Francis Heaulme

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Francis Heaulme, né le Modèle:Date à Metz, est un tueur en série français, surnommé le « routard du crime », arrêté par l'adjudant de gendarmerie Jean-François Abgrall en 1992 et reconnu coupable de onze meurtres dans au moins neuf affaires criminelles françaises.

Biographie

Francis Heaulme a grandi à Briey, en Meurthe-et-Moselle, dans l'une des quatre cités radieuses construites par Le Corbusier. Il est le fils de Nicole Houillon (1940-1984) et de Marcel Heaulme (1934-2019). Ce dernier, électricien, méprisé par sa belle-famille qui le surnomme "le boche" en raison de son fort accent alsacien, est un homme brutal, sévère et alcoolique qui martyrise Francis et frappe sa femme, il dépense son argent dans les courses de chevaux. L'enfant adore sa mère Nicole, qu'il considère comme Modèle:Citation, et s'entend très bien avec sa sœur Christine, de six ans sa cadette. L'un et l'autre sont souvent livrés à eux-mêmes dans le logement familial. Francis est surnommé Modèle:Citation, car il lui est arrivé plusieurs fois de se nourrir de pâtée pour chat en boîte de conserve, si bien que de nombreuses personnes l'appellent Modèle:Citation, croyant que c'est son prénom. Heaulme est atteint du syndrome de Klinefelter : sa pilosité est moindre et ses organes reproducteurs de petite taille. D'un quotient intellectuel inférieur à la moyenne, il subissait en raison de son apparence les moqueries et les coups de son père, qui l'enfermait à la cave<ref>franceinter.fr Francis Heaulme : psychologie d'un tueur.</ref>. De même à l'école, il subit les moqueries de ses condisciples et s'isole. Il devient alcoolique et déséquilibré durant son adolescence, ce qui le pousse à parfois enterrer des animaux vivants ou à se taillader régulièrement le corps avec des tessons de bouteille. Exempté de service militaire pour cause de troubles psychiatriques, il se découvre à vingt ans une passion pour la bicyclette et s'y adonne en tenue de cycliste. Il n'a pas passé le permis de conduire et n'a jamais conduit de voiture. Sa mère décède d'un cancer le Modèle:Date. Il en est dévasté et tente de se suicider à plusieurs reprises. La mort de sa mère ayant eu lieu le même jour que celle du petit Grégory Villemin, il collectionnera les coupures de presse relatives à cette affaire.

A la prison d'Ensisheim, il a été agressé par des codétenus.

Début du parcours criminel

Il commet son premier meurtre le Modèle:Date, trois semaines après le décès de sa mère. Avec la complicité de Joseph Molins, il tue Lyonnelle Gineste, une apprentie pâtissière de dix-sept ans, car Modèle:Citation. Son père change de compagne et sa sœur se marie. Francis se retrouve ainsi complètement isolé et sans ressources, ayant perdu son emploi de maçon à cause de son alcoolisme.

Le soir du Modèle:Date-, dans un gymnase de Périgueux, l'appelé du contingent Laurent Bureau, 19 ans, est tué. Heaulme est là en compagnie de l'autre assassin Didier Gentil, appelé lui aussi, et d'une bande de malfrats. Le jeune militaire revenant de permission a fait un détour par le parc du gymnase en rentrant à la caserne<ref>https://www.liberation.fr/france-archive/1997/04/03/francis-heaulme-et-didier-gentil-aux-assises-de-la-dordogne-pour-le-meurtre-d-un-appele-la-sexualite_203584</ref>, il est torturé et assassiné par la bande.

En Modèle:Date Francis Heaulme va habiter chez sa grand-mère à Vaux, près de Montigny-lès-Metz, où, le Modèle:Date deux enfants sont tués. Il travaille comme manœuvre pour l'entreprise CTBE à seulement 400 mètres de l'endroit. Pour ces faits-là, il avoue seulement avoir vu ces enfants lorsque ceux-ci lui ont jeté des pierres alors qu'il passait à vélo, puis être repassé et les avoir vus morts ; par ailleurs il a également très bien décrit les lieux. Cette affaire non élucidée pendant trente et un ans constitue son deuxième passage à l'acte (ils sont tués à coups de pierre, une des techniques de Heaulme). Patrick Dils sera emprisonné durant quinze ans avant d'être acquitté pour ce double meurtre<ref name="ab">Modèle:Ouvrage.</ref>. En Modèle:Date, avec deux amis du centre de désintoxication de Maizeroy, petit village près de Metz, Francis Heaulme tue Annick Maurice. En Modèle:Date, il part sur les routes, se marginalise et sillonne la France à pied, en auto-stop ou en train (sans acheter de billet), séjournant dans des communautés Emmaüs et des institutions psychiatriques ou de désintoxication. Il dépense son revenu minimum à boire, mélangeant parfois alcools et tranquillisants, et trouve occasionnellement des petits emplois de ferrailleur ou de maçon. En Modèle:Date, il devient compagnon d'Emmaüs, successivement dans trois communautés de France (Brest, Quimperlé, puis Metz)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Pascal Dague, Tueurs en série, éd. Mon petit éditeur, 2012, Modèle:P..</ref>,<ref>Agnès Grossmann, L'enfance des criminels, éd. Hors Collection, 2012, Modèle:P..</ref>.

