Philippe III le Hardi
Modèle:Titre noble Modèle:Voir homonymes
Modèle:Infobox Personnalité politique
Modèle:Noble-<ref>Modèle:Noble- sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale, Modèle:Lire en ligne.</ref>, dit « le Hardi », né le Modèle:Date de naissance à Poissy et mort le Modèle:Date de décès à Perpignan, est roi de France de 1270 à 1285 ; il est le dixième souverain de la dynastie dite des Capétiens directs.
Il était le second fils du roi de France Modèle:Noble, dit « Saint Louis », et de son épouse Marguerite de Provence.
Jeunesse
Cadet de famille, le prince Philippe n'était pas destiné à régner. C'est à la mort de son frère aîné Louis en 1260 qu'il devint prince héritier. Âgé de quinze ans, il présentait moins d'aptitudes pour le trône que son frère, étant de caractère doux, soumis, timide et versatile, presque écrasé par les fortes personnalités de ses parentsModèle:Référence nécessaire.
Consciente de ses faiblesses, sa mère Marguerite lui avait fait promettre de rester sous sa tutelle jusqu'à l'âge de trente ans, mais son père Modèle:Noble- fit casser ce serment par le pape Modèle:Noble qui en releva Philippe le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le roi entreprit de former son fils et, à partir de 1268, il lui adjoignit à cet effet pour mentor Pierre de La Brosse. Modèle:Noble- se chargea en outre de lui prodiguer des conseils, rédigeant en particulier ses Enseignements, qui inculquent avant tout la notion de justice comme premier devoir du roi. Il reçut également une éducation très tournée vers la foi. Guillaume d'Ercuis fut son aumônier, avant de devenir le précepteur de son fils, le futur roi Modèle:Noble<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Un avènement dans la douleur
À la suite du traité de Corbeil, conclu le Modèle:Date- entre Modèle:Noble et son père, Philippe fut marié en 1262 à Isabelle d'Aragon. Le mariage fut célébré à Clermont par l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le couple eut quatre fils : Louis (1264-1276), le futur Philippe le Bel, Robert (1269-av. 1276) et Charles (d'où sortira la branche des Capétiens-Valois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), ainsi qu'un fils mort-né fin Modèle:Date-<ref name="harvsp|Sivéry|2003|p=72">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1270, il accompagna son père à la huitième croisade, à Tunis. Peu avant son départ, Saint Louis avait remis la régence du royaume entre les mains de Mathieu de Vendôme et Modèle:Noble, auxquels il avait en outre confié le sceau royal<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après la prise de Carthage, l'armée fut frappée par une épidémie de dysenterie, qui n'épargna ni Philippe, ni sa famille. Son frère Jean Tristan mourut le premier le Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, puis, le 25, vers Modèle:Nobr, le roi Modèle:Noble- succomba à son tour<ref>Modèle:Harvsp.</ref> vraisemblablement des suites d'une parasitose qu'il aurait contractée avant son départ pour Tunis. Pour prévenir la putréfaction de la dépouille du souverain, le corps fut traité selon le mos Teutonicus<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Philippe fut donc proclamé roi sous le nom de « Modèle:Noble- » à Tunis. Très pieux, sans grande personnalité ni volontéModèle:Référence nécessaire mais bon cavalier, il dut son surnom de « Hardi » à sa vaillance au combat plutôt qu'à sa force de caractère. Il se révéla incapable de commander aux troupes, affecté qu'il était par la mort de son père. Il laissa son oncle Modèle:Noble négocier avec Abû `Abd Allah Muhammad al-Mustansir, sultan hafside de Tunis, et conclure une trêve de dix ans qui lui permit de revenir en France. Charles d'Anjou obtint le versement d'un tribut du calife de Tunis en échange du départ des croisés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Un traité fut conclu le Modèle:Date- entre les rois de France, de Sicile, de Navarre et leurs barons d'une part et le calife de Tunis de l'autre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
D'autres morts endeuillèrent encore cette débâcle. En décembre, à Trapani, en Sicile, le beau-frère de Philippe, le roi de Navarre Thibaut de Champagne trouva la mort. Il fut rapidement suivi dans la tombe par son épouse Isabelle de France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, la sœur de Philippe. Enfin, un mois plus tard, en Calabre, l'épouse du souverain, Isabelle d'Aragon, alors enceinte de son cinquième enfant, fit une chute de cheval. Elle se brisa la colonne vertébrale, fit une fausse-couche et mourut douloureusement à Cosenza<ref name="harvsp|Sivéry|2003|p=72"/>.
Modèle:Noble- arriva à Paris le Modèle:Date-, et rendit d'abord hommage aux victimes, qui avaient été nombreuses aussi parmi les soldats. Dès le lendemain eurent lieu les funérailles de son père<ref>Modèle:Harvsp.</ref> dont il transporta les cendres sur son dos de Notre-Dame de Paris à la basilique de Saint-Denis..
