Montérégie
Modèle:Infobox Région du Québec La Montérégie est une région administrative du Québec délimitée à l'ouest par la région de Montréal et à l'est par les régions de l'Estrie et du Centre-du-Québec. Elle s'étend du fleuve Saint-Laurent jusqu'à la frontière avec les États-Unis. Son nom vient des collines montérégiennes, presque toutes situées sur son territoire.
Toponymie
Le toponyme Montérégie, comme le terme montérégien pour désigner l'ensemble des collines de la région, provient de la forme latinisée du mont Royal, soit mons regius. Le mont Royal sur l'île de Montréal, bien qu'à l'extérieur de la région de la Montérégie, est l'une des collines montérégiennes. Ce terme pour nommer cet ensemble de collines dans la plaine du Saint-Laurent a été créé initialement en 1903 en anglais par le géologue Frank Dawson Adams pour désigner une nouvelle province pétrographique<ref>Commission de la toponymie du Québec, fiche 227462 : Montérégie, consulté le 4 décembre 2012.</ref>. Outre le mont Royal, deux autres collines montérégiennes ne sont pas situées en Montérégie : le mont Mégantic, en Estrie, et les collines d'Oka, dans les Basses-Laurentides.
Géographie
Modèle:Carte interactive région du Québec
Sont répartis sur son territoire, en ordre d'importance : les terres agricoles (53,5 %), les forêts (27,4 %), les surfaces artificielles (9 %), les eaux (6,1 %) et finalement les milieux humides (4 %)<ref name="Québec 2018"/>.
Situation
La Montérégie est située immédiatement au sud de la région de Montréal, à mi-chemin vers les États-Unis. Sa superficie s'étend sur Modèle:Unité<ref name="Québec 2018">Institut de la statistique du Québec - Le Québec chiffres en main 2018</ref>, soit moins de 1 % du territoire québécois. Région administrative la plus populeuse après Montréal, la Montérégie est également reconnue pour être le « grenier du Québec », avec ses terres fertiles et plus de la moitié de son territoire consacré à l'agriculture<ref>Portrait agroalimentaire de la Montérégie</ref>.
Elle est bordée à l'ouest par la province canadienne de l'Ontario, au sud par les états américains de New York et du Vermont, au nord par les régions administratives de Montréal, des Laurentides et de Lanaudière, puis à l'est par les régions administratives de l'Estrie et du Centre-du-Québec.
Relief
La topographie de la Montérégie est caractéristique des basses-terres du Saint-Laurent. Son altitude moyenne est plus basse que la majorité des autres régions du Québec, ce qui en fait un territoire très fertile. Le long du fleuve Saint-Laurent et de la vallée de la rivière Richelieu, l'altitude ne dépasse jamais les 50 mètres. La monotonie de son paysage très plat est toutefois rompue par la présence remarquée des collines Montérégiennes, une série d'inselbergs alignés d'est en ouest. Les environs du mont Brome et du mont Shefford forment un piémont des Appalaches, une zone de transition vers l'Estrie<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'extrême sud et le sud-est sont les secteurs les plus élevés de la région, à la lisière des Adirondacks et des montagnes Vertes.
L'altitude minimale est de Modèle:Unité au lac Saint-Pierre et s'élève jusqu'à Modèle:Unité au sommet Rond (monts Sutton)<ref name="conservation">Modèle:Lien web</ref>.
Hydrographie
La rivière Richelieu traverse la Montérégie dans son intégralité, du nord au sud. La région était jadis recouverte par la mer de Champlain. Le Richelieu en est l'héritier, en reliant toujours le lac Champlain au fleuve Saint-Laurent. Son bassin versant est délimité par deux autres principaux cours d'eau: la rivière Châteauguay (à l'ouest) et la rivière Yamaska (à l'est).
Au nord, le fleuve Saint-Laurent constitue sa principale frontière, sans oublier la rivière des Outaouais pour la portion touchant la municipalité régionale de comté de Vaudreuil-Soulanges.
À l'exception notable du lac Champlain et de sa baie Missisquoi, la région ne comporte aucun plan d'eau d'importance.
Histoire
Préhistoire et premiers habitants
La région émerge après la disparition de l'inlandsis laurentidien et le retrait de la mer de Champlain, à la suite de la dernière période glaciaire, il y a 11 000 ans.
