Île-d'Arz

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Commune de France

Île-d'Arz {{#ifeq:1|0|[ildaʁ]|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}} est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne. Elle recouvre huit îles dont la principale est l'île d'Arz, île du golfe du Morbihan au large de Vannes.

L'Île-d'Arz fait partie du Parc naturel régional du golfe du Morbihan.

Toponymie

Le nom breton de la commune est Modèle:Langue ou Modèle:Langue (An Arzh en orthographe moderne) qui signifie « l'île de l'ours » ou « île d'Ours »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Sa devise est Modèle:Langue, qui signifie « Debout et tenons ». Attestée sous la forme latine Art Insula en 1031<ref>Francis Gourvil, Noms de famille bretons d'origine toponymique, page 3.</ref>.

Géographie

Situation

Fichier:Map commune FR insee code 56088.png
Carte de la commune.

L'Île-d'Arz, commune insulaire, est située à six kilomètres au sud-ouest de la préfecture Vannes dans le golfe du Morbihan. La commune, qui s'étend sur une surface d'environ Modèle:Unité, est composée de huit îles : la principale, Arz, d'une superficie de Modèle:Unité pour Modèle:Unité de linéaire côtier, Illur sa proche voisine avec ses Modèle:Unité, et huit petites îles ou îlots : Iluric, Drénec Vras (et ses deux îlots Drénec Vihan et Er Mileneg rattachés sur l'estran à marée basse), Lerne, Mouchiouse, Île du Charles et Spiren.

En tant que commune insulaire, elle ne possède pas de commune limitrophe.

À l'ouest, un bras de la rivière de Vannes sépare Arz de l'Île-aux-Moines. À l'est, le fort courant de la rivière de Noyalo a creusé un profond chenal entre elle et Ilur. Au nord-est, c'est une étendue d'eau de faible profondeur qui la sépare des îles Boëdic et Boëd rattachées à Séné.

Le point culminant se trouve au centre du bourg à une altitude de Modèle:Unité selon l’IGN.

Géologie et relief

Ilur est séparée de l'île d'Arz par le chenal assez profond de la rivière de Noyalo ; par contre seule une zone vaseuse, un schorre, découvrant à marée basse et contenant des parcs à huîtres, la sépare, ainsi que les îles Iluric, Godec et des Œufs, de la rive nord de la presqu'île de Rhuys. Il est probable qu'avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ces îles étaient rattachées au continent, étant reliées à l'actuelle presqu'île de Rhuys par une plaine, ce qui explique la création au haut Moyen Âge de la paroisse d'Ilur dont l'île d'Arz dépendait alors. Cette plaine fut envahie par la mer lors d'une transgression marine entre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ce qui créa les îles précitées (seule l'île d'Arz existant antérieurement à cette transgression)<ref name="inf">Modèle:Lien web.</ref>. De faible altitude (le point le plus élevé est à Modèle:Unité de haut), l'île d'Arz a toutefois un littoral assez découpé : île étirée en longueur de l'est-nord-est (pointe du Béluré) à l'ouest-sud-ouest (pointe de Liouse), de faible largeur (1 kilomètre au maximum entre le Penher et Pen Raz), elle possède cinq presqu'îles qui ont été par le passé des îlots proches de l'île principale : la presqu'île de Béluré au nord, rattachée par une digue supportant la chaussée reliant le port de Béluré au reste de l'île, maintes fois endommagée par les assauts de la mer et nécessitant de fréquentes réparations ; le tombolo double (mais d'origine anthropique) de Berno, relié par deux digues enserrant l'étang du Berno au reste de l'île ; le pointe de Penher ; le tombolo de la pointe de Brouel ; le tombolo de Bilhervé, avec l'espace naturel des anciens marais salants situés au nord de la route reliant cette presqu'île au reste de l'île.

Le marais de Greavo, dans la partie occidentale de l'île, est un espace naturel hydromorphe qui est préservé.

L'Île-d'Arz a compté jusqu'à plus de Modèle:Nobr habitants à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; l'eau des puits étant saumâtre, elle était difficile à boire nature, on la coupait de vin<ref name="loc">Modèle:Lien brisé.</ref>.

Le bourg se situe sur une hauteur d'environ Modèle:Unité au centre de l'île. Plusieurs hameaux existent, principalement dans sa moitié nord : Penero, Rudevent, Kervio, Kernoël, Bilhervé et, le seul au sud du bourg, Gréavo. Le tiers sud de l'île est quasi inhabité.

Voies de communication et transports

L'île principale possède Modèle:Unité de routes. Un bateau navette fait la liaison entre l'île d'Arz, Vannes et Séné. L'embarcadère de l'île est la cale de Béluré, située à son extrémité nord, port géré par le Conseil régional de Bretagne depuis 2017<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'île dispose de deux autres cales : celle de Penera (Pen Raz), à proximité du bourg, qui servait pour se rendre dans la presqu'île de Rhuys dont dépendait le prieuré de l'Île-d'Arz et celle du Mounien sur la rive occidentale pour se rendre à l'Île-aux-Moines ou à Arradon.

