Crampe

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Modèle:Confusion

Une crampe est une contraction involontaire douloureuse et temporaire d'un muscle. Les crampes surviennent plus souvent au niveau des fléchisseurs des bras ou des jambes (ex : crampe des gastrocnémiens, des fléchisseurs du pied), chez 37 % de la population générale selon les données disponibles vers 1990<ref name= Jansen1990>Modèle:Article.</ref>. Certaines crampes (dites idiopathiques) surviennent selon un mécanisme encore incompris, ce qui explique que les options de traitement actuelles sont limitées<ref>Modèle:Article.</ref>.

Histoire

Médicalement, les crampes ont dans le passé été attribuées à des causes variées (fatigue musculaire, stress psychosomatiques, déshydration, problèmes de statique, troubles vasculaires, myogéniques ou neuraux).

Depuis la fin des années 1980, Modèle:Citation<ref name=Jansen1990/>.

À la fin des années 2010, selon Nakanishi & al. (2019) Modèle:Citation mais la recherche poursuit ses efforts<ref name=NakanishiAl2019/>.

Description

Une crampe est une contraction involontaire, passagère et douloureuse, visible et palpable, de tout ou partie d'un seul muscle ou d'un faisceau de muscles qui agissent souvent ensemble (comme les muscles du mollet ou les muscles qui fléchissent plusieurs doigts adjacents).

Elle débute brutalement ; elle est brève (quelques minutes ; au-delà on parle de tétanie)<ref>Modèle:Article.</ref> ; elle entraîne une impotence totale au niveau du groupe musculaire atteint ; elle survient au repos, souvent pendant le sommeil, mais parfois également après une contraction volontaire d'un muscle déjà en position de raccourcissement maximal ; elle cède le plus souvent spontanément, et/ou progressivement en étirant le muscle considéré.

Saisonalité

Des indices (variations temporelle des prescriptions de quinine et des recherches sur Internet liées aux crampes du mollet) laissent penser que le risque de crampe double au milieu de l'été par rapport au milieu de l'hiver, pour des raisons encore non complètement élucidées<ref>Modèle:Article.</ref>.

Mécanismes

Plusieurs mécanismes peuvent conduire à la crampe :

  • Lors de la phase de la relaxation musculaire, la concentration en calcium intracellulaire diminue à la suite de l'action couplée de trois transporteurs :

Lorsque le gradient sodique (Na+) extracellulaire diminue (à la suite d'une perte d'eau par sudation ou par hyperhydratation lors d'un entrainement sportif par exemple) l'activité de l'échangeur NCX Modèle:Nobr diminue, conduisant progressivement à une accumulation de calcium dans la cellule. La concentration calcique intracellulaire jouant un rôle primordial dans la contraction (par le mécanisme de fixation du calcium par la sous-unité TnC de la troponine), il en résulte une contraction involontaire prolongée de la cellule musculaire, et par extension, du muscle squelettique concerné.

Lors d'un effort physique, la sueur excrétée a pour fonction de maintenir la température corporelle à 37 °C. Cependant, la perte d'eau est accompagnée d'une perte en sodium Na+. La crampe d'effort (crampes pendant le sport) est parfois la conséquence d'une surcharge en calcium dans le muscle, engendrée par un manque de sodium circulant dans l'organisme, ce pourquoi lors d'efforts d'endurance, il est conseillé d'avoir un léger apport en sel pour minimiser le risque de crampe.

Modèle:Citation, note Michael Behringer (Professeur de sciences du sport à l'Université Goethe de Francfort en Allemagne) ; la perte par transpiration de magnésium, potassium et/ou sodium peut contribuer aux crampes mais d'autres facteurs sont en jeu, et ingérer plus d'électrolytes est le plus souvent inefficace pour éliminer le risque de crampe<ref name=Behringer2018/>.

