Trois Maries

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Fichier:Three Marys at the Tomb of Christ from the Church in Niegowic - MNK I-406 (293783).jpg
Les Trois Maries au tombeau par Mikołaj Haberschrack, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Les Trois Maries sont trois femmes disciples de Jésus de Nazareth évoquées dans le Nouveau Testament. Les Évangiles canoniques rapportent que plusieurs femmes nommées « Marie » ont assisté à la Crucifixion ainsi qu'à la mise au tombeau et à la Résurrection. Cependant, leur nombre et leur identité présentent d'importantes divergences. Il semble d'autant plus difficile de résoudre ces contradictions que, selon les époques et en fonction des traditions religieuses, certaines de ces femmes ont été assimilées les unes aux autres.

En se fondant sur l'Évangile selon Jean, les chrétiens considèrent généralement qu'il s'agit de Marie (mère de Jésus), de Marie (femme de Cléophas) et de Marie Madeleine.

« Marie » dans le Nouveau Testament

Modèle:Article connexe Le prénom « Marie » (en grec : Μαριαμ, Mariam, ou Μαρια, Maria) apparaît 54 fois dans le Nouveau Testament : 27 fois Mariam, 18 fois Maria, 7 fois Marias et 2 fois Marian<ref>Concordance de Strong.</ref>,<ref>La New American Standard Exhaustive Concordance de 1998, dont la traduction se fonde sur le Novum Testamentum Graece (Nestle–Aland, 27e édition, 1993), dénombre également 54 occurrences.</ref> Ce prénom, porté par une femme sur quatre, est de loin le plus répandu chez les Juifs du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn.

À divers moments de l’histoire du christianisme, certaines de ces « Marie » ont été confondues les unes avec les autres.

Fichier:The Three Marys at the Tomb 1396 Monaco Lorenzo.jpg
Lorenzo Monaco, Les Trois Maries au Sépulcre, enluminure d'un antiphonaire datant de 1396.

D'autres groupes de trois femmes ont été appelés les Trois Maries :

  • Trois Marie présentes à la Crucifixion ;
  • Trois Marie sur la tombe de Jésus le dimanche de Pâques ;
  • Trois Marie présentées comme filles d'Anne, issues de trois mariages successifs.

La Crucifixion

Fichier:The Three Marys Nea Moni (1100 AD).jpg
Icône des Trois Maries, monastère Nea Moni de Chios, v. 1100.

Dans la tradition chrétienne, plusieurs femmes nommées « Marie » se trouvent à proximité de la croix de Jésus lors de la Crucifixion.

Si les Évangiles synoptiques ne se contredisent pas, ils diffèrent de la version de Jean.

Dans l'Évangile selon Marc (15:40-41), trois « Marie » sont présentes au pied de la croix : Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le Mineur et de Joset, et Salomé. La mère de Jésus n'est pas citée. Matthieu (27:55-56) mentionne deux « Marie » (Marie de Magdala et la mère de Jacques et Joseph), et une troisième femme qui n'est pas nommée. Luc (23:49) rappelle simplement que des femmes ont été témoins de la scène, mais ne précise ni leur nombre ni leur nom.

Dans l'Évangile selon Jean (19:25), il s'agit de Marie (mère de Jésus), de sa sœur, Marie (femme de Cléophas), et enfin de Marie Madeleine<ref name="Bernheim36">Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus, Modèle:Éd. Albin Michel, 2003, Modèle:P..</ref>. L’expression traditionnelle « Trois Maries » découle du récit de Jean.

Dans les trois synoptiques, la mère de Jésus semble absente, ce qui n'a pas manqué de susciter de nombreuses questions ainsi que de nombreuses hypothèses pour essayer de résoudre cette contradiction. Les plus anciens témoins de ces interrogations semblent être les écrits d'Helvidius (v. 380), pour qui l'expression Modèle:Citation représente la mère de Jésus, dont seulement deux fils Modèle:Incise seraient cités<ref name="Bernheim26-33">Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus, Modèle:Éd. Albin Michel, 2003, Modèle:P..</ref>. Dans sa réponse, Jérôme de Stridon réfute l'avis d'Helvidius et rappelle que Modèle:Citation est la femme de Clopas. Toutefois, il suit Helvidius dans son identification de Jacques le Mineur avec l'apôtre Jacques d'Alphée. Pour ce faire, Jérôme propose une solution<ref name="Bernheim37">Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus, Modèle:Éd. Albin Michel, 2003, Modèle:P..</ref> : celle de voir dans le mot Alphée un autre nom de Clopas. Ainsi, pour Jérôme, ceux qui sont appelés des frères dans de nombreux textes chrétiens des premiers siècles sont en fait des cousins<ref name="Bernheim17"/>. L'identification de Jacques frère du Seigneur avec Jacques le Mineur n'a toutefois jamais été acceptée par les Églises orientales qui distinguent les deux personnages et les fêtent séparément<ref name="Bernheim17">Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus, Modèle:Éd. Albin Michel, 2003, Modèle:P..</ref>.