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole<ref name=Joly>Modèle:Article</ref>. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000Modèle:Note. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000<ref name=Joly/>

  • Moyenne annuelle de température : Modèle:Tmp
  • Nombre de jours avec une température inférieure à Modèle:Tmp : 0,8 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à Modèle:Tmp : 1,7 j
  • Amplitude thermique annuelle<ref group=Note>L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.</ref> : Modèle:Tmp
  • Cumuls annuels de précipitationModèle:Note : Modèle:Unité
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,6 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,3 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat<ref>Modèle:Lien web.</ref> complétée par des études régionales<ref>Modèle:Lien web</ref> prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Vannes-Séné », sur la commune de Séné, mise en service en 1998<ref>Modèle:Lien web</ref> et qui se trouve à Modèle:Unité à vol d'oiseau<ref name="fr.distance.to">Modèle:Lien web.</ref>,<ref group=Note>La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.</ref>, où la température moyenne annuelle est de Modèle:Tmp et la hauteur de précipitations de Modèle:Unité pour la période 1981-2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Vannes-Séné », sur la commune de Séné, mise en service en 1998 et à Modèle:Unité<ref name="fr.distance.to"/>, la température moyenne annuelle évolue de Modèle:Tmp pour 1981-2010<ref>Modèle:Lien web</ref> à Modèle:Tmp pour 1991-2020<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Urbanisme

Typologie

Île-d'Arz est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La commune est en outre hors attraction des villes<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.

La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du Modèle:Date-, dite loi littoral<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des Modèle:Nb, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2020, 72,3 % des logements de l'Île-d'Arz étaient, selon l'INSEE, des résidences secondaires<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (33,1 %), prairies (26,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (13,6 %), zones urbanisées (10,9 %), zones humides côtières (8,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (7,7 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire

Préhistoire

En 1823, écrivent A. Marteville et P. Varin, pour défricher un terrain situé à l'extrémité sud de l'île [dans le bois de Liouse], on brisa et arracha trois alignements mégalithiques (appelés alors "pierres celtiques") ; à proximité se trouvent un cromlech, un dolmen isolé et deux autres contigus appelés la "Maison des Bolbiguéandels" ; un autre menhir isolé se trouve sur le cap de Brohel [Brouel], entre deux baies. Enfin, près du village de Greveau le montissel de Luruel est un galgal échancré de trois côtés, et sa hauteur, qui n'est plus que d'environ Modèle:Unité, diminue tous les jours par l'enlèvement de la terre et de la cendre<ref name="dictionnaire">A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, tome 1, 1843, Lire en ligne</ref>.

Le site de Pen Liouse était constitué de dolmens à couloirs (sépultures collectives avec un couloir d'accès permettant d'accéder à une chambre mortuaire) et d'un enclos circulaire de plusieurs dizaines de mètres de diamètre de petits menhirs debout (formant l'armature d'un ancien cairn disparu) datant du néolithique (entre Modèle:Nobr et Modèle:Nobr avant J.-C.), mais il ne reste que les vestiges de trois dolmens et une partie de l'enclos ; de nombreuses pierres ont été détruites ou déplacées par améliorer les possibilités agricoles et les fouilles successives entreprises au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par l'abbé Mahé, l'abbé Le Gouguec et Gustave de Closmadeuc ont contribué à dévaster l'ensemble mégalithique. Les fouilles de 1884 menées par l'abbé Le Gouguec ont permis de découvrir des poteries, des haches et des fragments de silex qui se trouvent désormais au Musée d'histoire et d'archéologie de Vannes<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pen Liouse est à l'origine de la légende de l'île d'Arz<ref>Modèle:Lien web.</ref> et aurait servi d'abri pendant la Révolution française.

Moyen Âge

La partie sud de l'île est donnée en 1008 à l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys, qui y fonde le prieuré Notre-Dame, par le duc Geoffroi Ier de Bretagne et la partie nord, y compris l'île Drenec, en 1033 à l'abbaye Saint-Georges de Rennes, qui y fonde le prieuré de Saint-Georges, par le duc Alain III de Bretagne. Ces deux prieurés disposent des droits de haute, moyenne et basse justice<ref name="inf" />. Modèle:Article détaillé L'église Notre-Dame de la Nativité est construite, probablement au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les moines de Saint-Gildas de Rhuys.

Le manoir de Kernoël date des Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; il était le siège d'une ancienne seigneurie possédée à l'origine par la famille de Kernoël, puis par la suite successivement par les familles Hamon, Lehen, Le Cloérec. En 1514 le frère Jean Duplessis fonde la chapellenie de Saint-Georges dans le village de Kernoël<ref name="rio">Alexis-François Rio, "Épilogue à l'art chrétien", tome 1, 1870, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534775m/f45.image.r=%C3%8Ele%20d'Arz?rk=493564;4</ref>.

