Nelson Mandela

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:En-tête label Modèle:Redirect Modèle:Infobox Personnalité politique

Nelson Rolihlahla Mandela (prononcé en xhosa Modèle:MSAPI), dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le Modèle:Date de naissance à Mvezo (province du Cap) et mort le Modèle:Date de décès à Johannesburg (Gauteng), est un homme d'État sud-africain. Il a été l'un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale (apartheid) avant de devenir président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non ségrégationnistes de l'histoire du pays.

Nelson Mandela entre au Congrès national africain (ANC) en 1943<ref>[Entrée de Mandela dans l'ANC, site officiel {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} http://www.nelsonmandelas.com/anc-mandela.php].</ref>, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale imposée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l'apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948. L'ANC est interdit en 1960 et, comme la lutte pacifique ne donne pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l'ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le Modèle:Date, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l'égalité raciale et bénéficie d'un soutien international croissant.

Après vingt-sept années d'emprisonnement dans des conditions souvent difficiles et après avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le Modèle:Date. S'inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime de l'apartheid et jeté les bases d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique<ref group="N">« The Nobel Peace Prize 1993 was awarded jointly to Nelson Mandela and Frederik Willem de Klerk for their work for the peaceful termination of the apartheid regime, and for laying the foundations for a new democratic South Africa. » Lauréats 1993 sur nobelprize.org (site officiel).</ref>.

Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l'apartheid, ceux de l'ANC et ceux de l'Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives.

Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou contre le sida, il demeure une personnalité mondialement reconnue en faveur de la défense des droits de l'Homme. Il est salué comme le père d'une Afrique du Sud multiethnique et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays souffre d'inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires.

Biographie

Famille et études

Nelson Rolihlala Mandela est né le Modèle:Date de naissance dans le village de Mvezo, au bord de la rivière Mbashe à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Mthatha, capitale du Transkei, dans la province de l'actuel Cap-Oriental en Afrique du Sud. Son prénom, Rolihlahla, signifie « enlever une branche d'un arbre » ou, plus familièrement, « fauteur de troubles »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, The Illustrated Long Walk to Freedom, Paul Duncan, Boston: Little, Brown and Company, 1996 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref name="longwalk">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, The Illustrated Long Walk to Freedom, Paul Duncan, Boston: Little, Brown and Company, 1996 Modèle:ISBN.</ref>.

Il est issu d'une famille royale Thembu de l'ethnie Xhosa qui règne sur une partie du Transkei<ref name=AllAfrica>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « South Africa Celebrating Mandela At 90 », AllAfrica.com, 17 juillet 2008.</ref>. En effet, son arrière-grand-père paternel est Inkosi Enkhulu, c'est-à-dire roi du peuple thembu<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le grand-père de Rolihlahla est l'un des fils de ce roi. Non éligible à la succession du trône, il porte le nom de Mandela qui deviendra le nom de la famille.

Le père de Rolihlahla, Gadla Henry Mphakanyiswa, est chef du village de Mvezo<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « President of South Africa: Nelson Mandela », Chalre Associates, 28/10/2008.</ref>. Cependant, il s'aliène les autorités coloniales qui le déchoient de sa fonction et exilent sa famille dans le village de Qunu. Malgré cela, Mphakanyiswa reste un membre du conseil privé du roi et joue un rôle capital dans l'ascension du nouveau régent Jongintaba Dalindyebo au trône thembu. Dalindyebo se souviendra de son aide en adoptant Nelson Mandela de manière informelle à la mort de son père<ref name=GreatSouls>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Aikman, Great Souls: Six Who Changed a Century, Lexington Books, 2003, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>. Le père de Mandela a quatre femmes<ref name=GreatSouls/> qui lui donnent treize enfants<ref name=GreatSouls/>. Rolihlahla Mandela est né de sa troisième femme (troisième d'après un système de classement royal complexe), Nosekeni Fanny du clan Mpemvu Xhosa. Des études génétiques ont révélé que sa mère est d'origine San comme nombre de Xhosas<ref>[1]</ref>, comme le soulignait le généticien Luca Cavalli-Sforza en expliquant la forme et la couleur du visage de Mandela. C'est sur les terres de ce clan qu'il passe la plus grande partie de son enfance<ref name="port">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mandela: The Authorized Portrait, Nelson Mandela, Nelson, 2006, p. 13 Modèle:ISBN.</ref>.

Rolihlahla Mandela devient le premier membre de sa famille à fréquenter une école et son institutrice, selon une pratique courante à cette époque, lui donne le prénom de Modèle:Page h. Nelson Mandela dira : Modèle:Citation<ref>The Illustrated Long Walk to Freedom, Modèle:P..</ref> L'enseignement dispensé dans cette école méthodiste lui permet de recevoir une éducation à la fois africaine traditionnelle et européenne<ref name=nobel_histo/>.

Fichier:Young Mandela.jpg
Nelson Mandela dans son premier costume offert par le régent<ref>Modèle:Lien web.</ref>, 1937.

Son père meurt de la tuberculose alors qu'il n'a que Modèle:Nobr<ref name=GreatSouls/> : son oncle, le régent Jongintaba, devient alors son tuteur<ref name=GreatSouls/>. Sa nouvelle école est celle d'une mission méthodiste située à côté du palais du régent. Lorsqu'il atteint l'âge de Modèle:Nobr, il subit l'initiation suivant la coutume thembu. Il s'inscrit ensuite au Clarkebury Boarding Institute<ref name=BBC90th>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela celebrates 90th birthday », BBC, Modèle:Date-.</ref>, où il obtient son Junior Certificate en deux ans au lieu des trois ans habituels<ref name=BBC90th/>. Désigné à Modèle:Nobr pour hériter de la fonction de conseiller de son père, Mandela poursuit ses études à l'école méthodiste d'Healdtown à Fort Beaufort, fréquentée par la plupart des membres de la famille royale<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Healdtown Comprehensive School » Modèle:Lien archive, Historic Schools Project: South Africa.</ref>.

Fichier:Fort hare, old building - rsa.jpg
Ancien bâtiment de l'université de Fort Hare.

Diplômé, il rejoint l'université de Fort Hare, la seule université acceptant les Noirs<ref name="fig lib">« Mandela, un combattant de la liberté », Le Figaro, Modèle:Date-.</ref> pour y entamer des études en droit. Il y rencontre Oliver Tambo qui devient son ami et collègue. Il y découvre le nationalisme afrikaner, certains disent qu'il n'est pas convaincu par le marxisme diffusé par le Parti communiste sud-africain (SACP), mais il y adhère et sera même membre du comité central du parti<ref name="telegraph.co.uk"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il rappelle au Modèle:9e du parti communiste d'Afrique du Sud en 1992 les liens qui unissent l'ANC et le SACP<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il niera cependant son ancienne appartenance au SACP durant toute sa vie afin de ménager ses relations internationales<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il adhère également à la doctrine de non-violence prônée par Gandhi<ref name=bio_rfi_1/>. Celle-ci sera mise en œuvre par ce dernier en Afrique du Sud et constitue une inspiration importante non seulement pour Nelson Mandela, mais également pour des générations de militants antiapartheid qui y voient une méthode pour lutter contre l'oppression et le colonialisme<ref name=time_gandhi_by_mandela>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, « The Sacred Warrior », Time magazine, 3 janvier 2000.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Surendra Bhana, Vahed, Goolam, The Making of a Political Reformer: Gandhi in South Africa, 1893–1914, 2005, p. 149.</ref>.

L'activité physique est importante pour lui. Il pratique, entre autres, la boxe et la course à pied<ref name=port/>, même si son niveau ne lui permet pas de participer à des compétitions. Dans son autobiographie, publiée bien plus tard, en 1994, il confie à propos de la boxe : Modèle:Citation Mais la rigueur de l'entrainement, les exigences d'une pratique sportive, et ses apports le satisfont : Modèle:Citation<ref name=TheConversation2020>Modèle:Article</ref>. Dans son enfance, Nelson Mandela pratique la lutte Nguni<ref>Modèle:Article</ref>.

Intéressé par le débat politique concernant le soutien ou la neutralité de l'Afrique du Sud dans le cadre du conflit imminent entre le Royaume-Uni et l'Allemagne nazie, il est partisan du Royaume-Uni et acclame le vice-premier ministre Jan Smuts, principal soutien politique aux Britanniques, lors de sa venue à Fort Hare pour la cérémonie de remise des diplômes. C'est en discutant avec des camarades hostiles à Smuts et aux Sud-Africains blancs qu'il découvre l'existence de l'ANC<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Au cours de sa deuxième année, il est désigné, malgré lui, pour occuper l'un des six sièges du conseil représentatif des étudiants (CRE)<ref name="un long chemin vers la liberté-67-68">Modèle:Ouvrage.</ref> en dépit du boycottage des élections, auxquelles il participe ; ce conseil est organisé afin d'obtenir l'amélioration de la nourriture et une augmentation des pouvoirs du CRE. Mandela démissionne avec ses cinq camarades, mais est encore une fois réélu Modèle:Citation avec ces cinq mêmes camarades. Il est le seul cette fois à de nouveau présenter sa démission<ref name="un long chemin vers la liberté-67-68"/>. Après une discussion avec le principal de l'université de Fort Hare, il est renvoyé de l'université tout en gardant la possibilité de revenir s'il accepte de siéger au CRE, ce qu'il ne fait pas<ref name="un long chemin vers la liberté-67-68"/>.

Peu après ce départ de Fort Hare, le régent annonce à Mandela et Justice, son fils et héritier au trône, qu'il a organisé un mariage arrangé pour chacun d'eux. Les deux jeunes hommes, mécontents de cet arrangement, choisissent de s'enfuir à Johannesburg<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue, Modèle:Pp..</ref>. Nelson Mandela explique sa décision par le fait que ses idées sont alors plus avancées sur le plan social que politique et qu'il était alors prêt, non à se révolter contre les Blancs, mais plutôt contre le système social de son propre peuple et ses coutumes traditionnelles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À son arrivée dans la capitale économique du Transvaal, Nelson Mandela trouve un emploi de garde dans une mine<ref name=NMF>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Nelson Mandela Biography - Early Years », Nelson Mandela Foundation.</ref>, mais son employeur annule rapidement le contrat quand il s'aperçoit que Mandela est le fils adoptif en fuite du régent. Nelson Mandela travaille ensuite comme employé dans un cabinet d'avocat grâce à ses relations avec son ami et mentor Walter Sisulu<ref name=NMF/>. Tout en travaillant, Nelson Mandela termine par correspondance sa licence à l'université d'Afrique du Sud, puis commence des études de droit à l'université du Witwatersrand où il rencontre de nombreux futurs militants antiapartheid.

Lutte contre l'apartheid

Résistance non violente

Fichier:Mandela e Evelyn 1944.jpg
Mariage de Nelson Mandela et Evelyn Ntoko Mase.

C'est en 1943 que Nelson Mandela rejoint le Congrès national africain<ref name=nobel>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Biographie sur le site officiel nobelprize.org.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} [Biographie sur site officiel Mandela.com http://www.nelsonmandelas.com/anc-mandela.php].</ref>. L'ANC connaît alors une nouvelle vigueur sous la direction d'Alfred Xuma. C'est la même année que Mandela se marie avec Evelyn Ntoko Mase (1922-2004). En 1945, Xuma introduit pour la première fois l'exigence du suffrage universel non racial (one man one vote) dans les revendications du mouvement, évolution majeure dans la mesure où la revendication communautaire du parti passe de la simple lutte contre les discriminations raciales à une lutte plus large pour le pouvoir politique<ref>Pierre Haski, L'Afrique blanche : Histoire et enjeux de l'apartheid, Seuil, 1987, p. 57.</ref>. Il doit tenir compte de l'influence croissante de la toute jeune et radicale Ligue de jeunesse de l'ANC menée par Anton Lembede, Walter Sisulu et Oliver Tambo, à laquelle adhère Mandela, et qui incite aux actions de masse afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et contre la ségrégation raciale, dont les dispositifs légaux sont alors en cours d'uniformisation sur l'ensemble des quatre provinces sud-africaines.

Depuis la fondation de l'Union d'Afrique du Sud en 1910, le pays connaît une inflation de législations ségrégationnistes ou discriminantes. De 1913 à 1942, une succession de lois interdit aux Noirs d’être propriétaires de terres en dehors des « réserves » indigènes existantes qui représentent 7 % de la superficie totale de l’Union sud-africaine<ref>F.-X. Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, 2006, p. 350.</ref> ce qui provoque l’expropriation de nombreux paysans indépendants noirs et la constitution d’un prolétariat agricole, puis introduit la ségrégation résidentielle permettant aux municipalités de créer des quartiers réservés aux Noirs et de limiter leur urbanisation<ref>Claire Benit, « Gouvernement urbain et production de la ségrégation », Revue européenne de migrations internationales, 1998, Volume 14, numéro 14-1, p. 161.</ref> et ensuite supprime les Noirs des listes électorales communes de la province du Cap<ref>F.-X. Fauvelle-Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, 2006, p. 345.</ref>,<ref>Biographie de John Dube.</ref>. Une loi agrandit ensuite les réserves indigènes existantes de 7 à 13 % de la surface du pays, ôtant dans le même temps aux résidents noirs du Cap le droit d'acheter de la terre en dehors des réserves. En 1942, à la suite de plusieurs discours hostiles à l'engagement dans le second conflit mondial et officiellement dans une perspective de « prévention des troubles », les grèves des travailleurs noirs sont déclarées illégales au titre de l'effort de guerre<ref>François-Xavier Fauvelle-Aymar, p. 357.</ref>.

Fichier:Apartheid.jpg
Apartheid et ségrégation raciale : panneau interdisant l'accès d'une plage aux Noirs et aux chiens (1985).

Aux élections générales de 1948, la victoire inattendue du Parti national, parti alors exclusivement afrikaner, entraine la mise en place d'une nouvelle politique de ségrégation connue sous le nom d'apartheid<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé, South African History Online.</ref>. Dans ce système, le rattachement territorial puis la nationalité et le statut social dépendent du statut racial de l'individu, défavorisant largement la population noire et interdisant les mariages mixtes. De son côté, la ligue de jeunesse de l'ANC se montre déterminée. En interne, elle parvient à faire écarter Alfred Xuma, jugé trop modéré, pour imposer James Moroka et préparer une grande campagne de défiance<ref name="Lory-67-68"> Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1951, Olivier Tambo et Nelson Mandela sont les deux premiers avocats noirs de Johannesburg<ref name=bio_rfi_1>Modèle:Lien web.</ref>. En 1952, Nelson Mandela est élu président de l’ANC du Transvaal et vice-président national<ref name=bio_rfi_1/>. Il mène avec l'ANC la campagne de désobéissance civile (Defiance Campaign) contre les lois considérées comme injustes, campagne qui culmine dans une manifestation le Modèle:Date, date du trois-centième anniversaire de la fondation du Cap et de la première installation de Blancs en Afrique du Sud. Sur les dix mille manifestants, huit mille cinq cents sont arrêtés, y compris Nelson Mandela. La campagne continue en octobre avec des manifestations contre les lois de ségrégation et contre le port obligatoire de laissez-passer pour les Noirs. Le gouvernement Malan modifie alors la loi sur la sécurité publique (Modèle:Lien) pour autoriser le pouvoir à suspendre les libertés individuelles, à proclamer l'état d'urgence et à gouverner par décrets<ref>Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexes, 1992, Modèle:P.200.</ref>. Mandela est condamné à neuf mois de prison avec sursis, se voit interdire toute réunion et est placé en résidence surveillée chez lui à Johannesburg ; il utilise cette situation pour organiser l’ANC en cellules clandestines<ref name=bio_rfi_1/>. Cette campagne de résistance passive, qui prend fin en avril 1953, permet à l'ANC de gagner en crédibilité, passant de sept mille à dix mille adhérents<ref name="Lory-67-68"/>. Son option non raciale lui permet de s'ouvrir aux Indiens et aux communistes blancs, mais les métis restent plus circonspects<ref name="Lory-67-68"/>. Quand James Moroka tente de plaider la conciliation avec le gouvernement, il est renversé par la ligue des jeunes du parti qui impose alors Albert Lutuli à la tête de l'ANC<ref name="Lory-67-68"/>.

En 1955 a lieu le congrès du peuple, qui adopte la « Charte de la liberté » qui donne les bases du mouvement antiapartheid<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Defiance Campaign », African National Congress.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Congress of the People, 1955 », African National Congress.</ref>. Pendant cette période, Nelson Mandela et son ami Oliver Tambo dirigent le cabinet d'avocats Mandela & Tambo qui fournit un conseil juridique gratuit ou à bas coût pour les nombreux Noirs qui ne peuvent payer les frais d'avocats<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Luli Callinicos, Oliver Tambo, Beyond the Engeli Mountains, New Africa Books, 2004, Modèle:P.173 Modèle:ISBN.</ref>.

