Robert Doisneau
Robert Doisneau, né le Modèle:Date de naissance à Gentilly et mort le Modèle:Date de décès à Montrouge, est un photographe humaniste français.
Il est, aux côtés de Willy Ronis, d'Édouard Boubat, d'Izis, d'Émile Savitry ou d'Albert Monier l'un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française et l’un des photographes les plus populaires du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Biographie
Robert Doisneau est né dans le sud de la banlieue parisienne, au N° 39 de l'avenue Raspail à Gentilly<ref>Plaque apposée sur la maison de l'avenue raspail à Gentilly.</ref>, au sein d'une famille bourgeoise. Il étudie les arts graphiques à l’École Estienne et obtient son diplôme de graveur et de lithographe en 1929<ref name="PeterHamilton">Peter Hamilton, Robert Doisneau, la vie d’un photographe, éditions Hoëbeke, Paris, 1995.</ref>.
En Modèle:Date-, il entre dans l’atelier de Léon Ullmann (une des raisons est qu'un élève nommé Quentin Chabrier le harcelait)Modèle:Passage à vérifier en tant que dessinateur de lettres. Il y rencontre Lucien Chauffard qui dirige le studio photographique de l’atelier<ref>« Un hommage à Lucien Chauffard », Midi libre, 15 août 2019.</ref>. Celui-ci l’initie à la photographie et l’oriente vers André Vigneau qui, à l’automne 1931, cherchait un assistant et avec lequel il découvre la Nouvelle Objectivité photographique<ref name="PeterHamilton"/>,<ref name="InSitu">Interview de Francine Deroudille par Isabelle-Cécile Le Mée, « Copyright Doisneau / Rapho », In Situ, no 36, 2018, 15 octobre 2018.</ref>. La même année il rencontre Pierrette Chaude-maison avec qui il se marie trois ans plus tard.
En 1932, il vend son premier reportage photographique, qui est diffusé dans l’Excelsior.
En 1934, Lucien Chauffard<ref name="InSitu"/>, le présente au chef du service photographique du constructeur automobile Renault à Boulogne-Billancourt, qui l’embauche comme photographe industriel, mais, du fait de ses retards successifs (et après avoir, de son propre aveu, tenté de truquer ses cartes de pointage), il se fait renvoyer cinq ans plus tard, en 1939<ref name="PeterHamilton"/>.
Toujours grâce à Lucien Chauffard<ref>Modèle:Citation, Interview de Francine Deroudille par Isabelle-Cécile Le Mée, In Situ, 36-2018</ref>, Doisneau rencontre peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale la photographe Ergy Landau qui le présente à Charles Rado, le fondateur de l’agence Rapho<ref name="PeterHamilton"/>. Son premier reportage, sur le canoë en Dordogne, est interrompu par la déclaration de guerre et la mobilisation générale.
Désormais sans emploi, Doisneau tente de devenir photographe illustrateur indépendant. Il sera un des plus prolifiques collaborateurs de la revue artistique et littéraire Le Point fondée en 1936 par Pierre Betz et l’éditeur d’art Pierre Braun, pour laquelle il réalise ses premiers portraits de Picasso, Braque, Paul Léautaud<ref>Robert Doisneau, À l’imparfait de l’objectif, souvenirs et portraits, Pierre Belfond, Paris, 1989</ref>.
Après la Seconde Guerre mondiale, Robert Doisneau devient un photographe indépendant en intégrant officiellement, dès 1946, l’agence Rapho.
Il se met alors à produire et à réaliser de nombreux reportages photographiques sur des sujets très divers : l’actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l’étranger (URSS, États-Unis, Yougoslavie, etc.). Certains de ses reportages paraîtront dans des magazines comme Life, Paris Match, Réalités, Point de vue<ref name="Morata">Raphaël Morata, Quand Doisneau était l’œil de Point de vue, Express Roularta Editions, Paris, 2012.</ref>, Regards, etc<ref name="PeterHamilton"/>.
En 1947, Robert Doisneau rejoint le Groupe des XV aux côtés de René-Jacques, de Willy Ronis, de Pierre Jahan. La même année, il rencontre Robert Giraud, chez l'antiquaire Romi, c’est alors le début d'une longue amitié et d'une fructueuse collaboration. Doisneau publiera une trentaine d’albums dont La Banlieue de Paris (Seghers, 1949), avec des textes de Blaise Cendrars. Il met notamment en scène, en 1949, la croix de l'Évangile de Paris, avec l'actrice Nicole Courcel<ref> « L'Évangile selon Doisneau ! », canalsquare.blogspot.co.uk </ref>.
Il travaillera pour Vogue, de 1948 à 1953 en qualité de collaborateur permanent<ref name="Vogue">Robert Doisneau, les années Vogue, Flammarion, Paris, 2017</ref>. Il est aussi ami de Jacques Yonnet et ses photographies illustrent son fameux Enchantements sur Paris (Denoël, 1954) devenu La Ville des maléfices (Biblio).
Le photographe a effectué de nombreuses escapades en Limousin. Durant son enfance en Corrèze, puis lors de séjours à Saint-Céré dans le Lot des années 1930 à 1991.
Son talent de photographe sera récompensé à diverses reprises : le prix Kodak en 1947, le prix Niépce en 1956. En 1954, Doisneau monte une exposition au Musée d'art contemporain de Chicago<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1975, il est l'invité d'honneur du festival des Rencontres d'Arles (France). Une exposition lui y est consacrée.
Il recevra d'autres prix pour son travail : le prix du livre des Rencontres d'Arles pour L'Enfant et la Colombe (1979) et pour Trois secondes d'éternité en 1980, chez Contrejour, le Grand Prix national de la photographie en 1983 et le prix Balzac en 1986.
En 1986, le festival des Rencontres d'Arles présente une exposition intitulée De Vogue à Femmes, Robert Doisneau.
En 1992, Doisneau présente une rétrospective au Modern Art Oxford. Ce sera la dernière exposition de ses œuvres organisée de son vivant. En 1994, le festival des Rencontres d'Arles présentait Hommage à Robert Doisneau.
Robert Doisneau est l'un des photographes français les plus connus à l'étranger notamment grâce à des photographies comme Le Baiser de l'hôtel de ville. Ses très nombreuses photographies en noir et blanc des rues de Paris d'après-guerre et de sa banlieue et de photos d'écoliers ont fait sa renommée.
Doisneau est Modèle:Citation qui conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l'anecdote, la petite histoire. Ses photographies sont souvent empreintes d'humour mais également de nostalgie, d'ironie et de tendresse.
Robert Doisneau travaillait sur Paris, ses faubourgs et ses habitants en saisissant chaque instant de leur vie : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, bateleurs, etc. Les amoureux sont notamment représentés dans Amoureux aux oranges, rue Mazarine. Il enregistra pendant près d'un demi-siècle des milliers de portraits du petit peuple de Paris.
Sa femme Pierrette meurt en 1993 alors qu'elle souffre de la maladie de Parkinson et d'Alzheimer.
Robert Doisneau meurt six mois plus tard, à 81 ans, le Modèle:Date, à Montrouge. Il est enterré à Raizeux près de Rambouillet, aux côtés de sa femme<ref name="PeterHamilton" />.
Expositions
Expositions personnelles
- Robert Doisneau, Modèle:Date-, Festival Photofolies, Rodez
- Doisneau : Doisneau sur Lot, été 2004, casino de Saint-Céré.
- Doisneau : Paris en liberté, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, hôtel de ville de Paris.
- Doisneau Vintage, Modèle:Date- Pierre Loup - Modèle:Date-, galerie Christophe Gaillard, Paris.
- Imprimer pour résister ?, Modèle:Date-, 10 et Modèle:Date-, école Estienne, Paris. Avec la collaboration de l'artégraf, l'atelier Robert Doisneau, l'Éducation nationale, l'Institut d'histoire sociale du livre parisien, la mairie de Paris, le musée national de la résistance de Champigny-sur-Marne.
- L'Alsace de 1945 par Doisneau, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, à la Filature de Mulhouse et jusqu'au Modèle:Date- au parc des Expositions de Strasbourg.
- Robert Doisneau 1945, un voyage en Alsace, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Relais culturel régional de Thann<ref>Informations sur le site de la ville de Thann.</ref>.
- Robert Doisneau, du métier à l'œuvre, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris.
- Robert Doisneau, Palm Springs 1960, du Modèle:Date au Modèle:Date, galerie Claude Bernard, Paris.
- Robert Doisneau, le temps retrouvé, de Modèle:Date- au Modèle:Date, la médiathèque, Dinan.
- Robert Doisneau, rétrospective, du Modèle:Date- au Modèle:Date, château de Malbrouck à Manderen, site du conseil général de la Moselle.
- Doisneau/Paris/Les Halles, du Modèle:Date- au Modèle:Date, salon d'accueil de la mairie de Paris.
- Les Alpes de Doisneau, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, musée de l'Ancien Évêché, à Grenoble.
- Robert Doisneau, en passant par le Limousin, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, galerie des Hospices, Limoges.
- Les Halles de Robert Doisneau, du Modèle:1er juillet au Modèle:Date-, Forum des Halles, Paris.
- Robert Doisneau, Paris en liberté, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Palazzo Ducale, Gênes.
- Robert Doisneau, la beauté du quotidien, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Multimedia Art Museum de Moscou.
- Robert Doisneau, un photographe au Muséum, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Muséum national d'histoire naturelle, Paris.
- Robert Doisneau. Les Années Vogue, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Espace Richaud, Versailles<ref>Robert Doisneau. Les Années Vogue, sur le site vogue.fr.</ref>.
- Robert Doisneau, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, musée communal des Beaux-Arts d'Ixelles, Bruxelles<ref>museedixelles.irisnet.be.</ref>.