Époque moderne

Les Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Le moulin à marée et la digue, longue de Modèle:Unité, ont été construits au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les moines de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys<ref name="+1">Modèle:Lien web.</ref>.

Jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Ilur est le centre de la paroisse<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est authentifié qu'en 1618, celui-ci a été déplacé à Gréavo, sur l'un des tertres au milieu de l'île d'Arz. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l’ancienne église paroissiale située sur l'île d'Ilur, ruinée, perd son statut au profit de celle du prieuré de Notre-Dame. L'église de la Nativité de Notre-Dame servait donc à la fois pour le prieuré et la paroisse dont le prieur était le recteur, mais qui avait à sa tête un vicaire, la paroisse étant un vicariat perpétuel <ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les habitants de l'île avaient l'habitude de se réunir en un lieu nommé La Gré, « un terrain presque aussi sacré que le cimetière » ; « c'était là que les vieux capitaines venaient assister aux exercices des jeunes matelots, quand les commissaires de marine les passaient en revue. C'était là, sur le point le plus élevé de l'île, que se tenaient les pilotes côtiers, afin d'apercevoir d'aussi loin qu'il était possible, les navires étrangers qui avaient besoin de leur aide pour monter ou descendre la rivière de Vannes »<ref>Alexis-François Rio, "Épilogue à l'art chrétien", tome 1, 1870, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534775m/f48.item.r=%C3%8Ele%20d'Arz</ref>.

En dépit de sa situation dans le Golfe du Morbihan, l'Île-d'Arz connaissait de nombreux naufrages dans ses parages, les hommes se laissant surprendre par les courants et les vents de ce "lac maritime" : on retrouve trace dans les archives, à titre d'exemples, de 5 hommes péris en mer à la pointe de Kernouel en 1653 ; de 21 personnes naufragées entre Roguédas et l'Île d'Arz en 1656 ; du naufrage du vicaire de l'Île-d'Arz, Guillaume Le Biloul, du curé de Cléguérec qui l'accompagnait ainsi que trois enfants en janvier 1690 ; de 35 cadavres venus sur la côte de l'île après que leur bateau ait sombré dans la passe de Logéo en 1757 ; etc.<ref>H. du Halgouët, Nos campagnes à travers les anciens registres paroissiaux, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1943, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96051502/f66.image.r=%C3%8Ele%20d'Arz?rk=107296;4</ref>.

Depuis le Moyen Âge, les habitants de l'Île d'Arz avaient des rapports de sujétion féodale avec l'abbaye Saint-Georges de Rennes et l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys ; mais en raison de l'éducation relativement élevée de ses habitants, il se forma tôt une sorte d'opinion publique avec laquelle les suzerainetés féodales furent obligées de compter. En 1678 René du Cambout, gouverneur de l'isle de Rhuys et du château de Suscinio, voulut assujettir les habitants de l'Île d'Arz à des corvées « encore plus blessantes pour leur amour-propre que préjudiciable à leurs intérêts » ; les îliens furent soutenus par l'abbesse de l'abbaye Saint-Georges de Rennes, Madeleine de La Fayette<ref group=Note>Magdelaine de La Fayette, fille de Jean de La Fayette et de Marguerite de Bourbon, bénite abbesse le Modèle:Date-, décédée le Modèle:Date-.</ref>, et le gouverneur fut débouté de sa demande par le Parlement de Bretagne. Les guerres de Louis XIV ayant anéanti le commerce maritime, « il en était résulté pour les populations qui n'avaient pas d'autre moyen d'existence, et particulièrement pour celles de l'Île d'Arz, un état de profonde misère » ; en 1696 le commissaire du roi Denointel « crut devoir exempter ce malheureux pays de toute contribution aux rations pour gens de guerre, exemption qu'on fut obligé de renouveler en 1696 ». Les Ildarais contestèrent aussi des prétentions de l'abbesse de l'abbaye de Saint-Georges à propos de sa chapellenie du village de Kernoël (l'affaire remonta jusqu'en Cour de Rome) et s'opposèrent aux prétentions exorbitantes de l'abbé François de Castellane<ref group=Note>François de Castellane, fils de Toussaint de Castellane, marquis de Grimaud ; il fut aussi prieur commendataire de Quiberon, décédé en 1750</ref>, à partir de 1725 prieur commendataire de l'Abbaye Saint-Gildas de Rhuys dont relevait l'un des deux prieurés de l'île, qui réclamait, à titre de seigneur du fief, « non seulement les privilèges de haute, moyenne et basse justice, mais encore la propriété foncière de tous les terrains communs » et de faire « prévaloir l'usance de Brouerec sur l'usance qui avait prévalu jusqu'alors » ; les procédures remontèrent jusqu'au Conseil du Roi et durèrent de 1739 à 1742 ; les îliens furent en partie déboutés « et l'on se figure aisément les défiances haineuses qui durent en résulter ref>»<ref name="rio" />.

Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fichier:187 Manoir Kernoël.jpg
Le manoir de Kernoël.
Fichier:156 Ile d'Arz.jpg
Ancien moulin rénové et transformé en maison d'habitation près de Béluré.
Fichier:192 Ile d'Arz.jpg
Les anciennes salines de Bilhervé.

Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Modèle:Unité étaient cultivés sur l'île, répartis en douze fermes. Chaque village avait son four à pain. Deux moulins à vent se trouvaient, l'un à Kernoël, l'autre à Béluré (à l'extrémité nord de l'île). Avant 1789, l'abbaye Saint-Georges de Rennes prélevait sur cette paroisse la dîme à la sixième gerbe<ref name="dictionnaire" />.

Entre 1668 et 1724 le manoir de Kernoël est la propriété de Jacques Thoumin de Kernégan, puis de la famille Touzé du Guernic dont le dernier représentant fut le premier maire de l'île lors de la Révolution française. Le manoir fut saccagé par les Chouans à plusieurs reprises en 1795, 1798 et 1800.

Les salines de l'Île-d'Arz ont fonctionné depuis au moins le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 1742 on compte 93 œillets dont 30 possédés par la seigneurie de Kernoël, les autres par les deux abbayes de Saint-Georges de Rennes et de Saint-Gildas de Rhuys ; ces propriétaires recevaient les deux-tiers des revenus, les paludiers devant se contenter du tiers restant pour vivre. Le sel "officiel" était exporté par bateau à partir de la pointe de Béluré, jusqu'en Espagne ; le sel de contrebande était vendu dans la région ; cinq gabelous, logés dans une caserne à Gréavo étaient chargés de la surveillance du commerce du sel<ref>D'après une notice d'information touristique située sur place.</ref>. Les salines sont abandonnées en 1848 et Quéléron, le village des paludiers, où vivaient une dizaine de familles, devient alors rapidement inhabité<ref>Gildas Buron, "Bretagne des marais salants : 2000 ans d'histoire", Morlaix, Skol Vreizh, 1999 et https://www.mairie-iledarz.fr/decouvrir-lile-darz/histoire-et-patrimoine</ref>.

L'Île-d'Arz décrite en 1778

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi l'Île d'Arz en 1778 : Modèle:Citation bloc De nos jours l'ancien prieuré abrite la mairie et l'école de l'Île-d'Arz.

Jean-Joseph Lucas de Bourgerel fut sénéchal de l'Île d'Arz juste avant la Révolution française, avant d'être élu député aux États généraux de 1789<ref>Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, "Dictionnaire des parlementaires français... : depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889", tome IV. Lav-Pla, 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k837081/f199.image.r=%EF%BF%BDle%20d'Arz?rk=214593;2</ref>.

Révolution française

En 1790, l'île d'Arz est érigée en commune, rattachée au canton d'Arradon et au district de Vannes. En raison des contestations et procès contre les seigneurs et abbés au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; « voilà pourquoi la Révolution française trouva des partisans et même des partisans fanatiques dans la population de l'île d'Arz, tandis que la chouannerie ne put y lever ni soldats ni contributions »<ref>Alexis-François Rio, "Épilogue à l'art chrétien", tome 1, 1870, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534775m/f49.item.r=%C3%8Ele%20d'Arz</ref>.

Son premier maire fut Jean-Vincent Touzé du Guernic, qui était capitaine au régiment d'Aquitaine qui habitait le manoir de Kernoël (ancienne propriété de l'abbaye Saint-Georges de Rennes) dans le village de Penero ; il fut noyé par les Chouans à l'Île d'Arz le Modèle:Date-<ref name="+1" />.

Le Rouzic, recteur de l'île d'Arz, refusa en 1791 de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et dut partir. Les prieurés et leurs dépendances furent vendus comme biens nationaux. La paroisse demeura sans prêtre de 1792 à 1803<ref name="inf" />.

Joseph Le Bourdiec a publié en 1988 une monographie sur l'Île-d'Arz pendant la Révolution française sous le titre "La population de Vannes et de sa région pendant la Révolution".

Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

« L'île aux Capitaines »

On surnomme parfois l'Île-d'Arz « île aux Capitaines », car elle donna de nombreux marins et officiers à la Marine nationale et de commerce, notamment des marins au long-cours, au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et des {{#switch: e

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}} ; ils représentaient encore au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle environ 10 % de la population totale de l'île<ref>https://www.ouest-france.fr/bretagne/morbihan/pourquoi-l-ile-d-arz-produit-autant-de-capitaines-5746970</ref>. En 1832, on comptait dans l'île 282 navigateurs côtiers ou au long cours pour Modèle:Nombre.