Le nouveau souverain fut sacré roi de France à Reims le Modèle:Date<ref>Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale Modèle:Lire en ligne ; parfois les dates du 12 août et du 30 août sont données.</ref>.
Un règne charnière
L'avènement de Modèle:Noble- précéda de peu un bouleversement du paysage politique européen avec la mort du roi d'Angleterre Modèle:Noble et la fin d'une vacance du trône impérial longue de Modèle:Nobr. En outre, la préoccupation de l'Europe n'était plus aux croisades. Ainsi, alors que celles-ci avaient été des composantes majeures du règne de son père, le sien fut surtout marqué par des conflits territoriaux, des contestations d'héritages et des guerres de vassalité, phénomène qui allait encore s'accentuer pendant le règne de son fils.
Conservant la plupart des conseillers de son père, ainsi qu'Eustache de Beaumarchais, sénéchal de Poitou, de Toulouse et d'Auvergne, Modèle:Noble- eut pour grand chambellan Pierre de La Brosse qu'il fit pendre en 1278.
Politique intérieure
Par des héritages, annexions, achats, unions, et guerres, Modèle:Noble- s'attacha sans cesse à agrandir le domaine royal et y affermir son autorité.
En 1271-1272, il opéra sa première transaction territoriale en incorporant au domaine royal l'héritage de son oncle Alphonse de Poitiers : le comté de Toulouse, le Poitou et une partie de l'Auvergne<ref group=Note>appelée dès lors « Terre royale d'Auvergne » et plus tard érigée en duché d'Auvergne, à ne pas confondre avec le comté d'Auvergne, ni avec le comté devenu dauphiné d'Auvergne.</ref>. Par le traité d'Amiens de 1279, il fut cependant contraint de céder l'Agenais, la Saintonge et le Ponthieu au roi d'Angleterre Modèle:Noble. Il hérita également du comté du Perche et du comté d'Alençon de son frère Pierre, décédé en 1283Modèle:Référence nécessaire.
Il eut l'occasion d'effectuer ses premiers faits d'armes en 1272, quand il convoqua l’ost royal contre les comtes de Foix et d'Armagnac qui lui contestaient son pouvoir. Armagnac se rendit, et Foix, battu, fut emprisonné. Il lui restitua cependant ses terres en 1277. Il fit l'acquisition du duché de Nemours et du comté de Chartres en 1274 et 1284, ainsi que de diverses villes, telles Harfleur ou Montmorillon. Il retira également au roi de Majorque l'autorité sur Montpellier. En revanche, il céda au pape Modèle:Noble le comtat Venaissin en 1274.
Modèle:Noble- mena une politique matrimoniale active, étant l'instigateur du mariage de sa cousine Mahaut d'Artois avec le comte Modèle:Noble, préparant ainsi le rapprochement de cette région, terre impériale (comté de Bourgogne), avec le royaume. Il intervint aussi en Navarre après la mort d'Modèle:Noble qui laissait une fille, Jeanne, sous la tutelle de sa mère Blanche d'Artois et de Ferdinand de la Cerda. Blanche d'Artois fiança Jeanne au fils de Philippe, le futur Philippe le Bel. La Champagne et la Navarre furent administrées par les Français de par le traité d'Orléans de 1275, et la Champagne fut définitivement rattachée au domaine en 1314. Le mariage eut finalement lieu en 1284.
Du point de vue des institutions, Modèle:Noble- introduisit plusieurs nouveautés. Il fixa la majorité des rois de France à quatorze ans. Il affermit la justice royale au détriment des justices seigneuriales, instituant un tribunal royal dans chaque bailliage ou sénéchaussée. Il frappa d’amendes les nobles ne répondant pas à la convocation à l'ost royal. Il créa un impôt sur les transmissions de fiefs. Enfin, il institutionnalisa la ségrégation des juifsModèle:Référence nécessaire.
Politique extérieure
En Castille, après la mort de son beau-frère Ferdinand de la Cerda en 1275, Modèle:Noble- prit sans succès le parti des enfants de celui-ci contre Don Sanche, désigné successeur par le roi Modèle:Noble.
En Italie, il soutint le pape Modèle:Noble contre les gibelins, effectuant une expédition punitive en Romagne. Il soutint également la politique sicilienne de son oncle Charles d'Anjou, après les massacres des Vêpres siciliennes en 1282. Modèle:Noble, considéré comme l'instigateur du massacre, fut excommunié par le pape qui lui enleva son royaume et le donna à Charles de Valois, lequel ne put le conserver.
En 1285, après l'affaire de Sicile, Modèle:Noble-, sans son oncle Charles d'Anjou mort en début d'année, engagea la croisade d'Aragon et attaqua sans succès la Catalogne (siège de Gérone du Modèle:Date au Modèle:Date). Son armée fut touchée par une épidémie de dysenterie et le roi fut défait en septembre à la bataille des Formigues, où il dut battre en retraite. Celle-ci s'avéra désastreuse, l'armée française étant à nouveau attaquée et défaite le Modèle:1er à la bataille du col de Panissars, et Philippe lui-même mourut à Perpignan le Modèle:Nobr 1285.