Les premières traces d'occupation humaine remontent à Modèle:An av. J.-C., à la tête du lac Saint-François, à une époque où des Paléoaméricains atteignent la Montérégie dans leur chasse du caribou. À mesure que la région se réchauffe, la végétation passera de la toundra à une forêt dominée par les feuillus, et ce depuis environ 5 000 ans<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Le site de Pointe-du-Buisson est fréquenté par les Amérindiens durant plusieurs siècles. Vers l'an 500, la pêche occupe de plus en plus de place par rapport à la chasse. Vers l'an 1000, la croissance de la population et la baisse du gibier fait entrer la région dans le Sylvicole supérieur, ouvrant la voie à la sédentarisation et l'agriculture.
Les Iroquoiens du Saint-Laurent établissent des hameaux et des villages à l'intérieur des terres, comme Droulers-Tsiionhiakwatha, vers 1450, où ils cultivent le maïs, les courges et les haricots<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Colonisation européenne
Début Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les Français débutent la colonisation de la vallée du fleuve Saint-Laurent et s'allient politiquement et économiquement avec les Wabanakis (Confédération Wabanaki) qui y résident. Ces derniers sont en relatif conflit avec les Mohawks de la Confédération iroquoise, établie plus au sud, alliée pour sa part aux Britanniques.
L'actuelle région de la Montérégie, à la frontière entre ces deux groupes, devient une zone d'affrontement. Plusieurs forts (Chambly, Richelieu, Saint-Jean) seront construits pour protéger la colonie française. Les guerres franco-iroquoises débutent par la bataille du lac Champlain en 1609, s'intensifient dans les années 1660 avec la mobilisation du régiment de Carignan-Salières, et se terminent uniquement en 1701 avec le traité de la Grande Paix de Montréal.
Malgré le fort potentiel de la région, ces troubles ont nui à la colonisation et la population vit essentiellement dans les seigneuries concédées près du fleuve, face à Montréal : Longueuil (1657), Boucherville et La Prairie (1667). À la Conquête britannique, la Montérégie compte environ Modèle:Unité, soit 13 % de la colonie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La coupe commerciale de la forêt débute dans les années 1720 et on retrouve au moins treize scieries dans la région avant 1760. Néanmoins, c'est l'agriculture qui est et qui restera la principale activité économique : la surface défrichée passe Modèle:Unité en 1681 à près de Modèle:Unité en 1739, puis environ Modèle:Unité en 1850. À la fin des années 1760, des centaines de familles acadiennes exilées plus tôt en Nouvelle-Angleterre, rejoignent la Montérégie et s'établissent dans « La Cadie ». Toutefois, c'est principalement aux colons loyalistes britanniques qu'on réserve toutes les terres non défrichées de la région, qui sont désormais divisées en cantons plutôt qu'en seigneuries. La forte fécondité des Canadiens de souche permet toutefois de conserver une hégémonie francophone en Montérégie, comparativement aux Cantons-de-l'Est<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Conflits et développement
Durant l'invasion américaine du Québec en 1775, les États-Unis s'emparent brièvement des forts Saint-Jean et Chambly. À leur deuxième tentative, en 1813, les Américains sont de nouveau arrêtés en Montérégie grâce aux troupes des Voltigeurs canadiens lors de la bataille de la Châteauguay. Bien que la Montérégie soit géographiquement frontalière des États-Unis, c'est surtout grâce à la rivière Richelieu, une voie navigable jusqu'au lac Champlain, qu'elle peut en tirer un avantage. Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de petits paquebots assurent une liaison entre la colonie et le voisin américain. L'ouverture des canaux Champlain (1823) puis Érié (1825), du côté américain, va toutefois orienter une grande partie du commerce vers les Grands Lacs. Du côté montérégien, la construction du canal de Chambly permet le développement du sud de la région en lui donnant accès au Saint-Laurent<ref>Lieu historique national du Canal-de-Chambly</ref>,<ref>Commerce et navigation sur le canal Chambly: aperçu historique</ref>.
Au sein du Bas-Canada, la Montérégie est divisée en sept comtés : York, Huntingdon, Kent, Surrey, Richelieu, Bedford et William-Henry. Le poids démographique de la région lui confère le quart de la députation de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. Elle fait élire plusieurs des membres du Parti canadien, lequel revendique plus de pouvoir aux élus et moins au gouverneur, lequel favorise toujours les ambitions et intérêts britanniques avant ceux de la population canadienne française. Plusieurs assemblées de protestation se déroulent dans la région, dont l'Assemblée des six-comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu. La Montérégie sera le principal théâtre de la Rébellion des Patriotes.
