Fête des Fous

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Fichier:Miniature Fête des Fous.jpg
Charivari du Roman de Fauvel, miniature du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Fichier:Heinrich Vogtherr d. Jüngere, Narr.jpg
Fou avec sa marotte, vers 1540
Fichier:Narr haustuer.jpg
Bouffon avec sa marotte, son costume traditionnel bicolore (rouge et vert) garni de grelots, son bonnet surmonté d'oreilles d'âne, sa grande collerette dentelée et ses chaussures pointues<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La fête des Fous, ou fête des Innocents, était une mascarade, organisée en principe les 26, 27 et Modèle:Date-, à laquelle les ecclésiastiques participaient activement. Organisée par le clergé en Europe et attestée dans beaucoup de villes du Nord de la France dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, cette pratique s'est étendue du clergé dans la rue, favorisant la création de troupes d'écoliers dans les collèges et de basochiens dans les milieux juridiques, et perdure jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Dérivées des Saturnales romaines, ces fêtes paillardes sont reliées aux traditions populaires rurales par les folkloristes à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, et les historiens voient dans ces parodies liturgiques une des origines médiévales du théâtre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Introduction

On l'appelait aussi : fête de l'âne, des Sous-Diacres, des Diacres-Saouls, des Cornards, des Libertés de décembre, etc. Les personnes qui y participaient se voyaient affubler des noms de pape des fous, évêque-fou ou abbé des fous.

Elle avait pour objet d'honorer l'âne qui porta Jésus lors de son entrée à Jérusalem, était répandue dans toute la France au Moyen Âge et se célébrait le jour de la Circoncision de Jésus en janvier. On chantait un office et on dansait.

Fête des fous

Fichier:Fête des fous 1751.jpg
Étude historique sur la fête des fous, parue en 1751
Fichier:Fête des fous, 1559, d'après Brueghel gravé par Pieter Van der Heyden..jpg
Fête des fous, gravure de Pieter Van der Heyden, en 1559, d'après Brueghel

Ces divertissements avaient ordinairement l'église pour théâtre et les ecclésiastiques pour acteurs. Dans certaines églises, pendant les 3 jours de Saint Étienne, de Saint Jean et des Innocents (26, 27 et Modèle:Date-), un jeune clerc décoré du titre d’évêque des fous, Episcopus stultorum, occupait le siège épiscopal revêtu des ornements pontificaux à l'exception de la mitre, qui était remplacée par une sorte de bourrelet. À la fin de l'office, il recevait les mêmes honneurs que le prélat véritable, et son aumônier prononçait une bénédiction, dans laquelle il demandait pour les assistants le mal de foie, une banne de pardons, vingt bannes de maux de dents, et deux doigts de teigne sous le menton<ref>Mémoires de l'Académie des Inscriptions, etc., Modèle:T.VII, Modèle:P.254).</ref>.

La fête des Fous, dit Aubin Louis Millin de Grandmaison, donnait lieu à des cérémonies extrêmement bizarres. On élisait un évêque, et même dans quelques églises un pape des fous. Les prêtres, barbouillés de lie, masqués et travestis de la manière la plus folle, dansaient en entrant dans le chœur et y chantaient des chansons obscènes, les diacres et les sous-diacres mangeaient des boudins et des saucisses sur l'autel, devant le célébrant, jouaient sous ses yeux aux cartes et aux dés, et brûlaient dans les encensoirs de vieilles savates. Ensuite, on les charriait tous par les rues, dans des tombereaux pleins d'ordures, où ils prenaient des poses lascives et faisaient des gestes impudiques.

Ce n'étaient pas seulement dans les cathédrales et dans les collégiales que ces joyeusetés se célébraient : elles étaient aussi pratiquées dans les monastères des deux sexes.

Les jeunes personnes qu'on pouvait surprendre au lit le jour des Innocents, 28 décembre, recevaient sur le derrière quelques claques, et quelquefois un peu plus, quand le sujet en valait la peine<ref group=N>Clément Marot adressait, croit-on, à Marguerite de Navarre elle-même, l'épigramme suivante :
Très chère sœur, si je savais où couche
Votre personne, au jour des Innocens
De bon matin, j'irai à votre couche
Voir ce corps gent, que j'aime entre cinq cents.
Adonc, ma main, vu l'ardeur que je suis,
Ne se pourrait bonnement contenter,
Sans vous toucher, tenir, tâter, tenter.
Et si quelqu'un survenait d'aventure,
Semblant ferais de vous innocenter :
Serait-ce pas honnête couverture ? </ref>. La coutume de donner les innocents n'est pas un de ces usages isolés qui ne puisse être comparé à aucun autre. Dans diverses villes, les chanoines, les ecclésiastiques, et quelquefois, les séculiers étaient, à certains jours de l'année, pris le matin, dans leur lit et dans un état complet de nudité, conduits par les rues, dans les églises jusque sur l'autel, où on les arrosait d'eau<ref group=N>Cela avait lieu aux {{#switch: e

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}}, au Puy-en-Velay, à Nevers, à Mantes, à Angers.</ref>. Des indécences du même genre avaient aussi trouvé leur place parmi les folies que les ecclésiastiques se permettaient le jour des Innocents. Ils allaient jusqu'à promener par la ville et exposer sur des théâtres des hommes entièrement nus<ref group=N>C'est là un détail nouveau ajouté par Louis de Melun, archevêque de Sens, dans ses statuts de l'année 1445, aux turpitudes reprochées au clergé.</ref>.

