La Jeune Fille à la perle
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La Jeune Fille à la perle (en Modèle:Lang-nl) est une peinture à l'huile sur toile réalisée par le peintre néerlandais Johannes Vermeer vers 1665. Ce tableau de moyenne dimension est un portrait en buste d'une jeune femme anonyme Modèle:Incise portant une perle à l'oreille ainsi qu'un turban sur la tête. Pour sa composition et son sujet proches de l'œuvre de Léonard de Vinci, on la surnomme aussi la « Joconde du Nord ».
Si le tableau révèle une influence certaine de l'art du portrait italien, il appartient surtout au genre pictural des tronies, études de caractères typiques de l'art des Provinces-Unies du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La Jeune Fille à la perle est à ce titre représentatif de l'âge d'or de la peinture néerlandaise, période d'une richesse exceptionnelle dans la création picturale européenne.
De nos jours, le tableau, le plus populaire de Vermeer, est tenu pour un des chefs-d'œuvre du peintre en raison de sa composition et de l'atmosphère qu'il dégage. Cette reconnaissance est pourtant relativement récente puisque la toile a été oubliée plus de deux cents ans, jusqu'à ce que le collectionneur d'art Arnoldus Andries des Tombe la redécouvre, et la lègue en 1903 au musée du Mauritshuis, à La Haye aux Pays-Bas. Depuis cette date, le tableau y est toujours conservé et exposé. En 1994, il bénéficie d'une restauration qui permet de mieux en apprécier la qualité mais aussi de comprendre plus précisément la technique employée par Vermeer.
Description
L'œuvre est réalisée sur toile et utilise comme médium de la peinture à l'huile ; pratiquement carrée (Modèle:Nobr), elle est de taille moyenne<ref name ="caractéristiques">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle est présentée dans un cadre de bois marron clair sculpté de motifs floraux, large d'une dizaine de centimètres.
Elle représente une adolescente<ref name= "maria">Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> (ou une très jeune adulte) en buste, sur un arrière-plan d'un noir uniforme. Les épaules tournées vers la gauche du cadre, elle est montrée de trois quarts dos. Sa tête effectue une rotation vers la gauche, ce qui découvre son visage de trois quarts face. Elle fixe le spectateur de ses yeux en coin, et semble s'adresser à lui de sa bouche entrouverte, aux lèvres rouges et pulpeuses<ref name="Schneider p69">Modèle:Harvsp.</ref>.
Sa tête est couverte d'un turban bleu outremer, surmonté d'un tissu jaune qui lui pend dans le dos. C'est en référence à cet attribut exotique que l'œuvre a d'abord été désignée comme La Jeune Fille au turban<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Par ailleurs, elle porte au lobe de l'oreille gauche (la seule visible dans cette pose) une perle qui donne à la toile son nom officiel actuel — même si la nature exacte du pendant d'oreille est encore discutée<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. La jeune femme est vêtue de ce qui semble être une veste, rehaussée d'un col blanc, au tissu lourd offrant peu de plis d'une couleur ocre foncé, voire marron.
Une lumière franche, provenant du bord gauche du tableau, éclaire le modèle pratiquement de face. Elle produit un jeu d'ombres variées sur son dos et l'arrière de sa tête, dans la moitié droite de l'œuvre. C'est dans cette partie ombrée que se détache le scintillement des reflets du pendant d'oreille.
Historique de l'œuvre
Signature, datation et titre
Le tableau est signé Signature d'artiste de Johannes Vermeer. ; les lettres I, V et M, à gauche, sont ligaturées (la lettre J s'écrivant encore parfois I au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="caractéristiques"/>. La signature est peinte dans des tons proches de ceux du fond de l'arrière-plan sur lequel elle apparaît, ce qui fait qu'elle est très peu visible sur la toile, et pratiquement jamais sur les reproductions de l'œuvre<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Le tableau ne porte pas de mention de date, mais les chercheurs estiment qu'il a été peint aux alentours de 1665 : Modèle:Citation selon l'historien de l'art John Mickaël Montias<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>, Modèle:Citation selon son confrère Walter Liedtke<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>, Modèle:Citation selon le conservateur du département d'Art européen du nord de la Modèle:Langue de Washington, Arthur Wheelock<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ou, plus simplement, Modèle:Citation selon le site du Modèle:Langue<ref name ="caractéristiques"/>.
Il semble que l'œuvre n'ait pas reçu de titre spécifique à sa création, et ait d'abord été désignée par sa seule appellation générique de « tronie »<ref name="vente1696"/>. À sa redécouverte par le collectionneur d'art Arnoldus Andries des Tombe, elle est d'abord sobrement nommée<ref>Une partie des informations qui suivent proviennent des recherches effectuées par Modèle:Harvsp, Modèle:Lien brisé. Page consultée le 5 juillet 2015. Modèle:Citation étrangère.</ref> comme « Jeune Fille » (par exemple en 1908) ou « Tête de jeune fille » (« Head of a Girl » en 1952). Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu'elle est désignée en référence à l'attribut du turban (« Jeune Fille au Turban » en 1952 et 1974, chez deux auteurs différents). Enfin, à partir du milieu des années 1970, apparaît le titre de La Jeune Fille à la perle qui s'impose progressivement, notamment après le succès du roman de Tracy Chevalier, traduit en français en 2000. En 1995, le Modèle:Langue lui-même avait entériné cette appellation, désormais généralisée<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
En raison de sa composition et de son sujet proches de l'œuvre de Léonard de Vinci, le tableau est également surnommé la « Joconde du Nord » ou « Joconde hollandaise », expression du critique d'art Théophile Thoré-Burger<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Commanditaire et propriétaires successifs
Il est difficile de savoir pour qui cette œuvre a été réalisée<ref>Modèle:Citation Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp (« Provenance »)</ref>. Deux clients et protecteurs principaux de Vermeer ont été identifiés : le boulanger Hendrick van Buyten<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> et Pieter van Ruijven, un riche percepteur travaillant pour la ville de Delft, dont les liens avec le peintre ont vraisemblablement dépassé le simple rapport de clientèle pour une amitié plus profonde<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) in Modèle:Ouvrage.</ref>. La Jeune Fille à la perle semble avoir d'abord été acquise par ce dernier<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp.</ref>.
