Reichsgau Wartheland

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Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale Le Reichsgau Wartheland ou Warthegau, à l'origine appelé « Reichsgau Posen », est une circonscription territoriale allemande constituée à partir de plusieurs territoires polonais annexés par le Modèle:Langue en 1939.

Composé à partir de la province prussienne de Posnanie dévolue à la Pologne en 1919, le Modèle:Lang, parfois nommé Warthegau, est créé le Modèle:Date en application du décret signé par Hitler le Modèle:Date qui organise les territoires polonais échus au Troisième Reich. Couvrant une surface de Modèle:Unité pour Modèle:Nombre en 1941, le Gau est majoritairement peuplé de Polonais, mais comporte une minorité allemande significative.

Confié à Arthur Greiser, ancien président du Sénat de Dantzig, le Reichsgau vit sous un régime légal spécifique aux territoires annexés au Reich. Dans ce cadre, le programme racial nazi est appliqué avec fanatisme : expulsion et extermination des Juifs et des Polonais, destruction des synagogues et des églises polonaises, ainsi que des bibliothèques hébraïques et polonaises, en prélude à la colonisation par des Allemands du Reich ou des Volksdeutsche rapatriés.

Relativement épargné par les combats et les bombardements alliés durant la majeure partie de son existence, le Gau s'enfonce dans le chaos lors de l'offensive soviétique, lancée à partir du Modèle:Date et disparaît de fait à la suite des succès soviétiques de la fin du mois. Les populations allemandes, que les responsables mis en place en 1939 abandonnent à leur sort, fuient dans le désordre vers l'Ouest, au prix de nombreux morts dus au froid et aux violences de la guerre, tandis que la ville de Posen, encerclée, subit un siège pendant près d'un mois.

Création d'un « Gau exemplaire »

Contexte de la mise en place du Reichsgau

Modèle:Article détaillé

Après la conquête de la Pologne, la partie du pays dévolue au [[Troisième Reich|Modèle:Langue]] en vertu du pacte germano-soviétique est divisée en deux territoires distincts : les régions directement annexées au Reich et celles destinés à former un Modèle:Lang : le Gouvernement général de Pologne. Préparé dans un contexte marqué par les hésitations d'Hitler sur la nature du cadre administratif destiné à régir les territoires dévolus au Reich, le décret du Modèle:Date, destiné à être appliqué le Modèle:DateModèle:Sfn, organise ces territoires annexés : sont créés deux Modèle:Lang, le Modèle:Langue de Posnanie, renommé le Modèle:Date en Reichsgau du WarthelandModèle:Sfn, pays de la Warthe, du nom allemand du principal affluent de l'Oder, et le [[Reichsgau Danzig Westpreußen|Modèle:Langue de Dantzig-Prusse Occidentale]], tandis que d'autres territoires polonais sont rattachés aux Modèle:Langue de Basse-Silésie et de Prusse orientale.

Sur le modèle de ce qui avait été fait en Autriche, les deux Modèle:Langue constitués à partir des territoires annexés héritent d'un statut particulier. Le Gauleiter exerce son autorité à la fois sur le parti nazi et sur les services locaux de l'administration centraleModèle:Sfn. Cependant, souhaitant façonner un Modèle:Langue-modèle ou Modèle:Lang parmi les Modèle:Langue du Troisième ReichModèle:Sfn, le Gauleiter Arthur Greiser, affranchi du cadre juridique en vigueur dans l'Modèle:Langue<ref group=N>l'Modèle:Langue désigne le Modèle:Langue dans ses frontières de 1937.</ref>, dispose d'une latitude totale dans l'administration du territoire dont il a la charge. Ce dernier érige ainsi son Modèle:Langue en Modèle:Citation de l'« ordre nouveau national-socialiste »Modèle:Sfn.

Mise en place des structures administratives

À la fin du mois d'Modèle:Date, l'administration militaire mise en place lors de la conquête cesse de fonctionner, en vertu des termes du décret du Modèle:Date- : cette administration cède la place dans un premier temps à un vide juridique, qui est comblé au printemps 1940, puis, dans un second temps, à un régime administratif et légal différent de celui ayant cours dans l'Modèle:LangueModèle:Sfn.

Dans ce Reichsgau, une nouvelle administration, appuyée dans un premier temps par les services administratifs de l'armée qui restent sur placeModèle:Sfn, est installée par le Modèle:Langue, parfois contre l'avis des fonctionnaires du ministère de l'IntérieurModèle:Sfn, dont les représentants sont renvoyés dans le Modèle:Langue, à l'image de leurs collègues des autres ministèresModèle:Sfn. Pour remplacer ces fonctionnaires, allemands ou prussiens, Arthur Greiser, affranchi des cadres réglementaires et législatifs de l'Modèle:Langue et soutenu par Hitler, réorganise l'administration en la peuplant de vétérans du NSDAPModèle:Sfn, le plus souvent totalement incompétents sur le plan administratif. Devant affronter l'opposition des fonctionnaires, représentants de l'appareil d'État, Greiser défend néanmoins l'idée, le temps du conflit, d'un Modèle:Langue entre le ministère de l'Intérieur et les représentants nazis sur placeModèle:Sfn. Cette administration participe au maillage du territoire par le régime, le plus dense de tous les territoires polonais contrôlés par le ReichModèle:Sfn.

L'Modèle:CitationModèle:Sfn, permis par le renvoi des fonctionnaires de l'État dans l'Modèle:Lang, entraîne la mise en place d'un enchevêtrement de pouvoirs spéciaux, souvent concurrents les uns des autres, et remet en cause le principe de l'unité juridique et administrative du ReichModèle:Sfn. Dès le mois de Modèle:Date, les responsables politiques du Gau constatent par exemple l'autonomie d'action de la SSModèle:Sfn, ce dont Greiser se plaint devant Goebbels en Modèle:DateModèle:Sfn.

Comme dans l'ensemble des Gaue du ReichModèle:Sfn, Himmler nomme en effet un chef des SS et de la police, Wilhelm KoppeModèle:Sfn. Celui-ci, représentant permanent du Reichsstatthalter, hérite des compétences de la SS sur la politique raciale dans le GauModèle:Sfn. Wilhelm Koppe est ainsi investi de l'ensemble des prérogatives de Himmler dans le Gau : il exerce donc son autorité sur les camps de concentration, les différentes polices et la SS et ses agences, ainsi que sur la politique racialeModèle:Sfn. Celui-ci s'affirme comme le partisan d'une politique radicale, appuyée sur les inflexions de Reinhard Heydrich, tout en restant le représentant sur place de Himmler. Il s'affirme dans ce contexte comme un frein à la concurrence de ses subordonnés dans les districtsModèle:Sfn.

