La Ville dont le prince est un enfant

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Modèle:Titre en italique{{#invoke:Bandeau|ébauche}} Modèle:Infobox Pièce de théâtre La Ville dont le prince est un enfant est une pièce de théâtre en trois actes d'Henry de Montherlant, publiée pour la première fois en 1951.

Genèse de la pièce

La Ville dont le prince est un enfant (dont le titre est inspiré d’un verset de l’Ecclésiaste<ref>Ecc X,16 : Modèle:Citation.</ref> : Modèle:Citation) est l'une des premières œuvres de Montherlant, ébauchée dès 1912 sous le titre de Serge Sandrier<ref>Le nom du personnage évoluera avec le temps, sous des prétextes divers : Serge Sandrier, Serge Soubrier, enfin Serge Souplier</ref>, puis reprise et transformée pendant presque 40 ans avant d’être publiée en 1951 (version définitive : 1967). Cette pièce s’inspire de l’adolescence de Montherlant, et particulièrement de son renvoi du collège Sainte-Croix de Neuilly en 1912. Il s'y représente sous les traits d’André Sevrais. Le modèle de Serge, Philippe Giquel, deviendra un as de l'aviation durant la Première Guerre mondiale, puis un militant des Croix-de-Feu<ref>cf. "Philippe Giquel, le prince des airs", de Christian Lançon, sur le site Montherlant.be</ref>. En 1971, un an avant sa mort, Montherlant écrira que l'inspirateur du personnage de Serge fut le seul être qu'il aima réellement de sa vie entière<ref>cf. Montherlant, "Mais aimons-nous ceux que nous aimons", Gallimard, 1973 - pp:216-217, Montherlant parle d'un rêve qu'il a fait « [ce rêve] m’a montré que cet être était le seul que j’aie aimé de ma vie entière, que mes autres amours n’avaient été que des caricatures de celui-là, et que le bonheur même avait été peu de choses après lui ».</ref>.

Son roman Les Garçons, publié en 1969, reprend et approfondit la même histoire (dans cette version, André Sevrais devient Alban de Bricoule, qui servit déjà de double à Montherlant dans Le Songe et Les Bestiaires). Montherlant avait lui-même pratiqué d’importantes coupes dans son roman. Une version intégrale paraîtra après sa mort, en 1973, avec des illustrations d’Édouard Mac-Avoy.

Intrigue

Dans un collège catholique, Serge Souplier, jeune garçon un peu rebelle, mais touchant de naturel, attire l'attention de l'abbé de Pradts et d'André Sevrais, un de ses camarades plus âgé. L'amour trouble et exigeant qu'éprouvent ces deux personnages pour le jeune garçon va les faire entrer en conflit après une tentative de coopération. Emporté par sa passion, l'abbé utilisera sa position d'autorité pour tenter de manipuler son rival adolescent, au prétexte de protéger le cadet, et finalement il sera entraîné par les événements qu'il aura provoqués.

Représentations

Publication

  • Édition préliminaire :
    • 1948 - Serge Sandrier (ébauche de l'intrigue de la pièce, dont les premiers jets datent de 1912) - éditions Gilbert Drouin, avec 11 eaux-fortes de Mariette Lydis, tirage 250 exemplaires.
  • Éditions courantes :

La pièce est également intégralement publiée dans le Modèle:N° (Modèle:Date-) de L'Avant-scène théâtre.

  • Éditions de luxe :
    • 1952 - Plon, édition illustrée de photos de Marcelle d'Heilly, tirage 1600 exemplaires.
    • 1961 - Société de bibliophiles « Hippocrate et ses amis» , lithographies d'Édouard Georges Mac-Avoy, tirage 130 exemplaires.
    • 1966 - Éditions Lidis, Imprimerie Nationale, L'Œuvre théâtrale complète (5 volumes), volume 4, avec des lithographies de Noe Canjura, tirage 3500 exemplaires.
    • 1967 - Bourg-la-Reine, éditeur Dominique Viglino, illustrées de 21 burins originaux de Raymond Carrance, tirage 300 exemplaires.