Le tableau pourrait en effet correspondre à l'une des trois tronies vendues aux enchères à Amsterdam le Modèle:Date, à l'occasion de la succession de l'imprimeur delftois Jacob Dissius, le gendre de Pieter van Ruijven<ref name="Historique">« Provenance des tableaux de Vermeer », Modèle:N°, in Modèle:Harvsp.</ref>. Les Modèle:N°38, 39 et 40 du catalogue de cette vente, qui ne comporte pas moins de vingt-et-une œuvres de Vermeer<ref>John Michael Montias, « La vente de 1696 » in Modèle:Harvsp</ref>, sont respectivement désignés comme tels : « Tronie en habits anciens, d'un art consommé » (vendu Modèle:Monnaie), « Un autre de Vermeer » Modèle:Monnaie), « Pendant du même » (vendu pour la même somme)<ref name="vente1696">Modèle:Citation étrangère, reproduit dans les « Documents » de Modèle:Harvsp, et en ligne sur essentialvermeer.com</ref>.
À partir de là, on en a déduit que le tableau avait pu être acheté à Vermeer ou à sa femme par Pieter van Ruijven. À la suite des décès et héritages successifs, il serait alors passé entre les mains de Maria de Knuijt, la veuve de Pieter van Ruijven, entre 1674 et 1681, puis de leur fille Magdalena van Ruijven, alors mariée à Jacob Dissius, jusqu'en 1682, et enfin de Jacob Dissius devenu veuf, jusqu'à sa mort en 1695. Tous ces propriétaires probables résidaient à Delft<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
L'œuvre tombe dans un oubli de près de deux siècles, avant de réapparaître lors de la vente Braams, à La Haye, en 1881. Sur les conseils de son ami avocat, le haut fonctionnaire et homme politique Victor de Stuers qui pense qu'il s'agit d'un tableau de Vermeer<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>, le collectionneur d'art Arnoldus Andries des Tombe achète aux enchères pour seulement deux florins et trente cents une toile sale et non signée. L'hypothèse se révèle exacte, puisque le nettoyage fait apparaître la signature du peintre<ref>Bataviaasch nieuwsblad (Journal batave) du 11 février 1903.</ref>. De 1881 à 1902, des Tombe prête le tableau au Modèle:Langue, avant de le léguer au musée à sa mort, en Modèle:Date-, legs finalisé en 1903. Depuis cette date, le tableau est la propriété du Modèle:Langue où il fait partie de l'exposition permanente<ref>Cet historique a pu être reconstitué notamment grâce aux informations données par le site du Mauritshuis (Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp) ainsi que par Modèle:Harvsp.</ref>.
Sauf mention contraire, ces informations proviennent du site du Mauritshuis
Restauration
L'œuvre est restaurée en 1994. Ce travail donne lieu à une véritable mise en scène puisqu'il se déroule non pas dans le secret du laboratoire du musée, mais sous les yeux mêmes du public<ref>Modèle:Citation in Modèle:Article.</ref>. Le vieux vernis jauni est alors enlevé et remplacé, rendant aux couleurs leur éclat d'origine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Ce nettoyage a révélé un petit point de couleur constitué de deux taches roses superposées, et figurant un reflet humide juste au-dessous de la commissure gauche des lèvres du modèle<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. À l'inverse, une petite tache blanche sur la perle, d'une autre main que celle de Vermeer, a été ôtée<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, le travail de restauration mené sur ce tableau ainsi que sur la Vue de Delft a permis une étude en profondeur des techniques utilisées par Vermeer lors de l'élaboration de ses toiles<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
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Détail de La Jeune Fille à la perle permettant de voir le point clair qui apparaît après la restauration de 1994.
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Le même détail avant restauration.
En octobre 2022, le tableau est la cible de deux militants écologistes de Just Stop Oil qui se collent à la vitre protégeant l’œuvre<ref>Modèle:Article</ref>, et sont condamnés, pour cela, à un mois de prison ferme<ref>Modèle:Article</ref>. L’œuvre, protégée par la vitre, n’a pas été endommagée. Le même mois, des militants écologistes avaient ciblé Les Tournesols, de Van Gogh, à la National Gallery de Londres, et Les Meules de Claude Monet, en Allemagne.
Création
Contexte culturel
Vermeer peint La Jeune Fille à la perle vers la fin de ce qu'on appelle l'âge d'or de la peinture néerlandaise, période allant de la fin des années 1620 à l'invasion française de 1672, lors de la Guerre de Hollande, et durant laquelle la peinture est profondément influencée par la société entière. Outre Johannes Vermeer, les peintres les plus représentatifs en sont Gerard ter Borch, Ferdinand Bol, Frans Hals ou Rembrandt.
