Emmanuel Berl

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Emmanuel Berl, né le Modèle:Date de naissance au Vésinet et mort le Modèle:Date de décès à Modèle:Arrondissement<ref>Modèle:Lien web</ref>, est un homme politique, journaliste, historien et essayiste français.

Il est l'époux de la chanteuse Mireille (Hartuch), qui le surnommait « Théodore », et le cousin de Lisette de Brinon.

Biographie

Jeunesse et études

Emmanuel Berl est issu d'une famille de la haute bourgeoisie juive parisienne, originaire d'Alsace côté paternel (grand-père, fondateur et propriétaire d'une entreprise de fabrication de lits et meubles « en fer et cuir », père directeur) et de Suisse côté maternel (Lange, horlogerieModèle:Pas clair, au Locle, apparentée aux Bergson et aux Proust ainsi qu'à l'écrivain Monique Lange et à Henri Franck).

Il est élève au lycée Condorcet<ref>Pierre Albertini, « Les juifs du lycée Condorcet dans la tourmente », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, n°92, 2006/4, p. 81-100.</ref>. Il suit des études de philosophie, adopte des positions pacifistes, et passe une année universitaire (1913-1914) à l'université de Fribourg-en-Brisgau. Il suit des cours à l'École libre des sciences politiques et en sort en 1911 (section administrative) non diplômé<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Parcours professionnel

Alors qu'il peut être élève-officier à l'arrière, il s'engage comme volontaire en 1914. Il participe aux combats (dont un an de tranchées). Il est réformé en 1916 pour maladie respiratoire après avoir reçu la Croix de guerre, avec un séjour en hôpital militaire à Cimiez (Nice).

Il fait la connaissance de Marcel Proust. Dans son roman Sylvia, Berl raconte plus tard sa querelle avec Proust au sujet du bonheur amoureux : lorsque Berl lui raconte qu'il vit une histoire d'amour heureuse (avec Suzanne Moret), Proust lui répond que c'est impossible, que l'amour partagé n'existe pas, qu'il faudrait que Sylvia le fasse souffrir ou soit morte, pour que Berl éprouve pleinement ce qu'est l'amour. Devant l'incompréhension de Berl, Proust finit par se fâcher et lui lance ses pantoufles à la figure, puis renvoie le jeune homme chez lui<ref>Modèle:Harvsp, qui renvoie à Candide-Lettres, 11-18 janvier 1962.</ref>.

Il fréquente les surréalistes, se lie avec Louis Aragon, Gaston Bergery et Pierre Drieu la Rochelle, son ancien condisciple du lycée Carnot.

En 1920, il épouse à Andrein Jacqueline Bordes et, selon Dominique Desanti, ne cache pas qu'il s'est marié avec « une propriété catholique<ref>Dominique Desanti, Drieu. Le séducteur mystifié, Flammarion, 1978, p. 146. Cité par Modèle:Harvsp.</ref> ». Fréquentant les maisons dites « de tolérance », il tombe amoureux d'une prostituée, Suzanne Muzard qui devient sa maîtresse, et qui le trompe passagèrement avec André Breton<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1926, il divorce d'avec Jacqueline Bordes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date- à Paris<ref>Archives de Paris, acte de mariage, cote 16M 250, acte 1820, vue 14/31</ref>, il épouse Suzanne Muzard, ce qui lui aurait valu la rancune de Breton et des surréalistes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1927, il publie avec Drieu la Rochelle un périodique éphémère, Les Derniers Jours, qui ne publiera que six numéros (de février à juillet 1927). En 1928, il participe, avec Édouard Berth, Marcel Déat, Bertrand de Jouvenel et Pierre Mendès France, à la rédaction des Cahiers bleus que vient de lancer Georges Valois. La même année, il rencontre André Malraux et lui dédie son ouvrage Mort de la pensée bourgeoise, pamphlet dans lequel il appelle à une culture et à une littérature plus engagées. Il s'irrite notamment du snobisme de l'homosexualité, qui selon lui prône une fausse libération : Modèle:Citation bloc

Dans une lettre, Proust aurait proposé à Berl, pour l'aider à entrer dans le milieu littéraire, un « faux certificat d'inversion<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ».

Durant les années 1930, il entre en politique aux côtés des radicaux. Après avoir travaillé à l'hebdomadaire Monde, il lance en 1932 l'hebdomadaire Marianne, qui est jusqu'à l'apparition de Vendredi en 1935, le principal hebdomadaire de gauche. Il y défend une ligne favorable au Front populaire, mais son pacifisme intransigeant et son égal refus des totalitarismes fasciste et communiste l'incitent à adopter des positions hétérodoxes et à marquer sa curiosité, sinon toujours sa sympathie, pour le néo-socialisme. Il heurte la gauche car il est d'avis de doter la France d'une grande et forte armée : Modèle:Citation, dit-il.

