Maurice Denis

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Modèle:Autre Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Maurice Denis, né le Modèle:Date- à Granville (Manche) et mort le Modèle:Date- à Paris ([[14e arrondissement de Paris|Modèle:14e]]), est un peintre français du groupe des Nabis, également décorateur, graveur, théoricien et historien de l'art.

Biographie

Maurice Denis naît le Modèle:Date- au 136, rue Couraye à Granville dans le département de la Manche en Normandie<ref>Registre d'état civil de la ville de Granville, acte de naissance Modèle:N°, année 1870, Archives départementales de la Manche, consultable en ligne page 76/240 : Modèle:Citation</ref>. Son père, Constant Eugène Denis (1834-1911), est employé aux Chemins de fer et sa mère, Hortense Aglaé Adde (1840-1914), est modiste. Après des études au lycée Condorcet à Paris où il rencontre Édouard Vuillard, Paul Sérusier et Ker-Xavier Roussel, Maurice Denis se forme en fréquentant le musée du Louvre où les œuvres de Fra Angelico déterminent sa vocation de peintre chrétien, marquée ensuite par la découverte de Pierre Puvis de Chavannes. Il étudie simultanément à l’École des beaux-arts et à l’Académie Julian en 1888, mais il quitte rapidement la première, la jugeant trop académique.

Fichier:115 Maurice Denis Portrait de l'artiste à l'âge de 18 ans.jpg
Maurice Denis, Portrait de l'artiste à l'âge de 18 ans (1889), huile sur toile, Saint-Germain-en-Laye, musée départemental Maurice Denis<ref>Dépôt du musée d'Orsay.</ref>.

Il rencontre cette même année Paul Sérusier qui lui offre son tableau, Le Talisman (Paris, musée d'Orsay), peint sous la directive de Paul Gauguin. Il fonde avec ce dernier le groupe des Nabis et en devient le théoricien<ref>Son surnom au sein du groupe des Nabis est le « Nabi aux belles icônes » (cf. « Maurice Denis (1870-1943) », notice biographique du musée départemental Maurice Denis).</ref>. Détachés ou non du christianisme, les Nabis cherchent des voies spirituelles au contact de philosophies et de doctrines teintées d’Orient, d’orphisme et d’ésotérisme. En 1892, au Salon des indépendants, il présente un tableau énigmatique, Mystère (Matin) de Pâques, signé en bas à droite du monogramme « Maud » qui ajoute encore au mystère de l’œuvre.

Denis découvre la peinture de Paul Gauguin, dont l’influence sera déterminante pour la suite de son œuvre, lors de l’Exposition universelle de 1889. Il acquiert d’ailleurs l’une de ses peintures en 1903, l’Autoportrait au Christ jaune (Paris, musée d'Orsay).

Il a, entre-temps, rencontré Marthe Meurier en 1890. Elle sera d'abord son modèle pour de nombreux tableaux, puis son épouse un an plus tard. Ils ont plusieurs enfants, dont la poétesse Anne-Marie Poncet-Denis et l'artiste Madeleine Dinès (1906-1996) qui est la seule de ses neuf enfants à embrasser une carrière de peintre.

Il définit dans un article de la revue Art et Critique ce qu'il appelle le Modèle:Citation, dans sa phrase restée célèbre comme la profession de foi de l'esthétique nabie, souvent interprétée comme une intuition de ce que sera l’abstraction : Modèle:Citation Au-delà de l'œuvre de Denis, cette phrase restera comme l'une des premières définitions de l'art moderne libérant la peinture de la représentation mimétique, à l'aspect iconographique.

À partir de 1890, il revient à un art plus décoratif, peignant de grands panneaux pour les habitations de plusieurs mécènes, dont la maison « Les Capucins » du financier, amateur d'art et collectionneur Gabriel Thomas à Meudon.