Pour Scott Garrison (professeur à l'Université de l'Alberta), il ne s'agit pas d'un trouble musculaire, mais plutôt d'un trouble des motoneurones<ref name=Cochrane2020>Modèle:Article.</ref>, ayant peut être une origine Modèle:Incise dans l'organe tendineux de Golgi (GTO, une structure nerveuse présente dans tout le corps là où les fibres musculaires sont fixées aux tendons. Le GTO aurait selon lui un rôle tampon de l'activité électrique - limitant le type « d'excitabilité » qui crée la contraction musculaire. Quand le contrôle du GTO est inhibé, le motoneurone alpha (essentiellement, l'interrupteur marche / arrêt du muscle) dans la moelle épinière peut électriquement surexciter le muscle au delà d'un seuil qui est celui qui produit la crampe. Toute inhibition de l'activité des motoneurones peut également entraîner le type de discombobulation électrique qui cause la crampe musculaire, expliquant la fréquence des crampes lors de maladies neurologiques dégénératives telle que la SLA<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lambert EH (1969) Electromyography in amyotrophic lateral sclerosis. In: Norris FN Jr, Kurland LT (eds) Motor neuron diseases: research on amyotrophic lateral sclerosis and related disorders. Grune & Stratton, New York, pp 135–153.</ref> ou en cas de diabète de type 2<ref>Modèle:Article.</ref> (associé à des lésions nerveuses) ou simplement lors du vieillissement (associé à une perte de motoneurones, à partir de la cinquantaine).

Étiologie

Crampes essentielles

Les crampes essentielles (ou idiopathiques) sont plus fréquentes chez le sportif et chez les personnes âgées mais pouvant survenir à tous âges, souvent au repos et la nuit. Elles peuvent être très douloureuses, perturber le sommeil, et parfois se succéder (plusieurs fois par nuit, et/ou plusieurs nuits par semaine). Elles sont sans gravité, mais Modèle:Refnec. Une hyperexcitabilité des nerfs stimulant les muscles pourrait être en cause. La cause réelle de crampes nocturnes est généralement inconnue, mais on leur reconnait généralement une composante neurologique<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Dès la fin des années 1950, on sait expérimentalement induire des crampes et comparer leurs électromyogrames avec ceux de crampes « spontanées »<ref>Modèle:Article.</ref>.

Certaines crampes semblent initiées par un mouvement d’hyper-flexion qui réduit le muscle (Modèle:Ex bout du pied pointé, en position couchée dans son lit, ce qui raccourcit le muscle du mollet, site le plus fréquent de crampes musculaires). Des variations importantes de température semblent être un facteur de risque contextuel supplémentaire.

Plusieurs causes peuvent parfois s'additionner, dont le plus souvent :

  • fatigue musculaire ; chez la personne âgée ou le sportif ou dans d'autres cas, ce type de crampe surgit durant l'activité (exemple : course cycliste) ou plus tard (éventuellement plusieurs heures plus tard). La fatigue musculaire induite par une position inconfortable (assise ou couchée pendant une période prolongée) ou l'usage répété d'un muscle dans une position inhabituelle peuvent provoquer des crampes ;
  • déshydratation ;
  • apport insuffisant en chlorure de sodium (sel de table) ;
  • hyperglycémieModèle:Référence nécessaire ;
  • complication d'une grossesse ;
  • abus de café, thé, alcool ou autres excitants ;
  • manque de calcium, potassium et magnésium (hypothèse scientifiquement non confirmée)<ref name=MagnGarisson2012>Modèle:Ouvrage.</ref> ;
  • fatigue<ref>Layzer RB (1986) Muscle pain, cramps and fatigue. In: Engel AG, Banker BQ (eds) Myology. McGraw-Hill, New York, pp 1907–1922</ref> ;
  • situation d'hémodialyse<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Acchiardo SR, Skoutakis VA, Hatch FH (1975) Management of muscle cramps in hemodialysis patients: controlled prospective study. Proc Dial Transplant Forum 5:6–8</ref>.

Crampes secondaires

Les crampes peuvent être secondaires à :

Conséquences

En plus d'être douloureuses, les crampes nocturnes quand elles sont fréquentes sont une source de fatigue (sommeil dégradé), de détresse et d'anxiété<ref> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Weiner, Israel H. « Nocturnal Leg Muscle Cramps » JAMA. Consulté 26 Oct. 2011.</ref>.

Diagnostic différentiel

Modèle:Section travail inédit Il ne faut pas confondre une crampe avec :

Modèle:Référence nécessaire ;

  • une courbature (douleur résiduelle suivant un effort, ou un travail effectué avec une position inhabituelle du corps) ;
  • une dystonie focale d'action ;
  • certaines claudications induites par une ischémie ;
  • une tétanie (qui peut avoir de nombreuses causes dont empoisonnement) ;
  • une myotonie ;
  • certaines contractures réflexe et non-douloureuses ;
  • une raideur centrale ;
  • un claquage musculaire.

Traitements

Les « crampes de chaleur »<ref>Modèle:Article.</ref> ou de déshydratation, dans la majorité des cas peuvent être évitées ou neutralisées par un rééquilibrage de l'équilibre osmotique (notamment du sodium), c'est-à-dire une ingestion d'eau salée (une demi-cuillerée à café par litre).

