudin, médecin et député républicain, meurt sur les barricades parisiennes, sous les balles de la troupe, lors du mouvement insurrectionnel contre le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en Modèle:Date-. Ce dernier refusa la demande de Victor Hugo d'ériger une statue en souvenir de cet événement et un procès eut lieu contre Charles Delescluze directeur du journal l'Éveil qui soutenait cette proposition, c'est Léon Gambetta alors tout jeune avocat qui assura sa défense.
Plébiscite
Conformément à sa proclamation au peuple, Louis-Napoléon rétablit le suffrage universel et convoque les électeurs (hommes) les 20-Modèle:Date-, Modèle:Citation<ref name="Milza271">Modèle:Harvsp.</ref>, afin de se prononcer par plébiscite sur les réformes du « prince-président ». Face à la légalité constitutionnelle dont se prévalaient les défenseurs de la République, les bonapartistes opposent le suffrage universel, placé au-dessus de la Constitution, et la confiance directe manifestée par le peuple comme seule source de légitimité<ref name="Morabito">Marcel Morabito et Daniel Bourmaud, Histoire constitutionnelle et politique de la France (1789-1958), Montchrestien, Domat Droit Public, Paris, 1998, Modèle:P..</ref>. La propagande bonapartiste ne manque pas également d'agiter la hantise du « péril rouge » et le thème de « sauveur de la Nation », appuyée par une administration zélée et une bonne partie du clergé catholique<ref name="Milza271"/>.
La consultation se déroule dans la terreur sur la partie du territoire encore en état de siège. Seuls les journaux favorables au plébiscite sont autorisés à paraître<ref name="Anceau|2008|p=193">Modèle:Harvsp.</ref>. Le président jouit cependant d'une réelle popularité auprès des paysans et la nature de la consultation ne laisse guère de choix entre l'état de fait accompli et le néant. Du coup, les civils sont autorisés à voter à bulletin secret alors que l'armée et la marine se prononcent à registres ouverts<ref name="Anceau194">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, dans certaines régions, seuls les bulletins Oui sont imprimés, les Non devant être écrits à la main avant que le bulletin ne soit donné au président du bureau de vote pour qu'il le glisse lui-même dans l’urne<ref>Frédéric Négrel, « Décembre 1851 à Artignosc », Verdon no 1, estieu 1999, Modèle:P..</ref>.
À la suite du ralliement du clergé et de bon nombre des parlementaires de la majorité qui ont été arrêtés le Modèle:Date- et ont voté sa déchéance<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, le corps électoral se prononce favorablement sur la révision par Modèle:Unité contre Modèle:Unité (résultats provisoires du Modèle:Date-) ou Modèle:Unité contre Modèle:Unité, pour les résultats définitifs publiés par le décret du Modèle:Date- (pour environ Modèle:Nobr d’inscrits et Modèle:Unité dont Modèle:Unité)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Si les principaux foyers d'opposition se trouvent dans les grandes villes, le seul canton rural à voter en majorité pour le « non » est celui de Vernoux, dans l'Ardèche<ref name="Anceau194"/>.
Le Modèle:Date-, lors de la présentation des résultats, Louis-Napoléon déclare : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon l'historien Jean-Yves Mollier, Modèle:Citation. En conséquence, le nombre des suffrages « non » est Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web, Jean-Yves Mollier, [[Revue d'histoire du XIXe siècle|Revue d'histoire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]].</ref>. Pour le président, Modèle:Citation venaient de Modèle:Citation<ref>Affiche de la déclaration du 31 décembre 1851 sur Gallica.</ref>. George Sand, d'opinion républicaine, constate qu'Modèle:Citation<ref>George Sand (citée par Modèle:Harvsp), lettre du 23 mai 1852 au révolutionnaire italien Mazzini.</ref>. Le philosophe et historien Hippolyte Taine témoigne de l'impopularité de l'Assemblée dissoute et du soutien des campagnes à Louis-Napoléon, estimant aussi que Modèle:Citation<ref>Hippolyte Taine, sa vie et sa correspondance (1847 à 1853), Hachette, Paris, 1905, Modèle:P..</ref>.
Finalement, comme le note l'historien Pierre Milza, une majorité des Français n'a pas désapprouvé Louis-Napoléon<ref name="Milza271"/> et en est même satisfaite<ref name="Anceau|2008|p=193"/> comme le reconnaît aussi amèrement François Guizot : Modèle:Citation. Il ajoute cependant que le peuple Modèle:Citation mais qu'il ne les a pas<ref>Lettre de François Guizot à sa fille, 1836-1874, Paris Perrin, 2002, lettre du 9 février 1852, Modèle:P..</ref>.
Louis-Napoléon prend alors la responsabilité d'être le fossoyeur de la Deuxième République ce dont l'histoire républicaine lui tient longtemps rigueur, oubliant souvent que l'Assemblée a songé à plusieurs reprises à faire de même, en recourant à l'armée pour se débarrasser du président et pour rétablir la monarchie<ref name="Milza 2006 248"/>. Le coup d'État du Modèle:Citation<ref name="Girard514">Modèle:Harvsp.</ref> fondée en partie sur la version donnée par Victor Hugo dans son livre Histoire d'un crime que l'historien Louis Girard caractérise cependant comme Modèle:Citation mais qui apparaît, selon l'historien Pierre Milza, comme Modèle:Citation à défaut d'être le plus exact du coup d'État<ref name="Milza256">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group=alpha>L'historien considère notamment que Modèle:Citation dans le récit que fait Victor Hugo de la fusillade des grands boulevards à Paris.</ref>.
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Modèle:2e arrondissement]]).
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Résultats du plébiscite des 20 et Modèle:Date-.
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Louis-Napoléon Bonaparte rétablissant le suffrage universel, le Modèle:Date-, estampe de propagande.
Louis-Napoléon Bonaparte rétablissant le suffrage universel, le Modèle:Date-, estampe de propagande.
Marche vers le Second Empire
La Constitution française est donc modifiée. Le prince-président avait promis le Modèle:Citation sans en donner de définition précise. La république qu'il conçoit a pour but d'œuvrer au bien commun et implique qu'elle soit dirigée d'une main ferme par un chef capable de trancher entre les intérêts divergents et d'imposer l'autorité de l'État à tous<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il avait ainsi exposé sa conception de la démocratie césarienne quelques années plus tôt dans Des Idées napoléoniennes où il écrivait que Modèle:Citation<ref>Louis-Napoléon Bonaparte, « Des idées napoléoniennes » dans Œuvres de Modèle:Souverain-, Modèle:T., Paris, Plon, 1869, Modèle:P..</ref>. Les éléments clefs du bonapartisme, alliant autorité et souveraineté du peuple, sont ainsi clairement exposés<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : le régime bonapartiste serait donc autoritaire tout en recherchant l'approbation des masses<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Une commission de 80 membres est chargée de préparer un texte constitutionnel. Celui-ci est principalement l'œuvre de Persigny, de Charles de Flahaut et des juristes Jacques-André Mesnard, Eugène Rouher et Raymond Troplong. Fondée au terme de son premier article sur les grands principes proclamés en 1789, la république consulaire, qui est ainsi instituée par la nouvelle Constitution et promulguée le Modèle:Date-, confie le pouvoir exécutif à un président élu pour dix ans (Modèle:Nobr) seul responsable devant le peuple français auquel il a toujours droit de faire appel (Modèle:Nobr). Le nouveau régime politique est donc plébiscitaire et non parlementaire. Le chef de l'État a seul l'initiative des lois qu'il sanctionne et promulgue alors que les ministres ne sont responsables de leurs actes que devant lui. Le président nomme par ailleurs à tous les emplois civils et militaires et la justice se rend en son nom. Il est aussi seul apte à déclarer la guerre et à conclure les traités de paix ou de commerce. La Garde nationale est réorganisée en une armée de parade. Un serment de fidélité à sa personne ainsi qu'à la Constitution est institué pour les fonctionnaires et les élus<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
De janvier jusqu'au Modèle:Date-, Louis-Napoléon Bonaparte est le seul des trois moyens de gouvernement alors en place<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il légifère durant cette période par des Modèle:Citation que l'on appellerait aujourd'hui des décrets-lois<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Celui du Modèle:Date-, reprenant une proposition de loi de Jules Favre déposée en 1848 et qui voulait déclarer acquis au domaine de l'État les biens de l'ancien roi des Français, interdit à la famille d'Orléans de posséder des biens en France et annule les dotations financières attribuées autrefois à ses enfants par [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], le produit des séquestres étant réparti entre les sociétés de secours mutuel, les logements ouvriers, la caisse des desservants ecclésiastiques et la Légion d'honneur<ref name="Milza276"/>,<ref name="Girard|1986|p=169">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour les royalistes orléanistes et les bourgeois nostalgiques de la monarchie de Juillet, ces dispositions sont démagogiques et équivalentes à une spoliation. La partie bourgeoise de l'électorat y voit notamment un coup porté au droit de propriété. Cette affaire provoque d'ailleurs des tensions au sein même du camp bonapartiste. La princesse Mathilde, qui tente d'obtenir la grâce des princes d'Orléans, est désavouée alors que quatre membres importants du gouvernement (Rouher, Fould, Magne et Morny<ref group=alpha>Morny ne revient en grâce auprès de Louis-Napoléon qu'à la veille du rétablissement de l'Empire.</ref>) démissionnent pour marquer leur désaccord. Commentant cette affaire, l'écrivain Alexandre Dumas, lui-même poursuivi par des créanciers après la faillite de son théâtre et qui doit se réfugier à Bruxelles, s'exclame Modèle:Citation<ref>Modèle:PDFhttp://media.virbcdn.com/files/90/28961456e0543e81-DiscoursderentreeMarieOzenfant8decembre2009.pdf discours de Marie Ozenfant, premier secrétaire, devant l'ordre des avocats au Conseil d'État et à la cour de Cassation.</ref>.
D'autres décrets réorganisent la Garde nationale alors que Modèle:Citation. En revanche, les sociétés de secours mutuelles, Modèle:Citation, sont favorisées<ref name="Girard170">Modèle:Harvsp.</ref>. Il s'agit, dans l'esprit de Louis-Napoléon, de promouvoir Modèle:Citation<ref name="Girard170"/>. En même temps, c'est par un décret du prince-président que les congrégations de femmes sont autorisées<ref name="Girard170"/>. Le décret du Modèle:Date- sur la presse reprend en les aggravant les conditions antérieures exigées pour la diffusion, exige pour toute création une autorisation préalable de l'administration et inaugure la procédure des avertissements pour les journaux politiques (Le journal des débats, Le Siècle)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Milza|2006|p=279"/>. Le régime électoral est précisé par un décret dictatorial du Modèle:Date- qui rend électeur tout homme de Modèle:Nobr comptant Modèle:Nobr de domicile. Le scrutin d'arrondissement à deux tours est adopté de préférence à celui du scrutin de liste en vigueur sous la Deuxième République. Enfin, parmi les dispositions les plus innovatrices et remarquées depuis Modèle:Date- figure celle qui établit les bureaux de vote dans chaque commune, et non plus au chef-lieu de canton, comme c'était le cas depuis 1848. L'historien Maurice Agulhon note que cette innovation, Modèle:Citation<ref name="Agulhon227">Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement et concrètement, le statut du président évolue pour devenir celui d'un monarque : il signe Louis-Napoléon, se laisse appeler Son Altesse Impériale ; ses amis et partisans sont récompensés pour leur fidélité ; une cour s'installe ; les aigles impériales sont rétablies sur les drapeaux, le code civil est rebaptisé code Napoléon, le Modèle:Date- célèbre la Saint-Napoléon, premier modèle réussi en France de fête nationale populaire<ref>Sudhir Hazareesing, LA SAINT-NAPOLÉON, Quand le 14 juillet se fêtait le 15 août, traduit de l’anglais par Guillaume Villeneuve, 294Modèle:Nb p. Éditions Paris Tallandier, 2007 Modèle:ISBN.</ref> alors que l'effigie du prince-président fait son apparition sur les pièces de monnaie et les timbres-poste<ref name="Milza276">Modèle:Harvsp.</ref>.
Pourtant Louis-Napoléon hésite à rétablir l'institution impériale, aspirant toujours à une réconciliation avec la gauche modérée<ref name="Milza276"/>. En février, il est procédé aux élections des membres du Corps législatif. Pour ces premières élections de la nouvelle république consulaire, les préfets ont reçu les consignes de mettre l'administration au service des candidats officiels<ref name="Milza|2006|p=279"/>, depuis les juges de paix jusqu'aux gardes-champêtres et aux cantonniers<ref name="Milza280">Modèle:Harvsp.</ref>. Celle-ci utilise alors tous les moyens possibles pour faciliter l'élection du candidat officiel, que ce soit par l'octroi de subventions, de faveurs, de décorations mais aussi de bourrage d'urnes, de menaces contre les candidats adverses et de pressions exercées par les notables sur leurs dépendants<ref name="Milza280"/>. Au soir des résultats, les candidats officiels ont obtenu Modèle:Unité contre 800 000 aux divers candidats d'opposition. Les authentiques bonapartistes ne représentent pourtant qu'un tiers des députés élus dont une bonne moitié issue de l'orléanisme, les autres étant d'origines et d'allégeances diverses. Ainsi, dans le premier Corps législatif de la république consulaire, on trouve aussi Modèle:Nobr légitimistes (dont trois élus sur liste officielle), Modèle:Nobr, Modèle:Nobr indépendants, deux catholiques libéraux et trois républicains<ref name="Milza280"/>. Les opposants qui parviennent à se faire élire doivent néanmoins prêter serment de fidélité au chef de l'État et à la Constitution s'ils veulent siéger. En conséquence, les trois députés républicains élus, qui refusent de prêter serment, ne siègent pas à l'Assemblée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Afin de tester la possibilité du rétablissement éventuel de l'institution impériale, Louis-Napoléon entreprend, à compter du Modèle:Date-, un voyage dans l'Hexagone dans la pure tradition de l'idéologie bonapartiste d'appel au peuple. Il doit se rendre notamment dans les régions qui avaient connu des troubles lors du coup d'État. Le périple est en fait balisé par son ministre de l'intérieur, Persigny, qui a la particularité d'être le plus favorable de ses ministres au rétablissement de l'Empire. Partout où il passe, d'Orléans à Marseille, le prince-président ne voit que des partisans réclamer l'Empire alors que sont distribués de l'argent et des cadeaux aux hauts fonctionnaires locaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
[[Fichier:Extrait du Moniteur Universel - sénatus-consulte et décret sur le rétablissement de l'Empire.png|vignette|gauche|redresse|Extrait du Moniteur universel comportant le texte du [[Sénatus-consulte du 7 novembre 1852 portant modification à la Constitution|sénatus-consulte du Modèle:Date- portant modification à la Constitution]].]]
Si, en Europe, le coup d'État a été accueilli favorablement par presque tous les gouvernements<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, les signes annonciateurs du rétablissement du régime impérial inquiètent, obligeant Louis-Napoléon à préciser ses intentions : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien brisé publié dans Le Moniteur du 11 octobre.</ref>.
Le Modèle:Date-, le président est de retour à Paris où des arcs de triomphe gigantesques ont été dressés, couronnés de banderoles à Modèle:Souverain-, Empereur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, par Modèle:Unité contre une seule, un sénatus-consulte rétablit la dignité impériale, approuvé deux semaines plus tard, lors d'un plébiscite, par Modèle:Unité contre 253 149 et un demi-million d'abstention<ref>Modèle:Lien web, université de Perpignan.</ref>,<ref group="alpha">L'abstention a atteint plus de 40 % des suffrages en Vendée, dans le Maine-et-Loire, dans le Morbihan et dans les Bouches-du-Rhône.</ref>. Pour Jules Ferry, l'authenticité du résultat du vote ne peut être mise en doute et démontre l'expression Modèle:Citation de la classe paysanne telle que déjà exprimée lors de l'élection présidentielle de 1848 et en Modèle:Date-, tandis que le journaliste libéral Lucien-Anatole Prévost-Paradol se déclare guéri du suffrage universel<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et dénonce le monde paysan et campagnard comme une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La dignité impériale est ainsi rétablie au profit du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, élu par le peuple français, qui devient officiellement « Modèle:Souverain-, Empereur des Français » à compter du Modèle:Date-, date anniversaire symbolique du coup d’État, du [[sacre de Napoléon Ier|sacre de Modèle:Souverain-]] et de la victoire d’Austerlitz<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Empereur des Français (1852-1870)
Famille impériale
Le Modèle:Date-, Louis-Napoléon Bonaparte devient l'Empereur Modèle:Souverain-<ref group=alpha>Le roi de Rome ayant été proclamé Modèle:Souverain- par son père en juin 1815, Louis Napoléon a choisi de respecter la continuité dynastique. Modèle:Harvsp.</ref>.
L'Empereur étant célibataire et sans postérité légitime, la question de la succession dynastique n'est pas tranchée. Plusieurs membres des différentes familles régnantes européennes sont approchés pour un éventuel mariage impérial mais sans donner de résultats, notamment en raison des mœurs du prétendant (Modèle:Souverain- est déjà au moins le père de deux enfants naturels et vit avec une ancienne courtisane)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1849, il a fait la connaissance de la jeune comtesse de Teba lors d'une réception à l'Élysée. De haut lignage espagnol, éduquée au couvent du Sacré-Cœur rue de Varenne à Paris, Eugénie de Montijo est une jeune femme instruite et cultivée de la noblesse, proche de Stendhal et de Prosper Mérimée. Dès leur rencontre, celui qui n'est alors que le prince-président est séduit. Le siège qu'il entreprend auprès d'Eugénie dure deux ans. Les familiers de l'Empereur sont au début assez partagés envers la comtesse espagnole, certains souhaitant que l'Empereur se lie avec une famille régnante comme autrefois Napoléon avec Marie-Louise. Le Modèle:Date-, un incident lors d'un bal aux Tuileries, où la jeune Espagnole se fait traiter d'aventurière par l'épouse d'un ministre, précipite la décision de Modèle:Souverain- de demander Eugénie en mariage alors qu'il vient de mettre un terme à sa relation avec Miss Howard<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, le mariage civil de Modèle:Souverain- avec Eugénie de Montijo est célébré aux Tuileries puis, le Modèle:Date-, le mariage religieux a lieu à Notre-Dame. Pour cette occasion, l'Empereur signe Modèle:Unité de grâce et fait savoir que toutes les dépenses du mariage seraient imputées sur le budget de sa liste civile alors qu'Eugénie refuse une parure de diamants offerte par la Ville de Paris et demande que la somme correspondante soit consacrée à la construction d'un orphelinat<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La lune de miel a lieu au château de Villeneuve-l'Étang, à Marnes-la-Coquette, à proximité du domaine de Saint-Cloud. Quelques semaines plus tard, l'impératrice est enceinte mais perd son enfant à la suite d’une chute de cheval.