Le Modèle:Langue

Modèle:Article détaillé

[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-1998-0109-502, Arthur Greiser in Posen.jpg|thumb|Arthur Greiser à Posen en [[Seconde Guerre mondiale : octobre 1939|Modèle:Date-]].|redresse=0.8|alt=Photographie en noir et blanc d'un homme en uniforme, saluant, suivi dans la rue par un autre officier.]]

Le décret du Modèle:Date- confère ainsi la dignité de Modèle:Langue à Arthur Greiser, membre du NSDAP depuis Modèle:Date-, président du Sénat de Dantzig depuis 1934. Nommé à la demande expresse de Hitler et doté de pouvoirs dictatoriauxModèle:Sfn, il est secondé par August Jäger, ancien fonctionnaire prussien du ministère des affaires ecclésiastiques et vétéran du Modèle:LangModèle:Sfn.

Proche de Himmler et de BormannModèle:Sfn,Modèle:Sfn, Greiser cumule, comme Albert Forster, [[Reichsgau Danzig Westpreußen|Modèle:Langue de Dantzig-Prusse Occidentale]], ses fonctions de Modèle:Langue avec celles de Modèle:Lang, et, à ce titre, exerce rapidement un pouvoir absolu dans sa circonscriptionModèle:Sfn. À la fois gouverneur, chef de l'administration d'État, et responsable du parti, il se trouve placé directement sous le contrôle du Führer. Il se voit octroyer au fil du conflit de plus en plus de pouvoirs spéciaux dans les domaines de compétences les plus diversModèle:Sfn. Ainsi, le Modèle:Date, il défend la totalité de ses prérogatives dans un courrier au ministre de l'Intérieur Frick, insistant sur la mission politique et raciale que lui a confiée HitlerModèle:Sfn, affirmant à cette occasion son rôle dans l'élaboration des projets coloniaux pour le Gau (il aspire à le transformer en grenier à blé du ReichModèle:Sfn).

Comme beaucoup de responsables nazis en poste dans les territoires annexés ou simplement occupés, il fait preuve de rapacité, allant jusqu'à détourner pour son profit personnel les deux tiers des maigres salaires versés aux travailleurs forcés juifs du ghetto de ŁódźModèle:Sfn.

Un territoire juridique spécifique dans le Reich

Le statut particulier des Gaue constitués par le décret du Modèle:Date- remet en cause le principe de l'unité administrative du Reich. En effet, par rapport aux Gaue de l'Modèle:Langue, le Warthegau, le plus vaste des territoires annexés au Reich avec une superficie de Modèle:NbModèle:Sfn, permet la mise en œuvre d'une politique de germanisation radicale.

Le décret du Modèle:Date- définit les obligations des personnes résidant dans les territoires annexés : intégré du point de vue économique, le Reichsgau voit sa population allemande, environ 7 % de la population totale du Reichsgau, privée d'un certain nombre des droits des citoyens de l'Altreich. Conçu comme une zone expérimentale pour la société national-socialiste, ce Reichsgau constitue, avec l'ensemble des territoires polonais annexés au Reich, une zone de non-droit, un Modèle:LangModèle:Sfn: en effet, dans ces territoires intégrés au sein du Reich, les garanties de droit existant pour les citoyens de l'Altreich ne s'appliquent pas, tout comme le code pénal en vigueur dans le ReichModèle:Sfn. De plus, ces Allemands ne peuvent se déplacer librement dans le Reich qu'après avoir obtenu un laissez-passer particulier tandis que les Polonais et les Juifs ne peuvent que se déplacer dans les limites administratives du GauModèle:Sfn.

De même, le droit foncier, théoriquement régi par la loi de Modèle:Date-, ne peut être appliqué dans le Reichsgau : en effet, les propriétés dépendent de Himmler, commissaire du Reich pour le renforcement de la race allemande, et sont octroyées à titre provisoire, à charge pour le colon et sa descendance de rembourser la dette ainsi contractée ; s'il s'en révèle incapable, sa propriété, révocable, s'apparentant à une tenure, à un fief, lui est reprise par le ReichsführerModèle:Sfn.

Dans un tout autre domaine, celui de la politique religieuse, le Gau est déclaré Modèle:Langue, zone exclue du champ d'application du concordat de 1933, permettant la mise en œuvre d'une politique de déchristianisation radicaleModèle:Sfn. Le concordat polonais du Modèle:Date- est également déclaré caduc, du fait de la disparition de l'État polonaisModèle:Sfn, et la politique de déchristianisation frappe de plein fouet les paroisses polonaises, considérées comme des foyers de résistance potentielle et des piliers de l'identité polonaiseModèle:Sfn.

Allemands et Polonais dans le Gau

Modèle:Article détaillé

Territoire polonais annexé au Reich, le Modèle:Langue constitue, avec les autres territoires polonais annexés, le premier champ d'expérimentation des projets coloniaux et raciaux nazisModèle:Sfn, en accord avec les projets exposés par Hitler en octobre 1939Modèle:Sfn. Ainsi, rompant délibérément avec la politique de germanisation des Polonais menée par le Reich entre 1871 et 1918Modèle:Sfn, entraînant, sous couvert d'une Modèle:Citation, un processus de Modèle:CitationModèle:Sfn, Hitler projette dans un premier temps une prise de possession, une germanisation, du sol, les Polonais en ayant été expulsés au préalableModèle:Sfn. Sur le terrain, la politique raciale, comprenant la colonisation, les expulsions et la politique antisémite, est placée sous la responsabilité de la SS et de son représentant sur place, Wilhelm Koppe, Höherer der SS und Polizeiführer ; celui-ci, dès le Modèle:Nobr, met en place deux états-majors spéciaux, compétents l'un pour l'expulsion des Juifs et des Polonais, l'autre pour l'installation dans le Gau des Modèle:Lang rapatriés des territoires envahis par l'URSS en Pologne, dans les pays baltes (germano-baltes), en Bucovine (Allemands de Bucovine) et en Bessarabie (Allemands de Bessarabie)Modèle:Sfn.

Les responsables allemands dans le Modèle:Langue mènent, dans le cadre du programme Modèle:Lang, « un foyer dans le Reich »Modèle:Sfn, une politique systématique de spoliation, d'expulsion et d'extermination des populations polonaises et juives, tout en favorisant la minorité allemande. Cette politique brutale en Pologne annexée doit être menée, selon Hitler, selon les principes du Modèle:Lang, le « combat racial », et ainsi être « affranchie de tout cadre juridique »Modèle:Sfn : Aussi Greiser applique-t-il avec zèle ce que ses subordonnés appellent la Modèle:Citation (en allemand, Modèle:Citation)Modèle:Sfn.

Les expulsions, prélude à la germanisation totale

Photographie en noir et blanc d'hommes, femmes et enfants portant quelques colis et marchant dans la même direction.
Expulsion des habitants polonais de la ville de Schwartzenau en 1939.

Conformément aux textes mettant en place le Modèle:Langue, la politique raciale dans sa totalité relève de la compétence de la SS et de son chef dans la circonscription, Wilhelm KoppeModèle:Sfn.

