Kémitisme

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Autel consacré à Thot (Djehuty) d'un pratiquant kémite tchèque.
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L'Ânkh, le symbole du kémitisme et du netjerisme.

Le kémitisme ou khémitisme (ou netjerisme en France), est un ensemble de croyances et de pratiques qui trouvent leurs origines actuelles aux États-Unis dans les années 1970 et qui s'inspirent librement de la religion de l'Égypte antique.

Le kémitisme est une spiritualité s'inspirant de la religion de l'Égypte antique. Les kémites vénèrent les divinités égyptiennes et pratique le heka (magie égyptienne) et ils suivent aussi les lois de Maât (l'ordre cosmique).

Les kémites sont plutôt monolâtres que païens ou polythéistes, car ils croient en plusieurs dieux mais ils n'en vénèrent principalement qu'un ou bien un groupe de divinités (ils n'excluent en aucun cas les autres dieux et cela ne les empêche en rien d'en vénérer d'autres de leur panthéon).

Si les divers groupes « kémites » ont de fortes convergences quant à leurs sources historiques, leurs théologies et leurs cultes, il existe cependant plusieurs courants : en particulier ceux s'inscrivant dans le mouvement néopaganiste, d'autres d'option reconstructionniste et d'autres encore issus du mouvement panafricain.

Étymologie

Kémitisme ou khémitisme

Ce mot, un néologisme, est construit sur la racine « kemet » qui signifie « terre noire » en égyptien, la terre fertile en allusion au limon noir déposé par les crues du Nil<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Rejetant cette étymologie, Cheikh Anta Diop affirme que kemet se traduit par « pays des Noirs », idée reprise par les promoteurs de l’afrocentrisme<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Plus précisément, kemet (Kmt) est la translittération du mot qui en égyptien ancien désigne l'Égypte au même titre que le double-pays taouy (t3.wy), qui représente le territoire sous la juridiction du pharaon (nebtaouy (Nb-t3.wy)), sans référence à une zone géographique précise puisque par définition la superficie sous le contrôle du pouvoir politique a varié dans le temps.

Netjerisme

Le mot netjerisme est basé sur la racine du mot égyptien, netjer, qui veut dire dieu. Il ne se réfère donc pas à kémet (l'Égypte) comme le mot kémitisme mais aux Netjerou (pluriel de Netjer), ce qui désigne donc le fait que les netjeristes (personnes pratiquant la religion égyptienne de nos jours en France) vénèrent et honorent les netjerou<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le mot netjerisme est apparu en France en 2007 lors d'une rencontre du projet Ta Noutri. Il remplace le terme kémitisme, parfois controversé. Et c'est donc dans ce but qu'il a été inventé, pour se différencier des groupes panafricains en particulier.

Histoire du kémitisme

Le kémitisme dans le monde

France

En France, il n'existe aucune structure ou temple officiel connu à ce jour, seulement une librairie<ref>Librairie Tamery Sematawy Maât à Paris qui diffuse des conférences aussi</ref>. Les kémites sont le plus souvent isolés ou se retrouvent via internet, sur des forums et des sites, afin de partager leur foi avec d’autres croyants. Ils peuvent ainsi rompre leur isolement, comme sur le forum de la Libre Assemblée Francophone<ref>- LAPF - Présentation de la tradition kémite sur LAPF</ref> ou de Ta Noutri<ref>- Ta Noutri - article Le Kémitisme - source site Ta Noutri</ref>. Le site Ta Noutri est à l'origine le nom du site personnel de Sat Aset, créé en 2003<ref>Chronologie officielle de la fondation de Ta Noutri</ref>. À la suite des rencontres qu'elle organise avec d'autres kémites francophones grâce à Internet, ils décident ensemble de faire de Ta Noutri un projet collectif. Les buts et principes de Ta Noutri sont fixés dans la charte<ref>Charte de Ta Noutri - texte présentant les buts et les principes</ref> présentée sur le site internet et rédigée par les membres fondateurs. Ses objectifs principaux sont de permettre via le site internet et le forum la réunion et la rencontre des personnes de la tradition désireuses de partager leur spiritualité entre elles. La charte de Ta Noutri interdit le prosélytisme, prône le respect du libre-arbitre et encourage le respect des autres religions ou traditions païennes. Le groupe n'a pas fondé de temple officiel, ni organisé de clergé. Le site a fermé ses portes en 2010. Des membres ont par la suite créé d'autres projets et proposé une nouvelle dénomination pour cette mouvance apolitique, le netjerisme<ref>Netjerisme.</ref>.