Contre les crampes dues à une cirrhose du foie, le zinc, la 1-α-hydroxy vitamine D, la vitamine E, les acides aminés à chaîne ramifiée, la taurine, la l-carnitine, le chlorhydrate d'épérisone, l'albumine intraveineuse et la quinidine sont utilisés avec un certain effet (sans effet pour la vitamine E) mais sans que les mécanismes de ces effets soient bien compris, faute d'études cliniques contrôlées randomisées selon Vidot & al. (2014)<ref name=cirrhose2014/>.

Pour les crampes « essentielles » (idiopathiques), c’est-à-dire sans cause décelées et décelables, il est de coutume :

  • d'étendre et étirer le muscle concerné, sur un sol froid de préférence (techniques de refroidissement et d'étirement passif) ; l'étirement du mollet, une certaine pression sur la jambe, le fait de marcher ou se mettre debout, un bain ou une douche chaude peuvent souvent aider à mettre fin à la crampe<ref> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ray, C. Claiborne (2009-06-09), "Q & A – A Charley Horse in Bed" ; New York Times. Consulté 2009-06-09.</ref>. En cas de crampe du mollet, tirer le gros orteil doucement en arrière et étirer le muscle pour provoquer un soulagement presque immédiat ;
  • de pratiquer des étirements en journée (par exemple : debout face à un mur situé à un mètre en se penchant en avant pour poser les mains au mur sans décoller les talons du sol) ;
  • de s'hydrater (Attention, boire après la déshydratation rend les muscles plus sensibles aux crampes, mais les électrolytes apportés avec l'eau, s'ils sont équilibrés et adéquats, inversent cet effet<ref>Modèle:Article.</ref>)
  • de s'échauffer avant l'effort (par exemple : pour les sportifs ou métiers physiques<ref>Holmes TH (1951) Muscle spasms, professional cramp and backache. In: Cecil RL, Loeb RF (eds) A textbook of medicine, 8th edn. Saunders, Philadelphia, pp 1443–1447</ref>).

Des médicaments à base de quinine ont obtenu une AMM pour le traitement de certains types de crampes, avec une efficacité démontrée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} El-Tawil S, Al Musa T, Valli H Modèle:Et al. « Quinine for muscle cramps » Cochrane Database of Systematic Reviews 2010, Issue 12. Art. Modèle:N°. Modèle:DOI.</ref>, mais avec des effets secondaires possibles et une balance bénéfice-risque jugée défavorable pour justifier son utilisation systématique dans l'indication de la crampe essentielle qui est un symptôme bénin bien que douloureux<ref>Prescrire, n° 206, mai 2000, p. 372 « Quinine et crampes : une efficacité incertaine mais des risques importants ».</ref>. Parmi les effets secondaires indésirables (aux doses thérapeutiques habituelles) figurent : le cinchonisme (marqué par des acouphènes, une surdité aiguë, une photophobie et d'autres troubles visuels, une dysphorie, des maux de tête, des nausées, des vomissements, des suées, des étourdissements et une hypotension orthostatique), hypoglycémie (due à l'effet stimulant du médicament sur les cellules β pancréatiques ; plus fréquente dans le traitement du paludisme grave), hypotension (généralement liée à la perfusion intraveineuse du médicament), troubles auditifs et visuels (y compris perte irréversible), symptômes gastro-intestinaux, effets cutanés, anomalies de la conduction (léger allongement de l'intervalle QT corrigé, ce qui est rare à moins que les taux plasmatiques ne soient élevés), arythmies et hémolyse (dues à une hypersensibilité ou chez des patients présentant un déficit en G6PD)<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=Cochrane2020/>. Des effets hématologiques rares mais graves voire mortels (purpura thrombocytopénique immunologique et microangiopathie thrombotique médicamenteuse) ou arythmies graves à voire mortelles induites par un surdosage intentionnel ou accidentel. En outre des interactions médicamenteuses sévères (ex : acouphènes, névrite optique, allongement de l'intervalle QT ou myasthénie grave) existent avec les antiacides à base d'aluminium, les inhibiteurs de la cholinestérase, la cimétidine, la digoxine, les agents bloquants neuromusculaires, la warfarine et d'autres agents<ref name=Cochrane2020/>.

