Transnistrie (État)

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre4

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Modèle:Infobox V3/ImageModèle:Infobox V3/Séparateur Modèle:Infobox V3/Image{{#if:RépubliqueModèle:Moldavie Modèle:Petitaucun État membre de l'ONUVadim KrasnosselskiConseil suprêmeTiraspol| Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin }}{{#if:4163+2| Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin }}{{#if:Fichier:Flag of the Moldavian Soviet Socialist Republic (1952–1990).svg République socialiste soviétique moldave du Dniestr<ref>Le Soviet suprême change le nom officiel de la république socialiste soviétique moldave du Dniestr en république moldave du Dniestr le 5 novembre 1991. Voir : "Postanovlenie verkhovnogo soveta Pridnestrovskoi Moldavskoi Respubliki ob izmenenii nazvaniia respubliki," Dnestrovskaia pravda, 6 November 1991, 1.</ref>RSS de MoldavieModèle:Date|Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin}}{{#if:505153| Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin }}{{#if:Rouble de Transnistrie| Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin }}{{#if:| Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin }}{{#if:aucun (les domaines Modèle:Page h' et .ru sont utilisés)373 533| Modèle:Infobox V3/Tableau débutModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixteModèle:Infobox V3/Tableau fin }}Modèle:Infobox V3/Fin

La Transnistrie — du préfixe « trans », signifiant « au-delà », et de Nistru, nom roumain du fleuve Dniestr —, en forme longue la république moldave du Dniestr (en Modèle:Lang-ru ; en Modèle:Lang-uk, en moldave/roumain : Република Молдовеняскэ Нистрянэ/Modèle:Lang, abrégé en ПMP et PMH sur les cartes éditées par son gouvernement, abrégé par « RMD » en français ci-dessous), est un État indépendant autoproclamé de fait depuis la dislocation de l'URSS en 1991.

La Moldavie, l’Organisation des Nations unies et la plupart de ses États membres, dont la Russie, ne reconnaissent pas cette indépendance et considèrent la Transnistrie comme une région autonome située dans les frontières internationalement reconnues de la Moldavie.

Son territoire, situé sur la rive gauche du Dniestr, couvre 97 % de ce qui est de droit, une région autonome de la Moldavie (en roumain/moldave Modèle:Lang : « Unités territoriales autonomes de la rive gauche du Dniestr », en abrégé UTAN<ref>Ainsi cité dans la loi Modèle:N° de 2001 sur l'organisation territoriale de la Moldavie.</ref>), ainsi que la ville et la citadelle de Bender (Tighina) situées sur la rive droite du Dniestr, qui ne font pas partie de l’UTAN. La Transnistrie recouvre presque intégralement cinq raions moldaves et la Modèle:Lien de Tiraspol. La moitié ouest de l’un de ces cinq raions, celui de Dubăsari, est toutefois sous le contrôle de l’État moldave central dont la capitale est Chișinău.

Sa capitale est Tiraspol.

En 2013, la Transnistrie n’a de relations diplomatiques qu’avec l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud-Alanie et le Haut-Karabagh<ref name="pridnestrovie.net">Modèle:Lien brisé.</ref>, territoires également non reconnus par l’ONU.

Toponymie

Fichier:Naddniestrze.png
Territoire de facto de la RMD (avec Bender (Tighina) mais sans Cocieri, Molovata, Corjova, Coșnița, Pîrîta et Doroțca qui ont choisi l'obédience du gouvernement moldave).

L'adjectif « transnistriennes » — signifiant littéralement « au-delà du Dniestr », Nistru étant le nom roumain du fleuve — a été inventé par les ethnographes roumains du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle dans leurs descriptions des minorités roumanophones vivant dans les gouvernements russes de Podolie et de Kherson, où elles s'étaient installées en provenance du Boudjak et de la Dobrogée, pour fuir la double-capitation sur les chrétiens (haraç) et l'enlèvement des garçons en vue de leur enrôlement dans le corps des janissaires, pratiqués dans ces régions devenues ottomanes au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, cette dénomination tombe en désuétude jusqu'en 1941, lorsque le régime pro-fasciste du maréchal Antonescu occupe la région ukrainienne située entre le Dniestr et le Boug méridional, qu’il appelle alors officiellement « Transnistrie ». Cette occupation dure trois ans, après quoi à nouveau le terme retourne à l'oubli<ref>Sauf pour les historiens de la Shoah en Roumanie.</ref> pour ressurgir en 1992 lors de la guerre du Dniestr consécutive à la dislocation de l'URSS, mais cette fois avec un sens territorialement plus restreint, désignant seulement le territoire moldave situé sur la rive gauche du Dniestr, communément mentionné en français sous le nom de « Transnistrie » alors que les autorités et populations russophones contestent cette dénomination roumaine, signifiant « au-delà du Dniestr », et utilisent plutôt la dénomination russe Modèle:Lang (Modèle:Lang) signifiant « près du Dniestr ».

En forme longue, le gouvernement de Tiraspol utilise un nom différent dans chacune de ses trois langues officielles (russe, ukrainien et « moldave »). La dénomination Modèle:Lang-mo en caractères roumains cyrilliques est la même qu'en caractères latins (Modèle:Lang-ro, soit littéralement « République moldave nistréenne »), tandis qu'en Modèle:Lang-ru et Modèle:Lang-uk elle comporte le préfixe Modèle:Lang (Modèle:Lang) dont la traduction française, en toponymie, donne « lez », « lès » ou « auprès de ». La forme longue slave serait donc « république moldave près du Dniestr ».

