Panchen-lama

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Fichier:Panchen Lama Statue2.jpg
Statue représentant Lobsang Chökyi Gyaltsen, quatrième panchen-lama.

La lignée des panchen-lamas est une lignée de réincarnation importante dans l'histoire du Tibet, abbés du monastère de Tashilhunpo. Le panchen-lama est le deuxième plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain, et un lama guélougpa. Il se situe juste après le dalaï-lama dans ce système hiérarchique. L'origine du mot panchen est la contraction de deux mots : pandita, qui signifie « érudit » en sanskrit et chenpo, qui signifie « grand » en tibétain. Panchen se traduit donc par « grand érudit ». Lama signifie « maître spirituel ».

Le panchen-lama est considéré comme une émanation du Bouddha Amitabha (« de lumière infinie »), alors que le dalaï-lama est considéré comme une émanation du bodhisattva de la compassion, Avalokiteshvara. D'après Jeffrey Hopkins, Modèle:Citation<ref>Jeffrey Hopkins, apud Sa Sainteté le Dalaï-Lama, Vaincre la mort et vivre une vie meilleure, J'ai lu, 2011, p. 17-18).</ref>.

Actuellement, il existe deux candidats à la succession du panchen-lama : en effet, Gedhun Choekyi Nyima, reconnu par le quatorzième dalaï-lama, fut détenu par le gouvernement chinois, qui désigna Gyancain Norbu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Himalayan Face-Off: Chinese Assertion and the Indian Riposte, p. 172</ref> à la place.

Étymologie et dénominations

Le terme panchen-lama a une étymologie sanskrite et tibétaine. Panchen est la contraction de deux mots : pandita, qui signifie « érudit » en sanskrit et chenpo, qui signifie « grand » en tibétain ; panchen se traduit donc par « grand érudit ». Lama signifie « maître spirituel ».

Le panchen-lama (Modèle:Tibétain, Modèle:Chinois), est aussi appelé tashi-lama, panchen erdeni<ref>parfois retranscrit Pantchen ErdeniModèle:Lien web</ref> (Modèle:Tibétain ; Modèle:Chinois ; Modèle:Mong<ref>банчин est donné dans Kovalevski p.1054</ref>, du mongol Erdeni (Modèle:Mong, brillant, joyau, ou trésor<ref>Modèle:Harv</ref>)) ou panchen-bogd, également orthographié panchen-bogda, panchen-bogdo (Modèle:Mong, Bogd étant un terme mongol (Modèle:Mong, saint, sacré))<ref>Modèle:Harv</ref>.

Origine et ambiguïté sur le titre de quatrième ou premier panchen-lama

Vers le début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Tsongkhapa fonda la tradition bouddhiste appelée guélougpa. Vers 1445, son étudiant et Gendun Drup, le premier dalaï-lama<ref>Gendun Drup (1391-1475) fut rétroactivement appelé le premier dalaï-lama quand la Modèle:3e dans sa lignée, Sonam Gyatso (1543-1588), reçut ce titre en 1578 de son chef et disciple mongol Altan Khan.</ref>, construisirent le grand monastère de Tashilhunpo à l'ouest de Lhassa, à Shigatsé. Gendun Drup avait déjà reçu le titre de panchen d'un érudit tibétain contemporain, Bodong Choklay Namgyel, après qu'il eut répondu avec succès à toutes les questions du sage. Les abbés successifs du monastère de Tashilhunpo furent tous appelés à sa suite panchen. Puis, au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le cinquième dalaï-lama (1617-1682), fit don du monastère de Tashilhunpo à son professeur, Lobsang Chökyi Gyaltsen. Appelé panchen en tant qu'abbé du monastère (Modèle:15e), il reçut le titre distinctif de panchen-lama à sa mort, quand le cinquième dalaï-lama annonça qu'il renaîtrait et que l'enfant lui succéderait.

En 1645, le Mongol qoshot Güshi Khan, après avoir aidé le cinquième dalaï-lama à éliminer ses opposants et s'être proclamé roi du Tibet, conféra le titre de panchen-bogd à son maître, Lobsang Chökyi Gyaltsen<ref>Modèle:Harv Modèle:Citation étrangère</ref>.

Pour Anne Chayet, quand le Modèle:5e dalaï-lama céda le monastère de Tashilhunpo à Lobsang Chökyi Gyaltsen, ses réincarnations succédèrent aux abbés de ce monastère, lesquels détenaient le titre de panchen, forme tibétaine du mot indien mahâ-pandita signifiant 'grand lettré'<ref>Anne Chayet, in Le Tibet est-il chinois ?, Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, 2002, p. 66 : Modèle:Citation.</ref>.

Le titre de panchen-lama fut également appliqué rétroactivement aux trois incarnations précédentes de Lobsang Chökyi Gyaltsen, bien qu'ils n'aient pas appartenu au monastère de Tashilhunpo. Son successeur devint donc le cinquième panchen-lama. Depuis lors, il est convenu que le dalaï-lama et le panchen-lama participent chacun à l'identification du successeur de l’autre.

Liste des panchen-lama

Nom Date de naissance et décès Tibetain/Wylie/Pinyin tibétain Autres transcriptions
Modèle:1er Khedrup Je 1385–1438<ref name="posthum">The title Panchen Lama was conferred posthumously on the first two Panchen Lamas.</ref> Modèle:Tibétain
Mkhas-grub Rje,་
Modèle:Tibétain
Khädrup Je, Khedrup Gelek Pelsang, Kedrup Geleg Pelzang, Khedup Gelek Palsang, Khedrup Gelek Pal Sangpo
Modèle:2e Sönam Choklang 1438–1505<ref name="posthum"/> Modèle:Tibétain,་
Modèle:Tibétain
Sonam Choglang, Soenam Choklang
Modèle:3e Ensapa Lobsang Döndrup 1505–1568<ref name="posthum"/> Modèle:Tibétain Gyalwa Ensapa, Ensapa Lozang Döndrup, Ensapa Losang Dhodrub
Modèle:4e Lobsang Chökyi Gyaltsen 1570–1662 Modèle:Tibétain Losang Chökyi Gyältsän, Lozang Chökyi Gyeltsen, Lobsang Chökyi Gyaltsen, Lobsang Choekyi Gyaltsen, Lobsang Choegyal, Losang Chögyan
Modèle:5e Lobsang Yeshe 1663–1737 Modèle:Tibétain Lobsang Yeshi, Losang Yeshe
Modèle:6e Lobsang Palden Yeshe 1738–1780 Modèle:Tibétain Palden Yeshe, Palden Yeshi
Modèle:7e Palden Tenpai Nyima 1782–1853 Modèle:Tibétain Tänpä Nyima, Tenpé Nyima, Tempai Nyima, Tenpey Nyima
Modèle:8e Tenpai Wangchuk 1855?–1882 Modèle:Tibétain Tänpä Wangchug, Tenpé Wangchuk, Tempai Wangchuk, Tenpey Wangchuk
Modèle:9e Thubten Chökyi Nyima 1883–1937 Modèle:Tibétain Choekyi Nyima, Thubtän Chökyi Nyima
Modèle:10e Lobsang Trinley Lhündrub Chökyi Gyaltsen 1938–1989 Modèle:Tibétain Choekyi Gyaltsen, Chökyi Gyeltsen, Choekyi Gyaltse, Trinley Choekyi Gyaltsen, Lozang Trinlä Lhündrup Chökyi Gyältsän
Modèle:11e Gedhun Choekyi Nyima 1989– Modèle:Tibétain Gendün Chökyi Nyima, Gendhun Choekyi Nyima
Gyancain Norbu 1990– Modèle:Tibétain Choekyi Gyalpo, Chökyi Gyälbo, Gyaincain Norbu, Gyaltsen Norbu, Qoigyijabu

Controverse du onzième panchen-lama

Fichier:PanchenLama.jpg
Dixième et onzième panchen-lamas, Lobsang Trinley Lhündrub Chökyi Gyaltsen et Gendhun Choekyi Nyima. Gouache du peintre Claude-Max Lochu.

Modèle:Article détaillé

Le Modèle:Date, dans son monastère de Tashilhunpo, à Shigatse au Tibet, le dixième panchen-lama, Choekyi Gyaltsen, meurt d'une crise cardiaque, à l’âge de 50 ans. Les Tibétains disent qu'il a été empoisonné quelques jours après son discours historique critiquant la politique chinoise et affirmant sa loyauté envers le dalaï-lama<ref name="BBC">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Peking's poison fails to touch Tibetan hearts</ref>. Le panchen-lama avait notamment déclaré que le progrès apporté au Tibet par la Chine ne saurait compenser la somme de destructions et de souffrance infligée au peuple tibétain<ref>Tibet's Stolen Child, the 11th Panchen Lama</ref>. Après sa disparition, le Parti communiste chinois chargea Chadrel Rinpoché, le responsable du monastère du Tashilhunpo, croyant qu'il leur était favorable, de trouver la réincarnation du panchen-lama. Le dalaï-lama propose à Pékin de dépêcher une délégation de hauts dignitaires religieux pour « assister » Chadrel Rinpoché. Mais l’offre est rejetée par la Chine, qui la qualifie de « superflue ». Le dalaï-lama et les autorités tibétaines commencent à organiser les recherches pour trouver sa réincarnation suivant les traditions tibétaines. Au Tibet, Chadrel Rinpoché retient trois enfants aux qualités remarquables. Parmi eux, le petit Gendhun Choekyi Nyima, âgé de six ans, fils de nomades tibétains. Chadrel Rinpoché informe une équipe envoyée clandestinement au Tibet par le dalaï-lama. Gendhun aurait reconnu sans hésiter les biens du défunt Lama. Il aurait d'ailleurs déclaré à ses parents « Je suis le panchen-lama. Mon monastère est le Tashilhunpo. » Le Modèle:Date, après avoir étudié les différents candidats, le petit Gendhun Choekyi Nyima fut officiellement reconnu par le dalaï-lama comme étant le onzième panchen-lama. Fils de Kunchok Phuntsok et Dechen Choedon, il est né le Modèle:Date dans la ville de Nagchu.