Une nouvelle grossesse impériale n'intervient que deux ans plus tard, au début de l'été 1855. Louis Napoléon, fils unique de Modèle:Souverain- et d’Eugénie, naît le Modèle:Date-. L’événement est encore l’occasion pour Modèle:Souverain- d’annoncer une nouvelle amnistie pour les proscrits du Modèle:Date-, alors que Modèle:Unité de Paris (un Parisien sur deux) se cotisent pour offrir un cadeau à l’Impératrice<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Personnalité de Modèle:Souverain-
Entre 1855 et 1870, l’État commanda 540 versions de ce portrait à divers artistes afin d'orner les bâtiments officiels. Le portrait original fut présenté lors de l'Exposition universelle de 1855 puis installé au palais des Tuileries. Il a disparu lors du saccage des lieux durant la Commune de Paris (1871)<ref> [[:Modèle:Souverain-] et l’impératrice Eugénie : leurs portraits d’apparat par F.-X. Winterhalter], Centre national des arts plastiques.</ref>.
Modèle:Souverain- a été élevé dans le culte de Modèle:Souverain- et a pour la France Modèle:Citation par l'interdiction qui lui est longtemps faite d'y résider<ref name="Yon|2009|p=13">Modèle:Harvsp.</ref>. S'il est orgueilleux, croit en son destin et se voit comme un chef naturel et un homme providentiel, le personnage, bien que charmeur et séducteur, reste cependant secret et mystérieux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De son passé de conspirateur et de ses années de captivité, Modèle:Souverain- a ainsi conservé l'habitude de rester placide en public<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les témoignages relèvent le plus souvent son impassibilité, son flegme, sa patience, son indulgence, sa fidélité en amitié mais aussi sa timidité et sa générosité<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ainsi qu'une certaine obstination à poursuivre des projets dont l'accomplissement lui paraît aller de soi<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il est décrit dans la sphère privée comme un homme attachant, naturellement bon, courageux<ref name="Yon|2009|p=13"/> mais aussi sensible et émotif<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En présence d'interlocuteurs moins proches, Modèle:Souverain-, pourvu d'un fort accent suisse-allemand, a tendance à s'exprimer lentement, paraissant chercher ses mots, laissant s'établir de longs silences ou déviant la conversation par des propos insignifiants. Cette retenue verbale a toujours été mal interprétée par ses partenaires ou adversaires politiques qui ont tendance à le sous-estimer ou à le mépriser. Ainsi Thiers qui, en 1848, le décrit comme Modèle:Citation, ou encore Victor Hugo qui invoque systématiquement la gloire de Modèle:Souverain- pour rabaisser Modèle:Souverain-, le dépeint dans ses ouvrages comme un vulgaire aventurier, médiocre, parjure et tyrannique. Néanmoins, certains de ses adversaires comme Rémusat finissent par reconnaître a posteriori l'habileté du personnage<ref>Charles de Rémusat, Mémoires de ma vie, Paris, Plon, 1967, Modèle:P..</ref>. Il n'en est pas moins vrai que Modèle:Souverain- n'est pas un grand orateur et peut nourrir à l'égard des hommes politiques, notamment ceux à l'aise dans la rhétorique parlementaire, un certain complexe d'infériorité, en partie dû à sa formation d'autodidacte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Homme nullement dénué d'intelligence politique ou diplomatique, même avec une formation intellectuelle qui peut paraître lacunaire pour les personnalités de son rang ou de sa fonction, il n'en est pas moins également multilingue et dispose d'amples connaissances techniques, économiques, agronomiques ou encore militaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Seul détenteur du pouvoir exécutif, l'Empereur prend souvent ses décisions seul. Parfois Modèle:Citation, selon l'expression d'Émile Ollivier, il se montre tout au long de son règne de plus en plus souvent hésitant, maladroit ou empêtré dans ses contradictions ce qui, dans son régime de pouvoir personnel, pèse immanquablement sur l'évolution générale de la politique française. Ses contradictions sont aussi dues à la nature composite de ses idées et de son entourage. Le régime manque d'un véritable parti bonapartiste et d'une doctrine cohérente. Il repose principalement sur l'addition d'un grand nombre de ralliements dont les intérêts et motivations sont très divers, voire parfois contradictoires<ref name="Antonetti276"/>. Il y a ceux qui se réclament d'un Modèle:Citation populaire et anticlérical et ceux qui sont d'un Modèle:Citation conservateur et clérical<ref name="Antonetti276"/>. L'Empereur en est conscient, lequel déclare un jour : Modèle:Citation<ref name="Antonetti276"/>. En plus de Morny et Persigny, il peut aussi compter sur Eugène Rouher, son homme de confiance de 1863 à 1869 qui fait figure de « vice-empereur », comme le qualifia Émile Ollivier<ref>Modèle:Lien web, site de l'Assemblée nationale.</ref>, c'est-à-dire un Premier ministre sans le titre<ref>Philippe Vigier (dir.), Eugène Rouher. Journées d'étude de Riom et Clermont-Ferrand, 16 et 17 mars 1984, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1985, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.
En pratique, Modèle:Souverain- gouverne avec l'aide de deux organes officiels dont les attributions sont distinctes : le cabinet particulier, sorte de secrétariat général du chef de l'État, et le gouvernement. Jusqu'en 1864, le cabinet particulier est dirigé par Jean-François Mocquard et composé de fidèles. Le gouvernement est composé d'une dizaine de commis, individuellement responsables devant le seul empereur et révocables tout autant selon sa seule volonté<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Si les ministres ne peuvent s'opposer aux projets du chef de l'État, il en est autrement des conseillers d'État. Hauts magistrats nommés par l'Empereur, ils sont pour la plupart issus de l'administration orléaniste et peu enclins à partager les préoccupations sociales de Modèle:Souverain-. Si leur rôle est essentiellement consultatif, ils n'hésitent pas à reprendre et discuter le travail des ministres et à amender en profondeur les textes sur lesquels ils se prononcent, y compris ceux en provenance directe du cabinet. Ainsi, la suppression du livret ouvrier, l'adoption d'un système d'assurance pour les travailleurs agricoles ou la fixation autoritaire du prix du pain se heurtent à l'opposition du Conseil d'État, sans que Modèle:Souverain- procède, durant tout son règne, à la moindre révocation de conseillers alors qu'il en a les pouvoirs<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Durant tout le Second Empire, Modèle:Souverain- est l'objet de complots et d'attentats, lesquels sont la plupart du temps arrêtés durant leur phase d'élaboration voire à peine leur mise en œuvre débutée. Modèle:Souverain- est fataliste sur ce sujet et se laisse difficilement protéger, refusant même de cesser ses bains de foules occasionnels où il est le plus vulnérable. Certains des complots destinés à renverser le régime étaient l'œuvre de sociétés secrètes<ref>Roger Price, The French Second Empire. An anatomy of political power, Cambridge, CUP, 2001, Modèle:P. et suivantes.</ref> nommées Solidarité révolutionnaire, Fraternité universelle, Marianne ou Jeune Montagne mais d'autres conspirations ont pour but de tuer l'Empereur ou des membres de la famille impériale. Si près d'une vingtaine de ces conspirations sont déjouées entre 1851 et 1855, les plus sérieuses sont une tentative d'assassinat de l'Empereur à l'Opéra-Comique (1853), la découverte d'une bombe sur une voie de chemin de fer que le train impérial allait emprunter (1854), les coups de feu tirés sur Modèle:Souverain- par l'Italien Giovanni Pianori sur les Champs-Élysées en 1855 et une autre tentative la même année alors qu'il se rend au Théâtre italien par un illuminé nommé Bellemare<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le plus important et le plus sanglant de ces attentats est néanmoins celui mené par Felice Orsini en 1858 qui fait 156 blessés dont 12 suivis de décès<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quelques années plus tard, Giovanni Passannante, auteur d'un attentat manqué contre le Roi Modèle:Souverain2, planifie, selon certains témoins, l'assassinat de Modèle:Souverain-, en l'accusant d'être un obstacle pour la République universelle<ref>Giuseppe Galzerano, Giovanni Passannante. La vita, l'attentato, il processo, la condanna a morte, la grazia ‘regale' e gli anni di galera del cuoco lucano che nel 1878 ruppe l'incantesimo monarchico, Galzerano, 2004, Modèle:P..</ref>.
État de santé
En 1863, l'Empereur est victime d'une hématurie et son état de santé se dégrade brusquement<ref name="Anceau407">Modèle:Harvsp.</ref>. En décembre, il est pris de malaise lors d'une réception officielle aux Tuileries et fait une crise cardiaque en 1864 au cours d'une visite nocturne chez sa maîtresse, Marguerite Bellanger<ref name="Anceau407"/>. En fait, depuis sa captivité à Ham, l'état de santé de Louis-Napoléon Bonaparte est fragile<ref name="Anceau407"/>. Cumulant rhumatisme, poussées hémorroïdaires, troubles digestifs et crises de goutte<ref name="Anceau407"/>, l'Empereur se rend annuellement en cure d'abord à Plombières puis à Vichy, faisant la renommée de ces deux villes. En 1861, les médecins décèlent chez lui un calcul vésical, responsable de nombreuses et fortes douleurs dans le bas-ventre et de gêne urinaire. C'est une lithiase dont les crises, d'abord espacées et brèves, deviennent chaque année de plus en plus nombreuses et longues. En 1865, la détérioration de l'état de santé de l'Empereur l'oblige à ajourner des déplacements et à renoncer à participer à un conseil des ministres. Les crises s'enchaînent, y compris lorsqu'il est en cure. Physiquement, l'Empereur accuse le coup. Prématurément vieilli comme l'attestent notamment ses portraits de l'époque<ref name="Anceau407"/>, il se tasse et prend de l'embonpoint alors que ses déplacements sont rendus plus difficiles<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sa déchéance physique compromet sa capacité à gouverner, une grande partie de son énergie étant consacrée à lutter contre la maladie et à cacher sa souffrance à ses interlocuteurs. En dépit des périodes où la maladie est moins présente, durant les années 1867 et 1868, la santé de l'Empereur continue de se dégrader et fait l'objet de rumeurs dans la capitale. Devenu un souverain intermittent, Modèle:Souverain- arrive à diriger normalement la France entre deux crises ou alors sous chloral, qui provoque néanmoins de fréquentes somnolences<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'Impératrice, consciente de la situation et de la fragilité du régime, sait que le prince impérial est trop jeune pour succéder à son père. Aussi s'attache-t-elle à se constituer une clientèle de fidèles et à préparer une éventuelle régence alors que, à partir de 1866, l'Empereur l'appelle à siéger à ses côtés au conseil des ministres afin de l'initier aux grandes affaires de l'État<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Eugénie révèle plus tard qu'ils avaient pris la décision d'abdiquer en 1874, quand leur fils aurait Modèle:Nobr, pour se retirer à Pau et à Biarritz<ref>Maurice Paléologue, Les entretiens de l'impératrice Eugénie, Plon, 1928, Modèle:P. et suiv.</ref>. Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il a besoin d'uriner si souvent qu'il fait bourrer son pantalon de serviettes<ref>Secrets d'histoire - Eugénie, la dernière impératrice, France 2, 4 août 2010.</ref>. Après la défaite, lors de son exil à Camden Place, le chirurgien anglais Henry Thomson choisit la lithotripsie et l'opère par deux fois par les voies naturelles. Modèle:Souverain- meurt alors qu'une troisième opération est prévue<ref name="Ganière">Paul Ganière, Le dernier exil de Modèle:Souverain-, Éd. Souvenir Napoléonien no 362, octobre 1988, Modèle:P..</ref>.
De l’Empire autoritaire à l’Empire libéral
Depuis L'Histoire de la France contemporaine d'Ernest Lavisse, le Second Empire est analysé en deux périodes par les historiens : la première, qualifiée d'Empire autoritaire et qui s'étend globalement de 1852 à 1860, s'oppose à la seconde, dite de l'Empire libéral, s'étalant globalement de 1860 à 1870<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Jusqu'aux années 1860, Modèle:Souverain- s'appuie essentiellement sur la bourgeoisie d'affaires et le clergé catholique pour gouverner<ref name="Antonetti276">Modèle:Harvsp.</ref>. Il n'y a pas de parti bonapartiste pour le soutenir mais seulement des ralliements plus ou moins sincères ou opportunistes<ref name="Antonetti276"/>.
Élections législatives de 1857
Les élections pour le renouvellement du Corps législatif ont lieu le Modèle:Date-. Face aux candidats officiels, soutenus par les services du ministre de l'intérieur, l'opposition est morcelée. Les candidats officiels remportent 85 % des suffrages exprimés (Modèle:Unité). Il y a deux millions d'abstentionnistes. Dans l'opposition (Modèle:Unité), ce sont néanmoins les républicains qui engrangent des voix supplémentaires, notamment dans les grandes villes (progression de Modèle:Nombre à Paris) mais leurs députés refusent de prêter serment et ne peuvent en conséquence siéger. Toutefois, aux élections complémentaires d'avril 1858, les cinq députés républicains qui sont élus (Jules Favre, Ernest Picard, Jacques-Louis Hénon, Louis Darimon et Émile Ollivier) acceptent de prêter serment pour pouvoir siéger au parlement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Attentat d'Orsini
L'attentat manqué de Felice Orsini contre l'Empereur et l'Impératrice en 1858, qui fait de nombreuses victimes, a pour conséquence de durcir le régime<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le ministre de l'Intérieur, Adolphe Billault, est démis de ses fonctions et remplacé par le général Espinasse qui présente, le Modèle:Date-, un projet de loi de sûreté générale, devant le Corps législatif, permettant de punir de prison toute action ou complicité d'acte accompli dans le but d'exciter à la haine ou au mépris des citoyens les uns contre les autres. Ce projet de loi donne également pouvoir au gouvernement d'interner ou de faire expulser, après l'expiration de sa peine, tout individu condamné pour des délits relatifs à la sûreté de l'État ou pour offense contre la personne de l'Empereur, mais également tout individu ayant été condamné, exilé ou transporté à la suite des événements de Modèle:Date-, de Modèle:Date- et de Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une fois le projet approuvé (facilement par le Corps législatif et par le Sénat mais de justesse par le Conseil d'État<ref>Modèle:Harvsp.</ref>), Espinasse reçoit carte blanche pour agir. En un peu plus d'un mois, Modèle:Nobr sont envoyées en prison ou transportées en Algérie avant que la loi ne soit mise en sommeil dès le Modèle:Date- pour ne plus jamais être appliquée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, l'Empereur promulgue une amnistie générale à l'occasion de sa victoire en Italie du Nord. Certains comme Victor Hugo refusent d'en profiter : Modèle:Citation. Edgar Quinet, rappelant que Modèle:Souverain- avait violé la Constitution par son coup d’État, déclare : Modèle:Citation.
Au cours des années 1860, le Second Empire prend une tournure libérale. Il desserre ainsi progressivement la censure, libéralise le droit de réunion et les débats parlementaires. Sous l'influence notamment du duc de Morny, il se dirige lentement vers une pratique plus parlementaire du régime. Néanmoins, cette libéralisation parlementaire a réveillé l'opposition, qu'elle soit républicaine ou monarchiste, y compris la droite cléricale qui n'a pas apprécié la politique italienne de l'Empereur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Réforme constitutionnelle de 1862
Le décret du Modèle:Date- complété par les sénatus-consultes des 2 et Modèle:Date- et du Modèle:Date- réforme la Constitution de 1852. Il s'agit pour Modèle:Souverain- de donner aux grands corps de l'État une participation plus directe à la politique générale du gouvernement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi, le droit d'adresse du Sénat et du Corps législatif est rétabli, le droit d'amendement est élargi ainsi que les modalités de discussion des projets de loi et du budget. Un compte-rendu sténographique des débats est instauré et rendu public. Le fonctionnement de l'État tend alors à se rapprocher de celui d'une monarchie constitutionnelle<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Second Empire est alors à son apogée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Lord Newton, Modèle:Citation<ref>Suzanne Desternes et Henriette Chandet, Modèle:Souverain-, homme du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Hachette, 1961, Modèle:P..</ref>.
Cette libéralisation parlementaire accompagnée de l'amnistie générale réveille l'opposition. Si les républicains et les libéraux ont approuvé la politique italienne de l'Empereur ainsi que sa politique commerciale, celles-ci lui ont aliéné la sympathie des catholiques et des industriels, ce qui l'oblige à rechercher de nouveaux appuis dans le pays<ref name="Antonetti276"/>.
Élections de 1863
Les élections du Modèle:Date- interviennent dans un contexte économique et social difficile<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plus de Modèle:Nobr d'opposition se présentent, les plus nombreux étant les républicains. Des alliances sont contractées entre monarchistes et républicains, notamment à Paris où l'orléaniste Adolphe Thiers se présente sur une liste unique comprenant une majorité de candidats républicains<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Finalement, avec Modèle:Unité, les candidats gouvernementaux perdent des suffrages tandis que l'opposition obtient Modèle:Unité et Modèle:Unité (Modèle:Unité et Modèle:Unité dont Thiers) alors que le taux d'abstention recule fortement (27 %). Si par leur vote les campagnes et les villes inférieures à Modèle:Unité ont soutenu les candidats officiels, les suffrages des grandes villes sont allés majoritairement à l'opposition<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les élections sont suivies d'un important remaniement ministériel qui favorise les réformistes proches de Morny, tels Paul Boudet et Armand Béhic mais aussi Victor Duruy, un historien libéral nommé au ministère de l'Instruction publique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au Corps législatif, les républicains ralliés à l'Empire forment avec les bonapartistes libéraux, le Tiers Parti<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Temps des « réformes utiles »
En Modèle:Date-, Modèle:Souverain- annonce ce qu'il appelle des Modèle:Citation et une Modèle:Citation. Un décret du Modèle:Date- remplace le droit d'adresse par le droit d'interpellation. La loi du Modèle:Date- sur la presse abolit toutes les mesures préventives : la procédure de l'autorisation est remplacée par celle de la déclaration et celle de l'avertissement est supprimée. De nombreux journaux d'opposition apparaissent, notamment ceux favorables aux républicains qui Modèle:Citation (L'électeur libre de Jules Ferry, Le Réveil de Charles Delescluze, La Lanterne d'Henri Rochefort). La loi du Modèle:Date- sur les réunions publiques supprime les autorisations préalables, sauf celles où sont traitées les questions religieuses ou politiques. Néanmoins, la liberté des réunions électorales est reconnue<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Toutes ces concessions, si elles divisent le camp bonapartiste, restent insuffisantes pour les opposants au Second Empire.
Échec de la loi Niel
La succession de revers internationaux durant la période 1866-1867 et les craintes d'un conflit armé ont convaincu Modèle:Souverain- de procéder à une refonte de l'organisation militaire. La loi de réforme militaire que l'Empereur propose en 1866 après la victoire des Prussiens à Sadowa est destinée à modifier le recrutement militaire en supprimant ses aspects inégalitaires et injustes (le tirage au sort, par exemple) et à renforcer l'instruction. La loi Niel, telle qu'elle s'appelle, est néanmoins considérablement dénaturée par les parlementaires, en majorité hostiles, et est finalement adoptée avec tant de modifications (maintien du tirage au sort) qu'elle en devient inefficace<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien brisé</ref>.
Élections législatives de 1869
Les élections législatives de Modèle:Date- donnent lieu à des combats de rue, ce qui ne s'était pas vu depuis plus de Modèle:Unité. Si les candidats favorables à l'Empire l'emportent avec Modèle:Unité, l'opposition, majoritairement républicaine, rafle Modèle:Unité et la majorité dans les grandes villes. Au Corps législatif, ces élections marquent le recul important des bonapartistes autoritaires (Modèle:Unité) face au grand vainqueur, le Tiers Parti (Modèle:Unité), et face aux orléanistes de Thiers (Modèle:Unité) et aux républicains (Modèle:Unité)<ref name="Antonetti279">Modèle:Harvsp.</ref>.