Des listes d'habitants polonais et juifs sont ainsi établies, mais se révèlent rapidement peu fiables, en raison des massacres désordonnés perpétrés par les Allemands lors de leur conquête de la Pologne et de la fuite de certains habitants vers la Slovaquie ou l'Union soviétiqueModèle:Sfn.

Dès le début de l'occupation, en Modèle:Date, les responsables locaux de la politique raciale dans le Modèle:Langue fixent le nombre de Polonais et de Juifs à expulser avant le mois de Modèle:Date à Modèle:NombreModèle:Sfn. Ainsi, de nombreux Juifs du Wartheland sont rapidement expulsés sur ordre de Greiser vers le Gouvernement général au cours de l'hiver 1939-1940. Cependant, ce départ forcé se fait dans le chaos le plus totalModèle:Sfn, rien n'étant prévu sur le lieu d'arrivée pour accueillir les 150 000 expulsésModèle:Sfn. Au cours des mois suivants, la politique de Greiser rencontre l'opposition de Hans Frank, le gouverneur général de PologneModèle:Sfn ; la tentative de conciliation entre les deux satrapes nazis n'aboutit pasModèle:Sfn.

En Modèle:Date, un nouvel objectif est fixé, en lien avec le rapatriement des Allemands de la Baltique : le 30, un bilan intermédiaire de ces expulsions est dressé, constatant l'expulsion de Modèle:NombreModèle:Sfn.

À la fin de l'année, les SS ont expulsé Modèle:Nombre du Wartheland et du corridor de Dantzig vers le Gouvernement général après avoir confisqué leurs biens. Les enfants et les vieillards meurent en route ou dans les camps de transit provisoires de Potulice, Smukal (à Bromberg) et Thorn. En 1941, Modèle:Nombre supplémentaires sont ainsi déplacées. Les expulsions sont organisées de manière systématique à partir de la fin de l'année 1939 ; des Modèle:Lang, offices pour les migrants, sont installés dans les principales villes du Modèle:Langue et reçoivent pour mission d'organiser les expulsions. Des fichiers de personnes à expulser et des plans de transport sont établis, des camps d'étape sont mis en place. Cependant, rien n'est fait dans le Gouvernement général pour accueillir cette populationModèle:Sfn.

Ces expulsions, destinées à renforcer la proportion d'Allemands dans le Modèle:Langue, visent à porter la part de population allemande à 50 % de la population totale en 1945 en refoulant dans le Gouvernement général les Polonais et les Juifs, perçus par les Allemands comme sales et vecteurs de maladiesModèle:Sfn. Ces expulsions sont menées dans le cadre d'un plan élaboré au printemps 1940 par Konrad Meyer-Hetling, le concepteur d'un des nombreux avant-projets du schéma général de l'EstModèle:Sfn. Cependant, ces programmes d'expulsions se heurtent aux réalités de l'économie de guerre allemande. Greiser refuse ainsi à un cadre de l'administration du chef de la police et des SS, responsable de la politique raciale, l'expulsion d'ouvriers agricolesModèle:Sfn.

Les Polonais du Wartheland

Photographie en noir et blanc montrant, à gauche des hommes adossés en ligne à la façade d'un bâtiment, et à droite le peloton d'exécution.
Exécution de civils polonais à Kurnik le Modèle:Date.

Soumis à un traitement discriminatoire, perçus comme des serfsModèle:Sfn, les Polonais du Warthegau sont très tôt victimes de mesures vexatoiresModèle:Sfn. Les premiers mois d'existence du Modèle:Langue voient la mise en place d'une politique de terreur systématique par la SS, chargée des Modèle:Citation à l'encontre des populations polonaises et juives du Modèle:LangueModèle:Sfn. Ainsi, la SS et la Wehrmacht mettent en œuvre des exécutions massives, arbitraires et publiques, dont sont victimes les Polonais et les Juifs, dans chaque ville et village du Modèle:Langue qu'elles traversent et dans lesquelles elles s'installentModèle:Sfn. Ainsi, jusqu'à la fin de l'année 1939, Modèle:Nombre sont assassinés sur le territoire du Modèle:LangueModèle:Sfn. Cette vague de terreur est légalisée rétroactivement par la promulgation, en [[Seconde Guerre mondiale : février 1940|Modèle:Date-]], d'une ordonnance Modèle:CitationModèle:Sfn. Certains militaires de la Wehrmacht en poste en Pologne tentent de modérer cette politique en prétextant divers impératifs économiques, techniques ou logistiques. Ils se heurtent au mépris de Hitler, qui vilipende ces réserves, dignes à ses yeux de Modèle:CitationModèle:Sfn.

Au mois de Modèle:Date, une ordonnance interdit les mariages mixtes entre Polonais et Allemands, puis en Modèle:Date, tout contact sexuel est interdit entre des Polonaises et des soldats allemands. Les Polonaises contrevenant à cette ordonnance sont condamnées au bordel militaire, tandis, que, à la fin de l'année 1941, les relations sexuelles entre Allemandes et Polonais sont punies de mort pour l'homme. En Modèle:Date, un habillage juridique des crimes commis dans le Modèle:Langue est mis en place avec le code pénal spécifique, adopté pour les Polonais et les Juifs, qui supprime les droits de la défense et les possibilités d'appel, instituant l'immédiateté de l'exécution de la sentence. La mise en place de ces procédures judiciaires spécifiques entraîne la multiplication des condamnations à mortModèle:Sfn.

Comme dans l'ensemble des territoires polonais annexés ou occupés par le Reich, les Polonais se voient également privés d'accès à l'enseignement secondaire et supérieurModèle:Sfn. D'autres projets sont également élaborés par la SS afin d'accentuer la ségrégation entre Allemands et Polonais : par exemple, les Polonais qui souhaitent que leurs enfants continuent leurs études au-delà de la quatrième classe doivent en faire la demandeModèle:Sfn. De plus, les Polonais se voient interdire de fait toute pratique religieuse, les seules Églises reconnues dans le Modèle:Langue étant réservées aux AllemandsModèle:Sfn.

Parallèlement à la multiplication de mesures discriminatoires, des expulsions massives sont envisagées par Himmler, qui fixe des objectifs dans ce domaine dans son ordre du Modèle:Date-Modèle:Sfn. À sa suite, des projets, élaborés sous la responsabilité de Reinhard Heydrich, mentionnent l'expulsion de Modèle:Nombre du WarthegauModèle:Sfn. Ceux-ci connaissent un début d'application, lorsque Modèle:Nombre sont expulsés afin de permettre l'accueil des Modèle:Lang de RoumanieModèle:Sfn. En outre, à la fin de l'année 1940, sur le modèle de la Modèle:Langue de Greiser, Himmler obtient l'autorisation de classer les populations polonaises du Modèle:Langue en catégories afin de pouvoir plus facilement sélectionner les familles et les individus Modèle:CitationModèle:Sfn.