À cette époque, le marché de l'art dans les Provinces-Unies est fortement développé. Dans cette république constituant alors une puissance commerciale de premier plan en Europe et dans le monde, les citoyens forment une société bourgeoise où l'art constitue non seulement un marqueur social, mais aussi un placement financier, au même titre que l'immobilier par exemple<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. De ce fait, le marché de l'art devient rapidement hautement spéculatif<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, et Delft, la ville où Vermeer exerce l'activité de peintre mais aussi de marchand d'art, n'échappe pas à cette intense activité artistique<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Progressivement, la possession de tableaux se diffuse à travers l'ensemble de la société<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Ce marché privé de l'art privilégie donc les œuvres destinées à être accrochées au mur, de petites dimensions, comme l'est La Jeune Fille à la perle (Modèle:Nobr)<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
L'art de cette période subit néanmoins la forte influence du calvinisme néerlandais, qui proscrit la représentation de thèmes religieux en voulant se limiter à l'étude de la parole de Dieu<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Sont alors promus des genres picturaux considérés comme inférieurs dans les autres parties de l'Europe. Parmi ceux-ci se trouvent le portrait, ainsi qu'un sous-genre propre aux Provinces-unies, la tronie, auquel La Jeune Fille à la perle appartient<ref name="tronie">Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Alors que le portrait vise à individualiser une personne réelle, la tronie Modèle:Incise tient l'identité du modèle comme sans importance, et insiste au contraire sur sa mise en situation (exagération des traits, représentation dans un costume exotique, etc.), pour constituer une véritable étude de caractère<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
Par ailleurs, le portrait hollandais de cette époque témoigne d'une forte influence de l'Italie, qui correspond notamment à la diffusion du caravagisme dans les Provinces-Unies à la faveur des voyages des peintres hollandais. À côté de l'école caravagesque d'Utrecht, certains historiens d'art évoquent même une Modèle:Citation, tant cette tradition picturale s'est intensément propagée dans la ville de Vermeer<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Si ce dernier n'est jamais allé en Italie, La Jeune Fille à la perle témoigne cependant d'une maîtrise du clair-obscur tout à fait caractéristique du caravagisme ; et les connaissances de Vermeer en matière d'art italien sont considérées comme suffisamment fines pour qu'il soit mandaté en 1672 à La Haye en tant qu'expert pour juger de l’authenticité d’œuvres prêtées à Titien, Michel-Ange, Giorgione ou Raphaël<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Sources d'inspiration possibles
Ce qui frappe d'emblée est le mouvement de la jeune fille qui se retourne et regarde le spectateur par-dessus son épaule. Cette pose si caractéristique est un italianisme, et a été inaugurée par le Portrait d'homme (dit l’Arioste) du Titien, datant de 1512<ref name= "Titien">Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Autre influence italienne possible, celle de Raphaël et de son Portrait de Bindo Altoviti (vers 1515), tant par la pose du modèle<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp Lire en ligne.</ref> que par la couleur de l'arrière-plan – celui de La Jeune Fille à la perle devant initialement être d'un vert sombre assez similaire<ref name="fond vert"/>.
- Œuvres italiennes ayant pu servir de modèle pour la pose et la composition de La Jeune Fille à la perle.
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La pose « regard par-dessus l'épaule » peut être un emprunt au Portrait d'homme (dit l'Arioste) du Titien, peint 150 ans plus tôt.
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Le Portrait de Bindo Altoviti de Raphaël propose une pose et une couleur d'arrière-plan similaires.
Par ailleurs, l'influence de La Joconde que Léonard de Vinci a peinte entre 1503 et 1506 dépasse le simple rapprochement anecdotique, et justifie pleinement le surnom de « Joconde du Nord » attribué à La Jeune Fille à la perle. Le choix de représenter une jeune fille claire sur un fond sombre pour accentuer le contraste, et ainsi l'effet de présence, correspond en effet aux préconisations de Léonard, telles qu'elles sont formulées dans le fragment 232 de son Traité de la peinture<ref name="Schneider p69" />. De plus, Vermeer propose sa propre version de la technique du Modèle:Langue que le maître italien avait théorisée puis utilisée dans son œuvre<ref group="Note">Le Modèle:Langue est une technique picturale que Léonard de Vinci théorise ainsi dans son Traité de la peinture : Modèle:Citation. Voir dans : Modèle:Ouvrage.</ref>. Ainsi, les lignes de contours s'estompent dans des transitions subtiles entre le visage éclairé et l'ombre de l'arrière-plan, notamment au niveau de la ligne des cils de l'œil droit<ref>Modèle:Citation Modèle:Ouvrage.</ref>. La vivacité de l'éclairage rend également invisible l'arête du nez, littéralement fondue avec la joue droite<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Ce choix s'écarte très nettement de la technique des portraitistes du temps de Vermeer, tels Gérard Dou (1613-1675) ou Frans van Mieris l'Ancien (1635-1681)<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
- Léonard et « la Joconde du Nord ».
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Détail de La Joconde de Léonard de Vinci permettant d'apprécier l'usage du sfumato qu'utilise également Vermeer dans La Jeune Fille à la perle.
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Détail de La Jeune Fille à la perle permettant de constater que l'arête du nez est littéralement fondue dans la joue du modèle.
Enfin, le motif, rare à l'époque, du turban, s'inscrit dans la lignée d'œuvres telles que Le Jeune Homme au turban tenant un bouquet de Michael Sweerts, l’Autoportrait en costume oriental de Rembrandt, ou, plus lointainement encore, de L'Homme au turban rouge de Jan van Eyck<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Walter Liedtke insiste notamment sur le rapprochement avec le peintre bruxellois contemporain de Vermeer Michael Sweerts en citant, outre son Jeune homme au turban, une autre tronie représentant une jeune servante, effectuée vers 1660, et aux similitudes de pose ou d'expression assez troublantes<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
Le modèle
Concernant le modèle, on ignore si la jeune fille représentée est une simple femme de Delft, une servante de la famille, ou une des filles de Vermeer.