Son utilisation n'est plus recommandée aux États-Unis depuis 2009<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}FDA (2012), Serious risks associated with using Quinine to prevent or treat nocturnal leg cramps.</ref> et en France en 2012, après réévalué par l'ANSM, il est réservé aux crampes nocturnes de l'adulte, en cas d'échec des mesures non pharmacologiques<ref>Modèle:PdfANSM, Quinine indiquée dans le traitement des crampes idiopathiques : restriction de l’indication et mise à jour des données de sécurité des spécialités concernées - Lettre aux professionnels de santé, 2012.</ref>.

La recherche envisage plusieurs mécanismes et options de traitement médicamenteux bloquant par exemple certains types d'activité électrique dans le muscle, dont par la mexilétine (inhibiteur des canaux sodiques) qui semble réduire le type de « surexcitabilité » musculaire aboutissant aux crampes, selon Michael Weiss, par exemple chez des patients souffrant de crampes induite par la SLA<ref name=MagnGarisson2012/>. D'autres piste explorées contre les crampes musculaires s'appuient sur le magnésium, le zinc, la 1-a-hydroxy vitamine D, la vitamine E, le chlorhydrate d'épérisone, l'albumine intraveineuse, les acides aminés à chaîne ramifiée, la taurine, la quinidine, la l-carnitine et le baclofène. La l-carnitine semble améliorer la détérioration du métabolisme énergétique et le baclofène limite certains dysfonctionnements nerveux. Des études supplémentaires doivent encore repérer les cibles mécanistes d'intérêt thérapeutique les plus efficaces<ref name=NakanishiAl2019/>.

Selon Michael Behringer et son équipe (2017), chez des patients souffrant d'au moins une crampe au mollet par semaine, une stimulation<ref>dans ce cas : séance bi-hebdomadaire, durant six semaines avec à chaque séance : 3 × 6 trains de stimulation à 30 Hz au-dessus de la fréquence du seuil de crampe du patient)</ref> électrique neuromusculaire (NMES) du muscle (gastrocnémien) du mollet diminuent fortement le nombre (-78 % sur les mollets stimulés et -63 % pour les mollets non stimulés)) et l'intensité et les séquelles des crampes spontanées du mollet dans les semaines qui suivent<ref name=Behringer2018>Modèle:Article.</ref>.

La « thérapie par ondes de choc extracorporelles » (ESWT, mise au point pour traiter les calculs, mais qui s'est montrée efficace contre les tendinites) fait aussi l'objet d'explorations comme traitement anti-crampes chez des patients souffrant de troubles dégénératifs lombaires (LDD), avec une fois tous les deux jours, durant quatre semaines, l'application de 2 000 chocs par séance, à une fréquence de 8 à 10 chocs par seconde ; selon les auteurs, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Croyances populaires

Les moyens suivants n'ont aucune efficacité démontrée : pain de savon de Marseille dans le lit ; aimants permanents, morceau de métal (ou bijoux en or) dans le lit, bouillottes ou vessies de glace, contention élastique, ainsi que les inhibiteurs calciques. Les apports en vitamines semblent sans effet, sauf peut être pour la vitamine D, mais sans preuves claires à ce jour.

Certains pensent qu'elles sont liées à la consommation de produits laitiers par des personnes intolérantes au lactose et proposent un régime en conséquence<ref>"Lait, mensonge et propagande" de Thierry Souccar (Éditions Thierry Souccar).</ref>Modèle:Refins.

Modèle:Refnec

Prévention

Les crampes musculaires du sportif peuvent souvent être prévenues par des mesures simples<ref> A. Farhi, « Définition, causes, types et traitements des crampes musculaires », 2009.</ref> :

  • s'échauffer avant tout exercice physique ;
  • pratiquer dans des lieux sûrs (surface planes, gymnase...) ;
  • bien s'hydrater avant la pratique du sport ;
  • être suivi par un professionnel du sport et/ou un médecin.

Les crampes nocturnes sont réputées pourvoir être évitées via une supplémentation en magnésium (par exemple en buvant des eaux riches en sels de magnésium, en mangeant des bananes, etc.). Ceci n'est pas scientifiquement confirmé, notamment pour Modèle:Citation<ref name=MagnGarisson2012/>. Pour Modèle:Citation, selon Garisson & al. (2012), la littérature médicale est contradictoire et des recherches supplémentaires dans cette population de patients sont nécessaires<ref name=MagnGarisson2012/>. Cette équipe dit aussi n'avoir Modèle:Citation<ref name=MagnGarisson2012/>.

Chez les sportifs, une consommation d'aliments en riches potassium, vitamines et minéraux permettent aussi de limiter l'apparition des crampes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Liens Modèle:Portail