Florence Aubenas
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Journaliste
Florence Aubenas <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}, née le Modèle:Date à Ixelles (région bruxelloise, Belgique)<ref>Modèle:Lien web</ref>, est une journaliste et écrivaine française.
Elle effectue la plus grande partie de sa carrière au sein du quotidien Libération comme grand reporter, jusqu'à son départ en 2006 pour l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur puis Le Monde à partir de 2012.
En 2005, à l’occasion d'un reportage en Irak, elle est retenue en otage pendant cinq mois.
Biographie
Famille
Florence Aubenas est la fille de Jacqueline Aubenas<ref>Modèle:Article</ref>, journaliste, cofondatrice de la revue féministe Les Cahiers du Grif<ref>Modèle:Lien web</ref>, critique de cinéma et chargée de cours à l'INSAS en Belgique et l'Université libre de Bruxelles, et de Benoît Aubenas, diplomate européen<ref name="l'étudiant"/>. Elle est la sœur de Sylvie Aubenas et d'Olivier Aubenas.
Carrière
D'abord étudiante à l'École européenne de Bruxelles I, à Uccle<ref name="l'étudiant">Modèle:Article</ref>, Florence Aubenas effectue deux années de classes préparatoires littéraires, puis sort diplômée du Centre de formation des journalistes (promotion 1984)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle est ensuite journaliste pour Le Matin de Paris et Le Nouvel Économiste, avant d'entrer en 1986 à Libération. Elle y est d'abord secrétaire de rédaction puis grand reporter<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle couvre de nombreux événements au Rwanda, au Kosovo, en Algérie, en Afghanistan et en Irak, ainsi que plusieurs grands procès en France. Elle se fait ainsi connaître pour sa couverture du procès d'Outreau, et est l'une des premières à exprimer ses doutes quant à la culpabilité des prévenus, finalement innocentés. En Modèle:Date-, alléguant un désaccord avec le nouvel actionnaire principal Édouard de Rothschild, elle invoque la clause de cession pour quitter Libération et rejoindre le Nouvel Observateur<ref>Modèle:Article</ref>. Elle gagne en 2010 un procès contre Libération qui refusait l'application de cette clause<ref>Modèle:Article</ref>.
De février à Modèle:Date-, Florence Aubenas prend un congé sans solde, s'installe dans une chambre d'étudiant à Caen et s'inscrit à Pôle emploi pour chercher du travail en cachant son métier de journaliste – elle dit n'avoir qu'un baccalauréat littéraire<ref>Modèle:Article</ref>. Elle mène une enquête sur la France des travailleurs précaires qui survivent avec un salaire inférieur au SMIC. Ce type d'expérience en immersion avait déjà été tenté par Madeleine Riffaud (Les linges de la nuit) Günter Wallraff en Allemagne, qui s'était fait passer pour un Turc (Tête de turc) dans les années 1980, par Elsa Fayner en France dans les années 2000<ref>Elsa Fayner, Et pourtant je me suis levée tôt… Une immersion dans le quotidien des travailleurs précaires, Paris, éditions du Panama, 2008.</ref> ou Barbara Ehrenreich aux États-Unis. Après avoir enchaîné les petits boulots, elle travaille comme femme de ménage sur les ferries du quai de Ouistreham. Cette expérience est relatée dans le livre Le Quai de Ouistreham, publié en Modèle:Date-, qui devient un succès de librairie (Modèle:Unité vendus au Modèle:Date-<ref>« Pour une critique de l’édition dominante », Acrimed, Modèle:Date.</ref>) et fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Emmanuel Carrère avec le film Ouistreham sorti en 2021.
Florence Aubenas travaille ensuite pour Le Monde à partir d'Modèle:Date-. Elle couvre le conflit syrien du côté des rebelles de l'armée syrienne libre pendant plusieurs semaines, dans le gouvernorat d'Alep. Sur la présence de groupes extrémistes islamistes salafistes, Florence Aubenas répond : Modèle:Citation Frédéric Pichon, chercheur et spécialiste de la Syrie à qui on a reproché une certaine proximité vis-à-vis du régime Assad<ref>« Contre la banalisation des massacres du régime syrien », Un œil sur la Syrie-Le Monde, 9 octobre 2014.</ref>, analyse son attitude, jugée trop en retrait, comme révélatrice de l'aveuglement des médias vis-à-vis de la révolte syrienne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 2021, Florence Aubenas a écrit plusieurs enquêtes sur le milieu rural, notamment sur l'agriculteur bio et militant Jérôme Laronze, à qui elle a consacré une série d'été en six reportages<ref>Modèle:Article</ref>.
Enlèvement
Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date, Florence Aubenas est enlevée à Bagdad en compagnie de son fixeur, Hussein Hanoun al-Saadi, à l'université de Bagdad lors d'un reportage sur les réfugiés de Falloujah. Cet enlèvement survient à peine plus de deux semaines après la libération des journalistes Christian Chesnot et Georges MalbrunotModèle:Note.
Vidéo du Modèle:1er mars 2005
Une cassette déposée à l'agence Reuters de Bagdad et diffusée le Modèle:Date- par Sky-Italia fait apparaître Florence Aubenas s'exprimant en anglais pendant 26 secondes. Semblant très éprouvée par les conditions de sa détention<ref name="rsf">Modèle:Lien web</ref> et elle déclare être en mauvaise santé, y compris psychologique<ref name="la croix">Modèle:Article</ref>. À la fin de la cassette, elle demande l'aide du député Didier Julia. Il n'est pas fait mention d'Hussein Hanoun. Les témoignages de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, journalistes précédemment enlevés en Irak, incitent cependant à la réserve quant à l'interprétation de cette vidéo. Les ravisseurs semblent en effet employer un projecteur de lumière verte afin d'accentuer la fatigue des traits de leur victime. La vidéo, non datée, ne s'accompagne d'aucune revendication et ne porte le nom d'aucune organisation<ref name="la croix" />.
Cinq autres « preuves de vie », des vidéos attestant que l'otage est toujours vivante, sont transmises aux services secrets français, puis à sa famille<ref name="le point">Modèle:Article</ref>.
Soutiens
Des comités de soutien se constituent durant leur captivité. Après cent jours, le Modèle:Date-, des médias, élus et organisations expriment leur solidarité avec les deux otages<ref>Modèle:Article</ref>. Des lâchers de ballons sont organisés, et le portrait géant de Florence Aubenas est exposé sur la façade de la Mairie de Paris jusqu'à sa libération<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Libération
Un communiqué du ministère des Affaires étrangères au matin du Modèle:Date annonce la libération de Florence Aubenas et Hussein Hanoun la veille dans l'après-midi, et le retour de Florence Aubenas en France dans la soirée<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ils sont libérés dans la ville de Bagdad et remis aux agents de la DGSE, selon les plans de l'ambassade de France<ref name="le point"/> après plus de cinq mois de captivité (Modèle:Nobr). Tandis que Hussein Hanoun reste à Bagdad auprès de sa famille<ref name="Libération2005"/>, Florence Aubenas fait escale à Chypre, où elle rencontre Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, puis arrive en France à l'aéroport militaire de Villacoublay où elle est accueillie par le chef d'État Jacques Chirac<ref name="Libération2005">Modèle:Article</ref>. Peu après, elle est transférée en hélicoptère vers une base de la DGSE près d'Orléans afin de fournir des détails sur son enlèvement<ref>Modèle:Article</ref>. Le soir même, une fête géante est organisée en l'honneur des ex-otages place de la République à Paris, avec notamment pour invité le DJ Laurent Garnier<ref>« Place de la République, la foule fête un retour attendu », Le Monde, 13 juin 2005.</ref>,<ref>Modèle:Ina</ref>.
Lors d'une conférence de presse, le 14 juin, Florence Aubenas raconte ses conditions de détention<ref>Modèle:Article</ref>. Elle rapporte que ses ravisseurs, qui se revendiquaient « moudjahidine » opposés à la présence américaine en Irak, ne l'autorisaient à parler que pour leur répondre, lui interdisaient de faire plus de vingt-quatre pas par jour et de communiquer avec ses codétenus, dont Hussein Hanoun. Elle reçoit les noms de code « Leïla » et « numéro 6 ». Elle déclare ne pas se souvenir de la présence de journalistes roumains, même si ceux-ci avaient affirmé se trouver prisonniers dans la même cave<ref name="le point" />.
Le contact entre les autorités françaises et les ravisseurs semble avoir été établi via Khaled Jasim (membre irakien de l'équipe de Didier Julia) le Modèle:Date-<ref>Voir Libération du 13 juin, entretien dans le bureau de Pierre Vimont au quai d'Orsay ; Khaled Jasim (à Amman) est alors représenté par Karim Guellaty.</ref>, et poursuivi par l'intermédiaire de Karim Guellaty le Modèle:Date-. Officiellement, et pour ne pas encourager d'autres enlèvements, la France n'a pas versé de rançon ; un article du Time avance néanmoins que les ravisseurs auraient réclamé quelque Modèle:Nobr de dollars et que dix millions auraient été versés<ref>article du Time, Modèle:Date ; la France aurait versé Modèle:Nobr de dollars (Modèle:Unité d'euros) pour la libération de Florence Aubenas. Le gouvernement français maintient son démenti sur le versement d'une quelconque rançon quoi qu'ait pu affirmer le chef de la police criminelle irakienne qui a défendu la thèse de la vénalité des ravisseurs (reportage France 3, 19/20 du 13 février 2006).</ref>. Dans Un président ne devrait pas dire ça..., livre d'entretiens publié en 2016, François Hollande affirme que la France a bel et bien payé une rançon<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
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Marseille, le 5 juin 2005 : Jacques Amalric lance à la mer une bouteille contenant 150 messages de solidarité en soutien à Florence Aubenas et Hussein Hanoun al-Saadi, otages depuis 150 jours.
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Florence Aubenas au Press Club de France le Modèle:Date, deux jours après sa libération.
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Le Modèle:Date, soir de la libération, une fête est organisée place de la République à Paris par le comité de soutien.
Autres activités
Le Modèle:Date-, Florence Aubenas a été élue à la tête de l’Observatoire international des prisons - section française (OIP-SF)<ref name="Nouvel Observateur">« Florence Aubenas a été élue à la tête de l’Observatoire international des prisons », Le Nouvel Obs, 13 juillet 2009.</ref>, poste qu'elle occupe jusqu'en Modèle:Date-.
Elle est aussi présidente du comité de soutien aux otages français Didier François et Édouard Elias, retenus en Syrie du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le Modèle:Date-, Florence Aubenas donne son nom au groupe scolaire de Boulleret, village du Cher.
Distinctions
Prix
- Prix Jean Amila-Meckert 2010, remis le Modèle:Date- lors du Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale d'Arras
- Prix Joseph-Kessel<ref>Modèle:Lien web.</ref> 2010, remis le Modèle:Date- au festival Étonnants voyageurs à Saint-Malo
- Globe de Cristal 2011<ref>Modèle:Lien web.</ref>, catégorie « littérature et essai »
- Prix d'Académie 2015 pour son ouvrage En France<ref name="académie">Les lauréats, Académie Française.</ref>.
Décoration
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (le Modèle:Date-<ref>Arrêté du 10 février 2016 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.</ref> ; officier en 2011<ref>Modèle:Lien web</ref>).
Titre honorifique
- Le 28 avril 2022, Florence Aubenas reçoit le titre de docteure Honoris Causa de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), en Belgique, pays où elle a grandi<ref>Fanny Declercq, « Florence Aubenas : "Le journalisme a des angles morts effrayants" », Le Soir, 29 avril 2022.</ref>,<ref>Doctorats honoris causa 2022 - Trois jours inoubliables, déroulé des trois nominations de 2022 avec vidéo intégrale sur le site de l'UCLouvain.</ref>.
Polémiques
L'ouvrage de Florence Aubenas, La Méprise : l'affaire d'Outreau a été signalé à plusieurs reprises depuis 2009 pour désinformation, informations erronées ou données contraires à la réalité<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dès 2004, un article de Florence Aubenas<ref>« Ne vous cachez pas derrière votre petit doigt », Libération, juin 2004</ref>, réfuté depuis dans les références précitées, l'opposait déjà à l'un des auteurs.
Publications
- La Fabrication de l'information. Les journalistes et l'idéologie de la communication, avec Miguel Benasayag, éditions La Découverte, 1999 Modèle:ISBN
- Résister, c'est créer, avec Miguel Benasayag, (2002), La Découverte Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage
- Grand Reporter, 2009, Éditions Bayard Modèle:ISBN
- Les détenus sont-ils des citoyens ?, avec Julien Bach, Virginie Bianchi, Caroline Mécary, Patrick Marrest, Willy Pelletier et Évelyne Sire-Marin, Éditions Syllepse, coll. « Notes et documents de la Fondation Copernic », 2010 Modèle:ISBN
- Le Quai de Ouistreham, Éditions de l'Olivier, 2010 Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage
- L'Inconnu de la Poste, Éditions de l'Olivier, 2021 Modèle:ISBN<ref>Modèle:Article</ref>
- Ici et ailleurs, Éditions de l'Olivier, 2023, Modèle:ISBN, 368 p.
Notes et références
Bibliographie
- Marie-Ève Thérenty, Femmes de presse, femmes de lettres. De Delphine de Girardin à Florence Aubenas, CNRS éditions, 2019.
Articles connexes
Liens externes
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