Marx Dormoy

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Marx Dormoy, né le Modèle:Date de naissance- à Montluçon et mort assassiné le Modèle:Date de décès- à Montélimar, est un homme politique socialiste français.

Membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il est notamment président du conseil général de l'Allier de 1931 à 1933, sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil en 1936 et ministre de l'Intérieur de 1936 à 1938, puis à nouveau en 1938.

Biographie

Jeunesse

Selon son acte de naissance<ref group="alpha">Extrait du registre d'état civil de Montluçon (1888) : Modèle:Citation</ref>, René Marx Dormoy est né rue de la Paix à Montluçon, un quartier populaire. Il est le cadet des enfants de Jean Dormoy, alors cordonnier, en outre militant socialiste, qui sera maire de Montluçon de 1892 à 1898, et Marie Joséphine Gavignon. Son prénom est une référence à Karl Marx<ref>Notice DORMOY Marx par Justinien Raymond, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 15 juillet 2021, sur Le Maitron.</ref>. Lui et sa sœur aînée Jeanne, née le Modèle:Date- à Montluçon, connaissent une enfance défavorisée. René Marx a seulement onze ans lorsque son père meurt.

Pendant son service militaire, René Marx Dormoy est affecté en Algérie, où il fonde un groupe de Jeunesses socialistes. À son retour, il est employé de mairie à Montluçon puis devient représentant de commerce. Il a 25 ans lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s'illustre au combat. Rendu à la vie civile, il réintègre son poste de représentant de commerce, puis devient négociant en charbons.

Élu socialiste

En novembre 1919, il mène la liste SFIO aux élections législatives, qui n'obtient aucun élu malgré un nombre élevé de voix (37 443 sur Modèle:Nombre exprimés). Un mois plus tard, il devient conseiller d'arrondissement. En 1920, il choisit le camp de Léon Blum, contre l'adhésion à la IIIe Internationale.

Quatre ans plus tard, il devient secrétaire général de la fédération de l’Allier et parvient à maintenir une bonne implantation de celle-ci chez les ouvriers, malgré la concurrence du Parti communiste et la tentation de se tourner vers les ruraux, très majoritaires dans le département. Il entre ensuite à la Commission administrative permanente. En 1925, il est élu conseiller municipal et conseiller général du canton de Montluçon-Est, puis maire de la commune. En Modèle:Date-, il est élu président du conseil général de l'Allier, à la suite de la mort de Paul Constans, à qui il a succédé à la mairie six ans plus tôt, dont il récupère aussi le siège de député un mois plus tard. Georges Rougeron sera son secrétaire à partir d'Modèle:Date-.

Favorable à une participation de la SFIO dans un gouvernement à direction radicale, il refuse de suivre Marcel Déat, dont il juge les idées « aberrantes » et mène la manifestation du Modèle:Date- dans sa commune, où les communistes sont présents. Il est dès lors partisan d'une solution de Front populaire et d'une unité de candidature avec les communistes dès le premier tour, sans oublier pour autant les critiques qu'il formule contre ce mouvement avant 1934.

Ministre du Front populaire

Fichier:Marx Dormoy-1936.jpg
Marx Dormoy, nouveau ministre de l'Intérieur (1936).
Fichier:Marx Dormoy ministre de l'Intérieur - 1936.jpg
Le ministre entouré de ses collaborateurs. De gauche à droite : Sansimon Graziani, chef de cabinet, chargé des services politiques ; Roger Verlomme (1890-1950), préfet hors classe, directeur du personnel et de l'administration générale au ministère de l'Intérieur, secrétaire général du ministère de l'Intérieur ; Dormoy ; Pierre Delcourt, chargé de mission ; Raoul Évrard, chef de cabinet, chargé des questions administratives.

Réélu député lors des élections législatives de 1936, il est sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil au côté de François de Tessan et participe à la négociation des accords de Matignon. Après le suicide de Roger Salengro, il devient ministre de l’Intérieur, poste qu'il conserve dans le troisième cabinet de Camille Chautemps de Modèle:Date- à Modèle:Date- et dans le second cabinet de Léon Blum, de mars à Modèle:Date-.

Comme l'indique André Touret dans sa biographie : Modèle:Citation Cette politique de compréhension et de bienveillance à l'égard des réfugiés étrangers en France lui vaut des attaques virulentes.

Toutefois, le Modèle:Date-, il écrit aux préfets :Modèle:Citation

Il ordonne alors de Modèle:Citation. Il renouvelle cet ordre par une directive similaire le Modèle:Date- : Modèle:Citation Cette période coïncide aussi avec l'arrivée de Modèle:Nombre réfugiés de la guerre d'Espagne. Dans une circulaire de Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il demande à la police de redoubler de vigilance en interdisant les franchissements de la frontière espagnole, et décide de mettre en demeure les Modèle:Nombre Espagnols présents en France, de quitter le territoire<ref name="Dreyfus">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les immigrants espagnols, principalement des familles de républicains, sont toutefois parqués dans des camps du Midi de la France, parfois créés à cette intention : camp de concentration d'Argelès-sur-Mer, camp de Gurs, camp du Vernet<ref name="Dreyfus"/>. Après l'assassinat de Marx Dormoy, Hans Vogel, président du Parti social-démocrate d'Allemagne réfugié à Londres, écrira le Modèle:Date- : Modèle:Citation bloc

Fichier:Marx Dormoy - mars 1937.jpg
Marx Dormoy à l'hôtel de Matignon après la fusillade de Clichy, mars 1937.