La nuance est importante car Transnistrie, « au-delà du Dniestr », sous-entend la reconnaissance de l’UTAN n’incluant que la rive gauche du fleuve, alors que Modèle:Lang, translittéré Modèle:Lang ou Modèle:Lang, « près du Dniestr », sous-entend la reconnaissance de la RMD incluant des territoires sur les deux rives du fleuve<ref>Exemple sur le site Internet Pridnestrovie.</ref>. On trouve quelquefois en français les transcriptions « Cisdniestrie », « Pridniestrie »<ref>Nicolas Righetti, Transnistrie, un pays qui n'existe pas : [1].</ref> ou encore « Transdniestrie », barbarisme qui mélange les dénominations roumaine et russe<ref>Une rapide recherche sur le site Internet du Conseil de l'Europe relève 1248 occurrences pour « Transnistrie/Transnistria », 134 occurrences pour les mots « Transdniestrie/Transdniestria » et 22 occurrences pour « Transdnistrie/Transdnistria ».</ref>.

Géographie

Étendue

Fichier:TransnistrianRegionMap.png
La RMD est en rouge. Les territoires en jaune font partie de l’UTAN, mais sont sous contrôle de la république de Moldavie ; les territoires en violet sont hors de l’UTAN, mais sont sous contrôle de la RMD.

La superficie de la Transnistrie n’est pas la même selon que l’on se réfère :

Bien que les deux gouvernements, moldave et transnistrien, ne se reconnaissent pas mutuellement, la circulation des habitants locaux est possible, mais ralentie et coûteuse en raison des points de contrôle de la RMD où tout ce qui n’est pas sous sa supervision est inspecté et taxé.

Le territoire de Modèle:Unité contrôlé de facto par le gouvernement de Tiraspol a une superficie équivalente à celle du département français des Pyrénées-Orientales ou de la province belge de Luxembourg, mais s’étire, tel un Chili miniature, entre le fleuve Dniestr et la frontière moldavo-ukrainienne.

Le point culminant de la Transnistrie (Modèle:Unité) se situe sur les hauteurs de la commune de Plopi (« les peupliers » en moldave, en Modèle:Lang-ru).

Régions administratives

Fichier:Pridnestrian Administration.png
Carte des « raïons » (arrondissements) de la RMD selon son propre point de vue.

La république moldave du Dniestr est subdivisée en cinq raïons (arrondissements) et deux municipalités non rattachées (dont l’une, Tighina, ne fait pas partie des « Unités territoriales autonomes » internationalement reconnues) — les noms russes et leur translittération latine sont indiqués entre parenthèses — :

  • raions :
    • Camenca (Кáменка : Kamenka),
    • Dubăsari (Дубосса́ры : Doubossary),
    • Grigoriopol (Григориóполь : Grigoriopol'),
    • Rîbniţa (Рыбница : Rybnitsa),
    • Slobozia (Слободзeя : Slobodzeïa) ;
  • municipalités non rattachées :
    • Tiraspol (Тирáсполь : Tiraspol'), la capitale,
    • Tighina (Бендeры : Bendery), détachée de son ancien raion par la RMD.

Politique et administration

Situation politique

Modèle:Article détaillé Modèle:Voir aussi

Fichier:ГТК ПМР ул.Горького 53.jpg
Siège de l'administration de la présidence de la république moldave du Dniestr à Tiraspol, Modèle:Nobr Gorki, Modèle:Nobr.
Fichier:ПМР-RMN.png
Carte des « raïons » de la RMD selon le point de vue de l'ONU et de la Moldavie.

L’indépendance de l'entité autoproclamée de Transnistrie n’est reconnue que par trois autres entités, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et le Haut-Karabagh. La Transnistrie, qui reste officiellement moldave, n'est donc pas un État en droit international, mais cette situation empêche la Moldavie d’exercer sa souveraineté et son autorité sur cette région, qui inclut une grande partie de son industrie.

La république moldave (autoproclamée) du Dniestr (en abrégé RMD) possède sa propre Constitution, son drapeau, son hymne, son président, son Parlement (Conseil suprême), son gouvernement, son armée, sa monnaie (le rouble RMD ou souvoriki) et utilise l’alphabet cyrillique, y compris pour la langue roumaine, jadis appelée « moldave » en Moldavie (voir système moldave officiel de translittération des caractères cyrilliques). Sa sécurité est garantie par la présence de troupes russes<ref>Depuis l'accord de paix moldo-russo-ukrainien de 1992 consécutif à la guerre du Dniestr, le rapatriement des forces russes présentes le long du Dniestr est prévu mais il n'a jamais eu lieu car, selon Andreï Devyatkov, expert senior au Centre de Recherches post-soviétiques de l'Académie des Sciences de la Fédération de Russie, il est important pour la Russie de maintenir une présence militaire sur le Dniestr, capable d'intervenir rapidement en Moldavie si celle-ci risquait de basculer du côté occidental (U.E. et OTAN) et de prendre à revers l'Ukraine en cas d'extension de la guerre du Donbass vers l'ouest : [3].</ref>.

Bien que n'étant plus économiquement communiste, le gouvernement ayant procédé à une libéralisation progressive de l'économie à partir de 1992, la RMD a conservé les symboles soviétiques, notamment dans son drapeau et ses armoiries. Les dirigeants de la Transnistrie indiquent clairement leur fidélité à leur passé soviétique et n'en être jamais officiellement sortis : le régime du Parti patriotique de Transnistrie (parti unique) y perdure et les médias, sous contrôle gouvernemental, présentent souvent le pays, en russe, comme le dernier bastion de l'Union soviétique, alors qu'en anglais c'est plutôt un pays favorable aux investissements étrangers qui est mis en avant<ref>Voir [4] et [5].</ref>.

Fichier:South Russia geopolitics 2015.jpg
Situation de la Transnistrie dans le jeu stratégique entre Russie et OTAN, entre la CEI et l'UE.
Fichier:Тирасполь. Дом Советов.jpg
Siège du Parlement (Conseil suprême) à Tiraspol, en 2013.