Par exemple Joseph Dreano<ref group=Note>Joseph Dréano, né le Modèle:Date- à l'Île d'Arz, décédé le Modèle:Date- à l'Île-d'Arz.</ref>, maître de barque, capitaine au grand cabotage, second lieutenant sur le navire corsaire Le Comte d'Artois en 1779, fut, ainsi que son fils prénommé aussi Joseph<ref group=Note>Joseph Dréano, né le Modèle:Date- à l'Île d'Arz.</ref>, prit par les Barbaresques, retenu en esclavage à Alger pendant deux ans avant de pouvoir revenir en France<ref>Alexis-François Rio, "Épilogue à l'art chrétien", tome 1, 1870, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534775m/f51.item.r=%C3%8Ele%20d'Arz</ref>. Des homonymes, nommés donc aussi Joseph Dréano<ref group=Note>Joseph Dréano, né le Modèle:Date- à l'Île d'Arz, décédé le Modèle:Date- à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et son fils Joseph Marie Dréano, né le Modèle:Date- à l'Île d'Arz, décédé le Modèle:Date- à l'Île-d'Arz, maître au cabotage.</ref>, furent aussi capitaines.

« Toutes les familles sont celles de capitaines au long cours ; les jeunes gens sont tous destinés à conduire des navires : ils partent comme pilotins, suivent les cours des écoles d'hydrographie et deviennent ainsi officiers de la marine marchande ; quelques-uns réussissent même le difficile examen d'officiers pour la marine de guerre »<ref name="lpj">Journal Le Petit Journal, n° du 6 février 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k616337q/f1.image.r=Arz?rk=1759665;2</ref>.

De nombreuses "maisons de capitaines", grandes, cossues, à étage, existent encore, principalement dans le bourg et dans le village de Penero, transformées de nos jours en résidences secondaires ; les maisons des simples marins, plus modestes, sont sans étage et situées généralement dans les "bas-villages"<ref name="+1" />.

Les femmes étaient surnommés les « gardiennes de l'île ». Les ildaraises étaient les gardiennes d’une île pendant que les hommes étaient en mer, cultivant quelques sillons de terre, et assurant quelques activités complémentaires comme la récolte du goémon, l'ostréiculture ou le travail dans les salines<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un prêtre desservant de l'Île-d'Arz, l'abbé Joseph Rio<ref group=Note>Abbé Joseph Rio, né vers 1800 à Port-Louis, décédé le Modèle:Date- à l'Île-d'Arz.</ref>, qui fut aussi maire de l'Île-d'Arz entre 1830 et 1838, frappé par la misère de certaines femmes, notamment des veuves, parvint à décider un industriel parisien à implanter à Arz la fabrication de dentelle, broderie et passementerie ; un atelier-école, dirigé par des religieuses, fut créé dans lequel les fillettes, y compris celles des îles voisines, entraient dès l'âge de douze ans. Pendant une quarantaine d'années, cette activité permit une certaine aisance ; « c'était presque la fortune dans les familles où il y avait quatre ou cinq jeunes filles ». Mais l'industrie mécanique a porté un coup terrible à cette activité<ref name="lpj" />.

Un décret de 1829 décide que « les pilotes de Locmariaquer et de Port-Navalo feront à tour de rôle l'entrée des bâtiments [dans le Golfe du Morbihan] jusqu'à destination ; ceux de l'île aux Moines et de l'île d'Ars feront aussi, à tour de rôle, la sortie des bâtiments »<ref>Ch.-M. Galisset, "Corps du droit français, ou Recueil complet des lois, décrets, ordonnances, arrêtés, senatus-consultes, règlemens, avis du conseil d'État, publiés depuis 1789", tome 3, 1828-1853, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9613140b/f1007.image.r=Ile%20aux%20Moines?rk=1115885;2</ref>.

Au début de juin 1833 un canot revenant d'Arradon chavira entre Raguida [Roguédas] et l'Île d'Arz : sept personnes se noyèrent, deux furent sauvées<ref>Journal Le Courrier, n° du 8 juin 1833, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4709158t/f3.image.r=Arz?rk=236052;4</ref>.

L'Île-d'Arz décrite vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Une épidémie de choléra frappa l'Île-d'Arz en 1832. En 1840, deux marchands de cirage pour meubles venus dans l'île pour vendre leurs produits furent assaillis dans l'auberge où ils étaient hébergés par deux cents personnes qui les accusaient d'être des empoisonneurs de fontaines ou des porteurs de choléra ; ils furent sérieusement maltraités<ref>Journal Le Courrier, n° du 25 mai 1840, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4705308c/f3.image.r=Arz?rk=21459;2</ref>.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs de Jean-Baptiste Ogée, décrivent ainsi l'Île-d'Arz en 1843 : Modèle:Citation

Modèle:Citation

Modèle:Citation

Alexis-François Rio a décrit la fête patronale de l'Île-d'Arz en 1850, « la petite église remplie d'une foule agenouillée qui déborde jusque sur la place ; à l'issue des vêpres, la procession avec son groupe de marins portant sur leurs épaules le petit vaisseau votif ; les porteurs de bannières, gars fortement musclés, luttant victorieusement contre le vent ; puis, la fête terminée, les barques se détachant de tous côtés pour emporter les bonnes gens venus des rivages voisins »<ref>L. Gougaud, Alexis-François Rio et la Bretagne, "Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest", 1913, consultable https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1913_num_29_3_4243</ref>.