En l'absence de toute forme de preuve vérifiable, les avis penchent majoritairement vers cette dernière hypothèse, et plus particulièrement Maria, la fille aînée du peintre, âgée de Modèle:Nobr à l'époque de la création de l'œuvre<ref name= "maria" />,<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Certains chercheurs pensent également retrouver le même modèle dans L'Art de la peinture et La Dame au collier de perles<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Pour d'autres, il pourrait s'agir d'Élisabeth (Lijsbeth), la deuxième fille de Vermeer, certes plus jeune, mais, selon la date à laquelle on considère que l'œuvre a été peinte, possiblement âgée de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Cette dernière hypothèse est néanmoins réfutée par certains chercheurs, qui identifient Élisabeth dans d'autres œuvres du peintre (notamment la Jeune femme écrivant une lettre, Une femme jouant de la guitare ou La Dentellière)<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Quoi qu'il en soit, l'âge du modèle correspond à une tranche d'âge de Modèle:Nobr, soit celui d'une des deux filles du peintre<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Certains auteurs ont d'ailleurs la quasi-certitude que Vermeer a pris une de ses filles comme modèle, la grande majorité des femmes apparaissant dans ses peintures étant son épouse, ses filles ou sa belle-mère<ref>Modèle:Citation in Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="Note">C'est ce que démontre un décompte des femmes apparaissant dans les œuvres de Vermeer. Pour cela, se reporter à la colonne « Modèles » de l'article « Johannes Vermeer ».</ref>. Il s'agit là d'une pratique courante de l'époque, volontiers pratiquée par Rembrandt<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. L'économie réalisée par l'emploi d'un modèle non rémunéré est également non négligeable<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>, et aurait pu en partie compenser l'achat de pigments coûteux<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Ces recherches infirment donc l'idée selon laquelle le modèle serait une servante officiant dans la maison du peintre, légende popularisée par le roman de Tracy Chevalier. Elle ne ressemble en tous cas en rien à l'autre servante qui a posé dans La Laitière, et qui pourrait être Tanneke, servante de la mère de Catharina Bolnes, l'épouse du peintre<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Bien plus, l'idée d'une relation amoureuse entre le peintre et sa servante-modèle tient plus de la romance qu'il ne correspond à ce que l'on sait de la biographie de Vermeer, mari aimant et père attentif d'une famille nombreuse<ref>C'est ce que montre notamment le témoignage de la veuve du peintre qui attribue entre autres le décès de son mari à son incapacité à subvenir à leurs besoins : Modèle:Citation (cité par Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>De même, pour l'écrivain et chroniqueur au journal The Times, Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère Modèle:Article.</ref>.
Ces interrogations sont considérées comme largement vaines par certains historiens d'art, qui arguent du fait que La Jeune Fille à la perle est, non un portrait visant à individualiser une personne précise, mais une tronie, c'est-à-dire une œuvre dont l'objet est de représenter une physionomie ; aussi l'identité du modèle importe-t-elle peu au commanditaire<ref name="tronie"/>. Dans le cas de La Jeune Fille à la perle, il s'agit seulement de représenter un personnage portant un vêtement exotique<ref name="perle">Introduction et texte de Stéphanie Dulout, Modèle:P., Hors-série Modèle:N°, Museart, M3813. (rétrospective au Mauritshuis, du Modèle:1er mars au 2 juin 1996).</ref>.
Analyse
L'art du portrait
La Jeune fille à la perle frappe d'emblée par l'illusion de vie et d'immédiateté qu'elle dégage. Mais cette impression est trompeuse : si Vermeer parvient à faire « croire que tout ce que l'on voit dans le tableau correspond à ce que le peintre a vu »<ref name="Liedtke131">Modèle:Harvsp</ref>, il n'a pas manqué de réaliser de subtils effets de simplification, voire d'idéalisation de son modèle<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>. Les choix de représentation ressemblent de plus à ceux utilisés dans le Portrait d'une jeune femme, actuellement conservé au Modèle:Langue de New York ; les deux toiles sont par conséquent systématiquement comparées, soit pour être rapprochées, jusqu'à en devenir des pendants possibles l'une de l'autre<ref name="pendant"/>, soit au contraire, pour être distinguées<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp (Modèle:N°</ref>, voire nettement opposées<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>.
L'illusion d'une présence
Il est désormais établi que Vermeer a eu recours, dans un grand nombre de ses œuvres, à la [[Chambre noire|Modèle:Langue]]<ref>L'idée est notamment développée dans « Vermeer et la chambre noire », Appendice A de Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="Note">Le premier à avoir exposé la théorie selon laquelle Vermeer aurait eu recours à la Modèle:Langue fut le lithographe américain James Pennell en 1891.</ref>. Il s'agit d'un procédé optique d'aide au dessin, permettant de projeter l'image d'un modèle sur une surface plane, où elle apparaît toutefois plus petite et à l'envers. En repassant sur les traits de l'image projetée, l'artiste obtient un dessin préparatoire d'une précision quasi photographique. Or, plusieurs indices laissent penser qu'il en a été ainsi dans la création de La Jeune Fille à la perle. C'est ce que Lawrence Gowing, professeur d'histoire de l'art au Modèle:Langue, a tâché de démontrer à partir d'une analyse aux rayons X au tout début des années 1950<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp « Vermeer and the Camera Obscura ». Page consultée le 22 juillet 2015</ref>. Bien plus, les imprécisions mêmes de cet outil en confirment son utilisation (sans pour autant contredire le rendu photographique) : ainsi, les lentilles du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle donnent des images aux contours légèrement flous, si bien que seuls les contrastes entre les zones lumineuses permettent d'en marquer les limites<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère), in Modèle:Ouvrage, cité par Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="Note">On peut néanmoins remarquer que Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Mais l'essentiel de cette illusion de réalité réside bel et bien dans des choix picturaux. La pose de la jeune femme inspirée du Titien<ref name= "Titien"/> (buste de trois quarts dos et visage de trois quarts face), et déjà employée par Vermeer cinq ans auparavant dans La Jeune Fille au verre de vin, crée un effet de tension visuellement intéressant en faisant diverger la position du corps du modèle et l'orientation de son regard, jeté « par-dessus l'épaule »<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) in Modèle:Ouvrage, cité par Modèle:Harvsp</ref>. Or, dans La Jeune Fille à la perle, le peintre accentue tout particulièrement cet effet : pour cela, il souligne l'axe vertical de rotation en jouant sur l'ombre qui descend de la tempe gauche du modèle jusqu'à son torse<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) in Modèle:Ouvrage, cité par Modèle:Harvsp</ref>. Le visage est en outre situé presque exactement au milieu du tableau<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> : combiné au cadrage Modèle:Incise, ceci induit que le regard de la jeune femme vient happer l'attention du spectateur, et s'adresse à celui-ci les yeux dans les yeux<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>.