Chaque fois que le gouvernement moldave (quelle qu'en soit la couleur politique, même communiste) a tenté des rapprochements avec la Roumanie et l'Union européenne, celui de la RMD a répliqué en manifestant sa volonté d'indépendance ou de rattachement à la fédération de Russie. Le Modèle:Date<ref>« Dniester region to hold referendum on independence », ITAR-TASS, Modèle:Date.</ref>, la RMD a organisé un référendum sur son avenir. Le Modèle:6e extraordinaire des représentants au Soviet (ou Conseil) suprême, présidé par Evgueni Chevtchouk, a proposé aux électeurs le choix entre l'indépendance et le rattachement à la Russie (le choix d'un accord avec la Moldavie, comme celui conclu par les séparatistes de Gagaouzie, n'était pas proposé). Chevtchouk a aussi demandé que la Russie et l'Ukraine reconnaissent officiellement les résultats du référendum et que des observateurs internationaux supervisent ce référendum. Le vote a mobilisé 78,6 % des électeurs, qui ont approuvé à 97,1 % le rattachement à la Russie. Les observateurs de la CEI ont déclaré que le référendum s'est déroulé de manière libre et démocratique, alors que ceux de l'Union européenne et de l'OSCE ont refusé de reconnaître les résultats en raison de l'absence de l'option moldave, d'irrégularités et du manque d'indépendance des médias<ref name="romandie 20060918093319681721948107000">Résultats du référendum du 17 septembre 2006.</ref>.

En Modèle:Date-, Evgueni Chevtchouk, ex-président du Soviet suprême et réputé libéral, est élu président face à Anatoli Kaminski, président du Parlement et réputé soutenu par Moscou<ref>« Transnistrie : un opposant élu président face au candidat de Moscou », Le Monde, 26 décembre 2011..</ref>. Le fondateur de la RMD Igor Smirnov, candidat à sa propre succession, est éliminé dès le premier tour. Ces résultats traduisent à ce moment l'aspiration des électeurs à une ouverture plus large du pays vers l'extérieur et à une moindre dépendance vis-à-vis de la Russie<ref>Evgueni Chevtchouk élu à la présidence sur [6].</ref>. Mais le Modèle:Date, soit deux jours après le référendum de 2014 en Crimée portant sur le rattachement de cette république à la Russie (96,77 % des votants s'étant prononcés en faveur de ce choix), le gouvernement de la RMD présidé par le même Evgueni Chevtchouk déclare vouloir rejoindre à son tour la fédération de Russie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Moldova's Trans-Dniester region pleads to join Russia, BBC News, 18 mars 2014.</ref>.

Reconnaissance internationale

Le pays est reconnu par trois entités autoproclamées non reconnues internationalement :

Symboles nationaux

Modèle:Article détaillé

Le drapeau et les armoiries du pays sont une reprise du drapeau et du sceau de l'État de la République socialiste soviétique moldave (qui a cessé d’exister en 1991) avec la préservation de la symbolique socialiste soviétique. Depuis 2017, l'État arbore un second drapeau officiel : le tricolore russe aux proportions modifiées.

Défense

Modèle:Article détaillé

L'armée de la RMD se compose de 4 500 à Modèle:Nombre pour Modèle:Unité<ref>https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2019-3-page-107.html.</ref>.

L’effectif du Groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie en Modèle:Date- était de Modèle:Unité de la Modèle:15e rattachée au « Commandement stratégique opérationnel Sud » (qui contrôle aussi le Caucase, le Donbass et la Crimée)<ref>Liste des bases militaires de la Russie dans le monde.</ref> ; il était composé, en 2005, de la Modèle:8e des fusiliers motorisés de la Garde, du 1162e régiment de roquettes anti-aériennes, du régiment des transmissions, de Modèle:Nobr de la mission PKF<ref>[7].</ref> de maintien de la paix de la CEI et d'autres éléments de soutien<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Что такое современная армия России, Kommersant, 21 février 2005.</ref>. Ces effectifs russes sont officiellement chargés de protéger les entrepôts de munitions ex-soviétiques et, avec l’aide de Modèle:Nobr transnistriens, de garder la frontière moldo-transnistrienne<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien brisé.</ref>.

Histoire

Modèle:Article détaillé La république moldave du Dniestr (RMD) s'étend à l’intérieur des régions historiques ukrainiennes de Podolie et du Yedisan : à l'exception des villes de Dubăsari et de Bender (Tighina), son territoire n'a appartenu ni à l'ancienne principauté de Moldavie ni à l'ancienne Bessarabie.

En revanche, en 1924, ce territoire est inclus dans la République socialiste soviétique autonome moldave que les Soviétiques ont alors créée au sein de la république socialiste soviétique d'Ukraine. La République autonome moldave est formée par les districts alors peuplés majoritairement de roumanophones.

Le Modèle:Date, à la suite de l'ultimatum russe du Modèle:Date avec délai de vingt-quatre heures, l'URSS annexe la Bessarabie qui est alors incluse dans la république autonome de Moldavie, transformée en république socialiste soviétique de Moldavie. Du Modèle:Date au Modèle:Date, pendant cinq semaines, la RSSM comprend l'ex-RSSA de Moldavie et la Bessarabie (soit Modèle:Unité).

Le Modèle:Date, la toute nouvelle république socialiste soviétique de Moldavie est diminuée de 40 % de son territoire initial et, entre autres, perd 56 % (Modèle:Unité) de son territoire transnistrien. À peu de chose près, elle correspond (avec Modèle:Unité), à l'actuelle république de Moldavie (qui, depuis 1946, est un peu plus étendue : Modèle:Unité). Ainsi la république de Moldavie ne compte aujourd'hui à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues que 62,8 % du territoire que la RSSM possédait à sa fondation en Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en Modèle:Date-, la Bessarabie est réoccupée par la Roumanie devenue fasciste dans le cadre de l'invasion des forces de l'Axe en Union soviétique. La même année, le territoire soviétique compris entre le Dniestr et le Boug méridional forme le « gouvernorat » roumain de Transnistrie, avec Odessa pour capitale (voir Gouvernement de Transnistrie). En 1942, ce « gouvernorat » de Transnistrie compte 1,2 million d'habitants (dont 23 % de roumanophones), sur Modèle:Unité. Il est divisé en 13 districts. Les roumanophones sont nombreux surtout à l'ouest, dans le bassin du Dniestr. Le régime du maréchal Antonescu, en fait une sorte de « Sibérie roumaine » où il déporte résistants, Juifs et Roms qu'on laisse mourir de froid et de dysenterie, quand ce n'est pas l'armée elle-même qui les fusille lorsqu'ils tentent de résister ; il arrive que d'autres soient enfermés dans des hangars que l'on arrose de carburant avant d'y mettre le feu.

