Horace Bénédict de Saussure

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Horace Bénédict de Saussure est un physicien, géologue et naturaliste genevois, né le Modèle:Date de naissance- à Conches, dans la commune de Chêne-Bougeries, près de Genève, où il est mort le Modèle:Date de décès-. Il est aussi considéré comme l'un des fondateurs de l’alpinisme. Ses recherches eurent notamment pour cadre les Alpes, et plus particulièrement le massif du Mont-Blanc.

Biographie

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Portrait par Saint-Ours.

Horace Bénédict de Saussure est né le Modèle:Date- à Conches<ref>Modèle:DHS</ref>. Il est issu d'une branche de la famille de Saussure, installée en Suisse depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:DHS</ref>.

Après avoir fréquenté le collège et l'académie de sa ville natale, il termine ses études avec une thèse sur la chaleur (1759), un sujet qui devait continuer à le passionner de loin en loin et aboutir un jour à la mise au point d'un véritable capteur solaire.

Les études terminées, sa vocation scientifique s'affirme sous l'influence de son oncle maternel Charles Bonnet et du grand physiologiste et naturaliste bernois Albrecht von Haller, qu'il rencontre dès 1758. Passionné par l'altitude, Saussure se rend une première fois à Chamonix en 1760 pour admirer le mont Blanc. Rêvant d'en atteindre le sommet, il promet une prime à celui qui en montrera un jour le chemin. En attendant, ses premiers travaux concernent la botanique et la microscopie, puis la glaciologie.

En 1762 à Modèle:Nobr, il est nommé professeur de philosophie à l'académie de Genève, une position qu'il conserve pendant vingt-quatre ans.

Au cours de plusieurs voyages autour du mont Blanc, il élabore un ambitieux programme de recherches géographiques, qui englobe des observations géologiques, minéralogiques, physiques, météorologiques, hydrographiques et naturalistes. En 1773, un voyage en Italie, entrepris pour rétablir sa santé, lui permet d'étendre ses observations aux Apennins et aux volcans d'Italie. Plus tard, d'autres voyages seront faits, en Auvergne, pour en examiner les volcans éteints et les basaltes.

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Horace Bénédict Saussure, Esquisse du panorama circulaire depuis le sommet du Buet, 8 septembre 1776.

La publication en 1779 du premier volume de ses Voyages dans les Alpes est une sorte d'acte de naissance de la géologie alpine. Celle-ci est établie sur l'observation systématique et minutieuse des roches et des minéraux ainsi que sur la contemplation de la structure des Alpes à partir de belvédères de plus en plus élevés : le Salève, le Brévent, le Buet, le Crammont et finalement le mont Blanc (Modèle:Date-) au cours d'une expédition faisant appel à 18 guides de montagne et Jacques Balmat, chef d'expédition<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Mais, avant même Saussure, l'ascension du toit des Alpes est réalisée le Modèle:Date- par le guide Balmat et le docteur Michel Paccard de Chamonix. Les premières tentatives effectuées par Saussure avec le guide de Courmayeur Jean-Laurent Jordaney<ref group=alpha>Originaire de Pré-Saint-Didier et surnommé Patience, il a accompagné Horace Bénédict de Saussure à partir de 1774 sur le glacier du Miage et sur le mont Crammont lorsqu'il décida d'ouvrir une voie vers le mont Blanc.</ref> ont en effet échoué.

Dans le domaine de la physique, Saussure s'illustre par la publication des Essais sur l'hygrométrie (1783), une étude empirique des phénomènes atmosphériques, en particulier des précipitations, menée à l'aide d'un instrument de son invention : l'hygromètre à cheveu.

En 1786, le second volume de Voyages dans les Alpes apporte, à travers l'examen des poudingues de Vallorcine, la démonstration de l'existence de l'orogenèse alpine, un principe qui contredit l'une des thèses fondamentales du dogme neptuniste, alors dominant.

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Cercle de répétition de Saussure, exposé au Musée d'histoire des sciences de la Ville de Genève.