Nelson Mandela assouplit son fort anticommunisme chrétien pour demander l’union entre les nationalistes noirs et les Blancs du Parti communiste sud-africain dans le combat contre l'apartheid. Le Suppression Communist Act du gouvernement, qui considère comme communiste quiconque « cherche à provoquer un changement politique, industriel, économique ou social par des moyens illégaux », alors qu'il n'existe aucune possibilité pour les Noirs, hormis le système judiciaire, de lutter contre l'apartheid, contraint tous les courants allant du nationalisme au révolutionnaire à s'unir<ref name=bio_rfi_1/>. Au niveau du pouvoir législatif, seuls le Parti uni représentant l'opposition blanche et les métis et le parti libéral de Margareth Ballinger essaient de lutter contre l'apartheid<ref group="N">Les droits électoraux des métis du Cap sont sur le point d'être retirés des listes électorales communes dans la province du Cap au bout de quatre années de batailles législatives et judiciaires menées notamment par le Parti uni, hostile à l'apartheid et favorable à une évolution progressive du pays vers une démocratie multiraciale. En 1956, à la suite d'une révision constitutionnelle, les métis seront désormais représentés à l'assemblée par quatre députés blancs élus pour cinq ans sur des listes spécifiques - R.H. Du Pre, Separate but Unequal-The Coloured People of South Africa-A Political History, Jonathan Ball Publishers, Johannesburg, 1994, Modèle:Pp.134-139. Les membres les plus libéraux de l'UP formeront le parti progressiste en 1959.</ref>,<ref group="N">Sur les procédures judiciaires contre la remise en cause du droit de vote accordé par la constitution sud-africaine aux métis du Cap, voir également Robert Lacour-Gayet, Histoire de l'Afrique du Sud, Fayard, 1970, Modèle:Pp.383-385.</ref>,<ref group="N">Parallèlement, le parti libéral d'Alan Paton lutte aussi contre l'apartheid et toute forme de discrimination raciale en Afrique du Sud - Christopher Saunders et Nicolas Southey, A Dictionnary of South African History, Éd. David Philipp, Le Cap et Johannesburg, 1998, p. 105.</ref>. Alors qu'ils sont engagés dans une résistance pacifique, Nelson Mandela et cent cinquante-six autres personnes sont arrêtés le Modèle:Date et accusés de trahison. Un procès marathon qui dure de 1957 à 1961 s'ensuit, où tous les prévenus, aidés notamment par des fonds internationaux, exploitent toutes les imprécisions de la législation<ref name="Lory-67-68"/> et sont finalement progressivement relâchés puis finalement acquittés par la justice sud-africaine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Nelson Mandela's Testimony at the Treason Trial 1956-60 », African National Congress.</ref>.

En 1957, Nelson Mandela divorce puis épouse en 1958 Winnie Madikizela-Mandela<ref name=bio_rfi_2/>.

De 1952 à 1959, des militants noirs d'un type nouveau, connus sous le nom d'Modèle:Citation, troublent les activités de l'ANC dans les townships, demandant une action plus drastique contre la politique du gouvernement<ref name=ANCStatement>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ANC - Statement to the Truth and Reconciliation Commission, 1996, African National Congress.</ref>. La direction de l'ANC, qui comprend Albert Lutuli, Oliver Tambo et Walter Sisulu, pense que non seulement les africanistes veulent aller trop vite, mais aussi qu'ils remettent en question leur autorité<ref name=ANCStatement/>. L'ANC renforce donc sa position en faisant des alliances avec des petits partis politiques blancs, coloureds et indiens dans une tentative d'apparaître plus rassembleur que les africanistes<ref name=ANCStatement/>. En 1959, l'ANC perd son plus grand soutien militant quand la plupart des africanistes, qui ont l'aide financière du Ghana et le soutien politique des Basothos, font sécession pour former le Congrès panafricain (PAC) sous la direction de Robert Sobukwe<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bernard Leeman, The PAC of Azania in Africa Today, The Australian National University Canberra, 1996 Modèle:ISBN.</ref>.

Campagne de sabotage et préparation à la lutte armée

Le Modèle:Date a lieu le massacre de Sharpeville, un township de Vereeniging, dans le sud du Transvaal. Lors d'une manifestation du Congrès panafricain contre l'extension aux femmes du passeport intérieur, que les hommes noirs sont obligés de porter constamment sur eux sous peine d'être arrêtés ou déportés<ref name=times_sharp/>, une soixantaine de policiers<ref name=africanhistory_sharp>« Sharpeville Massacre », africanhistory.about.com - Entre 50 et 75 policiers ont ouvert le feu.</ref>, sur un effectif total de trois cents hommes retranchés dans un local de la police et appuyés par des véhicules blindés, tirent sans sommation sur une foule d'environ cinq mille personnes dont seules trois cents sont encore à proximité des policiers, le reste de la foule ayant commencé à se disperser<ref name=truth_&_rec_report>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Truth and Reconciliation Commission report, Vol. 3, chapitre 6, p. 535-537.</ref>,<ref name=africanhistory_sharp/>. Il y a soixante-neuf morts, dont huit femmes et dix enfants, ainsi que cent quatre-vingts blessés, dont trente-et-une femmes et dix-neuf enfants<ref name=Reeves>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Reverend Ambrose Reeves, « The Sharpeville Massacre - A watershed in South Africa », sahistory.org.za.</ref>. La majorité des blessures par balles sont faites dans le dos sur une foule en fuite et non armée<ref name=truth_&_rec_report/>,<ref name=times_sharp>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Sharpeville Massacre », Times magazine, 4 avril 1960.</ref>. Selon les policiers, les tirs ont été dus à la panique et à l'inexpérience à la suite de jets de pierre, mais la Commission de vérité et de réconciliation, mise en place par Mandela en 1995 après la fin de l'apartheid, a conclu que les tirs étaient délibérés<ref name=truth_&_rec_report/>,<ref>Philip Frankel, An Ordinary Atrocity. Sharpeville and its Massacre, 263 p., Londres, Yale University Press, Johannesburg, Wits University Press, 2001, Modèle:Pp.172-173.</ref>,<ref>The Sharpeville Massacre - A watershed in South Africa.</ref>. Le gouvernement déclare l'état d'urgence face aux manifestations qui s'ensuivent et interdit l'ANC et le PAC, dont les dirigeants sont emprisonnés ou assignés à résidence. Le Conseil de sécurité des Nations unies vote le Modèle:1er avril la résolution 134, qui condamne le massacre et invite le gouvernement sud-africain Modèle:Citation<ref>Résolution 134 du 1/4/1960 sur le site de l'UNHCR.</ref>. Albert Lutuli, le président de l'ANC, obtient le prix Nobel de la paix la même année<ref name=bio_rfi_1/>.

Fichier:Mandela burn pass 1960.jpg
Nelson Mandela brûle son passeport intérieur, rendu obligatoire pour les hommes noirs par le régime politique de l'apartheid (1960).

La stratégie non violente de l'ANC est alors abandonnée par Nelson Mandela, qui fonde en 1961 Umkhonto we Sizwe (MK), branche militaire prônant l'action armée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Umkhonto is Born », African National Congress.</ref>. En mai 1961, il lance avec succès une grève générale où les grévistes restent à leur domicile, obligeant le gouvernement à faire intervenir la police et l'armée<ref name=bio_rfi_1/>. Il écrit et signe un plan de passage graduel à la lutte armée<ref name=bio_rfi_1/>. Il coordonne des campagnes de sabotage contre des cibles symboliques<ref>La campagne de sabotage, par Joe Slovo, membre du Parti communiste sud-africain.</ref>, préparant des plans pour une possible guérilla si les sabotages ne suffisaient pas à mettre fin à l'apartheid<ref name="TerrorismReader">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Whittaker, The Terrorism Reader, Routledge, 2003, p. 244 Modèle:ISBN.</ref>. Nelson Mandela décrit le passage à la lutte armée comme un dernier recours ; l'augmentation de la répression, les violences policières et de l'État, le convainquent que des années de lutte non violente contre l'apartheid n'ont apporté aucune avancée<ref name="rivonia">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Mandela, Nelson : « I am Prepared to Die » — Nelson Mandela's statement from the dock at the opening of the defence case in the Rivonia Trial, African National Congress, 20/4/1964, [2].</ref>,<ref name=longwalk/>.

Nelson Mandela favorise le sabotage, qui Modèle:Citation, avant de s'engager dans Modèle:Citation<ref name=bio_rfi_1/>. Un membre de l'ANC, Wolfie Kadesh, explique la campagne de sabotage à la bombe menée par Mandela : Modèle:Citation<ref name=pbsfrontline>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tell me about the bomb at the brickworks - Frontline The Long Walk of Nelson Mandela, PBS.</ref> Mandela dira de Kadesh : Modèle:Citation<ref name=longwalk/> Entre 1961 et 1963, quelque 190 attaques armées sont répertoriées, principalement à Johannesburg, à Durban et au Cap<ref name=SAPA>« ANC killed mostly civilians », SAPA, 21 mars 2003.</ref>.

En 1962, il quitte l'Afrique du Sud pour la première fois avec le soutien du président tanzanien Julius Nyerere. Il entreprend une tournée continentale pour établir des contacts extérieurs et obtenir le soutien des gouvernements africains dans la lutte armée contre Pretoria. Outre la Tanzanie, il voyage au Ghana et au Nigeria, où fonctionnaient déjà d'importantes sections de l'ANC. Il rencontre le dirigeant nationaliste zambien Kenneth Kaunda, puis, admirateur de Nasser, se rend en Égypte pour s’imprégner des réformes en cours. Au Maroc et en Tunisie, il rencontre de nombreux combattants anti-colonialistes de tout le continent, et part visiter une unité sur le front algérien, estimant que la situation algérienne est celle qui se rapproche le plus de celle de son pays. Enfin, il effectue une série de voyage en Guinée, au Sénégal, au Liberia, au Mali et au Sierra Leone pour procurer des armes à l'ANC<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>.

Mandela organise l'entrainement paramilitaire du groupe<ref name=TerrorismReader/>. Il insiste également sur la formation politique des nouvelles recrues, expliquant que « la révolution ne consiste pas seulement à appuyer sur la détente d'un fusil ; son but est de créer une société honnête et juste »<ref name=":2" />. Il suit une formation militaire en Algérie nouvellement indépendante depuis 1962 et étudie Carl von Clausewitz, Mao Zedong, Che Guevara et les spécialistes de la Seconde Guerre des Boers<ref name=bio_rfi_1/>. En raison de cet engagement militaire et de la qualification de l'ANC comme « organisation terroriste », Nelson Mandela ainsi que plusieurs autres responsables politiques de l'ANC ne pourront entrer aux États-Unis sans visas spéciaux jusqu'au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est en effet depuis la présidence de Ronald Reagan en 1986, pendant la guerre froide, que les responsables politiques de l'ANC sont inscrits sur la liste noire américaine du terrorisme (Modèle:Lien), George W. Bush ayant officiellement rayé les membres de l'ANC de cette base de données en juillet 2008<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="washpost_terrorism">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="NBC_terrorism">Modèle:Lien web.</ref>.

Le gouvernement du Royaume-Uni suit la même ligne que les États-Unis à l'égard de l'ANC et de Nelson Mandela. Le Premier ministre, Margaret Thatcher, déclare à propos d'un concert en 1987 : Modèle:Citation étrangère (Modèle:Citation). Les déclarations de certains membres du Parlement, appartenant eux aussi au Parti conservateur, vont également dans ce sens ; ainsi Modèle:Lien : Modèle:Citation étrangère (« Combien de temps encore le Premier ministre laissera-t-il un terroriste noir lui cracher au visage ? ») ou encore, dans les années 1980, Teddy Taylor : Modèle:Citation étrangère (Modèle:Citation)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Arrestation et procès de Rivonia

Modèle:Article détaillé

Fichier:The man who drove with mandela film.png
Affiche du documentaire The man who drove with Mandela qui traite de l'arrestation de Nelson Mandela déguisé en chauffeur de voiture et de l'homme qu'il conduisait qui lui servait de couverture, le communiste et militant homosexuel blanc Modèle:Lien<ref>« The Man Who Drove With Mandela », The New York Times, 1998.</ref>.
Fichier:Liliesleaf hut1.jpg
Hutte à Rivonia où ont été arrêtés les dirigeants de l'ANC en 1963.

Le Modèle:Date, Nelson Mandela est arrêté après dix-sept mois de clandestinité et est emprisonné au fort de Johannesburg<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « 5 August - This day in history », The History Channel.</ref>. Son arrestation a été rendue possible par des informations communiquées par la Central Intelligence Agency (CIA)<ref name=weiner>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Weiner, Legacy of Ashes, Penguin Group, 2007 Modèle:ISBN, Modèle:P.362.</ref>,<ref name="blum">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} How the CIA sent Nelson Mandela to prison for 28 years, William Blum, Third World Traveller.</ref> à ses homologues sud-africains, sur la cachette et le déguisement de Mandela en chauffeur de voiture<ref name=weiner/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « C.I.A. tie reported in Mandela arrest », The New York Times, 10 juin 1990 : Modèle:Citation.</ref>,, en échange de la libération de l'un de ses agents infiltrés, alors détenu par la police sud-africaine<ref name=bbc_cia>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Entretien de la réalisatrice Pascale Lamche (réalisatrice d'un documentaire sur le procès de Rivonia pour la BBC), BBC, 26 mars 2004.</ref>. Mandela est en effet considéré par ces organisations comme terroriste et communiste dans le contexte de guerre froide, où Modèle:Citation très dépendant des minéraux et métaux (or, platine, chrome, manganèse, uranium, antimoine, diamant…) dont l'Afrique du Sud, Modèle:Citation est l'un des principaux producteurs mondiaux du monde libre<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref> Modèle:Ouvrage.</ref>.

Trois jours après son arrestation, Nelson Mandela est accusé officiellement d'avoir organisé une grève en 1961 et d'avoir quitté le pays illégalement. Le 25 octobre, il est condamné à cinq ans de prison. Alors qu'il purge sa peine, la police arrête plusieurs dirigeants de l'ANC à Rivonia, au nord de Johannesburg, où est situé le quartier général de la direction d’Umkhonto we Sizwe, le Modèle:Date. Parmi les onze personnes arrêtées figurent Walter Sisulu et Govan Mbeki. Nelson Mandela est lui aussi mis en cause et, avec ses compagnons, il est accusé par le ministère public de quatre sabotages, de trahison, de liens avec le Parti communiste sud-africain<ref name="Lory-72-73"> Modèle:Ouvrage.</ref>, mais aussi de comploter une invasion du pays par l'étranger, ce que Mandela dément<ref name=SAHistoryOnline>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé, South African History Online, 11 juillet 1963.</ref>,<ref name=ANCRivonia/>.

Le « procès de Rivonia » débute le Modèle:Date devant la haute cour de Pretoria présidée par Quartus de Wet, un juge afrikaner nommé sous le gouvernement Smuts (Parti uni) et à ce titre considéré par Mandela et les siens comme indépendant du gouvernement Verwoerd<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Durant le procès, à l'aide des documents saisis à Rivonia, le procureur détaille les commandes d'armes, les liens entre l'ANC et le Parti communiste et les plans destinés à renverser le gouvernement<ref name="Lory-72-73"/>.

Dans sa déclaration pour sa défense le Modèle:Date, devant la Cour suprême de l’Afrique du Sud à Pretoria, Nelson Mandela expose le raisonnement qui l'a fait recourir à la violence comme tactique<ref name=GuardianMadiba>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, « An ideal for which I am prepared to die », The Guardian, 20 avril 1964.</ref>. Il révèle comment l'ANC a utilisé des méthodes pacifiques pour résister à l'apartheid pendant des années, jusqu'au massacre de Sharpeville, la déclaration d'état d'urgence et l'interdiction de l'ANC par le gouvernement, qui leur a montré que leur seul choix était de résister à travers des actes de sabotage<ref name=times_sharp/>. Agir autrement aurait été pour eux pareil à une capitulation sans condition. Nelson Mandela explique comment ils ont écrit le manifeste du Umkhonto we Sizwe avec l'intention de démontrer l'échec des politiques du Parti national quand l'économie serait menacée par le manque de volonté des étrangers à risquer des investissements dans le pays<ref name=mk>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Manifesto of Umkhonto we Sizwe », African National Congress, 16 décembre 1961.</ref>. Il finit sa déclaration, reproduite intégralement dans le Rand Daily Mail, le grand quotidien progressiste anglophone de Johannesburg, par ces mots :

Modèle:Citation bloc

Les accusés sont jugés coupables de sédition le Modèle:Date et condamnés à la détention à perpétuité le 12 juin, à l'exception de Lionel Bernstein qui est acquitté<ref name=ANCRivonia>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Toward Robben Island: The Rivonia Trial », African National Congress.</ref>. Si Mandela et la majorité de ses compagnons sont reconnus coupables des quatre chefs d'accusation, ils échappent à la peine de mort dont ils étaient passibles, parce que le juge n'estime pas prouvée l'intervention étrangère invoquée par le ministère public<ref name="Lory-72-73"/>. Selon des sources de l'ANC, d'historiens, de journalistes ou de juristes, la pression internationale a également influencé le verdict<ref name=monde_fevrier>« Un jour de février, Nelson Mandela et l'Afrique du Sud », Le Monde, 11 février 2010.</ref>,<ref name=ANCRivonia/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Douglas O. Linder, Behind the Scenes:International Pressure on South Africa to Not Execute Nelson Mandela and Other Rivonia Defendants, University of Missouri-Kansas City (UMKC) School of Law, 2010.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arianna Lissoni, « The Anti-Apartheid Movement and British policy towards South Africa during the Rivonia trial », History Department, School of Oriental and African Studies, University of London.</ref>, ce que pense également Oliver Tambo à Londres<ref name="Lory-72-73"/>, mais ce que ne relèvent pas d'autres historiens traitant du procès de Rivonia<ref>Paul Coquerel, L'Afrique du Sud des Afrikaners, Complexe, 1992, Modèle:Pp.228-229. Au contraire, l'historien détaille l'inflexibilité du pouvoir afrikaner dans sa lutte contre les mouvements anti-apartheid.</ref>,<ref>Autrement, Modèle:Abréviation discrète no 45, avril 1990, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour Nelson Mandela, si le ministre de la Justice John Vorster souhaitait bien qu'il soit condamné à mort<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, le juge avait pour sa part peut-être été influencé par les protestations internationales comme celles du syndicat des dockers, qui avait menacé de ne plus charger les marchandises pour l'Afrique du Sud, ou par les protestations d'une cinquantaine de membres du congrès américain et du Parlement britannique<ref name=Mandela457>Nelson Mandela, Modèle:Pp.457-458.</ref>. Le fait qu'aucune action de guérilla n'avait débuté et que l'ANC et MK avaient été considérées comme des entités séparées par le juge<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, auraient été aussi, selon l'analyse de Mandela, une raison de la Modèle:Citation relative du verdict<ref name=Mandela457/>. Le Premier ministre Hendrik Verwoerd déclara devant le Parlement sud-africain qu'aucune protestation de quelque origine qu'elle fût n'avait influencé le jugement, et encore moins la lettre et les télégrammes que lui-même avait reçus de Léonid Brejnev et des pays socialistes, lesquels avaient, selon sa déclaration, fini à la poubelle<ref>Nelson Mandela, Modèle:P.458.</ref>. Juste avant le verdict, Alan Paton, chef du Parti libéral avait déposé auprès du juge de Wet une requête d'indulgence<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Conseil de sécurité des Nations unies condamne le procès de Rivonia et commence à s'engager vers la recommandation de sanctions internationales contre l'Afrique du Sud<ref name=guardian_rivo>« The Rivonia Trial », The Guardian, 11 février 2001.</ref>. La résolution 181 d'août 1963 du Conseil de sécurité de l'ONU condamnait l'apartheid et demandait à tous les États d'arrêter volontairement leurs ventes d'armes à l'Afrique du Sud<ref>Texte sur Wikisource.</ref>, mais cette demande n'est jamais contraignante avant la résolution 418 du Modèle:Date imposant un embargo sur les ventes d'armes<ref name=onu_417-418_77>Résolutions 417 et 418 octobre-novembre 1977 sur le site de l'ONU.</ref>.