L'Armée rouge revient en Modèle:Date- et la Transnistrie est réintégrée à l'Union soviétique qui déporte la moitié des roumanophones, accusés de collusion avec l'occupant fasciste<ref>Nikolaï Feodorovitch Bougaï, Informations des rapports de Béria et de Krouglov à Staline, éd. de l’Acad. de sciences de Moldavie nr. 1, Chișinău, 1991 (Н.Ф. Бугай «Выселение произвести по распоряжению Берии…» О депортации населения из Молдавской ССР в 40-50- е годы – Исторические науки в Молдавии. № 1. Кишинев, 1991. 1.0), Déportation des peuples de Biélorussie, Ukraine et Moldavie, éd. Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld, Essen, Allemagne, 1999, Modèle:P. (Депортация народов из Украины, Белоруссии и Молдавии : Лагеря, принудительный труд и депортация. Германия. Эссен. 1999. 1.3).</ref>. Dans les années 1960, la rive gauche du Dniestr s'industrialise ; sont ainsi créés la centrale hydroélectrique de Dubăsari, l’arsenal de Colbasna, les industries mécaniques et autres de Tiraspol. De nombreux russophones s'y installent.

La RMD fait sécession de la Moldavie en 1991 lorsque cette dernière prend son indépendance vis-à-vis de l'URSS (au sein de laquelle la RMD souhaite demeurer).

Modèle:Article détaillé

Alors que l'Union soviétique commence à se démocratiser à la fin des années 1980, il se produit en Moldavie, avec la future RMD et la Gagaouzie, un phénomène similaire à celui observé ultérieurement en Ukraine avec la Crimée et le Donbass, en Géorgie avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud-Alanie, ou en Azerbaïdjan avec le Haut-Karabakh : face aux mouvements centrifuges et indépendantistes des Républiques unionales (Moldavie, Ukraine, Géorgie, Azerbaïdjan), le pouvoir russe encourage et soutient l'autonomie des minorités locales (russe en Ukraine et Moldavie, abkhaze et ossète en Géorgie, arménienne en Azerbaïdjan). Cela a pour effet de dresser les habitants les uns contre les autres, et de poser l'armée soviétique en arbitre<ref>Hélène Carrère d'Encausse, La Gloire des nations ou la fin de l'Empire soviétique, Paris, Fayard, 1990, et Victorieuse Russie, Paris, Fayard, 1992.</ref>.

Les tensions augmentent d'autant et en Modèle:Date, lorsque le Parlement de la république de Moldavie adopte l'utilisation du roumain (langue de la majorité autochtone) comme seule langue officielle de la République, les Russo-Ukrainiens, déjà alarmés depuis 1989 par la réintroduction de l'alphabet latin et la volonté moldave de sortir du giron soviétique, expriment leur refus de devoir apprendre la langue locale et leur crainte de perdre leur situation privilégiée pour raison linguistique, comme dans les pays baltes. De plus, une éventuelle réunification entre la Roumanie et la Moldavie paraît inacceptable pour les slavophones (25,4 % de la population en république de Moldavie, mais qui ne seraient plus que 8 % dans une Roumanie-Moldavie unie). Aussi, les slavophones de Transnistrie rassemblés par Igor Smirnov, réclament le maintien de leur région au sein de l'URSS et son rattachement à la république soviétique de Russie, comme l'enclave de Kaliningrad. Le Modèle:Date, ils proclament une « république socialiste soviétique moldave du Dniestr » qui n'est pas reconnue par le Soviet Suprême de l'URSS, car elle n'existait pas auparavant, la Moldavie ayant une structure unitaire au sein de l'URSS, avec 41 raions égaux en droits et tous bilingues.

En novembre, des violences éclatent entre les forces armées de la république de Moldavie et les milices russophones de la RMD, ces dernières étant alors appuyées par la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:|  }} }} armée russe qui est stationnée en permanence sur le territoire. La journaliste Olga Căpăţînă note qu'il y a dans chaque armée des russophones et des roumanophones, et qu'à son avis il s'agit d'un conflit politique et non pas ethnique<ref>Olga Căpăţînă: Книга воинам / Cartea războiului, Association des mères des soldats abattus, Chisinău 2000, Modèle:ISBN.</ref>. La nouvelle République moldave du Dniestr choisit Tiraspol comme capitale et demande son rattachement à la Russie.

En novembre 1991, dans le contexte de la dislocation de l'URSS et de l'abandon du communisme, le pays est renommé par les autorités de Tiraspol en « république moldave du Dniestr » (RMD) et abandonne officieusement et partiellement l'idéologie communiste (du moins dans le domaine économique) pour s'orienter vers un passage progressif à l'économie de marché. À l'occasion d'un premier référendum organisé en Modèle:Date-, la population de la RMD se prononce pour l'indépendance du territoire.

En juin 1992, les combats reprennent. Le Modèle:Date, un violent tir d'artillerie sur les gardes-frontières moldaves (et sur un bus civil qui passait par là, tirs filmés par Olga Căpăţînă) près de la forêt de Hârbovăţ/Gerbovetskiy au nord-ouest de Bender/Tighina fait Modèle:Nombre dans les rangs moldaves et signe la fin effective des hostilités à la suite de cette attaque<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Кровавое Лето В Бендерах (записки походного атамана) Часть 13. "Геноцида не допустим". Часть 14. Конец войны., Art Of War, 2 février 2010.</ref>.

Une force trilatérale de la mission PFK de maintien de la paix de la CEI (russe, moldave et transnistrienne) est déployée le Modèle:Date le long du Dniestr et autour de Tighina. Dans cette force, Russes et Transnistriens sont 894 (Modèle:Nombre russes et 492 transnistriens), les Moldaves sont 355, et il y a aussi 10 observateurs militaires ukrainiens<ref>PKF - Force conjointe de maintien de la paix sur la frontière moldo-transnistrienne, ROP, juillet 1992.</ref>.