L'historien Thierry Murcia a proposé une solution : Marie mère de Jésus et Marie appelée la Magdaléenne (Megaddela = "la magnifiée" en araméen palestinien) serait en fait une seule et même personne et Jean ne parlerait que de deux femmes au pied de la croix<ref>Thierry Murcia, Marie appelée la Magdaléenne. Entre Traditions et Histoire. {{#switch: -

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}}, Presses universitaires de Provence, Collection Héritage méditerranéen, Aix-en-Provence, 2017 (ouvrage préfacé par le professeur Gilles Dorival, membre honoraire de l'Institut universitaire de France) ; voir également, du même auteur, Marie-Madeleine : L’insoupçonnable vérité ou Pourquoi Marie-Madeleine ne peut pas avoir été la femme de Jésus, propos recueillis par Nicolas Koberich, PDF, 2017, ainsi que Modèle:Article.</ref>. Il n'y aurait donc pas contradiction entre les synoptiques et Jean. Chez ce dernier, les deux femmes présentes seraient d'abord présentées (la mère de Jésus et sa sœur) puis nommées (Marie de Clopas et Marie la Magdaléenne), formant ainsi un chiasme (schéma classique de type ABBA en forme de croix) :

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère (A)
et la sœur de sa mère (B),
Marie, femme de Clopas (B),
et Marie de Magdala (A).

Jean, représentant de la tradition familiale, se focaliserait sur les membres féminins de la famille de Jésus et il ne nomme que les femmes présentes au pied de la Croix. Les synoptiques, eux, parlent de l'ensemble des femmes qui observent à distance et nomment les principales (dont celles nommées par Jean). Murcia écrit :

« Chez Jean, la perspective change : la focalisation est interne et la scène est vue de près. Cette fois, les femmes ne sont plus que deux : sa mère et sa tante, autrement dit, les proches parentes. Ce faisant, il n’y a pas stricto sensu contradiction, mais changement de point de vue et complément d’information (voir chapitre XVIII) »<ref>Thierry Murcia, Marie appelée la Magdaléenne. Entre Traditions et Histoire. {{#switch: -
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}}, Presses universitaires de Provence, Collection Héritage méditerranéen, Aix-en-Provence, 2017, p. 274-275.</ref>.

La mise au tombeau

Fichier:Hubert van Eyck - The Three Marys at the Tomb - WGA7586.jpg
Les Trois Maries au Sépulcre attribué à Hubert van Eyck.

Il s'agit du groupe de trois femmes qui le matin du dimanche qui suit la crucifixion de Jésus viennent à son sépulcre pour l'embaumer. Dans les Églises orientales, elles sont appelées les Myrrhophores (du grec muron, « parfum liquide » et du verbe phoreo, « porter ». Qui portent du parfum liquide, plus généralement traduit : Porteuses d'offrandes.). Elles sont honorées par l'Église orthodoxe lors du Modèle:Citation, troisième dimanche de la Pâque orthodoxe.

Les noms des femmes présentes au tombeau varient d'un évangile à l'autre. L'évangile selon Marc reprend la liste des femmes qui se trouvaient à proximité de la croix, avec une variante toutefois, puisque Modèle:Citation que l'on identifie généralement à Marie Jacobé (la femme de Clopas) est remplacée par la seule mention de Modèle:Citation<ref>Évangile selon Marc, Modèle:Grossir.</ref>. Ce qui correspondrait alors aux trois Maries qui ont débarqué par la suite aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Plusieurs peintres ont représenté cette scène, en remplaçant parfois Marie de Magdala par la mère de Jésus<ref>Stefano Zuffi, Gospel Figures in Art, éd. Mondadori Electa, Milan, 2003, Modèle:P..</ref>.

L'Évangile selon Matthieu parle seulement de deux Marie : Modèle:Citation dont on ne sait si elle renvoie à Marie Jacobé ou à Marie Salomé Modèle:Incise qu'il a toutes deux précédemment citées près de la croix de Jésus<ref>Évangile selon Matthieu, Modèle:Grossir</ref>.