Une pétition internationale recueillit les signatures de 143 personnalités appelant la communauté internationale à dénoncer non seulement les arrestations, mais les législations de l'apartheid<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thembinkosi Lehloesa, Roots, Xlibris Corporation, 2011 Modèle:ISBN, p. 119.</ref>.

En 1964, la résistance se retrouve décapitée. Les attaques armées de MK en territoire sud-africain cessent et ne reprendront véritablement qu'en 1976<ref name=SAPA/>. Tandis que les pays du Commonwealth prennent leur distance, le gouvernement sud-africain, loin d'être sanctionné, profite des années de prospérité économique pour encourager l'immigration européenne et développer son industrie et son armement avec l'Allemagne et la France, avec le soutien des États-Unis au nom de la lutte contre le communisme. Verwoerd intensifie l'application de sa politique de séparation forcée en procédant à de nombreuses expulsions de populations noires vers les zones qui leur sont attribuées afin que de bonnes terres soient développées ou habitées par les Blancs. Un système de contrat oblige les salariés noirs de l'industrie à vivre dans des résidences dortoirs au sein des townships, loin de leurs familles demeurées en zone rurale. Les conséquences pour ces populations sont souvent catastrophiques au niveau social tandis que la population carcérale atteint cent mille personnes, un des taux les plus élevés au monde<ref name="Lory-72-73"/>. Entre 1960 et 1980, ce sont plus de trois millions et demi de paysans noirs qui sont dépossédés de leurs terres sans aucun dédommagement pour devenir un réservoir de main-d'œuvre bon marché et ne plus être des concurrents pour les fermiers blancs<ref name="mdiplo paysans">[3] Modèle:Lien brisé, Le Monde diplomatique, septembre 2003.</ref>.

Emprisonnement

Robben Island

Cellule de Nelson Mandela prison de Robben Island pendant 26 ans.
Cellule de Nelson Mandela dans la prison de Robben Island.

En 1964, Nelson Mandela est emprisonné sous le numéro de matricule 46664 dans l'île prison de Robben Island, où il reste dix-huit de ses vingt-sept années de prison<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela's jail overrun by rabbits », BBC, 15 octobre 2008.</ref>. En prison, sa notoriété s'étend au niveau international<ref name=nobel/>. Sur l'île, il effectue des travaux forcés dans une carrière de chaux<ref name="indep robben">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « A monument to Mandela: the Robben Island years », The Independent, 2 septembre 2007.</ref>. Les prisonniers y sont victimes de kératite, due à la poussière et à la lumière ; Mandela doit d'ailleurs plus tard se faire opérer de ce fait du canal lacrymonasal<ref name=nobel_histo/>. Les prisonniers échangent néanmoins leurs connaissances dans ce qui devient « l'université Mandela », parlant aussi bien de politique que de William Shakespeare, Nelson Mandela récitant et enseignant le poème Invictus (Invaincu) de William Ernest Henley afin de les encourager<ref name=nobel_histo>Anders Hallengren, « Nelson Mandela and the Rainbow of Culture », nobelprize.org, site officiel du prix Nobel.</ref>. Quand ils ne vont pas à la carrière, Mandela et les autres détenus cassent des cailloux dans une des cours de la prison avec des cadences éprouvantes.

Les conditions de vie dans la prison sont très rudes. Les prisonniers sont séparés selon leur couleur de peau, les prisonniers noirs recevant les plus petites rations. Les prisonniers politiques, dont fait partie Nelson Mandela, sont séparés des criminels de droit commun et ont encore moins de droits<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Steven Holmes, « Robben Island Journal; South Africa Ponders Fate of Apartheid's Bastille », 22 juin 1994, NY Times</ref>. Mandela étant un prisonnier de classe D (la plus basse classe), il n'a droit qu'à un visiteur et une lettre tous les six mois<ref name="Memoirs">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amhed Kathrada, Nelson Mandela, Memoirs, Zebra, 2004, p. 246 Modèle:ISBN.</ref>. Cette lettre a souvent été retardée durant une longue période et rendue illisible par la censure de la prison<ref name=longwalk/>. Il se lave avec de l'eau de mer froide et dort dans une cellule minuscule<ref name="cnn invictus"/>. Pendant une période de sa captivité, tous les jeudis, les gardiens blancs demandent à Mandela et d'autres prisonniers noirs de creuser une tranchée d'Modèle:Unité de profondeur. Lorsqu'elle est terminée, les gardiens demandent aux prisonniers de descendre dans la tranchée, puis ils leur urinent dessus, avant de leur demander de reboucher la tranchée et de retourner en cellule<ref name="indep robben"/>.

Mais si Robben Island est un lieu pour briser la volonté des prisonniers, celle de Mandela semble se renforcer dans la détention<ref name="cnn invictus">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « 'Invictus' hero recalls day Mandela transformed South Africa », CNN, 14 janvier 2010.</ref>. Selon le témoignage d'Amhed Kathrada, un de ses codétenus, Mandela n'accepte aucun traitement de faveur, que ce soit pour le travail ou les vêtements, et mène toutes les actions de contestation avec les autres prisonniers, dont des grèves de la faim. Il refuse par exemple d'appeler les gardes sous le nom de baas (patron) comme ils l'exigent<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Kate Parkin, Mike Nicol, Mandela: the authorized portrait, p. 138-142.</ref>. Même soumis aux travaux forcés, il s'oblige à conserver une pratique sportive. Il court sur place dans sa cellule pendant 45 minutes, effectue une centaine de pompes, des abdos, des flexions profondes des genoux et des exercices de gymnastique appris lors de ses entrainements, encore étudiant, en salle de boxe<ref name=TheConversation2020 />.

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Carrière de chaux de Robben Island.

Alors que beaucoup de prisonniers les plus militants du Congrès panafricain d'Azanie refusent de parler ou même regarder les gardiens, Mandela essaie d'analyser la situation et perçoit que les Afrikaners sont surtout dirigés par la peur que la majorité noire refuse de partager le pouvoir et fasse d'eux et de leur famille les victimes d'une révolution sanglante<ref name="judson">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lyn Boyd Judson, A medal of good Hope, Mandela, Qaddafi and the Lockerbie negotiations, université de Californie du Sud, 2004.</ref>. Nelson Mandela profite de ces années pour apprendre l'histoire des Afrikaners et leur langue, l'afrikaans, afin de comprendre notamment leur mentalité et d'établir un véritable dialogue avec eux. Défiant le point de vue de l'ANC, qui considérait alors le pouvoir afrikaner comme une version moderne du colonialisme européen, il en vient lui-même à estimer et déclarer que l'Afrikaner est un Africain au même titre que n'importe lequel de ses codétenus noirs<ref>John Carlin, Playing the enemy: Nelson Mandela and the game that made a nation, Penguin group, New York, 2008, éd. française Ariane sous le titre Invictus, 2009, Modèle:P.34-35.</ref>, songeant que, à leur place et dans d'autres circonstances, il aurait pu avoir la même vue sur l'apartheid<ref name=nobel_histo/>. Cette compréhension des Afrikaners lui donne l'esprit de réconciliation nécessaire aux futures négociations<ref name=nobel_histo/>.

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Menus de la prison : les Bantous (ou Noirs, menu C) dont faisait partie Mandela, recevaient encore moins de nourriture que les autres prisonniers (« Asiatiques et coloured (métis)», menu B).

Dans ses mémoires, publiées en 1981, l'agent secret Gordon Winter dévoile son implication dans un complot pour faire évader Mandela en 1969 : le groupe des comploteurs avait été infiltré par Winter pour le compte du gouvernement sud-africain. Celui-ci voulait que Mandela s'échappe pour qu'il puisse ensuite être abattu pendant la poursuite. Le complot avait été déjoué par les services secrets britanniques<ref name=InsideBOSS>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gordon Winter, Inside BOSS, Penguin Books, 1981.</ref>. En 1971, au bout de sept ans, Mandela quitte la carrière de chaux et est transféré au ramassage du guano<ref name=bio_rfi_2>Modèle:Lien web.</ref>. Le 6 décembre de la même année, l'Assemblée générale des Nations unies en séance plénière déclare l'apartheid crime contre l'humanité<ref>« Résolution 2 786 de l'assemblée générale des nations unies apartheid crime contre l'humanité », 2 001e séance plénière, un.org, 6 décembre 1971.</ref>.

Au début de l'année 1976, il reçoit pour la première fois la visite d'un membre du gouvernement sud-africain. Le ministre des Prisons, Jimmy Kruger, vient lui proposer une libération à condition qu'il se fixe au Transkei, alors dirigé par Kaiser Matanzima, neveu de Mandela condamné par celui-ci pour son soutien passif à l'apartheid. Mandela refuse, fait part de ses revendications et pose la question de sa libération en invoquant au passage l'histoire de plusieurs héros de la cause nationaliste afrikaner, un temps eux-mêmes condamnés pour haute trahison puis finalement rapidement graciés<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il décline même toute rencontre avec Matanzima de peur que cela légitime les bantoustans auprès de la communauté internationale.

Le 16 juin 1976 éclatent les émeutes de Soweto, nouvelle étape dans la contestation et la répression. En septembre 1977, Steve Biko, fondateur du Mouvement de conscience noire meurt torturé en prison par la police. En octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies avec la résolution 417 Modèle:Citation et demande la libération de Modèle:Citation En novembre, avec la résolution 418, il impose un embargo sur les ventes d'armes à destination de l'Afrique du Sud<ref name=onu_417-418_77/>. Nelson Mandela ainsi que d'autres militants sont placés en isolement carcéral, où radio et journaux sont interdits ou censurés<ref name=bio_rfi_2/>. En 1979, il revoit, après quinze ans, sa deuxième femme, Winnie, qui subit aussi la prison ou l'assignation à résidence<ref name=bio_rfi_2/>.

Pendant son emprisonnement, Mandela étudie par correspondance à l'université de Londres via son programme externe, et reçoit un diplôme de bachelor of Laws. Il est même présélectionné pour le titre de chancelier de cette université, finalement attribué à la princesse Anne du Royaume-Uni<ref name=ObserverGM>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The Big Read: Nelson Mandela: a living legend », Daily Observer, Modèle:Date.</ref>.

Prison de Pollsmoor et premières négociations

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-1986-0920-016, Berlin, Weltgewerkschaftskongress, Probe des Festprogramms.jpg
Manifestation de solidarité à Nelson Mandela en Allemagne de l'Est, 1986.

En mars 1982, Mandela est transféré, en compagnie des principaux dirigeants de l'ANC à la prison de Pollsmoor<ref name=Memoirs/>, dans la banlieue du Cap, avec des conditions de vie moins rudes. S'il a été envisagé un moment que ce transfert avait été réalisé afin d'éloigner ces dirigeants de la nouvelle génération de Noirs emprisonnés à Robben Island, surnommée l'Modèle:Citation<ref name=nobel/>, le ministre de la Justice Kobie Coetsee a dit au contraire que ce transfert avait été accompli afin de pouvoir établir un contact discret entre eux et le gouvernement sud-africain<ref name=sparks/>.

Pendant les années 1980, le MK relance la guérilla, occasionnant la mort de dizaines de personnes<ref name=TerrorismReader/>,<ref>Umkhonto we Sizwe - Timeline.</ref> : tentative de sabotage de la centrale nucléaire de Koeberg<ref>Modèle:Lien brisé, South African History Online.</ref>, poses de mines anti-personnel dans le Northern et Eastern Transvaal tuant une vingtaine de personnes dont des enfants à Chatsworth dans le district de Messina<ref>« The Liberation Movements from 1960 to 1990 », vol. 2, chap. 4 du rapport TRC.</ref>, attentat à la bombe à Pretoria tuant dix-neuf personnes<ref>« 1983: Car bomb in South Africa kills 16 », BBC News, 20 mai 1983.</ref>, dans un centre commercial à Amanzimtoti tuant cinq personnes dont trois enfants<ref>« Amanzimtoti blast kills five », South African History Online.</ref>,<ref>« Honoring a killer? », IOL, 21 avril 2007.</ref> ou encore dans un bar de Durban<ref>« Magoo's bar blast remembered at truth body's Durban hearing », SAPA, 8 mai 1996.</ref>. Dans l'autre camp, un escadron de la mort comme la Vlakplaas, créé pour éliminer les opposants au gouvernement de l'apartheid, commet plus d'une centaine de crimes, incluant meurtres, tortures et fraudes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Apartheid death squad boss denied amnesty », BBC News, 14 décembre 1999.</ref>. Un autre escadron de la mort comme le Civil Cooperation Bureau étend ses opérations jusqu'en Europe et assassine des militants de l'ANC, dont Dulcie September en France en 1988<ref name="jdd dulcie">« Qui se souvient de Dulcie September ? », lejdd.fr, 16 août 2010.</ref>.

En février 1985, le président Pieter Willem Botha offre à Nelson Mandela, contre l'avis de ses ministres, la liberté conditionnelle en échange d'un renoncement à la lutte armée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Cowell, Alan, « South Africa hints at conditional release for jailed black leaders », NY Times, Modèle:1er février 1985.</ref>. Mandela rejette l'offre, disant dans un communiqué transmis par sa fille Zindzi : Modèle:Citation<ref name=sparks>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Allister Sparks, Tomorrow is Another Country, Struik, 1994.</ref> La même année, Botha abolit les lois sur les laissez-passer et les mariages mixtes. Mais cela est considéré comme trop timide par Nelson Mandela qui réclame toujours avec l’ANC clandestin Modèle:Citation<ref name=bio_rfi_2/>.

La première rencontre entre Nelson Mandela et le gouvernement a lieu en novembre 1985 : le ministre de la Justice, Kobie Coetsee, rencontre Mandela à l'hôpital Volks au Cap, où il est opéré de la prostate<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé, Nelson Mandela Children's Fund.</ref>. Au cours des quatre années suivantes, une série de rencontres pose les bases pour de futures négociations, mais aucun progrès réel n'est réalisé<ref name=sparks/>. Sa dernière prison en 1986 est une villa avec piscine dans le périmètre de la Modèle:Lien de Paarl, à une soixantaine de kilomètres du centre-ville du Cap, où il lui est accordé le droit de recevoir toutes les visites qu'il désire<ref name="lib pere">Stephen Smith, « Nelson Mandela, le crépuscule du père de la nation arc-en-ciel. Il laisse à son successeur des institutions démocratiques », Libération, 17 juin 1999.</ref>.

Fichier:The Soviet Union 1988 CPA 5971 stamp (70th birth anniversary of Nelson Mandela, South African anti-apartheid revolutionary, political leader and philanthropist).jpg
Timbre soviétique (1988) à l'effigie de Nelson Mandela à l'occasion de son Modèle:70e.

Pendant toute la durée de l'emprisonnement de Nelson Mandela, la pression locale et internationale sur le gouvernement sud-africain se fait toujours plus forte<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Free Nelson Mandela », ANC, juillet 1988.</ref>. En 1985, il est le premier lauréat du prix Ludovic-Trarieux pour son engagement en faveur des droits de l'homme. Comme il est en captivité, c'est sa fille qui reçoit le prix en son nom.

Le Modèle:Date a lieu le concert hommage des 70 ans de Nelson Mandela à Wembley, regardé par six cents millions de téléspectateurs dans soixante-sept pays, qui expose au monde entier la captivité de Mandela et l'oppression de l'apartheid, et qui, selon l'ANC, force le régime sud-africain à libérer Mandela plus tôt que prévu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Communiqué de l'ANC.</ref>. En 1989, alors que l'état d'urgence règne depuis quatre ans<ref name="monde_fevrier" />, Nelson Mandela écrit à Pieter Botha, et tout en précisant que Modèle:Citation, Modèle:Citation, il veut faire négocier Modèle:Citation, le gouvernement et l'ANC. Il détermine les principaux points à traiter : Modèle:Citation Ils ont un entretien le Modèle:Date dans la résidence de Botha<ref name="bio_rfi_2" />. Cette même année, à la suite d'un accident vasculaire cérébral, Botha est remplacé par Frederik de Klerk à la tête du gouvernement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « PW Botha, unrepentant defender of apartheid, dies aged 90 », The Independent, Modèle:1er novembre 2006.</ref>. Le Modèle:Date, De Klerk libère sept dirigeants de l’ANC, dont Walter Sisulu, qui ont chacun passé vingt-cinq ans en prison. En novembre, Nelson Mandela dit de De Klerk qu'il est Modèle:Citation avec qui il ait pu négocier<ref name="bio_rfi_2" />. De Klerk annonce la libération de Nelson Mandela le Modèle:Date au cours d'un discours prononcé au Parlement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Malam, The Release of Nelson Mandela: 11 February 1990, Cherrytree Books, 2002 Modèle:ISBN.</ref>.