À la suite de la fermeture du site de Sat Aset, le site Ta Netjerou<ref>Modèle:Lien web</ref> a vu le jour en 2014. Puis plusieurs groupes Facebook se sont créés comme, entre autres, Neferou Khepri (Nfrw Khpry)<ref>Modèle:Lien web</ref>, Netjerisme traditionnel et Akh Netjerou mais aussi un forum, Sous les sycomores d'Hotep (Netjerisme) et un serveur discord netjeriste. Depuis quelques années, le netjerisme est en pleine évolution en France.

États-Unis

Aux États-Unis, où ce mouvement religieux compte le plus de membres, il existe une communauté assez importante et structurée en église avec un clergé et à sa tête une Nisut, Tamara Siuda, dite « Hekatawuy Modèle:Rom-maj<ref>- House of Netjer, biographie officielle de Tamara Siuda</ref>, House of Netjer ». Elle qualifie elle-même la forme de kémitisme que les siens ont développé comme une « orthodoxie kémite ». Diplômée en égyptologie de l'université de Mundelein et de l'institut oriental de Chicago, elle a notamment participé au parlement des religions organisé par l'UNESCO. Elle a été désignée Nisout, terme signifiant pharaon, c'est-à-dire leader de cette communauté en 1996 lors d'un voyage en Égypte<ref>Biographie officielle de Tamara Siuda - http://kemet.org/node/33</ref>. L’orthodoxie kémite se considère et se décrit comme une religion africaine, monolâtre, Modèle:Pas clair.

À côté de cette communauté importante et qui compte des membres hors États-Unis (Royaume-Uni, Australie, Allemagne, Amérique du Sud, Afrique du Sud, Suisse, France...), existent d’autres groupes également structurés avec un clergé et organisés tels :

Kémitisme panafricain

Le kémitisme panafricain cherche à faire connaître et renaître la philosophie des anciens Égyptiens ou kémites, en tant qu'héritage culturel de l’Afrique. C’est une tendance identitaire panafricaine, une forme de réappropriation et de revendication de ses origines, un retour aux sources.

Pour Jean-Philippe Omotunde (1967-2022), les liens entre la culture africaine et la culture égyptienne (langue, tradition, religion...) auxquels fait référence cette branche trouvent leur source dans les travaux de l’historien et anthropologue Cheikh Anta Diop.

Le culte

Il existe quelques nuances d'un groupe à l'autre, mais dans la plupart des cas, on retrouve :

  • un culte communautaire tenu par un clergé de prêtres hommes ou femmes (hem netjer) avec à sa tête un Nisout (terme signifiant pharaon)<ref>Lexique des termes kémite - http://kemet.org/taxonomy/term/12</ref> ou un prêtre supérieur (Heri Tep) ;
  • un culte privé<ref>Modèle:Lien web</ref>, un autel entretenu dans les maisons et un rituel quotidien (daily rite), appelé le Senut<ref>- Ancient egyptian prayerbook de Tamara Siuda - Chapitre 2 page 14 à 46 The Center of our Faith: Kemetic Orthodox Ritual of the Senut.</ref> chez les khémites orthodoxes ;
  • un culte voué aux ancêtres appelé Akhou<ref>Modèle:Lien web</ref> ;
  • des fêtes annuelles en l’honneur de divinités reprises du culte des anciens égyptiens comme Wep Renpet (le nouvel an), la fête d'Opet, la fête Ouag, la « Bonne réunion », la fête de l’Ivresse, etc.

Ils pratiquent aussi la heka (la magie égyptienne) qui est de la magie mais aussi et surtout le fait de parler avec conviction et avec le cœur (comme lors d'une prière, d'un hymne, etc)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Tous les groupes contemporains ne jugent pas nécessaire, Modèle:Lesquelles, de réinstituer Modèle:Pas clair. Certains lui préfèrent parfois un prêtre supérieur, le Per Ânkh, choisi par la communauté parmi les membres du clergé.