L'Évangile selon Luc parle lui de Modèle:Citation. Certaines sources traditionnelles identifient la femme appelée ici Jeanne à Modèle:Citation<ref>. Ce qui conduit certains exégètes à émettre l'hypothèse que Marie Salomé se soit aussi appelée Jeanne et que son époux Zébédée ait été intendant d'un des descendants d'Hérode le Grand puisque, parmi les trois Maries, c'est la seule femme qui fait défaut.</ref>.

L'Évangile selon Jean parle de la seule Marie de Magdala<ref>Évangile selon Jean Modèle:Grossir.</ref>.

Les trois filles d'Anne

Fichier:Sainte Anne et les trois Marie.jpg
Sainte Anne et ses trois filles. Miniatures du livre d'heures d'Étienne Chevalier.

Dans la tradition chrétienne, les Trois Maries fait aussi référence à trois filles Modèle:Incise qu'Anne, la grand-mère maternelle de Jésus aurait eues avec trois époux successifs<ref name="Fernando Lanzi, Gioia Lanzi">[{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fernando Lanzi, Gioia Lanzi, Saints and Their Symbols: Recognizing Saints in Art and in Popular Images, Liturgical Press, 2004, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Il s'agit de :

Cette tradition est notamment rapportée par Haymon d'Auxerre (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) ou Jacques de Voragine dans la Légende dorée (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jacques de Voragine, The Children and Grandchildren of Saint Anne.</ref>. Elle est le thème central d'un long poème écrit en français vers 1357 par Jean de Venette}<ref>The Chronicle of Jean de Venette, traduit par Jean Birdsall, Édité par Richard A. Newhall. N.Y. Columbia University Press, 1953, (Introduction).</ref>.

Selon Fernando Lanzi et Gioia Lanzi, cette tradition aurait été condamnée par le Concile de Trente (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), mais elle est toujours vive notamment dans les pays de langue allemande<ref name="Fernando Lanzi, Gioia Lanzi"/> et aux Pays-Bas.

Postérité

La légende des saintes Maries

Modèle:Détail Haymon d'Auxerre, figure centrale de la Renaissance carolingienne du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est le premier à émettre l'hypothèse que les trois Maries citées dans les évangiles et au pied de la croix sont Marie (mère de Jésus) et deux demi-sœurs. Il s'appuie dans son commentaire sur l'Évangile du Pseudo-Matthieu<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les hagiographes ont popularisé un débarquement en Camargue des trois Maries, accompagnées d'un groupe comprenant Marthe, la sœur de Marie de Béthanie, Lazare son frère ressuscité par Jésus, Maximin, Sidoine l'aveugle qui deviendra saint Restitut et Manille, suivante de Marthe<ref name="Voragine_Marie madeleine">Jacques de Voragine, Sainte Marie Madeleine.</ref>,<ref name="JPC422-423">Jean-Paul Clébert, Guide de la Provence mystérieuse, éd. Tchou, Paris, 1972, Modèle:P..</ref>.

Le début du culte qui leur est rendu ne date que du Moyen Âge, où il est développé par les croyances issues de la Légende dorée<ref>Claudia Rabel, ""Des histoires de famille : la dévotion aux trois Maries en France du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : textes et images", Revista de historia da arte, 7, 2009, Modèle:P., consultable http://blog.pecia.fr/</ref>. Benoît XII approuve ce culte, mais l'invention de leurs reliques n'a lieu qu'en 1448 et est due au Roi René<ref name="JPC422-423"/>.

Représentation artistique

Modèle:... La plus ancienne représentation actuellement connue des Trois Maries au sépulcre est une fresque du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle située dans le baptistère de la Domus ecclesiae de Doura Europos.

Astronomie

Fichier:Orion Belt.jpg
Astrophotographie de la ceinture d'Orion.

Dans les pays hispanophones, l'astérisme de la ceinture d'Orion est appelé « Las Tres Marias » (Les Trois Maries). Dans d'autres pays occidentaux, il est parfois appelé « Les Trois Rois », une référence aux « mages venus d'orient » du récit de l'enfance ajouté à l'Évangile selon Matthieu et à la tradition des trois Rois mages, porteurs de cadeaux pour l'enfant Jésus, dont les plus anciens témoins se trouvent chez Tertullien et Origène (début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle).

Toponymie

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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