Libération, prix Nobel et négociations constitutionnelles

Le Modèle:Date, le Président De Klerk annonce la levée de l'interdiction de l'ANC et de plusieurs autres organisations antiapartheid, ainsi que la libération prochaine et sans condition de Nelson Mandela<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « 1990: Freedom for Nelson Mandela », BBC News, 11 février 1990.</ref>. Ce dernier est libéré le Modèle:Date après Modèle:Nobr, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr d'emprisonnement. L'événement est retransmis en direct dans le monde entier<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roger Ormond, « Mandela free after 27 years », The Guardian, 12 février 1990.</ref>.

Le jour de sa libération, Nelson Mandela fait un discours depuis le balcon de l'hôtel de ville du Cap. Il y déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche du pays, mais annonce clairement que la lutte armée de l'ANC n'est pas terminée<ref name=ANCSpeech>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Nelson Mandela's address to Rally in Cape Town on his Release from Prison », 11 février 1990, ANC.</ref> :

Modèle:Citation

Mandela dit aussi que son objectif principal est de donner à la majorité noire le droit de vote aussi bien aux élections nationales que locales<ref name=ANCSpeech/>. Il annonce également à la foule : Modèle:Citation Le Modèle:Date-, il demande à ses partisans : Modèle:Citation, afin de pacifier les relations entre l'ANC et le gouvernement, mais aussi la rivalité entre l’ANC et l’Inkhata zoulou qui a fait de nombreuses victimes.

Nelson Mandela mène le parti lors des négociations sur l'élaboration d'une nouvelle constitution transitoire sud-africaine qui ont lieu entre mai 1990 (accords de Groote Schuur<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Texte de l'accord de Groote Schuur.</ref>) et mars 1994<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « A Crime Against Humanity - Analysing the Repression of the Apartheid State », South African History Online.</ref>. Le 6 août, Mandela confirme les accords avec De Klerk, et l’ANC proclame la fin de la lutte armée (Pretoria Minute<ref>Texte de l'accord de Pretoria.</ref>)<ref name=bio_rfi_2/>.

Les négociations entre les partis sont parfois tendues comme lorsque, en 1991, Mandela qualifie De Klerk de Modèle:Citation. Nelson Mandela propose de faire passer le droit de vote à Modèle:Nobr<ref name="Lory-84-85"/>, proposition pour laquelle il est blâmé par ses collaborateurs et à propos de laquelle il dit plus tard avoir fait Modèle:Citation<ref name=cyberca>« Le « trésor » de Mandela est en vente », cyberpresse.ca, Modèle:Date-.</ref>

Le Modèle:Date, le Parlement sud-africain vote la suppression des dernières lois piliers de l'apartheid encore en vigueur qu'étaient la loi sur la classification raciale et celle sur l'habitat séparé<ref name="Lory-84-85">Modèle:Ouvrage.</ref>.

En juillet 1991, Nelson Mandela est élu président de l'ANC à l'occasion de la première conférence nationale de l'ANC en Afrique du Sud, et Oliver Tambo, qui dirigeait l'ANC en exil depuis 1969, devient secrétaire national<ref name=ancprofile>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Profile of Nelson Rolihlahla Mandela », African National Congress.</ref>.

Resté fidèle allié de ses défenseurs lors de l'apartheid

Modèle:Refnec

Fichier:Frederik de Klerk with Nelson Mandela - World Economic Forum Annual Meeting Davos 1992.jpg
Frederik de Klerk et Nelson Mandela au Forum économique de Davos, 1992.

Au début de 1992, des élections législatives partielles virent au désastre pour le Parti national au bénéfice des candidats du Parti conservateur favorable au maintien de l'apartheid. Le président De Klerk, qui avait fait de l'élection générale partielle de Potchefstroom un enjeu national, et qui avait été alors désavoué dans ce traditionnel bastion électoral du parti national, organise alors un ultime référendum auprès de l'ensemble des électeurs blancs pour solliciter leur appui. Il obtient publiquement celui de Mandela, qui cherche par ailleurs à calmer les ardeurs et les impatiences des militants de l'ANC. Le Modèle:Date, avec 68,7 % de « oui », De Klerk obtient sans ambiguïté le soutien de l'ensemble de la communauté blanche. Lors de son discours de victoire devant le Parlement du Cap, il déclare que les électeurs blancs ont eux-mêmes Modèle:Citation<ref>BBC News, mars 1992.</ref>,<ref>NY Times, Modèle:Date-.</ref>

Les pourparlers s'arrêtent à la suite du massacre de Boipatong en juin 1992 où Mandela rompt les négociations et accuse le gouvernement de De Klerk de complicité dans ces tueries<ref name=boipatong>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Boipatong Massacre », 18 juin 1992, African National Congress.</ref>. Les négociations reprennent cependant en septembre 1992 après le massacre de Bisho, les menaces de confrontation sanglante démontrant qu'elles constituent la seule issue pour l'Afrique du Sud<ref name=longwalk/>.

Les efforts de Nelson Mandela et du président Frederik de Klerk sont reconnus mondialement quand ils reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix en 1993 en hommage à Modèle:Citation Pour le comité Nobel, Modèle:Citation. Lors de la cérémonie de remise du prix, Nelson Mandela rend hommage à Frederik de Klerk Modèle:Citation<ref name=nobel/> Il demande également au gouvernement birman la libération du prix Nobel de la paix 1991 Aung San Suu Kyi, comparant sa lutte à la sienne<ref name=nobel/>.

Fichier:ClintonMandela.jpg
Le président américain Bill Clinton et Nelson Mandela à Philadelphie, États-Unis, le Modèle:Date.

Quand Chris Hani, un des dirigeants du MK et du Parti communiste sud-africain, est assassiné le Modèle:Date par un extrémiste blanc, Janus Walusz, avec la complicité de Clive Derby-Lewis, député du Parti conservateur, on craint que le pays soit à nouveau plongé dans la violence<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Chris Hani assassinated. (Obituary) », Social Justice.</ref>. Nelson Mandela lance un appel au calme au pays par un discours considéré comme présidentiel bien qu'il n'ait pas encore été élu : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Statement of the President of the ANC, Nelson Mandela on the assassination of Martin Chris Hani 0╗, Modèle:Date-.</ref>,<ref group="N">Mandela fait ce discours alors que quelque temps auparavant, Chris Hani s'était plaint que Mandela avait Modèle:Citation la lutte armée de l'ANC. Stephen Smith, « Nelson Mandela, le crépuscule du père de la nation arc-en-ciel. Il laisse à son successeur des institutions démocratiques », Libération, Modèle:Date-.</ref>

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Nelson Mandela votant le Modèle:Date-.

Bien que des émeutes aient lieu après l'assassinat, les négociateurs parviennent à un accord pour fixer les premières élections nationales non raciales du pays à la date du Modèle:Date, correspondant à l'expiration normale du mandat présidentiel de De Klerk, soit à peine plus d'un an après le meurtre de Chris Hani<ref name=sparks/>. Avant les élections, Nelson Mandela doit réussir à éviter un éclatement du pays et une guerre civile en négociant d'une part avec le général Constand Viljoen, chef du mouvement Afrikaner Volksfront (ou Front afrikaner, AVF) fédérant plusieurs organisations politiques conservatrices ou d'extrême droite, qui réclame la création d'un Volkstaat, c'est à un dire un État Modèle:Citation<ref name="ex terre"/> pour les Afrikaners<ref>Jacques Suant, Afrique du Sud, du principe à la nécessité, l'Harmattan, 1996, p. 101-102.</ref>, et considère Frederik de Klerk comme un traître<ref name="ex terre">« Mandela en terre blanche », L'Express, le Modèle:Date-.</ref>, d'autre part avec le roi des zoulous Goodwill Zwelithini kaBhekuzulu qui veut créer son propre État zoulou au Natal<ref name="zulu">« Zulu King Zwelithini threatens to establish a separate Zulu state », South african history online.</ref>.

Les discussions avec Constand Viljoen ont lieu grâce à son frère jumeau qui entretient d'anciennes relations avec l'ANC. La première rencontre a lieu entre Mandela et Joe Modise chef de Umkhoto we Sizwe d'une part, avec les dirigeants de l'AVF, Constand Viljoen et Tienie Gronewald, de l'autre<ref>Allister Sparks, Demain est un autre pays, Ifrane, 1995, p. 240-241.</ref>,<ref group=N>D'un point de vue personnel, Mandela a plus d'estime pour Constand Viljoen que pour F.W. de Klerk. John Carlin, Invictus traduit de l'anglais Playing the ennemy, Nelson Mandela and the game that made a nation, Ariane, 2009, Modèle:P..</ref>. Pendant trois mois et demi, plus de vingt réunions ont lieu entre l'ANC et l'AVF. Elles aboutissent à un protocole d'accord sur la constitution d'un groupe de travail bipartite pour examiner la possibilité de créer un volkstaat, en contrepartie de quoi l'AVF s'engage à décourager toute action pouvant faire capoter la transition politique. Ce protocole est cependant dénoncé par une partie de l'extrême droite, mais aussi par le parti national. C'est l'expédition militaire ratée au Bophuthatswana pour venir en aide à leur allié, le président Lucas Mangope qui refuse de réintégrer le bantoustan dans l'Afrique du Sud, qui convainc Viljoen de se désolidariser de ses alliés du parti conservateur et surtout de l'extrémiste et très peu fiable mouvement de résistance afrikaner. Après avoir joué les intermédiaires entre le président F.W. de Klerk et Lucas Mangope, Constand Viljoen prend unilatéralement la décision d'inscrire, dix minutes avant la clôture des inscriptions, son nouveau parti, le Front de la liberté, pour participer aux élections du 27 avril<ref>Allister Sparks, Demain est un autre pays, p. 241-258.</ref>. Voulant rassembler toutes les tendances d'une société divisée par l'apartheid, Mandela propose à Viljoen d'intégrer le gouvernement d'unité nationale<ref name="soir elec">« Nelson Mandela, guérisseur et chef d'État », Le Soir, Modèle:Date-.</ref>.

La campagne pour persuader l'Inkatha de participer aux élections débouche de son côté sur une action commune du président sud-africain F.W. de Klerk et de Mandela qui rencontrent le 8 avril le roi Zwelithini et le prince Mangosuthu Buthelezi. Durant ces entretiens, Mandela propose notamment à Zwelithini de devenir le monarque constitutionnel du KwaZulu-Natal. Après une heure et demie de discussion internes entre Buthelezi et Zwelithini, ce dernier refuse la proposition au prétexte que les demandes liées au roi ne peuvent être séparées de celles de l'Inkatha. L'échec des pourparlers amène le gouvernement à déclarer l'état d'urgence au Natal tandis que l'ANC envisage une option militaire pour faire plier l'Inkatha. Après des perquisitions et d'importantes saisies d'armes et de munitions par l'armée dans les camps d'entrainement de l'Inkatha, Buthelezi réclame une médiation internationale que Mandela et F.W. de Klerk acceptent. Cette médiation est cependant ajournée du fait de la volonté de Buthelezi de modifier le calendrier électoral. De son côté, le roi Goodwill Zwelithini envoie un émissaire auprès de Mandela pour l'informer qu'il est finalement prêt à accepter la proposition, mais aussi qu'il craint pour sa propre vie, faisant indirectement référence à Buthelezi. Finalement, après avoir consulté un vieil ami kenyan, le professeur Washington Okumu, Buthelezi accepte, sept jours avant la date du scrutin, de participer aux élections<ref>Allister Sparks, Demain est un autre pays, Ifrane, 1995, Modèle:P..</ref>. Selon Colette Braeckman et contrairement à la version des faits relatés par Allister Sparks, c'est Mandela et lui seul qui aurait réussi à convaincre Buthelezi de participer aux élections en persuadant en une heure le roi des Zoulous, Goodwill Zwelithini d'y participer, lui faisant comprendre que s'il suivait Buthelezi il pourrait tout perdre<ref name="soir elec"/>.

Président de la république d'Afrique du Sud

Modèle:Article détaillé

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Le président Nelson Mandela à Brasilia, au Brésil, en juillet 1998.

À la suite des premières élections générales multiraciales, largement remportées par l'ANC (62,6 % des voix), en Modèle:Date-, Nelson Mandela est élu président de la république d'Afrique du Sud. Lors d'un discours le 2 mai, il prononce le « free at last – enfin libre » de Martin Luther King<ref name=monde_fevrier/>. Nelson Mandela prête serment aux Union Buildings de Pretoria le Modèle:Date devant une grande partie des responsables politiques internationaux, d'Al Gore à Fidel Castro. Il préside au premier gouvernement non racial du pays, en l'occurrence un gouvernement d'unité nationale entre l'ANC, le Parti national et le parti zoulou Inkatha Freedom Party. Ses deux vice-présidents sont alors Thabo Mbeki (ANC) et Frederik de Klerk (NP)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela becomes SA's first black president », BBC news.</ref>. Dans son discours d'investiture, Mandela célèbre la fin de l'apartheid dont Modèle:Citation, le retour de l'Afrique du Sud dans la communauté internationale et l'amour commun du pays et l'égalité raciale seront le ciment de la nouvelle Modèle:Citation. Il évoque les défis de son mandat que sont la lutte contre la pauvreté, les discriminations et Modèle:Citation<ref name=nobs_discours>Nelson Mandela, « Nelson Mandela : « Le temps est venu de panser nos blessures » », Nouvel Observateur, 10 mai 1994.</ref>. La date du 27 avril devient un jour férié en Afrique du Sud, le jour de la Liberté.

À partir de 1996, Mandela laisse à Thabo Mbeki la gestion quotidienne du pays et en décembre 1997 il quitte la présidence de l'ANC, ce qui permet une passation des pouvoirs en douceur et contribue à la stabilité politique du pays et à conserver sa bonne image au niveau international<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Quand Nelson Mandela quitte le pouvoir peu avant ses 81 ans à la date symbolique des émeutes de Soweto, il laisse l'image d'un grand résistant et d'un grand chef d'État, notamment pour sa capacité à pardonner<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il laisse une démocratie solide, mais de grands problèmes à résoudre, héritage des abus et négligences du régime de l'apartheid. Son successeur hérite de l'économie la plus puissante d'Afrique, mais stagnante et avec d'énormes inégalités entre Blancs et Noirs souvent peu éduqués et un taux de chômage de 40 %<ref>« Mbeki Takes Over From 'Saintly' Mandela », The Washington Post, 17 juin 1999.</ref>. Il est l'unique personnalité politique mondiale contemporaine à avoir reçu un hommage aussi unanime et autant de respect et d'affection<ref name="Shaw">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Politique intérieure

Commission de la vérité et de la réconciliation

Modèle:Article détaillé Conformément aux négociations de la période de transition, une Commission de la vérité et de la réconciliation, présidée par l'archevêque anglican et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, est créée pour recueillir le récit des exactions et des crimes commis sous l'apartheid par le gouvernement, les forces de sécurité, mais également par les mouvements de libération comme l'ANC<ref>Philippe-Joseph Salazar (dir.), Amnistier l'apartheid. Travaux de la commission Vérité et Réconciliation, Paris, Seuil, 2004.</ref>. Pour Desmond Tutu, Modèle:Citation<ref name=monde_fevrier/> L'objectif affiché est que, dans une sorte de catharsis, les personnes et communautés blessées par les événements passés du pays<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} TRC Final Report, site officiel.</ref> se voient ainsi offerte la possibilité de confronter différentes lectures du passé pour mieux tourner une page historique douloureuse. Les coupables de violence sont encouragés à se confesser, une amnistie étant offerte en cas d'aveux. En l'absence de confession ou de refus de se présenter devant la commission, des poursuites judiciaires peuvent être engagées si les autorités ont suffisamment de preuves pour engager une procédure. Sur le plan judiciaire, la peine de mort, dont l'application était suspendue, est abolie par le Parlement.

Si des policiers, soldats, mais aussi des militants antiapartheid ou des citoyens ordinaires confessent des crimes, peu de responsables de haut niveau comparaissent devant la commission. L'ancien ministre de la Loi et de l'Ordre Adriaan Vlok accepte certes de comparaître et de se repentir, mais l'ancien président Pieter Willem Botha et le vice-président Thabo Mbeki refusent. Pour montrer l'exemple, Nelson Mandela détaille les exactions de l'ANC, notamment en Angola dans les années 1970<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il admet par la suite que, dans sa lutte contre l'apartheid, l'ANC avait aussi violé les droits de l'homme ; il est d'ailleurs critique vis-à-vis de ceux de son propre parti qui essaient de supprimer des éléments des rapports de la commission allant dans ce sens<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela admits ANC violated rights, too », Financial Times, 02 novembre 1998.</ref>. Le processus de la Commission vérité et réconciliation a parfois laissé un goût amer pour les vingt mille victimes de l'apartheid ayant témoigné, des inculpés comme Wouter Basson surnommé Modèle:Citation étant acquitté, et le versement des indemnisations prenant des années<ref name=libe_cessou/>. Malgré cela, la commission vérité et réconciliation et la méthode Mandela de Modèle:Citation font école en Afrique<ref name=bio_rfi_2/>.

Réconciliation nationale

Prônant la réconciliation nationale, Mandela se rend à Orania pour rencontrer la veuve d'Hendrik Verwoerd et organise une tea party à Pretoria réunissant les épouses des anciens Premiers ministres et présidents du pays avec les épouses des anciens prisonniers de Robben Island. Mandela encourage les Sud-Africains noirs à soutenir l'équipe de rugby des Springboks lors de la coupe du monde de rugby 1995 qui a lieu dans le pays<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela rallies Springboks », BBC Sport, 6 octobre 2003.</ref>. Après la victoire, Mandela présente le trophée au capitaine de l'équipe Francois Pienaar, un Afrikaner. Mandela porte le maillot avec le numéro de Pienaar, et l'événement est vu comme un symbole de la réconciliation entre les Noirs et les Blancs d'Afrique du Sud<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « How Nelson Mandela won the rugby World Cup », The Daily Telegraph, 19 octobre 2007.</ref>.