Fichier:Federal States of New Russia in Ukraine (Envisaged).PNG
La Nouvelle-Russie, telle qu'elle est envisagée par Pavel Goubarev et par le « Parti de la Nouvelle Russie », incluant les territoires moldaves de Transnistrie et Gagaouzie (en vert foncé, les oblasts de Donetsk et Lougansk que les séparatistes contrôlent en partie).

À l'automne 1992, un accord entre le président de la république de Moldavie Mircea Snegur et le président de la fédération de Russie, Boris Eltsine stipule que la Russie resterait neutre si la RMD bénéficiait d'un statut de région autonome dans le cadre de la république de Moldavie : c'est la naissance des « Unités territoriales autonomes de la rive gauche du Dniestr » (UTAN). En échange, la république de Moldavie s'engage à ne plus revendiquer son rattachement à la Roumanie ou, s'il intervenait, à accorder le droit à l'autodétermination aux UTAN. Mais depuis, les UTAN ne contrôlent que 5% de leur territoire (la moitié du raion de Dubăsari), les 95% autres étant sous le contrôle de la RMD.

La position du président russe, Vladimir Poutine, soutient aussi la création d'une région intégrée à la république de Moldavie, à condition que cette dernière soit bilingue et reste liée à la fédération de Russie par des accords bilatéraux<ref>Transnistrie: Moscou prône la reprise du dialogue Chisinău-Tiraspol (diplomatie russe), RIA Novosti. 26/02/2008.</ref>.

En Modèle:Date-, le nouveau président Evgueni Chevtchouk déclare qu'il cherchera « la reconnaissance internationale de l'indépendance de la RMD » mais en Modèle:Date- il déclare vouloir rattacher la RMD à la fédération de Russie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} After Crimea, secessionist Transnistria filed request to join Russia, Moldova.org, 18 mars 2014.</ref>.

En décembre 2014, les médias transnistriens et gagaouzes se rallient aux revendications de Pavel Goubarev pour une « Nouvelle-Russie » incluant la partie sud-est de l'Ukraine, la Transnistrie et la Gagaouzie tandis qu'en 2015 le général moldave Ion Costaș, ancien ministre de la défense de Moldavie durant la guerre du Dniestr, déclare que la « solution des conflits serait que la Moldavie cède la Transnistrie et la Gagaouzie à la Nouvelle-Russie ou à l'Ukraine en échange de l'accord définitif de Moscou et de Kiev pour une entrée de la Moldavie dans l'Union européenne et l'OTAN ou une union avec la Roumanie »<ref>Ion Costaș sur [8].</ref>.

Quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, la Transnistrie a affirmé ne pas être impliquée dans le conflit<ref>Modèle:Lien web.</ref> et semblait effectivement non concernée par les opérations militaires, malgré sa position stratégique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Solutions proposées pour sortir du statut de facto

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Igor Smirnov, dirigeant de la République moldave auto-proclamée du Dniestr de sa création à 2011.

En 2003, Dmitri Kozak, l'envoyé du président russe Vladimir Poutine, appuie une « fédéralisation » de la république de Moldavie garantie par la Russie et l'Ukraine. Les partis qui revendiquent l'union avec la Roumanie, minoritaires, estiment que toutes ces propositions visent en réalité à russifier la Moldavie entière et que si elles sont adoptées, ce serait en fait une annexion de la Moldavie par la république moldave du Dniestr<ref>Déclaration de Iurie Rosca au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:|  }} }} congrès du PPCD.</ref>. Cela détermine l'Ukraine à proposer d'accorder à la RMD le statut de « république autonome » dans le cadre de la république de Moldavie : l'Ukraine avait fait la même chose sur son propre territoire en Crimée pour empêcher la Russie d'en prendre le contrôle, et cette solution avait alors la faveur de la population russophone majoritaire locale. Quant à la Moldavie, son parlement à majorité communiste a adopté au mois de juillet 2005 une loi qui accorde à l'« Unité territoriale autonome de la rive gauche du Dniestr » (UTAN) une large autonomie. Ces plans acceptent comme garants la Russie et l'Ukraine, mais le plan moldave prévoit aussi les États-Unis et l'Union européenne.

Toutefois, la RMD n'a reconnu aucune de ces dispositions, et c'est pourquoi elle n'est à son tour reconnue par aucun état membre de l'ONU et n'existe donc que de facto : seule l'UTAN bénéficie d'un statut de jure. Pour tenter de débloquer la situation après que les communistes ont également acquis la majorité à Chișinău, une première rencontre directe entre les deux présidents communistes de Moldavie (Vladimir Voronine) et de la république moldave du Dniestr (Igor Smirnov) a lieu à Bendery (Tighina) (ville sous administration de la RMD) le Modèle:Date. Mais la relance du processus de négociations dit « 5+2<ref>N. Gros-Verheyde, Tension à la frontière moldave avec la Transnistrie. Et à l’arrière-plan un bras de fer Moscou-Bruxelles ?, Bruxelles2, 22.06.2013.</ref> » échoue, car Smirnov, son gouvernement et, pour autant qu'ils puissent s'exprimer, ses électeurs souhaitent un rattachement à la Russie<ref>En 2007, un plébiscite montre que 97,1 % de la population a voté pour un rattachement à la Fédération de Russie : voir « La Transnistrie vote à 97,1 % pour le rattachement à la Russie », Le Figaro, 15 octobre 2007.</ref>, que ni le Kremlin ni la Moldavie, ni l'Organisation des Nations unies n'admettent. L'intransigeance de la RMD se durcit à l'été 2013 en même temps que la crise de Crimée et pour la même raison : l'approche de la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne dont la Russie ne veut pas<ref>N. Gros-Verheyde, 2013, Op. cit..</ref>.

