Eugénie Niboyet

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Eugénie Mouchon, dite Eugénie Niboyet, née le Modèle:Date à Montpellier et morte le Modèle:Date à Paris, est une écrivaine et journaliste française. Philanthrope protestante et militante des droits des femmes, elle est une figure importante du féminisme au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Jeunesse et origines

Eugénie Mouchon<ref>Geneviève Poujol, Notice Eugénie Niboyet (lien Google livres)</ref>, est née le 10 septembre 1796 à Montpellier<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est la fille de Georges-Louis Mouchon (c.1764-1842), pharmacien à Montpellier puis plus tard à Lyon et de Marguerite Gal-Ladeveze (1767-). Elle est la petite-fille de Pierre Mouchon (1733-1797) pasteur protestant genevois, auteur d'une table analytique et raisonnée de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

Eugénie Niboyet donne des éléments autobiographiques dans la dernière partie de son ouvrage Le Vrai Livre des femmes<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : Modèle:Citation écrit-elle. Son père, qu'elle présente comme étant venu en France pour être Modèle:Citation, semble exercer la profession d'apothicaire, à partir de 1783. Il est gagné aux idées de la Révolution, et devient, selon une source<ref>Modèle:Article</ref>, successivement «pharmacien en chef de l'hôpital Sans-Culotte», puis exerce «la charge d'inspecteur et de surveillant des pharmacies de la Modèle:9e division militaire», mais sous la Terreur, doit s'enfuir : Eugénie Niboyet, dans son écrit, souligne l'importance de l'origine genevoise dans l'ouverture de son père Georges aux idées nouvelles issues de la Révolution mais aussi sa modération, son Modèle:Citation, qui lui valut de devoir se réfugier dans les Cévennes pour éviter l'échafaud. Il est en difficulté professionnelle lors du changement de régime, et sommé de faire valider ses diplômes de pharmacien, ce qui le pousse à quitter la ville avec sa famille, pour gagner Lyon où il reprend un exercice de pharmacien. Il a épousé Marguerite Gal-Ladeveze, qu'Eugénie Niboyet présente comme la Modèle:CitationModèle:Refnec.

À Lyon où la famille est installée, Georges-Louis Mouchon et son épouse élèvent leurs six enfants (deux garçons et quatre filles) dans « le respect et l'amour » de Bonaparte. Un des fils, Louis, aide de camp du général Teste, trouve la mort en 1812, à la Moskova et l'autre Émile (1796-1864)<ref>Émile Mouchon, pharmacien à Lyon, est l'auteur d'un dictionnaire de bromatologie végétale, Notice Sudoc (Google livres)</ref>, officier de santé, est fait prisonnier à Dresde. Lors du retour des Bourbons. Eugénie Niboyet est marquée par l'arrestation d'une partie de sa famille, et ses visites à la prison de Lyon. Cela ne l'empêche pas d'affirmer : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Eugénie Niboyet a trois sœurs : Sophie, Elisa et Alexandrine (dite Aline). Elle écrit plus tard à Elisa et Aline : Modèle:Citation. Sa sœur Alexandrine épousera François Juif (dit Jules), avocat et fouriériste, cousin de Julie Vigoureux et de son mari Victor Considerant<ref>Francois Juif (dit Jules)[1] (Charlesfourier.fr, site de l'association des études fouriéristes)</ref>.

Mariée et mère puis séparée

À Modèle:Nobr, Eugénie Mouchon épouse à Lyon le 8 octobre 1822, Paul-Louis Niboyet, âgé de Modèle:Nobr, avocat protestant<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, fils de Jean Niboyet, anobli en 1810 par Napoléon Ier. Dans son autobiographie, elle insiste sur l'attachement de sa famille à Napoléon, qu'elle évoque comme l'une des raisons du choix de son époux : Modèle:Citation. Le couple s'installe à Mâcon et le 22 juin 1825, nait leur unique enfant, Jean Alexandre Paulin Niboyet (1825-1906)<ref>Modèle:Lien web</ref>, qui sera plus tard écrivain sous le pseudonyme de Fortunio Niboyet<ref>Modèle:Lien web</ref> (il sera le père de Jean-Paulin Niboyet, juriste spécialiste du droit international privé dans la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle). En 1836, Eugénie Niboyet et son mari se séparent, elle devient veuve en 1855<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Débuts littéraires

En novembre 1829, en accord avec son mari, elle s'installe à Paris<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Séparée de son mari vers 1836 et ne disposant d'aucune fortune, elle a besoin de travailler et essaie de gagner sa vie avec l'écriture<ref name="Riot">Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1836, elle présente son ouvrage Des aveugles et de leur éducation au concours de la Société de la morale chrétienne et partage un prix de Modèle:Unité avec Pierre-Armand Dufau<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1837, face aux difficultés financières dans lesquelles elle se débat, elle sollicite un secours auprès du ministre de l'Instruction publique en vue d'obtenir une indemnité littéraire<ref name="Riot"/>.