À la suite de ces élections, Modèle:Souverain- accepte de nouvelles concessions tandis que Modèle:Citation<ref name="Antonetti279"/>. Par un sénatus-consulte du Modèle:Date-, le Corps législatif reçoit l'initiative des lois et le droit d'interpellation sans restriction. Le Sénat achève sa mue pour devenir une seconde chambre législative tandis que les ministres forment un cabinet responsable devant l'Empereur<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En Modèle:Date-, Modèle:Souverain- nomme Émile Ollivier, issu des bancs de l'opposition républicaine et l'un des chefs du Tiers Parti, pour diriger de fait son gouvernement. C'est la reconnaissance du principe parlementaire. Ollivier constitue alors un gouvernement d'hommes nouveaux en associant bonapartistes libéraux (centre droit) et orléanistes ralliés à l'Empire libéral (centre gauche), mais en excluant les bonapartistes autoritaires (droite) et les républicains (gauche). Il prend lui-même le ministère de la Justice et des Cultes, le premier dans l'ordre protocolaire, et apparaît comme le véritable chef du ministère sans en avoir le titre<ref name="Antonetti279"/>.
Plébiscite de l'Empire libéral
Cherchant à concilier ordre et liberté, Ollivier convainc l'Empereur de procéder à une révision constitutionnelle d'ensemble pour mettre sur pied un système semi-parlementaire. Les procédés de candidature officielle sont abandonnés. Un sénatus-consulte proposant un régime plus libéral est soumis à l'approbation du peuple lors d'un plébiscite (le troisième depuis 1851) : le Modèle:Date-, les réformes sont approuvées avec plus de sept millions de « oui » en dépit de l'opposition des monarchistes légitimistes et des républicains qui ont appelé à voter « non » ou à s'abstenir<ref>Modèle:Lien web, université de Perpignan.</ref>. C'est ainsi que se met en place la Constitution du Modèle:Date-. Modèle:Souverain- se serait exclamé à cette occasion : Modèle:Citation<ref>Voir François Roth, Modèle:Lien brisé, Historia, numéro spécial no 37 de septembre/octobre 1995.</ref>. Émile Ollivier croit pouvoir dire de l'Empereur : Modèle:Citation<ref>Voir Antonin Debidour, Histoire diplomatique de l'Europe depuis l'ouverture du congrès de Vienne jusqu'à la clôture du congrès de Berlin (1814-1878), Modèle:T. : Modèle:Citation, F. Alcan, 1891, Modèle:P.381, Aimé Dupuy, 1870-1871, La guerre, la Commune et la presse, A. Colin, 1959, 253Modèle:Nb p., Modèle:P.29, ou Jean Sagnes, Modèle:Souverain- : le parcours d'un saint-simonien, Éditions Singulières, 2008, 607Modèle:Nb p., Modèle:P.270 Modèle:ISBN.</ref>.
Politique intérieure
Modèle:Article détaillé Sous l'Empire, la France connaît des années de progrès économiques (création d'un système bancaire, développement du chemin de fer, transformation des grandes villes).
Développement économique et financier
Le Second Empire coïncide quasi exactement, entre deux dépressions économiques (celle de 1817-1847 et celle de 1873-1896) au quart de siècle de prospérité économique internationale qu'a connu la France au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Souverain- fait appel au saint-simonien Michel Chevalier comme conseiller économique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sa politique économique, qui s'inspire du saint-simonisme, est fortement étatiste dès le lendemain du coup d'État. Elle a pour objectif la relance de la croissance et la modernisation du pays<ref name="Plessis"/>. En vingt ans, le pays a rattrapé une partie de son retard sur le Royaume-Uni en matière d'infrastructures et de système financier bancaire, aidé par la politique volontariste de l'Empereur et son choix du libre-échange<ref>Jean-Claude Yon, Le Second Empire : politique, société, culture, Éd. Armand Colin, 2004 rééd. 2009, Modèle:P., Modèle:P..</ref>.
Développement industriel
Les campagnes et vignobles connaissent une belle prospérité, notamment du fait de leurs ventes croissantes vers les villes (grâce au chemin de fer) et l'exportation (vins, blé, céréales). La production industrielle, et en particulier le bâtiment (villes, stations touristiques, chemins de fer, canaux), le bois (charpentes, tonnellerie), la mécanique, l'acier et le textile, connaît une très forte croissance, de plus de 10 % certaines années. Cette production est dopée par les investissements dans des machines textiles plus rapides et le fort développement des machines à vapeur. Les exportations augmentent de 160 % de 1853 à 1869. Le taux moyen de croissance annuelle dépasse 2 % par an et souvent 5 % par an. Sur la décennie 1851-1860, les économistes divergent entre +30 % de croissance (Mayer) et +60 % (Froment). Les frères Pereire illustrent à eux seuls une partie de cette croissance, avec la création du train Paris-Saint-Germain, de la Compagnie du Midi, de la Compagnie Générale Transatlantique (paquebots), d'Arcachon, des grands hôtels et la construction des immeubles de la plaine Monceau ainsi que d'une rue de Marseille (République).
Quelques crises ponctuelles, intervenues en 1856, 1861, 1864 et 1870 font un peu baisser la croissance (1851-1870). Dans l'ensemble, ce sont les secteurs industriels liés en particulier aux chemins de fer qui réussissent leur modernisation quand d'autres industries, incapables d'évoluer ou de se moderniser, disparaissent<ref name="Plessis" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est aussi le second souffle des mines de charbon françaises, développées par les grandes familles lilloises et dans l'Est (De Wendel, acier).
À partir de 1858, sous le Shogunat et à l'aune de l'ère Meiji, les liens franco-japonais vont permettre de sauver la sériciculture française et lyonnaise, secteur économique fondamental très sévèrement touché par la pébrine et la flacherie<ref name=":1" />.
L'époque est aussi marquée par l'émergence des grands magasins<ref>Modèle:Harvsp.</ref> comme le Bon Marché, le Bazar de l'Hôtel de Ville, le Printemps et la Samaritaine.
Développement des voies de communication
Le règne de Modèle:Souverain- est d'abord marqué par l'achèvement de la construction du réseau ferroviaire français supervisée par l'État. En 1851, le pays ne compte que Modèle:Unité de voies ferrées contre plus de Modèle:Unité en Grande-Bretagne. Sous l'impulsion de Modèle:Souverain- et de son ministre des travaux publics, Pierre Magne, dont la politique est caractérisée par un engagement financier partiel de l'État dans les entreprises ferroviaires, le pays réduit une partie de son retard sur sa rivale d'outre-Manche pour atteindre Modèle:Unité<ref>Modèle:Google Livres.</ref> de voies ferrées en 1870, sur lesquelles circulent annuellement plus de Modèle:Unité et Modèle:Unité de marchandises<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, contre 24 900 pour l'Angleterre<ref>Modèle:Google Livres.</ref>. La France est alors troisième en Europe, derrière l'Allemagne, qui compte vers 1870 près de 20 000 km de voies<ref>Modèle:Lien brisé</ref>. Le chemin de fer dessert désormais toutes les grandes villes françaises. Les incidences sont considérables sur de nombreux secteurs industriels, que ce soient ceux des mines, de la sidérurgie, des constructions mécaniques et des travaux publics. Parallèlement, le gouvernement porte également ses efforts sur la construction et l'entretien des routes ainsi que sur les ouvrages d'art puis, à partir de 1860, sous l'impulsion de l'Empereur, sur le développement des voies navigables avec la construction de nouveaux canaux. Enfin, l'État bonapartiste favorise le développement du télégraphe électrique mais aussi les fusions et la création de grandes compagnies maritimes de navigation (les Messageries maritimes, la Compagnie générale transatlantique, etc.) ainsi que la modernisation de la flotte et l'essor du commerce maritime par l'équipement des grands ports, notamment celui de Marseille<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Développement des sources de crédit
Inspiré de la doctrine saint-simonienne, Modèle:Souverain- multiplie également les sources de crédit et d'argent à bon marché en réformant le système bancaire dans le but de mieux faire circuler l'argent, de drainer l'épargne afin de favoriser le décollage industriel du pays<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Dans la pratique il se laisse influencer par deux exilés de Pologne, le comte Xavier Branicki et l'économiste, Louis Wolowski. Avec la création de grandes banques de dépôt, le système bancaire est démocratisé avec l'entrée en vigueur du décret du Modèle:Date- favorisant l'établissement d'instituts de crédit foncier comme le Crédit foncier de France pour le monde agricole et le Crédit mobilier, une banque d'affaires dirigée par les frères Pereire jusqu'en 1867 et destinée à financer les sociétés industrielles, notamment celles du chemin de fer mais aussi l'omnibus parisien ou l'éclairage au gaz<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De nombreuses grandes banques de dépôt sont créées tels le Comptoir d'escompte de Paris, le Crédit industriel et commercial (décret impérial de 1859) et le Crédit lyonnais. Par ailleurs, le rôle de la Banque de France évolue et, poussée par l'Empereur, elle s'engage dans le soutien au développement économique<ref>Modèle:Harvsp.</ref> tandis que la loi du Modèle:Date- importe en France le chèque comme moyen de paiement<ref name="Antonetti284">Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement, le droit des sociétés est adapté aux exigences du capitalisme financier. Ainsi la loi du Modèle:Date- crée la société en commandite par actions, celle du Modèle:Date- fonde la société à responsabilité limitée (SARL) et celle du Modèle:Date- libéralise les formalités de création de sociétés commerciales dont les sociétés anonymes<ref name="Antonetti284"/>.
Remise en cause du protectionnisme
L'influence des saint-simoniens sur la politique économique se manifeste enfin par la politique mise en œuvre par l'Empereur pour mettre fin au protectionnisme économique face à la concurrence étrangère, et ce en dépit de l'opposition des industriels français. Ainsi, le Modèle:Date-, la conclusion d'un traité de commerce avec le Royaume-Uni, négocié secrètement entre Michel Chevalier et Richard Cobden, fait alors figure de « coup d'État douanier ». Ce traité, abolissant non seulement les droits de douane sur les matières premières et la majorité des produits alimentaires entre les deux pays mais supprimant également la plupart des prohibitions sur les textiles étrangers et sur divers produits métallurgiques, est suivi par une série d'accords commerciaux négociés avec d'autres nations européennes (la Belgique, le Zollverein, l’Italie, et l’Autriche). Cette ouverture économique des frontières stimule alors la modernisation du tissu industriel français et de ses modes de production<ref name="Plessis"/>.
Expositions universelles
Paris accueille de grandes réunions internationales telles que l'Exposition universelle de 1855 et celle de 1867 qui lui permettent de mettre en avant l'intérêt de la France pour les progrès techniques et économiques<ref>Thèse d'Édouard Vasseur, Modèle:Lien web, École des Chartes, 2001.</ref>. Intéressé personnellement par tout ce qui relève du progrès technique, l'Empereur finance lui-même les travaux d'Alphonse Beau de Rochas sur le moteur thermique à quatre temps<ref>Roger-Henri Guerrand, supra, juin 1997.</ref>.
Paris saint-simonien
Commanditaire des travaux du baron Haussmann à Paris, Modèle:Souverain- souhaite transformer cette ville réputée au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour sa surpopulation, son insalubrité et sa sensibilité aux épidémies<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, en un modèle d'urbanisme et d'hygiène comme l'est déjà Londres.
Saint-simonien convaincu, inspiré notamment par son proche conseiller Michel Chevalier, Louis-Napoléon rêve d'une ville organisée et saine, avec de larges boulevards et avenues reliant facilement les pôles d'attraction, où le commerce et l'industrie puissent se développer et les plus démunis vivre dans des conditions décentes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Paris transformé par le Baron Haussmann est ainsi d'abord le Paris saint-simonien imaginé par le prince-président<ref>Modèle:Harvsp.</ref> dont beaucoup d'aspects figurent dans les phalanstères de Charles Fourier et dans l'Icarie d'Étienne Cabet<ref>Étienne Cabet, Voyage en Icarie, Paris, 1840.</ref>. Suivant ces principes fouriéristes, Louis-Napoléon est à l'origine de la construction des 86 premiers logements sociaux de Paris à la cité Rochechouart en 1851<ref>Roger-Henri Guerrand, Les Origines du logement social en France, Paris, Éditions ouvrières, 1967.</ref>,<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> qu'il fait financer par le sous-comptoir du commerce et de l'industrie pour le bâtiment afin de pallier la défaillance du conseil municipal de Paris<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il fait lui-même un don de Modèle:Unité pour aider à la construction de cités ouvrières destinées au remplacement des logements insalubres de la capitale et fait traduire et publier Des habitations des classes ouvrières, de l'architecte britannique, Henry Roberts<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Par décrets présidentiels, en 1852, il affecte Modèle:Unité, issus de la confiscation des biens des Orléans, à l'amélioration des logements ouvriers dans toutes les villes de France<ref name="Milza276"/>,<ref name="Girard|1986|p=169"/>.
Quand le Modèle:Date-, Georges Eugène Haussmann est nommé préfet de la Seine par Modèle:Souverain-, il est chargé de réaliser le Paris rêvé de l’Empereur dont la mission peut se résumer à Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La capitale, pour la première fois considérée dans son ensemble, est ainsi transformée en profondeur et modernisée avec la création d’un tissu cohérent de voies de communication. De nouvelles voies et axes reliant notamment les grandes gares entre elles sont percées, des perspectives et des places sont ouvertes tandis que de nombreux squares, espaces verts et jardins sont créés (Montsouris, Buttes-Chaumont, bois de Vincennes et de Boulogne, Boucicaut…). Plusieurs îlots misérables comme celui dit de la petite Pologne sont rasés. L’Empereur lui-même veille de près sur les travaux et dessine le plan d’un ensemble de 41 pavillons destinés à l’usage des classes ouvrières situés avenue Daumesnil et qui sont présentés à l’Exposition universelle de 1867<ref>Roger-Henri Guerrand, « L’Empereur de la vie quotidienne », L’Histoire no 211, juin 1997.</ref>,<ref>Marie-Jeanne Dumont, Le logement social à Paris : 1850-1930, Bureau de la recherche architecturale du Ministère de l’équipement et du logement, Éd. Pierre Mardaga, 1991, Modèle:P..</ref>.
La loi du Modèle:Date- repousse les limites de la capitale aux fortifications de Thiers. La ville absorbe onze communes en totalité (Belleville, Grenelle, Vaugirard, La Villette) ou en partie (Auteuil, Passy, Batignolles-Monceau, Bercy, La Chapelle, Charonne, Montmartre), ainsi que treize portions de communes<ref name="loi 1859">Loi sur l'extension des limites de Paris (du 16 juin 1859), dans le Bulletin des lois de l'Empire français, Modèle:Tome, Modèle:Nobr, Modèle:N°, 3 novembre 1859, Modèle:P., Modèle:Lire en ligne.</ref>. La superficie de Paris passe ainsi de 3 300 à Modèle:Unité tandis que sa population gagne Modèle:Unité pour s'établir à Modèle:Unité. Paris est désormais réorganisé en vingt arrondissements<ref name="loi 1859"/> et Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1870, la ville atteint 2 000 000 d'habitants.
Entre 1852 et 1870, plus de Modèle:Unité de voies nouvelles éclairées sont réalisées dans Paris, accompagnées de plantations (Modèle:Unité plantés + Modèle:Unité de bois et jardins)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, de trottoirs (plus de Modèle:Unité)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, de mobiliers urbains, de caniveaux et de Modèle:Unité d’égouts. Plus de Modèle:Unité insalubres comprenant Modèle:Unité ont été abattus et remplacés par Modèle:Unité nouveaux fournissant Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref> auxquels s’ajoutent de nombreux nouveaux monuments publics et édifices<ref>Modèle:Harvsp.</ref> comme l'opéra Garnier<ref>Opéra qu’il ne voit jamais abouti.</ref>, le nouveau Palais de Justice, le nouvel Hôtel-Dieu, des théâtres (le Châtelet), des lycées, les halles de Baltard ou de nombreux lieux de culte (église Saint-Augustin, église Saint-François-Xavier, etc.). Pour la première fois de son histoire, un plan général de la ville est dressé ainsi que son relevé topographique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Peinture par Ange Tissier.
Ces travaux du Second Empire modèlent le visage du Paris du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Ils ont cependant un coût non négligeable. Les opposants aux travaux conduits par Haussmann dénoncent notamment leur coût financier (les travaux coûtent Modèle:Nb de francs en dix-sept ans pour un budget initial de Modèle:Nb de francs, obligeant Haussmann à recourir à des bons de délégation émis par la Caisse des travaux de Paris, à creuser la dette de la ville et à se justifier par la théorie des dépenses productives<ref>Modèle:Harvsp.</ref>). À ces critiques financières s'ajoutent celles sur la vague de spéculation immobilière (les loyers augmentent de 300 % sur toute la période) et leur coût social (refoulement des plus pauvres hors du centre de Paris). Enfin, une autre vague de critiques porte sur le coût culturel de ces travaux (comme la destruction de nombreux vestiges du passé, notamment sur l'île de la Cité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>).
Si nombre de ces critiques peuvent être justifiées, il s'avère qu'il n'y a finalement pas d'accroissement du déséquilibre social dans la capitale par rapport à la période antérieure<ref>Louis Réau, Histoire du vandalisme, Paris, 1994, cité par Modèle:Harvsp.</ref> et qu'en 1865, 42 % des Parisiens restent classés dans la catégorie des plus défavorisés car non imposables et qu'à la fin de l'administration haussmannienne en 1870, 65 % des logements parisiens sont occupés par des indigents, des ouvriers et par les représentants les plus modestes de la petite bourgeoisie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, l'état d'insalubrité, le délabrement des édifices et les difficultés de circulation exigeaient quoi qu'il en fût une intervention publique.