En 1891, il fait la connaissance du peintre et collectionneur Henry Lerolle qui lui achète un premier tableau, lui commande un plafond, et le reçoit chez lui. Le jeune peintre rencontre chez lui le musicien Ernest Chausson qui lui commande à son tour trois plafonds pour son hôtel particulier parisien du boulevard de Courcelles, le collectionneur Arthur Fontaine, et Denys Cochin qui lui commande La Légende de saint Hubert. Henry Lerolle le présente au galeriste Paul Durand-Ruel, le jeune artiste nabi est lancé. Il entreprend une correspondance avec Jacques-Émile Blanche<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il achève La Légende de saint Hubert sur sept panneaux, en 1897. Mais, dès 1892, Maurice Denis a abandonné l'iconographie traditionnelle pour une autre plus personnelle, fortement inspirée par la poésie symboliste et la poésie épique du Moyen Âge. Il introduit l’image de la femme dans des jardins paradisiaques dans lesquels les nuances et la suavité des tons viennent révéler l’atmosphère rêveuse des lieux. Il prend souvent sa femme Marthe pour modèle féminin dans ses tableaux.

Il découvre l’Italie, sa patrie de cœur, en compagnie de sa femme et d'Ernest Chausson, chez qui il loge à Fiesole, dans la villa Papiniano, sur les hauteurs de Florence. Il y peint une série de paysages au cours de dix voyages. Son style évolue progressivement, le peintre introduit un certain modelé, retrouvant une tradition classique de perspective du décor dans, par exemple, Le Paysage aux Arbres Verts ou Les Hêtres de Kerduel de 1893, Un paysage de printemps de 1897.

À partir de 1898, il aborde le thème des Baigneuses au cours de plusieurs séjours à Perros-Guirec en Bretagne où il achète la villa Silencio. Dans la décennie 1900, il fait partie, avec Lucien Simon, Edmond Aman-Jean, André Dauchez, George Desvallières, Charles Cottet d'un groupe de jeunes peintres surnommé « Bande noire » par les critiques d'art car ils rejettent les coloris clairs des impressionnistes. En 1906, il voyage avec Ker-Xavier Roussel en Provence et sur la côte, où la lumière des bords de mer lui permet d’exalter les couleurs et de souligner la violence qui émane souvent de ces légendes<ref>Dans son journal il note : Modèle:Citation</ref>.

En 1897, Denis rencontre le graveur Jacques Beltrand. Les deux hommes se lient d'amitié et Beltrand devient, secondé par ses frères Camille et Georges, l'interprète exclusif du peintre, gravant pour lui nombre de ses œuvres sur bois. Jusqu'à la mort de Denis, ce sont un total de 23 livres qui seront illustrés.

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Zéphyr transporte Psyché sur l'île du bonheur (1908), Moscou, palais Morozov.
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Maurice Denis, Autoportrait au buste de Maillol (Buste de Marthe Denis), vers 1908.

En 1907, Maurice Denis commence à travailler sur un important projet décoratif pour le mécène russe Ivan Morozov, qui avait été l'un des principaux mécènes de Claude Monet et Auguste Renoir, et qui possédait le tableau Terrasse du café le soir de Vincent van Gogh. Il crée un grand panneau mural, L'histoire de Psyché, pour la salle de musique du palais Morozov à Moscou, et ajoutera ensuite quelques panneaux supplémentaires. Ses honoraires pour ce projet lui permettront d'acheter sa maison en bord de mer en Bretagne<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

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Le Prieuré à Saint-Germain-en-Laye, propriété de Maurice Denis, aujourd'hui musée départemental Maurice-Denis.

Maurice Denis réside une grande partie de sa vie à Saint-Germain-en-Laye, il utilise les locaux d’un vieil hôpital appartenant à la paroisse. Il y construit un atelier en 1912, et devient propriétaire des lieux, qu’il renomme le « Prieuré » , à partir de 1914. Son succès est alors international, il est au sommet de sa notoriété.