Trois jours plus tard, le Modèle:Date, Gendhun Choekyi Nyima et ses proches furent portés disparus et certaines rumeurs laissèrent croire qu'ils auraient été enlevés et emmenés à Pékin. Chadrel Rinpoché, lui, est immédiatement arrêté et emprisonné pour avoir informé le dalaï-lama. Un an plus tard, Pékin avouait détenir le panchen-lama, ce qui en fait le plus jeune prisonnier politique au monde. En 1996, son cas a été examiné par le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU et les autorités chinoises avaient admis pour la première fois avoir « pris l'enfant pour sa sécurité » quand la question du panchen-lama fut abordée. Le Comité a demandé à rendre visite à Gendhun, mais les autorités chinoises ne l'ont pas invité. Le dossier n'a pas avancé depuis lors. Aujourd'hui, il serait toujours détenu par les autorités chinoises. Pour les Tibétains et les bouddhistes de l'école tibétaine, il est le onzième panchen-lama, l'un des plus hauts dignitaires du bouddhisme tibétain. Une alerte AMBER mondiale a été lancée par le monastère de Tashilhunpo en Inde (rétabli en 1972) et une récompense est promise à toute personne fournissant une information permettant d'entrer en contact avec le panchen-lama<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} L'alerte ambre sur le site du monastère Tashi Lhunpo et {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Traduction française</ref>.

Selon le gouvernement de la République populaire de Chine, le panchen-lama doit être désigné par un tirage au sort effectué dans une urne d'or avant d'être reconnu par le gouvernement central<ref>Gyancain Norbu</ref>. Cependant, le dixième panchen-lama lui-même avait fait une déclaration qui fut citée dans une publication officielle chinoise « Selon l'histoire tibétaine, la confirmation du dalaï-lama ou du panchen-lama doit être mutuellement reconnue<ref>Panchen-lama. 1988. « On Tibetan Independence. » China Reconstructs (actuellement appelé China Today) (January) : Vol. 37, No. 1. pp 8–15.</ref> ».

L'alpiniste Serge Kœnig, fondateur d'une école de guides de montagne pour jeunes Tibétains à Lhassa, se demande, à propos de cette affaire, comment le gouvernement tibétain en exil et l'oracle de Nechung ont pu ne pas anticiper la réaction chinoise et savoir que l'absence de concertation avec Pékin signifiait Modèle:Citation<ref>Serge Kœnig, Alpiniste et diplomate, j’entends battre le cœur de la Chine, Glénat, 2013, 280 p., p. 212 : Modèle:Citation</ref>.

En mars 2010, Padma Choling, président tibétain du gouvernement de la région autonome du Tibet, a indiqué que le garçon vivait maintenant comme citoyen ordinaire du Tibet. « Ses frères et sœurs cadets vont à l'université ou ont déjà commencé à travailler », a-t-il déclaré. « Ce garçon est une victime. Lui et sa famille ne veulent pas être dérangés et souhaitent mener une vie ordinaire<ref>Tibet : modernisation pour promouvoir le touristique, xinhua, 15/03/2010, reproduit sur le site Modèle:Lien brisé, 17/03/2010.</ref>.

Précédentes incarnations des panchen-lamas

Dans la lignée tibétaine du panchen-lama, on considère qu'il y a eu quatre émanations indiennes et trois tibétaines du Bouddha Amitabha avant le premier panchen-lama. La lignée commence avec Subhuti, un des disciples d'origine du Gautama Bouddha<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jeff Watt, Teacher (Lama) - Panchen Lama 4, Lobzang Tenpai Nyima</ref>.

  1. Subhuti
  2. Yashas
  3. Bhavaviveka
  4. Modèle:Lien
  5. Gö Lotsawa
  6. Sakya Pandita
  7. Yungtön Dorjepel

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Gilles Van Grasdorff : Panchen Lama, Otage de Pékin (Ramsay, 1999, Modèle:ISBN).
  • Roland Barraux : Histoire des Dalaï-lamas' (2002, Albin Michel, Modèle:ISBN).
  • Le dalaï-lama : Vaincre la mort, et vivre une vie meilleure Commentaire d'un poème du quatrième panchen-lama (Plon, 2003 Modèle:ISBN).
  • Fabienne Jagou : Le Modèle:9e Panchen Lama (1883-1937) : enjeu des relations sino-tibétaines (Publications de l'École française d'Extrême-Orient : Monographies ; no. 191, 2004Modèle:ISBN).
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn Goldstein : A History of Modern Tibet, 1913-1951 (University of California Press 1991)Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melvyn C. Goldstein : The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the Dalai Lama (University of California Press 1997),Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tsering Shakya : The Dragon in the Land of Snows. A History of Modern Tibet Since 1947 (London, Pimlico 1999)Modèle:ISBN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ya Hanzhang : Biographies of the Tibetan spiritual leaders Panchen Erdenis. Foreign Languages Press, Beijing 1994 Modèle:ISBN.
  • Léon Feer : Le Pontificat tibétain, in Revue contemporaine, 1986, pp. 285-307.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage.

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