Le Modèle:Date un décret de 2012 exprimant la volonté du Kremlin de Modèle:Citation est abrogé, ce qui peut permettre à la Russie de reconnaître officiellement l'indépendance transnistrienne<ref>Laurent Lagneau, « Guerre en Ukraine : La Russie accentue sa pression sur la Moldavie », dans Zone militaire du 23 février 2023 - [9].</ref>, comme elle l'a déjà fait avec l'Abkhazie ou l'Ossétie du Sud en Géorgie<ref>« La Russie reconnaît l'indépendance sud-ossète et abkhaze », Le Point, 26 août 2008.</ref>.

Démographie

La composition ethnique de la région a subi des changements au cours de l'histoire récente, le changement le plus notable étant la diminution de la population moldave roumanophone et l'augmentation de la population russe. Par exemple, les Russes représentaient 13,7 % de la population de la Transnistrie en 1926, 25,5 % en 1989 puis 34 % en 2015, tandis que la proportion de Moldaves est passée de 44,1 % en 1926 à 39,9 % en 1989 et 33 % en 2015. Seule la proportion d’Ukrainiens est restée stable : 27,2 % en 1926, 28,3 % en 1989 et 26,7 % en 2015.

En Modèle:Date-, les autorités transnistriennes organisent un recensement distinct du recensement moldave de 2014<ref>Краткие предварительные итоги переписи населения Приднестровья 2015 года {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}.</ref> : la population de la région s'élève alors à Modèle:Nombre, soit une diminution de 14,3% par rapport à 2004. Le taux d'urbanisation est de 69,9%<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les groupes ethniques les plus importants en 2015 sont les Russes (161 300, 34 %), les Moldaves (156 600, 33%) et Ukrainiens (126 700, 26,7 %). On note aussi des minorités de Bulgares (13 300, 2,8 %), Gagaouzes (5 700, 1,2 %), Biélorusses (2 800, 0,6 %), Allemands (1 400, 0,3 %) et Polonais (1 000, 0,2 %). Modèle:Nombre (1,2 % de la population) se réclament d'une autre ethnie<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Économie

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Siège de la banque de la république de Transnistrie (PRB) en 2011
Fichier:50 roubles de Transdniestrie, 2007.jpg
Modèle:Unité de Transnistrie (billet de 2007).

La Transnistrie a une économie mixte. Suite à un processus de privatisation à grande échelle à la fin des années 1990<ref name=icg>Modèle:Ouvrage</ref>, la plupart des entreprises de Transnistrie sont désormais privées. L'économie repose sur un mélange d'industrie lourde (production d'acier), de production d'électricité et de fabrication (production textile), qui représentent ensemble environ 80 % de la production industrielle totale<ref name=viitorul>Modèle:Ouvrage</ref>.

La Transnistrie possède sa propre banque centrale, la Banque républicaine de Transnistrie, qui émet sa monnaie nationale, le rouble transnistrien. Il est convertible à un taux de change flottant mais uniquement en Transnistrie.

L'économie de la Transnistrie est fréquemment décrite comme dépendante de la contrebande<ref name="An illegal business">Modèle:Lien web</ref> et du trafic d'armes<ref name="Ющенко">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Hotbed">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Приднестровье самоизолировалось">Modèle:Article</ref>. Certains commentateurs, dont Zbigniew Brzezinski, l'ont même qualifié d'état mafieux<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ces allégations sont niées par le gouvernement de Transnistrie et parfois minimisées par les responsables russes et ukrainiens<ref>Queremos zonas de libre comercio tanto al Este como hacia el Oeste El Pais. 4 June 2013.</ref>.

La RMD a bénéficié jusqu'à l'effondrement de l'Union soviétique de la majeure partie des investissements faits en Moldavie<ref>François Grünenwald et Anne Rieu, « La Transnistrie », revue Diplomatie, Modèle:N°, janvier-février 2008.</ref>. Ainsi, en 1990, 40 % du PNB total de la Moldavie était assuré par la RMD sur le territoire de laquelle se trouvaient la plupart des industries moldaves. Cette situation est toujours d'actualité en 2014 mais la république moldave du Dniestr, enclavée, doit faire transiter ses marchandises par l'Ukraine ou, plus rarement, la Moldavie.

Autrefois État pauvre et ultra-militarisé, marqué par la guerre du Dniestr de 1992, la RMD a, depuis, bénéficié d'investissements russes substantiels et aujourd'hui elle est plus industrialisée et plus moderne que les autres régions moldaves<ref>La Transnistrie : Politique de légitimité d’un État de facto, Cairn.info, 2007.</ref>. Le partenaire économique le plus important de la RMD est toujours la Russie qui maintient le pays sous perfusion afin de bénéficier dans la région, entre Moldavie et Ukraine, et près des frontières orientales de l'Union européenne et de l'OTAN, d'une « tête de pont » marquant sa zone d'influence exclusive : des usines Gazprom sont d'ailleurs implantées dans le pays<ref>Gazprom-Transnistrie: les paiements pour le gaz au menu d'une rencontre Miller-Smirnov, dans RIA Novasti du 16 septembre 2009, sur [10].</ref>.

Secteurs économiques

La principale industrie est l'acier, grâce à l'usine sidérurgique de Moldavie (qui fait partie du holding russe Metalloinvest) à Rîbnița, qui représente environ 60 % des recettes budgétaires de la Transnistrie<ref name=msca>Moldova Strategic Conflict Assessment (SCA), Stuart Hensel, Economist Intelligence Unit. Modèle:Lien brisé</ref>. La plus grande entreprise du secteur textile est Tirotex, qui prétend être la deuxième plus grande entreprise textile d'Europe et employer Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le secteur de l'énergie est dominé par les entreprises russes. La plus grande compagnie d'électricité Moldavskaya GRES (centrale électrique de Cuciurgan) se trouve à Dnestrovsc et appartient à Inter RAO UES<ref>Modèle:Lien web</ref>, et la société de transport et de distribution de gaz Tiraspoltransgas est probablement contrôlée par Gazprom, bien que Gazprom n'en ait pas officiellement confirmé la propriété. Le secteur bancaire de Transnistrie se compose de 8 banques commerciales, dont Gazprombank. Le plus ancien producteur d'alcool KVINT, situé à Tiraspol, produit et exporte du brandy, du vin et de la vodka.