Il traverse, en huit ans, trente-sept départements et, incapable de conduire<ref name="ag">Agnès Grossmann, L'enfance des criminels, éd. Hors Collection, 2012, Modèle:P..</ref>, entraîne plusieurs fois des complices disposant d'une voiture, dans ses crimes (dont le cousin d'une des victimes)<ref>Agnès Grossmann, L'enfance des criminels, éd. Hors Collection, 2012, Modèle:P..</ref>, eux violant la victime, lui Modèle:Incise la tuant<ref name="ag"/>. Il lui arrive de s'accuser de meurtres auprès de personnels médicaux qui ne le croient pas<ref>Agnès Grossmann, L'enfance des criminels, éd. Hors Collection, 2012, Modèle:P..</ref>, parce qu'il est connu pour être un affabulateur. Dans plusieurs gendarmeries, il raconte des agressions «imaginaires» qui peuvent être des réminiscences de faits réellement commis.

Les victimes, hommes, femmes ou enfants sont de tous âges. Leur seul point commun : s'être trouvés sur la route de Heaulme lorsqu'il «voit rouge».

Début de l'enquête

À la suite du meurtre d'Aline Pérès, une aide-soignante, le Modèle:Date, sur la plage du Moulin-Blanc au Relecq-Kerhuon, à proximité de Brest, le gendarme de permanence Jean-François Abgrall, de la section de recherches de Rennes, prend en charge l'enquête<ref>Agnès Grossmann, L'enfance des criminels, éd. Hors Collection, 2012, Modèle:P..</ref> qui le conduit à Francis Heaulme, avec lequel il parvient à entrer en contact. Malgré le peu de soutien de sa hiérarchie, Abgrall a rapidement compris la règle de base concernant celui qu'il est chargé de traquer: Modèle:Citation<ref name="ReferenceA">cf. Faites entrer l'accusé : « Le routard du crime », réal. Tristan Carné, 17 juin Média, mars 2004.</ref>. Pendant qu'Abgrall mène son enquête, Heaulme commet d'autres meurtres. Sa dernière victime connue est Jean Rémy, un retraité rencontré à Boulogne-sur-Mer le Modèle:Date<ref name="ab238">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Arrestation

Il est arrêté le Modèle:Date- à Bischwiller, en Alsace, et avoue le meurtre de l'aide-soignante de Brest; puis, alors qu'il attend de passer devant le juge d'instruction, celui de Jean-Joseph Clément, près d'Avignon le Modèle:Date<ref name="ab"/>. Les enquêteurs ont beaucoup de difficultés à confirmer les autres crimes, car les actes sont perpétrés sans raison ni mobile apparent par une personne sans domicile fixe et qui se déplace sans cesse. De plus, des négligences, des lacunes et la mauvaise coordination des différents services d'enquête locaux ne permettent pas de le confondre. C'est finalement Abgrall qui remonte le fil des meurtres au gré des déplacements de Heaulme et, centralisant les différentes enquêtes, obtient progressivement une série d'aveux plus ou moins explicites mais dans des termes confus et codés, Heaulme parlant d'une quinzaine de Modèle:Citation<ref name="ab240">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Francis Heaulme raconte avec une incroyable précision et même dessine, avant de se rétracter, des scènes de meurtre, mais en disant se les être fait raconter, les avoir vues en songe, sans dire qu'il y a participé. Par exemple, il mime la façon de tuer une sentinelle en lui tenant fermement la tête en arrière d'une main et en lui tranchant la carotide de l'autre. Selon Abgrall, Modèle:Citation<ref name="ReferenceA"/>.