Pierre d'Aragon mourant un mois plus tard, Gérone se livra à son successeur, et le nouveau roi de France, Modèle:Noble décida le retour en France.
Inhumation
Le roi étant décédé loin de la capitale, se posa la question du traitement de son corps, la technique de l'embaumement antique ayant été perdue. La putréfaction du cadavre était alors limitée par l'éviscération et la technique funéraire du mos Teutonicus<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il fut le premier roi de France sujet à la tripartition du corps (Modèle:Lang, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements<ref group=Note>Le long transport d'un corps étant délicat, celui-ci peut être préparé selon le mos Teutonicus, « l'usage teuton », c'est-à-dire démembré et bouilli dans une grande marmite d'eau et de vin pour ne conserver que les os.</ref>). Concernant le corps de Modèle:Noble-, il fut divisé en quatre parties : ses chairs furent envoyées à la cathédrale de Narbonne, ville Modèle:Citation la plus proche<ref>Vanina Delhaye Modèle:Voir sur Wikidata, guide-conférencière lors de la visite wikimédienne de la cathédrale le 8 juillet 2023.</ref>,<ref group="Note">Les chairs furent enfermées dans un coffret et inhumées au centre de la cathédrale, sous l'allée centrale (l'emplacement est encore visible aujourd'hui par une différence de carrelage). Il n'est pas clair si le coffret a été détruit à la Révolution où emporté juste avant pour le protéger et ré-inhumé à proximité.</ref> et ses entrailles à l'abbaye de la Noë en Normandie, ses os furent ensevelis dans la nécropole royale de Saint-Denis, son cœur<ref group=Note>Les cœurs de plusieurs rois et reines de la dynastie capétienne seront dès lors placés dans une urne en plomb richement décorée ou abrités sous un somptueux gisant.</ref> étant confié à son confesseur dominicain qui l'offrit aux Jacobins de Paris<ref>Modèle:66 PHPC.</ref>. Cette pratique de sépultures multiples<ref group=Note>Pratique initiée au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les chevaliers du Royaume d'Angleterre et du Saint-Empire romain germanique morts en croisade loin de leur lieu de sépulture choisi.</ref>, pourtant interdite par une décrétale du pape Modèle:Noble en 1299, fut reprise ensuite par les rois puis les reines et les proches de la dynastie capétienne car elle permettait la multiplication des cérémonies (funérailles du corps, la plus importante, puis funérailles du cœur et funérailles des entrailles) et des lieux où honorer le défunt<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Unions et descendance
Le Modèle:Date à Clermont, il épousa en premières noces Isabelle d'Aragon (1247-1271), fille du roi Modèle:Noble. Ayant accompagné le roi Modèle:Noble- à la Huitième croisade, elle mourut d'une chute de cheval en Calabre, sur le chemin du retour, alors enceinte de son Modèle:5e.
De cette union furent issus :
- Louis (1264-1276), prince héritier du Modèle:Date- à sa mort ;
- Modèle:Noble (1268-1314), dit « Philippe le Bel », roi de France ;
- Robert (1269-av. 1276) ;
- Charles (1270-1325), comte de Valois. De son mariage avec Marguerite d'Anjou est issu Philippe de Valois, (1293-1350) futur roi de France en 1328 sous le nom de Modèle:Noble. Il est à l'origine de la dynastie de Valois.
Le Modèle:Date à Vincennes, Modèle:Noble- épousa en secondes noces Marie de Brabant (1254-1321), fille de Modèle:Noble, duc de Brabant, et d'Adélaïde de Bourgogne.
De cette union furent issus :
- Louis (Paris Modèle:Date- † 1319), comte d'Évreux, tige de la maison capétienne d'Évreux-Navarre
- Marguerite (1275 † 1318), mariée en 1299 à Modèle:Noble (1239 † 1307), roi d'Angleterre
- Blanche (Modèle:Date- † 1306), mariée à Modèle:Noble (1282 † 1307), duc d'Autriche et roi de Bohême.
Ascendance
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Sources primaires imprimées
Bibliographie
- Xavier Hélary, Les rois de France et la Terre Sainte de la croisade de Tunis à la chute d'Acre (1270-1291), Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France (2005), Modèle:P. Modèle:Jstor.
- Xavier Hélary « Les liens personnels entre les cours de France et d’Angleterre sous le règne de Modèle:Noble-, 1270-1285 » dans Janet Burton, Philip Schofield et Bjorn Weiler (éd.), Thirteenth Century England. Proceedings of the Gregynog Conference, Modèle:XII, Woodbridge, The Boydell Press, 2009, p. 75-89.
Liens externes
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