En 1837, elle compose deux pièces : Le Protecteur, un vaudeville en 1 acte (avec M. Lurine), qui est joué le 10 mai 1837 au Théâtre du Vaudeville, et La Justice au village, une comédie représentée au Théâtre de M. Comte (Théâtre Choiseul) le 23 décembre de la même année. En 1840, elle produira une troisième œuvre dramatique pour les enfants L'Atelier de David ou les Jeunes peintres, vaudeville en 1 acte, co-écrit avec Mélanie Dumont. Il est créé au Théâtre du Gymnase enfantin le Modèle:Date-.

Philanthrope protestante et militante féministe

Protestante fervente<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et philanthrope Eugénie Niboyet incarnera une avant-garde du militantisme féministe<ref>Modèle:Ouvrage</ref> à une époque où les droits des femmes étaient très restreints<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle est à son époque une figure de la philanthropie féminine protestante au mouvement pour les droits des femmes<ref>Modèle:Article</ref>.

La Société de la morale chrétienne

Elle rejoint la Société de la morale chrétienne, dont elle devient secrétaire générale, et s’implique dans nombre de sujets de société, notamment la réforme des prisonsModèle:Sfn, activité qui lui permet de rencontrer l'activiste et quakeresse anglaise Elizabeth Fry, ou encore l’amélioration de l’éducation et la lutte en faveur de l'abolition de l’esclavage dans les colonies françaises<ref>Modèle:Lien web</ref>,Modèle:Sfn.

Saint-Simonienne

En 1830, la Société de la morale chrétienne partageait ses salles de conférences avec les Saint-Simoniens. Eugénie Niboyet assiste aux prêches des saints-simoniens, et, conquise par leurs idées, elle adhère au mouvement avec son mari et son fils qu'elle a convaincus. Le Modèle:Date, Prosper Enfantin nomme quatre femmes membres du collège : Aglaé Saint-Hilaire, Caroline Simon, Modèle:Mme Collard et Eugénie Niboyet. Elles sont chargées de la prédication auprès des ouvriers, mais aussi de leur apporter secours et instruction. En 1831 Eugénie Niboyet a, avec Sébastien Bottiau, la charge de la section saint-simonienne des 4e et [[ancien 5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de Paris]]<ref>Michèle Riot-Sarcey, Histoire et autobiographie : Le Vrai Livre des femmes d'Eugénie Niboyet, note 37 : Modèle:Citation Persée, lien du 27/07/2009</ref>.

Le conflit entre les deux Pères, Saint-Amand Bazard et Prosper Enfantin, et la volonté de ce dernier de changer radicalement les règles de la morale sexuelle, en établissant la communauté des femmes, le schisme de Bazard et l'orientation radicalement religieuse donnée par Enfantin provoquent de nombreux départs. Eugénie Niboyet va s'éloigner d'un mouvement dont elle ne renie pas les idées sur l'économieModèle:Refnec.

Début du journalisme féminin

Avec les prolétaires saint-simoniennes, elle fait partie du groupe des femmes qui participent au premier titre écrit intégralement par des femmes : La Femme libre, créé par Marie-Reine Guindorf et Désirée VéretModèle:Sfn.

Fouriériste

Comme les deux fondatrices et des participantes aux premières livraisons de La Femme libre, elle se rapproche du mouvement de Charles Fourier qui présentait le traitement des femmes comme la mesure la plus vraie du progrès social. Elle va notamment y rencontrer Flora TristanModèle:Sfn.

Femme de presse et inventrice

De retour à Lyon en 1833, Eugénie Niboyet fonde le premier journal féministe en province avec la création du titre Le Conseiller des femmes, hebdomadaire sans illustration imprimé chez BoitelModèle:Sfn. Puis elle participe à la création en 1834 de L’Athénée des femmes<ref name="Zancarini">Modèle:Ouvrage</ref> et fonde la même année le bihebdomadaire littéraire Mosaïque lyonnaise, dont elle est rédactrice en chef<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En janvier 1835, Modèle:Citation, elle ouvre deux cours gratuits d'orthographe en 30 leçons quotidiennes, destinés respectivement à la classe ouvrière et aux femmes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle est rédactrice en chef de l'hebdomadaire La Paix des deux mondes, écho des sociétés de la paix, du commerce, de l'industrie, des sciences, de la littérature et des arts du 15 février au 17 octobre 1844<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En juillet 1836, de retour à Paris, Eugénie Niboyet fonde La Gazette des Femmes avec l'aide d'amis tels Charles-Frédéric Herbinot de Mauchamps. Une sorte de club, réunissant les rédacteurs et les abonnés, se réunit pour soutenir et gérer le journal, mais aussi débattre notamment de la lutte pour l’exercice des droits politiques et civiques des femmes. Eugénie Niboyet rassemble de nombreuses femmes lors de ces réunions hebdomadaires du jeudi, au 27 de la rue Laffitte. On peut y rencontrer Flora Tristan, Hortense Allart, Anaïs Ségalas et de nombreuses autres féministesModèle:Refnec

Le 7 juillet 1838, elle obtient un brevet d'invention de dix ans pour une encre indélébile<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Militante féministe politique

 Couverture du livre le vrai des femmes (édition de 1863)
Couverture de son ouvrage Le Vrai Livre des femmes (1863).

