Radioactivité α

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Fichier:Modes de désintégration radioactive radioactivité alpha.svg
Différents modes de désintégration radioactive : radioactivités α, β et β+, capture électronique ε, émission de neutron n et émission de proton p.
Fichier:Alfa beta gamma radiation.svg
Ce diagramme présente les différents genres de radiations ionisantes et leur capacité à pénétrer la matière. Les particules alpha sont arrêtées par une simple feuille de papier tandis que les particules bêta sont stoppées par une feuille d'aluminium. Le rayonnement gamma quant à lui, très pénétrant, est amorti quand il pénètre de la matière dense. Les rayons gamma peuvent être arrêtés avec quatre mètres de béton.

La radioactivité alpha (ou rayonnement alpha, symbolisé α) est le rayonnement provoqué par la désintégration alpha, soit la forme de désintégration radioactive où un noyau atomique Modèle:Math éjecte une Modèle:Nobr et se transforme en un noyau Modèle:Math de nombre de masse Modèle:Mvar diminué de 4 et de numéro atomique Modèle:Mvar diminué de 2.

Histoire

Modèle:... En 1898, Ernest Rutherford découvre que la radioactivité émise par un minerai d'uranium est un mélange de deux phénomènes distincts qu'il appelle radioactivité α et radioactivité β<ref name = "fernandezI3">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le rayonnement β est initialement plus étudié que le rayonnement α, car ce dernier est peu pénétrant et donc plus difficile à étudier<ref name = "fernandezI4">Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1903, Rutherford et Soddy montrent que les particules alpha sont chargées, ont une masse de l'ordre de celle d'un atome léger et une vitesse de l'ordre de Modèle:Unité, c'est-à-dire des caractéristiques très différentes de celles des électrons constituant le rayonnement β<ref name = "fernandezI4"/>. En 1904, William Henry Bragg découvre que la vitesse d'émission d'une particule α est propre à l'atome radioactif qui l'émet<ref name = "fernandezII3">Modèle:Ouvrage.</ref>. À la même période, Rutherford mesure le rapport entre la masse d'une particule α et sa charge<ref name = "fernandezII3"/>. De plus Rutherford et Hans Geiger parviennent à compter une par une les particules α émises par un échantillon de radium, ce qui permet d'en déduire la charge d'une seule particule et donc sa masse : ils obtiennent la preuve que les particules α sont des atomes d'hélium ayant perdu leurs charges négatives<ref name = "fernandezII3"/>,<ref group = N>Il s'agit en fait de noyaux d'hélium 4, mais la notion de noyau atomique et celle d'isotope n'étaient pas connues à l'époque.</ref>. Cette mesure permet également une toute première détermination de la demi-vie du radium 226 estimée alors à Modèle:Unité<ref group="N">Actuellement, la valeur la mieux connue de la demi-vie du radium 226 est fixée à Modèle:Unité.</ref> et aussi de calculer une valeur du nombre d'Avogadro proche des autres valeurs obtenues à l'époque<ref name = "fernandezII3"/>. En 1909 est réalisée l'expérience de Rutherford qui établit l'existence du noyau atomique grâce au bombardement d'une feuille d'or par des particules α<ref name = "fernandezII3"/>.

Phénomène physique

Fichier:Alpha Decay.svg
Émission d'une particule alpha.

La désintégration alpha peut être vue comme une forme de fission nucléaire où le noyau père se scinde en deux noyaux fils dont l'un est un noyau d'hélium :

Modèle:NucléideModèle:Nucléide + Modèle:Nucléide

ou

Modèle:NucléideModèle:Nucléide + α.

Modèle:Mvar représente le nombre de masse (nombre de nucléons) et Modèle:Mvar le numéro atomique (nombre de protons).

Il est vite apparu un lien remarquable entre l'énergie disponible de la réaction (pratiquement, l'énergie cinétique de la particule α) et la période radioactive du noyau père : les périodes sont d'autant plus grandes que l'énergie disponible est petite. Cette observation a mené à une interprétation de la désintégration comme due à un effet tunnel entre le puits de potentiel intranucléaire et l'extérieur de la barrière de potentiel coulombienne existant entre les deux noyaux finaux ; ceci constitue le fondement du modèle de Gamow.

Si on excepte le cas des fissions, le rayonnement alpha est en pratique la seule façon pour un atome de perdre des nucléons, soit donc 4 par 4 (2 neutrons + 2 protons)

Spectre énergétique

Fichier:Zircon biotite matrix.jpg
Un zircon dans une matrice de biotite : Des particules alpha émises par désintégration radioactive bombardent et détruisent la matrice ; il se forme ce qu'on appelle un halo pléochroïque. On parle aussi d'état métamicte pour décrire le caractère amorphe de la matrice irradiée.

Au niveau énergétique, la désintégration α présente un spectre de raie, signature de la différence des masses des noyaux père et fils.

Pour certains isotopes, la raie est unique, mais pour d'autres un même noyau père peut (statistiquement) mener au noyau fils dans plusieurs états différents : soit son fondamental, soit l'un de ses états excités, il conserve alors une partie de l'énergie retranchée à celle que reçoit la particule α. Une série de raies est alors présente dont l'intensité dépend de la probabilité de chacune des transitions.

Si le noyau résultant est dans un état excité qui n'est pas métastable, on observe presque simultanément à la désintégration alpha un rayonnement gamma par désexcitation pour revenir au fondamental. Le schéma de désintégration détaillé des particules indique la probabilité relative de chaque raie et les rayonnements gamma éventuellement associés.

