Foi
Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Concept historique
Le mot foi vient du latin fides qui signifie « confiance ». La foi désigne étymologiquement le fait d'avoir confiance en quelque chose ou quelqu'un. Il s'agit d'un concept philosophique, mais de façon élargie ce terme rejoint également la notion de croyance, quand il est relatif à des religions.
Présentation
Définition objective et générale
En général, s'intéresser à la foi, revient à juger authentiques certains évènements. Il s'agit d'une assurance valable qui permet de constituer une garantie. Le mot se retrouve alors dans certaines expressions : agir de bonne foi ; la foi des traités, ou encore dans le langage technique : la ligne de foi d’une boussole Modèle:Sfn. En ce sens, le mot a également une définition juridique<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le terme permet aussi de qualifier la fidélité à un engagement ainsi que la confiance absolue, soit en une personne, soit en une affirmation garantie par un témoignage ou un document sûr<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Définition en philosophie
Concept
En philosophie, le mot foi permet de qualifier un sujet, auquel l’esprit adhère fermement, de façon aussi forte que celle qui constitue la certitude, mais quand la pensée résulte de la foi, elle ne peut pas être justifiée par une démonstration. Le mot peut alors, dans cette acception, être synonyme du mot croyance et opposé au concept du savoir. Cependant, la foi ne s’oppose pas au savoir ni à la raison. Elle repose sur des vérités, ayant une attestation de confiance, mais dont il pourrait être vain de vouloir en établir la preuve par des raisonnementsModèle:Sfn. Ainsi, la citation de Blaise Pascal, extraite de son ouvrage intitulé Pensées, publié en 1670 : Modèle:Citation bloc
Le mot foi est parfois défini sans tenir compte de son aspect affectif et unitaire. La foi augmente notre connaissance, parce qu'elle donne accès à certaines vérités par la sympathie, la confiance, la pensée aimante. En ce sens, elle se distingue de la croyance, qui est plutôt cognitive et logique, et qui n'est qu'une forme partielle de la foi. Tandis qu'on parle de foi lorsqu'il s'agit d'un amour fondé en raison, associé à la spiritualité, qui aboutit à un savoir réalisteModèle:Sfn.
Philosophie de l'Antiquité : Platon et Aristote
Modèle:Section à sourcer Dans la philosophie de l'Antiquité, le mot fides évoque la confiance que l'on peut avoir en quelqu'un ou, comme une analyse récente le présente comme « la vertu de la fiabilité morale et civique »<ref>E. Ortigues, art. « Foi », Encyclopaedia Universalis</ref>,<ref group="Note">C'est la Vulgate qui l'utilise, dans ses traductions latines, pour traduire le mot hébreu emunah qui désigne l'attitude de l'homme devant Dieu et le mot grec pistis qui, ayant la même racine indo-européenne, a le même champ sémantique que fides. Le latin utiliserait plutôt le mot religio, dans le sens d'une observance scrupuleuse des rites (ainsi Cicéron), et le grec threskeia), dans le même sens.</ref>. D'après Platon, le mot pistis (équivalent du latin fides et du français foi) désigne un des modes de connaissance du réel. La certitude peut se réduire à ce qui est évident - ce peut être la position d'une forme de scepticisme, qui ne « croit que ce qu'il voit », et révoque en doute tout ce qui n'est pas tangible. Inversement, le sentiment d'évidence peut englober tout le champ de la certitude; c'est, par exemple, la position du fondamentalisme religieux, pour qui rien de ce qui est objet de foi et son cadre suivant le dogme et la doctrine, ne peut être entaché de doute<ref group="Note">Pour Platon (la République, livre VI), la foi permet de connaître certaines réalités du monde.</ref>. Le monde platonicien se divise en deux parties : le monde visible, et le monde intelligible qui est le monde des idées. Le premier appelle le second : c’est en partant de l’observation du réel qu’on peut avoir accès aux Idées du monde supérieur. Chacun de ces deux domaines est lui-même divisé en deux. Le monde connaissable est donc divisé en quatre parties : les images, les objets, les idées inférieures et les idées supérieures ; à chacune de ces parties appartient un mode de connaissance spécifique : aux images, la conjecture (eikasia) ; aux objets, la foi (pistis) ; aux idées inférieures, la connaissance discursive (dianoia) ; aux idées supérieures, l’intelligence (nous). Platon résume cela dans un schéma linéaire, auquel on donnera par la suite le surnom d’analogie de la ligne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Aristote y voit l'adhésion qu'un orateur persuasif et talentueux obtient de son auditoire. La foi-pistis est la force de conviction et le socle de croyances communes. Aristote rapproche le mot pistis du verbe peithomai, qui signifie persuader, convaincre un interlocuteur. Son point de départ est donc une réflexion sur le discours et le langage. Tout discours, pour Aristote, repose sur un socle de convictions que partagent l'orateur et son auditoire. La pistis aristotélicienne est donc à la fois force de conviction, ensemble de croyances communes qui forment le socle de la réflexion, et confiance accordée à l’orateur : Modèle:Citation (Seconde Analytique, 72a 30). Pour Aristote en effet, nous ne pouvons raisonner que parce que nous partageons des convictions communes. Ces convictions sont préalables à toute démarche scientifique. Ainsi, le soleil nous paraît plus petit que la terre : pourtant, nous savons qu'il est plus grand (De anima III, 3, 428 b4) ; une telle foi n'est fondée sur aucune expérience mais est indispensable à tout ce que nous pouvons dire à propos du cosmos.
Foi et religions
Quand il s’agit de foi religieuse, le terme est usuellement opposé à celui de raison<ref group=Note>Pour approfondir ce sujet, voir l'article intitulé : foi et raison.</ref>. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les auteurs distinguaient la foi religieuse qualifiée de divine et la foi humaine qui consiste à croire sur le témoignage des hommes et des femmesModèle:Sfn. Cette distinction se retrouve par exemple dans l'ouvrage intitulé : La logique ou l'art de penser, édité pour la première fois en 1662. Le chapitre douze de la quatrième partie est intitulé « De ce que nous connaissons par la foi, soit divine soit humaine »<ref>Modèle:Lien web</ref>. De même, cette citation de Jacques-Bénigne Bossuet, extraite de son ouvrage intitulé Connaissance de soi et connaissance de Dieu, aborde la différence entre les deux : Modèle:Citation bloc
Pratique religieuse de la foi
Lorsqu'on parle d'acte de foi, on parle de sa manifestation à l'égard d'une personne, d'une croyance ou d'une idée. Il peut s'agir de l'expression symbolique de la foi religieuse, exprimée en général sous forme de prièreModèle:Sfn.
Représentation allégorique de la foi dans les arts
Art chrétien
Dans la religion chrétienne, la foi est une des trois vertus théologale avec l'espérance et la charité. C'est pourquoi, ce thème a inspiré de nombreux artistes. L'allégorie de la foi, dans l'art sacré, est souvent représentée par une femme tenant une croix et un calice, ou bien simplement par une femme (dans la sculpture de l'opéra de Paris par exemple), comme on peut le voir sur les illustrations ci-dessous :
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La Foi. Statue d'Alexandre Oliva pour l'Opéra de Paris (1875). Photo Durandelle.
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Sculpture allégorie, art baroque (Autriche).
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Allégories de la foi et de l'espérance par Johann Joseph Söntgen (Nancy).
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La foi (allégorie) sculptée sur le Campanile de Giotto (Florence).
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
- Vertu
- Philosophie de la religion
- Relation entre science et religion
- Science des religions
- Anthropologie religieuse