Élections législatives françaises de 1997
Les élections législatives françaises de 1997 pourvoient les mandats de la [[XIe législature de la Cinquième République française|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIe{{#if:| }} }} législature]] de la Cinquième République. Elles ont lieu le Modèle:Date et le Modèle:Date, soit un an avant le terme de la précédente mandature, en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président de la République, Jacques Chirac.
Alors que la droite (RPR-UDF) était initialement donnée en tête des intentions de vote, les élections aboutissent à la victoire de la coalition de gauche plurielle (PS, PCF, LV, MDC, PRS) et à une nouvelle période de cohabitation en France. Le premier secrétaire du PS, Lionel Jospin, est alors nommé à la tête d'un gouvernement de coalition (gouvernement Lionel Jospin), inaugurant ainsi la troisième cohabitation (1997-2002).
Contexte politique
Deux ans après son élection à la présidence de la République et tandis que la majorité parlementaire soutenant le gouvernement Alain Juppé est écrasante Modèle:Incise Jacques Chirac est conscient que la rentrée sociale s'annonce particulièrement agitée à l'automne 1997, que les élections européennes de 1999 se révèlent cruciales, l'Europe devant se mettre d'accord sur la liste des pays devant participer au lancement de la monnaie unique. Dans ce contexte, le gouvernement doit absolument respecter les critères de convergence imposés par le traité de Maastricht mais la faible croissance laisse peu d'espoir dans ce domaine.
François Léotard, le président de l'UDF, souhaite que Chirac appuie sur un des Modèle:Citation. Un [[Gouvernement Alain Juppé (2)|remaniement fut tenté en Modèle:Date-]], mais Chirac refuse de se séparer de Juppé. En Modèle:Date-, alors que des enquêtes d'opinion donnent sa majorité gagnante, Chirac se rallie à la première solution qui lui est conseillée par Dominique de Villepin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Plusieurs conseillers et proches lui déconseillent cette option, notamment Philippe Séguin<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et Pierre Mazeaud, qui lui aurait déclaré : Modèle:Citation<ref name="Le Monde 2007">Modèle:Lien web</ref>. Un an plus tôt, Chirac avait affirmé que la dissolution n'était utile qu'en cas de crise politique<ref name="Lion">Chirac le Vieux Lion de Patrick Rotman</ref>.
Jacques Chirac estime en effet que les échéances à venir et les réformes en cours nécessitent : Modèle:Citation bloc
Selon le chiraquien Jean-Louis Debré, la dissolution avait pour but de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Campagne
En vue du premier tour
Pour la majorité, l'allocution de Jacques Chirac ne produit pas l'effet escompté et dès les premiers jours de la campagne, un certain malaise s'installe entre les principaux chefs de la droite. Du côté de l'UDF, l'autorité de François Léotard est discutée par François Bayrou. Au RPR, Charles Pasqua et Bernard Pons peinent à masquer leur opposition stratégique à la dissolution. Enfin, Alain Madelin et Charles Pasqua montrent des divergences idéologiques alors même que le Président les a mandatés pour élaborer le projet politique de la majorité.
Dans ce contexte, afin de marquer leur unité, le RPR et l'UDF s'installent dans un siège de campagne commun, [[avenue George V|avenue Modèle:Noble-]], depuis lequel sont dévoilés les grands axes programmatiques sous le slogan « Un élan partagé ». Pour autant, Alain Juppé n'entend pas voir discuter son rôle de chef de file et dirige la campagne avec ses équipes depuis Matignon.
Pour sa part, quelques mois avant la dissolution le MPF de Philippe de Villiers s'est allié au Centre national des indépendants et paysans dans une coalition appelée La Droite indépendante (LDI) qui présente 520 candidats (dont 430 issus du MPF et 90 du CNIP).
Contre toute attente, la gauche parvient à s'allier dans un principe de désistement réciproques une fois passé le Modèle:Date- et quelques accords unitaires sont même engagés dès le premier tour. Outre les socialistes, le PCF, Les Verts, le PRS et le Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement acceptent l'idée que Lionel Jospin devienne Premier ministre en cas de victoire. C'est donc le projet socialiste qui est le plus scruté par la presse, sous le slogan « Changeons d'avenir ».
Au Front national, la campagne est axée sous l'idée du « Grand Changement ». Jean-Marie Le Pen moque la dissolution et prédit une débâcle pour « l'énorme et impuissante majorité ».
