Affaire des marchés publics d'Île-de-France

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Modèle:Infobox Affaire criminelle L’affaire des marchés publics d’Île-de-France ou affaire des marchés truqués des lycées d’Île-de-France est un dossier emblématique des dérives du financement des partis politiques dans les années 1990.

Cette affaire politico-financière française porte sur le financement, par les marchés de construction et d'entretien des lycées, des grands partis politiques français : RPR, PR, PS, PCF, organisés en cartel. Les montants détournés aux frais du contribuable francilien se chiffrent à plusieurs dizaines de millions d'euros (Modèle:Nobr de francs), soit 2 % du montant des contrats.

La rénovation des lycées d’Île-de-France

Chargé des lycées depuis les premières lois de décentralisation, le conseil régional dirigé par le RPR, et dont le président est Michel Giraud, engage, entre 1988 et 1997, Modèle:Nobr de francs de travaux de rénovation, extension et construction dans Modèle:Nobr<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. Sur ces montants, il est prélevé 2 % de « commissions occultes », que se partagent les grands partis politiques, au prorata de leur représentation à l'assemblée régionale (0,8 % pour la gauche et 1,2 % pour la droite)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Selon l'accusation, les entreprises qui se voient attribuer des marchés de construction des lycées d'Île-de-France doivent reverser 2 % de leurs montants aux partis suivants : RPR, PS, Parti républicain<ref>Modèle:Article</ref>. La plus grosse part (1,2 %) du « racket » revint au RPR, alors dirigé par Jacques Chirac, secondé par Michel Roussin<ref>Modèle:Article.</ref>.

En cinq ans, pour la seule période comprise entre 1990 et 1995, le RPR recevra Modèle:Nobr de francs. Le PS arrive en deuxième position, avec Modèle:Unité, suivi du Parti républicain (Modèle:Unité) et du PCF (Modèle:Nobr). Soit, au total, près de Modèle:Nobr de francs versés par les grands groupes : Bouygues, Eiffage, Spie Batignolles, Suez et Générale des eaux<ref name=":0" />.

Seuls les Verts à l'origine de la plainte et le FN n'ont pas participé à ce détournement<ref>Modèle:Article.</ref>.

Protagonistes

  • Jean-François Donzel, ancien élu écologiste dissident de Génération écologie<ref name=":1" />.
  • Michel Elbel, président de la commission d'appel d'offre<ref name=":0" />.
  • Des chefs d'entreprise<ref name=":1" />.

Voyages de Jacques Chirac

L'un des volets de ce dossier concerne les voyages payés en espèces par Jacques Chirac (Affaire des billets d'avion de Jacques Chirac). La justice soupçonne que l'argent liquide ayant servi à régler les billets d'avion (pour un montant de 3,1 millions de francs) puisse provenir de versements en espèces des commissions occultes versées par les entreprises de BTP attributaires des marchés publics, ce qui serait un abus de biens sociaux<ref name=":3">Modèle:Article</ref>.

Jacques Chirac affirme que cette somme, qui n'apparaît pas dans sa déclaration de patrimoine, provient des fonds spéciaux conservés lorsqu'il était Premier ministre. Aucun lien n'a pu être établi entre ces espèces et l'argent de la corruption des marchés d'Île-de-France<ref name=":3" />.

Selon le procureur Jean-Pierre Dintilhac, rien ne s'opposait à une audition de Jacques Chirac comme témoin assisté dans cette affaire. Cependant, selon un arrêt de la Cour de cassation, les tribunaux ne peuvent examiner les investigations menées sur les voyages payés en espèces par Jacques Chirac pour plusieurs millions de francs, qui avaient motivé en 2001 l'interrogatoire par les juges d'instruction de plusieurs proches du chef de l'État, dont sa fille Claude Chirac<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name=":3" />.

Le chef de l'État, qui bénéficie d'une immunité pénale pendant la durée de son mandat, n'a jamais commenté en détail le dossier, expliquant simplement en 2000 qu'il ne « pouvait pas croire » à une corruption impliquant droite et gauche<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Enquête et instruction

L'affaire est instruite par les juges Armand Riberolles et Marc Brisset-Foucault à partir de 1997<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date, Michel Roussin, ancien ministre RPR et ancien directeur du cabinet de Jacques Chirac à la Mairie de Paris, est incarcéré, tandis que Louise-Yvonne Casetta, ancienne trésorière officieuse du RPR, est mise en examen<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Michel Roussin est libéré sous caution et placé en liberté sous contrôle judiciaire le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date, le juge Armand Riberolles signe l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel à l'encontre de Michel Roussin et 46 autres personnes<ref>Modèle:Lien web</ref>. Dans son ordonnance, Jacques Chirac est évoqué a plusieurs reprises, mais le juge ne peut pas poursuivre le président de la République qui est protégé par son immunité<ref>Modèle:Article</ref>.