L'éclairage, et surtout le contraste entre la noirceur de l'arrière-plan et la clarté de la carnation du visage<ref name="éclaircir visage">Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, ainsi que l'estompage des contours que cela implique, produisent un « état diffus d'émergence »<ref>Pour reprendre la formule d'André Chastel à propos du sfumato de Léonard, que Daniel Arasse applique au travail de Vermeer dans Modèle:Harvsp</ref> du visage du personnage, que rehausse la clarté du turban et du col blanc du vêtement<ref>Modèle:Citation Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp.</ref>. Différents points accrochant la lumière sur le visage produisent un effet proche du trompe-l'œil : que ce soient sur les yeux, que Walter Liedtke compare à deux globes de porcelaine, sur la lèvre inférieure et au coin de la bouche, pour traduire de minuscules traces d'humidité<ref name=Liedtke131/>, ou encore sur la perle.
Effets de simplification
Les effets de réel, qui font d'abord penser à une représentation fidèle de l'individualité du modèle, restent des leurres<ref>Modèle:Citation Modèle:Ouvrage.</ref>. André Malraux avait noté, dans Les Voix du silence (1951), que les tableaux de Vermeer présentant un personnage unique ne sont Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage, repris dans Modèle:Ouvrage</ref>. De fait, Walter Liedtke reprend la même comparaison avec la statuaire grecque archaïque et souligne la perfection des contours et la géométrisation de l'arc des paupières, de la ligne droite du nez prolongée en courbe par les sourcils, ou encore le lissage du front et du menton, figurant une « douceur juvénile et virginale »<ref name="Liedtke131"/>.
La question d'un possible pendant
La pose singulière et le regard « par-dessus l'épaule » de La Jeune fille à la perle évoquent une autre toile de Vermeer représentant une jeune femme en buste, le Portrait d'une jeune femme, actuellement conservé au Modèle:Langue de New York<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>. La proximité des dimensions (Modèle:Dunité pour l'un, Modèle:Dunité pour l'autre), des sujets (deux tronies), des poses et postures, des contrastes d'éclairage (insertion du modèle sur un arrière-plan sombre), des motifs (la perle, même si celle-ci est moins visible dans le Portrait d'une jeune femme, et le tissu recouvrant une partie de la tête), fait que les deux toiles sont souvent tenues comme des pendants l'une de l'autre<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Leurs différences notables, notamment dans le choix des couleurs et de la vivacité de l'éclairage, pourraient également accréditer l'idée d'œuvres complémentaires<ref name="pendant">Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp</ref>, et correspondre aux deux tronies considérées comme des « pendants » (« Modèle:Langue ») aux Modèle:N° et 40 du catalogue de la vente Dissius de 1696<ref name="vente1696"/>. Cette hypothèse, notamment avancée avec prudence par Walter Lietdke<ref>et reprise à sa suite sur la page du Metropolitan Museum of Art, Study of a Young Woman.Lire en ligne. Page consultée le 17 juillet 2015</ref>, justifierait la datation du Portrait d'une jeune femme vers 1665-1667, soit aux alentours de l'exécution de La Jeune fille à la perle<ref>Tête de jeune fille, vers 1665-1667, Modèle:Harvsp</ref>.
D'autres cependant rejettent cette idée de pendants<ref name="Blankert158">Albert Blankert, « L'œuvre de Vermeer dans son temps », in Modèle:Harvsp.</ref>. Même s'il reconnaît les similitudes entre les deux toiles, Albert Blankert par exemple considère que le tableau de New York a été réalisé vers 1672-1674<ref>Albert Blankert, « Catalogue », Modèle:N°, in Modèle:Harvsp.</ref>, sur la foi notamment du rendu des étoffes, caractéristique selon lui de la dernière manière du peintre, avant sa mort en 1675. Le visage assez ingrat du modèle, non seulement s'oppose à la douceur, voire à l'idéalisation des visages des peintures précédentes de Vermeer, mais pourrait alors indiquer le fait que ce tableau Modèle:Incise soit véritable portrait de commande, sur le modèle déjà existant de la Jeune fille à la perle, et non une simple tronie<ref name="Blankert158"/>,<ref>Modèle:Citation in Modèle:Ouvrage</ref>.
Toujours est-il que la comparaison des deux jeunes filles tourne, selon Bernard Martin Renou, à l'avantage de La Jeune Fille à la perle<ref name="Renou 2015">Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="Note">C'est ce qu'exprime en creux l'historien de l'art Edward Snow dans Modèle:Ouvrage (Modèle:P.) lorsqu'il écrit : Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère).</ref>, à l'aspect innocent, au regard doux et à la bouche pulpeuse évoquant l'attrait de la jeunesse, voire, tout simplement, la beauté du personnage<ref>Modèle:Citation in Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp.</ref>.
Couleurs et matières
Pour composer une œuvre aux jeux de lumière très fins et doux<ref>Modèle:Citation étrangère [[[:Modèle:Citation]]] Modèle:Harvsp.</ref>, Vermeer emploie une palette d'à peine plus d'une dizaine de pigments<ref>Modèle:Harvsp. « Vermeer's Palette ». Page consultée le 22 juillet 2015.</ref>. De manière générale, Vermeer peint par de vigoureux coups de pinceaux (dont on retrouve même des poils dans la matière picturale<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) in Modèle:Ouvrage cité par Modèle:Harvsp.</ref>) expressifs et hardis, attestant la liberté et l'originalité de sa facture et contrastant avec le style précis et léché des peintres qui lui sont contemporains<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp (Modèle:N°)</ref>. Certains mélanges de couleurs sont opérés directement sur la toile, entre les différentes couches encore fraîches<ref>Modèle:Citation, Modèle:Harvsp.</ref>, ce qui a fait comparer sa technique à la manière impressionniste<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
L'arrière-plan est neutre, presque noir. Ceci fait ressortir par contraste le modelé du visage<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, et donne l'impression d'une peau plus claire encore<ref name="éclaircir visage"/>, tout en créant une sensation d'isolement du personnage<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Ce choix est tout à fait inhabituel chez Vermeer<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp</ref>, accoutumé aux scènes d'intérieur où le personnage se détache devant un mur clair, à dominantes blanches, comme dans La Laitière (1658-1661) ou La Dame au collier de perles (1664)<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Vermeer a utilisé trois pigments pour cette zone sombre : de l'indigo (produisant le bleu du même nom), de la gaude (produisant du jaune)<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref> et du noir animal, appelé aussi « charbon d'os »<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Le mélange des pigments d'origine végétale que sont l'indigo et la gaude donne néanmoins un vert translucide sensiblement différent du noir qui apparaît de nos jours<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp</ref>, ce qui permet de conclure à un assombrissement progressif de l'arrière-plan sous l'effet du temps<ref name="fond vert" >Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Les causes de ce vieillissement restent multiples, et sont dues à l'effet combiné des restaurations successives de la toile, des différentes retouches, de l'évolution du liant utilisé par Vermeer, riche en huile de lin, et de la décoloration partielle de l'indigo<ref>Modèle:Citation Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp</ref>.