Vitesse d'émission de la particule α

La masse relativement importante de la particule α réduit d'autant sa vitesse pour une énergie donnée. Comme l'énergie associée à la radioactivité alpha est toujours inférieure à 10 MeV<ref>Oregon State University : Chemistry 418/518 Nuclear Chemistry Spring 2012 - Chapter 7 - Alpha Decay Modèle:Lire en ligne</ref>, autour de 5 MeV dans la majorité des cas – soit une vitesse de 15 300 km/s –, elle n'est pas suffisante pour que les particules α émises soient relativistes. Ce fait, associé à leur caractéristique de particules chargées (Z = 2), leur confère une pénétration faible (quelques centimètres dans l'air).

La particule α ayant une masse non négligeable, une impulsion en réaction est conférée au noyau émetteur qui reste modérée (vitesse de l'ordre de 280 km/s) sans être complètement négligeable.

Modèle:Boîte déroulante/début

Masses atomiques et masses des particules

Nombre moyen de nucléons dans l'émetteur alpha avant émission de la particule = 224 (masse atomique moyenne des émetteurs α des quatre chaines de désintégration, soit:

  • A = 224
  • N moyen = Arrondi (0,6427 * A - 7,707) = 136 neutrons
  • Z moyen = A - N moyen = 224 - 136 = 88 protons

Masse de la particule α

<math>.\quad m_{\alpha} = 2 * m_{proton} + 2 * m_{neutron} = 4 \quad.</math>uma au Modèle:1er

Masse de l'atome après émission de la particule;

<math>.\quad M_{atome} = (88 - 2) * m_{proton} + (136 - 2) * m_{neutron} = 220 \quad.</math>uma au Modèle:1er

<math>.\quad m_{proton} = 1,6726E^{-27} \quad.</math>kg

<math>.\quad m_{neutron} = 1,67493E^{-27} \quad.</math>kg

<math>.\quad m_{\alpha} = 6,695E^{-27} \quad.</math>kg

<math>.\quad M_{atome} = 3,6829E^{-25} \quad.</math>kg

Conservation de la quantité de mouvement:

<math>.\; m_{\alpha} * v_{\alpha} = M_{atome} * V_{atome} \;.</math> d'où <math>.\; V_{atome} = {m_{\alpha} \over M_{atome}} * v_{\alpha} \;. </math>

Bilan énergétique:

Énergie totale libérée lors de la désintégration α = 5 MeV = 8,011E-13 J

<math>.\; {1 \over 2 } * m_{\alpha} * v_{\alpha}^2 + {1 \over 2 } * M_{atome} * V_{atome}^2 = E \;.</math>

<math>.\; m_{\alpha} * v_{\alpha}^2 + M_{atome} * { m_{\alpha}^2 * v_{\alpha}^2 \over M_{atome}^2 } = 2 * E \;.</math>

<math>.\; m_{\alpha} * v_{\alpha}^2 * ( 1 + { m_{\alpha} \over M_{atome} } ) = 2 * E \;.</math>

<math>.\; v_{\alpha} = \sqrt{ { 2 * E \over m_{\alpha} * ( 1 + { m_{\alpha} \over M_{atome} } ) } } \;.</math>, d'où par symétrie:

<math>.\; V_{atome} = \sqrt{ { 2 * E \over M_{atome} * ( 1 + { M_{atome} \over m_{\alpha} } ) } } \;.</math>

<math>.\; Ec_{atome} = {1 \over 2 } * M_{atome} * V_{atome}^2 = {1 \over 2 }* { M_{atome} *2 * E \over M_{atome} * ( 1 + { M_{atome} \over m_{\alpha} } ) } = { E \over ( 1 + {M_{atome}\over m_{\alpha}}) } \;.</math> d'où par symétrie:

<math>.\; Ec_{\alpha} = { E \over ( 1 + { m_{\alpha} \over M_{atome} }) } \;.</math>



Numériquement:

<math>.\; v_{\alpha} = 15 330 \;.</math>km/s
<math>.\; V_{atome} = 279 \;.</math>km/s
<math>.\; Ec_{\alpha} = { E \over ( 1 + {4 \over 220 }) } = 4,91 \;.</math>MeV
<math>.\; Ec_{atome} = { E \over ( 1 + {220 \over 4 }) }= 0,0893 \;.</math>MeV


Modèle:Boîte déroulante/fin

Exemples

La désintégration de l'uranium 238 s'écrit :

Modèle:NucléideModèle:Nucléide + α.

Elle peut être précisée sous la forme :

Modèle:NucléideModèle:Nucléide + Modèle:Nucléide.

En effet la particule alpha est un noyau d'hélium et la désintégration conserve bien le nombre total de nucléons et la charge électrique totale.

En aval le thorium 234 se transforme en uranium 234 dont la période est longue (245 500 ans), présent dans l'uranium naturel, et qui est le véritable « fils » de l'uranium 238 dans sa chaîne de désintégration.

Modèle:Nucléide<math>\;\xrightarrow[4,4688~Ga]{\alpha}\;</math>Modèle:Nucléide + Modèle:Nucléide ;
Modèle:Nucléide<math>\;\xrightarrow[24,1~j]{\beta}\;</math>Modèle:Nucléide + e + [[Antineutrino électronique|Modèle:Surlignere]] ;
Modèle:Nucléide<math>\;\xrightarrow[1,17~min]{\beta}\;</math>Modèle:Nucléide + e + [[Antineutrino électronique|Modèle:Surlignere]].

En effet le thorium 234 formé par émission de la particule α a perdu 2 protons par rapport à la proportion d'équilibre (celle de l'uranium 238 ou du thorium 232) et se trouve en excès de neutrons.

Autre exemple courant, la désintégration du radium qui se transforme en radon :

Modèle:NucléideModèle:Nucléide + Modèle:Nucléide.

Liens externes

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Modèle:Autres projets

Modèle:Palette Modèle:Portail