Table de Peutinger
La Table de Peutinger (Modèle:Lang ou Modèle:Lang), appelée aussi carte des étapes de Castorius, est une copie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle d'une ancienne carte romaine où figurent les routes et les villes principales de l'Empire romain qui constituaient le cursus publicus<ref name ="belin"/>.
Ce document était également connu autrefois sous le nom de « table théodosienne »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (ou tabula theodosiana), nom qui fait référence à l'empereur Théodose car, selon d'Aigueperse, une copie affiche des vers écrits du temps de cet empereur<ref>Modèle:Article.</ref>.
Elle est actuellement conservée à la Bibliothèque nationale autrichienne de Vienne (Autriche).
Depuis 2007, elle est inscrite au Registre international Mémoire du monde de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture (Unesco), en tant que patrimoine documentaire de l'Autriche.
Historique
La table de Peutinger est une carte dessinée sur parchemin à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui consiste en une sorte de fac-similé d'un document de l'Antiquité romaine<ref name="unesco8">Modèle:Lien web.</ref>. Elle fut découverte en 1494 par Conrad Celtis à Worms<ref name="belin"/>. Elle porte le nom de l'humaniste et amateur d'antiquités Konrad Peutinger (1465-1547), qui la reçut en héritage de son ami Conrad Celtis en 1508<ref name="belin">Modèle:Ouvrage.</ref>. Bien qu'il fût dans les intentions de Peutinger de publier la carte, il mourut avant de mener à bien cette tâche. À la mort de Peutinger, une copie de cette carte fut exécutée à la demande de sa famille, et c'est grâce à cette copie qu'Abraham Ortelius en donna l'édition imprimée<ref>Modèle:Lien web.</ref> en 1598 à AnversModèle:Référence nécessaire.
On croyait la carte de Peutinger disparue : on ne la retrouva qu'en 1714, et l'année suivante elle fut remise au prince Eugène. À sa mort en 1736, l'empereur Charles VI racheta sa bibliothèque et l'intégra au fonds de la bibliothèque impériale ; la carte de Peutinger y reçut le numéro d'inventaire Codex Vindobonensis 324. En 1863, pour assurer sa conservation, la carte fut découpée en panneaux qu'on protégea de plaques de verre, remplacées en 1977 par des plaques d'acryliqueModèle:Référence nécessaire.
Elle est de nos jours conservée dans la Bibliothèque nationale d'Autriche, au sein du Département des manuscrits, autographes et fonds d'archives. Elle est encore utile aux historiens et aux archéologues<ref name="2007rachinger">Modèle:Lien web.</ref>.
L'originalité de la Table de Peutinger — unique carte ancienne représentant le réseau routier Modèle:Langue de l'Empire romain — lui vaut de faire partie du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de son inscription au Registre international Mémoire du monde en tant que patrimoine documentaire de l'Autriche, en 2007<ref name="2007rachinger"/>,<ref name="unesco8"/>.
Description
Une longue bande de parchemin
La table est composée de onze parchemins conservés (le plus à l'ouest étant perdu), assemblés pour former une bande de Modèle:Unité sur Modèle:Unité<ref name="belin"/>. Elle montre Modèle:Unité de routes, mais aussi l'emplacement de villes, mers, fleuves, forêts, chaînes de montagnes. La table montre la totalité de l'Empire romain, le Proche-Orient et l'Inde, indiquant le Gange et le Sri Lanka (Insula Taprobane), et même la Chine est mentionnée. La topographie, déformée, n'est que vaguement représentée. Rome est symbolisée de façon exceptionnelle<ref name=Davy>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La première feuille représente l'Est des îles Britanniques, les Pays-Bas, la Belgique, une partie de la France et l'Ouest du Maroc. On peut apercevoir sur la Modèle:4e la ville d'Hippone<ref>Modèle:Lien web.</ref> (la partie sud des feuilles 1, 2, 3, 4 et 5 représente l'Algérie). L'absence de la péninsule ibérique laisse supposer qu'une douzième feuille, aujourd'hui manquante, présentait l'Espagne et le Portugal, ainsi que la partie occidentale des îles Britanniques. Le fac-similé de Modèle:Lien en 1887 présente une tentative de restitution de cette page manquante (partie blanche, à gauche).
Symboles
Quelque Modèle:Nobr et 3 500 autres particularités géographiques sont indiquées, comme les phares et les sanctuaires importants, souvent illustrées d'une petite image.
- Symboles
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Port et entrepôts : Fossae Marianae (Fos-sur-Mer)
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Thermes : Aquis Segeste (Moingt)
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Fleuve, montagnes : Forum Segusiavorum (Feurs. La mention "Garonha" est inexacte puisqu'il s'agit en fait de la Loire)
Les cités importantes de l'empire sont au nombre de trois : Rome, Constantinople, Antioche — Elles sont signalées par un médaillon orné.