En Modèle:Date, lors de la libération de Łódź, puis lors de la prise de Posen, capitale du Modèle:Langue, par les troupes soviétiques, la population polonaise, victime de ces mauvais traitements, se déchaîne contre les Allemands, civils ou militaires, demeurés dans les villes conquises par l'Armée rougeModèle:Sfn.

Colonisation et germanisation : les Allemands dans le Wartheland

Modèle:Article détaillé

Une politique visant la germanisation du Wartheland, région dans laquelle vit une minorité allemande dispersée correspondant à 10 % de la populationModèle:Sfn, est également rapidement mise en place dans les mois qui suivent l'annexion du territoire et la mise en place des administrations civiles et partisanes. Dès la visite de Himmler à Greiser le Modèle:Date-, le Reichsführer SS rend public son souhait de voir mener une politique coloniale ambitieuse et fixe des objectifs à cette occasion pour la colonisation du Wartheland et de la Prusse occidentaleModèle:Sfn. Le plan élaboré en 1940 à sa demande mentionne la création d'un Modèle:Lang, front pionnier et frontalier, le long de la frontière avec le Gouvernement général : Himmler souhaite la mise en place d'un couloir de germanisation du Wartheland, aboutissant à la création de colonies agricoles, à un réaménagement du territoire rural conforme aux théories de Walter ChristallerModèle:Sfn, avec la mise en place de colonies de vétéransModèle:Sfn Ainsi, le décret du Modèle:Date détaille les modalités de la germanisation des populations non allemandes des territoires annexés, définies, dans un premier temps, à l'automne 1939, par Himmler seulModèle:Sfn, puis appliquées au cours de l'année 1940 par Himmler et Greiser; cependant, la Modèle:Lang mise en place par Greiser recense tous les Allemands résidant dans le Modèle:LangueModèle:Sfn, selon des critères politiques et culturels, et non raciauxModèle:Sfn. Satisfait malgré tout, Himmler l'étend ensuite à l'ensemble des territoires annexésModèle:Sfn. Dans le Modèle:Langue, les responsables nazis cherchent ainsi à appliquer le souhait exprimé par Hitler d'une totale germanisation en dix annéesModèle:Sfn et d'une assimilation complète du territoire au Reich, aux plans racial, politique, culturel, social et économique. En application des idées de Himmler, la population des individus Modèle:Citation, appartenant aux catégories un, deux et trois du décret du Modèle:Date-, est également répartie en quatre catégories, selon Edouard Conte et Cornelia Essner : les membres du peuple allemands, pouvant être admis au sein du NSDAP, forment la première catégorie, les citoyens du Reich ne pouvant pas entrer au NSDAP la seconde. Les Modèle:Lang, les Modèle:Citation ainsi que les Modèle:Citation constituent la troisième catégorie, les Modèle:Citation, tandis que Modèle:Citation constituent la dernière catégorie. Selon une enquête de 1942 portant sur Modèle:Nombre du Modèle:Lang de Wollstein, 7 % de la population est germanisable, 16 % doivent être rapidement expulsés, les trois quarts restants devant rester sur place provisoirement, comme main d’œuvreModèle:Sfn. En Modèle:Date, la Modèle:Langue du Modèle:Langue compte Modèle:Nombre, dont plus de 80 % dans les catégories I et IIModèle:Sfn; de même, peu de temps avant la libération de la ville par les Soviétiques, la ville de Łódź compte Modèle:NombreModèle:Sfn.

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-J09394, Lodz, Millionster Umsiedler im Wartheland.jpg
Le Modèle:Date à Posen, cérémonie d'accueil du millionième Volksdeutsche, en l’occurrence un colon originaire de la mer Noire.
Photographie en noir et blanc du chantier d'un lotissement de larges maisons.
Construction d'un village de colonisation dans le Warthegau (photographie prise en 1940).

Conséquence de ce mouvement de germanisation, les projets de colonisation, visant à faire du Modèle:Langue un Modèle:Citation entre le Reich et BiałystokModèle:Sfn, fleurissent au WarthelandModèle:Sfn : considérée comme un espace vierge à aménager, la région est confiée à Walter Christaller<ref group = N>Celui-ci propose à cette occasion des projets d'aménagement conformes à sa théorie des lieux centraux.</ref>,Modèle:Sfn. Présentés au palais des Princesses de Berlin, lors d'une exposition destinée au grand public, à la fin de l'année 1941, les projets coloniaux nazis dans les territoires polonais annexés doivent être réalisés sans tenir compte de l'histoire du territoire. Sont ainsi proposés des projets de villages-rues, avec une place centraleModèle:Sfn, adaptées à la communauté du peuple, la Modèle:Lang nazie, pacifiée, et des plans de maisons pour ce Modèle:Langue destiné à ne pas constituer un territoire frontalierModèle:Sfn. Il est également question de modifier, au moyen d'outils de planification, les villes existantes : Posen et Litzmannstadt sont ainsi promises à des bouleversements urbains de grande ampleur, tandis que des plans de construction d'immeubles modernes d'habitation destinés aux citoyens allemands sont élaborésModèle:Sfn.

Dans ce contexte de germanisation à outrance, les responsables du Modèle:Langue et du Modèle:Langue exaltent le caractère germanique du Modèle:Langue dans toutes les circonstances : de nombreuses localités sont renommées, à l'image de Łódź, la seconde ville du Gau, est ainsi renommé Litzmannstadt, du nom de Karl Litzmann, héros de la bataille de Łódź en 1914Modèle:Sfn.

La déchristianisation du Wartheland

Les responsables allemands du Wartheland, parallèlement à la politique discriminatoire à l'encontre des Polonais, mènent dans le Modèle:Langue une intense politique de déchristianisation, radicale et acharnée, étroitement liée à la politique de germanisation.

En effet, ce territoire à part à l’intérieur du Reich est confié à Arthur Greiser, proche de Himmler et Bormann, farouches opposants au christianismeModèle:Sfn; ce Modèle:Langue rappelle dans son discours du Modèle:Date, prononcé lors de la commémoration du second anniversaire du Modèle:Langue, qu'il entend l'ériger en terrain d'expérimentation pour la mise en œuvre d'une politique religieuse d'inspiration nationale-socialisteModèle:Sfn. Il est ainsi distinct de l'Altreich du point de vue religieux. En effet, dès le Modèle:Date, Greiser définit, dans une série de dispositions appelée les Modèle:Citation, la politique religieuse qu'il entend mener dans son Modèle:LangueModèle:Sfn, appuyé par le SDModèle:Sfn; le texte affranchit le Modèle:Langue à la fois du concordat du Modèle:Date- entre la Pologne et le Vatican et du concordat du 20 juillet 1933 entre le Reich et le VaticanModèle:Sfn.