Joseph-Alexis Walsh écrit en 1854 qu'« à l'Île d'Arz, je ne trouvai absolument que des débris et des ruines, la pauvreté et l'inconsolable misère » et évoque « l'église aux trois quarts démolie »<ref>Joseph-Alexis Walsh, "Yvon le Breton, ou Souvenirs d'un soldat des armées catholiques et royales", 1854, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5626166z/f421.item.r=Arz</ref>.

L'Île-d'Arz dans la deuxième moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

En Modèle:Date- une grande quantité de débris fut trouvée sur la côte, entre Plougasnou et Locquirec, laissant supposer qu'un navire s'était perdu corps et biens. Aucun des débris retrouvés n'a pu faire identifier le nom du bateau et aucun cadavre ne fut trouvé ; seule une boîte contenait des lettres adressées au capitaine Lemingre, de l'Île d'Arz<ref>Journal La Presse n° du 10 janvier 1854, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k476469v/f3.image.r=Locquirec.langFR</ref>.

En 1889, selon Benjamin Girard, le bourg de l'Île-d'Arz a Modèle:Nombre, soit presque la moitié des Modèle:Nobr habitants de l'île<ref>Benjamin Girard, "La Bretagne maritime", 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f405.item.r=Benjamin%20Girard</ref>.

Fichier:Île-d'Arz-Ostréiculture.jpg
Ostréiculture à l'île-d'Arz.

En 1891 le Conseil général du Morbihan vote une subvention pour aménager la chaussée [jetée] communale entre du port de Pénéra, « qui sert au trafic des marchandises et à l'embarquement et au débarquement des passagers », qui n'est composée que d'« un amas presqu'informe de débris de carrières et de lest de navires »<ref>"Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan", n° du 6 avril 1891, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58057175/f40.image.r=%C3%8Ele%20d'Arz?rk=278971;2</ref> : la chaussée du port de Béluré avait été aménagée en 1886 et celle du port de la Mounienne peu après<ref>"Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan", n° de mai 1886, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57840234/f36.image.r=%C3%8Ele%20d'Arz?rk=64378;0</ref>. Des travaux de réparation du chemin menant du bourg au port de Béluré furent entrepris en 1905, le mur de la digue de protection du chemin ayant été sévèrement dégradé par les tempêtes de l'hiver précédent<ref>"Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan", n° du 21 août 1905, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57673439/f104.image.r=%C3%8Ele%20d'Arz?rk=386268;0#</ref>.

L'implantation de parcs à huîtres dans les eaux de l'Île d'Arz remonte aux dernières décennies du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (à Beluré vers 1882, Berno vers 1890, Bilihervé vers 1895, Ménézic vers 1897)<ref name="inf" />.

La persistance des croyances et coutumes traditionnelles

« Les Arzais, ces hommes de fer, si braves, qui se jouent des combats et qui passent leur vie à lutter avec les tempêtes, tremblent de rencontrer un ankheu, croient aux apparitions, et ont une foi robuste dans les histoires de revenants » ; « les naufrages des marins sont toujours annoncés à leurs femmes par de l'eau qu'elles entendent tomber au pied de leur lit » écrivent A. Marteville et P. Varin, qui indiquent aussi que « l'usage, comme dans l'Île-aux-Moines, permet aux jeunes filles de demander les hommes en mariage ». Ils précisent aussi que « le cimetière est petit, car bien peu de marins viennent périr sur le rocher qui les a vu naître » et que « lorsqu'un bâtiment arrive de voyage, tous les enfants de l'île appartenant à la classe des matelots se rendent au rivage, et un repas leur est donné sur le port par l'équipage : usage des plus touchants car bientôt peut-être ces pauvres marins doivent périr corps et biens ; et d'autres donneront alors à leurs enfants devenus orphelins le cadeau de la bienvenue »<ref name="dictionnaire" />

Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Autrefois terre de paysans, l'île d'Arz s'est adonnée à la pêche dans le golfe du Morbihan, principalement dans le courant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La Belle Époque

Le Modèle:Date- la goélette Marie-Henriette, de Vannes, , dont le capitaine, Rohellec, était de l'île-d'Arz, sombra au large de Belle-Île ; les 6 naufragés errèrent pendant 48 heures dans leur canot de sauvetage avant d'être secourus, exténués, par un dundee d'Étel<ref>Journal L'Ouest-Éclair , n° du 22 mars 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k639197g/f2.image.r=Arz?rk=1373397;2</ref>.

En vertu de la loi du 1er juillet 1901 sur l'expulsion des congrégations, le Modèle:Date- les instituteurs de l'école privée catholique de l'Île-d'Arz, des religieux qui s'étaient pourtant sécularisés en adoptant un costume civil, durent quitter l'île : « un très grand nombre de personnes se sont rendues à la maison d'école pour exprimer aux dévoués instituteurs leurs sentiments de vive sympathie et de profonde reconnaissance (...) Quand les proscrits sont montés [à bord du bateau], les cris de "Vive la liberté !Honneur aux proscrits ! Au revoir !" leur ont redit que le peuple, le peuple libre, est pour les persécutés contre les persécuteurs » écrit alors le journal L'Ouest-Éclair<ref>Journal L'Ouest-Éclair, n° du 11 décembre 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640183c/f4.image.r=Arz?rk=1266100;4</ref>.