Le Modèle:Date-, Marianne, appartenant aux éditions Gallimard, est racheté par la société anonyme « L'Hebdomadaire 44, avenue des Champs-Elysées » dont Raymond Patenôtre est le « principal bailleur de fonds ». Berl, qui a donné sa démission de directeur de l'hebdomadaire le 13 janvier, est remplacé par Lucien Vogel.

Le Modèle:Date-<ref>Mention marginale sur l'acte de mariage</ref>, il divorce d'avec Suzanne Muzard et, le Modèle:Date-, il se marie avec Mireille Hartuch, plus connue comme la chanteuse Mireille<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Acte de mariage : il épouse Mireille Hartuch le 26 octobre 1937 à la mairie du premier arrondissement de Paris.</ref>.

En 1938, il fonde un nouvel hebdomadaire, Pavés de Paris<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il approuve les accords de Munich, estimant que la situation militaire de la France à ce moment rend une entrée en guerre trop hasardeuse<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et que, par ailleurs, les Allemands des Sudètes ont raison de se considérer comme opprimés, le gouvernement tchèque étant notoirement germanophobe<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Tombe d'Emmanuel Berl au cimetière du Montparnasse à Paris.jpg
Tombe d'Emmanuel Berl au cimetière du Montparnasse.
Fichier:Plaques Jean Cocteau, Emmanuel Berl et Mireille, 36 rue de Montpensier, Paris 1.jpg
Plaque au 36, rue de Montpensier à Paris.

En Modèle:Date-, dans une lettre adressée à Jean Galtier-Boissière, Berl accuse Robert Bollack, patron de l'Agence économique et financière, de corrompre des journalistes français pour qu'ils incitent à la guerre contre l'Allemagne. Robert Bollack proteste, mais Berl maintient ses allégations et Charles Maurras les confirme en avril 1939, en révélant que des Juifs américains ont remis trois millions de dollars à Raymond PhilippeModèle:Qui et à Robert Bollack pour financer une campagne belliciste<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Berl dirige Pavés de Paris jusqu'à l'exode de 1940. Quand arrive celui-ci, il part dans le sud-ouest avant d'être appelé, le 17 juin, à BordeauxYves Bouthillier lui demande de travailler aux discours de Philippe Pétain, alors président du Conseil ; il rédige ainsi les deux discours des 23 et 25 juin, où figurent, entre autres formules : Modèle:Citation et Modèle:Citation. Certains lui ont également attribué ce passage du discours radiodiffusé de Pétain, le Modèle:Date-, qui exprime l'acceptation officielle de la défaite : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation</ref>. Il est présent à Vichy au début du mois de juillet 1940 alors que se préfigure un changement de régime. Il rejoint ensuite à Cannes son épouse Mireille, puis s'installe, en Modèle:Date-, à Argentat en Corrèze, où il rédige une Histoire de l'Europe et où le rejoignent Bertrand de Jouvenel (de mère juive), Jean Effel, André Malraux et sa compagne Josette Clotis.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il quitte la politique pour se consacrer à la littérature et à la rédaction d'ouvrages autobiographiques, parmi lesquels, notamment, Sylvia.

En 1962, il réalise avec l'éditrice Claude Arthaud l'album Cent ans d'histoire de France, qui obtient le grand prix de littérature de l'Académie française en 1967 et qu'il évoque dans un article de L'Express. La même année, celle-ci envoie au couple ses Maisons du génie avec pour Berl ces mots : Modèle:Citation<ref>Catalogue de la libraire Hatier à Troyes.</ref>.

Emmanuel Berl est inhumé, au côté de sa dernière épouse, Mireille, au cimetière du Montparnasse (Modèle:25e, petit cimetière). Ils vécurent durant quarante ans 36, rue de Montpensier ([[1er arrondissement de Paris|Modèle:1er arrondissement de Paris]]), où une plaque leur rend hommage.

Œuvres

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Publications posthumes

  • 1976 : Interrogatoire par Patrick Modiano suivi de Il fait beau, allons au cimetière, éd. Gallimard
  • 1985 : Essais, textes recueillis, choisis et présentés par Bernard Morlino, préface de Bernard de Fallois ; rééd. 2007, éd. Bernard de Fallois
  • 1992 : Tant que vous penserez à moi, avec Jean d'Ormesson
  • 1993 : Un télé-spectateur engagé (chroniques 1954-1971), textes présentés par Bernard Morlino
  • 2020 : Prise de sang, introduction Bernard Morlino, postface Bernard de Fallois. Rééd. Les Belles Lettres
  • 2022 : Le Temps, les idées et les hommes, préface de Bernard de Fallois, éd. Bouquins

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Télévision

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

  • Modèle:Lien web ; entretien avec Olivier Philipponnat (voir bibliographie) au sujet d'Emmanuel Berl, lequel connut une forte notoriété dans le cours du dernier siècle, à la croisée de la vie intellectuelle, de la création littéraire et de tous les remous de la politique.

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