Adaptation télévisuelle et DVD

Modèle:Article détaillé

Publication audio

Un coffret 3 disques 33 tours est publié par Pathé en 1958 (Grand prix de l’Académie Charles-Cros en 1958) avec Jean Desailly (abbé de Pradts), Pierre Gothot (Sevrais) et Jacques Simonet (Souplier). Pierre Gothot avait déjà tenu le rôle de Sevrais dans la représentation privée de Modèle:Date- à Liège.

Dans les bonus audio DVD du téléfilm réalisé par C. Malavoy, on trouve entre autres:

  • Extraits de l'enregistrement de la pièce en 1957 avec Jean Desailly et Jacques Simonet.
  • Extraits de la pièce mise en scène au théâtre Michel par Jean Meyer en 1967 avec Paul Guers et Philippe Paulino,
  • Présentation et commentaires de Henry de Montherlant pour Les Garçons (1969).
  • Lecture des Garçons dans l'émission de radio « Un livre, des voix » sur France Culture en 1969.

Distribution : Didier Haudepin : Alban, Paul Guers : le récitant, Jean Topart : L'abbé de Pradts, Robert Party : Le supérieur, et Liliane Carolles : Modèle:Mme de Bricoule.

Commentaires

Montherlant a pris beaucoup de précautions pour aborder le thème des amitiés particulières et de l'amour inavouable d'un adulte pour un enfant, surtout dans un environnement catholique. Craignant d'écrire un texte qui aurait dévalorisé la religion, il s'en est expliqué dans la longue préface et dans les appendices publiés avec la pièce.

À sa publication chez Gallimard, l'écrivain catholique Daniel-Rops publie dans le journal L'Aurore du Modèle:Date- un long article intitulé « La Ville dont le prince est un enfant peut-elle choquer les catholiques ou bien les satisfera-t-elle ? » qui, de l'aveu même de Montherlant, orienta favorablement la critique. Daniel-Rops répond dans sa conclusion : Modèle:Citation bloc

Georges Sion écrit : Modèle:Citation bloc

Le personnage de l'abbé de Pradts est extrêmement complexe et attachant, tiraillé entre ses désirs humains et ses exigences spirituelles. Il dit au jeune Serge : Modèle:Citation Et à Sevrais qui vient d'être renvoyé et qui refuse cette fatalité : Modèle:Citation, à quoi le garçon répond : Modèle:Citation En effet, Montherlant sera toute sa vie hanté par cet amour de jeunesse qui lui avait valu le renvoi du collège Sainte-Croix de Neuilly en 1912.

Jugements sur la pièce

  • « C'est une des plus belles pièces de la littérature mondiale moderne. » (Harold Robson, The Sunday Times)
  • « C'est la pièce la plus importante de notre théâtre depuis le début du siècle. » (Jean Meyer, France-Soir)
  • « Cette pièce est forte et belle. La Ville m'apparaît comme une des pièces capitales de son théâtre, celle où il s'est exprimé, peut-être, de la façon la plus stricte. Montherlant a nourri La Ville du meilleur de son inspiration et de son art. » (Marcel Arland, Gazette de Lausanne, 1951)
  • « Cette pièce atteint à l'extrémité du dépouillement et est sans doute l’œuvre la plus proche du génie profond de Montherlant... Montherlant porte le scandale à son point d'incandescence où, par la vertu du génie grave qui suscite une telle lueur, c'est la part noble de l'âme qui se trouve illuminée. » (Louis Pauwels, Arts, Modèle:Date-)
  • « Une manière de chef-d’œuvre, unique, je crois, dans notre littérature. Une pièce d'abord pénible par son sujet même, mais d'une facture sobre, vigoureuse, et qui, pour finir, atteint au sublime. » (H. Gaillard de Champris, Revue dominicaine, Montréal, 1951)

Notes et références

Modèle:Références

Modèle:Portail