En 1993, une cellule spéciale de gendarmerie est créée sous la direction d'Abgrall, appuyé par un technicien de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, pour démêler l'écheveau des pérégrinations criminelles de Heaulme, de ses souvenirs et de ses aveux confus<ref name="ab"/>. Depuis son premier passage aux assises en Modèle:Date pour la mort de l'aide-soignante, les procès se succèdent et il est condamné à neuf reprises pour onze meurtres jusqu'en Modèle:Date, où il répond à nouveau en assises du meurtre des deux jeunes garçons commis à Montigny-lès-Metz, qui a été précédemment imputé à tort à Patrick Dils. Jugé pour cette affaire en 2017, Francis Heaulme plaide son innocence et est condamné le Modèle:Date- à la perpétuité <ref>Modèle:Article.</ref>. Cette condamnation est confirmée en appel, le Modèle:Date- à Versailles. Il est incarcéré à la maison centrale d'Ensisheim, située dans le Haut-Rhin et spécialisée dans l'accueil de détenus de longue peine, dont 30 % condamnés à la perpétuité.

Personnalité

Francis Heaulme lâche aux enquêteurs des bribes d'informations pour faire comprendre qu'il y a eu des « pépins », terme qu'il utilise pour qualifier ses meurtres, et fait souvent ainsi apparaître de nouvelles affaires au fil des interrogatoires. Durant ceux-ci, il regarde fixement le policier sans jamais ciller, ce qui peut créer un malaise chez celui qui l'interroge<ref name="ReferenceA"/>. Il souffre d'une maladie génétique rare, appelée Syndrome de Klinefelter<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Selon un de ses avocats successifs, Pierre Gonzalez de Gaspard, Heaulme ne supporte pas d'être confronté à une autorité, qu'il s'agisse d'un gendarme, d'un policier ou d'un magistrat, car il a l'impression qu'ils peuvent lui faire dire n'importe quoi. En revanche, lors des procès, il manifeste un grand respect pour l'autorité judiciaire.

Liste des victimes connues

Date des faits Date de découverte Nom Âge Lieu Complice
Modèle:Date Modèle:Date Lyonelle Gineste 17 Montauville Joseph Molins
Modèle:Date Modèle:Date Cyril Beining 8 Montigny-lès-Metz -
Alexandre Beckrich 8
Modèle:Date Modèle:Date Annick Maurice 26 Ogy Philippe Élivon
Modèle:Date Modèle:Date Georgette Manesse 86 Charleville-Mézières -
Ghislaine Ponsard 61
Modèle:Date Modèle:Date Joris Viville 9 Port-Grimaud ?
Modèle:Date Modèle:Date Aline Pérès 49 Le Relecq-Kerhuon -
Modèle:Date Modèle:Date Sylvie Rossi 30 Villers-Allerand -
Modèle:Date Modèle:Date Laurence Guillaume 14 près de Metz Michel Guillaume
Modèle:Date Modèle:Date Jean Rémy 65 Boulogne-sur-Mer -

Affaires

Les affaires dans lesquelles il est soupçonné, mis en examen ou condamné sont nombreuses :