Les opposants aux travaux dénoncent également les grands boulevards (très larges et rectilignes) permettant de mieux contrecarrer les éventuelles révoltes en empêchant la formation de barricades. Haussmann n'a jamais nié ce rôle quasi militaire de la percée de certaines des voies parisiennes, formant des brèches au milieu de quartiers constituant de véritables citadelles d'insurrections tels que ceux de l'hôtel de ville, du faubourg Saint-Antoine et des deux versants de la montagne Sainte-Geneviève. Cependant, il a répondu que la majorité de grandes artères percées permettaient surtout d'améliorer la circulation entre les gares, entre celles-ci et le centre-ville et aussi à aérer la ville pour éviter les foyers infectieux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement, Modèle:Souverain- encourage cette politique dans les autres grandes et moyennes villes de France, de Lyon à Biarritz en passant par Dieppe (les nombreuses rues impériales alors tracées sont souvent par la suite rebaptisées « rue de la République »). L'Empereur multiplie les séjours personnels dans les villes d'eau telles que Vichy, Plombières-les-Bains, Biarritz, ce qui contribue beaucoup à leur lancement et à leur fortune durable. Une politique de grands travaux et d'assainissement permet de mettre en valeur des régions comme la Dombes, les Landes (Napoléon fonde notamment en 1857 son domaine impérial de Solférino), la Champagne, la Provence ainsi que la Sologne, région chère à Modèle:Souverain- en raison de ses attaches familiales du côté de la maison de Beauharnais et qui s'investit personnellement dans la bonification de celle-ci en participant au financement des travaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Politique sociale
Privé du soutien des catholiques, que sa politique italienne inquiète, et de celui du patronat et des industriels, ulcérés par son traité de libre-échange conclu en 1860 avec la Grande-Bretagne, Modèle:Souverain-, ainsi déçu par les élites, recherche l'appui de nouveaux soutiens dans les masses populaires, notamment les ouvriers<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
À partir de 1862, sa politique sociale se montre plus audacieuse et novatrice que durant la décennie écoulée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En Modèle:Date-, il fonde la Société du prince impérial, destinée à prêter de l'argent aux ouvriers et à aider les familles temporairement dans le besoin. Son projet de loi visant à créer une inspection générale du travail, pour faire respecter la loi de 1841 sur le travail des enfants, est cependant révoqué par le Conseil d'État<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La même année, sous les encouragements des parlementaires réformistes et de l'élite ouvrière, il subventionne l'envoi d'une délégation ouvrière conduite par Henri Tolain à l'Exposition universelle de Londres. Pour l'économiste et homme politique socialiste Albert Thomas, Modèle:Citation De retour de Londres, la délégation ouvrière demande l'application en France d'une loi permettant aux travailleurs de se coaliser sur le modèle de ce qui se faisait en Grande-Bretagne et, dans le contexte des élections de 1863 et de celles complémentaires de 1864, Tolain et les militants ouvriers rédigent le manifeste des Soixante, un programme de revendications sociales qui affirme son indépendance vis-à-vis des partis politiques, notamment les républicains, et présente des candidats (qui sont finalement battus)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'Empereur appuie néanmoins leur vœu sur le droit de coalition. Malgré les réticences du Conseil d'État, un projet de loi préparé par Émile Ollivier est adopté par le Corps législatif et par le Sénat. Ratifiée et promulguée par Modèle:Souverain-, la loi du Modèle:Date- reconnaît pour la première fois le droit de grève en France<ref>Modèle:Harvsp.</ref> du moment qu'il ne porte pas atteinte à la liberté du travail et s'exerce paisiblement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De nombreux ouvriers sont alors séduits par la politique sociale de l'Empereur mais leur ralliement au régime n'est cependant pas massif<ref>Éric Anceau, Modèle:P..</ref>. Les contacts pris à Londres avec les représentants ouvriers de divers pays ont abouti à la création, en 1864, de l'Association internationale des travailleurs (AIT)<ref name="Antonetti292">Modèle:Harvsp.</ref> qui ouvre un bureau en France en 1865, dirigé par Henri Tolain<ref name="Milza590">Modèle:Harvsp.</ref>.
Droit d’organisation des salariés
En dépit de la reconnaissance de ce droit de grève, les syndicats proprement dit demeurent prohibés. Une circulaire impériale du Modèle:Date- demande d'abord aux préfets de laisser se tenir les rassemblements ayant des revendications purement économiques. Puis, le droit d'organisation des salariés dans des associations à caractère syndical est reconnu dans une lettre du Modèle:Date- et par un décret du Modèle:Date- portant création d'une caisse impériale des associations coopératives.
En Modèle:Date-, lors du congrès de Lausanne<ref name="Anceau462">Modèle:Harvsp.</ref>, l'AIT proclame que Modèle:Citation<ref name="Anceau462"/> et ce Modèle:Citation<ref name="Milza657">Modèle:Harvsp.</ref>. Deux jours plus tard, lors du congrès de la paix et de la liberté à Genève, Modèle:Citation<ref name="Antonetti292"/>, visant notamment Modèle:Souverain-<ref name="Milza657"/>. La section parisienne est finalement dissoute pour avoir participé à des manifestations à caractère politique comme des protestations contre l'envoi à Rome de troupes françaises<ref name="Milza591">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, les chambres syndicales sont officiellement tolérées par le gouvernement<ref name="Maitron">Modèle:Lien web, Chronologie indicative de l’histoire du mouvement ouvrier français, 1864-1870.</ref>. Mais si le gouvernement envisage la légalisation des syndicats avec, pour corollaire, leur ralliement au socialisme césarien, il ne peut tolérer un ralliement au socialisme international marxiste qui semble se profiler au travers de l'AIT<ref name="Antonetti292"/>. Le ralliement, pour la première fois, de la majorité des ouvriers aux candidats républicains lors des élections législatives de 1869 confirme alors l'échec de la politique d'ouverture sociale de Modèle:Souverain-.
En dépit de toutes ses déconvenues pour se rapprocher des ouvriers, Modèle:Souverain- décide de maintenir ce qu'il considère être son œuvre sociale<ref name="Antonetti292"/>. Des soupes populaires sont organisées pour les pauvres alors que se mettent en place les premiers systèmes de retraites et qu'une loi fonde une caisse d’assurance décès et une caisse d’assurance contre les accidents du travail (1868)<ref name="Maitron"/>. Le Modèle:Date-, une loi abroge un article du code civil qui donnait primauté, en cas de contentieux, à la parole du maître sur celle de l’ouvrier<ref name="Maitron"/>. Le Modèle:Date-, le Conseil d’État refuse de valider le projet de suppression du livret d'ouvrier, une demande récurrente de Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sur la période, si la grande misère recule et si le niveau de vie des ouvriers reste précaire, leur pouvoir d'achat a cependant réellement augmenté alors que les périodes de sous-emploi se font plus brèves<ref name="Plessis">Alain Plessis, Modèle:Lien web, magazine L'Histoire no 195, janvier 1996.</ref>.
Instruction publique
Dans le même temps, Victor Duruy, le ministre de l'Instruction publique, met l'accent sur l'enseignement populaire alors que les premières années de la décennie ont été marquées en ce domaine par quelques avancées : en 1861, Julie-Victoire Daubié est ainsi la première femme reçue au baccalauréat, sans avoir à faire de demande exceptionnelle<ref>Modèle:Article.</ref>.
Membre du gouvernement impérial de 1863 à 1869, Duruy ouvre l'enseignement secondaire aux jeunes filles et s'efforce, à partir de 1865, de développer l'enseignement primaire, en dépit de l'hostilité de l'Église catholique romaine qui craint une perte de son influence.
Ayant plaidé la constitution d'un grand service public de l'enseignement primaire, gratuit et obligatoire — auprès de l'Empereur avec succès, puis auprès du Corps législatif sans succès —<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il impose, en 1866 et 1867, l'obligation pour chaque commune de plus de Modèle:Nobr d'ouvrir une école pour filles, l'extension de la gratuité de l'enseignement public du premier degré à Modèle:Unité, l'institution d'un certificat d'études primaires sanctionnant la fin du cycle élémentaire, et il développe les bibliothèques scolaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Milza595">Modèle:Harvsp.</ref>.
Il rend obligatoire dans les programmes scolaires du primaire l'enseignement de l'histoire et de la géographie, restitue la philosophie dans le secondaire et y introduit l'étude de l'histoire contemporaine, les langues vivantes, le dessin, la gymnastique et la musique<ref name="Milza595"/>.
Mécénat et dons
Passionné par les sciences et bien informé sur les dernières inventions, Modèle:Souverain- entretient des rapports privilégiés avec les savants dont il se plaît à écouter les conférences et à suivre les expériences. Celui qui obtiendra le plus de ses faveurs est Louis Pasteur qu'il rencontre pour la première fois en 1863 après que celui-ci a réfuté la thèse de la génération spontanée et démontré l'existence des animalcules (plus tard appelés microbes). Devenu familier de l'Empereur et de l'Impératrice qui lui ôtent tout souci matériel pour poursuivre ses travaux, il est nommé à la commission chargée de la réforme de l'enseignement supérieur, envoyé dans le Gard pour lutter contre l'épidémie de pébrine qui menaçait les élevages de vers à soie, avant d'être nommé sénateur en Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Jean-François Lemaire, Modèle:Lien brisé, Revue du Souvenir Napoléonien, no 407, mai 1996, Modèle:P. à 27.</ref>.
L'appui de Modèle:Souverain- au projet de Ferdinand de Lesseps, par ailleurs cousin de l'Impératrice, de percer le canal de Suez est déterminant à plusieurs occasions. Après plusieurs hésitations, l'Empereur accepte de patronner l'entreprise et de faire pression diplomatiquement sur l'Empire ottoman, hostile au projet. Il sauvera encore à plusieurs reprises les travaux en les soutenant face au vice-roi d'Égypte (1863-1864), une nouvelle fois face au Sultan (1865-1866) et encore en 1868 en consentant un emprunt pour renflouer la compagnie de Lesseps au bord de la faillite. Cependant, le contexte politique et social ainsi que sa santé précaire ne lui permettent pas de se rendre en Égypte pour voir l'achèvement des travaux, laissant son épouse assister seule à l'inauguration du canal de Suez le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Activités culturelles sous Modèle:Souverain-
Essor de la photographie
Désireux de faire apparaître son règne comme celui du Modèle:Citation, Modèle:Souverain- trouve en la photographie (son invention est traditionnellement datée de 1839) un instrument moderne permettant de réaliser cette ambition politique pour diffuser largement son image et les événements de son règne au côté des techniques plus traditionnelles qu'étaient notamment la peinture et la sculpture<ref name="photoNap">Modèle:Lien web, Des photographes pour l'Empereur, Bibliothèque nationale de France.</ref>.
La Mission héliographique témoigne de cet intérêt des pouvoirs publics permettant la notoriété et le succès de Léon-Eugène Méhédin, de Gustave Le Gray (à qui Louis-Napoléon commande la première photographie officielle d'un chef d'État), d'Auguste Mestral, d'Hippolyte Bayard ou d'Henri Le Secq tout comme le traduisent les commandes publiques passées par la suite à Désiré Charnay, Auguste Salzmann, Adolphe Braun, Jean-Charles Langlois, Charles Nègre, Pierre-Louis Pierson et Pierre-Ambroise Richebourg, dont le but in fine reste toujours de rendre compte de l’action menée par l’Empereur et ses ministères dans les plus divers des domaines, y compris à l'étranger<ref name="photoNap"/>.
Arts et lettres
Durant la période de l'Empire autoritaire et dans une moindre mesure dans les années 1860, le domaine des arts et des lettres est soumis à la censure. Prêché par l'Église, le retour à l'ordre moral, appuyé par l'Impératrice Eugénie, est l'une des préoccupations du régime. Néanmoins, en 1863, alors que Jean-Léon Gérôme et les grands peintres officiels sont célébrés au Salon de peinture et de sculpture, Modèle:Souverain- permet l'ouverture d'un « salon des refusés » où exposent Courbet et les futurs impressionnistes.
Cette période est cependant caractérisée par la richesse de sa littérature, de Flaubert à George Sand ou aux frères Edmond et Jules de Goncourt. La construction de l'opéra Garnier illustre l'importance accordée au monde du spectacle, élément de la « fête impériale ». Les spectacles en ville se développent notamment l'opéra-bouffe, un genre dans lequel triomphe le compositeur Jacques Offenbach, mais aussi les pièces de théâtre comme celles d'Eugène Labiche qui remportent un franc succès. Bien que ces deux personnalités assument leur bonapartisme<ref group=alpha>Eugène Labiche a été l'un des premiers artistes à publiquement apporter son soutien au coup d'État de Louis-Napoléon. Modèle:Harvsp.</ref>, leurs œuvres se livrent à une Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Doté d'une forte pension officielle et d'une très confortable liste civile, les fêtes et les réceptions grandioses de l'Empereur et de l'Impératrice aux Tuileries, à Saint-Cloud ou à Compiègne confèrent aussi à la « fête impériale » un rôle de propagande. De nombreux artistes tels Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Prosper Mérimée mais aussi des personnalités du monde scientifique comme Louis Pasteur participent notamment aux séries, des fêtes données pendant toute une semaine au palais de Compiègne par le couple impérial<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Passionné d'histoire, Modèle:Souverain- écrit une monumentale Histoire de Jules César, aidé d'une équipe de collaborateurs dont il assure la direction, comprenant notamment Alfred Maury, Prosper Mérimée et Victor Duruy<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La préface est rédigée par l'Empereur (ainsi que principalement les deux premiers volumes) et reprend les thèmes exposés dans sa jeunesse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Paru chez Plon en 1865 et 1866 pour les deux premiers volumes, qui vont jusqu'au début de la guerre civile en 49 Modèle:Av JC, l'ouvrage compte six volumes au total et est complété, du moins pour les trois derniers volumes, sous la plume du baron Eugène Stoffel. Bien ultérieurement, l'ouvrage reçoit la reconnaissance et la caution scientifique des historiens Claude Nicolet<ref>Claude Nicolet, La fabrique d'une nation. La France entre Rome et les Germains, Paris, Perrin, 2003, Modèle:P..</ref> et Christian Goudineau<ref>Christian Goudineau, Le dossier Vercingétorix, Actes Sud/Errance, 2001, Modèle:P..</ref>, spécialistes de l'histoire romaine et de la Gaule<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement à ses recherches sur l'artillerie romaine, l'Empereur joue un rôle important dans la mise en œuvre d'une véritable archéologie nationale. En Modèle:Date-, il constitue une commission topographique chargée de dresser une carte de la Gaule. Il institue des chaires d'antiquité à l'école normale, à l'école des Chartes et au collège de France. Sur ses deniers personnels, il achète les jardins Farnèse sur le Palatin en 1860 et y exhume le palais impérial de Rome<ref>Pietro Romanelli, Le Palatin, traduction d’Olivier Guyon, Istituto Poligrafico dello Stato, Rome, 1971, 96Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>. Il envoie parallèlement des missions archéologiques en Espagne, Macédoine, Syrie, Algérie, Tunisie, Grèce ou encore en Asie Mineure. En 1862, il fait ouvrir le musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye et ériger une statue de Vercingétorix au mont Auxois<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Sur ses deniers personnels, il finance plus de Modèle:Nobr de francs en recherches archéologiques, études expérimentales et travaux cartographiques et fait réaliser des fouilles à Alise-Sainte-Reine, identifiée comme étant le site d'Alésia, qu'il visite en 1861, avant celui de Gergovie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ainsi qu'à Bibracte<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Politique étrangère sous le Second Empire
Modèle:Article détaillé En 1851, préparant la restauration impériale, Louis-Napoléon Bonaparte cherche à rassurer l'opinion française et européenne en déclarant à Bordeaux : Modèle:Citation (Modèle:Date-). L'ordre européen alors en place est pourtant celui issu du congrès de Vienne de 1815 qu'il récuse, non seulement parce qu'il a été établi par les vainqueurs de Modèle:Souverain- afin de contenir les ambitions territoriales et politiques de la France mais aussi parce qu'il méconnaît le principe des nationalités dont Louis-Napoléon est un ardent défenseur<ref name="Gaillard">Jean-Michel Gaillard, « Sedan, 1870 : l'effondrement d'un rêve européen », L'Histoire no 211.</ref>. Le Royaume-Uni se tient sur ses gardes. De fait, en octobre, le Premier Ministre Modèle:Incise communique au Secrétaire du Foreign Office, l’information obtenue de source sûre, selon laquelle le Prince-Président nourrit le projet d’envahir la Grande-Bretagne, et s’y verra même bientôt Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Remise en cause du congrès de Vienne
L'Empereur entend à la fois disloquer la coalition anti-française héritière du congrès de Vienne (1815), et aider à remodeler la carte de l'Europe en fonction du « principe des nationalités » selon lequel chaque nationalité, chaque peuple doit décider de son sort<ref name="Gaillard"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son projet est de construire une Europe fondée sur la libre adhésion de ses habitants, où la France a retrouvé ses frontières naturelles et où un système de congrès permet de résoudre pacifiquement les conflits entre les peuples. Son éducation cosmopolite et sa sympathie naturelle pour les peuples opprimés permettent à Modèle:Souverain- d'être le premier chef d'État à raisonner en tant qu'Européen et à estimer que l'Europe ne peut se construire que sur le dépassement des politiques nationales de chaque État européen<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'Empereur connaît des réussites dans un premier temps, alors même qu'il doit composer avec une haute administration et des diplomates majoritairement monarchistes et opposés au césarisme de Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La guerre de Crimée (1854-1856), marquée notamment par le siège de Sébastopol, permet ainsi à Modèle:Souverain- de jeter les bases de sa politique extérieure et de rétablir la France sur la scène européenne. La défense de l'Empire ottoman contre la Russie est aussi une excellente occasion pour lui de faire oublier les visées impérialistes de Modèle:Souverain- et de sortir Paris de son isolement international. Ainsi, à la suite de la déclaration de guerre entre la Russie et l’Empire ottoman le Modèle:Date-, la France, voulant renforcer son influence en Égypte, et le Royaume-Uni voulant protéger ses positions en Inde, s'allient aux Turcs et déclarent à leur tour la guerre aux Russes le Modèle:Date-. Il s'agit là d'abord d'une victoire diplomatique car l'alliance avec l'Angleterre brise celle conçue autrefois entre cette dernière, l'Autriche et la Russie contre Modèle:Souverain-. Après la destruction de la flotte russe à Sébastopol et la bataille de Malakoff, la Russie capitule<ref name="Gaillard"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Coïncidant avec la naissance de son héritier le Modèle:Date-, le traité de Paris est un triomphe personnel pour l'Empereur qui replace la France aux côtés des grands royaumes européens, efface des esprits le congrès de Vienne de 1815 et se pose en arbitre du continent. Les Anglais et les Français non seulement obligent la Russie à reconnaître l’indépendance de l’Empire ottoman mais ils obtiennent aussi la neutralisation de la mer Noire et l’autonomie des deux principautés ottomanes de Moldavie et de Valachie. Le Piémont-Sardaigne, allié des vainqueurs, profite de l'occasion pour dénoncer l'occupation de l'Italie par l'Autriche des Habsbourg et de prendre ainsi date auprès de l'Empereur des Français. La signature de ce traité marque également l'apogée de la bonne entente de Modèle:Souverain- avec la Grande-Bretagne de la reine Victoria<ref name="Gaillard"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Par la suite, appuyées par Modèle:Souverain- et en dépit de l'opposition de l'Autriche, les deux principautés de Moldavie et de Valachie élisent toutes les deux le même candidat au trône, Alexandre Jean Cuza (1859). L'union des deux principautés est formalisée en 1862 avec la formation des principautés unies de Roumanie qui devient, en 1881, le royaume de Roumanie<ref>Yves Bruley, Modèle:Lien brisé, Historia no 722, Modèle:Date-.</ref>.