Onze personnes comparaîtront dans un procès en appel à partir du Modèle:Date-<ref name=":4" />.

Procès en correctionnelle

Une cinquantaine de personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procès en première instance se termine le mercredi Modèle:Date<ref name="Marchés publics d`IdF : peines confirmées pour Roussin et Casetta ?">Modèle:Lien web</ref>. Sur les 47 prévenus, dont beaucoup de chefs d'entreprise, 4 sont relaxés et 42 sont condamnés à des peines de sursis allant de six mois à quatre ans<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. 14 feront appel.

  • Michel Giraud est condamné à 4 ans de prison avec sursis et Modèle:Unité d'amende. Le parquet a demandé un an de prison ferme contre lui. Cette peine inclut une privation des droits civiques, civils et de famille pendant une durée de cinq ans<ref>Modèle:Article</ref>.
  • Michel Roussin, reconnu coupable de complicité et recel de corruption, est condamné à Modèle:Nobr de prison avec sursis et une amende de Modèle:Unité<ref name="Marchés publics d`IdF : peines confirmées pour Roussin et Casetta ?" />.
  • Jean-François Donzel, ancien élu écologiste dissident de Génération écologie, est condamné à un an de prison ferme (trois ans de prison dont deux avec sursis) pour avoir gardé des fonds pour son seul usage<ref name=":1" />.
  • Gérard Peybernès, ancien président de l'association nationale de financement du PS, seul représentant de la gauche poursuivi dans cette affaire, est condamné à Modèle:Nobr de prison avec sursis et Modèle:Unité d'amende<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • Des chefs d'entreprise sont également condamnés. On compte notamment des dirigeants des grands groupes du bâtiment et des travaux publics : Sicra-Sogea (Vivendi, puis Vinci), GTM, SNC Dumez, SCGPM-Spie (groupe Eiffage), Bouygues, CBC (groupe CGE), Fougerolles et Chagnaud<ref name=":2" />.
  • Des assistants à la maîtrise d'ouvrage et exécutants du conseil régional sont aussi condamnés<ref name=":2" />.

Procès en appel

Onze personnes comparaissent dans un procès en appel à partir du Modèle:Date-. Dans la grande majorité, les condamnés ont renoncé à faire appel, comme l'ancien président du conseil régional Michel Giraud, l'ancien trésorier du Parti républicain Jean-Pierre Thomas et Gérard Peybernès, ancien président de l'association nationale de financement du PS<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>.

Le procès doit s'étaler sur cinq semaines, jusqu'au Modèle:Date-, à raison de deux jours d'audience par semaine en moyenne<ref>Modèle:Lien web</ref>.

L'audience d'appel survient après la nomination par Jacques Chirac le Modèle:Date- d'un de ses anciens conseillers, Laurent Le Mesle, au poste de procureur général de Paris. Ce magistrat ne sera pas physiquement présent à l'audience mais sera en position de dicter les réquisitions au magistrat chargé du procès<ref>Modèle:Article</ref>.

Le Modèle:Date-, la cour d’appel de Paris confirme les condamnations prononcées en Modèle:Date- par le tribunal de grande instance de Paris à l’encontre de dirigeants des sociétés Bouygues Bâtiment, CBC Île-de-France, Dumez Île-de-France, Fougerolle, GTM (Grand Travaux de Marseille), Nord France, SAEP, SCGPM et SPIE<ref>Modèle:Lien web</ref>. Michel Roussin a été condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis, Modèle:Unité d’amende et quatre ans d’inéligibilité pour « complicité de corruption ». Les pourvois formés par Louise-Yvonne Casetta et François Donzel sont également rejetés<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Conseil de la concurrence

En Modèle:Date-, le Conseil de la concurrence a infligé une amende de Modèle:Unité d'euros à Modèle:Nobr dans le cadre du dossier concernant cette entente illicite<ref>Modèle:Article</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Articles connexes

Modèle:Portail