Des mesures furent prises pour mettre fin à ces désordres. La toute première condamnation fut proclamée vers 1198<ref>Voir Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, édition Jean Frédéric Bernard, Amsterdam, 1743.</ref> à la demande d'Odon de Sully. La suivante émane du Concile de Bâle en 1431<ref>Selon Harvey Cox dans son ouvrage La Fête des Fous, essai théologique sur les notions de fête et de fantaisie, éd. Seuil, Paris, 1971, Modèle:P.13.</ref>, lors duquel un ban fut publié le Modèle:Date<ref group=N>« Modèle:Smallcaps ». On fait deffense, de par eschevins et de par le conseil de la ville, aux manants et aux habitans de ladite ville et taille d'icelle de eulx ingerer et annunchier doresenavent, faire ne assister à faire evesque des folz, ne le accompaignier en quelque maniere que ce soit, ne aussi juer dépossuit du dit evesque. En, pareillement, que nul ne se ingere de venir en ladite ville et taille accompagnier lesdites evesques, a peril si comme : les gens lays de estre pugnis à la discretion desdits esclaves et eschevins et les gens d'église de estre constituez prisonniiers pour estre renvoyez à leur ordinaire. Publiez à la bretesque le darrain jour de décembre {{#switch: e

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}}.</ref>.

Mais si le personnage a disparu des comptes de la ville, le subside habituel y est continué au vicaire de l'église Saint-Pierre et à ses suppôts. Le prélat des fols réapparaît encore en 1525 et 1526. La dernière mention en est faite au compte de 1526 : Aux vicaires et suppos du prélat des folz de Saint Pierre en support de spris par eulx donnés à ceulx qui, en decorant la procession, ont joué plusieurs belles et honourables histoires rommaines, XII livres. Le ban d'interdiction fut alors renouvelé<ref group=N>Pour ce que les eschevins et conseil de la dite ville sont informez que nonobstant les deffenses dessus dites et en oirreverence et vilipendence d'icelle aucuns se sont ingerez et advauchiez de fair eou avoir fait ung evesque ou prelat des fols en ladite ville, je fais le ban de deffense de par l'empereur notre sire par lesdits eschevins et conseil deladite ville que nuls de quelques estat ou condition quilz soient ne se ingerent ou advauchent en contrevenant auxdites deffenses ne favourissez par assemblée ne aultre maniere quelconque le tout sur paine estre banny criminellement,… , etc.. Archives de la ville de Lille</ref>. La fête fut progressivement interdite par les instances religieuses et civiles (Richelieu)

On peut notamment retenir les villes de Dijon avec l'Infanterie dijonnaise, de Ham qui avait un prince des fous, de Sens.

Victor Hugo

Fichier:Boy bishop.jpg
Un jeune évêque des fous, gravure du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Fichier:Fête des fous dans l'église 1752.jpg
Fête des fous dans une cathédrale, gravure de 1752
Fichier:Le Roi des fous par Louis Boulanger et W. Finden, 1878.jpg
Quasimodo, le Roi des fous, gravure de 1878

En ouvrant son roman « Notre-Dame de Paris » sur la Fête des Fous, Victor Hugo plonge immédiatement son lecteur dans une atmosphère de liesse populaire, laissant transparaître ses opinions sociales<ref group=N>Mélange de Mardi Gras et de Premier Avril, ce festival de rues haut en couleur était la fête favorite des déshérités et des exclus. Pendant une journée dans l'année, les conventions sociales étaient chamboulées, la folie était de mise, le peuple agissait à la manière des rois et les fous prenaient la place des sages. L'aspect satirique de la chose était évidemment très développé.</ref>. La tradition française de la Fête des Fous commença comme un événement ecclésiastique dans des villes abritant des cathédrales comme Paris et Autun. Le bas clergé réservait le charivari général le Modèle:Date-, aussi appelé Jour des Rois, parce que les Rois Mages arrivèrent à Bethléem cette même date. Ce jour-là, pendant vingt-quatre heures, ils s'arrogeaient les privilèges réservés d'habitude à leurs supérieurs au sein de la très puissante Église catholique romaine.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, époque où se déroule le roman de Hugo, la coutume s'était étendue du clergé à la rue ; devenue un événement public attendu par tous, elle était l'occasion de réjouissances populaires ; on y buvait, y dansait, on y donnait des spectacles de mime, de magie, des tours, des momeries de théâtre, on y faisait des farces. Les dés roulaient dans les églises ; les prêtres marchaient de côté le long des ruelles, déguisés ; des jongleurs, des acrobates, des voyous de tout poil prenaient possession de la rue. Victor Hugo précise dans Notre-Dame de Paris, qu'au programme du Modèle:Date- : Modèle:Citation.

Au point culminant de la fête, les farceurs élisaient le Pape des Fous, la plupart du temps un diacre, souvent même un profane ou un étudiant, qui conduisait ensuite à travers les rues de la ville une procession débridée où les bagarres n'étaient pas rares, constituée de membres du clergé et d'hommes du peuple, qui se mêlaient aux noceurs.

Paillarde, exubérante, bruyante, subversive, cette fête dérivait d'une ancienne fête romaine dédiée à Saturne, le dieu de l'agriculture. Pendant les saturnales, trois jours de fête durant l'hiver, les tribunaux et les écoles étaient fermés et les esclaves étaient les égaux de leurs maîtres.

Au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, environ trois cents ans avant l'époque de Victor Hugo, la fête avait effectivement pratiquement disparu. Elle est partiellement remplacée par le Carnaval de Paris.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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