Politique italienne
La politique italienne de l'Empereur — en faveur de l'unification et au détriment de l'Autriche — permet à la France d'annexer, après un plébiscite, le comté de Nice et la Savoie (1860), l'Empereur ayant pris le commandement de l'armée lors des batailles de Magenta et Solférino pendant la campagne d'Italie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, Modèle:Souverain- veut s'engager contre l'Autriche et mettre un terme à sa domination sur l'Italie, alors morcelée en divers duchés, principautés et royaumes, pour construire une Italie unie. Mais les militaires français refusent régulièrement une guerre ouverte, trop risquée. Par ailleurs, l'unification italienne pourrait menacer le pouvoir temporel du pape, tandis que les banquiers craignent les coûts et répercussions économiques possibles d'une telle aventure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
C'est l'attentat manqué d’Orsini qui convainc pourtant l’Empereur de s'impliquer. Il contacte secrètement Camillo Cavour, président du Conseil des ministres du royaume de Piémont-Sardaigne à qui il propose son aide pour la création d'un royaume de Haute-Italie, lors des accords de Plombières (Modèle:Date-), en échange du duché de Savoie et du comté de Nice ainsi que du maintien du pouvoir temporel du pape à Rome. Il n'est pas question pour l'Empereur de faire l'unité de la péninsule mais plutôt d'aider les populations d'Italie du Nord (Piémont, Sardaigne, Lombardie, Vénétie, Parme et Modène) à s'affranchir de la puissance autrichienne tandis que le reste de la péninsule se partagerait entre un royaume d'Italie centrale (Toscane, Marches, Ombrie, Rome et Latium) et le royaume de Naples<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Un traité d'alliance avec le Piémont-Sardaigne est signé en bonne et due forme le Modèle:Date-.
Avant toute intervention sur le sol italien, Modèle:Souverain- s’assure par prudence de la neutralité de la Russie et de la passivité britannique. Le Modèle:Date-, à la suite d'un ultimatum adressé au royaume de Piémont-Sardaigne quant au désarmement de ses troupes, l’Autriche lui déclare la guerre. La France, engagée par son alliance défensive avec le Piémont-Sardaigne, honore le traité et entre en campagne contre l'Autriche. Après les batailles de Montebello, de Palestro, de Magenta et de Solférino en mai et Modèle:Date-, Modèle:Souverain- décide de suspendre les combats en raison des pertes françaises importantes. Il craint aussi que le conflit ne s'enlise alors que se mobilise la Prusse le Modèle:Date-. Après une rencontre au sommet entre les empereurs Modèle:Souverain3 et Modèle:Souverain- à Villafranca di Verona, l'Autriche accepte de céder la Lombardie mais obtient de garder la Vénétie. Le traité de paix est signé à Zurich le Modèle:Date- mais Cavour, insatisfait de l'armistice, active les foyers révolutionnaires italiens par l’entremise de Giuseppe Garibaldi. De Modèle:Date- à Modèle:Date-, des duchés italiens se rallient dans un mouvement unitaire, soutenu par l'opinion publique et le roi de Sardaigne, Victor-Emmanuel. L'expédition des Mille menée par Garibaldi, qui débute en Modèle:Date-, permet l'annexion du royaume des Deux-Siciles. Le Modèle:Date-, le royaume d'Italie est proclamé et Victor-Emmanuel devient roi d'Italie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pour Modèle:Souverain-, le bilan de cette politique italienne est mitigé. Ses succès militaires et la faiblesse de sa diplomatie ont renforcé à son égard l'hostilité de l'Autriche et de la Prusse alors que l'Italie, qui lui doit beaucoup, reste un État faible. En refusant de poursuivre la campagne victorieuse (mais coûteuse en hommes) de 1859, l'Empereur laisse Venise aux mains des Autrichiens et déçoit ses alliés sardes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Il obtient néanmoins l'annexion du comté de Nice à la France ainsi que celui de la Savoie. Le traité de Turin, en Modèle:Date-, entérine ce changement de souveraineté tout comme l'annexion au Piémont-Sardaigne des duchés de Toscane, de Parme et de Modène. La limite géographique des territoires cédés n'est cependant pas clairement fixée<ref group=alpha>Le Mercantour ne rejoint la France qu'en 1947.</ref> et l'exécution du traité est subordonnée à son approbation par les populations concernées. Ainsi, la population niçoise semble tout d'abord assez réticente à ce changement de souveraineté. Lors des élections législatives de Modèle:Date-, les deux députés élus par les Niçois au parlement de Turin sont Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti Robaudi, tous deux farouchement opposés à l'annexion. Cependant, à l'appel du roi Victor-Emmanuel, la population finit par accepter son changement de souveraineté lors du plébiscite des 15 et Modèle:Date- où le « oui » remporte officiellement 83 % des inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % dans la ville même de Nice. En Savoie, les mêmes réticences s'expriment. Certains veulent être indépendants et d'autres réclament leur réunion à la Suisse. Le résultat du plébiscite organisé dans les mêmes conditions qu'à Nice donne une victoire très large aux partisans de la réunion à la France. Le Modèle:Date-, la réunion de la Savoie à la France devient effective sous la forme de deux départements : la Savoie et la Haute-Savoie. L'année suivante, ce sont Menton et Roquebrune, deux villes libres placées sous la protection de la maison de Savoie et également consultées lors du plébiscite d'avril 1860, qui rejoignent le département français des Alpes-Maritimes après dédommagement du [[Charles III de Monaco|prince Modèle:Charles III de Monaco]]<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La politique italienne de Modèle:Souverain- lui a cependant aussi aliéné les catholiques français ultramontains, car l'unité de l'Italie du Nord a mis les États pontificaux en péril. Cherchant à apaiser le mécontentement des milieux catholiques français, l'Empereur initie en 1860 une intervention en Syrie après le massacre de populations chrétiennes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et, jusqu'en 1870, empêche le nouveau royaume d'Italie de finaliser l'unité, en laissant des troupes à Rome pour protéger les derniers vestiges du pouvoir temporel du pape<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Expéditions lointaines et expansion coloniale
Tableau par Jean-Léon Gérôme, 1864. musée national du château de Fontainebleau.
À son arrivée au pouvoir, Modèle:Souverain- hérite d'un empire colonial modeste comprenant la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion, des comptoirs en Inde, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte et ses dépendances, l'Algérie ainsi que quelques autres îles notamment en Polynésie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Si au début, Modèle:Souverain- n'a aucun programme pour les colonies qu'il considère comme des fardeaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, l’idéologie des saint-simoniens va toutefois ostensiblement influencer les grandes lignes politiques de la colonisation sous son règne, époque pendant laquelle la surface des possessions françaises est finalement triplée. Modèle:Souverain- encourage une politique d’expansion et d’intervention outre-mer, autant par souci de prestige, que dans le but également de se concilier certaines fractions du corps social comme les militaires, les catholiques et les candidats à l'émigration vers des contrées lointaines<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Sur son initiative est réorganisée l'administration coloniale en 1854 avec la création d'un comité consultatif des colonies suivie, en 1858, de la création du ministère de l'Algérie et des Colonies. La politique coloniale de l'Empereur, inspirée par les saint-simoniens, se manifeste non seulement par le développement des ports coloniaux mais aussi par le commencement du percement du canal de Suez (1859-1869) en Égypte à l'initiative de Ferdinand de Lesseps et de Barthélemy Prosper Enfantin. Ce dernier est, au côté du saint-simonien Ismaÿl Urbain, le grand inspirateur de la politique arabophile de l'Empereur et notamment de sa politique algérienne. Dans le cadre de cette expansion coloniale, les forces navales sont aussi modernisées avec la mise en chantier d'une quinzaine de cuirassés et de navires à vapeur pour transporter les troupes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Au nom du libre-échange, dont il est un ardent partisan, et en dépit d'une forte opposition, Modèle:Souverain- autorise les colonies à pouvoir librement commercer avec les pays étrangers dans des conditions douanières similaires à celle de la métropole<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais c'est en Algérie que se manifeste avec le plus d'éclat le volontarisme napoléonien<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'Algérie est une colonie qui ne lui est pas acquise. Les électeurs y ont désapprouvé le coup d'État lors du plébiscite de Modèle:Date-. La colonie est négligée dans les premières années du règne et laissée sous le contrôle de l'armée. Modèle:Souverain- s'y rend pour la première fois en Modèle:Date- et en revient avec une vision nettement plus favorable qu'à son arrivée. À son retour, l'une de ses premières initiatives est de supprimer le ministère de l'Algérie et des Colonies dont l'administration civile a sur place porté atteinte à la propriété foncière musulmane et de remettre la colonie sous administration militaire avec pour mission notamment d'arrêter le cantonnement des indigènes<ref name="Pillorget">René Pillorget, Modèle:Lien web, Historia no 633.</ref>. Il envisage à l'époque la création d'une entité arabe centrée sur Damas et dirigée par l'émir Abd el-Kader, ancien chef de la rébellion algérienne qu'il a fait libérer en 1852 et qui vit depuis en Syrie. Ainsi constituée, cette nation arabe serait placée sous la protection de l'Empereur des Français<ref name="Rivet">Daniel Rivet, « Le rêve arabe de Modèle:Souverain- », revue L'Histoire no 140, janvier 1991.</ref>. En 1862, dans cette perspective, il expose sa vision, teintée de paternalisme, du développement de l'Algérie fondé sur Modèle:Citation. Pour lui, l'Algérie n'est pas une colonie mais un royaume arabe, et il estime que Modèle:Citation. Il se considère comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien brisé, Le Moniteur, Modèle:Date-.</ref>. En Algérie, la déclaration est non seulement mal reçue par les autorités militaires dirigées successivement par le maréchal Pélissier puis par le maréchal de Mac Mahon, mais aussi par les colons soutenus en métropole par Jules Favre et Ernest Picard. Symboliquement, Modèle:Souverain- décore de la Légion d'honneur Abd el-Kader alors qu'Ismaÿl Urbain publie L’Algérie pour les Algériens, où il défend les idées de royaume arabe que Modèle:Souverain- songe à mettre en œuvre mais auquel s’opposent farouchement les colons et les intérêts économiques algériens. Lors de sa seconde visite en Algérie au printemps 1865, Modèle:Souverain- expose son intention de créer un royaume arabe qui serait uni à la France sur le modèle d'une « union personnelle » comme l’Autriche et la Hongrie et comme le sont sous peu la Grande-Bretagne et le Canada<ref name="Pillorget"/>. Il envisage également la partition de l'Algérie en deux, réservant une large façade maritime pour les colons qui devraient alors évacuer toute la partie méridionale des hauts plateaux ainsi que les abords du Sahara<ref name="Rivet"/>. Parallèlement, plusieurs sénatus-consultes sont édictés pour mettre en forme la volonté de l'Empereur. Après un premier sénatus-consulte du Modèle:Date- qui réforme le régime de propriété foncière pour délimiter les terres des tribus et les protéger des confiscations abusives, un autre en date du 14 juillet 1865 accorde la nationalité française aux Algériens musulmans (et aussi juifs) accompagnés de droits civils et politiques à condition qu'ils aient renoncé à leur statut personnel fixé par la loi religieuse (ils doivent concrètement renoncer à la polygamie, au divorce alors interdit en France et aux prescriptions du droit successoral coranique)<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Rivet"/>. Mais ses diverses initiatives, comme celle de donner une constitution à l'Algérie<ref name="Pillorget"/>, ne résistent pas à l'opposition des colons, majoritairement hostiles à l'Empire, puis à la famine qui affecte la colonie à la fin des années 1860. L'idée d'instaurer un royaume en Algérie uni à la France par des liens personnels et dirigé par les autochtones est finalement abandonnée en 1869<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans l'Ouest africain, la présence française se renforce au Sénégal grâce au colonel Louis Faidherbe, gouverneur de 1854 à 1865<ref name="Anceau372">Modèle:Harvsp.</ref>. La construction du poste de Médine en 1865 assure alors le contrôle de toute la vallée du fleuve Sénégal<ref name="Anceau372"/>,<ref>Yves-Jean Saint-Martin, Le Sénégal sous le Second Empire : naissance d'un empire colonial (1850-1871), Éditions Karthala, 1989, Modèle:P. et s.</ref>.
D’habiles manœuvres permettent à Joseph Lambert, commerçant et armateur à l’île Maurice, d’obtenir pour la France, en 1860, une grande influence sur Madagascar qui ne manque pas de s'étendre aux Comores. En 1862, la France s'implante également en Nouvelle-Calédonie et à Djibouti par l'achat d'Obock (1862)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, en Extrême-Orient, après le massacre de missionnaires français en Annam, les premières expéditions d'envergure sont lancées. Saïgon est prise en 1859, ce qui aboutit à la colonisation de la Cochinchine<ref name="Anceau372"/>.
Après la première guerre de l'opium, qui se solde par la signature du traité de Nankin, faisant partie des traités inégaux, Modèle:Référence nécessaire. À la suite de la torture<ref>Modèle:Lien web.</ref> et du massacre du missionnaire et prêtre catholique Auguste Chapdelaine en Chine<ref>Modèle:Lien web.</ref> (il aurait notamment subi le supplice du lingchi, consistant à entailler et retirer successivement, par tranches fines, des muscles et des organes du condamné avant de lui trancher la tête) et Modèle:Référence nécessaire, les Français décident d'intervenir militairement avec les Britanniques. En Modèle:Date-, les forces anglo-françaises déclenchent la seconde guerre de l'opium. Après avoir bombardé Canton en Modèle:Date-, la flotte franco-britannique remonte jusqu'à Pékin, où de lourdes pertes sont infligées à l'escadre européenne. Un nouveau corps expéditionnaire comprenant Modèle:Unité et Modèle:Unité est envoyé en Chine en Modèle:Date-. Après avoir dispersé Modèle:Unité, il investit le palais d'été puis entre dans Pékin. L'épisode, qui se finit par la reddition des Chinois et la rédaction d'un nouveau traité de commerce, est terni par la mise à sac du palais d'été, dont les œuvres d'art partent notamment enrichir les collections du château de Fontainebleau<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En fin de compte, l'Empire colonial français, dont la superficie était inférieure à Modèle:Unité en 1851, est supérieur à Modèle:Unité en 1870<ref name="Anceau372"/>.
Modèle:Souverain- et Yoshinobu Tokugawa
En 1855, la pébrine, la tacherie et la flacherie ont décimé les entreprises de sériciculture de Lyon, de l'Ardèche et des Cévennes. Afin de reconstituer la population des vers à soie, l’Empire français doit se tourner vers l'étranger. La Chine est d'abord sollicitée, mais la qualité de ses produits déçoit. En revanche, cocons secs et œufs issus du Japon jouissent d'une excellente réputation. La France, en la personne de Modèle:Souverain-, fonde quelque espoir sur les relations naissantes avec le pays du soleil levant : en effet, ce secteur crucial pour la France a urgemment besoin de renouveler son approvisionnement en soie grège et en graine de vers à soie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Modèle:Date-, le baron Gros, envoyé par Modèle:Souverain-, débarque à Shinagawa. Il entame aussitôt des négociations qui aboutissent, le Modèle:Date-, à l’élaboration du traité de paix, d'amitié et de commerce auprès des plénipotentiaires du taikun ou shôgunat, empire du Mikado, et de l'empereur de l'Empire de France. Consuls et agents consulaires peuvent résider dans les ports ouverts au commerce français ; les agents diplomatiques et consulaires français ont la possibilité de voyager librement dans toutes les parties de l'empire, et sont ouverts au commerce et aux sujets français à compter du Modèle:Date-, les ports de Hakodate, de Kanagawa et de Nagasaki, puis les ports de Niigata et de Hyôgo<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Modèle:Souverain- attend le mois de Modèle:Date- pour introduire son premier chargé d'affaires, Gustave Duchesne de Bellecourt, qui ratifie le traité le Modèle:Date- et installe une légation à Yokohama. Ce diplomate devient consul général au Japon, puis, en application du décret en date du Modèle:Date-, ministre plénipotentiaire. Il quitte finalement Edo le Modèle:Date-. Après les États-Unis, l’Empire français est la deuxième destination d'émissaires japonais. Une délégation quitte Shinagawa le Modèle:Date- à bord du navire anglais Odin, arrive à Marseille le Modèle:Date- et est reçue par Modèle:Souverain- le Modèle:Date-. Elle signe par la suite, à Paris, un mémorandum sur l'ouverture des villes japonaises. Des sympathies se tissent entre les jeunes hommes politiques japonais et leurs hôtes étrangers ; elles seront par ailleurs exploitées en 1868, quand s'impose le régime Meiji<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (la Cuivrerie de Cerdon aujourd'hui donnée en exemple, a fabriqué en 1871 Modèle:Nobr pour la filature de soie de Tomioka dès lors inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité<ref name="ain aw_149142">Modèle:Lien web.</ref>).
Pour conserver sa place dans l'industrie de la soie, la France doit importer au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle plus de 80 % de sa consommation de soie grège. Les maladies gagnent du terrain chaque année et augmentent l'état de dépendance. Il semble aux soyeux lyonnais que le Japon est une source d'approvisionnement particulièrement adaptée pour la soie grège et les vers capables de résister aux maladies qui déciment l'élevage français. L'enjeu est tel que les producteurs envoient, au lendemain du traité, un représentant à Yokohama, Louis Bourret, qui, aussitôt, fait construire une filature. Yokohama connaît une extraordinaire extension et rassemble alors 80 % du commerce extérieur du pays. Les balles de soie ainsi exportées commencent à parvenir à Lyon à la fin de l'année 1859. Leur qualité et la modicité de leur prix font sensation. En cinq ans, Lyon devient la première place mondiale du commerce de la soie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (le jumelage entre Lyon et Yokohama initié par le consul général du Japon Louis Michallet sous l’égide du club Lyon-Japon rappelé dans le cadre du G7 de 1996 et de « L’Année du Japon en France » 1997-1998, en présence de Jacques Chirac, Ryutaro Hashimoto et des autorités de Lyon Modèle:6e et relaté au travers des écrits de Kikou Yamata, fait écho à cette période<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). Avec l'aide de la puissante chambre de commerce de Lyon, ces pionniers usent de leur influence pour que le chargé d'affaires français appelé à succéder à Duchesne de Bellecourt soit en mesure de défendre leurs intérêts. Léon Roches est désigné : originaire de Grenoble, l'un des berceaux de la sériciculture française, il est, à partir de 1864, un relais efficace.
À ce moment, les Français sont au nombre de cinquante-six, dont dix-sept occupés par le commerce de la soie, sur un total de deux cent quatre-vingt-trois étrangers. Le transport, d'abord confié aux intermédiaires britanniques, ne s'établit directement avec Marseille qu'après la mise en service d'une ligne régulière de paquebot-poste par la Compagnie des Messageries maritimes, en Modèle:Date-. Malgré de fortes réticences, le shôgunat accepte, en Modèle:Date-, de laisser partir Modèle:Nombre de graines de vers à soie à bord du navire de guerre Dupleix à destination de la France. L'année suivante, Yoshinobu Tokugawa offre Modèle:Nombre à Modèle:Souverain-, en échange de dix juments et dix étalons de race algérienne, d'un costume et d'un bicorne. En 1868, Léon de Rosny publie, pour le compte du ministère de l'Agriculture et du Commerce français, une traduction des manuels techniques japonais. Quand survient le changement de régime, en cette année 1868, la France est le premier pays importateur de soie japonaise ; elle achète plus de la moitié de la production : soie grège, bourre, déchets de soie, tissus, cocons et graines forment d'ailleurs la totalité des importations françaises en provenance du Japon. Il s’agit d’une réussite commerciale industrielle et financière cruciale et déterminante durant le règne de Modèle:Souverain-. En 1868, celui-ci rappelle l’ambassadeur Léon Roches en France, après la chute du Shôgunat<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Expédition du Mexique
Au début des années 1860, le Mexique est un pays en proie à de profondes rivalités politiques et à l'instabilité qui mettent le pays au bord de la guerre civile. Appauvri, l’État mexicain, endetté principalement vis-à-vis de l’Angleterre mais aussi de l’Espagne et de la France, décide, le Modèle:Date-, de suspendre pour deux ans le paiement de sa dette extérieure<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Modèle:Souverain-, qui vient d'obtenir un succès relatif en Italie, l’opportunité est tentante de profiter de la faiblesse présente des États-Unis confrontés à la guerre civile pour intervenir au Mexique et y installer un régime qui lui soit favorable politiquement mais aussi économiquement. Depuis longtemps, dès l'époque où il était enfermé au fort de Ham, il réfléchit aux enjeux géostratégiques de cette région du monde. Rêvant de la possibilité de constituer un solide empire latin dans cette région d'Amérique du Nord capable de freiner et repousser l'expansion des États-Unis, il prend également conscience de la position stratégique majeure de l'isthme de Panama<ref name="Bruley">Yves Bruley, Modèle:Lien brisé, Historia.</ref>. En créant une zone d'influence française dans cette région du monde, il offrirait des débouchés pour l'industrie mais aussi un accès à de nombreuses matières premières.