L'Église catholique est en effet scindée en deux entités : une Église allemande et une Église polonaise, chacune dotée de statuts et de droits différentsModèle:Sfn. Dans le même temps, la déclaration des Treize points interdit aux croyants allemands et polonais de fréquenter les mêmes églisesModèle:Sfn. L'Église catholique romaine pour les Polonais du Wartheland, selon la terminologie officielle, et l'Église allemande, réduites l'une comme l'autre au rang de simples associations de droit privéModèle:Sfn, sont ainsi brisées et voient leur influence réduiteModèle:Sfn.

Quatre associations religieuses sont constituées : l'Église évangélique de nationalité allemande de Posen dans le Wartheland, l'Église évangélique de nationalité allemande de Litzmannstadt dans le Wartheland, l'Église luthérienne évangélique de nationalité allemande dans le Wartheland occidental et L'Église catholique romaine de nationalité allemande dans le WarthelandModèle:Sfn. De plus, ces associations ne peuvent entretenir des relations avec des structures extérieures au Modèle:Langue, privant les catholiques du soutien de leur hiérarchie ecclésialeModèle:Sfn. 45 églises, sur les 834 que compte le district de Posen, restent ouvertes, tandis que près de Modèle:Nombre sont fermées dans le Modèle:LangueModèle:Sfn : la ville de Posen, par exemple, ne conserve que deux églises ouvertes, pour 180 000 fidèles, et leurs horaires d'ouverture sont très sévèrement encadrésModèle:Sfn. 500 d'entre elles deviennent des dépôts de munitions. De même, les sanctuaires, crucifix et statues votives érigées sur la voie publique sont systématiquement détruits, tandis que les deux tiers des prêtres catholiques du Modèle:Langue sont assassinésModèle:Sfn ou déportés, une fois les institutions catholiques ferméesModèle:Sfn. Le Vatican, parfaitement informé de cette situation, ne proteste pas de manière officielleModèle:Sfn. Les églises protestantes sont aussi touchées par cette rage antichrétienne, en dépit des multiples appels du surintendant évangélique Modèle:Lien à Hitler, qui ne reçoit aucune réponseModèle:Sfn.

Cette politique se double d'une tentative de substituer aux rites chrétiens des rites nationaux-socialistes. En effet, les fonctionnaires en poste dans le Modèle:Langue proposent aux habitants allemands une nouvelle forme de religiosité, les Modèle:Lang, rythmant la vie privée ; ainsi, en 1942, le rituel du mariage national-socialiste, le Modèle:Lang est non seulement définitivement codifié par un fonctionnaire d'état-civil en poste à Posen, mais aussi proposé à chaque couple allemand qui dépose une demande en mariageModèle:Sfn. La cérémonie doit rappeler la place du parti nazi et de ses institutions dans la vie de la nouvelle famille, inscrite sur un territoire, le Modèle:Langue, totalement façonné en fonction des idéaux nazisModèle:Sfn.

La Shoah dans le Reichsgau Wartheland

Modèle:Méta bandeau de section

Les populations juives dans le Wartheland

charrette
Arrivée à Litzmannstadt en 1940 de Juifs expulsés des petits ghettos du Gau.

Comme dans le Reich, la législation issue des lois de Nuremberg s'applique dans le Modèle:Langue, mais selon des modalités précisées par un décret de Modèle:DateModèle:Sfn. Dès les premiers mois, les 600 000 habitants juifs du Modèle:Langue font l'objet d'un traitement particulier, dans l'arbitraire le plus total, sous les yeux de l'arméeModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Friedrich Uebelhoer, président du district de Litzmannstadt, met en place un signe distinctif pour les Juifs de son districtModèle:Sfn : ils doivent porter deux étoiles jaunes, devant et sur dosModèle:Sfn. Dans le même temps, à l'automne 1939, les premiers ghettos, des regroupements de populations préludant à leur expulsion, apparaissent, à Litzmannstadt, notammentModèle:Sfn.

Au cours du mois de Modèle:Date, Hitler annonce à Himmler son souhait de déporter les Juifs de l’Modèle:Lang vers les nouveaux [[Reichsgau|Modèle:Langue orientaux]] du Modèle:Langue, le Gouvernement général et l'OstlandModèle:Sfn ; le Modèle:Date-, Himmler informe Greiser du souhait du FührerModèle:Sfn. Réservés sur ce transfert en raison du travail de gestion des Juifs déportés, le Modèle:Langue et l'ensemble des autorités allemandes du Modèle:Langue sont mis devant le fait accompli et tancés par Himmler et Heydrich lors d’un échange de lettres particulièrement acrimonieuxModèle:Sfn. Greiser et ses subordonnés ne peuvent qu’accepter le transfert de Juifs de Vienne, Prague, Luxembourg et Berlin à LitzmannstadtModèle:Sfn. Au cours du mois de Modèle:Date, pour faire face à l'afflux des Juifs de l'Altreich, les autorités allemandes commencent à mettre en œuvre l'extermination des populations résidant dans le ghetto de ŁódźModèle:Sfn.

Le ghetto de Łódź, principal ghetto du Reich

Modèle:Article détaillé Comme en Pologne occupée, les Juifs sont rapidement tenus de résider dans des ghettos surpeuplés aux conditions de vie insalubres et manquant souvent d'eau courante et d'électricitéModèle:Sfn. Rapidement, les ghettos des petites villes sont fermés et leurs habitants expulsés vers le grand ghetto de Łódź.

Premier grand ghetto à être mis en place sur le territoire du Reich, le ghetto de Łódź constitue un modèle pour les administrateurs nazis en poste dans l'ensemble de l'Europe. Sa mise en place est scrupuleusement planifiée par Friedrich Uebelhoer : le choix du quartier, les institutions juives, les relations avec l'extérieur, sont soigneusement préparés et destinés à être mis en place sur un simple ordre du chef de district. Initialement pensé par ceux qui l'ont mis en place comme « provisoire », le ghetto est pérennisé, d'abord au mois de Modèle:Date, puis définitivement le Modèle:Nobr, en dépit des objections de GreiserModèle:Sfn.

Une fois constitué, ce ghetto occasionne un conflit entre Greiser, soutenu par l'administrateur nazi du ghetto, et certains subordonnés de cet administrateur. Greiser aspire à faire du ghetto un centre de main d'œuvre et de production, souhaitant l'approvisionner sous certaines conditions, mais s'oppose à augmenter les rations des habitantsModèle:Sfn ; d'autres sont partisans de laisser les habitants du ghettos mourir de faim. Au terme d'une période de flottement, un mode d'approvisionnement est mise en place : ceux qui travaillent reçoivent la maigre Modèle:Citation, ceux qui ne travaillent pas reçoivent la Modèle:Citation, insuffisante qui affaiblit ses bénéficiaires, fragilisés face aux maladiesModèle:Sfn. C'est pourquoi la situation alimentaire dans le ghetto se caractérise par une famine chronique, générant de nombreux conflits non seulement entre les responsables juifs du ghetto et leurs administrés, mais aussi au sein des famillesModèle:Sfn.