Ayant démissionné de son poste de professeur, Saussure peut consacrer d'autant plus d'énergie à ses recherches, qui accordent une place croissante à la mesure des températures (terrestres, lacustres et maritimes), à la mesure de l'humidité et de l'électricité atmosphériques, à l'évaporation et la formation des nuages, ainsi qu'à l'étude de tous les paramètres qui varient en fonction de l'altitude. Le résultat de ces recherches est consigné dans les Modèle:Nobr des Voyages dans les Alpes (1796).

Citoyen engagé, Saussure propose tour à tour un Projet de réforme pour le collège de Genève (1774), la fondation d'une Société pour l'encouragement des arts et de l'agriculture (1776) et un projet de loi pour l'éducation nationale (1793). Seule la Société des arts est un succès. Victime d'attaques de paralysie à partir de 1794, Saussure voit ses dernières années obscurcies par la maladie. Il retourne vivre dans la maison de campagne de Conches, où il meurt le Modèle:Date-. Il est inhumé au cimetière des Rois à Genève.

Il est le père d'Albertine Necker de Saussure, nièce du banquier Jacques Necker par son mariage, et de Nicolas Théodore de Saussure, chimiste et physiologiste végétal. Le linguiste Ferdinand de Saussure est l'arrière-petit-fils d'Horace Bénédict. Cette famille de Modèle:Page h a compté de nombreux membres illustres.

Œuvre

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Chamonix-Mont-Blanc, statue du guide Jacques Balmat indiquant le sommet du mont Blanc à Saussure.

C'est l'intérêt de Saussure pour la botanique (spécifiquement la flore alpine) qui l'amène à entreprendre dès 1758 ses tout premiers voyages dans les Alpes. Ses travaux ne cessent de s'enrichir par la suite de nouvelles dimensions : comme de nombreux savants du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle caractérisés par leur éclectisme, il étudie la glaciologie, l'hydrologie, la géologie des Alpes (l'étude de la chaîne alpine le conduit à remettre en question la vision statique du neptunisme), la minéralogie et la Modèle:Lien, la physique de l'atmosphère, la météorologie et la climatologie, la spéléogenèse, l'ethnographie, et même la physiologie. La plupart de ses résultats sont consignés dans ses Voyages dans les Alpes (1779-1796, 4 vol.) et dans ses Essais sur l'hygrométrie (1783). La théorie de la Terre qui devait faire la synthèse de ses observations, est insérée dans son Agenda à la fin du quatrième volume des Voyages, 22 chapitres qui constituent une sorte de testament programmatique et méthodologique du savant<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Alpinisme

En 1774, Saussure escalade le Grammont ; en 1778, il explore le glacier de Valsorey, près du col du Grand-Saint-Bernard. En 1780, il monte la roche Michel, au-dessus du col du Mont-Cenis. Il participe aussi à plusieurs tentatives pour atteindre le mont Blanc, notamment avec Marc Théodore Bourrit par l'itinéraire de l'aiguille du Goûter.

Le Modèle:Date-, deux Chamoniards, Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard, en passant par les Grands Mulets, parviennent enfin au sommet. Le Modèle:Date-, accompagné de son valet de chambre et de dix-huit guides dont Balmat, Saussure se fait conduire à son tour au sommet, où il fait monter une tente avant de procéder au calcul de l'altitude : il trouve comme altitude Modèle:Unité, soit Modèle:Unité, au lieu des Modèle:Unité ; l'erreur est infime pour l'époque.

À l'occasion de cette ascension, il effectue aussi de nombreuses autres mesures, dont celle du point d'ébullition de l'eau en altitude. Il découvre qu'au sommet du mont Blanc, l'eau bout « à Modèle:Unité », soit Modèle:Tmp.

En 1788, il passe dix-sept jours à faire des observations sur la crête du col du Géant. En 1789, il visite le Pizzo Bianco (près de Macugnaga) et traverse pour la première fois le col de Saint-Théodule à Zermatt. Faisant des observations, il explore le mont de Saint-Théodule (Theodulhorn en allemand).