Des critiques ont été émises au sein de l'ANC pour sa politique de pardon et de réconciliation envers les Blancs sud-africains : son soutien des Springboks a été à peine toléré par certains de ses partisans noirs, tout comme sa visite dans le village afrikaner ultra-conservateur d'Orania, où les Noirs ne sont pas admis, pour visiter la veuve du créateur des lois les plus injustes de l'apartheid<ref name=libe_cessou/>. De leur côté, les Afrikaners de ce village voyaient dans la réconciliation une façon d'éliminer la culture des Boers<ref name=huma_orania>« Orania : le rêve d’un État afrikaner où « les Noirs n’ont pas à venir » », L'Humanité, 30 janvier 1998.</ref>.

Pour Mandela, aucune autre politique n'était cependant possible, notamment parce que les généraux et l'extrême droite blanche pouvaient faire dérailler tout le processus de pacification, notamment le scrutin de 1994. Sa politique n'a jamais été remise en cause par l'ANC<ref name=libe_cessou/>. Cette réconciliation est considérée par la communauté internationale<ref name=unesco_recon>Modèle:Lien brisé, unesco.org, décembre 1999.</ref>,<ref name=onu_recon>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Truth and Reconciliation Commissions: Instruments for Ending Impunity and Building Lasting Peace », United Nations Chronicles.</ref> comme un succès qui a permis d'éviter une guerre civile entre Blancs et Noirs<ref name=omalley>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Padraig O'Malley, « An assassination that nearly sparked civil war », 9 avril 2003.</ref>,<ref name=sainfo>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Nelson Mandela: leader among leaders », southafrica.info.</ref>.

Reconstruction économique
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Maisons construites par le programme de reconstruction et de développement (RDP) à Soweto.

Nelson Mandela se consacre d'abord à la réconciliation et à la création d'une nouvelle identité nationale sud-africaine, laissant la responsabilité de l'économie à un ministre et un gouverneur de la banque centrale blancs, avant d'en charger Thabo Mbeki<ref name=libe_cessou>Sabine Cessou, « Mandela n'est plus à la fête », Libération, 26 juin 2008.</ref>. Le gouvernement d'union nationale lance, dès 1994, le programme de reconstruction et de développement (RDP) pour combattre les conséquences socio-économiques de l'apartheid, comme la pauvreté et le grand manque de services sociaux, des problèmes qui requièrent, selon le gouvernement, un environnement macroéconomique plus fort<ref name=RDPPREFACE>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Reconstruction and Development Programme, ANC, 1994.</ref>. L'amplitude du programme est comparée à celle du Modèle:Langue mis en place par le gouvernement américain lors de la Grande Dépression et il est soutenu par tous les partis politiques<ref name=indep_100_days>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Carlin, « One hundred days of quietude: Critics have been too quick to carp: Mandela's New Deal is solid, if sluggish, says John Carlin », The Independent, 18 août 1994.</ref>.

La politique de l'offre de logement est le point le plus important de cette relance de l'économie de l'Afrique du Sud par les proches de Nelson Mandela, en créant un socle plus solide pour les entreprises et les ménages. Entre 1994 et début 2001, selon le gouvernement sud-africain, plus d'un million cent mille maisons à bas coût pouvant bénéficier de l'aide gouvernementale ont été construites, accueillant cinq millions de Sud-Africains sur les douze millions et demi de mal logés<ref name=Lodge>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tom Lodge, « The RDP: Delivery and Performance », Politics in South Africa: From Mandela to Mbeki, David Philip, Cape Town & Oxford, 2003.</ref>. Entre 1994 en 2000, quatre millions neuf cent mille personnes, pour la plupart habitant les anciens homelands, bénéficient d'un accès à l'eau potable et un million sept cent cinquante mille foyers sont raccordés au réseau électrique, la proportion de foyers ruraux avec l'électricité passant de 12 à 42 %<ref name=Lodge/>. En 1999, trente-neuf mille familles ayant bénéficié de la réforme agraire se partagent trois mille cinq cent cinquante kilomètres carrés. Selon le gouvernement, en quatre ans, deux cent cinquante mille personnes ont reçu des terres<ref name=Lodge/>. D'avril 1994 à fin 1998, cinq cents nouvelles cliniques donnent un accès aux soins à cinq millions de personnes ; à partir de 1998, un programme de vaccination contre la poliomyélite-hépatite immunise huit millions d'enfants en deux ans<ref name=Lodge/>. La construction de routes, d'égouts ou de réservoirs donne du travail à deux cent quarante mille personnes pendant cinq ans<ref name=Lodge/>. Le RDP est cependant critiqué pour la faible qualité des maisons construites dont 30 % ne respectent pas les normes<ref name=Lodge/>, un approvisionnement en eau dépendant beaucoup des rivières et des barrages<ref>Statistics South Africa, « South Africa in Transition », p. 75.</ref> et dont la gratuité pour les ruraux pauvres est coûteuse<ref name=Lodge/>. À peine 1 % des terres envisagées par la réforme agraire a été effectivement distribué<ref name=Lodge/>.

L'aile gauche marxiste de l'ANC dès 1994 remet en cause les choix économiques pris par le gouvernement Mandela pour rassurer les intérêts économiques nationaux et étrangers. Tout changement économique et social radical avait ainsi été écarté conformément aux négociations constitutionnelles. Les partisans des nationalisations et des redistributions des richesses étaient déçus. Il lui est aussi reproché de ne pas avoir investi massivement dans un programme de travaux publics pour transformer l'économie durant sa présidence, de peur de paraître communiste, et d'avoir plutôt opté pour un plan de construction de logements financé par des banques privées sud-africaines : celles-ci n'ayant pas d'idéal social n'ont pas accordé de financements à des emprunteurs noirs et pauvres<ref name=libe_cessou/>.

Une nouvelle constitution pour l'Afrique du Sud

En 1995, la constitution transitoire de 1993, élaborée pendant les négociations pour mettre fin à la domination politique blanche, est remplacée par une nouvelle constitution, adoptée au Parlement par la quasi-unanimité des députés de l'ANC et du parti national. Peu de temps après, le Modèle:Date, les ministres du Parti national quittent le gouvernement d'union nationale pour entrer dans l'opposition. Des lois établissent la discrimination positive destinée à favoriser l'intégration économique des Noirs<ref name=monde_fevrier/>.

Lutte contre le sida
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Taux de personnes contaminées par le virus de l'immunodéficience humaine en Afrique chez les adultes de 15 à 49 ans, 1999. L'Afrique du Sud est l'un des pays les plus touchés.

Nelson Mandela est critiqué pour l'absence d'efficacité de la politique de son gouvernement dans la lutte contre le sida par le juge Edwin Cameron<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anthony Sampson, « Mandela at 85 », The Observer, 6 juillet 2003.</ref>,<ref name=allafrica_85>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ofeibea Quist-Arcton, Modèle:Citation étrangère, AllAfrica.com, 19 juillet 2003.</ref>,<ref name=time_lion>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Simon Robinson, « The Lion In Winter », Time, 11 avril 2007.</ref>. Mandela admet après son mandat qu'il peut avoir manqué à son devoir envers son pays en n'apportant pas plus d'attention à l'épidémie du sida<ref>Modèle:Lien archive.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « South Africa: Mandela Deluged With Tributes as He Turns 85 », AllAfrica.com, Ofeibea Quist-Arcton, 19 juillet 2003.</ref>. Pendant son mandat, le pourcentage de femmes enceintes séropositives triple, passant de 7,6 à 22,8 %<ref name=sa_unaids_2008>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « National HIV prevalence trends among antenatal clinic attendees, South Africa, 1990 to 2007 », The National HIV and Syphilis Prévalence Survey South Africa, 2007 report, p. 9.</ref>, et le nombre de morts estimé par an dépasse la barre des cent mille en 1999<ref name=unaids>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Epidemiological Fact Sheet on HIV and AIDS Core data on epidemiology and response 2008 », p. 5.</ref>. Mandela fera la préface du livre d'Edwin Cameron Témoins du sida en 2005. Le système de santé est impuissant à combattre l'épidémie de sida qui fait baisser l'espérance de vie moyenne des Sud-Africains de 64,1 à 53,2 ans de 1995 à 1998<ref name=Lodge/>. Alors que son successeur Thabo Mbeki nie la transmission virale du sida (pour accréditer l'idée que sa seule cause est la pauvreté et l'exploitation coloniale), Nelson Mandela ne réagit pas<ref name="VF">Stephen Smith, « Le rêve brisé de Madiba », Vanity Fair Modèle:N°, septembre 2013, pages 166-173 et 204-205.</ref>.

Autres événements

Nelson Mandela est affectueusement surnommé Madiba par les Sud-Africains, son nom du clan Xhosa<ref name=time_lion/>. Après avoir été élu président, une des caractéristiques de Mandela est l'utilisation de chemises en batik, connues sous le nom de « chemise Madiba », même lors d'événements officiels, ce qui influence la mode du pays<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « How Mandela changed SA fashion », BBC news, 5 août 2004.</ref>.

Nelson Mandela publie son autobiographie Long Walk to Freedom en 1994<ref>Modèle:Article</ref> (qui sera traduite en français l'année suivante) où il raconte son enfance, son engagement politique, ses longues années de prison et son accession au pouvoir.

Politique internationale

En 1994, la diplomatie sud-africaine, très marquée par le long règne de Pik Botha et principalement tournée vers le monde occidental, l'Afrique australe et Taiwan, se découvre un nouveau périmètre à vocation planétaire. La nouvelle politique étrangère mise en œuvre est avant tout celle de Nelson Mandela, de Thabo Mbeki et d'Aziz Pahad le nouveau ministre délégué aux Affaires étrangères. Dans les premiers temps, la politique africaine de Pretoria est hésitante et souffre d'un déficit en expertise lié au départ de nombreux diplomates, contribuant à l'échec de plusieurs médiations sud-africaines tentées en Afrique<ref name="Lory169"/>. Cependant, grâce aux Modèle:Citation, l'Afrique du Sud passe de l'isolement diplomatique le plus complet à un statut Modèle:Citation pour la communauté internationale<ref name="judson"/>.

Les tentatives de médiation internationale

Dès le début de sa présidence, Nelson Mandela est sollicité pour arbitrer plusieurs conflits africains bien qu'il souhaite tenir son pays à l'écart des conflits régionaux. Il accepte cependant d'être le médiateur de plusieurs négociations de paix, notamment dans l'Afrique des Grands Lacs (au Zaïre et au Rwanda) et aussi en Angola, mais les résultats de ses interventions sont mitigés<ref name="Lory169"/>. Après la victoire des forces de Laurent-Désiré Kabila au Zaïre, il assure le nouveau régime de son soutien sans faille, allant même parler de Modèle:Citation, mais il s'agit surtout à la fois d'éviter un éclatement du pays et de ses éventuelles conséquences sur l'Angola voisine, mais également de protéger les intérêts de la De Beers<ref name="Lory169">Modèle:Précision nécessaire</ref>. D'autres médiations de Nelson Mandela ont lieu au Timor oriental (1997) et au Soudan sans produire les effets escomptés.

Dans la première opération militaire post-apartheid, Mandela envoie les troupes sud-africaines intervenir au Lesotho en septembre 1998 pour protéger le gouvernement du Premier ministre Pakalitha Mosisili<ref name=Lesotho>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bethuel Thai, « Lesotho to hold re-elections within 15 to 18 months », Lesotho News Online, 4 octobre 1998.</ref>.

Les relations avec la Libye de Kadhafi

Nelson Mandela ne manque jamais de saluer les pays qui ont soutenu la lutte contre l'apartheid comme la Jamahiriya arabe libyenne du colonel Kadhafi qu'il qualifie de Modèle:Citation<ref name="Lory176">Modèle:Précision nécessaire</ref> ou Modèle:Citation<ref name="bbc kadaf">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} BBC News, « Mandela welcomes 'brother leader' Gaddafi », BBC news, 13 juin 1999.</ref> et auquel il décerne l'ordre de Bonne Espérance en 1997, la plus haute distinction du pays<ref name="Lory176"/>. À l'intention de ceux qui désapprouvent ces visites, comme le département d'État américain, il réplique qu'ils Modèle:Citation et que Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation.</ref>,<ref name="judson"/>. C'est au colonel libyen que Nelson Mandela avait accordé sa première visite à l'étranger d'homme libre en mai 1990<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela Visits Libya, Thanks Kadafi for Helping Train ANC », Los Angeles Times, 19 mai 1990.</ref> et c'est à lui en premier qu'il rend visite une fois élu en 1994. Le colonel Kadhafi sera le dernier chef d’État qu'il recevra en visite officielle à la fin de sa présidence en 1999<ref name="bbc kadaf"/>.

Auprès de Kadhafi, le président Mandela intervient plus particulièrement pour régler le procès de deux Libyens, accusés par les États-Unis et le Royaume-Uni de l'attentat de Lockerbie qui avait fait 270 victimes en 1988<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Lockerbie trial: what happened when », 31 janvier 2001, The Guardian.</ref>. Mandela est choisi par les gouvernements américain, anglais et saoudien. Dès 1992, Mandela propose de manière informelle au président George H. W. Bush de juger les Libyens dans un pays tiers. Bush accepte la proposition, ainsi que le président français François Mitterrand et le roi [[Juan Carlos Ier d'Espagne|Juan Carlos {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Espagne]]<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela shies away from global role in retirement », 11 mai 1999, The Guardian.</ref>. En novembre 1994, six mois après son élection, Mandela propose que l'Afrique du Sud soit le pays qui héberge le procès, mais le Premier ministre britannique John Major rejette l'idée, disant que son gouvernement n'a pas confiance en une cour de justice étrangère<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela's parting shot at Major over Lockerbie », The Guardian, 11 mai 1999, Modèle:P.13.</ref>. Mandela renouvelle son offre à Tony Blair en 1997. La même année, à la conférence des responsables des chefs de gouvernement du Commonwealth à Édimbourg, Mandela avertit qu'Modèle:Citation. Un compromis est trouvé pour un procès aux Pays-Bas et le président Mandela commence les négociations avec le colonel Kadhafi pour la remise des deux accusés Megrahi et Fhimah en avril 1999<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Analysis: Lockerbie's long road », BBC, 31 janvier 2001.</ref>. Le Modèle:Date, Fhimah est acquitté, mais Megrahi est jugé coupable et condamné à vingt-sept ans de prison. Nelson Mandela lui rend visite en juin 2002, visite à la suite de laquelle il dénonce ses conditions d'emprisonnement en isolement total<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela appeals on behalf of Lockerbie bomber », 10 juin 2002, guardian.co.uk.</ref>. Megrahi est ensuite transféré dans une autre prison et n'est plus soumis à une incarcération en isolement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Lockerbie bomber 'leaves solitary confinement' », 25 février 2005, The Daily Telegraph.</ref>.

D'anciens collaborateurs de Mandela pensent qu'au-delà de la loyauté indéfectible que Mandela démontre pour ceux qui avaient aidé l'ANC lors de sa lutte contre l'apartheid, la décoration de l'ordre de Bonne Espérance était un moyen de montrer que l'Afrique du Sud avait une diplomatie qui n'excluait aucun État, mais surtout une tactique politique de Mandela afin de gagner la confiance de Kadhafi et d'obtenir de lui de commencer les négociations avec la communauté internationale afin de résoudre le conflit lié à l'attentat et lever les sanctions internationales contre la Libye<ref name="judson"/>.

Les relations avec les États-Unis

Les États-Unis parient sur la nouvelle Afrique du Sud pour bâtir une nouvelle politique efficace à partir de Johannesburg. Le pays est alors considéré comme l'un des dix pays prioritaires au monde et reçoit une aide massive (16 % de l'aide américaine à l'Afrique sub-saharienne en 1997). Le département d'État favorise d'ailleurs la formation de la nouvelle élite noire. Si les fréquents détours de Mandela en Libye agacent la Maison-Blanche, celle-ci parie en fait sur l'avenir et sur Thabo Mbeki, alors visiteur fréquent de Washington D.C.<ref>George Lory, L'Afrique du Sud, Karthala, 1998, p. 175.</ref>

Relations avec le dalaï-lama

Selon Robert A.F. Thurman, le dalaï-lama fut en contact avec Nelson Mandela, et l'incita à orienter le Congrès national africain dans la voie de la non-violence<ref name="Robert Thurman">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert A.F. Thurman, Why the Dalai Lama Matters: His Act of Truth as the Solution for China, Tibet, and the World, Simon and Schuster, 2008 Modèle:ISBN, p 82 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Le 21 août 1996<ref name="Robert Thurman"/>, lors d'une visite au Cap, le dalaï-lama a rencontré Nelson Mandela, alors président de l'Afrique du Sud. Plus de 5 ans après la fin de son mandat, il le rencontra une seconde et dernière fois, le 5 novembre 2004<ref name="Robert Thurman"/>, à Johannesburg. Le lendemain de la mort de Mandela, il écrit à sa famille avoir perdu Modèle:Citation et saluant Modèle:Citation<ref>AFP, « Afrique du Sud - Avec Mandela, le dalaï-lama déclare avoir perdu un « ami cher » », Le Point, 6 décembre 2013.</ref>

Après la présidence

Comme il s'y était engagé lors de son élection, Nelson Mandela, qui était le plus vieux président, élu à l'âge de 77 ans, n'est pas candidat à un second mandat en 1999. Il se met en retrait de la vie politique, laissant la présidence de la République à Thabo Mbeki après la victoire de l'ANC (66,35 % des suffrages) aux élections générales (en progression de 4 % par rapport au score de l'ANC en 1994 tandis que le Parti démocratique supplante le Nouveau Parti national). Sa retraite n'est cependant pas inactive, il participe à de nombreuses œuvres caritatives et prend position sur de nombreux sujets liés à l'actualité nationale et internationale.