- Représentation des villes importantes
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Rome : la déesse Roma
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Constantinople
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Antioche
Les villes de taille immédiatement inférieure sont en nombre de six : Nicomédie (Izmit), Nicée (Iznik), Aquilée et Ravenne. Ancyre (Ankara) et Alexandrie sont représentées, mais leurs noms ne sont pas indiqués. Elles sont représentées avec une muraille d'enceinte et un nombre de tours variables, sauf Alexandrie qui est représentée par un phare.
Les autres villes sont représentées par un ou deux bâtimentsModèle:Note.
Il faut noter que nombre de grandes villes d'aujourd'hui n'ont pas droit à cette précédente représentation, seuls leurs noms y figurent.
La représentation d'un réseau
Le format ne permet pas une représentation réaliste des paysages, mais ce n'était pas dans les intentions du concepteur. La carte est conçue comme une représentation symbolique, à l'image des plans de transports en commun (bus, métro, RER) permettant de se rendre facilement d'un point à un autre, de connaître les distances des étapes, sans offrir une représentation fidèle de la réalité<ref name="belin"/>. De fait, elle est considérée comme la première représentation cartographique d'un réseau.
Par contre, c'est une carte très détaillée des distances, qui sont exprimées la plupart du temps en milles romains, ou dans d'autres unités si elles étaient en cours dans une région, par exemple des lieues gauloises en Aquitaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cela permettait d'avoir une idée assez exacte de la distance et du temps pour se rendre de n'importe quel point à un autre, même si parfois quelques liaisons ne sont pas indiquées.
Réalisme des itinéraires
Les parcours sont assez réalistes. Chaque station porte la longueur de l'étape, tandis que des vignettes signalent les villes principales, les villes thermales, etc. Nombre de ces « stations » ne correspondent pas à des villes, mais à des carrefours. Inévitablement, cette copie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comporte des erreurs de copistes. Certains noms de villes ou des distances d'étapes comportent des coquilles : Grenoble est nommée Culabone alors que le nom classique antique de cette ville est Cularone (Cularo) ; certains V deviennent II, ou inversement. De plus, l'interprétation de l'écriture médiévale a occasionné d'assez nombreuses méprises. En effet, les z ressemblent à des h (Mannert a soupçonné l'erreur sans oser la corriger) ; les t se distinguent à peine des c et des i (lesquels n'ont pas de point) ; les N majuscules ressemblent à des H, etc.<ref name="1869desjardins">Modèle:Ouvrage.</ref>. Afin de faciliter l'utilisation de la Table, il est conseillé d'avoir en regard un exemplaire d'une « carte de redressement », où les stations et itinéraires de la Table sont reportés sur une carte géographique moderne. Pour la Gaule : « Carte de redressement de la Gaule pour l'intelligence de la Table de Peutinger », par exemple.
Bases cartographiques
Elle est probablement basée sur la carte du monde préparée par Marcus Vipsanius Agrippa (né en 64 av. J.-C., mort en 12 av. J.-C.), un ami personnel de l'empereur Auguste. Après sa mort, la carte a été gravée dans le marbre et placée sur le Porticus Vipsaniæ, non loin de l'Autel de la Paix d'Auguste, le long de la Via Flaminia. Toutefois, c'est une version actualisée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qui paraît présentée. Il est possible aussi que le format d'origine ait été modifié et écrasé pour faciliter sa représentation sur parchemin.
Datation de la copie de Peutinger
Datation de l'original
La carte figure la Dacie, constituée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="belin"/>, ainsi que certaines villes de Germanie inférieure détruites au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ou encore Constantinople qui devient capitale en 330. De plus Ravenne y est mentionnée comme étant une capitale (érigée sous ce titre en 402), ce qui correspond à la fin de l'Empire romain d'Occident. C'est ce qui a engagé plusieurs auteurs à soutenir l'hypothèse de la "Table théodosienne", en la considérant comme un complément à la Notitia dignitatum (catalogue de l'administration de l'Empire) datant de cette époque.
Mais le substrat semble beaucoup plus ancien. On y voit la ville de Pompéi pourtant détruite en 79 par l'éruption du Vésuve. D'autres éléments (par exemple dans la Pars IV – Levant de la Ligurie) sont peut-être antérieurs à −109, année de construction de la Via Aemilia Scaura, qui n'est pas indiquée sur la Table. Aucune route n'est indiquée non plus entre Pise et Luni, alors que figurent bien les Fossae Papirianae, marais situés près de l'actuelle Versilia, indiquées comme Fossis Papirianis (cf. Pars IV - Segmentum IV).
La Table de Peutinger est de ce fait une compilation de plusieurs cartes romaines, la plus ancienne antérieure à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui a ensuite été mise à jour au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'indication de la "Francia", en tête de la Pars II, ne laisse aucun doute sur ces additions tardives.
Datation de la copie médiévale
Le manuscrit est généralement daté du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il serait l'œuvre d'un moine copiste anonyme de Colmar qui aurait reproduit vers 1265 un document plus ancien.
Origine
Plusieurs hypothèses sont avancées quant à l'origine de cette Table : « simple indicateur routier destiné à guider l'utilisateur dans son déplacement d'un point à un autre », parchemin qui appartenait « à un représentant ou à un commerçant procédant à des livraisons en différents points du territoire ainsi localisés »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Éditions de la Table
L'original est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale autrichienne à Vienne.
Après une première édition partielle, en 1591, sous le nom de Fragmenta tabulæ antiquæ, par Abraham Ortelius pour le compte de la maison d'édition de Jan Moretus (Jean Moret), la Table est finalement imprimée par Moretus en décembre 1598, toujours à Anvers, en Modèle:Nobr.
Il existe également une copie, en noir et blanc, de la Table dans les archives de la cartothèque de l'IGN, à Saint-Mandé (Val-de-Marne). C'est un fac-similé de la « copie von Scheyb » datant de 1753. La Bibliothèque nationale de France possède également des exemplaires d'éditions plus anciennes : la Table dite d'Anvers (1598) et celle d'Amsterdam (1619).
En 1869, Ernest Desjardins édite une version française officielle<ref name="1869desjardins"/> commandée par le ministre de l'Éducation qui se veut définitive car analysant les copies existantes. C'est l'occasion de critiquer ses prédécesseurs, notamment Scheyb (1753) et la réédition de Mannert (1824), dans lequel il relève 89 erreurs de lecture pour la Gaule, sans compter les errements de dessin et 8 omissions de voies, et 387 erreurs pour la totalité de l'EmpireModèle:Sfn. Il a aussi introduit une projection des données de Peutinger sur une carte moderne.
Une autre version de la Table a été réalisée par Modèle:Lien en 1887 (voir plus haut)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Depuis la présidence autrichienne du Conseil de l'Union européenne de 2006, une copie en couleur de la Table est exposée dans le bâtiment du Conseil à Bruxelles.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
En français
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
En allemand
- Hans Bauer, Die römischen Fernstraßen zwischen Iller und Salzach nach dem Itinerarium Antonini und der Tabula Peutingeriana. Neue Forschungsergebnisse zu den Routenführungen. Herbert Utz Verlag, München 2007 Modèle:ISBN.
- Johannes Freutsmiedl, Römische Straßen der Tabula Peutingeriana in Noricum und Raetien. Verlag Dr. Faustus, Büchenbach 2005 Modèle:ISBN
- Modèle:Lien, Die Weltkarte des Castorius genannt die Peutingersche Tafel. 1887, Maier (Ravensburg)
- Modèle:Lien, Iteneraria Romana. Römische Reisewege an der Hand der Tabula Peutingeriana. Strecker & Schröder, Stuttgart 1916 (Nachdruck: Husslein, Bregenz 1988)
- [Scheyb (Fr. Chr. de)] Peutingeriana tabula itineraria quae in augusta bibliotheca Vindobonensi nuc servantur accurate exscripta. Numini maiestatique Mariae Theresiae… dicata a F. C. de Scheyb. Trattner, Wien, 1753, in-f°. Luxueuse édition, le premier prétendu fac-simile au format réel mais plein d'erreurs de lecture, selon Desjardins. Division arbitraire de la carte en douze sections (au lieu de 11).
- Tabula Peutingeriana. Codex Vindobonensis 324, Österreichische Nationalbibliothek, Wien. Kommentiert von E. Weber. Akademische Druck- u. Verlagsanstalt Dr. Paul Struzl, Graz 2004 Modèle:ISBN (Faksimile)
- Hans Georg Wehrens, Warum Freiburg auf der „Tabula Peutingeriana“ nicht vorkommt, dans Freiburg im Breisgau 1504–1803, Holzschnitte und Kupferstiche. Verlag Herder, Freiburg 2004, 131 p. Modèle:ISBN
En italien
- Levi Annalina et Levi Mario Attilio, La Tabula Peutingeriana (échelle 1:1 reproduction de Tabula Peutingeriana), Edizioni Edison, Bologne, 1978
- Tabula Peutingeriana. Le antiche vie del mondo, sous la direction de F. Prontera, Florence, Olschki, 2003
Articles connexes
- Voie romaine • Liste de voies romaines • Voies romaines en Gaule • Itinéraire d'Antonin… (voir les menus déroulants ci-dessous)
- Bouclier de Doura-Europos
- Gobelets de Vicarello
- Liste des noms latins des villes françaises
- Unités de mesure romaines
- Itinerarium
- Liste des géographes gréco-romains, Géographes grecs mineurs
- Anonyme de Bordeaux
- Cosmographie de Ravenne