Par ailleurs, les contacts postaux avec l'extérieur sont possibles par l'entremise d'un service postal particulier, évoqué par Victor KlempererModèle:Sfn. Les occupants l'interrompent d'ailleurs à chaque fois qu'ils lancent de grandes opérations d'extermination, par exemple en Modèle:DateModèle:Sfn.

À la demande du président du conseil juif du ghetto, chargé de l'administration et à la recherche de moyens de subsistance pour les Juifs internésModèle:Sfn, les occupants mettent également en place les modalités de vie et de l'exploitation de la main d’œuvre qui y réside. La population juive du ghetto est ainsi classée en trois catégories, selon les lettres A, B ou C : la lettre A désigne les employés et ouvriers des ateliers, lettre B désigne la population des ouvriers ordinaires, la lettre C désigne ceux considérés par les Allemands comme inutiles à l'économie de guerre allemande et donc pouvant être exterminés à ChelmnoModèle:Sfn. Les déplacements de la population sont restreints et ses résidents sont soumis à un couvre-feu très strict entre Modèle:Nobr et Modèle:Nobr du matin ; de plus, à partir du mois de Modèle:Date, les Juifs du Gau ne sont plus autorisés à emprunter les chemins de ferModèle:Sfn.

En dépit de la famine, des vexations, de l'exploitation, la vie intellectuelle et culturelle dans le ghetto de Lódz est intense : multiplicité de concerts, de réunions publiques et politiques, communistes, bundistes, sionistesModèle:Sfn. Nombreux sont ceux qui rédigent un journal intime. Cette activité intellectuelle ne préoccupe nullement les Allemands jusqu'à la fin de l'année 1941 ; elle est définitivement arrêtée en Modèle:Date, lors de la confiscation de l'ensemble des instruments de musique possédés par les habitantsModèle:Sfn.

Photographie
Soldat allemand d'une compagnie de propagande photographiant un habitant du Ghetto

Durant toute la durée de son existence, le ghetto a été utilisé comme moyen de propagande ou même comme attraction touristiqueModèle:Sfn, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Reich. Ainsi, durant l'automne 1939, Goebbels fait réaliser des documentaires sur le ghetto de Lódz, insistant sur la saleté du ghetto, source de multiplication des épidémies, dont il rend responsables les JuifsModèle:Sfn : le Modèle:Date, il se rend en personne dans le ghetto, fait mettre en scène et filmer un certain nombre de cérémonies religieuses juives (service religieux, lecture de la Torah, abattages rituels)Modèle:Sfn. Durant la même période, le ghetto sert de décor pour le tournage du film Modèle:Lang, « Le Juif éternel », réalisé par Fritz Hippler, à la demande expresse de Goebbels ; le film, présenté dans le Reich comme un documentaire, est conçu comme un portrait du mode de vie juif dans le ghetto<ref group=N>Des scènes sont tournées par les habitants du ghetto sous la contrainte, ces derniers étant souvent menacés par des membres de la SS.</ref>,Modèle:Sfn. En Modèle:Date, la fille d'Arthur Greiser visite le Ghetto et se voit confortée dans ses préjugés nazis à l'égard des Juifs de l'EstModèle:Sfn.

Attraction touristique, subissant privations et vexations, les Juifs rassemblés dans le ghetto sont soumis à un génocide presque total, soit par la faim, soit lors d'Modèle:Lang, soit par les déportations vers les camps d'extermination. La famine entraîne la mort de près de 50 000 personnes, soit un quart des Juifs ayant vécu dans le ghettoModèle:Sfn. Les rafles, Modèle:Lang, fournissent également aux policiers allemands l'occasion d'exécuter arbitrairement des Juifs, qu'ils sont censés rafler; lors des rafles perpétrées au début de l'année 1942, 55 000 Juifs disparaissentModèle:Sfn. Les derniers survivants sont gazés à Auschwitz en Modèle:DateModèle:Sfn. En effet, en Modèle:Date, Himmler, alors à Litzmannstadt, convient avec Greiser d'exterminer la population du ghetto, dans des conditions conformes aux souhaits du Modèle:Langue, puis de transférer les terrains du ghetto à la villeModèle:Sfn. Au mois de Modèle:Date, le ghetto de Łódź est vidé de sa population : Modèle:Nombre les Modèle:Nobr, puis Modèle:Nombre par jour à compter du Modèle:Date, sur ordre des AllemandsModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le dernier convoi part pour AuschwitzModèle:Sfn. Ce ghetto, dans lequel vivent Modèle:Nombre en Modèle:DateModèle:Sfn, Modèle:Nombre le Modèle:DateModèle:Sfn, héberge Modèle:Nobr cachés dans des caves, lors de la libération de la ville par l'Armée Rouge en Modèle:DateModèle:Sfn.

Chełmno, le camp d'extermination du Gau

Modèle:Article détaillé

Fichier:Chełmno - ściana pamięci.jpg
Le mur commémoratif sur le site du musée du camp d'extermination. L'inscription en polonais Modèle:Lang peut être traduite par « En mémoire des Juifs assassinés à Chełmno ».

Dès le mois de Modèle:Date, les services de Wilhelm Koppe affirment s'interroger sur un moyen rapide pour éliminer les Juifs inaptes au travailModèle:Sfn.

Ainsi, tandis que les Juifs polonais résidant dans le Gau sont expulsés vers le Gouvernement général et remplacés par des Juifs du Reich, créant ainsi une situation difficilement contrôlable, est progressivement mis en place le Camp d'extermination de Chelmno, dans un premier temps destiné à n'exterminer que des Juifs du WarthelandModèle:Sfn. Dans le cadre de l'expulsion des Juifs polonais, les responsables SS envisagent et préparent le meurtre de masse des Juifs résidant dans le Ghetto de Łódź et dans le Gau. Ainsi, dans un premier temps, les camions à gaz sont utilisés pour l'extermination en masse des Juifs du GauModèle:Sfn.

Installé sur un site choisi avec soin par Herbert Lange, à proximité d'une voie ferrée reliée, à Łódź via Warthebrücke et à LembergModèle:Sfn, un camp d'extermination est mis en place à proximité du village de ChełmnoModèle:Sfn. Créé à la suite d'une initiative de Greiser, le camp est rapidement édifié et confié à la SS, mais reste sous le contrôle du Modèle:Langue à la différence des autres camps d'extermination nazisModèle:Sfn : en effet, le personnel SS du camp est rémunéré par un fonds de l'État, géré par Greiser en tant que Modèle:LangModèle:Sfn.

Le camp, destiné initialement à exterminer la population juive sans travailModèle:Sfn, résidant dans le GauModèle:Sfn constitue un important centre d'activité des camions à gazModèle:Sfn. Le Modèle:Date, selon un rapport du RSHA, Modèle:Nombre auraient été exterminées, Modèle:Citation, à Chełmno par ce moyen depuis le mois de Modèle:Date-. En Modèle:Date, Greiser, dans un courrier à Himmler, se dit certain que l'extermination des 100 000 Juifs de Chełmno serait achevée durant l'étéModèle:Sfn.