- Le traitement de l'arrière-plan de l'œuvre contraste avec celui, clair, riche et coloré, que Vermeer propose habituellement dans ses portraits.
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La Laitière, vers 1658-1661, Rijksmuseum Amsterdam.
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La Femme à la balance, vers 1662-1665, National Gallery of Art, Washington.
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L'Astronome, dit aussi L'Astrologue, 1668, musée du Louvre, Paris.
Le choix d'un arrière-plan sombre et uni contribue à faire éclater les deux couleurs de prédilection de Vermeer, louées par ailleurs par Van Gogh<ref>Modèle:Citation, « Lettre à Émile Bernard », Arles, Modèle:Date. Lire en ligne.</ref> : le bleu outremer du turban et le jaune citron du tissu qui le surmonte. Pour le bleu, Vermeer procède par le dépôt de deux aplats correspondant à la zone éclairée et à l'ombre du turban ; ces deux zones comportent des nuances internes destinées à marquer les plis du tissu<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Le peintre a principalement utilisé trois pigments pour ces tons de bleus : du lapis-lazuli (produisant du bleu outremer), de l'indigo<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref> et de la céruse, appelée aussi « blanc de plomb »<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref> (produisant du blanc). L'usage de ces deux premiers pigments est relativement rare à l'époque car leur production est assez faible et très coûteuse, ce qui n'empêche pas Vermeer de les utiliser abondamment, non seulement dans cette toile, mais aussi dans un grand nombre de ses œuvres<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Quant au jaune du tissu pendant sur l'occiput de la jeune fille, il est réalisé principalement à partir d'ocre naturel jaune mélangé à de la céruse<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Le vêtement au lourd tissu que porte la jeune femme est modelé avec diverses nuances de jaunes obtenues principalement à partir d'ocre jaune<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref> mais aussi de rouge garance<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Comme le noir verdâtre du fond de l'arrière-plan, le rouge garance s'est dégradé avec le temps : la couleur du tissu devait paraître plus chaude que de nos jours<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. L'aspect terre claire du tissu fait ressortir le blanc du col qui se reflète dans la perle.
Le rendu du visage et de la carnation tient dans un glacis mince, de couleur chair, sur un sous-modelage transparent. Pour cela, Vermeer a utilisé un mélange de céruse<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>, d'ocre jaune, de vermillon<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. La couleur des lèvres est principalement obtenue par l'emploi de rouge garance<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Enfin, point lumineux central dans la composition, la perle est picturalement plus complexe notamment parce qu'elle diffuse plusieurs reflets d'intensités différentes : une source lumineuse directe (certainement une fenêtre<ref name="perle"/>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>), la douce blancheur du visage et celle, plus crue, du col du vêtement<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. À l'instar du visage se détachant sur le noir de l'arrière-plan, la perle se détache sur l'obscurité fournie par l'ombre de la tête de la jeune fille et contraste avec le vêtement qu'elle porte<ref group="Note">Concernant les jeux de lumière dans le tableau, il est possible de se reporter à la lecture de Modèle:Article.</ref>.
Composition
La composition de ce portrait en buste sur un fond uniforme est forcément relativement simple (par rapport à une scène faisant intervenir plusieurs personnages ou autres éléments). Le tableau est construit suivant la diagonale allant de l'angle inférieur gauche à l'angle supérieur droit, et passe par le visage du modèle<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Si le centre géométrique exact de la toile est situé sur la pommette gauche de la jeune fille<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, le point d'équilibre visuel est bien plus matérialisé par la perle, située à égale distance des deux zones claires du front et du bas du turban, et jouant un rôle essentiel dans l'illusion de la profondeur<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>.
L'œil gauche dessine avec la perle une ligne de force de l'œuvre<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, et met en valeur le regard de la jeune fille, qui s'adresse directement au spectateur<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
Motifs et symboles
Un turban exotique
Les valeurs associées au turban relevaient, dans la société néerlandaise du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, d'un double mouvement d'attraction et de répulsion. En tant que pièce de parure associée au monde musulman en général, et aux Turcs en particulier, cet accessoire vestimentaire pouvait tout aussi bien évoquer l'exotisme et les séductions orientales que les menaces à l'égard du monde chrétien<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Il rappelle également la puissance commerciale de niveau mondial des Provinces-Unies, et l'importance de Delft en tant que siège d'une des six chambres d'administration de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, où Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation étrangère Modèle:Harvsp.</ref>.
Même si ce motif demeure peu utilisé dans les portraits néerlandais de cette époque<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, il se peut que Vermeer ait eu à l'esprit L'Homme au turban rouge, autoportrait présumé de Jan van Eyck peint en 1433<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ou bien les œuvres de deux de ses contemporains, L'Autoportrait en costume oriental peint par Rembrandt trente ans plus tôt, en 1631, ou bien, plus proche encore, Le Jeune Homme au turban tenant un bouquet de Michael Sweerts, peint vers 1661<ref name="perle"/>. Il se peut également qu'en dehors de toute considération symbolique, Vermeer ait simplement choisi de représenter un personnage portant un vêtement exotique, sujet essentiel de sa tronie<ref name="perle"/>.