Une fois l'ordre rétabli, le progrès serait au rendez-vous permettant à cet hypothétique nouveau centre de commerce et d'exploitation que serait un Mexique sous influence française de devenir le premier pays industrialisé d’Amérique latine, détournant des États-Unis des milliers de colons italiens, irlandais, grecs ou de ressortissants en provenance de tout autre pays en difficulté<ref name="Bruley"/>. Si, pour son conseiller économique Michel Chevalier, l'ambition mexicaine constitue ainsi une Modèle:Citation, dans l'entourage d'Eugénie, l'enjeu politique et religieux prédomine avec la perspective de l'émergence d'une grande monarchie catholique, modèle régional capable de contrer les États-Unis, république où l'État est séparé de l'Église, et, par effet de dominos, de procurer des trônes pour les princes européens<ref name="Bruley"/>.
Afin officiellement de protéger les intérêts économiques français au Mexique, Modèle:Souverain- s’allie, le Modèle:Date-, avec le Royaume-Uni et l’Espagne pour lancer une expédition militaire. Des négociations ont lieu entre Mexicains et Européens, après que ces derniers ont signé la Convention de Soledad mais elles n'aboutissent qu'à une impasse. En Modèle:Date-, il ne reste plus au Mexique que la seule armée française à la suite du retrait du conflit des Britanniques et des Espagnols, peu enclins à suivre les initiatives de la France<ref name="Bruley"/>. Après la bataille de Las Cumbres suivie notamment du siège de Puebla, la ville de Mexico, capitale du pays, est prise le Modèle:Date-. La couronne du Mexique est proposée à Maximilien de Habsbourg, frère de Modèle:Souverain3, afin de compenser diplomatiquement l'engagement français en Italie et de resserrer l'alliance franco-autrichienne. Après avoir tergiversé une année, Maximilien l'accepte et entre, le Modèle:Date-, dans Mexico, accompagné de son épouse, l'Archiduchesse Charlotte<ref name="Bruley"/>.
En Modèle:Date-, la guerre de Sécession dans laquelle Modèle:Souverain- penche clairement en faveur du Sud<ref>Stève Sainlaude, Le gouvernement impérial et la guerre de Sécession, Paris, L'Harmattan, 2011.</ref>,<ref>Stève Sainlaude, La France et la Confédération sudiste, Paris, L'Harmattan, 2011.</ref> [voir La France et la guerre de Sécession] prend fin aux États-Unis. Cette issue permet au gouvernement américain d'apporter son soutien aux troupes du gouvernement républicain menées par Benito Juárez<ref name="Bruley"/>. L'ampleur de la résistance mexicaine et l'appui des États-Unis à celle-ci obligent Modèle:Souverain- à ordonner le Modèle:Date- l'abandon de Mexico, Puebla et Veracruz. En Modèle:Date-, le dernier navire français quitte les rives du Mexique, laissant derrière lui l'Empereur Maximilien qui a refusé d'abdiquer. Fait prisonnier à Santiago de Querétaro, il est exécuté le Modèle:Date-<ref name="Bruley"/>. En conséquence de cet abandon, le rapprochement avec l'Empereur François-Joseph est définitivement compromis<ref name="Gaillard"/>. L'Impératrice Charlotte sombrera dans la folie. Réfugiée en Autriche au château de Miramar puis auprès de son frère en Belgique, elle mourra en 1927 sans avoir retrouvé la raison.
Crise luxembourgeoise
Au début des années 1860, l'attachement de Modèle:Souverain- au principe des nationalités l'incite à ne pas s'opposer à l'éventualité d'une unification allemande, remettant ainsi en cause une politique menée depuis Richelieu et le traité de Westphalie (1648)<ref name="Gaillard"/>. Pour lui, Modèle:Citation. Il la considère comme Modèle:Citation notamment parce qu'elle accorde Modèle:Citation<ref>W. Radewahn, Französische Aussenpolitik vor dem Krieg von 1870, Eberhard Kolb, Europa vor dem Krieg von 1870, Munich, 1983.</ref>. Cette conviction basée sur le principe des nationalités le conduit non seulement à apporter son soutien à la révolte polonaise contre le tsar en 1863 ce qui provoque la rupture de l'alliance franco-russe<ref>Modèle:Harvsp.</ref> mais aussi à adopter une neutralité bienveillante lors de l'affrontement décisif entre la Prusse et l'Autriche. L'Empereur espère en fait tirer avantage de la situation quel que soit le vainqueur en dépit des avertissements de Thiers devant le Corps législatif<ref name="Gaillard"/>.
À la suite de la bataille de Sadowa, l'Autriche est refoulée vers les Balkans : l'Italie obtient la Vénétie comme le souhaitait Modèle:Souverain- alors que la Prusse obtient le Holstein, le Hanovre, la Hesse-Cassel, le duché de Nassau et Francfort-sur-le-Main pour former la confédération de l'Allemagne du Nord<ref name="Gaillard"/>.
Modèle:Souverain- entend aussi récolter les fruits de son attitude conciliante vis-à-vis de la Prusse. Lors de l'entrevue de Biarritz (1865), le chancelier Otto von Bismarck lui avait affirmé qu'aucune cession de territoire allemand à la France n'était envisageable, mais qu'il admettait toutefois qu'en cas d'intercession de la France dans la résolution du conflit avec l'Autriche, des concessions territoriales puissent être possibles. Ainsi, la Prusse resterait neutre en cas d'occupation par la France de la Belgique et du Luxembourg (politique dite des « pourboires »). Dans le même temps, Bismarck passe secrètement avec les États d’Allemagne méridionale un traité de protection mutuelle pour se prémunir d’une agression éventuelle de la France. L'annexion par la France du grand-duché du Luxembourg paraît d'autant plus accessible que Modèle:Souverain2, le roi des Pays-Bas, souverain en titre du Luxembourg, se déclare ouvert à une compensation financière. Ainsi, le Modèle:Date-, il accepte l'offre française de lui verser 5 millions de florins en échange du grand-duché. Les accords secrets de 1866 entre la Prusse et les États d'Allemagne méridionale ayant été officialisés, Modèle:Guillaume III subordonne la vente du Luxembourg à l'accord de la Prusse. Celle-ci, via Bismarck, fait alors connaître publiquement l'offre française à toute l'Europe, divulguant ainsi la teneur de ces pourparlers secrets, déchaînant une réaction explosive de l'opinion publique dans les États allemands et provoquant la crise luxembourgeoise<ref name="Gaillard"/>,<ref name="Yon98">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'opinion publique allemande est d'autant plus scandalisée que la dynastie des Luxembourg a donné quatre empereurs au Saint-Empire romain germanique. Il lui est inimaginable de laisser le grand-duché à la France. Dans ces circonstances, Otto von Bismarck considère qu'il ne peut plus honorer les promesses faites secrètement à la France et enjoint à Modèle:Guillaume III de revenir sur la vente du Luxembourg. En France, l'opinion publique se mobilise elle aussi, entraînant la mobilisation des troupes, tandis que des députés allemands poussent Bismarck à décréter la mobilisation générale de la Confédération de l'Allemagne du Nord. Au Luxembourg même, des activistes pro-français provoquent la garnison prussienne alors que d'autres manifestants demandent au roi des Pays-Bas le retour au statu quo. Modèle:Souverain- est conscient que son armée n'est pas prête à entrer en guerre contre son puissant voisin et est préoccupé par l'état de santé de son fils tombé gravement malade<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À l'initiative de la Grande-Bretagne, une conférence est organisée à Londres. La crise est résolue par le deuxième traité de Londres selon lequel la France renonce à ses prétentions sur le Luxembourg, en laisse la souveraineté au roi de Hollande, tandis que la Prusse démobilise sa garnison et démantèle ses fortifications autant que le Roi de Hollande le jugera utile. Il est entendu que le Luxembourg doit rester neutre au cours des futurs conflits<ref name="Gaillard"/>.
Le déroulement de la crise luxembourgeoise montre le poids des opinions publiques et la prégnance croissante du nationalisme. L'antagonisme entre la France et la Prusse en sort d'autant plus attisé que Modèle:Souverain- réalise désormais à quel point il a été joué par Bismarck depuis 1864<ref group=alpha>Modèle:Citation cité par Modèle:Harvsp.</ref>, n'ayant obtenu aucune des compensations secrètement convenues avec le Prussien. En conséquence de l'expédition militaire au Mexique, du soutien à la révolte polonaise contre le Tsar et de la crise luxembourgeoise, la France se retrouve isolée en Europe, y compris de l'Angleterre, désormais méfiante envers les ambitions territoriales de son voisin<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Yon98"/>.
Guerre franco-allemande de 1870
Tensions avec la Prusse
Les tensions avec la Prusse sont avivées quand le prince Léopold de Hohenzollern se porte candidat le Modèle:Date- à la succession d'Espagne, vacante depuis deux ans<ref name="Yon99">Modèle:Harvsp.</ref>, ce qui provoque des inquiétudes dans plusieurs chancelleries européennes : un Hohenzollern sur le trône espagnol placerait la France dans une situation d'encerclement proche de celle de l'époque de Charles Quint.
Le prince retire sa candidature le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, mais le gouvernement de Modèle:Souverain- subit la pression des belliqueux : une partie de la presse de Paris et de la Cour, ainsi que des opposants de droite ou de gauche<ref name="Girard463">Modèle:Harvsp.</ref>. Il exige un engagement écrit de renonciation définitive et une garantie de bonne conduite de la part de Modèle:Souverain2. Le Roi de Prusse confirme la renonciation de son cousin sans se soumettre à l'exigence française.
Cependant, pour Bismarck, une guerre contre la France est le meilleur moyen de parachever l'unification allemande. La version dédaigneuse qu'il fait transcrire dans la dépêche d'Ems de la réponse polie qu'avait faite Guillaume de Prusse confine au soufflet diplomatique pour la France, d'autant plus qu'elle est diffusée à toutes les chancelleries européennes<ref name="Gaillard"/>. Tandis que la passion anti-française embrase l'Allemagne, la foule parisienne, excitée par une partie de la presse, réclame la guerre<ref name="Girard463"/>. Bien que tous deux personnellement favorables à la paix et à l'organisation d'un congrès pour régler le différend, Ollivier et Modèle:Souverain-, qui ont finalement obtenu de leur ambassadeur la version exacte de ce qui s'était passé à Ems, se laissent dépasser par les partisans de la guerre, dont l'Impératrice Eugénie, mais aussi de ceux qui veulent une revanche sur l'Empire libéral<ref name="Girard466">Modèle:Harvsp.</ref>. Les deux hommes finissent par se laisser entraîner contre leur conviction profonde<ref name="Girard467">Modèle:Harvsp.</ref>.
Même s'il se dit de nature pacifique<ref name="Girard466"/>, Modèle:Souverain- est affaibli par ses échecs internationaux antérieurs et a besoin d'un succès de prestige<ref name="Girard466"/> avant de laisser le trône à son fils. Il n'ose pas contrarier l'opinion majoritairement belliciste, exprimée au sein du gouvernement et au parlement, y compris chez les républicains<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, décidés à en découdre avec la Prusse, alors que quelques semaines plus tôt il avait hésité à s'opposer à la décision d'Ollivier de réduire le contingent militaire, et ce malgré les avertissements lucides de Thiers<ref name="Yon99"/>.
Début du conflit
La guerre est déclarée le Modèle:Date-. L'armée prussienne a d'ores et déjà l'avantage en hommes (plus du double par rapport à l'armée française), en matériels (le canon Krupp) et même en stratégie, celle-ci ayant été élaborée dès 1866<ref name="Gaillard"/>.
Défaite française à Sedan
Les premiers revers d'août 1870 sont imputés à Modèle:Souverain- et à Ollivier, ce qui fournit à la Chambre l'occasion de renverser le Premier ministre, à une écrasante majorité, le Modèle:Date-, laissant l'Empereur seul sur la ligne de front, qu'elle soit politique ou militaire. Pendant que Modèle:Souverain- cherche Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, l'Impératrice Eugénie, régente, nomme le bonapartiste autoritaire Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao, à la tête du gouvernement. Sous la pression de l'Impératrice, Modèle:Souverain- renonce à se replier sur Paris et marche vers Metz au secours du maréchal Bazaine encerclé<ref>Sur le parcours de Modèle:Souverain- entre Metz et Sedan et la marche de l'armée de secours, voir Daniel Hochedez, « La guerre franco-allemande et l'occupation en Argonne (1870-1871) », revue Horizons d'Argonne, no 87, juin 2010, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Ses troupes sont elles-mêmes alors encerclées à Sedan. Le Modèle:Date-, n'ayant pu trouver la mort au milieu de ses hommes, Modèle:Souverain- dépose les armes au terme de la bataille de Sedan et tente de négocier les clauses de la capitulation avec Bismarck près du village de Donchery.
Désormais captif, il assiste avec le roi Guillaume de Prusse à l'acte de reddition de l'armée française au château de Bellevue situé près de Frénois, au sud de Sedan. Pendant leur discussion, il assure qu'il n'a pas voulu la guerre mais qu'il y a été contraint par l'opinion publique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ce à quoi le roi Guillaume lui réplique que ladite opinion avait été forgée par le ministère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Capture de Modèle:Souverain-
Le Modèle:Date-, l'Empereur, désormais prisonnier, quitte définitivement la France pour se rendre en Prusse et y être interné au château de Wilhelmshöhe<ref group=alpha>Ce château fut la résidence de Jérôme Bonaparte, oncle de Modèle:Souverain- et frère de Modèle:Souverain-, lorsqu'il fut roi de Westphalie de 1807 à 1813. Il avait rebaptisé le château Modèle:Citation. Modèle:Souverain- y séjourna lorsqu'il avait 4 ou 5 ans.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Souverain- est le quatrième souverain français à être capturé sur un champ de bataille<ref group="alpha">Louis IX à la bataille de Fariskur en 1250, Modèle:Souverain3 à la bataille de Poitiers en 1356, et Modèle:François Ier à la bataille de Pavie en 1525.</ref>.
Autorisé à choisir son itinéraire, il choisit de passer par la Belgique, trajet plus court et plus facile. Il se rend d'abord à Bouillon pour y loger la nuit du 3 au Modèle:Date- à l’hôtel de la Poste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, il se rend à la gare de Libramont (alors la gare la plus proche pour se rendre en Allemagne), où un train spécial l’attend. Durant le trajet de Bouillon à Libramont, l'Empereur visite une batterie d'artillerie pourvue de canons Wahrendorff, qui se chargent par la culasse, et dont l'armée belge a été dotée à l'instar de l'armée prussienne. Napoléon se fait longuement expliquer le mécanisme. Puis, avec un soupir, il se tourne vers sa suite : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À Jemelle, le train s'arrête en gare, et Napoléon rencontre son cousin le prince Pierre-Napoléon Bonaparte<ref group=alpha>Pierre-Napoléon Bonaparte avait assassiné, le Modèle:Date-, le journaliste Victor Noir. Il se réfugia à Rochefort en Belgique où il avait une maison depuis de longues années.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le convoi passe ensuite par Liège et s'arrête à Verviers où il loge la nuit du 4 au Modèle:Date- à l’hôtel du Chemin de Fer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Finalement, le Modèle:Date-, il reprend le train pour se rendre à Cassel. Durant tout le trajet du château de Bellevue près de Sedan au château de Wilhelmshöhe près de Cassel, l'Empereur est accompagné par le général prussien de Boyen, aide de camp du roi Modèle:Souverain3, et entre autres, le général Castelnau, son premier aide de camp. Durant la traversée de la Belgique, il est aussi accompagné par le général Chazal, commandant l’armée belge d’Observation mobilisée dès le début de la guerre.
Chute du Second Empire
Le Modèle:Date-, à Paris, la foule envahit le palais Bourbon tandis que l'Impératrice Eugénie se réfugie chez le docteur Thomas W. Evans, son dentiste américain, qui organise sa fuite vers l'Angleterre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le gouverneur de Paris, Louis Jules Trochu, reste passif et le régime impérial ne trouve guère de défenseurs, les soutiens traditionnels qu'étaient l'armée et la paysannerie étant trop loin, le traumatisme lié à la capitulation et à la captivité de l'Empereur trop important et la pression populaire à Paris et dans les grandes villes trop forte<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Des députés (dont Léon Gambetta et Jules Simon) se rendent à l'hôtel de ville de Paris et y proclament la République. Un gouvernement provisoire qui prend le nom de Gouvernement de la Défense nationale est alors formé<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
- Médaille satirique monétiforme, frappée après la défaite de Sedan par les opposants
-
Avers : « Modèle:Souverain- le misérable - parjure & traître ».
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Revers : « Vampire de la France - Paris 2 décembre 1851 - Sedan 2 septembre 1870 ».
Dans la plupart des départements français, le nouveau régime républicain est souvent accueilli dans l'indifférence. Dans un premier temps, peu nombreux sont ceux qui prennent la défense de l'Empire, discrédité par la défaite. En captivité, l'Empereur veut assumer sa part de responsabilité dans le déclenchement du conflit qui lui a coûté le trône impérial mais pas en endosser l'entière responsabilité. Dès le Modèle:Date-, il signe un premier récit intitulé Conduite de l'Empereur depuis le commencement de la guerre puis donne des entretiens à la presse écrite, correspond avec Émile Ollivier et publie Note sur l'organisation militaire de la Confédération d'Allemagne du Nord<ref>Modèle:Harvsp.</ref> dans laquelle il tente de se justifier et d'expliquer l'enchaînement des faits depuis Sadowa, rappelant notamment son projet militaire (la loi Niel) refusé par le Corps législatif.