Implications caritatives

La fondation Nelson-Mandela

Pour continuer de lutter pour les valeurs qui lui tiennent à cœur, il crée un fonds d'aide à l'enfance en 1994<ref name=time_lion/> et la fondation Nelson-Mandela en 1999 pour favoriser l'éducation, le devoir de mémoire, et l'une de ses priorités, la lutte contre le sida. La fondation est financée en partie par une série de concerts internationaux, les concerts 46664.

La lutte contre le Sida

Nelson Mandela entre en conflit ouvert avec son successeur Thabo Mbeki à propos du sida, lui reprochant, en 2002, de Modèle:Citation, quand Mbeki remet encore en question le lien entre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et le sida<ref name=time_lion/>. Il participe à plusieurs conférences internationales contre le sida et s'exprime plusieurs fois sur ce sujet, notamment à l'occasion de la mort de son fils, le Modèle:Date, victime du sida<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela's stark Aids warning », Modèle:1er décembre 2000, BBC News.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela, Anti-AIDS Crusader, Says Son Died of Disease », 7 janvier 2005, The New York Times.</ref>. Selon l'Indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement, l'Afrique du Sud a reculé de trente-cinq places dans le classement mondial entre 1990 et 2005, principalement à cause de l'épidémie de sida<ref>« Développement humain : déclin des conditions de vie en Afrique sub-saharienne et dans les pays de l'ex-Union soviétique », un.org.</ref>.

Soutiens divers

Mandela devient le porte-parole de nombreuses organisations d'aide sociale ou de défense des droits de l'homme. Il soutient le mouvement international Make Poverty History duquel fait partie la campagne ONE<ref name=povertyhistory>Modèle:Lien web.</ref>. Le tournoi de golf de charité Nelson Mandela, soutenu par Gary Player, a rapporté plus de vingt millions de rands pour l'aide à l'enfance depuis sa création en 2000<ref name=MandelaInv>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé.</ref>. Mandela soutient également SOS Villages d'enfants, la plus grande organisation mondiale dévolue à l'éducation des enfants orphelins ou abandonnés<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il est intervenu personnellement et avec succès pour que son pays soit désigné en 2004 pays organisateur de la Coupe du monde de football de 2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Initialement prévu à la cérémonie d'ouverture, il n'y assiste pas, endeuillé par la mort de son arrière-petite-fille Zenani<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il fait en revanche une courte apparition à la cérémonie de clôture le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Interventions dans la vie politique sud-africaine

Nelson Mandela soutient toujours l'ANC après sa présidence. En 2008, il refuse de se prononcer sur les divisions du parti et annonce qu'il ne soutiendra aucun candidat lors des élections générales de 2009, déclarant qu'il Modèle:Citation<ref>« Nelson Mandela prend ses distances avec l'ANC », Courrier international, 22 octobre 2008.</ref>. Dans un premier temps, il ne fait donc pas de campagne publique pour Jacob Zuma, le président de l'ANC candidat à la présidence du pays, qui fut poursuivi en justice pour plusieurs affaires<ref>« Nelson Mandela rappelle l'ANC à ses devoirs », Le Nouvel Observateur, 19 avril 2009.</ref> et qui fait face à une opposition revigorée menée par Helen Zille et au Congrès du Peuple, une dissidence d'une faction de l'ANC regroupant d'anciens partisans de Thabo Mbeki. Mais finalement, Mandela prend parti en faveur de Zuma à l'occasion de deux rassemblements. Le premier a lieu en février 2009 dans le Cap-Oriental. Par la voix de son petit-fils, Nelson Mandela y confirme son appartenance et son soutien à l'ANC et concrètement son engagement en faveur de Jacob Zuma, ce que refusera de faire Thabo Mbeki<ref>« Nelson Mandela lends support to Jacob Zuma at ANC rally », The Guardian, 15 février 2009.</ref>. Le second rassemblement en faveur de Zuma auquel Mandela participe, au côté de son ex-femme Winnie Mandela, a lieu le Modèle:Date, à trois jours des élections générales. Il s'agit alors du dernier grand rassemblement public de l'ANC réunissant quelque cent vingt mille personnes dans un stade de Johannesburg. Dans le discours diffusé qu'il a fait enregistrer, Mandela rappelle au parti ses objectifs principaux qui sont la lutte contre la pauvreté et Modèle:Citation<ref>« Mandela Gives ANC's Zuma A Powerful Stamp of Approval », Washington Post, 20 avril 2009.</ref>.

Interventions dans la politique internationale

Médiateur pour la paix au Burundi

Nelson Mandela devient médiateur au Burundi en février 2000, où il remplace le président tanzanien Julius Nyerere, mort peu avant, et qui avait commencé les négociations en 1998. La guerre civile et le génocide au Burundi avaient fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de réfugiés. Les accords de paix sont signés en août 2000, mais Mandela refuse ensuite d'être médiateur au Kosovo et en république démocratique du Congo mettant en avant son âge avancé face au poids de négociations extrêmement fatigantes<ref name=bio_rfi_2/>.

Opposition à la guerre d'Irak et à George W. Bush
Fichier:George W. Bush and Nelson Mandela - walking - Oval Office - May 17 2005.jpg
Nelson Mandela et le président américain George W. Bush dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche en mai 2005.

En novembre 2001, Nelson Mandela avait présenté ses condoléances à la suite des attentats du 11 septembre et soutenu les opérations en Afghanistan. En juillet 2002, le président George W. Bush l'avait décoré de la médaille présidentielle de la Liberté, l'appelant Modèle:Citation<ref name=CBS30012003/>. Mais, en 2002 et 2003, il critique la politique étrangère du président Bush dans plusieurs discours<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En janvier 2003, dans un discours prononcé à l'International Women's Forum, Mandela s'oppose fermement à l'attaque des États-Unis et de leurs alliés contre l'Irak, déclenchant la guerre du même nom sans l'aval des Nations unies. Il accuse le président George W. Bush de vouloir Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l'accusant d'arrogance<ref>Modèle:Lien web.</ref> et de manque de vision et d'intelligence<ref name=CBS30012003/>. Il pense que cette action va diminuer l'influence des Nations unies, soulignant que lui-même aurait soutenu une action contre l'Irak si cela avait été demandé par les Nations unies, et encourage le peuple américain à manifester contre la guerre et les pays dotés d'un droit de véto au conseil de sécurité à l'utiliser<ref name=CBS30012003>Modèle:Lien web.</ref>. Nelson Mandela accuse Bush d'aller en Irak seulement pour le pétrole, et insinue que la politique de Georges W. Bush et de Tony Blair, alors Premier ministre britannique, ignore les recommandations du secrétaire général Kofi Annan et sont motivées par le racisme. Il attaque les États-Unis sur leur passé de violations des droits de l'homme et pour les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki lors de la Seconde Guerre mondiale<ref name=CBS30012003/>.

Modèle:Citation<ref name =CBS30012003/>

En 2007, le président George Bush compare la situation en Irak à celle de l'Afrique du Sud et impute le chaos en Irak à Saddam Hussein, ironisant sur le fait que celui-ci avait empêché l'émergence d'un dirigeant unificateur comme Mandela. Il ajoute que Modèle:Citation, voulant ainsi marquer l'absence d'un Mandela irakien ; des auditeurs crurent alors que Nelson Mandela lui-même était effectivement mort, ce qui fut démenti par la fondation Nelson-Mandela<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « The day George Bush killed off Nelson Mandela », Daily Mail, 24 septembre 2007.</ref>.

Zimbabwe et Robert Mugabe

En 2000, Nelson Mandela critique le président du Zimbabwe, Robert Mugabe. Mugabe préside depuis vingt ans aux destinées de l'ancienne colonie britannique de Rhodésie du Sud. Il a été très critiqué internationalement pour sa politique répressive, son népotisme et son administration incompétente responsable de l'effondrement économique du pays<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mandela lui reproche de s'accrocher au pouvoir après vingt ans de mandat et de favoriser le recours à la violence contre les fermiers blancs, propriétaires de la plus grande partie des terres commerciales du pays<ref name=mbeki-aids>Modèle:Lien web.</ref>. En 2007, Mandela essaie de persuader Mugabe de quitter le pouvoir Modèle:Citation, Modèle:Citation, avant d'être Modèle:Citation. Il engage les Global Elders avec Kofi Annan comme médiateur, mais Mugabe ne fait aucune réponse à ces approches<ref name=mugabe_elders>Modèle:Lien web.</ref>. En juin 2008, au plus fort de la crise de l'élection présidentielle zimbabwéenne, Nelson Mandela condamne Modèle:Citation au Zimbabwe<ref name=zimfailure>Modèle:Lien web.</ref>.

Conflit israélo-palestinien

En 1999, lors d'une visite en Israël et dans la bande de Gaza, Nelson Mandela demande qu'Israël se retire des territoires occupés, mais aussi que les pays arabes reconnaissent le droit à Israël d'exister au sein de frontières sûres. Mandela souligne que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela makes Gaza plea », BBC News, 19 octobre 1999.</ref>. Alors qu'il était président en 1997, à l'occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, Nelson Mandela avait envoyé un message de soutien officiel à Yasser Arafat et aux Palestiniens pour leur autodétermination et l'établissement d'un État indépendant dans le cadre du processus de paix<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « MESSAGE FROM PRESIDENT NELSON MANDELA ON THE OCCASION OF THE INTERNATIONAL DAY OF SOLIDARITY WITH THE PALESTINIAN PEOPLE », 4 décembre 1997.</ref>.

En 1990, face aux inquiétudes de la communauté juive américaine, Nelson Mandela avait déjà défendu ses liens avec Yasser Arafat et l'OLP qui avaient historiquement toujours soutenu la cause de l'ANC. Il précise alors son organisation s'identifie à l'OLP parce qu'elle combat comme eux pour l'autodétermination, mais que l'ANC n'avait jamais remis en question le droit de l'État d'Israël à exister, mais en dehors des territoires occupés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela Defends Ties to Arafat, Kadafi : Israel », Los Angeles Times, 22 juin 1990.</ref>. Auparavant, Nelson Mandela avait comparé la lutte des Palestiniens à celle des Noirs sud-africains<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Israel Has Right to Exist, Mandela Tells U.S. Jews », Los Angeles Times, 11 juin 1990.</ref>. Le conseil des Global Elders, dont fait partie Mandela, condamne comme Modèle:Citation l'abordage de la flottille pour Gaza par l'armée israélienne qui a fait plusieurs morts civils le Modèle:Date et demande la fin du blocus de la bande de Gaza, rappelant que la moitié de son million et demi d'habitants a moins de 18 ans et que le blocus est Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Nobel-winning Elders deplore Gaza flotilla attack », The Hindu, 30 avril 2010.</ref>.

Conseil des Global Elders

Le Modèle:Date, à l'initiative du milliardaire Richard Branson et du musicien Peter Gabriel, Nelson Mandela, Graça Machel et Desmond Tutu organisent à Johannesburg une assemblée de dirigeants influents du monde entier qui veulent contribuer, à l'aide de leur expérience et de leur sagesse, à résoudre les problèmes les plus importants de la planète. Nelson Mandela annonce la formation de ce conseil des Global Elders (les anciens, ou sages, universels) dans un discours lors de son quatre-vingt-neuvième anniversaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Desmond Tutu est président du conseil et ses membres fondateurs incluent également Kofi Annan, Ela Bhatt, Gro Harlem Brundtland, Jimmy Carter, Li Zhaoxing, Mary Robinson et Muhammad Yunus<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mandela explique que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.

Commercialisation de son image et litige juridique

Nelson Mandela fait aussi l'objet d'une commercialisation de son image qui va de la vente de tee-shirts à son effigie, de cinq cents livres publiés à son sujet, mais aussi d'objets liés à ses fondations contre la pauvreté et le sida, que certains Sud-Africains considèrent comme un excès de consumérisme ou une iconisation à la Che Guevara. Mandela demande que son visage soit retiré de tous les produits mis en vente par sa fondation<ref name=lacroix90ans>« À 90 ans, Nelson Mandela doit protéger son image », La Croix, 17 juillet 2008.</ref>.

En mai 2005, Nelson Mandela demande à Ismail Ayob, son avoué et ami depuis trente ans, d'arrêter la vente des lithographies signées Mandela et de comptabiliser le produit des ventes. Le conflit mène à des poursuites judiciaires de la part de Mandela<ref>Modèle:Article.</ref>. Ayob clame son innocence, mais le conflit refait la une en 2007, quand Ayob promet en justice de rembourser Modèle:Unité au fonds d'investissement de Mandela, qu'il avait transférés sans autorisation à un fonds pour les enfants et petits-enfants de Mandela, et lui fait des excuses publiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Autres événements

Dans une lettre à Edward Zwick, le réalisateur du film Blood Diamond, Nelson Mandela exprime sa crainte que le public fasse l'amalgame entre les diamants de conflits dénoncés par le film, exploités en temps de guerre et au détriment des populations, et les diamants légalement extraits des mines d'Afrique du Sud, et que cela pénalise les exploitations minières du pays. Le magazine américain The New Republic pense au contraire que cette lettre favorise les producteurs de diamants de conflits, et que la démarche de Mandela est motivée par l'intérêt national et son amitié avec l'ancien directeur de De Beers<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation étrangère, The New Republic, 8 décembre 2006.</ref>.

Santé et décès

Modèle:Article détaillé En juillet 2001, Nelson Mandela est soigné par radiothérapie pendant sept semaines pour un cancer de la prostate<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À l'âge de 85 ans, en juin 2004, Mandela annonce qu'il se retire de la vie publique : sa santé décline et il veut passer plus de temps avec sa famille. Il dit qu'il ne veut pas se cacher du public, mais qu'il veut être dans la posture Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref> À mesure que les années passent, Nelson Mandela prend de moins en moins position sur les problèmes internationaux et nationaux<ref name=retirement>Modèle:Lien web.</ref>.

Le quatre-vingt-dixième anniversaire de Nelson Mandela, le Modèle:Date, est célébré dans tout le pays<ref name=FOXNews>Modèle:Lien web.</ref> avec un concert hommage à Hyde Park dans le cadre de la série de concerts 46664, dont le nom vient du numéro de prisonnier de Mandela<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans son discours d'anniversaire, Mandela demande aux personnes riches d'aider les pauvres du monde entier<ref name=FOXNews/>.

En juin 2013, souffrant d'infection pulmonaire récidivante, probable séquelle d'une tuberculose contractée lors des 27 années passées en prison<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Nelson Mandela est placé sous assistance respiratoire, entre la vie et la mort. Son état s'étant légèrement amélioré, il est néanmoins ramené à son domicile dans un état critique en septembre de cette même année<ref>« Nelson Mandela est mort », Le Parisien, 5 décembre 2013.</ref>.

Le président sud-africain Jacob Zuma annonce son décès le Modèle:Date à Modèle:Heure lors d'une allocution solennelle<ref>Allocution (en direct) du président sud-africain Jacob Zuma, BFM TV, 5 décembre 2013, Modèle:Heure.</ref>. Le chef d'État précise que Mandela est mort Modèle:Citation dans sa maison, entouré des siens. Jacob Zuma a également annoncé l'organisation de funérailles nationales, demandant la mise en berne des drapeaux sud-africains à partir du 6 décembre jusqu'après ces funérailles.

L'ensemble de la communauté internationale s'émeut de la nouvelleModèle:Passage non neutre, de nombreuses personnalités, dont le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, rendent hommage de façon unanime à Mandela pour les combats qu'il a menés tout au long de sa vie<ref>Intervention de Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations unies, BFM TV, 5 décembre 2013, Modèle:Heure.</ref>.

Fichier:Carte des pays en deuil à la mort de Nelson Mandela.jpg
Carte des pays déclarés en deuil national la mort de Nelson Mandela.

Cinquante-trois pays ont déclaré au moins un jour de deuil national.

Funérailles

La cérémonie officielle d'hommage de Nelson Mandela a lieu le Modèle:Date au FNB Stadium de Soweto. Une centaine de chefs d'État et de gouvernement a fait le déplacement afin de lui rendre un dernier hommage, notamment le président Obama qui est le seul chef d’État étranger à avoir pu prononcer un discours officiel. Les funérailles nationales ont eu lieu le Modèle:Date. Il est inhumé dans le village de Qunu situé à une trentaine de kilomètres de son lieu de naissance et dans lequel il passa une partie de son enfance<ref>« Nelson Mandela sera inhumé le 15 décembre dans son village de Qunu », Les Échos, 5 décembre 2013.</ref>,<ref>« Qunu, le village de l'enfance heureuse de Nelson Mandela », La Libre Belgique, 5 décembre 2013.</ref>.

En décembre 2017, un rapport de la commission anticorruption sud-africaine révèle que 300 millions de rands Modèle:Incise furent détournés par les organisateurs de ses funérailles<ref>« Nelson Mandela funeral: 'Millions misspent' », BBC, 4 décembre 2017.</ref>.

La pensée de Nelson Mandela

Inspirations : de la résistance non violente à la lutte armée

Fichier:Gandhi and policeman 1913.jpg
Les méthodes non violentes de Gandhi avaient inspiré Nelson Mandela (face-à-face d'un policier et de Gandhi alors qu'il mène la grève des mineurs indiens en Afrique du Sud, 1913).

Mandela, qui a adhéré dès sa première année d'université à la doctrine de non-violence de Gandhi<ref name=bio_rfi_1/>, continue à lui rendre hommage des années plus tard en se rendant, en 1990, à New Delhi<ref>« Nelson Mandela, ses années de lutte », l'express.fr, 26 juin 2008.</ref>, puis en y retournant en janvier 2007 pour le centième anniversaire de l'introduction de la satyagraha en Afrique du Sud<ref>Nita Bhalla, « Mandela calls for Gandhi's non-violence approach », Reuters, 29 janvier 2007.</ref>.