- Précédents dans l'utilisation d'un turban.
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Jan van Eyck, L'Homme au turban rouge, 1433, Londres, National Gallery.
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Rembrandt, Autoportrait en costume oriental, Paris, Petit Palais, 1631<ref>Cartel en ligne de Rembrandt, Portrait de l'artiste en costume oriental, 1631</ref>.
-
indicationDeLangue}} Michiel Sweerts, Boy in a Turban holding a Nosegay, ca. 1661</ref>.
La perle
Les perles sont l'un des attributs féminins favoris de Vermeer<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>, qu'elles soient montées en colliers<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ou en boucles d'oreilles, comme c'est le cas dans sept autres toiles du peintre<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp</ref>. La tradition chrétienne en fait un symbole de chasteté en Occident<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="Note">En 1616, soit une trentaine d'années avant la période d'activité de Vermeer, paraît dans les Provinces-Unies l'édition néerlandaise de Introduction à la vie dévote (1608) de François de Sales. Or, celui-ci note à propos du symbole de la perle : Modèle:Citation Modèle:Ouvrage.</ref>, symbole qui paraît bel et bien actif dans cette œuvre<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>. Agissant comme un miroir dans le tableau, la perle reflète la lumière de la fenêtre située en dehors du cadre à gauche, et, comme l'a révélé la restauration, le col immaculé de la veste<ref name=perle/>, ce qui est cohérent avec le fait que la perle constitue un symbole de pureté<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, la perle peut être une évocation de la préciosité morale de celle qui la porte, car elle représente un trésor caché (comme elle est cachée dans la coquille de l'huître) que seul un effort permet de découvrir<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>. Pourtant, elle demeure un symbole ambigu<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref> qui peut perdre, en tant que bijou, de son caractère pur pour renvoyer à Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Certains spécialistes doutent cependant du fait que le pendant d'oreille soit bien constitué d'une perle — ce qui remettrait en cause le bien-fondé du titre attribué à l'œuvre —, en premier lieu parce qu'il n'existe aucune perle d'une telle grosseur<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi, selon le professeur d'astronomie théorique Vincent Icke enseignant à l'université de Leyde<ref group="Note">Les travaux de Vincent Icke sur le sujet ont leur légitimité puisqu'en Modèle:Citation (Modèle:Harvsp). Il étudie donc entre autres la diffraction de la lumière au contact de la matière.</ref>, Modèle:Citation, ce qui tend à montrer plutôt Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Certains ont même cru pouvoir déterminer l'origine du bijou porté par la jeune fille : il s'agirait de sphères de verre recouvertes sur la surface intérieure d'un produit nacré, et provenant de France<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp (page « A Lady Writing »).</ref>. Cette dernière hypothèse resterait en cohérence, à plusieurs siècles de distance, avec l'ancienne croyance selon laquelle la perle constituait un médicament Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
- Exemples d'œuvres de Vermeer dans lesquelles apparaît le motif de la perle.
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La Dame au collier de perles (1664).
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Jeune femme écrivant une lettre (vers 1665-1666).
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La Fille au chapeau rouge (vers 1665-1667).
Une œuvre allégorique ?
Pour l'historienne de l'art Ann Sutherland Harris, spécialiste de l'art baroque et moderne, la fascination que La Jeune Fille à la perle exerce de façon durable sur le public pourrait tenir à une signification allégorique profonde de l'œuvre, qui en entretiendrait l'aura et le mystère<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>. Elle propose ainsi d'y voir une allégorie de la peinture<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref> jouant avec les éléments essentiels qui définissent celle-ci : les trois couleurs primaires<ref group="Note">Qui sont trois couleurs avec lesquelles toute autre couleur peut être créée dans un procédé de synthèse additive de couleurs.</ref> Modèle:Incise, la lumière, et l'obscurité<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) Modèle:Harvsp.</ref>.
Postérité
Au Mauritshuis
La Jeune Fille à la perle est devenue, près d'un siècle et demi après sa redécouverte, une œuvre majeure du patrimoine artistique mondial, qui suffit à caractériser pour le grand public le Modèle:Langue, le musée qui l'abrite. Ainsi, lors de la réouverture du musée après deux ans de travaux, les journaux peuvent annoncer qu'Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>, ou bien s'exclamer : Modèle:Citation<ref name="routard">Modèle:Lien web.</ref>.
De même, et en dépit de la présence de la célèbre Leçon d'anatomie du docteur Tulp de Rembrandt ou de la non moins réputée Vue de Delft de Vermeer, la toile constitue l'argument essentiel des sites de tourisme pour inciter à la visite du Modèle:Langue<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>. Dès lors, il n'est pas étonnant que les visiteurs, célèbres ou anonymes, fassent de cette œuvre le joyau du musée :Modèle:Citation bloc
Dans la culture
Modèle:Article détaillé Tracy Chevalier lui a consacré son deuxième roman (Modèle:Langue en version originale), paru en 1999, qui retrace la vie imaginée du modèle du tableau et des circonstances qui ont entouré la réalisation de ce dernier. En 2003, Peter Webber réalise une adaptation cinématographique du roman mettant en vedette Scarlett Johansson dans le rôle de la jeune Griet, et Colin Firth dans celui de Johannes Vermeer. Les deux œuvres sont un succès aussi bien public que critique.
De manière générale, les historiens de l'art reconnaissent un contexte bien documenté et bien décrit<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère), in Modèle:Harvsp.</ref>. Dès lors, ces deux adaptations présentent l'intérêt de faire connaître le peintre et son œuvre. C'est ce qu'indique Daniel Lamotte pour qui, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Néanmoins, des chercheurs ont critiqué notamment la dénaturation de la véritable personnalité de la femme de Vermeer, Catharina qui, dans le livre et le film parait injustement colérique et jalouse<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère), in interview d'Arthur K. Wheelock Jr. dans Modèle:Article, cité par Modèle:Harvsp.</ref>. De même, l'hypothèse centrale du film, à savoir que le modèle de Vermeer pour la conception de La Jeune Fille à la perle a été une servante nommée Griet se révèle certainement inexacte car les recherches penchent plutôt vers l'hypothèse de la propre fille de Vermeer, Maria<ref name= "maria" />. Tracy Chevalier reconnaît la justesse de ces critiques, rappelant que son roman n'est qu'une fiction<ref>Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère), in Modèle:Lien web.</ref>.