Lors de la fusillade de Clichy du Modèle:Date- (réunion privée d'un parti de droite issu des Croix-de-feu, le Parti social français, et contre-manifestation de socialistes et communistes locaux avec intervention des forces de l'ordre), il est personnellement incriminé par les communistes qui mettent en cause la réaction des forces de l'ordre<ref>Selon Philippe Bourdrel, la Cagoule aurait peut-être été impliquée dans le déclenchement de cette fusillade.</ref>.

Il consacre principalement ses activités à la lutte contre la Cagoule, laquelle est démantelée à la fin de Modèle:Date-. Il n’a pas le temps de détruire complètement ses ramifications dans les milieux économiques, en particulier dans les grandes entreprises, comme L'Oréal, qui, selon les renseignements généraux et la police judiciaire, financent le mouvement terroriste.

Fichier:Albert Sarraut et Marx Dormoy - 1938.png
Passation des pouvoirs entre Marx Dormoy et Albert Sarraut au ministère de l'Intérieur, Modèle:Date-.

Il démet Jacques Doriot de ses fonctions de maire PPF de Saint-Denis à la suite d'irrégularités dans la gestion municipale. Le Modèle:Date-, lors d'une séance particulièrement houleuse qui dégénère en bagarre Modèle:Incise il rétorque à un député breton antisémite : Modèle:Citation

Après ses passages au gouvernement, il est élu au Sénat en 1939.

La guerre et assassinat

En Modèle:Date-, Dormoy fait partie des 80 parlementaires refusant de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le Modèle:Date-, il est suspendu de ses fonctions de maire de Montluçon, puis emprisonné cinq jours plus tard. Il est déjà démis de son mandat de conseiller général le Modèle:Date-. Il est incarcéré à Pellevoisin, puis à Vals-les-Bains, avant d'être mis en résidence surveillée à Montélimar dans l'hôtel Le Relais de l'Empereur.

Dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-, il est assassiné : une bombe à retardement avait été placée sous son lit par Maurice Marbach, Yves Moynier et Horace Vaillant, anciens cagoulards (extrême droite), avec la complicité d'une comédienne, Modèle:Lien<ref>Sous le pseudonyme de Anie Morène, elle a joué dans des pièces de Cocteau, de Coward, et fréquenté les milieux d'extrême droite nationalistes.</ref>, qui sert d'« appât ». La mort de Vaillant à Nice avec deux complices, dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-, par l'explosion d'une autre bombe destinée à un attentat antisémite, met les enquêteurs sur la piste<ref>Voir l'article précis et circonstancié : Jean-Paul Perrin et Maurice Sarazin, « Destin d'actrice : Annie Mourraille, comédienne et complice de l'assassinat de Marx Dormoy », 11 juillet 2017.</ref>.

Ludovic Guichard, Yves Moynier et Annie Mourraille sont arrêtés et emprisonnés, mais le débat reste ouvert sur l'identité des commanditaires : les cagoulards pour se venger du démantèlement de leur organisation, Jacques Doriot qui voue une haine tenace à l'égard de Dormoy ou les Allemands pour faire pression sur le maréchal Pétain<ref group=alpha>Tel est l’avis du magazine Valeurs actuelles.</ref><ref>Modèle:Article.</ref>. Les prévenus ne seront jamais jugés et libérés de la prison de Largentière, le Modèle:Date-, par des militaires allemands.

Inhumé discrètement à Montélimar, Marx Dormoy aura droit à des funérailles solennelles à Montluçon<ref>Jean-Paul Perrin, « Pages d'histoire : Marx Dormoy (1888-1941). III – Du temps de l'histoire au temps de la mémoire (de 1945 à nos jours) », Vu du Bourbonnais, 9 juillet 2021.</ref>, le Modèle:Date-, sera cité à l'ordre de la Nation en 1946 et médaillé de la Résistance française avec rosette en 1947. Il est inhumé au cimetière Saint-Paul (cimetière de l'Ouest) de Montluçon dans la même tombe que son père. Comme son frère, sa sœur est restée célibataire<ref group=alpha>Jeanne, institutrice puis directrice de l’orphelinat et de la crèche municipale de Montluçon, perdra ses postes après la destitution de son frère et les retrouvera à la Libération. Elle meurt le 5 août 1975 dans sa ville natale, après avoir veillé fidèlement sur la mémoire de son frère.</ref><ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le peintre Lucien Pénat, dont il était un ami intime, a fait plusieurs portraits de lui.

Hommages et postérité

Fichier:Montluçon monument Marx Dormoy 1.jpg
Monument à Marx Dormoy à Montluçon.

De nombreux établissements scolaires et de nombreuses voies portent son nom. Sans être exhaustif, on peut indiquer notamment (villes citées par ordre alphabétique) : Modèle:Colonnes

Bibliographie

Notes et références

Notes

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Références

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Liens externes

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