Adolphe Léon Willette

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Adolphe Léon Willette, né le Modèle:Date de naissance à Châlons-sur-Marne et mort le Modèle:Date de mort à Paris, est un peintre, illustrateur, affichiste, lithographe et caricaturiste français.

Biographie

Fichier:Adolphe WILLETTE jeune homme.jpg
Adolphe Willette jeune homme, v. 1870.
Fichier:(Albi) Pierrot et une femme sur une colonne - Adolphe Willette 1885 HsT.jpg
Pierrot et une femme sur une colonne (1885), huile sur toile, Palm Beach, Collection David E. Weisman et Jacqueline E. Michel.

Fils du colonel Henri-Léon Willette, qui, depuis la campagne du Mexique, fut aide de camp du général puis maréchal Bazaine<ref name="AED">Léon Deshairs, « Chronique Willette », Art & Décoration, mars 1926, Modèle:P..</ref>, il est, en 1867, élève de l'institut Boniface, 18 rue de Condé à Paris, puis, son père étant muté à Dijon, en 1868, du lycée de cette ville. En 1875, l'implication de son père dans l'évasion de Bazaine de l'île Sainte-Marguerite lui vaut d’être radié du lycée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il intègre alors l'École des beaux-arts de Paris<ref name="PRE">Modèle:Article.</ref>, où il sera l'élève d'Alexandre Cabanel, maître dont il tiendra, analyse Claude Roger, Modèle:Citation. Il y fait la connaissance d'Antonio de La Gandara dès 1875. Il réalise ses premiers dessins de presse, notamment pour La Jeune Garde et La France illustrée, sous le pseudonyme de Nox en 1877<ref>Adolphe Léon Willette, Feu Pierrot, Paris, Henri Floury, 1919, Modèle:P..</ref> puis débute au Salon en 1881 avec une Tentation de Saint Antoine qui y est remarquée, affirmant Modèle:Citation qui se confirmera dans son envoi de 1886, la Veuve de Pierrot<ref name="AED"/>.

En 1882, il s'installe à Montmartre et loue avec son frère, le docteur Willette, un atelier au 20, rue Véron<ref name="Roussard">Modèle:Lien web.</ref>. Il illustre Victor Hugo, peint des fresques et des vitraux, dessine des cartes postales, des affiches publicitaires<ref group="α">Cinq de ses œuvres sont reprises dans Les Maîtres de l'affiche.</ref>, des couvertures de livres et, en échange d'un repas, des menus de brasserie. Ses représentations de Pierrot et Colombine lui valent une certaine popularité. En 1883, il réalise un dessin, intitulé Ah! que c'est beau le soleil!, pour illustrer la pièce, Le Rêve d'un Viveur, de Jean-Louis Dubut de Laforest, il est publié dans le recueil de la pièce<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Avec Rodolphe Salis et Émile Goudeau, il participe à la création du cabaret parisien le Chat noir au boulevard Rochechouart, où il expose d'abord une toile refusée au Salon : Une Paire d'amis (Femme et chat noir), puis qu'il décore ensuite de panneaux, notamment celui du Parce Domine (1884)<ref name="Goudeau">Modèle:Ouvrage.</ref>, et d'un vitrail, Le Veau d'or ou Te Deum laudamus (1885), alors perçu par John Grand-Carteret comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Au Chat noir, il retrouve Antonio de La Gandara et fréquente également Henri Rivière, Maurice Donnay, Maurice Rollinat, Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Signac, Camille Pissarro, Vincent van Gogh, Louis Anquetin ou Georges Seurat.

En 1888, à Paris, a lieu sa première exposition de peintures et de dessins au 34 rue de Provence : Jules Chéret lui fait une affiche. Il décore de nombreux cabarets et restaurants de la butte Montmartre : l'auberge du Clou, la Cigale, le hall du bal Tabarin, la Taverne de Paris, ainsi qu'un salon de l’Hôtel de ville de Paris. En 1889 il décore le Moulin Rouge, et dessine le célèbre moulin.

Fichier:Adolphe Willette by Marcellin Desboutin.jpg
Willette, en pierrot noir, estampe par Marcellin Desboutin, parue dans L'Artiste en mai 1896.

Polémiste ardent, Willette collabore tour à tour à de nombreux périodiques illustrés comme Le Chat noir, puis Le Courrier français (une relation qui, à compter de sa brouille avec Rodolphe Salis, durera 23 ans<ref name="AED"/>), Le Triboulet, Le Rire, sans oublier, dès 1901, L'Assiette au Beurre dont il compose la lettre de présentation. Il fonde plusieurs publications comme Le Pierrot (1888-1891 ?), La Vache enragée (1896-1897), Le Pied de nez (1901), Les Humoristes (avec Steinlen en 1901).

Fichier:1889 French election poster for antisemitic candidate Adolphe Willette.jpg
Adolphe Willette, candidat antisémite. Affiche pour les élections législatives du Modèle:Date-.