La révolution de 1848 suscite un nouvel espoir, notamment la levée des restrictions de réunion permettant le développement des groupes qui militent pour les droits des femmes.

En mars 1848, Eugénie Niboyet fonde et dirige un journal ne traitant que de la question des femmes et de leurs droits<ref>Modèle:Article</ref>. La Voix des Femmes, sous-titré Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>, est le premier quotidien français féministe. Sur le modèle du club de La Gazette des Femmes, La Voix des Femmes va bientôt s'adjoindre un club politique - une Société -Modèle:Sfn à laquelle vont participer de nombreuses féministes déjà impliquées dans les petites parutions précédentes. Eugénie Niboyet réussit à rassembler autour du combat féministe des femmes déjà impliquées comme Jeanne Deroin, Désirée Gay, Suzanne Voilquin, Elisa Lemonnier, et Anaïs Ségalas, mais aussi des autrices populaires : Gabrielle Soumet, Amélie Prai, Adèle EsquirosModèle:Sfn. Ce mouvement n'est plus réservé aux femmes : des hommes y contribuent, comme Jean Macé ou Paulin Niboyet, son fils.

Le Club défend un catalogue très large de réformes favorables aux femmes, tant dans le domaine domestique que celui de la politique<ref>Modèle:Article</ref> et donne d'abord des conférences réservées aux femmesModèle:Sfn. Lorsque des hommes sont admis à ces sessions, au mois de mai, s'ensuit un énorme chahutModèle:Sfn. Le journal Le Charivari notamment, s'en prend régulièrement à la Voix des femmes et aux clubs féminins<ref>Modèle:Chapitre</ref> et publie une série de caricatures d'Honoré Daumier, « les Divorceuses ».

L'extension du droit de vote à tous les hommes provoque une initiative retentissante, le Modèle:Date : La Voix des Femmes propose la candidature de George Sand à l’Assemblée constituanteModèle:Sfn. Sand désavoue cette initiative et juge durement ces femmes qu'elle affirme ne pas connaîtreModèle:Sfn, les caricaturistes croquent Eugénie Niboyet et les journalistes de La Voix des Femmes. Le bruit de l'affaire est retentissant, il se retourne contre les promoteurs de cette initiativeModèle:Sfn, et le gouvernement interdit le droit de réunion des clubs de femmesModèle:Sfn. Le 20 juin, Eugénie Niboyet, découragée et meurtrie, cesse la publication de La Voix des Femmes, et les féministes se dispersent pour éviter la répression.

Fin de vie

Eugénie Niboyet se retire de la vie publique et s'exile à Genève où elle vit difficilement avec des traductions : des œuvres de Charles Dickens et des livres pour enfants édités par Lydia Maria et Maria Edgeworth. L'indemnité littéraire qui lui avait été attribuée en 1839 lui est supprimée et ne lui sera jamais restituée.

Néanmoins, elle reprend la plume après la Commune de Paris pour soutenir les demandes de grâces des condamnés.

En 1860, Eugénie Niboyet revient en France, elle publie en 1863 Le Vrai Livre des femmes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ses lettres à Léon Richer, directeur de la revue Le Droit des femmes, attestent qu'elle s'intéresse toujours au mouvement féministe.

En 1864, elle publie le Journal pour toutes<ref>Modèle:Ouvrage</ref> afin d'améliorer l'éducation et le sort des femmes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En 1878, à Modèle:Nobr, elle est célébrée au Congrès féministe de Paris.

Eugénie Niboyet meurt à Paris le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Hommages

Fichier:Lyon 7e - Allée Eugénie Niboyet, depuis la rue Pré Gaudry 2.jpg
L'allée Eugénie-Niboyet à Lyon, en février 2019.

Plusieurs lieux ont été nommés en hommage à Eugénie Niboyet :

Publications

  • De la nécessité d'abolir la peine de mort, Paris, Louis Babeuf, 1836. 35 p.
  • Des aveugles et de leur éducation, Paris, P.-H. Krabbe, 1837, 200 p.
  • (Article) De la réforme du système pénitentiaire en France, Paris, Charpentier, Leclerc, 1838.
  • Dieu manifesté par les œuvres de la création, Paris, Didier, 1842.
  • Lucien, Paris, Langlois et Leclercq , 1845, 1 vol., 144 p.
  • (Roman) Catherine II et ses filles d'honneur, Paris, Dentu, 1847.
  • Modèle:Ouvrage Modèle:Wikisource-inline
  • Les Borotin ; La chanoinesse. - Une seconde Borgia, Paris, E. Dentu, 1879, 223 p.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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