Bien que discrédité par la défaite, il garde une réelle popularité dans les campagnes où beaucoup de paysans tentent de s'opposer au remplacement de leurs maires en septembre et Modèle:Date-. Des manifestations bonapartistes ont aussi lieu dans plusieurs départements et provinces, notamment en Normandie, en Charentes, dans le Puy-de-Dôme, dans le Limousin et en Corse<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Souverain- compte en fait sur la réunion des conseils généraux, élus en Modèle:Date-, et qui pourraient voter, selon ses espérances et ses renseignements, pour la restauration de l'Empire. Cependant, Gambetta met fin à ses illusions en décrétant la dissolution de ces conseils<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il compte alors sur une éventuelle consultation directe du peuple sur la nature du prochain régime par les autorités françaises pour rétablir la situation tandis que le nouveau système de scrutin par liste lamine les bonapartistes, obligés non seulement de faire liste commune avec les monarchistes mais de le faire en rang modeste, ce qui ne permet le retour que de 20 de leurs élus sur 675 à la Chambre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, l'Assemblée nationale, qui s'est réunie à Bordeaux, vote la déchéance officielle de Modèle:Souverain- et de sa dynastie, le déclarant Modèle:Citation. Seuls six parlementaires votent contre<ref name="Anceau545">Modèle:Harvsp.</ref>. L'Empereur ainsi déchu proteste, accusant l'Assemblée d'outrepasser ses pouvoirs, de se substituer à la volonté de la Nation et réclame un plébiscite<ref name="Anceau545"/>.
Dernières années en exil
Fin de captivité
Le Modèle:Date-, Bismarck met fin à sa captivité. L'empereur déchu décide alors de rejoindre ses proches en Angleterre où il retrouve son épouse et son fils, installés à Camden Place<ref group=alpha>Le nom de Camdem Place vient de son premier occupant, William Camden (1551–1623), un historien, antiquaire et topographe anglais.</ref>, une gentilhommière de style georgien<ref name="Paul Ganière">Modèle:Article.</ref>, à Chislehurst, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Londres. Il y reçoit de nombreuses visites à commencer par la reine Victoria, le prince de Galles et le Premier ministre britannique Gladstone. Durant ce nouvel exil britannique, l'ex-empereur écrit beaucoup, notamment un ouvrage intitulé La France et la campagne de 1870 (publié après sa mort dans son intégralité). Il y prépare également de nouveaux plans pour revenir au pouvoir, rêvant de rééditer à son profit le retour de l'île d'Elbe de son oncle Modèle:Souverain2.
Problèmes de santé
Mais en Modèle:Date-, à la suite d'un déplacement à cheval, il est victime d'une nouvelle violente crise urinaire<ref name="Grasset"/>. William Gull et James Paget, deux médecins anglais appelés en urgence, sondent l'ex-empereur<ref> Georges Androutsos : 'La maladie urogénitale de Napoléon III (1808-1873), in Progrès en Urologie, (2000), 10, 142-152 Texte intégral </ref>. Ils évoquent une lithiase vésicale (un calcul) et lui conseillent de se faire opérer par le professeur Henry Thomson, alors le meilleur spécialiste anglais de chirurgie de la vessie<ref name="Grasset">Modèle:Lien web.</ref> (dix ans plus tôt, il avait opéré avec succès le roi Modèle:Souverain3). C'est la première fois que Modèle:Souverain- est informé de la maladie dont il souffrait depuis au moins 1866 et qui lui avait été cachée jusque-là<ref name="Grasset"/>. Deux opérations de la vessie sont effectuées les 2 et Modèle:Date- par Sir Henry Thompson<ref name="Ganière"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Mort et inhumation
Une troisième opération est prévue plus tard, mais son état s'aggrave. Le Modèle:Date-, à Modèle:Heure, Modèle:Souverain- meurt à l'âge de Modèle:Nobr, dans sa résidence de Camden Place<ref name="Paul Ganière"/>. Une polémique naît alors dans les milieux scientifiques sur la cause de la mort de Napoléon III. Les Français, regrettant que les opérations subies n'aient pas respecté les protocoles expérimentés en France depuis de longues années, attribuent la mort aux suites des opérations. L'Anglais Thompson prétend au contraire que l'état de la vessie en était la cause<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Près de Modèle:Unité, dont un dixième de Français comprenant une délégation d'ouvriers conduite par Jules Amigues, viennent se recueillir devant le corps et participer à l'inhumation le Modèle:Date- à Chislehurst (aujourd'hui dans le borough londonien de Bromley)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Par la suite, sa veuve Eugénie de Montijo lui construit un mausolée à l'abbaye Saint-Michel (St Michael's Abbey) qu'elle avait fondée en 1881 à Farnborough dans le sud de l'Angleterre et où il repose depuis aux côtés de sa femme (décédée en 1920) et de leur fils unique, le prince impérial Louis Napoléon, enrôlé volontaire dans l'armée britannique et tué en Modèle:Date-, à Modèle:Nobr, en Afrique du Sud par les Zoulous au cours d'une patrouille lors de la guerre anglo-zouloue<ref>Alain Frerejean, Modèle:Souverain- un destin brisé, préface de Philippe Séguin, Éd. Albin-Michel, 1997, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La [[question du rapatriement en France de la dépouille de Napoléon III|question du rapatriement en France de la dépouille de Modèle:Souverain-]] est quelquefois évoquée depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par des personnalités politiques, mais sans le soutien des descendants de la famille impériale ni demande officielle de la France. Modèle:Article détaillé
Visions des historiens
Légende noire autour de Modèle:Souverain-
[[Fichier:Histoire d'un crime - Dargent.jpg|vignette|redresse|Encensé par le clergé, la magistrature et l'armée, Louis-Napoléon Bonaparte célèbre sa « victoire » en se hissant jusqu'au trône impérial juché sur une pile de cadavres, victimes du [[Coup d'État du 2 décembre 1851|coup d'État du Modèle:Date-]].
Illustration d'Ernest Yan' Dargent pour Histoire d'un crime de Victor Hugo.]]
Modèle:Citation pour reprendre les mots du professeur d'histoire contemporaine Guy Antonetti<ref name="Antonetti269270">Modèle:Harvsp.</ref>. Selon les détracteurs et opposants du dernier empereur des Français, il est à la fois un Modèle:Citation (Thiers), Modèle:Citation ou Modèle:Citation (Victor Hugo), Badinguet, du nom du peintre sous le déguisement duquel il s'échappa de la forteresse de Ham et la représentation symbolique d'Modèle:Citation<ref name="Antonetti269270"/> quand il n'est pas surnommé Modèle:Citation ou Boustrapa (de ses trois coups d’État : BOUlogne, STRAsbourg et PAris)<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Si la Modèle:Citation est si souvent évoquée pour parler de Modèle:Souverain- et de son règne, et que le Second Empire a eu Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web de Jean Garrigues, Professeur à l’Université d’Orléans, président du CHPP, Revue d'histoire politique, no HS 4 2008/3, Modèle:P. à 6.</ref>, il le doit à son caractère autoritaire et répressif et à sa fin sans gloire dans la désastreuse guerre franco-prussienne. Apparemment peu doué pour la prophétie, Louis Pasteur, fervent bonapartiste<ref group=alpha>Présenté à l'Empereur en 1863, Louis Pasteur avait publié ses Études sur le vin (1866) en les dédiant à Modèle:Souverain-.</ref> affligé par la chute de l'Empire, déclarait alors confiant que Modèle:Citation<ref>Lettre du 5 septembre 1870 adressée par Louis Pasteur au Maréchal Vaillant, citée par Modèle:Harvsp.</ref>.
Même les réussites qui caractérisent le Second Empire ne sont pas nécessairement dénuées d'aspects ambivalents et sont critiquées par les contemporains. Les acquis territoriaux de 1860 (Nice et la Savoie) obtenus à la suite d'une guerre victorieuse contre l'Autriche sont aussi oubliés, effacés par le traumatisme que constitue alors la perte de l'Alsace et de la Moselle et marquant durablement la conscience nationale jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Non seulement Modèle:Souverain- est sujet d'une légende noire et aussi parfois rose mais c'est également le cas des événements qui caractérisent son régime politique, notamment sa prise de pouvoir. Ainsi l'historien Maurice Agulhon utilise aussi les termes de légende noire et de légende rose pour les différentes versions ou approches données à l'insurrection en province au moment du coup d'État, notamment le fait que les historiens républicains tendaient à minimiser Modèle:Citation qui la sous-tendait<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Par ailleurs, l'œuvre de Victor Hugo, bâtie sur l'opposition permanente entre la gloire de Modèle:Souverain- et la bassesse tyrannique prêtée à Modèle:Souverain-, contribua considérablement à asseoir l'image d'un despote médiocre et sans scrupules. L'écrivain Émile Zola, circonspect sur l'Empereur dont il note la complexité et qu'il appelle Modèle:Citation<ref name="Antonetti269270"/>, rappela ainsi dans ses romans la spéculation effrénée et la corruption nées de l'« haussmannisation » et de la flambée boursière (La Curée, L'Argent), le choc que l'irruption des grands magasins représenta pour le petit commerce (Au Bonheur des Dames), la dureté des luttes sociales sous Modèle:Souverain- (Germinal). Toutefois, le même Émile Zola démontra comment le même homme pouvait être regardé différemment en fonction du camp idéologique où l'on se situait, des revirements idéologiques ou des métamorphoses de l'âge<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, en écrivant que Modèle:Citation<ref>Émile Zola, texte paru dans Le Gaulois en août 1895 et cité dans André Castelot, La féerie impériale, Perrin, 1962, Modèle:P..</ref>.
Souvent mentionnée par les historiens dans leurs biographies de l'Empereur<ref name="Girard514"/>, la légende noire est notamment analysée en profondeur, par les historiens Pierre Milza et Éric Anceau dans leurs ouvrages respectifs consacrés à Modèle:Souverain-.
Pour Éric Anceau, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien brisé, Revue d'histoire politique, no 12–2009/2, Modèle:P. à 42.</ref>. Cette Modèle:Citation selon les mots de l'historien Raymond Huard pour désigner le Modèle:Date-, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web, [[Revue d'histoire du XIXe siècle|Revue d'histoire du Modèle:S mini-]].</ref>, fut l'argument des républicains pour combattre tout retour en force du césarisme plébiscitaire, que ce fût lors du boulangisme puis plus tard lors de la montée du gaullisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le précédent d'un président devenu empereur ainsi rendra impensable, jusqu'en 1962, toute élection du chef de l'État au suffrage universel direct, François Mitterrand comparant avec virulence le général de Gaulle à Modèle:Souverain- afin d'instruire le procès des institutions de la Cinquième République<ref>François Mitterrand, Le Coup d'État permanent, 1964.</ref>.
Pour Pierre Milza, Modèle:Citation ce qui explique également, en sus du Modèle:Date-, le Modèle:Citation dont souffre longtemps l'image de Modèle:Souverain-<ref name="Milza775">Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans sa biographie, Éric Anceau note particulièrement que la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} République]] s'édifie sur les ruines du Second Empire et en opposition à Modèle:Souverain-, à sa famille et à ses proches voués à l'opprobre. Il paie ainsi la personnalisation du régime césarien et, qualifié d'Modèle:Citation, devient un bouc émissaire commode, tenu pour seul responsable de la défaite et de la mutilation du territoire français<ref name="Anceau568">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group=alpha>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation.</ref>. Alors qu'Eugénie était dénigrée en raison de sa dévotion religieuse ou de son origine espagnole, le préfet Haussmann était lui aussi victime de l'hallali intellectuel exprimé notamment dans les ouvrages publics de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} République à l'instar du Grand dictionnaire universel du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de Pierre Larousse en 1876<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Si l'Empereur est, selon Pierre Milza, l'objet d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> au travers de pamphlets, caricatures et chansons qui le présentent comme un despote vénal et immoral<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, l'historien confirme que ces invectives ont lieu surtout au moment où le régime républicain n'est pas encore acquis et doit encore se construire et s'enraciner. Non seulement tout nom relatif à la toponymie impériale est globalement éliminé de la voie publique, à l'exception des batailles remportées durant le régime<ref name="Anceau568"/>, mais la nouvelle légitimité républicaine exige alors que tous les mythes sur lesquels reposaient le précédent pouvoir, telle l'image idéalisée du « sauveur de la nation », soient abattus et discrédités<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Précisant être un Modèle:Citation<ref name="Milza775"/>, Pierre Milza note cependant, au travers de plusieurs commémorations concrètes officielles intervenues depuis les années 1980, les prologues de ce qu'il considère, comme Modèle:Citation : le rapatriement des cendres de Modèle:Souverain-, de son épouse et de leur fils, à l'instar de ceux de Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Ainsi, en 1988, pour la première fois en 118 ans, un gouvernement français s'était fait représenter lors d'une cérémonie organisée à la mémoire de Modèle:Souverain- et avait envoyé un détachement de la Garde républicaine rendre les honneurs de l'État à l'ancien empereur lors d'une messe de requiem en l'église Saint-Louis-des-Invalides<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 2008, prenant la suite de plusieurs demandes antérieures d'origines diverses, Christian Estrosi, alors secrétaire d'État français à l'Outre-Mer et candidat à la mairie de Nice, demandait le rapatriement des cendres de Modèle:Souverain- pour 2010, année du Modèle:150e du rattachement du comté de Nice à la France<ref>Modèle:Lien brisé, Historia.</ref>. Enfin, lors de son hommage public et national au président de la Cour des Comptes Philippe Séguin le Modèle:Date-, le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer déclarait que celui qui fut aussi l'auteur en 1990 de Louis-Napoléon le grand, en Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web de Bernard Accoyer le Modèle:Date-.</ref>.
Historiographie
Durant l'Empire autoritaire, la censure du régime empêche l'expression des avis critiques. Si cela change avec la libéralisation de 1863 puis des lois sur la presse et sur les réunions publiques de 1868<ref group=alpha>Modèle:Harvsp. Dans son ouvrage, Louis Girard précise également que le dernier vote plébiscitaire de 1870 était Modèle:Citation (Modèle:P.) et que la surveillance de la presse par l'Empire ne l'a pas empêché d'être, selon lui, Modèle:Citation,(Modèle:P.).</ref>, l'historien Louis Girard note en 1986 que l'historiographie du Second Empire Modèle:Citation<ref name="Girard503">Modèle:Harvsp.</ref>.
Avant même d'accéder au pouvoir, Louis-Napoléon avait fait l'objet de biographies sous la monarchie de Juillet, tantôt favorables et tantôt hostiles<ref name="Anceau16">Modèle:Harvsp.</ref>. Durant son règne, il est l'objet d'ouvrages uniquement panégyriques ou d'hagiographies<ref name="Anceau16"/>. Néanmoins, les journalistes républicains Eugène Ténot et Taxile Delord (du quotidien Le Siècle) peuvent à la fin des années 1860 publier deux ouvrages<ref>Eugène Ténot, La province en décembre 1851 et Paris en décembre 1851, Éd. Armand Le Chevalier, 1868.</ref>,<ref>Taxile Delord, Histoire du Second Empire, Éd. Germer-Baillère, 1869.</ref> tentant de présenter objectivement les événements liés au coup d'État du Modèle:Date-<ref name="Anceau16"/>.
Après la mort de Modèle:Souverain-, le régime impérial est longtemps résumé historiquement et politiquement, du moins en France, comme un tout dont l'identité se résume au coup d'État, le péché originel du Second Empire, à la débâcle militaire, à l'affairisme et à la dépravation morale. Néanmoins, les études britanniques se distinguent dès les années 1870 car, au côté d'ouvrages Modèle:Citation hostiles<ref group="alpha">Par exemple, les ouvrages d'Alexander William Kinglake, connu pour son aversion pour l'ex-empereur : Histoire du 2 décembre 1851 et Portrait historique de Modèle:Souverain-, Londres/Bruxelles/New York, J. Chapman, 1867, parus en France en 1873.</ref>, paraissent dès cette époque des études beaucoup plus nuancées<ref>Blanchard Jerrold, Life of Modèle:Souverain-, Londres, Éd. Longsman, 1874-1882, Modèle:Nobr.</ref>,<ref name="Anceau17">Modèle:Harvsp</ref>.
Dans les années 1890, des personnalités commencent à produire des ouvrages dépassionnés des enjeux politiques, à une époque où le mouvement bonapartiste est en voie d'extinction. Ainsi, Pierre de La Gorce écrit une Histoire du Second Empire en sept volumes<ref>Pierre de la Gorce, Histoire du Second Empire, 7 volumes, Paris, 1894-1904.</ref> dont la première version, rédigée sur fond du scandale de Panama, reste néanmoins hostile au souverain. Cependant, avec cet auteur, Modèle:Citation<ref name="Girard503"/> tandis qu'Émile Ollivier publie ses mémoires consacrés à L'Empire libéral<ref>Émile Ollivier, L'Empire libéral, 17 volumes, Paris, Garnier Frères, 1894-1895.</ref>.
Si la politique intérieure et la diplomatie ne font l'objet d'aucun consensus, son œuvre économique et sociale est déjà analysée de façon plus nuancée, notamment par Albert Thomas à qui Jean Jaurès avait confié la rédaction du Modèle:Nobr de Histoire socialiste<ref name="Anceau17"/>. Néanmoins, Modèle:Citation<ref name="Anceau17"/>.
Visant notamment Charles Seignobos<ref>Charles Seignobos, L'Histoire de France contemporaine, Modèle:T. et Modèle:VII, Paris, 1921.</ref>, Pierre Milza considère que Modèle:Citation<ref name="Milza747">Modèle:Harvsp.</ref>. C'est également l'avis de l'historien Louis Girard qui note dans la tonalité critique de l'œuvre de Seignobos Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Néanmoins, ces mêmes ouvrages scolaires et universitaires commencent eux aussi à aborder son œuvre économique et sociale, s'écartant définitivement du Modèle:Citation des premières années ayant suivi la chute de l'Empire, et commencent à présenter des portraits plus nuancés de la personnalité de l'Empereur<ref name="Milza747"/>,<ref>Albert Malet et Jules Isaac, La France de 1870 à nos jours, Paris, Hachette, 1913, Modèle:P. et 211.</ref>.