L'accroissement naturel important permet à la Montérégie de devenir la région la plus peuplée du Québec en 1850. Cette forte natalité rurale pose problème dans la nouvelle dynamique de la révolution industrielle. Un quart de million de Montérégiens partent vers les villes industrielles de la Nouvelle-Angleterre pour y former une importante diaspora. La Politique nationale permet de renverser cet exil en développant le secteur manufacturier dans les domaines du textile, du tabac et du caoutchouc. Des villes comme Salaberry-de-Valleyfield, Saint-Jean-sur-Richelieu, Granby et Saint-Hyacinthe en profitent<ref>Modèle:Harvsp</ref>. À partir de 1945, la démocratisation de l'automobile transforme le nord de la Montérégie en banlieue résidentielle du Grand Montréal.
Histoire récente
En 1988, la Montérégie est divisée en quinze municipalités régionales de comté. Lors du référendum québécois de 1995, les Montérégiens votent majoritairement en faveur de l'indépendance du Québec.
En 1998, la crise du verglas affecte particulièrement la Montérégie, située dans le « triangle noir ».
En 2001, le processus québécois de réorganisation municipale fait naître l'agglomération de Longueuil, la troisième agglomération du Québec.
En 2004, le Conseil régional de développement de la Montérégie est remplacé par trois conférences régionales des élus : la Montérégie-Est, la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent et l'agglomération de Longueuil, lesquelles sont dissoutes en 2015.
En 2011, la région est l'objet d'importantes inondations le long de la rivière Richelieu.
En 2021, les MRC de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska sont détachées de la Montérégie et incluses dans la région de l'Estrie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Historiquement, le territoire correspondant à ces MRC a été associé à la région de Montréal (de laquelle a été détachée la Montérégie en 1987) depuis le découpage initial du Québec en régions administratives, en 1966<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Démographie
Principales villes
|
Ville | Municipalité régionale de comté | Population |
| |
---|---|---|---|---|---|
1 | Longueuil | Agglomération de Longueuil | 252 226 | ||
2 | Saint-Jean-sur-Richelieu | Le Haut-Richelieu | 98 036 | ||
3 | Brossard | Agglomération de Longueuil | 90 161 | ||
4 | Saint-Hyacinthe | Les Maskoutains | 56 886 | ||
5 | Châteauguay | Roussillon | 50 626 | ||
6 | Salaberry-de-Valleyfield | Beauharnois-Salaberry | 42 957 | ||
7 | Boucherville | Agglomération de Longueuil | 42 730 | ||
8 | Vaudreuil-Dorion | Vaudreuil-Soulanges | 41 019 | ||
9 | Sorel-Tracy | Pierre-De Saurel | 34 933 | ||
10 | Chambly | La Vallée-du-Richelieu | 31 397 |
Population
{{#invoke:Démographie|demographie}}
En 2014, la Montérégie compte une population de Modèle:Unité. La densité de population est de Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Queques chiffres<ref>Institut de la statistique du Québec.</ref> :
Superficie en terre ferme (2013) | Modèle:Unité |
---|---|
Densité de population (2014) | Modèle:Unité |
Population totale (2014) | Modèle:Unité |
0-14 ans | Modèle:Unité |
15-24 ans | Modèle:Unité |
25-44 ans | Modèle:Unité |
45-64 ans | Modèle:Unité |
65 ans et plus | Modèle:Unité |
Solde migratoire interrégional (2013-2014) | Modèle:Unité |
Perspectives démographiques
(variation de la population 2036/2011) |
21,1 % |
Emplois (novembre 2015) | 786 800 |
Taux d'activité (novembre 2015) | 66,9 % |
Taux d'emploi (novembre 2015) | 62,8 % |
Taux de chômage (novembre 2015) | 6,2 % |
Taux de faible revenu des familles (2012) | 6,8 % |
Revenu disponible par habitant (2013) | Modèle:Unité |
PIB aux prix de base par habitant (2014) | Modèle:Unité |
Secteur manufacturier
(variation des revenus découlant des biens fabriqués 2012/2011) |
1,9 % |
Administration
Modèle:Article détaillé Modèle:Municipalités du Québec
La région de la Montérégie est composée de Modèle:Nobr réparties dans douze municipalités régionales de comté (MRC) et un territoire équivalent. Elle comporte également deux réserves amérindiennes (Akwesasne et Kahnawake).