En 1889, en pleine affaire Boulanger, et sans écarter ici l'hypothèse d'une « blague », dans le style du Chat noir, d'un goût exécrable<ref group="α">Outre Michel Dixmier, Didier Pasamonik et Laurent Bihl, Jacques Benoist suggèrent que cette affiche témoigne non pas d'un engagement politique réel de Willette mais d'une forme de provocation — Voir Modèle:Lien web. Point de vue que ne partage pas le musée d'Art et d'Histoire du judaïsme qui expose et analyse d'autres dessins antisémites de Willette, lire en ligne.</ref>, Willette se présente comme unique « candidat antisémite » aux élections législatives du Modèle:Date-, dans la Modèle:2e du [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e de Paris]]. Une affiche est produite, laquelle fut récupérée en 1942-1943 sous l'Occupation, selon Laurent Gervereau<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À l'issue du premier tour du scrutin, Willette n'a obtenu que 19 voix sur 11 371 votants (0,17 %), en cinquième position derrière le socialiste possibiliste F. Dandreux (2,36 %), le radical Paul Strauss (25,16 %), l'opportuniste Georges Berger (26 %) et le député sortant boulangiste Louis Andrieux (44,37 %)<ref>Le Rappel, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Il obtient encore une voix au second tour.

En 1891, il prend la défense du Montmartrois et communard Jean-Baptiste Clément condamné pour ses activités syndicalistes et militantes à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour.

Un dessin qui parait dans Le Courrier français montre une jolie et aguichante jeune fille qui chante avec insouciance. Elle marche enchaînée et encadrée par deux antipathiques gendarmes. L'un d'eux s'est emparé du panier de cerises qu'elle avait au bras. Une légende accompagne le dessin, en forme de nouveau couplet de la célèbre chanson de Jean-Baptiste Clément, Le Temps des cerises<ref>Tristan Rémy, Le temps des cerises (Jean Baptiste Clément), Paris, Les Éditeurs Français Réunis, 1968, Modèle:P.. Le dessin est reproduit en page 1 de couverture.</ref> :

<poem>::Quand il reviendra, le temps des cerises

Pandore idiot, magistrats moqueurs
Seront tous en fête !
Gendarmes auront la folie en tête
À l'ombre seront poëtes chanteurs
Quand il reviendra le temps des cerises
Siffleront bien haut les chassepots vengeurs !</poem>
Fichier:Démolir la Bastille... et aboutir à Fourmies.png
« Démolir la Bastille… et aboutir à Fourmies… », dessin, Almanach du Père Peinard, 1891.

Durant l'affaire Dreyfus, à partir de 1894, il se range du côté des antidreyfusards avec d'autres artistes proches comme Caran d'Ache<ref name="CAT"/>Modèle:Rp ou Forain. Par ailleurs, il collabore au journal La Libre Parole illustrée (1893-1897) dirigé par le nationaliste antisémite Édouard Drumont<ref>« Adolphe Willette, un dessinateur engagé à contresens », La Dionyversité, 4 mai 2014</ref>.

Fichier:Pierrots de Willette.jpg
lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Le Petit Journal, 13 mars 1896, page 1, Modèle:5e.</ref>.
Fichier:P1010097 Paris Ier Eglise Saint-Germain l'Auxerrois voeu Willette reductwk.JPG
Plaque en l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois de Paris

En 1896, il participe à l'organisation du premier cortège carnavalesque montmartrois de la Promenade de la Vache enragée. Il y défile costumé en pierrot noir, à la tête d'une joyeuse troupe de pierrots et colombines<ref name=PIERROTS/>. Il est responsable de la deuxième édition de la fête qui a lieu l'année suivante. Ce sera la dernière édition de ce défilé du vivant de Willette.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1906, il est ensuite élevé au rang d'officier de ce même ordre en 1912. Il est également membre de la goguette du Cornet<ref group="α">Dans le numéro de mars 1906 de la revue {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5699945d%7C{{ #if: bpt6k5699945d |{{ #if: Le Cornet | Le Cornet | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, compte rendu de l'hommage rendu à Willette au dîner du Cornet du 13 mars 1906 à l'occasion de sa nomination au grade de chevalier de la Légion d'honneur.</ref>.

En 1914, l'architecte Pierre Regnault, fondateur de l'Union des catholiques des beaux-arts, invite ses membres à une messe en mémoire des membres défunts. Willette répond à l'invitation et suggère de dire cette messe Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette première messe fut célébrée le Modèle:Date- dans ladite église avec lecture de la prière de Willette<ref name="CAT">Jacques Benoist, « Adolphe Léon Willette dit Pierrot », étude pour la revue Catholicisme, octobre 1998</ref>. Elle deviendra annuelle à partir de 1926, après la mort de Willette. Une dalle en pierre scellée dans le mur de l'église y commémore l'événement<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Guillaume Apollinaire, qui comptait parmi ses plus fervents admirateurs, écrit en 1911 : Modèle:Citation

À partir de 1915, il parraine un groupe de jeunes artistes de Coutances qui, se proposant de Modèle:Citation et de Modèle:Citation, fondent Le Pou qui grimpe.

En 1919, il publie ses souvenirs26, sous le titre Feu Pierrot chez Henri Floury.