Après la Première Guerre mondiale, alors que la France a repris possession des territoires perdus en 1870, Modèle:Souverain- fait l'objet de biographies plus favorables voire romancées tandis que l'historiographie officielle porte la marque d'une révision des jugements portés sur l'Empereur et son régime. À l'étranger, il est également objet de nombreuses biographies, surtout en Angleterre mais dans les années 1930, il est selon Éric Anceau l'objet de Modèle:Citation sur fond de montée du fascisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Second Empire est enfin étudié vraiment scientifiquement par de nombreux universitaires historiens ou économistes (Charles-Hippolyte Pouthas, Jean Bouvier, Alain Plessis, René Rémond, Maurice Agulhon, Jeanne Gaillard, Jean Sagnes, etc.) tandis que Modèle:Souverain- fait l'objet de premières études approfondies par les historiens Adrien Dansette<ref>Adrien Dansette, Louis-Napoléon à la conquête du pouvoir, Paris, Hachette, 1961.</ref>,<ref>Adrien Dansette, Du 2 décembre au 4 septembre, Paris, Hachette, 1972.</ref> et Louis Girard<ref>Louis Girard, Modèle:Souverain-, Paris, Fayard, 1986.</ref> et par l'historien britannique William Smith<ref>William Smith, Modèle:Souverain-, Hachette, Paris, 1982.</ref>. Maurice Agulhon note que Modèle:Citation du Second Empire se caractérise par Modèle:Citation<ref>Maurice Agulhon, Modèle:Lien web.</ref>. Sur le régime politique qui s'installe en Modèle:Date-, le même historien parle de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, au moins pour la première année qui suit le coup d'État jusqu'à l'avènement de l'Empire<ref>Maurice Agulhon, Modèle:Lien web.</ref>. Pierre Milza parle de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> mais si pour lui le Modèle:Citation ne saurait être contesté<ref name="Milza773">Modèle:Harvsp.</ref>, il en est différemment pour Éric Anceau selon lequel le bonapartisme du troisième Napoléon se caractérise notamment par Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois, Pierre Milza souligne que Modèle:Citation<ref name="Milza773"/> alors que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Milza, Modèle:Citation<ref name="Milza|2006|p=757">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour Louis Girard, Modèle:Souverain-, qui Modèle:Citation<ref name="Girard508">Modèle:Harvsp.</ref>, est aussi fort différent des dictateurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle non seulement parce qu'il se réfère aux principes de 1789 (a contrario de tous les dictateurs) mais aussi, entre autres, que la notion de rassemblement national qu'il souhaite réaliser derrière lui est fort différente de la notion de parti unique (il n'existe pas de parti bonapartiste sous l'Empire)<ref name="Girard508"/> et qu'il voulait, à terme, pouvoir doter son pays d'institutions analogues à celles de la Grande-Bretagne, attendant pour cela une évolution des mœurs politiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les années 1990, commencées avec la parution de Louis Napoléon le Grand par l'ancien ministre Philippe Séguin<ref>Philippe Séguin, Louis Napoléon le Grand, Paris, Grasset, 1990.</ref> et les années 2000 poursuivent ce renouveau historiographique du Second Empire<ref>Modèle:Lien web, entretien avec Pierre Milza, auteur d'un Modèle:Souverain- (Perrin, 2004 Modèle:ISBN, 706Modèle:Nb p.), Le Monde, 16 novembre 2008.</ref>,<ref>Fabien Cardoni, Modèle:Lien web, Revue d'histoire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 2004-29 : « Varia ».</ref>, qui va globalement dans le sens d'une réhabilitation de Modèle:Souverain- et de son règne<ref name="Bruley2008"/>,<ref>André Larané, Modèle:Lien web, Herodote.net.</ref>,<ref>Discours de Jean des Cars sur Modèle:Lien web devant l'Académie des sciences morales et politiques le Modèle:Date- et les Modèle:PDFModèle:Lien web avec les membres de cet Institut de France : Jacques de Larosière, les historiens Alain Besançon, Jean Tulard, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Dupâquier, les professeurs Gérald Antoine, Alain Plantey (droit), Pierre Bauchet (économie), l'économiste Jean-Claude Casanova, l'ancien premier ministre Pierre Messmer, Jean Foyer, etc.</ref>. Si pour l'historien Pierre Milza, reprenant la suite de Louis Girard, le Second Empire est une Modèle:Citation plus progressiste que régressive<ref name="Milza774">Modèle:Harvsp.</ref> dans la démocratisation de la France<ref name="Milza773"/>, une période qui Modèle:Citation<ref name="Milza774"/> et que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il estime aussi que le régime politique de Modèle:Souverain- Modèle:Citation<ref name="Milza|2006|p=757"/> et qu'il a su évoluer dans le sens de la libéralisation<ref name="Milza773"/>. Il note par ailleurs que Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group=alpha>Sur le jugement des historiens, voir Modèle:Harvsp.</ref>.
Les archives du ministère de la maison de l'Empereur, sous Modèle:Souverain-, sont conservées aux Archives nationales dans la sous-série O/5<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.
Dans l'art et la culture
Modèle:Article détaillé Il existe de nombreuses représentations artistiques de Napoléon III réalisées de son vivant comme après sa mort.
Généalogie
Ascendance
Modèle:Boîte déroulante/début L'arbre qui suit s'appuie sur l'ouvrage de Joël Aubailly, Les Ancêtres de Modèle:Souverain-, aux éditions Christian, édité en 2008 Modèle:ISBN.
Descendance
Les 23 et Modèle:Date-, Modèle:Souverain- épouse, à Paris, Eugénie de Montijo (1826-1920), comtesse de Teba. Cette dernière est la fille de Cipriano de Palafox y Portocarrero (1785-1839), comte de Montijo et grand d'Espagne, et de son épouse María Manuela Kirkpatrick (1794-1879). Du mariage de Modèle:Souverain- et d'Eugénie naît un fils unique :
- Louis-Napoléon (1856-1879), prince impérial, mort sans postérité.
Outre son unique fils légitime, Modèle:Souverain- a eu de nombreux enfants naturels avec ses multiples maîtresses. On peut citer :
- Eugène (Alexandre-Louis) Bure (1843-1910), comte d'Orx et Alexandre (Louis-Ernest) Bure (1845-1882), comte de Labenne, enfants d'Éléonore Vergeot<ref>Henri Ramé, « Les demi-frères du prince impérial », dans Historia, no 486, Modèle:P..</ref>. Avec postérité en ligne féminine pour le premier-né ;
- Charles Blanc ou Charles Lebœuf (Modèle:Date- – Modèle:Date-), fils de Modèle:Souverain- et de Julie Lebœuf (1840-1886), de son nom de scène Marguerite Bellanger, avec qui l'empereur a une liaison en 1862-1864. Des doutes existent cependant sur l'identité réelle, moins du père que de la mère. Julie Lebœuf aurait fait une fausse couche mais aurait simulé un accouchement sur ordre de l'empereur pour permettre au baron Haussmann de placer le fils de sa fille cadette, Valentine Haussmann (1843-1901), elle aussi enceinte de l'empereur<ref>Modèle:Lien brisé, dans Historia no 715, juillet 2006.</ref>. Cependant, la paternité de Jules Hadot (1865-1937), fils de Valentine Haussmann, fut aussi attribuée à Modèle:Souverain- ;
- Arthur Hugenschmidt (1862-1929), chirurgien-dentiste, qui d'après la rumeur serait le fils de Virginia Oldoini, comtesse de Castiglione (1837-1899), maîtresse de Modèle:Souverain- en 1856-1857 ;
- Jules Hadot (1865-1939), fils de Valentine Haussmann marié à Anne Claveau (d'où postérité)<ref>Modèle:Lien brisé</ref> :
- Napoleon Hadot marié à Henriette Dupont de l'Eure,
- Jeanne Hadot marié à Ange Luiggi, marquis de Luiggi-Giafferi,
- Georges Feydeau (1862-1921), fils de Léocadie Boguslawa Zalewska, épouse d'Ernest Feydeau, dont la paternité est parfois attribuée au duc de Morny, demi-frère de Modèle:Souverain- ;
- Bonaventur Karrer (1839-1921)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, fils de Maria Anna Schiess (1812-1880), Allensbach (lac de Constance, en Allemagne) ;
- Benoni Depuille, fils d'Armance Depuille (1830-1913), épouse légitime de François Isidore DepuilleModèle:Refnec ;
- Christian Corbière, fils de Pascalie Corbière (née en 1828), nourrice des enfants adultérins de l'empereur et épouse légitime d'Auguste Corbière, deuxième cocher de l'empereur ;
- Y. Rayer, né en 1861, fils de la marquise d'Escayrac de Lauture née Marie Rayer, fille de Pierre Rayer, médecin de l'empereur.
Ses relations avec Elizabeth-Ann Haryett (1823-1865, dite Miss Howard, faite comtesse de Beauregard), la comtesse Marianne Walewska (1823-1912), épouse du comte Walewski, ministre des Affaires étrangères de 1855 à 1860 — lui-même fils de Marie Walewska et de Modèle:Souverain- — et avec la comtesse Louise de Mercy-Argenteau (1837-1890) n'ont pas donné de postérité.
Une éventuelle descendance par un fils né de sa relation avec Modèle:Mlle Sauvez, connue durant son emprisonnement à Ham n'est pas prouvée.
Titulature
Modèle:Infobox Adresse monarchique
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Son Altesse Impériale et Royale le prince Charles-Louis de Hollande, prince français
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Son Altesse Impériale le prince Charles-Louis Napoléon, prince français
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Son Altesse Impériale le prince Charles-Louis Napoléon, « prince français »
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Son Altesse Impériale le prince Charles-Louis Napoléon, prince français
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Son Altesse Impériale le prince Charles-Louis Napoléon, « prince français »
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Son Excellence le prince Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française, ou Son Altesse Impériale Louis-Napoléon Bonaparte, le prince-président
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Sa Majesté Impériale l'empereur des Français
- Modèle:Date- – Modèle:Date- : Sa Majesté Impériale l'empereur Modèle:Souverain-
Décorations, armoiries et étendard
Modèle:Souverain- a profondément modifié le système de récompenses en France, avec la création de la médaille militaire, des premières médailles commémoratives de campagnes militaires, la refonte des insignes de distinction de l'Instruction publique (futures palmes académiques). Au niveau international, l'échange de décorations au plus haut niveau de la société civile et militaire conforte les traités d’amitiés, accords politiques ou commerciaux, célébrations de campagnes ou de victoires militaires.
Les collections publiques françaises possèdent la quasi-totalité des ordres, décorations et médailles de Modèle:Souverain-. Cet ensemble unique retrace son accession à la présidence de la République, le Modèle:Date-, jusqu'à sa chute et la proclamation de la République, le Modèle:Date-, en passant par le coup d'État du Modèle:Date-, le rétablissement de l'Empire, le Modèle:Date-, ses campagnes militaires et alliances internationales<ref>La totalité des informations qui figurent ci-dessous proviennent du catalogue de l'exposition intitulée « Écrins impériaux, splendeurs diplomatiques du Second Empire », organisée par le musée national de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie.</ref>.
Modèle:Boîte déroulante/début Décorations françaises
Décorations étrangères
Liste chronologique des ordres et décorations étrangers reçus par Louis-Napoléon Bonaparte, Prince-président (1848-1852), puis Empereur des Français (1852-1870)
- Fichier:VA Ordine Piano BAR.svg Chevalier de Modèle:1re de l'[[ordre de Pie IX|ordre de Modèle:Souverain-]] (Saint-Siège) 1849
- Fichier:Order of the Most Holy Annunciation BAR.svg Chevalier de l'Annonciade (Sardaigne) 13/07/1849
- Fichier:Ord.SanGiuseppe-GC.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Joseph (grand-duché de Toscane) 1850
- Modèle:Déco OTO (Espagne) 17/09/1850
- Décoré du Nishan hors classe (Turquie) 1849-1951
- Fichier:Ludwig Order (Hesse) - ribbon bar.png Grand-croix de l'ordre de Louis (grand-duché de Hesse) 18/07/1852
- Fichier:PRT Military Order of the Tower and of the Sword - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre de la Tour et de l'Épée (Portugal) 3/08/1852
- Fichier:Order of the Rautenkrone ribbon.png Chevalier de l'ordre de la Couronne de Rue (Saxe) 29/12/1852
- Fichier:Order of the Southern Cross Grand Collar Ribbon.png Grand-croix de l'ordre de la Croix du Sud (Brésil) 23/03/1853
- Fichier:DE-BY Orden des Heiligen Hubertus BAR.svg Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (Bavière) 22/09/1853
- Fichier:Ord.SanFerdinandoMerito-GC.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Ferdinand et du Mérite (Deux-Siciles) 1854
- Fichier:Imperial Order of Our Lady of Guadalupe (Mexico) - ribbon bar.gif Grand-croix de l'ordre de Notre-Dame de Guadalupe (Mexique) 12/01/1854
- Fichier:Grand Crest Ordre de Leopold.png Grand Cordon de l'ordre de Léopold (Belgique) 15/02/1854
- Fichier:D-SAX Sachsen-Ernestinischer Hausorden BAR.svg Grand-croix de l'ordre de la maison ernestine de Saxe (duché de Saxe-Cobourg et Gotha) 1/03/1854
- Fichier:PRT Three Orders BAR.png Ruban des Trois ordres (Portugal) 7/10/1854
- Fichier:Ord.S.Stef.Ungh. - GC.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne (Autriche) 1854
- Fichier:Order of the Garter UK ribbon.png Chevalier de l'ordre de la Jarretière (Royaume-Uni) 18/04/1855
- Fichier:Order of the Elephant Ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre de l'Éléphant (Danemark) 2/08/1855
- Fichier:NLD Military Order of William - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre militaire de Guillaume (Pays-Bas) 13/09/1855
- Fichier:Cavaliere di gran croce OMS BAR.svg Grand-croix de l'ordre militaire de Savoie (Sardaigne) 28/09/1855
- Fichier:Order of the Seraphim - Ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre du Séraphin (Suède) 10/10/1855
- Fichier:Order of the Medjidie lenta.png Chevalier Modèle:1re de l'ordre du Médjidié (Turquie) 1855
- Fichier:House Order Fidelitas of Baden ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre de la Fidélité (Bade) 17/04/1856
- Fichier:Lion.of.Zahringen.Order.gif Grand-croix de l'ordre du Lion de Zaeringen (Bade) 17/04/1856
- Fichier:Order of the Black Eagle - Ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre de l'Aigle noir (Prusse) 8/06/1856
- Fichier:Ord.Aquilarossa-GC.png Chevalier de Modèle:1re de l'ordre de l'Aigle rouge (Prusse) 8/06/1856
- Fichier:Grand Cross Order of the Crown Württemberg.png Grand-croix de l'ordre de la Couronne de Wurtemberg 1856
- Fichier:St.AndrewOrder.png Chevalier de l'ordre de Saint-André (Russie) 11/06/1856
- Fichier:RUS Order of St. Alexander Nevsky BAR.png Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski (Russie) 11/06/1856
- Fichier:RUS Order White Eagle BAR.png Chevalier de l'ordre de l'Aigle blanc (Russie) 11/06/1856
- Fichier:RUS Order św. Anny (baretka).svg Chevalier Modèle:1re de l'ordre de Sainte-Anne (Russie) 11/06/1856
- Fichier:Order of the Lion and Sun (Iran) - Sash.svg Insigne de classe exceptionnelle de l'ordre du Lion et du Soleil (Perse) 1856
- Fichier:House Order of the Golden Lion - Knight (Hesse-Kassel) - ribbon bar.png Chevalier de l'ordre du Lion d'or (Hesse-Cassel) 10/01/1858
- Fichier:Huisorde van de Gouden Leeuw van Nassau Ribbon.gif Chevalier de l'ordre du Lion d'or de la maison de Nassau (Nassau) 2/05/1858
- Fichier:Valor militare silver medal BAR.svg Médaille d'or de la Valeur militaire (Sardaigne) 4/06/1859
- Fichier:D-HAN-B-Order Saint George BAR.png Chevalier de l'ordre de Saint-Georges (Hanovre) 1860
- Fichier:Ordre du Nichan Iftikhar Chevalier ribbon (Tunisia).svg Décoré du Nichan ad-Dam (ordre du Sang) (Tunisie) 17/09/1860
- Fichier:D-SxWe-Order White Falcon BAR.png Grand-croix de l'ordre du Faucon blanc (Saxe-Weimar) 14/11/1860
- Décoré de l'ordre de Siam (Siam) 1861 ?
- Fichier:SWE Royal Order of the Sword - Commander Grand Cross BAR.png Chevalier grand-croix de première classe de l'ordre de l'Épée (Suède) 26/08/1861
- Fichier:Order of the Osmanie lenta.png Chevalier Modèle:1re de l'ordre de l'Osmanié (Turquie) avec diamants 1862
- Fichier:GRE Order Redeemer 1Class.png Grand-croix de l'ordre du Sauveur (Grèce) 1863 ?
- Fichier:Imperial Order of the Mexican Eagle - ribbon bar.gif Grand-croix de l'ordre de l'Aigle mexicaine (Mexique) 1/01/1865
- Fichier:PRT Order of Saint James of the Sword - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Jacques de l'Épée (Portugal) 3/04/1865
- Fichier:Order of Santa Rosa and of Civilisation (Honduras).png Grand-croix de l'ordre de Santa-Rosa et de la Civilisation (Honduras) 1868
- Fichier:MCO Order of Saint-Charles - Grand Cross BAR.svg Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (Monaco) 1869
-
Armoiries de Modèle:Souverain- : d'azur à l'aigle napoléonienne d'or empiétant un foudre du même<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
-
Étendard de Modèle:Souverain-.
Voir aussi
Sources primaires
Œuvres
- Rêveries politiques, 1832.
- Considération politiques et militaires sur la Suisse, 1833.
- Manuel d'artillerie à l'usage des officiers d'artillerie de l'armée helvétique, Zurich, Füssli, 1834.
- L'Extinction du paupérisme, Paris, Pagnerre, 1844.
- Modèle:Lien web, Paris, Plon, 1860 (d'abord paru en 1839).
Discours
- {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5408638z/f10.image.langFR%7C{{ #if: bpt6k5408638z/f10.image.langFR |{{ #if: La politique impériale exposée par les discours et proclamations de l'Empereur Modèle:Souverain- | La politique impériale exposée par les discours et proclamations de l'Empereur Modèle:Souverain- | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.
- Œuvres de Modèle:Souverain-, cinq volumes, Paris, Plon, Amyot, 1854-1869.
- Histoire de Jules César, deux volumes, Paris, 1865 et 1866, sur un total de six volumes<ref group=alpha>Œuvre collective dont la préface et les deux premiers volumes sont principalement rédigés par Modèle:Souverain-.</ref>. Lire en ligne.
- Œuvres posthumes, La Chapelle, 1973.
- Pensées politiques réunies par Francis Choisel, SPM, 2021.
Témoignages et études de l'époque
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage (le récit du coup d'État du 2 décembre, vu par l'écrivain et élu de la République<ref name="Milza256"/>).
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
Bibliographie
Biographies et travaux consacrés à Modèle:Souverain-
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage.
- Philippe Pichot-Bravard, Le pape ou l'empereur : Les catholiques et Modèle:Souverain- (1848-1870), Paris, Artège, 2008.
- Annie Rey-Goldzeiguer, Le Royaume arabe. La politique algérienne de Napoléon III, 1861-1870, Alger, SNED, 1977.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage, relié, 228 pages, 20 X 28 cm. Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage (réédition Librairie générale française, Le Livre de poche)<ref group="alpha">Philippe Séguin est historien de formation mais non de profession ; son livre a cependant, en son temps, marqué le début d'un intérêt nouveau des historiens pour le sujet.</ref>. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage (ouvrage pionnier, non traduit en français).
- Modèle:OuvrageModèle:Div col end
Sources secondaires additionnelles
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Sylvie Aubenas (dir.), Des photographes pour l’empereur, éd. BnF, 2004.
- Modèle:Article
- Francis Choisel, Bonapartisme et gaullisme, 1987.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Daniel Grasset, « La pierre de Modèle:Souverain- », dans Communications présentées en 2009, Académie des Sciences et Lettres de Montpellier (lire en ligne).
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Plume
Articles connexes
- Second Empire
- Style Second Empire
- [[Napoléon III (timbre)|Modèle:Souverain- (timbre)]]
- Liste des émissions de franc français sous le Second Empire
- Pont Napoléon (Luz-Saint-Sauveur)
- Solférino (Landes)
- Saint-simonisme
- Pierre Rayer
- Fondation Napoléon
- Exposition universelle de 1867
- Eugène Viollet-le-Duc
Liens externes
Archives en ligne
Bases de données et dictionnaires
Notes et références
Notes
Références
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