Nelson Mandela, dans un essai sur Gandhi, explique l'influence de la pensée gandhienne et son influence sur sa politique en Afrique du Sud :

Modèle:Début citationIl cherche un ordre économique, une alternative au capitalisme et au communisme, et trouve cela dans la sarvodaya basée sur la non-violence (ahimsa). Il rejette la survie du plus apte de Darwin, le laissez-faire d'Adam Smith et la thèse de Karl Marx sur l'antagonisme naturel entre le capital et le travail, et se concentre sur l'interdépendance entre les deux. Il croit en la capacité humaine de changer et utilise la satyagraha contre l'oppresseur, non pour le détruire, mais pour le transformer, afin qu'il cesse son oppression et rejoigne l'opprimé dans la recherche de la vérité.

Nous, en Afrique du Sud, avons établi notre nouvelle démocratie de manière relativement pacifique sur la base de ces pensées, que nous ayons été influencés ou non directement par Gandhi<ref name=time_gandhi_by_mandela/>.Modèle:Fin citation

Pour l'écrivain sud-africain André Brink, qui a rencontré plusieurs fois Mandela, la non-violence de celui-ci est plus un principe qu'une idéologie. Mandela affirme dans son autobiographie que la non-violence est une stratégie, une décision pragmatique après la revue des différentes options<ref name=courrier_brink>André Brink, « Hommage d'André Brink à Mandela, le plus pragmatique des utopistes », Mail & Guardian hebdo Modèle:N° - 9 sept. 1999 sur le site du Courrier International.</ref>.

L'absence de résultats de la lutte non violente et le massacre de Sharpeville font passer Mandela à la lutte armée, après qu'il eut essayé de suivre la stratégie gandhienne aussi longtemps qu'il le pouvait<ref name=time_gandhi_by_mandela/>. Il exécute d'abord une campagne de sabotage puis, si celle-ci ne suffisait pas, il planifie une guérilla comme dernier recours<ref name=TerrorismReader/>,<ref name=longwalk/>. Le succès de la révolution cubaine et les ouvrages de Che Guevara qu'il a lus l'inspirent, et il admire le personnage. En 1991, lors d'une visite à La Havane, Mandela dit que Modèle:Citation<ref>Ernesto Guevara, Che: The Diaries of Ernesto Che Guevara, Ocean Press, 2009 Modèle:ISBN, p. II (préface).</ref>

Le pouvoir du dialogue et de la réconciliation

Cependant, alors que la violence entre le régime de l'apartheid et l'ANC fait de nombreuses victimes, Nelson Mandela, alors en prison, arrive à une autre conclusion : Modèle:Citation

Pendant une réunion capitale entre l’ANC et les généraux retraités de la South African Defence Force et des services de renseignement<ref>Jacques Suant, Afrique du Sud du principe à la nécessité, L'Harmattan, 1995, p. 101.</ref>, Nelson Mandela déclare que Modèle:Citation. Le général Constand Viljoen et Mandela se regardent alors et comprennent la réalité de leur dépendance mutuelle. Pour l'écrivain sud-africain Njabulo Ndebele, l'échange résume l’une des causes de la création de la Commission vérité et réconciliation. Il conclut que, Modèle:Citation

Pour Mandela, la liberté nouvelle ne doit pas se faire aux dépens de l'ancien oppresseur, autrement cette liberté ne servirait à rien : Modèle:Citation

C'est la garantie donnée aux Blancs qu'ils ne deviendraient pas à leur tour opprimés une fois que la majorité noire aurait pris le pouvoir qui permet aux négociations d'aboutir<ref name=bio_rfi_2/>. Modèle:Citation

Alliés de Mandela du temps de l'apartheid

Le dialogue n'implique pas seulement de négocier avec son ennemi, mais aussi de ne pas couper le contact avec d'anciens amis souvent condamnés par la communauté internationale. En 1998, Nelson Mandela rappelle au président Bill Clinton, lors d'un discours à ses côtés à Tuynhuys dans sa résidence du Cap, qu'à l'époque où les États-Unis soutenaient l’apartheid, d’autres pays luttaient contre la ségrégation raciale. Mandela lui explique que Modèle:Citation<ref name=bio_rfi_2/>. Il dit qu'Modèle:Citation. Il rappelle également qu'Modèle:Citation, ou encore que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web Modèle:Citation étrangère Modèle:Citation étrangère</ref>. Ce discours fait suite à une des visites de Mouammar Kadhafi en Libye, le 23 octobre 1997, pendant lequel les États-Unis l'avaient menacé. Il avait alors remercié Kadhafi d'avoir entrainé l'ANC. Les journaux occidentaux, ont décrit cette visite comme un Modèle:Citation, mais dans son discours à Tripoli, Mandela rappelle qu'il était heureux de rencontrer de nouveau ceux qui ont aidé le mouvement antiapartheid, tout en rappelant qu'au même moment, les Nations « occidentales » soutenaient les blancs d'Afrique du Sud et leur apartheid. Mandela rend une autre visite à Kadhafi, ainsi qu'au Parlement de Libye, le 19 mars 1999<ref>Modèle:Article</ref>.

Ubuntu, « nous sommes les autres » Modèle:Citation

Modèle:Article détaillé

Fichier:Experience ubuntu.ogg
Nelson Mandela explique la notion d’ubuntu (vidéo en anglais).

Nelson Mandela adhère à l'éthique et la philosophie humaniste africaine d'Ubuntu, avec laquelle il a été élevé<ref name=nyt_sampson>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Aanthony Sampson, Mandela: The Authorized Biography, « Country Boy: 1918-1934 » (extrait du New York Times).</ref>. Ce mot des langues bantoues non traduisibles directement, exprime la conscience du rapport entre l'individu et la communauté et est souvent résumé par Mandela avec le proverbe zoulou Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Louw, Dirk J. 1998. « Ubuntu: An African Assessment of the Religious Other », Twentieth World Congress of Philosophy.</ref>,<ref name=nyt_sampson/> ou comme défini par l'archevêque anglican Desmond Tutu, auteur d'une théologie ubuntu<ref group="N">Voir la bibliographie de l'article « ubuntu ».</ref>Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette notion de fraternité implique compassion et ouverture d'esprit et s'oppose au narcissisme et à l'individualisme<ref name=nobel_histo/>. Mandela explique lui-même cet idéal dans une vidéo pour le système d'exploitation libre du même nom : Modèle:Début citation(Respect. Serviabilité. Partage. Communauté. Générosité. Confiance. Désintéressement. Un mot peut avoir tant de significations) C'est tout cela l'esprit d'Ubuntu. Ubuntu ne signifie pas que les gens ne doivent pas s'occuper d'eux-mêmes. La question est donc, est-ce que tu vas faire cela de façon à développer la communauté autour de toi et permettre de l'améliorer ? Ce sont les choses importantes dans la vie. Et si on peut faire cela, tu as fait quelque chose de très important qui sera apprécié.Modèle:Fin citation

Ubuntu a marqué la constitution de 1993 et la loi fondamentale de 1995 sur la promotion de l’unité nationale et de la réconciliation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Quand il a créé la ligue de jeunesse de l'ANC en 1944, le manifeste du mouvement souligne que, Modèle:Citation<ref name=nobel_histo/>.

Ubuntu est considéré par Nelson Mandela comme la philosophie d'aider les autres, mais aussi de voir le meilleur en eux, principe qu'il applique tout au long de sa vie : Modèle:Citation<ref name=nyt_sampson/>. C'est également pour lui une notion historique, l'invasion des colons blancs qui dépossèdent le peuple Xhosa de ses terres et de sa société démocratique coïncidant avec la perte de l'ubuntu ancestral<ref name=nyt_sampson/>.

Lutte contre la ségrégation raciale, l'oppression et la pauvreté

Opposé à la domination d'une ethnie sur une autre, comme il l'avait déclaré à Rivonia, Nelson Mandela condamne en 2001 certaines personnalités noires qui font des remarques racistes sur la minorité des Indiens, et s'inquiète de la Modèle:Citation de la politique qui provoque la peur des minorités. Appelant l'ANC à régler la situation, il blâme au passage l'organisation, soulignant que Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Mandela steps into racism row », BBC News, 25 février 2005.</ref>. Il condamne également les émeutes contre les immigrés qui ont lieu dans tout le pays en 2008 : Modèle:Citation

Pour Nelson Mandela, l'oppression découle du racisme : Modèle:Citation

Il compare l'injustice de la pauvreté et des inégalités à l'apartheid : Modèle:Citation Lors d'un discours pour la réception du prix Ambassadeur de la conscience remis par Amnesty International, Nelson Mandela déclare que Modèle:Citation<ref name=amnesty>Le prix « Ambassadeur de la conscience » d'Amnesty International décerné à Nelson Mandela, https://www.amnesty.org, 19 septembre 2006.</ref>. En 2000, pour le dixième anniversaire de sa libération, il mentionne encore que Modèle:Citation<ref>« Nelson Mandela, 10 ans de liberté déjà », L'Humanité, février 2000.</ref>

Nelson Mandela a aussi milité sur la place des personnes handicapées dans la société sud-africaine<ref>« Nelson Mandela et les personnes handicapées : égalité de droits », vivrefm.com, mardi 10 décembre 2013.</ref>. Et pour cause : lui-même, atteint de surdité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Speech by President Nelson Mandela at the Baragwanath Hearing Aid Project », Soweto, 23 May 1997.</ref>, conséquence sans doute de ses traitements contre la tuberculose, portait un appareil auditif<ref>« Nelson Mandela et les aides auditives », aureya.com, 12 décembre 2013.</ref>.

Héritage

Une popularité célébrée au niveau international

En Afrique du Sud, Nelson Mandela bénéficie d'une très grande et consensuelle popularité : en septembre 2004, lors d'une émission spéciale de la télévision sud-africaine sur les 100 plus grands sud-africains, il est cité en première place.

Pour Desmond Tutu, également prix Nobel de la paix, il est une Modèle:Citation et un Modèle:Citation<ref name=bio_rfi_2/>. L'écrivaine Nadine Gordimer le compare à Gandhi comme Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Divers auteurs (80 : Clinton, Annan, Bono…), Mandela: The Authorized Portrait, 2006 Modèle:ISBN.</ref>

Pour illustrer son importance pour les Sud-Africains, le magazine Newsweek, écrit : Modèle:Citation<ref>Eve Fairbanks, « Father Disfigure », Newsweek, 27 août 2009.</ref> Nelson Mandela est affectueusement appelé par les Sud-Africains « Madiba », son nom de clan<ref name=lacroix90ans/>, qui est également le nom qu'il préfère que l'on utilise<ref name=nobel_histo/>.

Pour Dominique Darbon, professeur de sciences politiques spécialisé sur l'Afrique, Nelson Mandela Modèle:Citation. Ce poids politique et idéologique de Mandela dans la création de l'État peut cependant être un problème pour la jeune nation, comme le souligne Robert Schrire, directeur du département de science politique de l'université du Cap : Modèle:Citation Pour le journaliste et professeur spécialiste de l'Afrique Stephen Smith, pendant sa longue retraite, Modèle:Citation<ref name="lib pere"/>

Dans la communauté internationale, Nelson Mandela est présenté comme une « incarnation de la non-violence à l'échelon planétaire. »<ref name=lacroix90ans/>, Modèle:Citation<ref name=CBS30012003/>, et est Modèle:Citation<ref>« Déluge d'hommages pour Nelson Mandela a l'occasion de ses 90 ans », capital.fr, 18 juillet 2008.</ref>. À l'occasion de ses 91 ans, le président américain Barack Obama déclare à propos de Mandela que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref> et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qu'il est Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref>« Anniversaire de Nelson Mandela : Ban Ki-moon salue un citoyen du monde exemplaire », Radio Chine Internationale, 18 juillet 2009.</ref>. Pour le président français Nicolas Sarkozy, Modèle:Citation<ref>« Le couple Sarkozy rencontre Nelson Mandela », Le Figaro, 29 février 2008.</ref> Pour Abdou Diouf, le président de l'Organisation internationale de la francophonie, Nelson Mandela est Modèle:Citation<ref name=les_af_mandela>« Nelson Mandela, l’héritage dilapidé », Les Afriques, 22 avril 2010.</ref>.

Polémiques sur l'héritage politique

Fichier:Mandela Grafitti Rua Afonso de Albuquerque.jpg
Peinture de rue à l'effigie de Nelson Mandela, rue Afonso de Albuquerque à Agualva-Cacém (Portugal).

Selon le politologue sud-africain William Gumede, dans les townships qui n'ont pas vu leur situation économique s'améliorer depuis la fin de l'apartheid, Modèle:Citation Le fait qu'il continue à s'entourer de Blancs est aussi mal vécu par certains Noirs<ref name=libe_cessou/>. En 2005, la redistribution des terres est au point mort et soixante mille Blancs possèdent toujours 80 % des surfaces cultivables<ref name="rfi expro">« Expropriation du premier fermier blanc », RFI, 2 novembre 2005.</ref>. En 2010, même si l'extrême pauvreté a reculé (22 % de la population contre 31 % en 1995), les inégalités se sont accrues, l'Afrique du Sud devenant un des pays les plus inégalitaires au monde, et ce sont surtout les Blancs qui se sont enrichis, leurs revenus progressant plus de deux fois plus que celui des Noirs<ref name="20mn inegal">« Afrique du Sud : le pays le plus inégalitaire au monde », 20 minutes, 25 septembre 2009.</ref>.

En 2008, après l'assassinat de son neveu à son domicile de Pretoria, l'écrivain sud-africain André Brink déplore également que Mandela n'ait effectué qu'un seul mandat, et, pessimiste pour l'avenir du pays, dénonce l'incompétence des forces de police, mais aussi Modèle:Citation des dirigeants du pays et la Modèle:Citation des principaux chefs de l'ANC<ref>André Brink, « Ténèbres à midi », Libération du 30 juillet 2008.</ref>. En 2009, l'écrivain, ancien militant antiapartheid et compagnon de Mandela, Breyten Breytenbach, évoque sa déception vis-à-vis de l'ANC qui a vu, depuis son arrivée au pouvoir, l'augmentation de la corruption et des inégalités, et de l'identification de celle-ci par les Sud-Africains à Nelson Mandela, même après sa retraite politique<ref>« Afrique du Sud : la grande désillusion », Le Nouvel Observateur, 11 avril 2009.</ref>. En mai 2010, Desmond Tutu déclare que c'est presque un soulagement que Mandela ne soit pas complètement conscient du niveau de corruption et des Modèle:Citation qui règnent au sein de l'ANC, sans quoi il serait très blessé. Il pense qu'ils étaient naïfs de croire que l'altruisme des années de lutte allait se transférer à la jeune démocratie<ref name=m&g_tutut>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Tutu: SA's Gutter politics would hurt Mandela », Mail & Guardian, 17 mai 2010.</ref>.

Après le quasi doublement de la grande criminalité durant la direction de Mandela, à cause d'un fort chômage surtout chez les Noirs qui monte à 42 % contre 4 % chez les Blancs, en 1999<ref>« La fin des années Mandela (4). Criminalité en hausse », Libération, 28 mai 1999.</ref>, en 2010 le nombre d'homicides revenait au plus bas depuis la fin de l'apartheid, passant de 27 000 à 16 834. En 2010, le taux d'homicide reste encore vingt fois plus élevé qu'en Angleterre<ref name="RFI">« Afrique du Sud : la criminalité en baisse pour la première fois depuis quinze ans », RFI, 10 septembre 2010.</ref>. Johan Burger, ancien policier et chercheur au South Africa's Institute for Security Studies, déclare que le taux d'homicide en baisse de 44 % entre 1995 et 2010, reste très élevé dans certaines zones, la plupart des meurtres ayant lieu dans les townships pauvres<ref name="bbc murder">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « How dangerous is South Africa? », BBC news, 17 mai 2010.</ref>, la plupart des victimes étant des jeunes Noirs<ref name="Burger"/>. De plus, l'Afrique du Sud détient le record mondial du nombre de viols ; les cambriolages sont en augmentation<ref name="Burger"/>,<ref name="RFI"/>. Burger impute cette situation à l'histoire violente du pays liée aux mouvements de libération, à l’accroissement de plus en plus visible des inégalités et à l'absence de compromis entre la discrimination positive, à son sens nécessaire, et la sauvegarde des compétences<ref name="Burger">« En Afrique du Sud, le crime paie », Swiss Info, 6 avril 2010.</ref>.