L'Île d'Arz est ainsi décrite en 1904 : « C'est un long radeau, une terre à peine émergée. Une marée un peu forte, semble-t-il, doit recouvrir cette plate étendue cultivée jusqu'au flot, au ras de sillons. Pas d'arbres ! point de taillis ! des haies assez rares. Cette île d'Arz, c'est un grand tapis vert et jaune, au centre duquel le bourg et sa vieille église historique, annoncent seulement de la vie humaine; (…) Parfois j'aperçois, après une longue promenade, presque à fleur d'eau, (…) des vaches et leur patouresse. Vers le sud d'Arz, des marais font pénétrer les vagues insidieuses au-dessous du village »<ref>"Le Tour de France : guide du touriste", juillet 1904, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5703152p/f28.image.r=Ile%20d'Arz?rk=772536;0</ref>.

La tentative d'inventaire des biens d'église de l'Île-d'Arz le Modèle:Date- par le percepteur accompagné de 5 gendarmes venus d'Arradon donna lieu à une résistance énergique de la part de la population et ne put avoir lieu<ref>Journal L'Ouest-Éclair, n° du 9 mars 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6410026/f4.image.r=Arz?rk=1523612;4</ref>.

Le vapeur français Coat-Coal, parti de Lorient dans la nuit du 14 au Modèle:Date- avec un chargement de poteaux de mines à destination de Newport se perdit en mer. Son équipage, commandé par le capitaine François Laniel, 29 ans, de l'Île-d'Arz, avait un équipage de 12 hommes, dont 4 (y compris le mousse Joseph Laniel, 13 ans, frère du capitaine) étaient originaires Ildarais<ref>Journal L'Ouest-Éclair , n° du 22 septembre 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6411998/f4.image.r=Arz?rk=193134;0</ref>.

La société "Industrielle du Varech" ouvre en 1913 ; elle employait alors 12 ouvriers à l'Île-d'Arz et 6 ouvriers à Ilur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La Première Guerre mondiale

Fichier:186 Ile d'Arz.jpg
Le monument aux morts de l'Île-d'Arz.

Le monument aux morts de l'Île-d'Arz porte les noms de Modèle:Nombre et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale<ref name="mgw">Modèle:Lien web.</ref>.

L'Entre-deux-guerres

Fichier:190 Ile d'Arz.jpg
L'ancien hangar de la "Compagnie du Varech" restauré en maison d'habitation.
Fichier:Varech Île-d'Arz.jpg
La récolte du varech à l'Île-d'Arz dans la décennie 1920 (carte postale).

En 1923 la "Société Industrielle du Varech" installa un centre de séchage du varech dans lequel travaillèrent de nombreuses îliennes<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle acheta la ferme du Prieuré et loua des terres à Kernoël er Rudevent ; elle acheta aussi 40 ha sur l'île d'Ilur. Le goémon séché, bon isolant, était utilisé notamment pour faire des matelas, des paillassons, des emballages de fruits ou encore des banquettes de wagons de chemin de fer, faisant travailler femmes et jeunes filles de l'île. L'activité cessa au début de la Seconde Guerre mondiale<ref name="+1" />.

Le Modèle:Date- le vapeur lorientais Arez touche une roche et coule en quelques minutes au large d'Ouessant ; son équipage de 16 hommes, dont 7 étaient originaires de l'Île-d'Arz (dont le capitaine Eugène Gousset, 38 ans) fut sauvé par un bateau de pêcheurs de l'Île-Molène<ref>Journal L'Ouest-Éclair, n° du 12 mai 1932, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k658912h/f4.image.r=Arz?rk=257512;0</ref>.

La digue de Penero fit l'objet d'importants travaux de réparation en 1937<ref>Journal L'Ouest-Éclair, n° du 20 juin 1937, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6609285/f20.image.r=Arz?rk=1609450;0</ref>.

La Seconde Guerre mondiale

Le Modèle:Date- deux femmes de l'Île-d'Arz et un marin-pêcheur de Séné sauvèrent l'équipage d'un bombardier allemand tombé en mer au large de l'île<ref>Journal L'Ouest-Éclair. n° du 15 décembre 1941, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k662521t/f1.image.r=Arz?rk=64378;0</ref>.

Le monument aux morts de l'Île-d'Arz porte les noms de 14 marins et soldats morts pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale<ref name="mgw" />.

L'après Seconde Guerre mondiale

Quatre soldats originaires de l'Île-d'Arz sont morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine et un pendant la Guerre d'Algérie<ref name="mgw" />.

Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Pour tenter d'enrayer son déclin démographique, la municipalité de l'Île-d'Arz a lancé en 2003 sur un terrain de Modèle:Unité lui appartenant un programme d'habitat social réservé à des personnes s'engageant à être des résidents permanents. En quelques mois, trente personnes se sont installées et l'école est passée en un an de 5 à 16 élèves, un nombre qui n'avait pas été atteint depuis 1938<ref>B. Le Bagousse, Île d'Arz. Une nouvelle jeunesse, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 4 septembre 2004 et F. Salaün, Résultat d'une politique d' information et de logement social. L'île d'Arz séduit les jeunes couples, journal Ouest-France, n° du 4-5 septembre 2004.</ref>.

Cinq cent cinquante pieds de vigne ont été plantés à l'Île-d'Arz en 2017 ; le vin produit sera baptisé Coteau du Liousse<ref name="loc" />.

Alors que l'île comptait 11 fermes au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il ne subsiste plus en 2020 qu'une seule exploitation agricole (exploitée en GAEC), qui dispose de Modèle:Unité de surface agricole utile et produit principalement du lait bio<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un projet d'installation d'un paysan, aussi boulanger, et d'une microbrasserie artisanale sont en cours en 2021<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:-

Langue bretonne

Le breton est longtemps resté la seule langue parlée des îliens, dont l'idiome local fait partie de l'ensemble dialectale du breton vannetais. On peut supposer que les derniers locuteurs ont probablement disparu vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 1913, le linguiste Pierre Le Roux signale que Modèle:Citation et qu'il n'est ni employé ni même compris des plus jeunes<ref>Pierre le Roux, Atlas linguistique de la Basse-Bretagne, Librairie E.Droz. p.10</ref>.

Démographie

Sa population passe de Modèle:Unité en hiver à Modèle:Unité en été. L'île reçoit plus de Modèle:Unité par an.

Modèle:Population de France/section L'Île-d'Arz, est, après Loc-Envel, Hengoat et Saint-Igeaux, la quatrième commune de Bretagne dont la population a diminué le plus en pourcentage (- 81 %) entre 1851 et 1999, passant de Modèle:Nobr à 231 habitants entre ces deux dates<ref>Jean Ollivo, "Bretagne. 150 ans d'évolution démographique", Presses Universitaires de France, 2005, Modèle:ISBN.</ref>.

En 2018, selon l'Insee, 71,2 % des logements étaient des résidences secondaires à l'Île-d'Arz.

Pour pouvoir habiter à l'Île-d'Arz, « il faut avoir les moyens ou pas du tout ». En 2020 le prix moyen du m² habitable s'est élevé à Modèle:Nobr € et les logements HLM sont rares ; il n'existait cette année-là que deux locations à l'année, toutes les autres étant des locations saisonnières dont on est congédié pour l'été<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Politique et administration

Liste des maires

Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin

Résultats électoraux

Lors du deuxième tour de l'élection présidentielle le Modèle:Date- l'Île-d'Arz est la commune de la région Bretagne ayant donné le plus fort pourcentage de voix (85,36 %) à Emmanuel Macron, devançant Rennes (84,15 %) et l'Île-aux-Moines (83,93 %).

Culture et patrimoine

Lieux et monuments

Monuments historiques

La commune compte deux monuments historiques :

Autres monuments et sites

L'île d'Arz compte d'autres lieux patrimoniaux :

Légende

  • La légende de l'île d'Arz : elle raconte qu'un jeune homme de l'Île d'Arz était éperdument amoureux d'une jeune fille de l'Île aux Moines, mais ses parents, opposés au mariage, décidèrent de le confier aux moines. Cependant sa belle le rejoignait quotidiennement. Les parents demandèrent au supérieur du monastère de châtier le couple. Un soir, alors que la belle marchait sur l'isthme qui reliait alors des deux îles (au niveau de la Pointe de Brouel) pour rejoindre son bien-aimé, la mer sépara les deux îles et noya la jeune fille. Cette légende a été rapportée par Auguste Brizeux<ref>Journal Le Matin, n° du 9 août 1924, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5747847/f4.image.r=Izenah?rk=193134;0</ref>.

Tableaux

Film

  • Jean Loiseau : "Femme de marin, femme de chagrin ?" (récits des épouses et filles de capitaines ou marins de commerce de l’Ile d’Arz)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Héraldique

Modèle:Blason-ville-fr

Écologie

Livres

Personnalités liées à la commune

Fichier:183 Ile d'Arz.jpg
Plaque commémorative en mémoire de François Alexis Rio (église paroissiale de la Nativité de Notre-Dame).

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Cartes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Frédéric Le Tallec, L'ile d'Arz : en-Arh. L'une des perles de notre mor-bihan, tome I, hors série bulletin paroissial de Séné, 1975.
  • Frédéric Le Tallec, L'ile d'Arz : en-Arh. L'une des perles de notre mor-bihan, tome II, Le Tendre, Concarneau, 1976.
  • Jean Bulot, Olivier de Kersauson (préface), L'île des capitaines : chronique maritime et sociale d'une île du Ponant du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, éditions Jean Bulot, Spezet, 1988.

Articles connexes

Liens externes

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