En 1920, avec Forain, Neumont, Guérin et Poulbot il fait partie des fondateurs de la République de Montmartre<ref>Association Les Amis de L'Isle-Adam, Adolphe Willette</ref>. Il en sera le premier président jusqu'au Modèle:Date-.

En 1923, il pose la première pierre du dispensaire des Petits Poulbots à Montmartre.

Adolphe Willette meurt d'une congestion pulmonaire en son domicile, le petit hôtel du 28, rue Lacroix dans le [[17e arrondissement de Paris|Modèle:17e]] de Paris, le Modèle:Date-<ref name="AED"/>,<ref>Archives de Paris Modèle:17e, acte de décès no 363, année 1926 (page 3/31)</ref>, Modèle:Citation. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (Modèle:2e), où l'oraison funèbre est prononcée par Jean-Louis Forain<ref name="PRE"/>.

Fichier:Monsieur Isaac et son oeuvre (Willette).jpg
Monsieur Isaac et son œuvre, dessin antisémite de Willette, 1891.

Postérité

En 1927, le nouveau square inauguré au pied du Sacré-Cœur est baptisé en son honneur « square Willette ». Il porte ce nom jusqu'en 2004<ref> Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, à la suite d'une délibération<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> du Conseil de Paris souhaitant à la fois qu'Adolphe Willette, connu pour son engagement antisémite des années 1889-1895, ne soit plus ainsi glorifié, et honorer la mémoire d'une femme engagée et liée à l'histoire des combats de la Commune de Paris, ce square est rebaptisé square Louise-Michel, du nom de la communarde montmartroise Louise Michel<ref>

Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Une rue porte son nom à Dijon<ref>https://c.bienpublic.com/edition-dijon-ville/2015/04/06/une-rue-au-nom-qui-derange</ref>.

Œuvre

L'œuvre graphique de Willette est à ce jour difficilement mesurable en termes de quantité et un catalogue raisonné relève de la gageure selon Laurent Bihl, outre les dessins de presse, les tableaux et les gravures, on compterait des éventails, boîtes de friandises, menus, images scolaires ou religieuses, tracts, enseignes de boutique, cartes postales, faire-part de naissance, affiches, décorations murales de lieux publics, chansons illustrées, mais aussi chars carnavalesques, déguisements, costumes de scène, bannière religieuse, etc<ref>Modèle:Article.</ref>.

Affiches

Willette est un affichiste prolifique reconnu de son temps pour son talent de lithographe par Jules Chéret, Henri Beraldi ou encore John Grand-Carteret et Armand Lods<ref>« Les Affiches de Willette » par A. Lods, dans Le Livre et l'image, 15 mai 1894 — sur la base PRELIA.</ref>.

Fichier:Les Maîtres de l'Affiche - 43 - Cacao Van Houten (bgw20 0371).jpg
Réclame Van Houten, Willette, 1893 (reproduite dans Les Maîtres de l'affiche).
  • Le Petit National : transformation complète , révolution dans la presse, lithographie en rouge et noir, Paris, Imprimerie des Arts et Manufactures, 1888, Catalogue général de la BNF, en ligne.

Estampes et caricatures

Peintures

Vitraux

  • Le Veau d'or ou Te deum laudamus (1885), vitrail pour le cabaret du Chat Noir de la rue de Rochechouart, Paris, Musée Carnavalet.
  • Vitrail pour l'église Saint-Pierre de Plougasnou (Finistère) (1914).

Illustrations

  • Pauvre Pierrot, 1888.
  • Émile Vitta, Farandole des Pierrots, quinze dessins d'Adolphe Léon Willette, Paris, Vanier, 1890.
  • Arsène Alexandre, La Sœur de Pierrot, dessins d'Adolphe Léon Willette, Delagrave, 1893.
  • Modèle:Article.
  • Henry Detouche, Les Peintres de la femme intégrale, illustrations de Félicien Rops et Adolphe Léon Willette, Paris, Blaizot, 1906.
  • Henry Detouche, Les grains du sablier (Sous la dictée de la vie, Modèle:2e partie), frontispice d'Adolphe Léon Willette, 1908.

Éventails

Ombre chinoise

Publications

  • Œuvres Choisies, contenant 100 dessins choisis dans le Courrier Français de 1884 à 1901, sous la haute direction du R.P.Lavigne et de Feu Gère, H. Simonis Empis Éditeur, Paris 1901
  • Modèle:Ouvrage.
  • Pauvre Pierrot, recueil de poèmes, précédé de Pierrot ressuscité, 1925.

Expositions

Expositions collectives

Fichier:Cheret, Jules - Exposition de Tableux et Dessins de A. Willete (pl 97).jpg
Affiche d'exposition des œuvres de Willette par Jules Chéret, 1888.

Expositions personnelles

Réception critique

Fichier:Gustave Geffroy - französischer Schriftsteller (cropped).jpg
Gustave Geffroy.
Fichier:Ferdinand Bac par Tony Roux 1919.jpg
Ferdinand Bac.

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Galerie

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Fichier:Léon Bloy par Dornac.jpg
Léon Bloy.
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Frantz Jourdain.
Fichier:Emile Goudeau.jpg
Émile Goudeau.

Iconographie

Liens externes

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