Conglomérat Sheriff

L'autre grande entreprise de la RMD est le groupe Sheriff, fondé par Viktor Gushan (Ukrainien de RMD) et Ilya Kazmaly (Russe d'origine gagaouze), tous deux anciens officiers des services de renseignement soviétiques. Le groupe possède une chaîne de supermarchés, des usines agro-alimentaires, le principal réseau de station-service, des concessions automobiles, une agence de publicité, une chaîne de télévision, un opérateur de téléphonie mobile et est également propriétaire de l'équipe de football de Tiraspol où elle a construit en 2000 un complexe sportif de plus de Modèle:Nombre de dollars. Oleg Smirnov, fils du fondateur de la RMD Igor Smirnov, est l'un des dirigeants du groupe Sheriff, qui bénéficie d'avantages tels des réductions de taxes d'import-export.

Trafic d'armes

On estime qu'il existe aujourd'hui environ Modèle:Unité d'armes en Transnistrie, laissées derrière elle par la Modèle:14e armée russe à l'issue de la guerre du Dniestr. L'un des plus gros dépôts d'armes d'Europe se trouve ainsi dans le village de Cobasna. Ces quantités d'armes alimentent un trafic important, notamment à destination de groupes terroristes. Les ventes d'armes représentent de fait une source majeure de revenus pour l'économie informelle en RMD<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date, The London Times a publié un article sur les ventes d'armes par des réseaux mafieux en RMD, y compris des missiles à tête « radioactive ». Si cette information était fondée, il ne s'agirait pas de têtes nucléaires, mais de têtes contenant une très petite quantité de matériau fissile, probablement utilisée dans les capteurs, ou encore forgées en métal contenant de l'uranium appauvri. Selon Zaur Borov et Stephen Bowers (dans Illegal Weapons Traffic in Eastern Europe), on trouverait de l'armement léger mais aussi des missiles Stinger, armes anti-aériennes fabriquées aux États-Unis.

Depuis le début de la guerre du Donbass, en 2014, le contrôle de la frontière entre la Transnistrie et l'Ukraine s'est accru. Jusque-là, les armes, mais aussi l'alcool, les cigarettes et les produits alimentaires de contrebande, circulaient sans entrave ou presque de part et d'autre de la frontière. La contrebande a ainsi souffert de divers facteurs liés au conflit ukrainien : des postes frontières ont été ouverts, le passage vers l'Ukraine d'hommes en âge de combattre et ayant la nationalité russe a été interdit, et le marché ukrainien a perdu en attractivité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un Français, Xavier Deleu, a collecté de nombreux témoignages dans le livre Transnistrie, la poudrière de l'Europe, mais cet ouvrage manque de données chiffrées, ce qui a suscité des controverses semblables à celles concernant les réalités de l'URSS avant 1989, et a fait dire à Jean-Baptiste Naudet du Nouvel Observateur que Modèle:Citation. Un autre Français, Frédéric Delorca, émet des doutes sur les témoignages de Deleu et insiste sur les récents efforts de Tiraspol pour s'aligner sur les normes juridiques internationales, dans son ouvrage : Transnistrie : voyage au pays des derniers soviets.

Culture

Langues, identité

Modèle:Voir aussi

Fichier:Встреча Патриарха Кирилла в Приднестровье.jpg
Evgueni Chevtchouk.

Les trois langues officielles de la Transnistrie sont le russe, langue d'État parlée par l'ensemble des citoyens, et langue maternelle pour 30,4 % d'entre eux, l'ukrainien parlé par 28,8 % d'entre eux, et le « moldave » (roumain écrit en caractères cyrilliques) qui est la langue maternelle de 31,9 % d'entre eux<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ОГЛАШЕНЫ ПРЕДВАРИТЕЛЬНЫЕ ИТОГИ ПРИДНЕСТРОВСКОЙ ПЕРЕПИСИ НАСЕЛЕНИЯ.</ref>. Ainsi la population transnistrienne se partage globalement en trois tiers, Russes, Ukrainiens et Moldaves, avec des minorités polonaises dans le nord, bulgares et arméniennes à Tiraspol.

L'identité nationale de la Transnistrie s'est construite sur la commémoration des luttes antifascistes de la « Grande Guerre patriotique » (nom de la Seconde Guerre mondiale vue du Front de l’est), sur l'opposition à l'unionisme moldo-roumain dépeint comme « fasciste » et à l'influence européenne dépeinte comme inféodée au grand capital international, et plus récemment sur le « Novorussisme ».

Religions

Modèle:Article détaillé

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Basilique orthodoxe de Tiraspol.

La population de la Transnistrie est à 91 % de religion orthodoxe, rattachée au Patriarcat de Moscou<ref>World Directory of Minorities and Indigenous Peoples - Transnistria (unrecognised state) : Overview Modèle:Lien archive, UNHCR, 2007.</ref>. Seulement 4 % de la population sont catholiques (principalement des Polonais) et vivent notamment dans le Nord de la RMD<ref>Groupes ethniques en Transnistrie Modèle:Lien archive.</ref>.

Le gouvernement de la RMD co-finance la construction de nouvelles églises dans le pays : la Constitution du pays affirme respecter la liberté de religion et celle-ci est effective, du moins pour l'Église orthodoxe russe. Dans les fêtes officielles, ses hiérarques orthodoxes figurent en bonne place aux côtés des militaires et des membres du gouvernement<ref>Moldova: International Religious Freedom Report 2005, U.S Departement of State, 2005.</ref>.

