Techniques de kenjutsu

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{{#invoke:Bandeau|ébauche}} Cette page répertorie les principales techniques de kenjutsu, la maîtrise du sabre japonais ou nippon to, le faîte du budō. En aucun cas cette page ne prétend remplacer l'enseignement éclairé d'un maître d'armes. Les principes de la gestion de l'adversaire, du temps et de l'espace sont incompréhensibles sans l'expérience. Il faut parler peu, s'exercer souvent et garder une âme de débutant. Perçues par l'expérience, les idées exprimées ici sont nommées différemment selon la tradition des ryū.

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Les quatre techniques du kenjutsu

Toutes autres techniques ont pour composantes ces quatre techniques de base : kiri otoshi, kiri age, kiri keishi et maki otoshi, même si ces techniques sont sujettes à polémique. La différence entre l'attaque et la parade-riposte est ténue. On ne choisit jamais la technique que l'on exécute, c'est l'adversaire et les circonstances qui choisissent pour le combattant.

Kiri otoshi

Kiri signifie « couper », et otoshi désigne une action du sabre vers le bas. On dévie la lame de l'adversaire attaquant par une coupe du tranchant de la lame. Parade et riposte sont simultanées.

Kiri age

Age est une action du sabre vers le haut. On dévie la lame de l'attaquant par un mouvement de coupe, mais du dos de la lame. Ce mouvement est utilisé comme une parade et permet d'être immédiatement prêt pour une attaque.

Kiri kaeshi

C'est une technique difficile à décrire. La parade et la riposte sont simultanées. Entre autres, on récupère l'énergie du sabre de l'adversaire pour mieux couper ce dernier.

Maki otoshi

Maki signifie « enrouler ». On intercepte la lame de l'opposant, c'est la parade. Puis, par mouvement de rouleau, on projette la pointe du sabre adverse dans les jambes de l'ennemi, la riposte. C'est aussi une manœuvre de désarmement.

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Techniques subsidiaires

  • Uke nagashi : technique plus « ancienne » et plus triviale que kiri kaeshi. Uke signifie « recevoir », nagashi veut dire « couler ». On reçoit la coupe de l'adversaire avec le sabre comme si on était sous un toit suur lequel la frappe glisse en étant dévié sur le côté puis on riposte.
  • Han rai.

Quelques concepts pour comprendre

Voici pêle-mêle les principes mis en œuvre pour réaliser les techniques. On doit appliquer ces principes avec le bon sens dicté par la situation.

Les huit coupes

On doit maîtriser shomen uchi, tsuki, yoko guruma (gauche et droite), keisa giri (gauche et droite) et gyaku keisa giri (gauche et droite). Attention toutefois, c'est purement théorique. Toutes les coupes sont rectilignes pour suivre le tranchant de la lame. Dévier lors d'une coupe implique de prendre le risque de bloquer ou de casser la lame si elle ne traverse pas sa victime.

Shomen uchi
Shomen uchi

Shomen uchi

Le shomen uchi est une coupe verticale du milieu-haut du visage (men) vers le bas. Vertical à plus ou moins 3 degrés, shomen uchi n'est jamais parfaitement vertical, mais toujours parfaitement rectiligne. C'est l'une des huit coupes de base, correspondant aux huit directions. Sur l'illustration, la personne tient son sabre des deux mains, donc en morote uchi.

Shomen uchi
Shomen uchi

Tsuki

Le tsuki est un coup d'estoc. Le principe est le même que shomen uchi. Le mouvement idéal suit une trajectoire rectiligne. C'est l'une des huit coupes de base, correspondant aux huit directions. Le cisaillement résultant du mouvement vers l'avant en fait une vraie coupe.

Shomen uchi
Shomen uchi

Yoko guruma

Le yoko guruma est une coupe horizontale de gauche à droite ou l'inverse. Yoko signifie « côté ». C'est une coupe horizontale à plus ou moins 3 degrés et elle s'effectue à n'importe quelle hauteur (décapitation, éventrement…).