- Robert Doisneau, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, villa Les Roches Brunes à Dinard, plus de 100 photographies.
- Doisneau et la musique, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Philharmonie de Paris : Cité de la Musique, Paris.
- Robert Doisneau, Ombres et lumières, du 1 février au 3 mai 2020, centre arts et cultures des Essar[t]s à Bram<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Les vélos de Doisneau, du 13 octobre 2022 au 23 janvier 2023, Couvent Sainte-Cécile, Grenoble<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- Robert Doisneau, la traversée d’un siècle, du 25 mai au 2 octobre 2023, Scriptorium de l'Abbaye aux Hommes, Caen<ref>Modèle:Lien web</ref>.
- L'expo Doisneau - Dans les yeux de Picassiette, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, maison Picassiette, Chartres.
Expositions collectives
- 2013 : La Volonté de bonheur, Témoignages photographiques du Front populaire 1934-1938, avec des photographies de Brassaï, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Nora Dumas, Gisèle Freund, André Kertész, François Kollar, Sam Lévin, Éli Lotar, Willy Ronis, David Seymour, ..., Pavillon populaire, Montpellier, du 2 mai au Modèle:Date
- 2017 : Paysages français. Une aventure photographique (1984-2017), exposition de près de mille images de 167 photographes, parmi lesquels Raymond Depardon, Josef Koudelka, Elina Brotherus, Lewis Baltz, Thierry Girard, Harry Gruyaert, Sophie Ristelhueber, Gabriele Basilico, Bernard Plossu, Pierre de Fenoÿl, etc. , Bibliothèque nationale de France, Paris.
Publications
Autobiographies
- Robert Doisneau, Un certain Robert Doisneau : la très véridique histoire d’un photographe racontée par lui-même, Chêne, Paris 1986. Modèle:Isbn
- Robert Doisneau, À l’imparfait de l’objectif, souvenirs et portraits, Pierre Belfond, Paris, 1989. Modèle:Isbn
Hommages
- En 1988, Renaud publie dans l'album Putain de camion la chanson Rouge-gorge, portrait de Robert Doisneau et de son univers
- En 1992, la ville de Gentilly donne son nom au centre d'exposition de photographie, la Maison de la photographie Robert-Doisneau, au no 1 rue de la Division-du-Général-Leclerc à Gentilly, inauguré en Modèle:Date-.
- Une plaque commémorative est apposée sur la façade de l'immeuble où est né Robert Doisneau au 39, avenue Raspail à Gentilly.
- En Modèle:Date-, un espace consacré à Robert Doisneau est ouvert à la gare Modèle:Incise de Carlux en Dordogne, le lieu prenant le nom de « La gare Robert-Doisneau »<ref>Sandrine Mercèdre, « Doisneau immortalisé », Sud Ouest édition Dordogne, 27 avril 2018, Modèle:P..</ref>. Bénéficiant des premiers congés payés, des vacanciers avaient été photographiés par Robert Doisneau en 1936, sur un quai de cette gare<ref>La Vie du rail, 19 décembre 2007, Modèle:P..</ref>.
- En France, plusieurs établissements scolaires portent son nom :
- le collège Robert-Doisneau de Clichy-sous-Bois<ref>Mattea Battaglia, « Un an en immersion au collège Robert-Doisneau de Clichy-sous-Bois », Le Monde, 4 mars 2019.</ref> ;
- le collège Robert-Doisneau de Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne)<ref>Modèle:Lien web</ref> ;
- le lycée Robert-Doisneau de Corbeil-Essonnes ;
- le lycée Robert-Doisneau de Montrouge (1994), boulevard Romain-Rolland<ref>« Les collèges des Hauts-de-Seine : Panorama d'un patrimoine architectural », brochure publiée par le Conseil général des Hauts-de-Seine, Nanterre, 2008.</ref> ;
- le lycée Robert-Doisneau de Vaulx-en-Velin ;
- l'école primaire Robert-Doisneau de Tramoyes dans l'Ain ;
- l'école maternelle Robert-Doisneau de Caen en Normandie ;
- le groupe scolaire Robert Doisneau de Rennes en Bretagne ;
- l'espace culturel Robert Doisneau à Meudon, Meudon-la-forêt (Île-de-France) Cinéma, Spectacles, Conférences et Expositions.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Peter Hamilton, Robert Doisneau, la vie d’un photographe, Paris, Éditions Hoëbeke, 1995 Modèle:Isbn.
- Raphaël Morata, Quand Doisneau était l’œil de Point de vue, Paris, Express Roularta Éditions, 2012 Modèle:Isbn.
Filmographie
- Dites moi, Robert Doisneau, Sonuma, les archives audiovisuelles, Modèle:Date- - 65 min.
- Robert Doisneau le révolté du merveilleux, 2016, film documentaire de Clémentine Deroudille, 77 minutes, coproduction Arte-France Day For Night-INA, diffusé sur Arte le Modèle:Date-.