Entre les deux guerres

La Première Guerre mondiale et la mort de sa femme, le Modèle:Date-, après de nombreuses années de maladie, renforcent son action pour un art chrétien. Il se consacre alors à la décoration de la chapelle de son prieuré par des peintures murales, la conception des vitraux, du mobilier, sur le thème de sainte Marthe. Bien qu'inachevée, elle est inaugurée le Modèle:Date-. Elle servira à plusieurs reprises pour des cérémonies religieuses, le peintre y mariera plusieurs de ses enfants. Il épouse en secondes noces, cette même année, Élisabeth Graterolle. De ce deuxième lit est issu son dernier fils, lui-même père du plasticien Romain Denis<ref>Modèle:Vidéo Raie Bus, Romain Denis, éditions Punto e Basta, 2020, Modèle:ISBN.</ref>.

Il enseigne à l’Académie Ranson à Paris, de 1908 à 1921. Il fonde en 1919 les Ateliers d'art sacré avec George Desvallières, et forme toute une génération de jeunes peintres, côtoie le peintre fauviste Victor Dupont. Sa reconnaissance officielle atteint son apogée après la fin de la Première Guerre mondiale, plusieurs expositions rétrospectives lui sont consacrées (Biennale de Venise en 1922, pavillon de Marsan à Paris en 1924).

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Maurice Denis recevant son épée d'académicien des mains de Paul Jamot en 1932.

Il est soutenu par plusieurs mécènes et Étienne Moreau-Nélaton acquiert l’une de ses œuvres, Amour, Foi, Espérance (1916) que ce dernier donne au musée du Louvre<ref>Œuvre à présent conservée à Paris au musée d'Orsay.</ref> en 1919 pour commémorer le décès de son fils, mort pour la France en 1918. Catholique, membre du Tiers-Ordre dominicain, tout en s'estimant proche de l'esprit franciscain, il interprète des thèmes empreints de tendresse. Politiquement, Maurice Denis est un temps proche de l'Action française, mouvement royaliste, qu'il quitte après la condamnation du mouvement par Rome.

Pendant la seconde guerre mondiale

En 1940, Maurice Denis est anxieux et vit douloureusement la présence allemande<ref name="boulet">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans son Journal de la fin 1941, il critique, discrètement mais clairement, l'armistice et le rôle du maréchal Pétain. Les nouvelles autorités le nomment, sans lui demander son avis, « président du Comité d'organisation professionnelle des Arts graphiques et plastiques »<ref>Comité dont les autres membres sont Paul Landowski, Jacques Beltrand, Pierre-Victor Dautel et Maurice Dufrène (cf. « À l'Officiel », Le Figaro, Modèle:Date-, Modèle:P. (en ligne sur Gallica).</ref> ; il se récuse et ajoute préférer « le régime des libertés » et « la liberté des organisations artistiques ». La municipalité de Saint-Germain-en-Laye lui passe alors une commande pour décorer la salle des mariages. Une esquisse est réalisée mais l'œuvre ne voit pas le jour.

Après avoir été renversé par un camion boulevard Saint-Michel, Maurice Denis meurt à l'Hôpital Cochin à Paris ([[14e arrondissement de Paris|Modèle:14e]]) le Modèle:Date-<ref>Registre d'état civil du 14e arrondissement de Paris, acte de décès n°5324, année 1943, Archives de Paris, consultable en ligne page 25/31 : Modèle:Citation</ref>. Ses obsèques catholiques se déroulent le Modèle:Date- à l'église Saint-Germain de Saint-Germain-en-Laye, en présence de nombreuses personnes<ref name="boulet" />.

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Sépulture de Maurice Denis au cimetière ancien de Saint-Germain-en-Laye.

Sa tombe se trouve dans le cimetière ancien de Saint-Germain-en-Laye. Une rue de cette ville, où se trouve le musée du Prieuré, porte le nom de Maurice Denis, ainsi que dans le [[12e arrondissement de Paris|Modèle:12e de Paris]].

Œuvres

Œuvre décorative

Fichier:L'église Saint-Martin (Vienne).jpg
L'église Saint-Martin à Vienne (Isère).

Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>, tel est le mot d’ordre dans les ateliers à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, reposant sur les commandes publiques. À partir de 1900, celles-ci affluent. Ce que Denis appelle Modèle:Citation ne cessera plus.

Œuvres dans les collections publiques

Fichier:MauriceDenis-MadameRansonAuChat.JPG
Madame Ranson au chat (1892), huile sur toile, Modèle:Dunité, Saint-Germain-en-Laye, musée Maurice Denis.

Algérie

Allemagne

France

Fichier:Soir de septembre.jpg
Soir de septembre, 1911, musée d'Arts de Nantes, Nantes.

Russie

Suisse

  • Genève, Petit Palais :
    • Plage au canot et à l'homme nu, 1924 ;
    • Les Baigneurs à Perros-Guirec.

Œuvres non localisées

  • L'Annonciation à Fiesole dite Annonciation aux chaussons rouges, 1898, huile sur toile signée du monogramme et datée en bas à gauche<ref name="Drouot">Ensemble de tableaux de Maurice Denis provenant de l’ancienne collection Gabriel Thomas, proposé aux enchères par Beaussant Lefèvre à la maison des ventes Drouot Richelieu, Paris, le 12 février 2014 (voir l’annonce en ligne .</ref>
  • Le Pardon de Guidel, 1904, huile sur toile<ref>Maryse Le Roux, « Darbodage et mariages, les entremetteurs du pays de Guidel », Ar Men, Modèle:N°, 1990, Modèle:P..</ref>
  • La résurrection de Lazare, 1919, huile sur toile, signée et datée en bas vers la gauche<ref name="Drouot" />
  • Baigneuses à la mare aux sangliers, Huelgoat, vers 1928, huile sur toile, Modèle:Dunité<ref>Inscrit au Catalogue raisonné par Claire Denis, certificat de Dominique Denis du 21 octobre 1991.</ref>
  • Le chœur, étude pour un tondo du Théâtre des Champs-Elysées, sanguine, craie blanche et fusain sur papier contrecollé sur papier avec mise aux carreaux, signée en bas vers le milieu<ref name="Drouot" />.

Illustration

Publications

  • Théories, 1890-1910. Du symbolisme et de Gauguin vers un nouvel ordre classique, 1912.
  • Nouvelles Théories sur l’art moderne, sur l’art sacré. 1914-1921, 1922.
  • Carnets de voyage en Italie, 1921-1922, 1925.
  • Henry Lerolle et ses amis, suivi de Quelques lettres d’amis, 1932.
  • Charmes et Leçons de l’Italie, 1933.
  • Histoire de l’art religieux, Flammarion, 1939, Prix Hercule-Catenacci de l'Académie française.
  • Paul Sérusier. ABC de la peinture. Suivi d’une Étude sur la vie et l’œuvre de Paul Sérusier, 1942.
  • Journal, Tome I : « 1884-1904 » ; Tome II : « 1905-1920 » ; Tome III : « 1921-1943 », 1957.
  • Correspondance Jacques-Émile Blanche - Maurice Denis : 1901-1939, édition établie, présentée et annotée par Georges-Paul Collet, 1989.
  • Le Ciel et l’Arcadie, textes réunis, présentés et annotés par Jean-Paul Bouillon, 1993.
  • Maurice Denis et André Gide : Correspondance (1892-1945), éd. P. Masson et C. Schäffer, Paris, réédition : Gallimard, 2006, 418 p.
  • Écrits sur les Nabis, préface, établissement des textes et annotations de Juliette Solvès, Éditions Fata Morgana, 2022 • Modèle:ISBN

Expositions

Récompenses et distinctions

Extraits de son Journal

Correspondance

Plus de 15 000 documents, dont la plupart sont de la correspondance, conservés au musée Maurice-Denis, ont été numérisés et mis en ligne sur le site des archives départementales des Yvelines<ref>archives.yvelines.fr.</ref>.

Élèves

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Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Iconographie

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Odilon Redon, Maurice Denis (1903), lithographie.

Articles connexes

Liens externes

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