Politique
Ministre responsable
Années | Député | Parti | 2003 - 2008 | Jean-Marc Fournier | Parti libéral du Québec | 2008 - 2012 | Nicole Ménard | 2012 - 2014 | Marie Malavoy | Parti québécois | 2014 - 2016 | Pierre Moreau | Parti libéral du Québec | 2016 - 2018 | Lucie Charlebois | 2018 - 2020 | Christian Dubé | Coalition avenir Québec | 2020 - 2022 | Simon Jolin-Barrette | 2022 - en cours | Suzanne Roy |
---|
Circonscriptions électorales
Circonscriptions électorales provinciales
La Montérégie représente la deuxième entité politique qui envoie le plus de députés à l'Assemblée nationale du Québec après la région de Montréal. Elle est composée de 23 circonscriptions provinciales :
Modèle:Début de colonnes Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/Fin Modèle:Fin de colonnes
Circonscriptions électorales fédérales
La Montérégie représente la deuxième région du Québec qui envoie le plus de députés à la Chambre des communes du Canada après la région de Montréal. Elle est composée de quinze circonscriptions fédérales :
Modèle:Début de colonnes Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/Fin Modèle:Fin de colonnes
Économie
Surnommée le « garde-manger du Québec » la région de la Montérégie occupe une place stratégique dans la production et la transformation des aliments, notamment en raison de ses sols et de ses climats favorables à la culture<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En tout, les secteurs de la production de biens, des services et le tourisme occupent aussi une importante part du marché et des emplois de la région<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- PIB total (2014) Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref> (2 de 17)
- Revenu disponible moyen par habitant<ref>Modèle:Lien web.</ref> (2013) - Modèle:Unité
Éducation
Le réseau scolaire public de la Montérégie est administré, en tout ou en partie, par huit centres de services scolaires (CSS);
Code | Nom | Siège administratif | Territoires desservis |
---|---|---|---|
861000 | Sorel-Tracy | Sorel-Tracy | Pierre-De Saurel |
862000 | Saint-Hyacinthe | Saint-Hyacinthe | Acton |
Les Maskoutains | |||
863000 | Hautes-Rivières | Saint-Jean-sur-Richelieu | Le Haut-Richelieu |
Les Jardins-de-Napierville (partie) | |||
Rouville | |||
864000 | Marie-Victorin | Longueuil | Agglomération de Longueuil (partie) |
865000 | Patriotes | Saint-Bruno-de-Montarville | Agglomération de Longueuil (partie) |
La Vallée-du-Richelieu | |||
Marguerite-D'Youville | |||
867000 | Grandes-Seigneuries | La Prairie | Les Jardins-de-Napierville (partie) |
Roussillon | |||
868000 | Vallée-des-Tisserands | Beauharnois | Beauharnois-Salaberry |
Le Haut-Saint-Laurent | |||
869000 | Trois-Lacs | Vaudreuil-Dorion | Vaudreuil-Soulanges |
et par quatre commissions scolaires anglophones (CS)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Code | Nom | Siège administratif | Territoires desservis |
---|---|---|---|
883000 | Eastern Townships School Board | Magog | Le Haut-Richelieu (partie) |
Rouville (partie) | |||
884000 | Riverside School Board | Longueuil | Agglomération de Longueuil |
La Vallée-du-Richelieu | |||
Le Haut-Richelieu (partie) | |||
Les Jardins-de-Napierville (partie) | |||
Les Maskoutains | |||
Marguerite-D'Youville | |||
Pierre-De Saurel | |||
Roussillon (partie) | |||
Rouville (partie) | |||
888000 | Lester-B.-Pearson School Board | Dorval | Vaudreuil-Soulanges |
889000 | New Frontiers School Board | Châteauguay | Beauharnois-Salaberry |
Le Haut-Saint-Laurent | |||
Les Jardins-de-Napierville (partie) | |||
Roussillon (partie) |
Santé
La région de la Montérégie est découpée en trois centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).