La politique de discrimination positive débutée sous la présidence de Nelson Mandela et visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs économiques du pays a permis la création d'une classe moyenne noire d'un ou deux millions d'individus sur une population de quarante millions<ref name=mondediplo_discri>Johann Rossouw, « « Embauche équitable » pour les Sud-Africains », Le Monde diplomatique, mai 2007.</ref>. Elle est critiquée, car elle ne favorise que ceux qui sont diplômés, vivant dans des centres urbains<ref>Fabienne Pompey, « Le modèle sud-africain doute de lui-même », Le Monde, Modèle:Date.</ref> et a contraint, avec la criminalité, 16,1 % des Sud-Africains blancs, souvent les plus diplômés et qui en ont les moyens, à quitter le pays entre 1994 et 2006, ceux-ci se sentant à leur tour discriminés<ref>« Les Blancs qualifiés fuient l’Afrique du Sud », afrik.com, 9 octobre 2006.</ref>. La loi sur « l'embauche équitable » votée en 1999 a incité, par des primes, les départs de milliers de fonctionnaires blancs qualifiés et a coûté plus de cent millions d'euros à l'État<ref name=mondediplo_discri/>. En août 2008, des membres de la nouvelle direction de l'ANC, mise en place par Jacob Zuma, reconnaissent, auprès des entrepreneurs et des représentants de la minorité blanche, les errements pratiqués dans le domaine de la discrimination positive et font la promesse d'infléchir cette politique<ref>« Le parti au pouvoir en Afrique du Sud entre populisme et raison », Jeune Afrique, Modèle:Date.</ref>. Quelques centaines de milliers de BlancsModèle:Refnec, souvent les moins qualifiés et autrefois protégés par les lois du système racial, sombrent dans la misère et la nostalgie de l'ordre ancienModèle:Refnec. Le taux de chômage des Noirs demeure cinq fois plus élevé que celui des Blancs Modèle:Référence nécessaire. Pour le politologue Achille Mbembe de l'université Witwatersrand de Johannesburg, l'entrée des Blancs dans la pauvreté est le signe que la société sud-africaine devient de plus en plus démocratique et égalitaire<ref>« Afrique du Sud : la misère des Blancs », cyberpresse.ca, 19 juin 2010.</ref>.Modèle:Refnec

L'épidémie de sida, qui a fait baisser l'espérance de vie moyenne des Sud-Africains de 64,1 à 53,2 ans de 1995 à 1998 pendant la présidence de Mandela<ref name=Lodge/>, a été ensuite très gravement négligée par le président Thabo Mbeki jusqu'en 2008 et, en 2010, l'Afrique du Sud est le pays le plus contaminé du monde avec cinq millions sept cent mille séropositifs et trois cent cinquante mille morts ces dernières années. Les Noirs ont aussi été défavorisés à cause d'un système de santé inégal hérité de l'apartheid<ref name="monde sida">« L'Afrique du Sud lance un plan ambitieux contre le sida », Le Monde, 27 avril 2010.</ref>.

En 2010, Winnie Madikizela-Mandela, dans un entretien, reproche à son ancien mari d'avoir accepté de partager le prix Nobel de la paix avec Frederik de Klerk et l'accuse d'avoir donné son accord à un mauvais arrangement et ainsi Modèle:Citation. Elle fustige la politique menée lors de sa présidence et l'accuse d'être devenu pendant la période post-présidence Modèle:Citation et Modèle:Citation, prenant comme symbole l'élévation d'une grande statue de Nelson Mandela au beau milieu du quartier blanc de Sandton, le plus riche de Johannesburg et non à Soweto, lieu symbolique de la lutte contre l'apartheid. Elle critique également la Commission de la vérité et de la réconciliation qu'il avait autorisée et qui avait estimé en 1997 qu'elle avait Modèle:Citation<ref>Courrier international, Nadira Naipaul, Cape Times, « L'amertume de Winnie Mandela » (entretien accordé à l'Evening Standard) Modèle:Date.</ref>. Winnie Madikizela-Mandela nie plus tard avoir accordé un entretien<ref name=les_af_winnie>« The real false critics of Winnie Mandela », Les Afriques, 22 mars 2010.</ref>.

Pour l'hebdomadaire panafricain Les Afriques, la situation de 2010 est loin de l'héritage de Nelson Mandela : alors qu'il ne voulait pas qu'une race domine l'autre, les Noirs dominent les Blancs politiquement et les Blancs dominent les Noirs économiquement. Son programme de justice sociale a été abandonné. L'ANC est en proie aux querelles intestines et au populisme jouant sur les rivalités raciales, représenté par la nouvelle génération du parti incarnée par Julius Malema qui oublie les notions de dépassement de soi et de pardon<ref name=les_af_mandela/>. Lorsque Nelson Mandela est élu président de l'Afrique du Sud, il fait la promesse de construire une société dans laquelle les gens de différentes races pourraient vivre ensemble en paix et dans l'union. Quinze ans après, seulement 50 % des Sud-Africains estimaient dans une enquête que les relations entre les différents groupes raciaux dans le pays étaient meilleures que durant l'apartheid<ref name=BBCAfrique>« Les mythes de la Nation Arc en Ciel battus en brèche », BBC, décembre 2009.</ref>.

L'ancien représentant de la Chambre des communes Peter Hain pense que l'apartheid a laissé à Mandela et ses successeurs un très lourd héritage. Le massacre de Marikana montre que les inégalités de l'apartheid n'ont pas changé, une nouvelle élite noire a été cooptée par l'establishment blanc qui contrôle toujours l'économie. Cependant, Mandela et ses successeurs ont accompli beaucoup au niveau du logement et de l'éducation, et beaucoup plus aurait pu être accompli sans la corruption quasi institutionnelle<ref>« Marikana mine massacre casts long shadow », BBC news, 20 avril 2012.</ref>. Pour Jacques Hubert-Rodier, éditorialiste en politique internationale aux Échos, même si le bilan socio-économique est contrasté, l'héritage de Nelson Mandela qui a permis l'instauration d'une démocratie multiraciale avec Frederik de Klerk est Modèle:Citation et Modèle:Citation. Pour lui les Sud-Africains sont maintenant maîtres de leur destin comme dans le poème Invictus, ce qui est la vraie leçon de Mandela à son pays et au monde<ref name="heritage">Jacques Hubert-Rodier, « Le lourd héritage de Nelson Mandela », Les Échos, 11 juin 2010.</ref>.

Controverses

Paradise Papers

Modèle:Article détaillé L’ex-président d'Afrique du Sud Nelson Mandela a caché des millions de dollars américains à l'étranger<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. Après sa mort, un conflit a eu lieu pour les droits sur ces dépôts d'argent. L'origine de ces sommes n'est pas connue<ref name=":1" />. L'affaire a été révélée dans les Paradise Papers qui contenaient des documents concernant un différend juridique entre l'ancien avocat du défunt président Ismail Ayob et les héritiers de Mandela<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>.

Le MAD Trust, du pseudonyme de Mandela, Madiba, a été créé en 1995 dans l'île de Man, une dépendance britannique de la mer d'Irlande. Le Trust existait dans un secret presque total jusqu'en 2015, plus d'un an après la mort de Mandela, lorsque les avocats représentant sa succession ont contacté Ismail Ayob pour tenter de prendre le contrôle de ses comptes bancaires secrets et ont intenté une poursuite en Afrique du Sud contre l'ancien avocat pour forcer le retour de l'argent au bénéfice des héritiers<ref name=":0" />. Selon les avocats, Ayob a créé le MAD Trust sans le consentement de Mandela. Le Trust était doté, à un moment donné, de 2,1 millions de dollars qui appartenaient à Mandela<ref name=":0" />.

Selon Ayob, Modèle:Citation, l'argent provenait de donateurs étrangers et était constitué Modèle:Citation, au moyen de chèques libellés au nom de Mandela. Toujours selon Ayob, Mandela avait créé ce Trust pour Modèle:Citation<ref name=":0" />. Une partie de l'argent du MAD Trust est notamment allée à Margot Honecker, la veuve d'Erich Honecker, le dernier président de l'Allemagne de l'Est<ref>Modèle:Article.</ref>.

Famille

Fichier:Nelson Mandela, 2000 (4).jpg
Nelson Mandela et Graça Machel, avril 2000.

Mandela a été marié trois fois, est père de six enfants, a vingt petits-enfants et un nombre croissant d'arrière-petits-enfants<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Henry Soszynski, Genealogical Gleanings, University of Queensland.</ref>.

Premier mariage

Mandela se marie, en 1944, avec Evelyn Ntoko Mase, qui est originaire de la même région que lui, mais qu'il rencontre à Johannesburg<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le couple divorce en 1957 après treize ans de mariage à cause des nombreuses absences de Mandela, sa dévotion à la cause révolutionnaire et le fait qu'elle fasse partie des témoins de Jéhovah, une religion qui prône la neutralité politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle est également lassée des infidélités de son mari ; elle apprend qu'il demande le divorce en lisant le journal<ref name="VF"/>.

Le couple a deux fils, Madiba Thembekile (Thembi) (1946-1969) et Makgatho (1950-2005), et deux filles, toutes les deux nommées Makaziwe (Maki, nées en 1947 et 1953). Leur première fille meurt à l'âge de 9 mois, et ils baptisent leur deuxième fille du même nom en son honneur<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Thembi est tué dans un accident de voiture en 1969 à l'âge de 23 ans et Mandela, alors prisonnier, n'est pas autorisé à assister aux funérailles<ref>Charlene Smith, Desmond Tutu, « Mandela », dans Celebration of a Great Life, éd. Struik, 2004 Modèle:ISBN, Modèle:P.41.</ref>. Evelyn Mase meurt en 2004<ref>Modèle:Lien web</ref> et Makgatho meurt du sida en 2005.

Deuxième mariage

Winnie Madikizela-Mandela est aussi originaire du Transkei et ils se rencontrent aussi à Johannesburg, où elle est la première travailleuse sociale noire<ref name=ANCWinnie>Modèle:Lien web.</ref>. Il l'épouse en juin 1958<ref name=bio_rfi_2/>. Ils ont deux filles, Zenani (Zeni), née le Modèle:Date, et Zindziswa (Zindzi) Mandela-Hlongwane (1960-2020)<ref name=ANCWinnie/>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Zindzi a seulement 18 mois quand son père est emprisonné à Robben Island. Plus tard, Winnie est très affectée par la discorde familiale qui reflète les conflits politiques du pays, alors que Mandela est emprisonné, son père devient le ministre de l'Agriculture du Transkei<ref name=ANCWinnie/>. Le mariage se termine par une séparation en avril 1992 et un divorce en mars 1996, à cause de divergences politiques liées à la radicalisation de Winnie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Bien que sa fille Zenani ait des souvenirs de son père, les autorités sud-africaines ne l'autorisent à rendre aucune visite de l'âge de 4 à 16 ans<ref>Modèle:Lien web</ref>. Zindzi Mandela-Hlongwane devient célèbre mondialement quand, âgée de 24 ans, elle lit les discours de Nelson Mandela refusant sa liberté conditionnelle en 1985.

Troisième mariage

Mandela se remarie le jour de ses 80 ans, en 1998, avec Graça Machel, née Simbine, veuve de Samora Machel, ancien président du Mozambique et allié de l'ANC qui a été tué dans un accident aérien douze ans auparavant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé</ref>. Le mariage suit des mois de négociations internationales pour établir le montant du prix exceptionnel qui doit être remis au clan de Machel. Les négociations sont conduites par le souverain traditionnel de Mandela, le roi Buyelekhaya Zwelibanzi Dalindyebo<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé.</ref>.

Hommage et distinctions honorifiques

Fichier:Nelson Mandela Statue, London.jpg
Statue de Mandela à Parliament Square, Londres.

Modèle:Article détaillé

Distinctions

Outre le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné conjointement avec Frederik de Klerk en 1993, Nelson Mandela a reçu plus de deux cent cinquante prix et récompenses nationales et internationales sur plus de quarante ans<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À un moment, Nelson Mandela reçoit tellement de récompenses et d'hommages qu'il décide de ne plus en accepter, considérant que d'autres doivent être maintenant honorés<ref name="bbc_promise" />.

Le Modèle:Date, l'Assemblée générale des Nations unies déclare le 18 juillet « journée internationale Nelson Mandela »<ref>l'assemblée générale des Nations-Unies proclame le 18 juillet « journée internationale Nelson Mandela », Assemblée générale, Soixante-quatrième session, Modèle:42e plénière-matin, 10/11/2009.</ref>.

  • Une espèce d'Insecte Coléoptère de la famille des Histeridae: Acritus mandelai, décrite de la république d'Afrique du Sud (Natal), lui a été dédiée en 2001 par l'entomologiste français Yves Gomy<ref> Gomy (Y.), 2001.- Contribution à la connaissance des Acritini éthiopiens (IX). Description de deux nouvelles espèces d'Acritus LeConte d'Afrique du Sud (Coleoptera, Histeridae). Nouvelle Revue d'Entomologie (N.S.), 18:53-60.</ref>.

À Leeds (Angleterre), il existe des jardins Nelson Mandela depuis 1983 et à Paris un jardin Nelson-Mandela depuis 2013.

Décorations

Œuvres

Modèle:Légende plume

Central News Agency Literary Award 1993 (plus important prix littéraire sud-africain)
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, No Easy Walk to Freedom, Penguin Classics, 1965 et 1986, réédition 2004 Modèle:ISBN : recueil de lettres lorsqu'il était dans la clandestinité, discours, articles et retranscription des procès.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jacques Derrida (préface de Nelson Mandela), Pour le peuple africain, portfolio d'estampes de Henri Cueco, Daniel Clarke, Hervé Di Rosa, André Fougeron, Gérard Gosselin, Jean Messagier, Ernest Pignon-Ernest, Bernard Rancillac, Antonio Saura, Antonio Segui et Vladimir Veličković, 225 exemplaires numérotés, éditions de l'Association nationale contre l'apartheid, Paris, 1994.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, South and Southern Africa into the Next Century, Institute of Southeast Asian Studies, 1997 Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela avec Jennifer Crwys-Williams, In the Words of Nelson Mandela, The Penguin Group, 1999 Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, Favorite African Folktales, W. W. Norton & Company, 2004 Modèle:ISBN : recueil de contes africains sélectionnés par Mandela.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nelson Mandela, Conversations with Myself (Conversations avec moi-même), Macmillan, paru le 15 octobre 2010 Modèle:ISBN. Modèle:Plume

Influence dans la culture populaire

Musique

Cinéma

  • Mandela (1987)en, téléfilm de Philip Saville avec Danny Glover dans le rôle de Nelson Mandela. Le téléfilm a été réalisé alors que Mandela n'a pas encore été libéré.
  • Récemment libéré, Nelson Mandela lui-même joue le rôle d'un professeur de Soweto à la fin du film Modèle:Nobr de Spike Lee sorti en 1992 et qui est une libre adaptation de la biographie de Modèle:Nobr<ref name=Guardian>Modèle:Lien web.</ref>. Il récite une partie d'un des discours les plus connus de Malcolm X, dont la citation : Modèle:Citation. Les célèbres mots de la fin de cette phrase sont Modèle:Citation<ref name=EdGuerrero>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ed Guerrero, « Framing Blackness: The African American Image in Film », Temple University Press, 1993 Modèle:ISBN, Modèle:P.202.</ref>. Mandela informe Spike Lee qu'il ne peut pas prononcer cette phrase devant la caméra, craignant que le gouvernement de l'apartheid ne l'utilise contre lui s'il le faisait. Lee est d'accord avec lui et les dernières secondes du film montrent un montage en noir et blanc de Modèle:Nobr lui-même prononçant la phrase<ref name=EdGuerrero/>.
  • Le film Mandela and de Klerk (1997)en raconte la libération de Mandela dont le rôle est interprété par Sidney Poitier<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Goodbye Bafana (2007), sur son emprisonnement à Robben Island, avec Dennis Haysbert dans le rôle de Mandela, et qui raconte sa relation avec son gardien James Gregory<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
  • Morgan Freeman incarne Mandela dans le film Invictus de Clint Eastwood (2010). Le film est centré sur la Coupe du monde de rugby de 1995 qui s'est déroulée en Afrique du Sud et sur la façon dont Mandela s'en est servi pour désamorcer les tensions raciales.
  • Idris Elba endosse le rôle de l'ancien président sud-africain dans Mandela : Un long chemin vers la liberté (Mandela : Long Walk to Freedom) de Justin Chadwick, dont l'histoire se concentre sur sa jeunesse, sa vie militante, ses années en prison et sa carrière de politique.

Série télévisée

Laurence Fishburne incarne Mandela dans la mini-série américaine en trois épisodes, Il s'appelait Mandela, diffusée en 2017<ref>Modèle:Lien web sur Allociné.</ref>,<ref>Modèle:Lien web sur IMDB.</ref>,<ref>Modèle:Lien web sur BET - Site officiel.</ref>. Elle retrace à partir des années 60 le parcours personnel et le combat politique de Nelson Mandela « Madiba », « père de la nation arc-en-ciel ».

Sciences

L'espèce de Cerambycidae, Capederces madibai<ref>Modèle:Lien web</ref> Maquart & Van Noort, 2017, est nommée en hommage à Nelson Mandela.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Légende plume

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frédéric Couderc, Un été blanc et noir, Flammarion, 2013 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Divers auteurs (80 : Bill Clinton, Kofi Annan, Bono…), Mandela: The Authorized Portrait, 2006 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Aikman, Great Souls: Six Who Changed a Century, Lexington Books, 2003 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} John Carlin, Playing the enemy: Nelson Mandela and the game that made a nation, Penguin group, New York, 2008, éd. française Ariane sous le titre Invictus, 2009. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dominique Darbon, L'après-Mandela : enjeux sud-africains et régionaux, 1999 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amhed Kathrada, Nelson Mandela (préface), Memoirs, Zebra, 2004 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tom Lodge, Politics in South Africa: From Mandela to Mbeki, David Philip publisher, Le Cap et Oxford, 2003 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Georges Lory, L'Afrique du Sud, Karthala, 1998 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anthony Sampson, Mandela: The Authorized Biography, Vintage, 2000 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charlene Smith, Mandela: In Celebration of a Great Life, Struik Publishers, 2006 Modèle:Nobr.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Allister Sparks, Tomorrow Is Another Country : The Inside Story of South Africa's Road to Change, University of Chicago Press, 1996 Modèle:Nobr
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard Stengel, Mandela's Way: Fifteen Lessons on Life, Love, and Courage, Crown Publishing Group, 2009 Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jacques Suant, Afrique du Sud, du principe à la nécessité, l'Harmattan, 1996 Modèle:ISBN. Modèle:Plume
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Les lettres de prison de Nelson Mandela, Robert Laffont, 2018, 752 p. Modèle:ISBN.
  • Sophie Lagesse, « Nelson Mandela ressuscité au cinéma », Soir Mag, Groupe Rossel, Bruxelles, Modèle:Date, Modèle:Page, Modèle:ISSN
Documentaire jeunesse

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Modèle:Liens

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