Keisa giri

Le keisa giri est un mouvement de découpe diagonale vers le bas, selon un angle quelconque, de gauche à droite ou l'inverse. C'est l'union du principe de la coupe shomen uchi et de celui de la coupe yoko guruma. Idéalement de l'épaule à la hanche du côté opposé, suivant la direction donnée par les cordons de la bourse (keisa, en japonais). C'est le mouvement le plus facile lors de l'exercice du tameshi giri. C'est également l'une des huit coupes de base correspondant aux huit directions.

Gyaku keisa giri

Le yaku keisa giri est un mouvement de découpe diagonal vers le haut, selon un angle quelconque, de gauche à droite ou l'inverse. Gyaku signifie « inverse ».

Yokomen uchi

Le yokomen uchi est une coupe keisa giri au visage. Yokomen est le « côté du visage ». Mouvement-union des principes shomen uchi et kesa giri, en d'autres termes, le principe shomen uchi — shomen uchi — yoko guruma. Ce n'est pas l'une des huit coupes de base, correspondant aux huit directions.

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Shisei — L'attitude

Une bonne attitude: le dos droit, relâchement des bras, être centré… Les coupes sont puissantes, les déplacements sont aisés. Par les 4 techniques, il faut briser le shisei de votre adversaire.

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Te no uchi — La saisie du sabre

La garde du nippon to, le tsuba, est petite. La poignée du sabre, tsuka est donc dégagée. Attention à ne pas se faire couper les doigts, à se faire désarmer. Il faut être relâché, tenir le sabre entre le pouce et l'index. On peut déplacer aisément les mains sur la tsuka, couper à une main ou deux selon des techniques et les circonstances. Lorsqu'on coupe un adversaire, il faut avoir un te no uchi ferme en serrant les petits doigts, sinon on ne coupe pas. On utilise le te no uchi enseigné par l'école.

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Awase — La simultanéité

Bougez comme votre adversaire, en même temps que lui. Enfin à temps et contre-temps. Pour s'entrainer à ces mouvements, au dojo, les élèves font simultanément le même geste, en suivant l'enseignant.

Ki ken tai no itchi — Le ki, la lame et le corps sont un

Lorsque la lame finit sa coupe, le corps a fini son déplacement. C'est important pour la coupe et la survie du sabreur. La puissance des jambes, attachées au corps par les hanches, est transmise au sabre. Alors, sans force, toujours disponible à l'imprévu, les frappes et les coupes sont d'une puissance et d'une lourdeur impressionnante.

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Maai — La distance

  • To ma : la distance à laquelle on est suffisamment loin pour être hors de portée du sabre de l'adversaire. Le combattant n'est pas en danger.
  • Ma : la distance à laquelle les deux sabreurs sont suffisamment proches pour être prêts à porter une coupe. Il suffit d'un demi-pas pour pourfendre l'adversaire.
  • Chika ma : la distance suffisamment proche pour que les sabres soient inefficaces. On est à nouveau en sécurité. C'est tout de même en relation avec la longueur des lames et les compétences de jujitsu de l'adversaire.

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Seme — La menace

Au Japon, pas de bouclier. Le seul rempart est le sabre et sa pointe ou bien la coupe que l'on peut potentiellement développer lorsque le kamae choisi laisse des ouvertures. On doit avoir la ferme intention de pourfendre l'ennemi. Défendant : on ne sera jamais vainqueur. Il faut attaquer ou attaquer en défense, sinon on risque un coup fatal.

Zanshin — La vigilance

Il faut être prêt à toutes sortes d'attaques, à tout moment. On doit être en état de vigilance active, l'esprit doit être calme mais non endormi.

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Metsuke — Le regard

La vision directe est la plus connue car c’est celle qui est utilisée consciemment lors de la lecture, par exemple ; c’est une vision focale, c’est celle qui concentre l'attention sur un point en particulier, permettant au cerveau d’analyser précisément l’objet scruté. La vision périphérique est, elle, moins connue puisqu’elle fait appel davantage au cerveau reptilien, c’est la vision globale hors toute focalisation. La vision périphérique est celle qui entoure ce que nous regardons. Elle est floue et perçoit très bien le mouvement.

Si la vision directe est corticale, c'est-à-dire qu’elle passe irrémédiablement par une phase d’analyse, ce qui lui confère des propriétés propres à faire naître soit une réflexion soit nos émotions. A contrario, la vision périphérique passe directement par le thalamus qui active directement l’amygdale et l’aire visuelle secondaire impliquée dans la détection du mouvement. Un danger approche (mouvement), la réaction est immédiate sans analyse, sans peur, bref sans émotion. C’est le corps qui utilise ses réflexes les plus anciens pour se protéger. Il peut également faire appel aux automatismes qu’il aura jugé utiles à la survie.

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Kamae — La garde

Les coupes ne sont qu'une succession de kamae. Voici quelques gardes de base :

  • Chūdan no kamae : l'escrimeur est de face, le sabre pointé devant lui. Cette garde permet le tsuki ou bien de changer de garde pour armer une coupe.
  • Hassō no kamae : le sabre est tenu lame vers le haut, la poignée (tsuka) au niveau de l'épaule. Il est prêt à couper en kesa giri.
  • Jōdan no kamae : le sabre est tenu au-dessus de la tête, en position haute, jōdan. La lame est prête à couper en shōmen. On la surnomme aussi de hi no gamae, la « posture du feu », en référence au style Yagyu shinkage, qui a eu une grande influence sur la naissance du kendo.
  • Gedan no kamae : position basse, gedan. Le sabre est tenu en bas, tranchant vers le bas, la poignée au niveau du bassin. C'est la position de fin de coupe kesa giri.
  • Waki no kamae : le sabre est tenu au niveau du ventre, la pointe dirigée vers l'arrière. La lame est presque prête à couper à gyaku kesa giri.

Hasuji — Le plan de coupe

La section de la lame d'un nippon to est symétrique et il est fait pour la coupe rectiligne. L'usage en est aussi possible sur l'adversaire. En kamae, la lame est déjà dans le plan de coupe sinon ce sera trop long, en termes de temps, pour développer l'attaque : reprendre un hasuji correct puis couper aura la mort pour résultat. Hasuji n'est pas correct pour la coupe qu'on aurait voulu armer : c'est à peu près l'idée de kiri kaeshi, de très loin l'idée de yokomen uchi.

Les déplacements

  • Ashi : le pas.
  • Tsugi ashi : un pas chassé ou presque. La jambe arrière est moteur.
  • Okuri ashi : un pas chassé ou presque. La jambe avant est moteur.
  • Ayumi ashi : un pas, la jambe arrière passe devant.

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Sen — L'initiative

Il existe trois manières de prendre l'initiative (ce qui implique qu'à aucun moment on ne subit !) : en avançant, en restant sur place ou en reculant. D'où l'importance de savoir pourfendre ou frapper de ces trois façons.

  • Sen no sen : attaquer en avançant (irimi ou iraki irimi), prendre l'initiative de l'attaque et pourfendre l'adversaire en le prenant par « surprise ». Passer de to ma à ma (casser la distance).
  • Taï no sen : attaquer pendant qu’il lance son attaque. Rester en ma sur place pour transformer ma en chika ma.
  • Go no sen : attaquer après que le combattant opposé a lancé son attaque (au moment de l’impact). Passer de chika ma à ma, reculer (hiki/iraki hiki).

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Musubi — Le lien

Il faut agir comme si on lisait en l'adversaire. On est lié à lui, on devine ses désirs comme la meilleure des épouses pour son époux. Il faut faire le vide en soi et les intentions de l'opposant doivent résonner en nous.

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