Les survivants sont achevés et les corps enterrés dans des fosses communes aménagées dans les forêts avoisinantesModèle:Sfn. La présence de ces fosses communes entraîne des plaintes du voisinage, évoquant la résurgence des cadavres ; pour y faire face, le RSHA met en place la Modèle:Lang, destinée à faire disparaître les cadavres des Juifs exécutés : à Chełmno, l'action est lancée à partir de Modèle:DateModèle:Sfn.

Le camp est utilisé jusqu'au mois de Modèle:Date, selon KershawModèle:Sfn, jusqu'à l'été 1944, selon FriedländerModèle:Sfn. Les Juifs du ghetto de Łódź sont les derniers à y être exterminés en masse au cours de l'été 1944.

Le Reichsgau au fil du conflit

Participation à l'effort de guerre allemand

Dès les premiers jours de l'occupation, l'exploitation économique du territoire est organisée à la fois par les services dépendant de Göring, par les services économiques du Modèle:Langue et par les services économiques de la Wehrmacht. Une procédure est rapidement mise en place, Göring et Himmler s'étant répartis les compétences dès le début du Modèle:NobrModèle:Sfn, les services de Göring administrant les entreprises industrielles et commerciales, tandis que les services de Himmler gèrent de nombreuses propriétés agricolesModèle:Sfn ou en exproprient d'autres, par exemple, des bâtiments dans le village de Chełmno à la fin de l'année 1941Modèle:Sfn.

Cette exploitation s'effectue dans un premier temps en utilisant les ressources du système fiscal en vigueur dans le Reich, en étendant et en systématisant le système fiscal mis en place pour soumettre à l'impôt les Juifs allemandsModèle:Sfn. En effet, exclus du système social en place dans le Reich, les Polonais originaires du Modèle:Langue doivent s'acquitter d'une taxe spéciale, la Modèle:Citation. De plus, les Polonais sont systématiquement soumis aux tranches les plus défavorables du calcul de l'impôt sur le revenuModèle:Sfn.

Les capacités économiques du Modèle:Langue sont également mises à contribution. Dès le Modèle:Date, dans un contexte marqué par les frictions entre SS et armée autour de la politique d'occupation en Pologne, Göring convoque une réunion à laquelle sont conviés les responsables nazis des territoires orientaux contrôlés par le Reich, dont Greiser et Frank, le Reichsführer Himmler et le ministre de l'économie, Lutz Schwerin von Krosigk. Il y rappelle les objectifs assignés aux territoires polonais occupés ou annexés par le Reich : renforcer le potentiel économique du ReichModèle:Sfn. Ainsi, Łódź est-elle un important centre industriel exploité au profit de l'économie de guerre du Reich : lors de l'évacuation de la ville en Modèle:Date, Speer fait évacuer en catastrophe les machines-outils des nombreuses usines que compte la villeModèle:Sfn.

Enfin, l'exploitation des capacités productives du Modèle:Langue se traduit également par l'envoi de la main d’œuvre locale dans le Reich : dès le mois de Modèle:Date-, les services économiques de Berlin assignent comme objectif aux dirigeants locaux l'envoi de 800 000 polonais originaires du Modèle:Langue pour travailler dans les industries et dans l'agriculture allemandesModèle:Sfn.

Fichier:1 Marka-rewers.jpg
Billet d'un Mark, émis en 1940, ayant cours dans le ghetto de Łódź.
atelier
Un atelier de confection dans le Ghetto en 1941.

Les Juifs participent également à l'effort de guerre du Modèle:Langue, en se faisant exproprier et exploiter par l'administration allemande. En effet, lors de la constitution du ghetto de Łódź, les petits ghettos du Modèle:Langue sont vidés de leurs habitants, ces derniers devant abandonner leurs biens qui sont alors déclarés Modèle:Citation, puis vendus à des Allemands de la région à vil prixModèle:Sfn. Dans le ghetto de Łódź, devenu pérenne au fil des mois, il est décidé d'adopter l'approche de Greiser consistant à utiliser la main d’œuvre juive au profit de l'économie du ReichModèle:Sfn. Des mesures sont ainsi mises en place à l'instigation des autorités allemandes destinées à financer l'approvisionnement du ghetto par l'exploitation de la main d’œuvre ou par le pillage des richesses des résidentsModèle:Sfn. Une fois la population juive du ghetto répertoriée et classée en catégories, la transformation du ghetto de Lódz en centre de production permet aux autorités allemandes d'exploiter la main d’œuvre et de l’escroquer, en amont de la production, en livrant des quantités de matières premières inférieures à celles annoncées et en aval de la production, en introduisant une taxe sur les salaires de 65 %Modèle:Sfn. 95 % des capacités de production sont ainsi exploitées au service de l'économie de guerre allemandeModèle:Sfn. Cette exploitation de la main d’œuvre juive ne se limite pas seulement à la mise en place d'une activité économique au service du Reich dans le ghetto. Elle inclut aussi l'emploi d'une partie de cette main d’œuvre dans les travaux de construction dans l’Modèle:Lang. À la demande de Fritz Todt, le RSHA autorise l'emploi de Modèle:Nombre issus des ghettos du Wartheland dans la construction de l'autoroute devant relier Posen à Francfort-sur-l'OderModèle:Sfn. Cette exploitation prend aussi la forme d'une spoliation monétaire : à Łódź, par exemple, une monnaie spécifique, ayant seul cours légal, est introduite, permettant de confisquer les devises des Juifs forcés d'y résiderModèle:Sfn.

Derniers mois du Modèle:Langue

[[File:Poznań, Volkssturm 1944.jpg|thumb|Défilé du [[Volkssturm|Modèle:Langue]] à Posen en 1944.|alt=Volkssturm]] Circonscription éloignée des combats après sa conquête, le Modèle:Langue est mis en défense à partir du printemps 1944.

Par le décret du Modèle:Date, Hitler ordonne la constitution de places fortes, dans les territoires contrôlés ou annexés par le Reich : le décret dresse non seulement la liste des villes concernées, mais fixe les obligations de leurs commandantsModèle:Sfn. Au fil de l'année qui s'écoule, le décret est mis en application dans le Modèle:Langue et Posen est ainsi érigée en forteresseModèle:Sfn. De plus, Arthur Greiser, contraint d'appliquer le décret du Modèle:Date préparé par Guderian, est obligé de mettre en défense sa circonscription, située dans les territoires orientaux du Reich : appuyées sur les fortifications existantes, érigées avant la Première Guerre mondiale puis dans les années 1920, de nombreuses positions défensives sont alors construitesModèle:Sfn.