Ses publications ont attiré l'attention des touristes dans les régions de Chamonix et de Zermatt.

Physique du feu (1759)

En 1759, Saussure soutient sa thèse de doctorat intitulée Modèle:Lang, où il se réfère à un ensemble de théories et d'expériences sur la chaleur, en se référant notamment à Boerhaave. Il y démontre, entre autres, que plus les corps sont foncés, plus ils absorbent la chaleur. Il utilisera plus tard cette propriété dans la confection de son « héliothermomètre ».

Héliothermomètre : l'ancêtre du capteur solaire (1774)

Horace Bénédict de Saussure met au point un instrument de mesure lui permettant d'étudier les effets calorifiques des rayons du soleil, qu'il nomme « héliothermomètre », et qui ressemble beaucoup aux capteurs solaires modernes. Il pense même aux possibilités d'applications au domaine de la maison, avec l'usage de fenêtres à double châssis<ref>Horace Bénédict de Saussure, Supplément au no 108 du Journal de Paris, publié le Modèle:Date-.</ref>. Cette invention ne nous est pas parvenue. Mais grâce à la description très précise que Saussure en a fait, on peut très facilement reconstituer son schéma. Voici une description faite par l'inventeur : Modèle:Citation bloc

Observation des plis du Nant d'Arpenaz (1774)

En 1774, Saussure observe des plis géologiques très marqués de part et d'autre de la cascade du Nant d'Arpenaz, située dans la vallée de l'Arve, entre Saint-Martin et Magland. Il interprète ces couches plissées comme des « couches circulaires », des couches arquées ou des couches en forme de 8, par opposition aux couches horizontales et aux couches verticales. Il publie son observation dans le premier volume de ses Voyages dans les Alpes (1779). Ces couches sont pour lui la preuve que des bouleversements sont intervenus dans un temps où les formations en question étaient encore molles et parfaitement flexibles. Plus tard, il interprète la forme de ces couches comme étant le produit d'une cristallisation. Quelques années plus tard (1780 et 1784), en observant des couches redressées à Alby-sur-Chéran, près d'Annecy, Saussure conclut à l'existence de « refoulements » en sens contraires, qui ont brisé et redressé des couches originairement horizontales<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Examen des poudingues de Vallorcine (1776, 1784)

En 1776, Saussure observe près de Vallorcine une formation de schiste gris contenant des cailloux de différentes grosseurs allant du grain de sable à la taille d'une tête. Il lui apparaît évident que cette couche n'a pu se former dans la position verticale où elle s'observe, sans quoi les cailloux de différentes grosseur seraient tombés. Il y voit donc la preuve qu'il y a eu dans les Alpes un redressement de couches originellement horizontales, autrement dit orogenèse. Saussure réexamine cette formation avec soin en 1784 et publie ses observations dans le second volume de ses Voyages dans les Alpes (chapitre Modèle:XX, 1786). Elle devient par la suite un classique de la géologie alpine.

Vue circulaire du Buet (1779)

En 1773, Saussure gravit l'Etna, à Modèle:Unité d'altitude, où il découvre tout le potentiel d'observation synthétique des phénomènes géologiques et physiques que présentent les panoramas élevés. De retour dans les Alpes, il gravit le mont Buet (1776), qui lui offre une vue circulaire sur les Alpes environnantes, et en particulier sur le massif du Mont-Blanc, qu'il représente par le dessin comme un véritable écorché anatomique sur la structure intérieure du massif (Voyages dans les Alpes, t. Modèle:Rom-maj, pl. Modèle:VIII). En 1778, il effectue une observation semblable depuis le sommet du Crammont, qu'il décrit de la façon suivante :

Modèle:Citation bloc

L'hygromètre à cheveu (1778-1782) et autres inventions

L'hygromètre à cheveu permet de mesurer l'humidité de l'air. Il s'utilise avec un cheveu tendu par un fil et attaché au pourtour d'un cylindre avec une aiguille au bout pour voir le tracé. Si le cheveu rétrécit, cela signifie que l'air dans lequel se trouve le cheveu est peu humide. S'il s'allonge, alors l'humidité de l'air est plus grande. Mais avant de subir une telle préparation, le cheveu doit être choisi avec soin : Modèle:Citation Il est entre autres inutile que les cheveux aient plus d'un pied de longueur et il est même rare qu'on en emploie d'aussi longs.