  • meurtre de Lyonnelle Gineste (Modèle:Nobr) dans la forêt de Puvenelle à Montauville, le Modèle:Date, soit trois semaines après la mort de sa mère. Il est aidé d'un complice, Joseph Molins, qui s'est révélé au fil de l'histoire être un témoin ;
  • meurtre dans un gymnase à Périgueux, le Modèle:Date, de Laurent Bureau (Modèle:Nobr), appelé du contingent. Des complices accompagnent Heaulme, dont Didier Gentil, déjà condamné, au moment du procès, à la réclusion à perpétuité pour le viol et le meurtre de la petite Céline Jourdan, à la Motte-du-Caire, en juillet 1988. La cour d'assises de Périgueux ne pouvant déterminer lequel des deux a tué le jeune homme, ils sont acquittés le Modèle:Date ;
  • meurtre de Cyril Beining (Modèle:Nobr) et Alexandre Beckrich (Modèle:Nobr), le Modèle:Date à Montigny-lès-Metz, en Moselle. Heaulme avait été embauché quelques jours auparavant dans une entreprise toute proche des lieux du crime. Il confirme avoir été présent ce jour-là mais nie avoir tué les deux enfants. Sa présence sur les lieux est un fait nouveau qui permet à la Cour de révision le réexamen et l'annulation de l'arrêt qui avait condamné Patrick Dils pour ces faits en 1989. À l'issue de son troisième procès en Assises, P. Dils est définitivement acquitté et libéré le Modèle:Date. En Modèle:Date, Heaulme est renvoyé devant une cour d'assises pour répondre de ces deux meurtres mais le procès est ajourné en Modèle:Date, les crimes en question pouvant être l'œuvre d'Henri Leclaire<ref>Angélique Négroni, « Heaulme renvoyé aux assises pour un double meurtre », Modèle:Date-, Le Figaro.</ref> ;
  • meurtre d'Annick Maurice (Modèle:Nobr), employée d'un hypermarché de Metz, tuée le Modèle:Date dans un bois d'Ogy avec la complicité de Philippe Élivon et de deux autres personnes. Le corps de la victime avait été retrouvé le Modèle:Date ;
  • double meurtre de Ghislaine Ponsard (Modèle:Nobr) et de Georgette Manesse (Modèle:Nobr), perpétré le Modèle:Date à Charleville-Mézières, au domicile de cette dernière. Il avoue ces meurtres aux enquêteurs avant de se rétracter. Il a nié pendant tout le procès et au-delà;
  • meurtre du Belge Joris Viville (neuf ans), enlevé dans un camping à Port-Grimaud le Modèle:Date, étranglé et frappé de quatre-vingt-trois coups de tournevis. Son corps est retrouvé derrière une citerne le Modèle:Date. Heaulme était accompagné d'un complice, car le corps a été déplacé de plus de vingt kilomètres en voiture. Confronté à cinq suspects possibles lors du procès, il les désigne tous successivement comme ses complices, avant de déclarer qu’il ne veut pas être le « bouclier émissaire »;
  • meurtre d’Aline Pérès (Modèle:Nobr) au Relecq-Kerhuon le Modèle:Date. C'est pour ce meurtre qu'il est arrêté, quatre ans plus tard, à Bischwiller ;
  • meurtre de Sylvie Rossi (trente ans), hôtesse de bar qui le prend en auto-stop à Reims le Modèle:Date, alors qu'elle rentre à son domicile d'Épernay. Heaulme, de retour chez lui à Metz, exige qu'elle l'y conduise. Comme elle refuse, il la roue de coups; elle arrête alors sa voiture à Villers-Allerand et s'échappe sur un chemin agricole. Heaulme la poursuit en continuant à la frapper et lui donne un coup de pied qui lui fait éclater le foie. Le corps nu de la victime est découvert le lendemain;
  • meurtre de Jean-Joseph Clément (soixante ans), légionnaire retraité, agriculteur tué à Courthézon, le Modèle:Date. Heaulme avoue ce meurtre à Jean-François Abgrall. Mais sa présence sur les lieux du crime n'a jamais pu être prouvée et ses aveux semblent totalement fantaisistes, au regard des constatations effectuées par les gendarmes sur la scène de crime. Il bénéficie d'un non-lieu, mais en octobre 2023, le dossier est réouvert suite à de nouvelles charges versées au dossier, et il est à nouveau mis en examen. ;
  • meurtre le Modèle:Date de Laurence Guillaume (quatorze ans) dans les environs de Metz. Il est aidé d'un complice Michel Guillaume, cousin de Laurence, qui la viole;
  • meurtre de Jean Rémy (Modèle:Nobr), commis le Modèle:Date à Boulogne-sur-Mer.

Condamnations

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • Jean-François Abgrall et Samuel Luret, Dans la tête du tueur : sur les traces de Francis Heaulme, Paris, Albin Michel, 2002 Modèle:ISBN.
  • Alain Bauer, Dictionnaire amoureux du crime, Paris, Plon, 2013 Modèle:ISBN.
  • Emmanuel Charlot et Vincent Rothenburger, L'Affaire Dils-Heaulme : contre-enquête sur un fiasco judiciaire, Paris, Flammarion, 2008 Modèle:ISBN.
  • Pascal Dague, Tueurs en série, Paris, Mon petit éditeur, 2012 Modèle:ISBN.
  • Christian English et Frédéric Thibaud, Affaires non classées. Tome 2, Paris, First Éd., 2004 Modèle:ISBN (chapitre : Le mystère Francis Heaulme).
  • Agnès Grossmann, L'enfance des criminels, Paris, Éd. Hors Collection, 2012 Modèle:ISBN.
  • Pascal Michel, 40 ans d'affaires criminelles : 1969-2009, [s.l.], Lulu.com, 2009 Modèle:ISBN (pages 75-80 : « L'affaire Francis Heaulme »).

Filmographie

Documentaires télévisés

Articles connexes

Liens externes

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