Le front allemand se stabilise à l'Est de Varsovie au début du mois d’Modèle:Date. Ce n'est qu'au mois de Modèle:Date que les Soviétiques, rééquipés et renforcés, reprennent leur avance. Comme Koch en Prusse orientale, Greiser refuse de prendre les dispositions nécessaires en vue de l'évacuation, en dépit de l'inquiétude des populations allemandes, encore épargnées par les bombardements aériens qui frappent les régions occidentales du ReichModèle:Sfn. Cependant, le Modèle:Date-, soit cinq jours après le début de l'offensive soviétique, il ordonne, trop tard, l'évacuation des régions les plus à l'est du Modèle:Langue. Mais la majeure partie de la population se trouve dans l'incapacité de fuir devant l'avance soviétique, qui entraîne la mort de Modèle:NombreModèle:Sfn.

De plus, comme les autres Modèle:Langue de l'ensemble du Reich, conformément aux directives de Martin Bormann, Greiser coordonne dans son Modèle:Langue la mise en place du Modèle:Lang, dernière levée d'homme destinée à défendre le Reich aux aboisModèle:Sfn. Il parvient à lever de nombreux bataillons, envoyés, souvent à la demande des militaires, pour tenter de colmater un front éventré en Modèle:Date. Modèle:Nombre originaires du Modèle:Langue, réparties dans 32 bataillons, sont ainsi dépêchées sur le front, mais sont rapidement écrasées ou débordées par des unités soviétiques que rien n'arrêteModèle:Sfn. À partir du Modèle:Date-, les bataillons du Modèle:Lang sont déployés pour défendre la ligne de la Warthe, mais sont également rapidement éliminés par des unités soviétiques mieux formées et mieux équipées qu'ellesModèle:Sfn.

Disparition du Gau

Libération

défilé
le Modèle:Date-, les unités soviétiques traversent Łódź libérée.

Modèle:Article détaillé

Les stratèges soviétiques font du territoire du Gau un objectif stratégique pour l'offensive d'hiver alors en préparation durant l'automne 1944 : en effet, le [[1er front de Biélorussie|Modèle:1er front de Biélorussie]] doit parvenir, au terme de la poursuite des unités allemandes en retraite, sur la ligne Bromberg-Posen, où doit se faire la jonction avec les unités du [[1er front ukrainien|Modèle:1er front ukrainien]] ; Lodz, alors située à Modèle:Unité des positions soviétiques sur la Vistule, constitue alors le premier objectif stratégique à atteindre pour les unités soviétiquesModèle:Sfn. Une planification rigoureuse est mise en place, mais elle est rapidement remise en cause au terme des premiers succès soviétiques et de la réussite de l'exploitation : la ville de Łódź est libérée par l'Armée rouge six jours après le début de l'offensive, alors que les stratèges soviétiques estimaient que cette libération interviendrait douze jours après le début des opérationsModèle:Sfn.

Le territoire du Modèle:Langue est libéré lors de l'offensive d'hiver soviétique, au cours des dix derniers jours du mois de janvier 1945Modèle:Sfn. La ville de Łódź, important centre industriel, est prise d'assaut le Modèle:Date- par les Soviétiques, alors que la faible garnison allemande retraite en catastropheModèle:Sfn.

Après un siège en règle, la ville de Posen, déclarée forteresse le Modèle:Date-Modèle:Sfn, est définitivement conquise par l'Armée rouge le Modèle:Nobr ; en effet, évacués par les services du Modèle:Langue, la ville, encerclée sur trois côtés à partir du Modèle:Date- est défendue avec acharnement par Ernst Gonell jusqu'à son suicide le Modèle:Date-, la veille de l'assaut soviétique sur la citadelle ; cette résistance entraîne la destruction des infrastructures ferroviaires et routières de la ville, contribuant au ralentissement de l'offensive soviétiqueModèle:Sfn.

La population allemande fuit dans le chaos, décimée par la rigueur de l'hiver ou par la répression soviétique, à l'image de la population allemande de Łódź, évacuée dans le plus grand désordre à partir du Modèle:Date-, victime autant de la désorganisation liée à la débâcle allemande que des raids aériens soviétiquesModèle:Sfn.

La volatilisation dans la tourmente de l'hiver 1945

[[File:Bundesarchiv Bild 146-1968-100-21A, Martin Bormann.jpg|thumb|gauche|redresse=0.8|Martin Bormann, dans son uniforme de [[Reichsleiter|Modèle:Langue]] en 1939, tente de s'opposer au discrédit qui frappe le NSDAP après la fuite d'Arthur Greiser|alt=portrait en noir et blanc d'un homme en uniforme]] Au mois de Modèle:Date-, en dépit des efforts de mise en défense de l'automne précédent, le territoire du Modèle:Langue est en première ligneModèle:Sfn. Arthur Greiser, qui ne cesse de faire croire à la solidité des défenses allemandesModèle:Sfn, refuse de préparer l'évacuation de l'ensemble de la population, se contentant d'ordonner, dans un premier temps, l'évacuation des districts orientauxModèle:Sfn. Malgré ces ordres, la population allemande de l'ensemble du Modèle:Langue fuit dans des conditions dramatiques, rapidement connues dans l'ensemble du ReichModèle:Sfn.

Alors que les civils allemands de Posen sont tenus dans l'ignorance de la proximité des unités soviétiquesModèle:Sfn, Arthur Greiser obtient d'Adolf Hitler le Modèle:Date l'autorisation de déménager les bureaux de son administration à Francfort-sur-l'Oder, en exagérant la menace qui pèse alors sur la ville de PosenModèle:Sfn. C'est d'ailleurs en étant témoin de la fuite de Greiser que la population allemande de la ville, jusque-là dupe des discours rassurants des responsables du ministère de la propagandeModèle:Sfn, prend conscience de la réalité de la menace représentée par les unités soviétiquesModèle:Sfn. Pour procéder à l'évacuation des biens et dossiers des services du Modèle:Langue, tous les camions possibles sont réquisitionnésModèle:Sfn. Greiser parti, la ville de Posen est le théâtre de scènes de chaos : les civils allemands se battent pour monter dans les derniers trains au départ vers l'Ouest, des soldats débandés pillent la ville tandis que les Waffen-SS fusillent les Modèle:CitationModèle:Sfn.

La fuite du Modèle:Langue discrédite le NSDAP au sein de la population allemande. Martin Bormann tente alors d'opposer des contre-feuxModèle:Sfn tandis que Greiser continue à faire fonctionner les services de son Modèle:Langue, depuis les locaux de la police de Karlsbad<ref group=N>Ian Kershaw ne précise pas depuis quel Karlsbad Greiser continue son activité.</ref>. En effet, il adresse à Himmler et Bormann des rapports réguliers sur la situation dans le Modèle:Langue, au moins jusqu'au Modèle:Date, date du dernier rapport conservéModèle:Sfn.

Notes et références

Notes

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Références

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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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