Paul Jamot, l'un des premiers biographes d'Edgar Degas écrit en 1924 à propos du portrait de Mademoiselle Dihau au piano : Modèle:Citation bloc
Par ailleurs, le tableau est couramment utilisé par des entreprises comme support publicitaire. Ainsi, l’étiquette de la bouteille de liqueur Modèle:Langue (dont le nom s'inspire explicitement de celui de Vermeer) porte une reproduction de La Jeune Fille à la perle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. De même, la gamme de jouets de construction Lego l'utilise parmi cinq autres tableaux de maîtres dans Modèle:Citation afin de Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La firme de jeux vidéo Nintendo montre qu'il est possible d'en faire la reproduction sur sa console afin de promouvoir un de ses jeux<ref>Modèle:Lien web</ref>. Enfin, l'entreprise Bic a demandé à un artiste de la reproduire lors d'un concours artistique afin de promouvoir ses stylos à bille<ref>Modèle:Lien web Modèle:Vidéo (durée : Modèle:Heure).</ref>.
Le Modèle:Date-, l'artiste Banksy a réalisé à Bristol une peinture murale intitulée Modèle:Langue (littéralement « La Jeune Fille au tympan percé »), parodie de La Jeune Fille à la perle, dans laquelle la perle est remplacée par un boîtier d'alarme fixé au mur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
- Œuvres inspirées par La Jeune Fille à la perle.
-
Banksy, Modèle:Langue (2014, Bristol).
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Rue de la Perle, à Paris.
Expositions
La Jeune Fille à la perle a été cédée au Modèle:Langue en 1903 où elle fait partie de l'exposition permanente<ref name="caractéristiques" />. Ce n'est qu'à partir de 1921 que l'œuvre fait aussi l'objet d'expositions en dehors des Pays-Bas.
- 1921, Jeu de Paume à Paris (France).
- 1928, Galerie Borghèse à Rome (Italie).
- 1929, Modèle:Langue à Londres (Royaume-Uni).
- 1945, La Haye (Pays-Bas).
- 1946, musée royal des beaux-arts d'Anvers (Belgique).
- 1950, [[Prinsenhof de Delft|Modèle:Langue]] de Delft (Pays-Bas).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, musée de l'Orangerie à Paris (France).
- 1982, Modèle:Langue à Washington (États-Unis).
- 1985, New York (États-Unis)<ref>Modèle:Citation Modèle:Harvsp.</ref>.
- 1986, Grand Palais de Paris (France).
À partir de 1994, les expositions ont ceci de particulier qu'elles proposent à voir une œuvre restaurée.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Modèle:Langue à Washington (États-Unis).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, à La Haye (Pays-Bas).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, au Modèle:Langue d'Osaka (Japon).
Récemment, le tableau a fait l'objet de déplacements lors d'une exposition itinérante dans le monde entier, à l'occasion des travaux de réhabilitation du Modèle:Langue qui ont duré deux ans jusqu'au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> et intitulée « Vermeer, Rembrandt et Hals : chefs-d'œuvre de la peinture hollandaise du Modèle:Langue »<ref name="lepoint" >Modèle:Harvsp.</ref>.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Musée d'art métropolitain de Tokyo (Japon)<ref name="lepoint" />.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Modèle:Langue de Kobe (Japon)<ref name="lepoint" />.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Modèle:Langue de San Francisco (États-Unis).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Modèle:Langue d'Atlanta (États-Unis).
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Modèle:Langue de New York (États-Unis)<ref name="lepoint" />.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Modèle:Langue de Bologne (Italie)<ref name="lepoint" />.
L'ensemble de cette dernière exposition itinérante est un succès. Ainsi, en Modèle:Date-, l'AFP rapporte qu'à New York, Modèle:Citation en deux mois et demi alors que, Modèle:Citation<ref name="lepoint" />. De même, à Bologne, le correspondant de l'AFP note qu'elle Modèle:Citation, ce que confirme le directeur de l'exposition signalant qu'Modèle:Citation et qu'il avait Modèle:Citation en seulement quelques semaines<ref>Modèle:Citation Modèle:Lien brisé.</ref>.
Sauf mention contraire, ces informations proviennent de Modèle:Harvsp
Notes et références
Notes
<references group="Note" />
Références
Voir aussi
Bibliographie
Dans chaque partie, les ouvrages et les sites Internet consultés sont classés selon l'ordre alphabétique des auteurs.
Ouvrages sur Vermeer et son œuvre
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- Livre-catalogue
Ouvrages portant sur la peinture de l'âge d'or des Provinces-Unies
Ouvrages généraux
Sur la peinture
Sur les symboles
Catalogues d'exposition
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- Dans la lumière de Vermeer, Paris, musée de l'Orangerie, Modèle:Date--Modèle:Date-.
Sites Internet consultés
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- Modèle:Article.
- Traduction du titre de l'article : « Qui était la jeune fille à la perle ? »
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- Modèle:Lien web Modèle:Vidéo (durée : Modèle:Heure)
- Modèle:Article.
- Traduction du titre de l'article : « La jeune fille à la perle ne porte pas de perle. »
- Modèle:Lien web.
- Un site spécifiquement consacré à l'analyse de La Jeune Fille à la perle.
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- Modèle:Lien web.
- Description du tableau.
- Modèle:Lien web.
- Analyse interactive de l'œuvre.
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- "Juste un détail" de La Jeune Fille à la perle
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} La Jeune Fille à la perle sur le site du Mauritshuis