Outre l'hygromètre, il a également conçu le cyanomètre (pour déterminer l'intensité de la couleur bleue du ciel), le diaphanomètre (transparence à diverses hauteurs), l'électromètre « à pailles et à pointe », un actinomètre (mesure de l'intensité de radiations solaires), un anémomètre (mesure de la vitesse du vent) et un eudiomètre (analyse volumétrique d'un mélange gazeux)<ref>Modèle:Article.</ref>.

Expériences dans une montgolfière (1784)

Passionné par l'invention des frères Montgolfier, Horace Bénédict de Saussure fait un don pour permettre le financement de leurs travaux. Il explique que c'est grâce à la faible densité de l'air chaud que la montgolfière peut monter. Il se rend à Lyon, où les frères Montgolfier ont construit un nouveau ballon, le Flesselles. Il y fait des expériences qui le pousseront à entrer dans un ballon pendant son gonflage.

Voici un extrait d'une lettre que Saussure envoie à Barthélemy Faujas de Saint-Fond, dans laquelle il lui fait part des impressions ressenties dans le ballon :

Modèle:Citation bloc

Vision du Crammont (1786)

En 1786, Saussure livre à ses lecteurs une première vision, très abrégée, de son système géologique, inspirée par les observations panoramiques effectuées au sommet de l'Etna (1773) et surtout au sommet du mont Buet (1776) et au sommet du Crammont (au sud-est du mont Blanc) (1778). Cette vision est rapportée ainsi :

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Mesure du point d'ébullition de l'eau en altitude (3 août 1787)

En Modèle:Date-, L. G. Monnier et Jacques Cassini (fils de Giovanni Cassini, découvreur de la division de Cassini dans les anneaux de Saturne) avaient déjà fait bouillir de l'eau au sommet du Canigou, dans les Pyrénées, et avaient observé que la baisse de la température d'ébullition était assez considérable puisque cette baisse atteignait Modèle:Unité, soit Modèle:Tmp.

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Publications

Liste partielle

Listes plus complètes de titres

Hommages

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • Jean Senebier, Modèle:Google livres, Genève, Paschoud, An IX.
  • Douglas William Freshfield, Horace-Bénédict de Saussure, 1989 Modèle:Lire en ligne
  • Albert V. Carozzi, « La géologie. De l'histoire de la Terre selon le récit de Moïse aux premiers essais sur la structure des Alpes et à la géologie expérimentale, 1778–1878 », dans J. Trembley (éd.), Les savants genevois dans l'Europe intellectuelle, Genève 1987, Modèle:P..
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Albert V. Carozzi, « Forty years of thinking in front of the Alps : Saussure's (1796) unpublished theory of the Earth », dans Earth Sciences History, 8/2, 1989, Modèle:P..
  • René Sigrist, Le capteur solaire de Horace-Bénédict de Saussure. Genèse d'une science empirique, Genève, Passé-Présent / Jullien, 1993.
  • René Sigrist (éd.), Correspondance de Marc-Auguste Pictet (Sciences et techniques), t. I: Les correspondants genevois, Genève, Slatkine, 1996, Modèle:P..
  • René Sigrist (dir.), H.-B. de Saussure (1740–1799) : un regard sur la Terre, Genève, Georg, 2001.
  • René Sigrist, La Nature à l'épreuve. Les débuts de l'expérimentation à Genève (1670-1790), Paris, Classiques Garnier, 2011, Modèle:P., 465-472 et 503-533.
  • René Sigrist et Dominique Vinck, « Le rôle des “objets intermédiaires” dans l’étude naturaliste du Mont-Blanc, 1740-1825 », Archives des Sciences, Modèle:N°, 2017, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.

Liens externes

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