Les divinités

Les kémites vénèrent principalement Maât car elle est l'ordre cosmique et universel. Elle est la personnification de la justice et de la vérité. Elle est primordiale dans la pensé des kémites et des netjeristes<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le mot dieu se dit neter (ou aussi netjer, nether), au féminin neteret (netjeret) et au pluriel neterou (netjerou). Le point commun de la plupart des kémites est de préférer, pour leurs divinités, l’usage des noms égyptiens plutôt que les noms grecs. Voici quelques exemples des différentes divinités que les kémites vénèrent :

Termes kémite et netjeriste

Les kémites et les netjeristes utilisent la langue de l'Égypte antique pour certains mots de leur vocabulaire, de prières, de rituels...

Voici quelques exemples :

  • "Em hotep" signifie bonjour" (terme générique), "je te salue en paix", "paix en toi" ;
  • "Nyny" et un autre terme de salutation ;
  • "Senebty" signifie "au revoir" ;
  • "Hotep" signifie "paix" ;
  • "Ankh Oudjat Seneb" signifie "vie force santé" ou "vie prospérité santé".

Notes et références

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Références

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Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

En français
  • Henri Chemin, La Haute Magie d'Isis.
  • Cheik Anta Diop, Nations nègres et culture : de l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, 1954, Modèle:ISBN.
  • François Stéphane, Le néo-paganisme, une vision du monde en plein essor, Éditions MCOR, La Table d'émeraude, 2007, Modèle:ISBN, Modèle:P..
  • Kalamba Nsapo, Monothéisme, Paris, Menaibuc, 2007
  • Mubabingé Bilolo, Les cosmo-théologies philosophiques d'Héliopolis et d'Hermopolis. Essai de thématisation et de systématisation
  • René Lachaud, B.A.BA de la Tradition égyptienne.
  • S. Kalamba Nsapo, Une approche afro-kame de la théologie.
En anglais
  • Erik Hornung, Conceptions of God in Ancient Egypt: The One and The Many.
  • John S. Mbiti, Introduction to African Religion.
  • Marilyn C. Krogh, Brooke Ashley Pillifant, The house of netjer : a new religious community on line, chapitre 14 du livre Religion Online: Finding Faith on the Internet - Publié par Routledge, 2004. Étude sur l'orthodoxie khémite de Tamara Siuda menée par deux sociologues universitaires, Modèle:ISBN.
  • Maulana Karenga, Reconstructing Kemetic Culture.
  • Siegfried Morenz, Egyptian Religion.
  • Mpay Kemboly, The Question of Evil in Ancient Egypt, (Modèle:Date-).
  • Tamara Legan Siuda, The Neteru of Kemet: An Introduction.
  • Tamara Legan Siuda, The ancient egyptian prayerbook.
  • Traci Regula, Mysteries of Isis.
  • Dr.Paul Harrison, Profane Egyptologists: The Modern Revival of Ancient Egyptian Religion, Modèle:ISBN
  • David Rankine, Heka -The Pratices of Anciant Egyptian Ritual and Magic.
  • Sharon LaBorde, Circle of the Sun : Rites and Celebrations for Egyptian Pagans and Kemetics.
  • Sharon Laborde, Celebrating the Egyptian Gods.
  • Sharon Laborde, Following the Sun : A Pratical Guide to Egyptian Religion.
  • Richard J. Reidy, Eternal Egypt : Anciant Rituals for the Modern Wolrd.
  • Lesley Jackson, Sekhmet & Bastet: The Feline Powers of Egypt
  • Lesley Jackson, Isis: The Eternal Goddess of Egypt and Rome
  • Lesley Jackson, Thoth: The History of the Ancient Egyptian God of Wisdom
  • Lesley Jackson, Hathor: A Reintroduction to an Ancient Egyptian Goddess
  • Lesley Jackson, The Cobra Goddess & the Chaos Serpent: In Ancient Egypt

Articles connexes

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