Avant la Seconde Guerre mondiale, la plus grande minorité non chrétienne de la région, la communauté juive, alors particulièrement nombreuse dans certaines localités (par exemple, en 1930, la moitié des habitants de Bender était de langue maternelle yiddish) a presque disparu de Transnistrie, conséquence de la Shoah, puis d'une vague d'émigration esquissée dès la fin de la période soviétique qui s'est ensuite amplifiée ; ainsi, sur les onze synagogues que comptait Tiraspol avant la chute du communisme, une seule subsiste<ref>https://fr.timesofisrael.com/en-transnistrie-secessionniste-les-quelques-juifs-restants-veulent-senfuir.</ref>.

Il y a aussi beaucoup d'agnostiques, et d'athées, conséquence de l'athéisme prôné sous le régime soviétique.

Globalement, dans les faits, la population n'est pas très religieuse, et est même assez indifférente à la religion : la vie est difficile, avec la crise économique, la priorité n'est pas à la spiritualité.Modèle:Refsou

Droits de l'homme

Modèle:Article détaillé Le parlement de la république moldave du Dniestr est signataire d'un traité visant à garantir les droits de l'homme en Modèle:Date<ref>Human rights treaties signed, ratified by parliament, Pridnestrovie.net</ref>.

Toutefois, il est difficile d'en vérifier le respect, même si récemment des liaisons quotidiennes par autobus entre Chișinău et Tiraspol ont été autorisées pour les citoyens moldaves, russes, ukrainiens et de la RMD (dont beaucoup d'habitants ont également des passeports russes ou ukrainiens). La frontière de fait entre Transnistrie et Moldavie sépare des familles et est donc traversée quotidiennement par de nombreuses personnes. De nombreux contrôles ont lieu qui peuvent constituer une atteinte aux droits de la personne humaine et parfois comporter des réactions violentes de la part des forces armées<ref>[11].</ref>.

Selon Amnesty International<ref>Amnesty International : rapport annuel 2012, [12].</ref> les libertés fondamentales (association, élections libres, presse) n'y sont pas garanties car les habitants subissent en permanence la pression du gouvernement : personne n'oserait critiquer la politique indépendantiste ou rattachiste à la Russie de la RMD depuis 1990, position assimilée à une trahison (et juridiquement passible de lourdes peines) étant donné que l'identité même de l'État a été construite dès le départ sur l'opposition à la Moldavie, la « russité » du pays, l'isolationnisme et la méfiance vis-à-vis de toute influence occidentale. La Transnistrie reste relativement coupée du monde, et de nombreuses personnes ont déjà été arrêtées pour avoir simplement manifesté pour des motifs sociaux ou économiques, sans même être des opposants au régime de Tiraspol<ref>Transnistrian power wielding forces hold over ten opponents of breakaway regime, Moldova.org, 13 mars 2007.</ref>. Les médias sont également contrôlés par le gouvernement, il n'y a pas de liberté de presse<ref>OSCE Mission to Moldova, OSCE.org</ref>.

Même si la Constitution du pays affirme respecter la liberté de religion, en 2007, le Christian Broadcasting Network dénonce la persécution des protestants dans le pays<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Philatélie

Des timbres sont émis depuis 1991 mais ne sont pas reconnus par l'UPU (Union postale universelle), ni par la majeure partie des États du monde. Pour l'ONU, ce territoire doit utiliser les timbres de Moldavie. Pour les envois intérieurs, seuls les timbres de RMD sont autorisés et utilisés. Pour la plupart des envois internationaux, les timbres de Moldavie sont obligatoires, mais pour les envois en Russie, en Biélorussie, au Kazakhstan, les timbres de Transnistrie sont acceptés. En revanche, l'Ukraine refuse les timbres de Transnistrie sur les courriers, car elle est confrontée à des mouvements indépendantistes et irrédentistes pro-russes à l'est de son territoire.

Monnaie

La monnaie utilisée est le rouble de Transnistrie (PMR), qui se décline en pièces métalliques et en billets. Des monnaies plastiques sont également en service.

Certains distributeurs automatiques ne peuvent être utilisés avec les cartes bancaires étrangères. De même, les paiements par carte en magasin sont généralement réservés aux détenteurs de cartes locales. Il est possible de retirer des roubles transnistriens, des euros ou des dollars dans la plupart des distributeurs récemment installés, en particulier dans la capitale.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Bibliographie

  • Matei Cazacu, La Moldavie ex-soviétique : histoire et enjeux actuels, éd. Acratie 1993, 271 p. Modèle:ISBN
  • Xavier Deleu, Transnistrie, la poudrière de l'Europe, éd. Hugo, Paris 2005 Modèle:ISBN.
  • Frédéric Delorca, Transnistrie, voyage officiel au pays des derniers soviets, éd. du Cygne, Paris 2009 Modèle:ISBN.
  • Sabine Dullin, La frontière épaisse : aux origines des politiques soviétiques (1920-1940), éd. de l'EHESS, Paris 2014, 360 p., Modèle:ISBN.
  • Marc Ferro, L'État de toutes les Russies, éd. La Découverte, 1993, 446 p.
  • Victor-Yves Ghebali, L'OSCE dans l'Europe post-communiste, 1990-1996, éd. Bruylant, 1996, 741 p. Modèle:ISBN
  • Modèle:Article.
  • P. Loubière, Autoproclamation de la Transnistrie : quelle révolution orange pour la Moldavie ?, Paris, Modèle:Date- - Modèle:Date-
  • Florent Parmentier, La Moldavie à la croisée des chemins, Editoo.com, 2003, 178 p. Modèle:ISBN
  • Modèle:Article.
  • Jean Radvanyi, L'URSS : Régions et Nations, éd. Masson, Paris 1990, 294 p. Modèle:ISBN
  • Jean Radvanyi, Les États postsoviétiques : Identités en construction, transformations politiques, trajectoires économiques, éd. Armand Colin, 2003, 235 p. Modèle:ISBN.
  • Modèle:Article.
  • Nicolas Righetti, préface de Sylvain Tesson, Transnistrie, un pays qui n'existe pas, éd. Favre Pierre-Marcel, Paris 2014, Modèle:ISBN, 136 p.
  • André Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, éd. La Découverte, 2002, 200 p. Modèle:ISBN.

Liens externes

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