La campagne électorale se déroule sans thème dominant. La fébrilité et les divisions de la majorité s'accroissent au fil des jours. L'opposition de gauche craint cependant une défaite in extremis, à l'issue d'une campagne électorale de cinq semaines.
De l'entre-deux tours
Les résultats du premier tour sont considérés comme une grande déconvenue pour la droite RPR-UDF. La plupart des analystes et plusieurs politiques prévoient dès lors une cohabitation. Jacques Chirac s'exprime à la télévision le Modèle:Date- et annonce qu'il choisira un nouveau Premier ministre à la place d'Alain Juppé, qui pourtant porta la campagne de la majorité<ref name="Le Monde 2007"/>.
Dans les jours précédant le second tour, la majorité sortante écarte Alain Juppé de la campagne et met avant pour le ticket Philippe Séguin et Alain Madelin, notamment lors d'un grand rassemblement à Chambéry, le Modèle:Date. L'association renouvelée de Séguin, gaulliste social, et de Madelin, libéral issu de l'UDF, suscite les critiques de la gauche (Lionel Jospin parlant d'« attelage baroque ») mais aussi le scepticisme de certains membres de l'UDF (notamment François Léotard et Raymond Barre)<ref name="LE30597">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Modèle:Date-, Jean-Marie Le Pen, dont le parti a qualifié Modèle:Nobr pour le second tour et qui se maintient dans la plupart de ces circonscriptions, publie une liste de candidats de droite à faire battre au second tour (notamment Alain Juppé, Jean Tibéri et Jacques Toubon)<ref name="LE30597"/>. Modèle:Refnec Jacques Toubon sera finalement défait le Modèle:Date-.
Sondages
La plupart des sondages réalisés entre l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et le premier tour donnent un avantage au bloc de droite, notamment en termes de sièges. Mais dans l’entre-deux-tours, la gauche plurielle passe légèrement en tête, aussi bien en pourcentage d'intentions de vote qu’en nombre d’élus.
Intentions de votes | |
Entre l'annonce de la dissolution et le premier tour de scrutin | Pendant la [[Xe législature de la Cinquième République française|{{#ifeq:législature | s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:législature| législature }} }}]] (1993–1997) |
Fichier:Intentions de votes au permier tour élections législatives (campagne de 1997).svg | Fichier:Intentions de votes aux élections législatives (1993-1997).svg |
Modèle:Début de colonnesModèle:Légende/DébutModèle:LegendModèle:LegendModèle:LegendModèle:Légende/FinModèle:Fin de colonnes |
Résultats
Avec 43,1 % des voix au premier tour, la gauche plurielle devance la majorité présidentielle (36,5 %) et le Front national (14,9 %). Arbitre du second tour, le FN maintient ses candidats dans 76 circonscriptions, contribuant dans les triangulaires à la défaite de la droite parlementaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au niveau national
Modèle:Élections législatives françaises de 1997
Par département
Composition de l'Assemblée nationale
Cette liste regroupe la composition de l'Assemblée nationale après le deuxième tour du Modèle:Date-. La composition a changé à la suite de législatives partielles ou de députés changeant de groupe. Courant 1998, Modèle:Nombre du groupe UDF quittent leur formation d'origine pour fonder le groupe Démocratie libérale et Indépendants (DLI).
Conséquences et suites
L'ampleur de la défaite de la majorité de droite au second tour surprend les analystes. Il s'agit de l’Modèle:Citation selon le RPR Jean-François Probst<ref name="Lion" />. Beaucoup estiment que Dominique de Villepin a été l'initiateur de la dissolution, même si Jean-François Copé déclare qu’une grande partie des conseillers à l'Élysée étaient favorables à une telle décision<ref>Les Fauves (documentaire sur la rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy) de Patrick Rotman</ref>.
Dans le cadre d’une troisième cohabitation, Lionel Jospin est nommé Premier ministre et conduit une majorité gouvernementale appelée « gauche plurielle », associant les socialistes, les communistes, le Mouvement des citoyens, Les Verts et le Parti radical-socialiste. Ce gouvernement reste en place de 1997 au lendemain de l'élection présidentielle de 2002, qui est marquée par l’élimination de Lionel Jospin dès le premier tour et par la réélection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen.