Léon Degrelle

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Modèle:En-tête label Modèle:Redirect Modèle:Infobox Personnalité militaire

Léon Degrelle, né le Modèle:Date de naissance à Bouillon (Belgique) et mort le Modèle:Date de décès à Malaga (Espagne), est un journaliste, écrivain, et directeur de presse engagé dans la mouvance catholique belge. Il entama ensuite une carrière politique, en fondant le mouvement Rex, au départ parti nationaliste proche des milieux catholiques, qui devint rapidement un parti fasciste, puis durant la Seconde Guerre mondiale, se rapprocha du national-socialisme, pour finir dans la collaboration avec l'occupant allemand. Combattant sur le front de l'Est avec la [[28e division SS Wallonien|Modèle:28e division Modèle:Abréviation Modèle:Lang]], il termina la guerre en tant que Modèle:Langue et Modèle:Langue. Exilé en Espagne en 1945 et naturalisé en 1954, il y vécut pendant près de cinquante ans, construisant sa propre légende et s'érigeant en ardent défenseur du nazisme et des thèses négationnistes. Il s'imposa comme une référence de l'extrême droite.

Enfance et jeunesse

carte postale de 1906 en noir et blanc montant une vue de Bouillon
Bouillon, vers 1906.

Léon Joseph Marie Ignace Degrelle est né à Bouillon, dans l'Ardenne belge, le Modèle:Date. Son père, Édouard Degrelle, brasseur en France, s'était expatrié en Belgique en 1901 en réaction à l'expulsion des Jésuites de France et au « sectarisme anticlérical », selon Robert Brasillach. L'historien Alain Colignon envisage une hypothèse où Édouard Degrelle aurait quitté par intérêt la France pour la Belgique où il a repris une brasserie florissanteModèle:Sfn. Son épouse, Marie-Louise Boever est la fille du chef de file de la droite luxembourgeoiseModèle:Sfn. Après sa naturalisation, Édouard Degrelle se lance en politique au sein du Parti catholique<ref group=alpha>Il se présentera sur la liste de Rex en 1936.</ref> ; élu au conseil provincial du Luxembourg, il en devient député permanent en 1925Modèle:Sfn. Léon est le cinquième enfant du couple, après les naissances de Marie, Édouard (mort à vingt mois), Jeanne, Madeleine et avant celles de Louise-Marie, d'Édouard et de SuzanneModèle:Sfn. La famille est marquée par un catholicisme fervent : prière du soir, messe et communion quotidiennes, présence à quatre offices le dimancheModèle:Sfn.
Léon va à l'école maternelle Modèle:Incise avec sa sœur Louise-Marie, sa cadette de treize mois, chez les Religieuses de la doctrine chrétienneModèle:Sfn.

Après avoir entamé ses études secondaires à l'institut Saint-Pierre de Bouillon, en section gréco-latineModèle:Sfn, Léon Degrelle entre, en 1921, au Collège Notre-Dame-de-la-Paix à Namur tenu par les Jésuites : Modèle:Citation. Passionné par la littérature et notamment par Charles Péguy, il se met à écrire des poèmes et collabore à des journaux et revues de la province à l'âge de quinze ansModèle:Sfn. À cet âge, il est décrit comme Modèle:Citation. À dix-sept ans, il entretient une correspondance suivie avec le cardinal Mercier, primat des Belges, et est également remarqué par le dirigeant socialiste Émile Vandervelde qui publie l'un de ses articles dans Le Peuple et lui manifeste sa sympathieModèle:Sfn.

Pendant sa scolarité au collège, il découvre la pensée de Charles Maurras, dont il devient un fervent partisan et Modèle:Citation. En raison de sa proximité avec l'Action française, Degrelle conçoit également une profonde admiration pour l'œuvre de Léon Daudet, et Modèle:Citation. En 1924, à dix-huit ans, Degrelle entame des études de droit à la faculté catholique de Namur : c'est durant cette première année universitaire qu'il organise une vigoureuse campagne de soutien à Maurras, en réponse à un sondage lancé par les cahiers de la jeunesse catholique sur la question : Modèle:Citation La campagne est particulièrement efficace et Maurras arrive largement en tête des votesModèle:Sfn. Degrelle rate ses examens et entame ensuite des études de lettres et de philosophie thomiste à l'Université catholique de Louvain ; après deux années brillantes, il s'inscrit en droit et sciences politiques, Modèle:Citation. L'un de ses professeurs, le vicomte Charles Terlinden, estime qu'il s'agit d'un étudiant médiocre dont Modèle:Citation.

Écrivain et journaliste

En octobre 1927, avant la fin de ses études, et à l'initiative de Louis Picard, l'aumônier général de l'Action catholique de la jeunesse belge (ACJB), Degrelle prend la direction de L'Avant-Garde, le journal des étudiants de l'université de Louvain : son activité à la tête de ce périodique Modèle:Citation. En janvier 1928, il participe au saccage d'une exposition de l'Union des républiques socialistes soviétiques organisée à Bruxelles, en déclarant, à propos des communistes : Modèle:Citation De 1928 à 1930, Degrelle écrit à la fois des poèmes (Les Tristesses d'hier, recueil paru en 1930), des ouvrages parodiques comme Jeunes plumes et vieilles barbes de Belgique (1928) puis Les grandes farces de Louvain, des livres politiques et polémiques (Les Flamingants en 1928, où il prône « la nécessité d'une meilleure compréhension entre les deux communautés nationales ») et Furor teutonico où il soutient les autorités catholiques contre les milieux anticléricauxModèle:Sfn. En 1929, l'abbé Norbert Wallez l'engage comme rédacteur au Vingtième Siècle, où débute également HergéModèle:Sfn. Sa série d'articles sur les taudis, particulièrement peu tendres pour les propriétaires, lui vaut une lettre de félicitations du premier ministre Henri Jaspar ; lorsqu'ils sont publiés dans un recueil, celui-ci est préfacé par le ministre du TravailModèle:Sfn.

photographie en noir et blanc d'un groupe d'une vingtaine de Cristeros.
Un groupe de Cristeros.

Après l'assassinat du président du Mexique Álvaro Obregón, par José de León Toral, un jeune étudiant catholique opposé à la politique anticléricale du gouvernement, Degrelle publie un article dans le Vingtième Siècle approuvant le meurtre d'Obregón et se clôturant par Modèle:Citation, article qui déclenche un vaste scandaleModèle:Sfn. Mis au défi par la presse de gauche de se rendre au Mexique pour aller voir de lui-même ce qui s'y passe, Degrelle s'y rend dans des circonstances rocambolesques, qu'il amplifie et romance dans son ouvrage Mes aventures au MexiqueModèle:Sfn. Après un séjour au milieu des Cristeros, et grâce au produit de la vente de ses articles à un éditeur américain, il visite ensuite rapidement les États-Unis, d'où il envoie des bandes dessinées à HergéModèle:Sfn, et le Canada, avant de rentrer en Belgique en Modèle:Date-. Il publie, cette même année, une brochure de 37 pages intitulée Histoire de la guerre scolaire. 1879-1884, plaquette Modèle:Citation.

Degrelle, Rex et le rexisme

Une maison d'édition catholique

En Modèle:Date-, Degrelle est nommé directeur de la modeste maison d'édition Christus-Rex, spécialisée dans la publication des brochures de l'Action catholique, appelé à ce poste par Louis Picard. Modèle:Citation. Modèle:Citation. Il se lance dans la publication de brochures d'actualité vendues un franc et dans celles de plaquettes pour chaque événement pouvant intéresser de nombreux catholiques ; il participe au lancement, le Modèle:Date- de l'hebdomadaire Soirées qui connaît un certain succès et dont les éditions Rex prennent le contrôle en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Lors des élections législatives de 1932, Degrelle est chargé d'une partie de la campagne électorale du parti catholique lors de laquelle il montre ses réels talents de propagandiste, en diffusant d'après ses dires, Modèle:Nb et Modèle:Nb, « vrais chefs-d'œuvre de psychologie simple, de goût et d'artModèle:Sfn,Modèle:Note ». Au cours de cette campagne, Degrelle utilise également une affiche réalisée par Hergé, sur laquelle figure une tête de mort protégée par un masque à gaz, avec le slogan « Contre l'invasion, votez pour les catholiques », et en lieu et place de la signature d'Hergé, la mention « le studio des éditions de Rex » ; l'utilisation de cette affiche suscite l'opposition d'Hergé, pour des raisons qui ne sont pas politiques mais purement artistiques. Le créateur de Tintin est Modèle:Citation.

De 1932 à 1933, Degrelle lance successivement quatre nouvelles publications, Rex, Vlan, Foyer et CroisModèle:Sfn. À ses débuts, Rex est conçu comme un supplément littéraire de 16 pages à Soirées<ref group=alpha>Le titre devient indépendant comme bimensuel en janvier 1933, puis, après avoir absorbé Vlan, comme hebdomadaire en mars 1934.</ref>, l'aspect politique étant confié à Vlan. En annonçant dans Rex le premier numéro de Vlan, Degrelle ne cache pas ses objectifs : Modèle:Citation. Les résultats de l'enquête sur le Parti catholique publiés dans le Vlan du Modèle:Date- confirment que la critique prend le pas sur les encouragements : dans le numéro de Rex du Modèle:Date-, Degrelle avait déjà été très clair : Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, Degrelle devient propriétaire des éditions Rex grâce à des interventions financières familialesModèle:Sfn, et à la souscription par les pères norbertins de l'abbaye d'Averbode de six cents parts de la nouvelle sociétéModèle:Sfn. Cette prise de contrôle se traduit à nouveau par une débauche d'activités et de nouvelles publications : lancement d'une collection de romans à la portée de tous, édition de livres d'hommes politiques catholiques, de brochures tirées à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires sur les apparitions de la Vierge à Beauraing et à BanneuxModèle:Sfn.

Rupture et ascension

L'action de Degrelle prend une tournure de plus en plus politique à partir de 1934 : sa volonté d'organiser le Modèle:Date- un congrès de presse des jeunes catholiques, dont le véritable but est de lui fournir une publicité personnelle, suscite une réaction de l'évêque de Tournai, Gaston-Antoine Rasneur qui lui fait savoir qu'il trouve cette initiative inopportuneModèle:Sfn. Degrelle tourne ce discret désaveu à son avantage en publiant dans Rex et Soirées, le Modèle:Date-, un article intitulé Au service de l'Église dans lequel il écrit notamment qu'Modèle:Citation Cet article vaut à Degrelle une lettre de remerciements de l'évêque de Liège, Louis-Joseph KerkhofsModèle:Sfn.

Drapeau de Rex en couleur avec le sigle en noir sur fond rouge
Drapeau de Rex.

Cet acte de soumission ne rassure les autorités catholiques qu'un temps. À la suite de l'activisme de Degrelle, Louis Picard, l'aumônier général de l'Association catholique de la jeunesse belge, fait part au cardinal Joseph-Ernest Van Roey de ses inquiétudes : Modèle:Citation. Bien qu'il ait été convoqué à l'archevêché de Malines pour dissiper la confusion entre Rex et l'Action catholique, Degrelle poursuit ses meetings politiquesModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, c'est le pas de trop. Lors du congrès annuel de la fédération des associations et cercles catholiques, à Courtrai, il fait bloquer les issues par trois cents jeunes rexistes et se livre à une violente diatribe contre le parti catholique allant jusqu'à traiter le sénateur PhilipsModèle:Sfn, ou le ministre d'État Paul Segers « d'excrément vivantModèle:Sfn ». Le « Coup de Courtrai » est suivi par un décret épiscopal du cardinal Van Roey, le Modèle:Date- Modèle:Citation, ce qui vaut au cardinal d'être traité par Degrelle de « Rhinocéros de Malines » et de « cardinal Van Grenouille »Modèle:Sfn. Le « coup de Courtrai » et le blâme épiscopal qui en résulte, marquent la fin d'une période du rexismeModèle:Sfn.

Dans la perspective des élections législatives du Modèle:Date-, sous la plume de Degrelle, le ton de Rex, se fait de plus en plus virulent et divers hommes politiques catholiques, auparavant soutenus par Rex, se font traiter Modèle:Citation ; même un évêque, comme Joseph Schyrgens, est décrit comme Modèle:Citation. Après le blâme épiscopal, ces tirades amènent à une rupture définitive avec le parti catholique qui annonce, le Modèle:Date-, la fin des contacts avec Degrelle et interdit à ses membres de collaborer au mouvement rexisteModèle:Sfn. L'entrée en politique de Rex de manière indépendante entraîne une profonde transformation du mouvement : si la plupart de ses cadres sont encore de jeunes catholiques militants, Rex devient Modèle:Citation. Dans son journal, Le Pays réel, fondé le Modèle:Date-Modèle:Sfn, Degrelle mène une virulente campagne contre les scandales de corruption dans lesquels des politiciens de tous bords étaient, selon lui, impliqués, se présentant comme « le grand épurateur » du puissant parti catholique dont il ambitionne de prendre la tête ; Modèle:Citation. Les scandales dénoncés par Degrelle sont parfois imaginaires et, Modèle:Citation. Il n'empêche, la campagne orchestrée par Degrelle frappe l'opinion : des rexistes porteurs de balais<ref group=alpha>Le symbole du balai a été réutilisé lors d'une campagne électorale du Vlaams Blok dans les années 1990.</ref> défilent dans les rues aux alentours des permanences catholiques, le terme de « bankster » connaît un grand succès et la violence du ton de Degrelle ne connaît plus de limites : à propos de Paul Segers, il écrit : Modèle:Citation. Degrelle fonde également sa campagne sur l'antiparlementarisme et le rejet des partis traditionnelsModèle:Sfn. Le mouvement rexiste fonde sa campagne sur les scandales politico-financiers et sur la nécessité d'assainir l'atmosphère politique. « Parant au plus pressé, Léon Degrelle et ses lieutenants s'approprient alors certains éléments du programme fasciste et national-socialiste. Pas de véritable programme donc, mais une prodigieuse improvisation s'adaptant d'une manière adéquate aux difficultés rencontrées, n'arrêtant pas de se créer elle-même et témoignant par son efficacité même, d'une remarquable vitalitéModèle:Sfn » :Modèle:Citation bloc

Fac-similé d'un ticket pour le meeting rexiste du 21 mai 1936
Ticket pour le meeting rexiste du Modèle:Date-.

Modèle:Citation. Avec Modèle:NbModèle:Sfn lors des élections du Modèle:Date-<ref group=alpha>Sur les suites de cette élection, voir Jean Vanwelkenhuyzen, 1936, Léopold III, Degrelle, van Zeeland et les autres, Bruxelles, Racine, 2004.</ref>, le parti rexiste obtient 11,5 % des voix, 21 députés et douze sénateursModèle:Sfn. « Qu'un mouvement politique inexistant en 1935, soit parvenu à rallier plus de 11 % des suffrages après une campagne de six mois, voilà qui bouleverse les données traditionnelles et les habitudes électorales belges »Modèle:Sfn. Rex obtient même plus de 15 % des voix dans les provinces de Liège, du Luxembourg, de Namur et en région bruxelloise dépassant les 20 % dans le canton électoral d'Ixelles et à Saint-Josse-ten-NoodeModèle:Sfn. Comme les autres dirigeants des partis politiques belges, Degrelle est reçu par le roi Léopold III, pendant près d'une heure et demie, le Modèle:Date-. Durant cette entrevue, « le chef de l'État a droit à un meeting privé. Un torrent de paroles, une trombe de mots s'abat sur lui. Il découvre un phénomène : un jeune débordant de vitalité et d'allégresse, agitateur, hâbleur, bluffeurModèle:Sfn ». À l'issue de cet entretien, au cours duquel Degrelle a réclamé le ministère de la Justice avec des pouvoirs étendus et qui ne débouche sur rien, le roi déclare à l'un de ses conseillers que Degrelle s'est révélé comme un être Modèle:Citation. Degrelle, qui ne s'est pas présenté aux élections est et reste le chef incontesté du parti rexiste dont il nomme les principaux dirigeants sans aucun processus démocratique interne. Il n'entend en aucune manière partager son autorité. Modèle:Citation bloc

Degrelle n'a toujours pas de réel programme politique et ses positions varient. Si, après le départ en grève de Modèle:Nb anversois, il réclame des sanctions contre le bourgmestre d'Anvers « complice des émeutiers », dans Le Pays réel du Modèle:Date-, dix jours après, il apporte son soutien aux grévistes : Modèle:Citation

Photographie en noir et blanc de Joachim von Ribbentrop, en civil
Joachim von Ribbentrop.

Degrelle recherche le soutien de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. D'après Maurice De Wilde, il s'est déjà rendu en Allemagne avec deux de ses collaborateurs (Guido Eeckels et Jean Denis), du Modèle:Date- au Modèle:Date-, les billets de train et visas étant gratuitement fournis par l'ambassade allemande à Bruxelles. Modèle:Citation. Jusqu'en 1936, Degrelle ne semble pas avoir entretenu d'autres relations avec l'AllemagneModèle:Sfn ce qui semble contradictoire avec les articles de la presse rexiste en 1933 et 1934, dont le numéro de Soirées du Modèle:Date-, consacré à « la terreur hitlérienne, reportage hallucinantModèle:Sfn ». Fort de sa victoire électorale, Degrelle réussit à se faire inviter en Italie. Le Modèle:Date-, il rencontre à Rome Mussolini et son ministre des affaires étrangères, Ciano, qui lui accorde une aide financière substantielleModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il est reçu à Berlin par Adolf Hitler et Joachim von Ribbentrop ; une fois encore, cette entrevue est suivie d'une aide financièreModèle:Sfn. Degrelle admire sans conteste Hitler et « l'anticommunisme, l'anticapitalisme, l'antiparlementarisme, le corporatisme sont autant de points communs [entre rexisme et nazisme] »Modèle:Sfn. Rex et Le Pays réel condamnent cependant fortement la politique religieuse de l'Allemagne nazie et son esprit antichrétienModèle:Sfn. Degrelle dénonce également le mécanisme de l'apparente unanimité populaire qui rassemble les Allemands autour d'Hitler et s'inquiète de la politique de réarmement menée par celui-ciModèle:Sfn.

L'accord entre Rex et le VNV

Parmi les élus de Rex, on relève deux militants wallons notoires : Paul Collet, membre de l'Assemblée wallonne qui rompt avec Rex dès 1939, et Joseph Mignolet, écrivain d'expression wallonne, qui reste chef de Rex-Liège jusqu'en 1943 et qui participe dès lors activement à la collaboration intellectuelle au sein de la Modèle:Langue. Le Modèle:Date-, Degrelle signe avec Staf De Clercq un accord secret entre Rex et le Vlaamsch Nationaal Verbond, secret dévoilé dans Le Soir deux jours plus tardModèle:Sfn. Le Pays réel annonce que l'accord a été encouragé par le premier ministre Paul Van Zeeland et par le roi Léopold III, ce qui entraîne un démenti laconique et cinglant du secrétariat du souverain : Modèle:Citation.

Reproduction en couleurs de l'emblème du VNV. Sur un fond orange, un triangle aux contours bleu est inséré dans un cercle blanc
Emblème du VNV.

Pour Els Witte et Jan Craeybeckx, cet accord était purement tactique entre un nationaliste flamand et un nationaliste belge, obligé cependant de composer avec la dualité foncière du paysModèle:Sfn. Selon ces auteurs, l'accord ne fut pas du goût des patriotes belges parmi lesquels Rex comptait de nombreux sympathisantsModèle:Sfn. Pour les deux historiens, le succès de Rex Modèle:Citation. Quant aux véritables sentiments de Degrelle, ils ne furent jamais ceux d'un militant wallon. Modèle:Citation.

L'accord entre Rex et le VNV n'eut qu'une brève existence : il est suspendu par le VNV le Modèle:Date-, puis résilié le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

La chute et la radicalisation

Après avoir préparé une marche sur Bruxelles interdite par les autorités, Degrelle annonce la participation de Modèle:Nb à la commémoration à Bruxelles, le Modèle:Date-, de la bataille de l'YserModèle:Sfn. Cette annonce fracassante ne se traduit dans les faits que par la présence de trois à cinq mille rexistes et Degrelle termine la journée au poste de policeModèle:Sfn. Modèle:Citation. Par contre, en Modèle:Date-, Degrelle organise au palais des sports de Bruxelles, les six jours de Rex ; bien que ces meetings soient payants, ils rassemblent chaque soir de douze à quinze mille personnesModèle:Sfn.

Photographie en noir et blanc de Hitler lors d'un congrès du parti nazi à Nuremberg Modèle:Nobr. Debout dans une voiture décapotable, il fait le salut nazi à ses partisans qui défilent
Hitler lors d'un congrès du parti nazi à Nuremberg Modèle:Nobr.

Fasciné par la conquête du pouvoir par Adolf Hitler au fil d'élections successives, il fait démissionner, en Modèle:Date-, le député rexiste bruxellois Alfred Olivier et tous les suppléants pour forcer une élection législative partielle anticipée, Modèle:Citation. La manœuvre de Degrelle qui espère affronter plusieurs candidats et diviser les votes est immédiatement déjouée : à l'initiative du parti socialiste, les trois composantes du gouvernement de coalition regroupant socialistes, catholiques et libéraux, décident de présenter un candidat unique, le premier ministre Paul Van Zeeland, qui reçoit même le soutien des communistesModèle:Sfn. Relativement courte, la campagne électorale des deux camps mobilise des moyens considérables et au slogan rexiste « Van Zeeland = Kerenski » s'oppose celui de « Rex=Hitler »Modèle:Sfn. Lors de la campagne électorale, Degrelle commet l'erreur de déclarer que le silence du cardinal Van Roey, primat de l'Église catholique de Belgique, reflète la sympathie de l'Église envers la cause rexisteModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, une déclaration épiscopale condamne fermement le vote rexiste et décourage l'abstention. Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, Degrelle subit un revers face à Paul Van Zeeland : il n'obtient que Modèle:Nb, soit 19 %, contre Modèle:Nb, soit 76 % à son adversaireModèle:Sfn.

Outre les questions d'analyse électorale, Modèle:Citation ; il découle également de l'ambition démesurée de Degrelle qui n'a pas pris la mesure et les limites de son succès de 1936 et espère passer en un an de 18 à plus de 50 % des voix à BruxellesModèle:Sfn. Si ce net recul est dû à la mobilisation contre Degrelle de tous les partis démocratiques, il provient aussi du départ de nombreux membres du mouvement, choqués par l'accord passé avec le VNV et par la radicalisation de Rex, de plus en plus ouvertement fascisteModèle:Sfn,Modèle:Note. L'échec électoral de 1937 et l'érosion du nombre de membres de Rex font perdre quasiment tout intérêt, aux yeux des Allemands, à la personne de DegrelleModèle:Sfn.

Modèle:Citation bloc

Cette radicalisation se marque par l'apparition de deux thèmes récurrents et nouveaux dans la presse rexiste : l'antisémitisme et le racisme d'une part et un pacifisme qui se singularise du neutralisme dominant dans les milieux politiques belges, d'autre partModèle:Sfn.

Dans Rex et Le Pays réel, les attaques contre les Juifs et les étrangers se multiplientModèle:Sfn : à propos des Juifs, un article de Rex affirme qu'« ils ont envahi la Belgique en conquérants, se jetant avec avidité sur une terre propice au pillage » [et que les responsables de l'antisémitisme] « sont les Juifs eux-mêmes qui, par leurs exactions, leur outrecuidance, leur parasitisme social se sont rendus odieux dans maints pays qui avaient admis leur présence »<ref>Rex, Modèle:Date-.</ref>. Léon Degrelle écrit que « leur génie s'éprend tout particulièrement de ce qui est malsain<ref>Rex, Modèle:Date-.</ref> ». À Anvers, le Modèle:Date-, Degrelle déclare que « [pour] la défense du commerce, les Juifs doivent être mis au pas ou à la porte »; pour G.-F. di Muro, Léon Degrelle fit, « des années durant, de l'organe officiel du mouvement rexiste, un champion de l'antisémitisme le plus sournois, le plus nocif, celui qui se donne des allures rationnelles, à savoir l'antisémitisme économiqueModèle:Sfn ». Le Pays réel passe de l'antisémitisme à la xénophobie en titrant à la une, sur deux colonnes : « La Belgique aux Belges. Des milliers de Belges n'ont pas de travail et l'Internationale introduit chez nous des étrangers prêts à tous les sales coups »<ref>Le Pays réel, Modèle:Date-.</ref>.

Face à l'expansion de l'Allemagne nazie, Degrelle manifeste son inquiétude pour le maintien de la neutralité, voire de l'indépendance de la Belgique : après l'invasion de la Tchécoslovaquie, il écrit dans Le Pays réel du Modèle:Date- : « Où Hitler s'arrêtera-t-il ?… Bruxelles n'est guère plus loin d'Aix-la-Chapelle que Prague ne l'était de DresdeModèle:Sfn ». Cette inquiétude ne l'empêche pas de considérer « la défaite tchèque [comme une] défaite terrible des Rouges en Europe<ref>Le Pays réel, Modèle:Date-.</ref> » et que « malgré tout ce qu'on peut penser d'Hitler, on n'a pas le droit, en toute équité, d'oublier que si le communisme est maintenant refoulé à la frontière russe, c'est parce que les Chemises brunes l'y ont rejeté et parqué<ref>Le Pays réel, Modèle:Date-.</ref> ». Fervent partisan des accords de Munich, Degrelle est persuadé que la même situation se reproduira pour la Pologne et que celle-ci ne résistera pasModèle:Sfn.

Lors des élections législatives du Modèle:Date-, si Degrelle est réélu député à Bruxelles, son parti ne retrouve que 4 de ses 21 députésModèle:Sfn et quatre de ses douze sénateursModèle:Sfn. Contre les Modèle:Nb soit 11,5 % des votes en 1936, Rex n'obtient que Modèle:Nb, soit 4,43 %Modèle:Sfn. De plus, Rex n'atteint des résultats significatifs que dans la province de Luxembourg, à Bruxelles et dans les arrondissements de Liège, Verviers et Dinant-Philippeville : dans le reste du pays, le mouvement est complètement marginaliséModèle:Sfn. « Aussi les élections de 1939 sont-elles réellement le signe de la fin du rexisme, le mouvement ne pouvant plus désormais que survivre difficilement à sa défaite »Modèle:Sfn. Ce n'est qu'après cette déroute électorale que Degrelle tente de se débarrasser de sa réputation de pro-allemand, ce qui ne l'empêche pas de solliciter une nouvelle aide financière de l'Allemagne nazie en Modèle:Date-, requête partiellement acceptée par l'ambassadeur allemand à Bruxelles, mais qui ne se concrétisa pasModèle:Sfn. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, « ses outrances de langage, ses inconséquences, ses mensonges répétés l'avaient déjà marginaliséModèle:Sfn ».

La guerre et la collaboration

De la « drôle de guerre » au départ pour le front de l'Est

La défense de la neutralité de la Belgique

Pendant la drôle de guerre, Degrelle approuve la politique de neutralité de Léopold III, partageant sur ce point l'opinion de la majorité des hommes politiques belgesModèle:Sfn. « Derrière les protestations de soutien au roi et au gouvernement » [...] « Degrelle attribue la responsabilité quasi entière des origines du conflit à la France et à la Grande-Bretagne, et plus spécialement aux forces occultes de la franc-maçonnerie et de la finance juiveModèle:Sfn ». S'il condamne l'attaque de la Finlande par l'Union des républiques socialistes soviétiques, il applaudit à l'invasion de la Norvège qui est selon lui, le juste châtiment des Alliés, qui ont honteusement provoqué Hitler, déclaration qui entraîne la démission de deux députés rexistesModèle:Sfn. Contrairement à certaines accusations, les rexistes ne constituent pas une cinquième colonne et les deux affaires d'espionnage dont sont accusés des rexistes se révèlent illusoiresModèle:Sfn. Après guerre, Degrelle affirme que « Rex ne fut [pendant la drôle de guerre] l'objet de la plus petite intervention, si discrète fut-elle, venant d'un Allemand ou d'un émissaire quelconque des Allemands », ce qui est paradoxalement exact puisque c'est Degrelle lui-même qui contacta les Allemands en Modèle:Date- afin d'obtenir un soutien pour créer un nouveau journal, Le journal de BruxellesModèle:Sfn. Il n'y a non plus, de la part des rexistes aucune tentative de démoralisation des troupes. Le mouvement rexiste survit difficilement pendant cette période, une bonne partie de ses cadres ayant été mobilisée, ce qui n'est pas le cas de Degrelle. Celui-ci demande à être incorporé dans l'aviation, pour laquelle il n'a aucune qualification particulière, mais cette demande est refusée par le ministère de la Défense nationaleModèle:Sfn.

Captivité et retour en Belgique

Photographie en noir et blanc du cimetière et du monument du camp du Vernet
Le cimetière et le monument du camp du Vernet.

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date, le ministre de la Justice, Paul-Émile Janson ordonne, sur la base de la loi du Modèle:Date relative à la défense des institutions nationalesModèle:Sfn, l'arrestation de cinq à six mille personnesModèle:Sfn suspectées de former une cinquième colonne, parmi lesquels figurent des réfugiés juifs et allemands, des trotskistes, des anarchistes, des nationalistes flamands, des communistes fidèles au pacte germano-soviétique mais aussi des rexistes, dont Léon Degrelle. Les détenus sont transférés dans des prisons à l'ouest de la Belgique, puis en France. Dans la confusion générale et la panique suscitées par les succès allemands, les prisonniers belges sont considérés par leurs gardiens français comme des agents de l'ennemi et, le Modèle:Date, à Abbeville dans le nord de la France, vingt et un d'entre eux, dont Joris Van Severen [...] et un vieux militant rexiste sont exécutés par des soldats françaisModèle:Sfn,<ref group=alpha>Le sergent-chef Mollet, qui a commandé la fusillade, et le lieutenant Caron, qui y a assisté sans intervenir, seront condamnés à mort par les Allemands et fusillés au Mont-Valérien le Modèle:Date.</ref>. Degrelle, que beaucoup pensent être au nombre des victimes, est séparé des autres prisonniers et incarcéré et interrogé, avec passage à tabac et simulacre d'exécution, à DunkerqueModèle:Sfn.

Son périple de prison en prison le mène notamment aux prisons de Lisieux et de Caen. Les mauvais traitements dont il fait l'objet dans les prisons françaises feront l'objet d'un jugement, et trois surveillants de prison normands feront office de boucs-émissaires. En effet, Degrelle est à nouveau passé à tabac lors de son passage à Caen en 1940 par trois gardiens : Georges Bihoreau, Pierre Laignel et Louis Philippe. Le Modèle:Date-, alors que la France a capitulé et après avoir porté plainte contre ceux-ci pour mauvais traitements, Degrelle obtiendra gain de cause devant un tribunal militaire allemand. À la suite des dépositions de leurs collègues<ref name="Chronologie-Caen">Modèle:Lien web.</ref>, les deux premiers avouent, tandis que Louis Philippe refuse de se reconnaître coupable de tous les faits reprochés. Bihoreau sera condamné à trois ans de prison ferme qu'il purgera dans plusieurs prisons allemandes, Laignel à deux ans et demi, purgés à Sarrebruck et Francfort, et Philippe à deux ans<ref>Le Journal de Normandie, 6-7 avril 1941, compte-rendu du procès.</ref>,<ref name="Chronologie-Caen" />. Les deux premiers reviendront vivants, tandis que Philippe, déporté le Modèle:Date dans la prison-forteresse de Mannheim y meurt moins d'un an plus tard<ref>Françoise Passera, Jean Quellien, Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados. 2004, Caen, Conseil Général du Calvados.</ref>.

Degrelle est finalement localisé au camp du Vernet et libéré le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Après un passage à Paris, où il recherche le soutien des autorités allemandes via Otto Abetz, Degrelle rejoint Bruxelles le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Il y met fin aux tergiversations qui agitent les cadres du mouvement rexiste et engage résolument celui-ci dans la voie d'une collaboration avec le régime nazi : « il paraît peu probable que, sans son chef de file, Rex ait pu s'enfoncer si loin et si spectaculairement dans le bourbier de la collaborationModèle:Sfn ».

Les premières tentatives de collaboration

Au cours du mois d'Modèle:Date-, Degrelle recherche en vain le soutien du roi Léopold III, en rencontrant son secrétaire, le comte Capelle le Modèle:DateModèle:Sfn ; et celui du cardinal Van Roey, mais il n'arrive pas à s'imposer dans la nouvelle donne politique en Belgique. Modèle:Citation. Cet Modèle:Citation. Degrelle s'attelle alors à relancer Le Pays réel et le mouvement rexiste, doté d'une organisation paramilitaire, les « Formations de combat », créée le Modèle:Date et qui rassemble environ Modèle:Nb à la fin de l'annéeModèle:Sfn. Malgré ses efforts, ni Rex, ni Le Pays réel ne parviennent à trouver un large échoModèle:Sfn. Pour les occupants, Degrelle est considéré comme insignifiant. Ignoré, sur l'ordre de Goebbels, par la presse nazie, il est évité par les rares fonctionnaires allemands avec lesquels il parvient à entrer en contactModèle:Sfn. Alexander von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique occupée et responsable en titre de la Modèle:Langue refuse toute rencontre avec DegrelleModèle:Sfn. Pour son adjoint, Eggert Reeder, la stratégie de Degrelle relève d'une improvisation constante et pas toujours heureuse (ein fortgesetzes, nicht immer glückliches Improvisieren) ; « ses déclarations pro-allemandes impulsives et ses promesses imprudentes de prendre bientôt le pouvoir ont aggravé les problèmes créés par le choix malheureux de ses conseillers et le traitement maladroit des rivalités personnellesModèle:Sfn ». Malgré le Heil Hitler à la fin de l'éditorial du Pays réel du Modèle:DateModèle:Sfn et lors d'un meeting au Palais des Sports de Liège le Modèle:Date-Modèle:Sfn, le seul résultat concret de la volonté de celui-ci de collaborer avec les autorités allemandes consiste en l'engagement de 300 volontaires au sein du NSKK, alors que Degrelle s'était fait fort de trouver Modèle:NbModèle:Sfn. Cette prise de position entraîne en outre de nombreuses défections et « les sympathisants de la première heure, partisans de la politique prudente de 1940, laissent la place à des impatients pressés de se lancer dans une collaboration exaltéeModèle:Sfn ».

Fin Modèle:Date-, Rex reste un groupement marginalisé en Belgique et ignoré par les autorités d'occupation : « En Belgique, il y aurait peut-être à faire le bilan de ce qui s'est passé depuis un an. Mais il ne s'est rien passé. […] On tue le temps en attendant que vienne enfin l'heure de l'action<ref>José Streel, Le Pays réel, Modèle:Date.</ref> ».

La collaboration

La Légion Wallonie

Modèle:Article détaillé

Au sein de la Wehrmacht

L'invasion de l'Union soviétique, le Modèle:Date, permet aux rexistes de concrétiser leur volonté de collaboration. Pendant que Degrelle cherche le soutien d'Otto Abetz à Paris, dont la proche collaboratrice à Paris était l'une de ses cousines<ref group=alpha>La fausse comtesse belge « Slissy », prétendue fille de général, membre du parti rexiste, qui avait épousé Modèle:Lien, membre de la Propaganda-Abteilung à Paris dirigée par Werner Naumann.</ref>,<ref>Joachim Joesten, Modèle:Dr Naumann's conspiracy, pattern of the world-wide crypto-Nazi plot, 1953, Modèle:P. ; voir aussi Stan Lauryssens, Opmars naar het Vierde Rijk, 1975, Modèle:P. et l'article du Spiegel du 22 janvier 2001, « Der Stenograf muss es wissen » Article en ligne concernant Herbert Lucht et son épouse belge, la fausse comtesse Slissy.</ref>, son lieutenant Fernand Rouleau<ref group=alpha>Trafiquant d'armes pendant la guerre d'Espagne, Fernand Rouleau ne rejoint Rex qu'en 1940, où sa connaissance de l'allemand et des rouages du régime nazi sont fort utiles. Après son départ de la légion Wallonie, il travaille comme agent du SD à Tunis, puis combat, à la fin de la guerre, en Hongrie dans une division de cavalerie SS. Après la fin du conflit, il se réfugie en Espagne, où il meurt en 1984, à 81 ans.</ref>, prend contact avec la Militärverwaltung en lui proposant de constituer une unité de volontaires pour aller combattre sur le front de l'EstModèle:Sfn. Dès son retour à Bruxelles, Degrelle reprend l'idée à son compte et début juillet, Degrelle et Rouleau obtiennent l'accord des autorités allemandes, annoncé lors d'une réunion des Formations de combat le Modèle:DateModèle:Sfn. Alors que mi-juillet, la première campagne de recrutement est un échec absolu, avec guère plus de 200 volontaires, Degrelle cherche à obtenir le soutien du roi Léopold III : malgré l'absence de réaction du monarque, approché lors d'une réunion entre l'envoyé de Degrelle, Pierre Daye, et le comte Capelle, Degrelle et Rouleau affirment que le souverain a approuvé la création de la Légion wallonieModèle:Sfn. Dans un premier temps, Degrelle ne semble pas avoir l'intention de partir pour le front, comme en témoigne son discours du Modèle:Date : « Je voudrais être libre et avoir 20-25 ans comme vous autres. Jamais un tel avenir n'a été donné à la jeunesse... Je n'ai qu'une peur, c'est que vous arriviez quand il sera trop tard... Il semble que si j'étais dans votre cas, ce serait dans mon âme un déchirement terrible d'y manquerModèle:Sfn ». Mais, lors d'un rassemblement à Liège, le Modèle:Date, Degrelle annonce qu'il s'engage dans la légion comme simple soldatModèle:Sfn. Ce sont finalement 850 volontaires, dont 730 militants rexistes, qui quittent Bruxelles pour un camp d'entraînement de Meseritz en Allemagne, le Modèle:Date, sous la direction de Fernand RouleauModèle:Sfn, le commandeur en titre de la légion étant un officier de l'armée belge, le major JacobsModèle:Sfn. Degrelle a promis aux volontaires qu'ils porteraient un uniforme belge, seraient placés sous un commandement intégralement belge et seraient assurés d'être employés en seconde ligne, promesses qui sont rapidement démenties par les faitsModèle:Sfn. Contrairement aux volontaires flamands de la Vlaams Legioen, embryon de la future [[27e SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Langemarck|Modèle:27e SS de grenadiers volontaires Langemarck]], qui sont incorporés à la Waffen-SS, les membres de la légion Wallonie dépendent de la Wehrmacht.

Reproduction en couleurs du drapeau de la Légion wallonie, arborant une croix de Bourgogne rouge sur un fond noir
Drapeau de la Modèle:28e SS « Wallonie » arborant la croix de Bourgogne.

Le conflit latent entre Degrelle et Rouleau éclate rapidement, Degrelle ne supportant pas les excellents contacts de Rouleau avec les officiers allemands et ses voyages à Berlin : fin Modèle:Date-, dans des circonstances peu claires, Rouleau quitte la Légion Wallonie et RexModèle:Sfn et fin 1941, le major Jacobs, en conflit avec Degrelle est remplacé par le capitaine PaulyModèle:Sfn. Fin Modèle:Date-, malgré le manque de préparation de l'unité, Degrelle insiste, auprès du commandant des forces italiennes du secteur, le général Luigi di Michele, pour que la légion soit le plus vite possible envoyée sur le frontModèle:Sfn. La reprise en main de la légion par Pauly, « qui fait preuve d'un réel déséquilibre mental » et « fait massacrer ses hommes en dépit du bon sens », suscite à nouveau un conflit avec Degrelle et conduit au remplacement de Pauly par le capitaine Georges Tchekhoff, russe exilé et ancien officier des armées blanchesModèle:Sfn. Tchekhoff est assisté par le Modèle:1er Lucien Lippert et par Léon Degrelle qui, malgré son grade d’Oberfeldwebel (adjudant-chef), se fait muter à l'état-majorModèle:Sfn.

En Modèle:Date-, Degrelle, toujours sur le front, ordonne le lancement d'une nouvelle campagne de recrutement au sein de Rex. Il se rend également à Berlin pour examiner la possibilité de recruter au sein de la légion des prisonniers de guerre belgesModèle:Sfn, dont seuls 140 s'engagent dans la légionModèle:Sfn. Le Modèle:Date, 450 volontaires sont rassemblés sur la Grand-Place de BruxellesModèle:Sfn. Parmi eux, des membres des Gardes wallonnes et 150 adolescents des Jeunesses rexistes, dont certains ne sont âgés que de 15 ou 16 ans, sous le commandement de John Hagemans, prévôt des Jeunesses rexistes et ancien membre du Verdinaso. Degrelle insiste personnellement pour que ces jeunes volontaires soient envoyés sur le front, alors que leur recrutement avait été présenté comme un « tour de propagande » qui devait se terminer avec la fin des vacances scolairesModèle:Sfn.

Faisant preuve d'un réel courage sur le front, Degrelle est décoré de la croix de fer et nommé Feldwebel (adjudant) en Modèle:Date-, après que la Légion a perdu 63 % de ses effectifs en résistant à une offensive russeModèle:Sfn. En Modèle:Date-, nouveau changement à la tête de la légion dont Lucien Lippert, avec qui Degrelle entretient d'excellents rapports, devient le commandeur. Durant l'année 1942, la légion ne connaît que peu de répit sur le sanglant front de l'est où elle est fréquemment à la pointe des offensives allemandes ; en octobre, malgré les renforts arrivés de Belgique, elle ne compte plus que deux cents hommes en état de combattreModèle:Sfn.

« En dix mois, Degrelle s'était vu confronté à une série de problèmes personnels, politiques et militaires. Usant d'une patience qui ne lui était pourtant pas coutumière, mais dictée par les impératifs du moment, à chaque fois, il était parvenu à redresser la situation à son avantage personnelModèle:Sfn ».

Au sein de la Waffen-SS
Reproduction en couleurs d'une affiche de recrutement de la division SS « Wallonie »
Affiche de recrutement de la division SS « Wallonie ».

Le Modèle:Date, Degrelle prend contact avec le SS-Obergruppenführer Felix Steiner, commandant de la [[5e Panzerdivision SS Wiking|Modèle:5e Panzerdivision SS Wiking]] afin de préparer l'intégration de la Légion Wallonie à la Waffen-SS. Afin de faciliter cette intégration, il donne l'ordre à son remplaçant à la tête de Rex en Belgique, Victor Matthys<ref group=alpha>Âgé de 27 ans, Matthys est l'un des proches collaborateurs de Degrelle depuis près de dix ans. Sans diplôme, de santé fragile et piètre orateur, il est un bon administrateur et un admirateur sans réserves du régime nazi. Il est condamné à mort pour sa participation aux crimes rexistes en Belgique occupée et exécuté à Charleroi en novembre 1947.</ref>, de proclamer la germanité des Wallons, ce que fait celui-ci lors d'un discours, le Modèle:Date. Avec le soutien de Steiner, il se rend ensuite à Berlin pour obtenir l'accord des responsables allemands. Le Modèle:Date, il rencontre plusieurs membres de l'entourage d'Heinrich Himmler, dont Gottlob Berger ; conscient de l'influence croissante de la SS au sein du régime nazi, « il a senti le parfum enivrant du pouvoirModèle:Sfn ». Dans la nuit du 23 au Modèle:Date, Degrelle rencontre, pour la première fois, Himmler, rencontre dont il donne, dans ses écrits d'après-guerre, « un compte-rendu hautement extravagant » ; si Himmler fait quelques concessions mineures, comme le maintien des officiers et de l'aumônier catholique belge et du français comme langue de commandement, c'est Degrelle qui fait des concessions politiques majeures, en acceptant que le seul but de toute activité politique en Wallonie soit la préparation du retour de la race wallonne dans le ReichModèle:Sfn, abandonnant ainsi de fait sa volonté de restaurer un empire bourguignon, proclamée lors d'un discours du Modèle:DateModèle:Sfn. Le Modèle:Date, la légion Wallonie passe dans les rangs de la Waffen-SS, sous la dénomination de SS-Freiwillingen-Brigade Wallonien<ref group=alpha>Sur l'évolution des dénominations, voir ici.</ref>,Modèle:Sfn.

Courant novembre 43, Degrelle entre en conflit avec l'officier de liaison, le SS-Obersturmbannführer Albert Wegener et avec le successeur de Félix Steiner, le SS-Gruppenführer Herbert Otto Gille : pour ces deux officiers, il apparaît « que le niveau d'instruction au sein de l'unité n'autorise pas encore un engagement de type offensif ». Degrelle, au contraire, veut engager l'unité dans des actions offensives et ne pas la confiner dans des actions défensives sans éclat. En Modèle:Date-, lors de la bataille de Tcherkassy, Degrelle insiste auprès du général Gille pour participer à une offensive dans la forêt de Teklino : Degrelle avait fait fi de la réticence de Lippert, qui, mieux que quiconque, savait que la brigade n'était pas assez étoffée pour affronter les forces soviétiques retranchées dans la forêt. [...] Teklino était une sorte de quitte ou double. Échouer eût signifié voir la brigade absorbée complètement par la division Wiking avec à sa tête des officiers allemands. [...] La décision de Degrelle était un acte politique dans lequel Lippert n'intervint pas. Les combats sont particulièrement féroces du 18 au Modèle:Date- et Lippert trouve la mort sur le front le Modèle:Date. Durant la bataille de Tcherkassy, Degrelle n'exerce pas de commandement militaire spécifique et est affecté comme officier à la Modèle:3e, sans responsabilité particulière. Lors d'un dénombrement des effectifs, le Modèle:Date, sur les Modèle:Nb de la brigade qui ont pris part à la bataille, seuls 632 sont encore en état de combattreModèle:Sfn.

Après un intérim assuré par le major Hellebaut, Degrelle est nommé Kommandeur der SS Freiwillige Grenadier Brigade Wallonien et promu SS-Hauptsturmführer, le Modèle:DateModèle:Sfn.

Envoyé à Berlin par avion et célébré par la machine de propagande nazie, Degrelle, le Modèle:Date, est reçu par Adolf Hitler qui le décore de la croix de chevalier de la croix de fer, une des plus hautes distinctions allemandes, lors « d'un entretien d'une heure au cours duquel aucun sujet d'importance n'est abordé »Modèle:Sfn. Il s'agit de la deuxième rencontre entre les deux hommes, après celle du Modèle:Date. « Entre les deux, en dépit de ce que raconte Degrelle, narrant à l'envi ses conversations multiples avec Hitler, c'est plus que le flou artistique, c'est le vide intégral. En tout cas vide de preuves. Quand on connaît la minutie administrative du Reich, particulièrement au plus haut niveau, quand on sait que chaque réception du Führer avec qui que ce soit faisait l'objet d'un compte-rendu détaillé, quand on sait enfin qu'aucune relation n'existe d'une visite de Degrelle à Hitler entre les deux citées, on est en droit de se demander s'il y en eut réellement une seule entre ces deux là, s'il n'y a pas là une vaste mythomanie, un puissant besoin de prendre ses désirs pour des réalités. [...] Ajoutons-y cette étrange vérité : Degrelle n'a jamais su parler allemandModèle:Sfn ».

Photographie en noir et blanc de Léon Degrelle à Charleroi. Degrelle est à la gauche de l'image. En uniforme allemand et portant une casquette, il serre la main de l'un de ses hommes
Léon Degrelle à Charleroi.

Après son séjour à Berlin, Degrelle fait son retour en Belgique. Le Modèle:Date, il prend la parole lors d'une réunion organisée en toute hâte au Palais des Sports de Bruxelles : la grande salle est pleine et, « au milieu d'acclamations sincères mais disciplinées, Degrelle prononce, avec sa verve habituelle, un discours qui ne contient que des expressions de fidélité éternelle à la cause nazie »Modèle:Sfn.

Le 5 mars 1944, Léon Degrelle s'adresse à la LVF lors d'un meeting à Paris où Fernand De Brinon, Jacques Doriot, Marcel Déat, Joseph Darnand et Otto Abetz font partie de l'assistance<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Lors de son discours, il fait référence à Charles Maurras sans le nommer, lui reprochant de ne pas adhérer au projet européen nazi.

Modèle:Citation bloc

Après d'autres meetings à Charleroi, à Liège, c'est la consécration : le Modèle:Date, les légionnaires survivants de la bataille de Tcherkassy, en tenue de combat, se rassemblent sur la Place de la Ville-Haute de Charleroi, où certains d'entre eux sont décorés par Sepp Dietrich, commandant le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} SS-Panzer Korps. À bord de véhicules prêtés par la Modèle:12e SS Panzerdivision « Hitlerjugend », ils paradent ensuite à Bruxelles : « triomphant, accompagné de ses jeunes enfants, Degrelle arbore un large sourire, juché sur un blindé, à la tête de ses hommes ». Ce défilé d'une unité collaborationniste en tenue de combat dans sa patrie d'origine est un élément unique en Europe occupéeModèle:Sfn.

Photographie en noir et blanc d'Otto Abetz
Otto Abetz.

Lors de sa dernière rencontre avec Hitler, le Modèle:Date, il reçoit la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne. Après la guerre, Degrelle prétend que Hitler lui aurait dit : « Si j'avais eu un fils, j'aurais aimé qu'il fût comme vous »<ref>Interview de Léon Degrelle par Jean Kapel, Histoire magazine, Modèle:N°, septembre 1981.</ref>. Cette affirmation est contestée par Jean-Marie Frérotte qui souligne que Degrelle « n'a jamais fait état de cette réflexion du vivant d'Hitler, comme s'il avait pu redouter un démenti cinglant » et selon qui Degrelle aurait déclaré en sortant de l'entrevue : J'ai « vu dans ses yeux qu'il me regardait comme son filsModèle:Sfn ». Selon Alain Colignon, mi 1944, Degrelle, « pour ses protecteurs nazis, demeurait un instrument de propagande, apte à jouer le rôle d'un agent recruteur pour le front oriental et à pourvoir le collaborationnisme francophone d'une face avenante. Les conseillers du Führer envisageaient bien de l'utiliser, sous contrôle, à la tête d'un Reichsgau wallon, dans la perspective d'une annexion imminenteModèle:Sfn. » Lors d'une rencontre entre Hitler et Himmler, le Modèle:Date, au cours de laquelle est évoqué le remplacement de la Militärverwaltung par une administration civile, le chef de la SS ne propose aucun rôle pour Degrelle et en parle en des termes peu élogieux, critiquant son manque de sérieux politique par rapport aux collaborateurs flamands. Pour les dirigeants de la SS, Degrelle manque de crédibilité en tant que futur dirigeant politique d'importanceModèle:Sfn.

Promu SS-Sturmbannführer en Modèle:Date-Modèle:Sfn, Degrelle est à la tête d'une brigade de Modèle:Nb, loin des Modèle:Nb pour constituer une division : « Techniquement, cette division était impossible à mettre sur pied. Degrelle [...] s'en souciait peu, la reconnaissance sur le papier et le titre de commandeur lui suffisantModèle:Sfn. » La campagne de recrutement menée par Degrelle au cours de l'été 1944 auprès des travailleurs belges en Allemagne ne rencontre qu'un maigre succèsModèle:Sfn.

Lors de la bataille des Ardennes, Degrelle, qui espère participer à la « libération » de la Belgique, est cantonné à l'arrière du front avec un petit détachement motorisé et ne prend aucune part aux combats.

Nommé Volksführer der Wallonen (chef des Wallons) par Hitler le Modèle:Date, il reçoit, le Modèle:Date, « les pleins pouvoirs pour les affaires civiles, politiques et militaires pour les Wallons séjournant dans les territoires occupés par les troupes allemandes »Modèle:Sfn et décrète aussitôt la mobilisation des classes 1924 et 1925 pour tous les ressortissants belges qui se trouvent sur le territoire du ReichModèle:Sfn.

La [[28e SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Wallonie|Modèle:28e SS Wallonie]] participe à sa dernière campagne en Poméranie en Modèle:Date-, avec un seul régiment opérationnel, dont « les hommes se battirent avec un héroïsme et un courage indéniables face à une suprématie écrasante en matériel et en effectifsModèle:Sfn. » La dernière unité constituée, qui ne compte plus que deux cents hommes, se rend aux Américains à Schwerin, le Modèle:Date.

Degrelle affirme avoir rencontré Himmler, par hasard, le Modèle:Date<ref group="alpha">Même si cette affirmation, qui n'est étayée par aucune source, était exacte, Himmler ne disposait, depuis le Modèle:Date, d'aucun pouvoir.</ref>, et à cette occasion, avoir été nommé verbalement au grade de SS-OberführerModèle:Sfn.

« Limitées dans le temps et dans l'espace, l'action et l'existence de la Légion Wallonie n'avait pas d'autre raison d'être que celle de servir les desseins politiques de Léon Degrelle en BelgiqueModèle:Sfn ».

La collaboration rexiste en Belgique

À partir de son départ pour la Légion Wallonie, Degrelle délaisse de plus en plus les activités de Rex en Belgique. Le Modèle:Date, il désigne Victor Matthys pour diriger Rex en son absence, avec José Streel, comme conseiller politiqueModèle:Sfn. Durant l'automne 1941, la militarisation de Rex s'accentue avec la création des Gardes wallonnes, intégrées à la Wehrmacht, notamment chargées de garder des sites stratégiques dans la zone de juridiction de la Militärverwaltung.

Degrelle revient de temps à autre en Belgique. Son discours du Modèle:Date au Palais des sports de Bruxelles constitue, selon Martin Conway, le point culminant de la collaboration : marqué par « une fresque éclatante de l'héritage germanique supposé de la Wallonie », évasif sur les futures relations entre celle-ci et l'Allemagne, ce discours ôte toute limite à la collaboration ; pour Degrelle, « la politique nazie sera, par définition, aussi celle de la Wallonie et le peuple wallon devra une fidélité inconditionnelle aux leaders du [[Troisième Reich|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich]]; » Cette adhésion inconditionnelle au nazisme entraîne le départ de nombreux militants rexistesModèle:Sfn. « Le discours du Modèle:Date- est également synonyme de rupture pour Rex qui cesse d'être un mouvement authentiquement belge pour devenir une excroissance du national-socialisme allemand. [...] Bien qu'il en demeure le leader incontesté, Léon Degrelle ne s'intéresse plus beaucoup aux développements de l'organisation rexiste en Belgique. [...] Léon Degrelle devient ainsi un aventurier solitaire à la recherche de miettes de prestige et de pouvoir dans un Reich de plus en plus décadentModèle:Sfn ».

Le Modèle:Date, il provoque un grave incident, lors de la messe dominicale en l'église Saint-Charles de Bouillon, lorsque la communion lui est refusée alors qu'il porte l'uniforme allemandModèle:Note. Degrelle et quelques rexistes séquestrent le doyen, l'abbé Michel Poncelet, pendant plusieurs heures dans la cave à vin de la maison familiale et l'ecclésiastique est finalement libéré par les Allemands. Cette voie de fait lui vaut d'être excommunié, sentence qui est levée sur le front en novembre 43Modèle:Sfn.

Photographie en noir et blanc de Wilhelm Keitel
Wilhelm Keitel.

Si courant 1943, Degrelle se tient à distance des activités du mouvement, il apparaît à plusieurs rassemblements rexistes lors desquels Modèle:Citation. Cela ne l'empêche pas d'ambitionner de donner à Rex et à lui-même un rôle prépondérant en Belgique : fin 1943, il écrit à Adolf Hitler pour dénoncer la politique anti-nazie du responsable de la Militärverwaltung, Reeder, et pour proposer au Führer de placer la Belgique sous administration civile et d'y nommer un Höherer SS- und PolizeiführerModèle:Sfn. Si rien n'atteste que Hitler ait reçu la lettre, Reeder en reçoit lui une copie, ce qui lui fournit l'occasion, une fois de plus de marquer sa défiance à l'égard de Degrelle, qui peu de temps auparavant, lui avait envoyé une lettre de louanges et un grand bouquet de fleurs : dans un courrier à Wilhelm Keitel, Reeder dénonce l'inconstance intellectuelle et la fantaisie (geistigen Beweglichkeit und Phantasie) de DegrelleModèle:Sfn. Le projet de Degrelle n'aboutit pas et le Modèle:Date, il quitte à nouveau la Belgique pour le camp d'entraînement de la Légion, puis pour le front de l'estModèle:Sfn.

Au printemps 1944, Degrelle tente de relancer un mouvement rexiste en Flandre. Reeder interdit immédiatement les rassemblements pro-Degrelle en Flandre et adresse à ses supérieurs à Berlin un rapport cinglantModèle:Sfn. Modèle:Citation bloc

Afin de favoriser le recrutement de soldats pour la [[28e SS-Freiwilligen-Grenadier-Division Wallonie|Modèle:28e SS Wallonie]] parmi les travailleurs belges en Allemagne, Degrelle ordonne, dans le courant de l'été 1944, à Victor Matthys, de dresser une liste de Modèle:Unité, liste à transmettre aux autorités allemandes afin de faciliter la déportation des ouvriers au sein du Reich. Seuls six à sept mille individus sont répertoriés et les listes ne sont pas transmises aux Allemands en raison de l'avance alliéeModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, Édouard Degrelle, le frère de Léon, pharmacien à Bouillon est assassiné par des résistants, alors qu'il ne joue qu'un rôle tout à fait secondaire dans le mouvement rexiste. À titre de représailles, le lendemain, trois rexistes assassinent un pharmacien bouillonnais, et sont brièvement arrêtés par la police allemande. Revenu en Belgique à l'annonce du meurtre de son frère, le Modèle:Date-, Léon Degrelle réclame à Heinrich Himmler l'exécution immédiate de 100 otages et désigne personnellement trois otages supplémentaires aux personnes déjà arrêtées. Les trois otages désignés par Degrelle sont abattus par la police allemande le Modèle:Date-Modèle:Sfn. S'il informe Himmler « qu'il est de son devoir de rester auprès de ses hommes en Belgique », cela ne l'empêche pas de se rendre à Paris puis de quitter Bruxelles pour rejoindre le front en EstonieModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il écrit à Matthys et l'assure « qu'un renversement de situation reste possibleModèle:Sfn ». Réfugiés en Allemagne, Degrelle, Matthys et son adjoint, Louis Collard, mettent officiellement fin à l'existence du mouvement rexiste, le Modèle:DateModèle:Sfn.

En Belgique, les rexistes sont l'objet de fréquentes attaques de la Résistance et nombre d'entre eux sont abattus, le phénomène s'amplifiant en 1944. Rex crée, après les « Formations de combat » et les « Gardes Wallonnes », de nouvelles unités comme le « Département Sécurité et Information », en mars 1943, et les « Formations B », début 1944, qui s'engagent activement dans la lutte contre les résistants ou supposés tels mais aussi dans des actions de pur banditisme. La campagne de terreur rexiste débute ouvertement avec l'assassinat du gouverneur de la province de Namur, le libéral et franc-maçon François Bovesse, le Modèle:DateModèle:Sfn. Le Modèle:Date l'exécution par la Résistance d'Oswald Englebin, bourgmestre rexiste du Grand Charleroi, dont la femme et le fils périssent dans l'attentat, entraîne des représailles des membres des Formations B qui commettent la « tuerie de Courcelles », du 17 au 18 août, faisant 27 victimesModèle:Sfn. À Bruxelles, ils assassinent le bâtonnier de l'ordre des avocats Louis Braffort<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Citation

L'exil et la construction du mythe

Exil en Espagne

Photographie en couleurs du général Franco , en uniforme, en 1969
Le général Franco Modèle:Nobr.
Photographie en noir et blanc de l'appareil utilisé par Degrelle pour atteindre l'Espagne, échoué sur une plage
Le bombardier bimoteur Modèle:Nobr écrasé sur la plage.

Condamné à mort par contumace par le Conseil de guerre de Bruxelles, le Modèle:DateModèle:Sfn, Degrelle gagne, fin Modèle:Date-, le Danemark puis la Norvège, deux pays toujours sous contrôle allemand ; il atteint Oslo, où il réquisitionne un bombardier bimoteur Heinkel 111, et il finit, après avoir survolé une grande partie de l'Europe, par atterrir en catastrophe sur une plage de Saint-Sébastien dans le nord de l'EspagneModèle:Sfn. Sa présence embarrasse le régime de Francisco Franco, qui héberge déjà Pierre LavalModèle:Sfn. Un correspondant de guerre belge, R. A. Francotte, lui rend visite à l'hôpital où il constate qu'il est sévèrement gardé. Lors de cette rencontre, Degrelle affirme qu'il est prêt à revenir en Belgique pour y être jugé, à condition qu'une amnistie totale soit accordée aux anciens combattants du front de l'Est, qu'il puisse s'y présenter « revêtu de son glorieux uniforme à cocarde belge, porteur des décorations gagnées au front » et qu'il assure sa défense lui-même, le procès devant recevoir une large publicité dans la presse et à la radio<ref>R. A. Francotte, L'heure de l'Espagne, Bruxelles, De Visscher, 1947.</ref>.

Le chargé d'affaires de Belgique en Espagne, Jacques De Thier, entame dès 1946 des négociations avec les autorités espagnoles pour le refoulement de Degrelle vers la France ou Gibraltar, sa livraison aux Nations unies ou aux autorités d'occupation en Allemagne, alors qu'une demande d'extradition doit encore être examinée par la justice espagnole. Ces tentatives échouent en raison du manque de soutien des gouvernements et diplomates britanniques et américains et des réticences du ministre espagnol des affaires étrangères qui estime « que depuis l'affaire Laval<ref group=alpha>Livré par l'Espagne à La France, le Modèle:Date-, Laval est condamné à mort le Modèle:Date- et exécuté le Modèle:Date suivant.</ref>, nous ne devons plus livrer d'autres prisonniers politiquesModèle:Sfn ». Le Modèle:Date, les autorités espagnoles font savoir à De Thier que « le Conseil d'État est opposé à l'extradition, [parce que] les crimes qui sont imputés à Degrelle sont politiques ou connexes à une activité politique ». Cette réponse suscite un violent discours du ministre belge des affaires étrangères, Paul-Henri Spaak, le Modèle:Date, au cours duquel il réitère sa demande d'extradition et menace de porter l'affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies, ce qui est fait dans les jours qui suivent. Dans un climat de plus en plus tendu, le gouvernement espagnol accepte de régler l'affaire Degrelle à trois conditions : la Belgique doit retirer sa plainte devant l'ONU, donner l'assurance que Degrelle serait jugé conformément aux lois et déclarer que le règlement de l'affaire Degrelle contribuerait à rétablir des relations diplomatiques normales avec l'Espagne. Pour Spaak, ces trois conditions sont inacceptables : « il est indécent de nous demander une assurance que Degrelle sera jugé conformément aux lois » et il n'accepte « pas de marchandage entre la livraison de Degrelle et la reprise des relations normales avec l'Espagne »Modèle:Sfn.

Après une nouvelle proposition espagnole, qui réitère à peu de chose près les conditions fixées précédemment, mais cette fois sous la forme d'un communiqué commun publié par Bruxelles et Madrid, et qui essuie un nouveau refus de Spaak, De Thier est informé le Modèle:Date au matin que Degrelle a reçu un ordre de quitter le territoire et qu'il a été mis en liberté surveillée pour pouvoir s'y conformer. Pour De Thier, les complicités espagnoles dans la disparition de Degrelle ne font pas de doute : Degrelle quitte l'hôpital le Modèle:Date- à huit heures du matin dans un taxi à bord duquel l'attendent deux passagers, la police locale refuse d'entamer des recherches et le jour même, vers dix heures du soir, les ministères des affaires étrangères et de l'intérieur notifient à la police de Saint-Sébastien que l'affaire est terminéeModèle:Sfn. De nouvelles tentatives pour obtenir l'extradition de Degrelle sont effectuées en 1958, après la mort de son filsModèle:Sfn, en 1970<ref>La nouvelle gazette, Modèle:Date.</ref>, et en 1983, à l'initiative du député socialiste Willy Burgeon<ref>Le peuple, Modèle:Date.</ref>, mais elles butent sur le fait qu'il a acquis la nationalité espagnole. En marge de ces démarches officielles, il fait l'objet de plusieurs projets de rapatriement de force en Belgique, en 1946, 1958 et 1961, qui ne connaissent jamais le moindre début de concrétisationModèle:Sfn.

Déchu de sa nationalité belge, Degrelle est naturaliséModèle:Sfn par adoption en 1954, sous le nom de Léon José de Ramirez ReinaModèle:Sfn. Dès 1947, il fait partie des fondateurs d'une association d'extrême droite, le Secours international pour les victimes du nazisme, aux côtés d'anciens membres de la Waffen-SS et de la Gestapo<ref>La dernière heure, Modèle:Date.</ref>. Il réapparaît en public lors d'une cérémonie organisée à la mairie de Madrid en Modèle:Date- pour la remise de décorations à d'anciens combattants sur le front de l'Est et donne, à la même époque, une interview au journal El EspañolModèle:Sfn. Si aucun élément n'atteste que Degrelle ait quitté l'Espagne entre 1945 et sa mort, on le voit ou l'imagine tour à tour en partance pour l'Argentine<ref> Le Soir, Modèle:Date.</ref>, ou réfugié au Portugal ou en Équateur<ref>La dernière heure, Modèle:Date.</ref>, en Uruguay<ref>Le Soir, Modèle:Date.</ref>, en Égypte<ref>'Le Soir, Modèle:Date.</ref>, voire en séjour en Belgique<ref>La Wallonie, Modèle:Date.</ref>. Sa naturalisation permet à Degrelle de multiplier les apparitions publiques : en 1962, il marie sa fille aînée, Chantal, en « grand uniforme de fantaisie, arborant ses décorations allemandes<ref>La Province, Modèle:Date.</ref> » ; en 1970, c'est au tour de sa cadette, Marie-Christine : Degrelle est cette fois en civil mais porte à la boutonnière les insignes de « feuilles de chêne »<ref>La dernière heure, Modèle:Date.</ref>. Parmi ses familiers se trouve notamment Otto SkorzenyModèle:Sfn. Dans la nuit du 22 au Modèle:Date, Degrelle participe pendant deux heures à la veillée funèbre du corps de Franco, et est ensuite victime d'un malaise cardiaque<ref>La Libre Belgique, Modèle:Date.</ref>.

Degrelle se remarie, le Modèle:Date avec Jeanne Brevet Charbonneau (1922-2014), la nièce de Joseph Darnand divorcée d'Henry Charbonneau, avec laquelle il vivait depuis plusieurs années et connaît une vie prospère, notamment grâce à l'entreprise de travaux publics qu'il dirige et qui participe à la construction de bases aériennes américaines en EspagneModèle:Sfn après une tentative infructueuse d'importation de matériel agricole d'Argentine, une société de blanchissage, puis un commerce d'objets d'artModèle:Sfn.

Dernier dirigeant en vie d'un mouvement pro-nazi d'une certaine importance, il devient une référence pour les mouvements néo-fascistes européens, les partis d'extrême droite et les mouvements intégristes, rôle qu'il cultive avec soinModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il est proche du Front national et est « un admirateur et un ami de son dirigeant, Jean-Marie Le Pen »Modèle:Sfn. Lors d'une émission du Droit de savoir, sur TF1, le Modèle:Date, Le Pen déclare : « je connais Léon Degrelle comme je connais un certain nombre d'hommes politiques mondiaux. [...] C'est un monument de la Seconde Guerre mondiale et un personnage historique tout à fait extraordinaire. Mais c'est un vieux monsieur qui s'attribue une influence qu'il n'a pas<ref>Modèle:Article.</ref>. » « Dans toute une série de livres et d'interviews, il tisse autour de ses faits de guerre toute une mythologie, racontant en détail ses relations privilégiées avec les dirigeants nazis et se présentant comme l'héritier de la tradition du national-socialisme européen. Les imprécisions historiques des récits historiques de Degrelle ne sont pas difficiles à relever »Modèle:Sfn. Certaines publications de Degrelle suscitent de vifs débats en Belgique. Les deux éditeurs belges de sa Lettre à Jean-Paul II à propos de Auschwitz, sont condamnés à un et deux ans de prison ferme<ref>La libre Belgique, Modèle:Date.</ref>, et la publication de la série de Wim Dannau, Ainsi parla Léon Degrelle, entraîne un vif débat à la Chambre où une interdiction est envisagée.

Mort

Léon Degrelle meurt à l'âge de 87 ans dans la soirée du jeudi Modèle:Date à Malaga, à la clinique Parque San Antonio où il avait été admis le Modèle:Date- en raison d'insuffisance cardiaque. Il est incinéré le lendemain. S'exprimant dans le cadre du documentaire Degrelle ou la Führer de vivreModèle:Sfn, Jean Vermeire, ancien officier de la légion Wallonie, déclare qu'il a dispersé les cendres de celui-ci à Berchtesgaden. Ce témoignage n'a pas été remis en cause lors du débat qui a suivi la diffusion du documentaire ou dans la presse<ref>Le Vif, 27 février 2009, Modèle:P..</ref>.

La construction du mythe

Photographie en noir et blanc de Hitler et Mussolini, se tiennent ensemble sur un stand de révision lors de la visite officielle de Mussolini à Munich.
Hitler et Mussolini durant une visite officielle de Mussolini à Munich.

Dans La Cohue de 1940, premier ouvrage écrit lors de son exil et publié en Suisse en 1949, Degrelle affirme avoir reçu l'aval du roi Modèle:Souverain2 pour reprendre ses activités politiques à partir de Modèle:Date-Modèle:Sfn : « c'est l'opposé qui est vrai. Décidé à récupérer le temps perdu, Degrelle ne cherche aucun conseil avant de plonger dans la mêlée politiqueModèle:Sfn ». Pour Charles d'Ydewalle, cet ouvrage « nous fournit, à travers plus de cinq cents pages, le sujet le plus utile à l'œil d'un psychiatre. Tout s'y retrouve depuis la verbosité la plus étincelante jusqu'à la platitude la plus sordide, en passant par des accès de mégalomanie qui, répétons-le, méritent l'étude avertie d'un spécialiste. […] Degrelle ne manque jamais l'occasion de se mettre à la tribune sur le même plan qu'Adolf Hitler, Benito Mussolini et Francisco Franco. Sa pathologie est ici éminemment intéressanteModèle:Sfn. » Du même auteur, proche de Degrelle au début des années trente, à propos de La campagne de Russie, deuxième ouvrage d'exil publié lui aussi en 1949 : « Degrelle fait du roman. Son pouvoir d'affabulation est tel qu'il peut raconter n'importe quoi à n'importe qui ». Et d'Ydewalle de poursuivre en soulignant que le livre est dédié aux Modèle:Nb de la légion Wallonie, qui d'après les rapports allemands a compté Modèle:Nb ou disparus et Modèle:Nb évacués du frontModèle:Sfn.

Hitler pour mille ans, publié en 1969, est tout aussi révélateur des affabulations de Degrelle et de son admiration persistante pour Hitler. Pour le premier aspect, Degrelle affirme tour à tour qu'après sa première entrevue avec Hitler en 1936, celui-ci aurait dit et répété à Joachim von Ribbentrop qu'il n'avait jamais vu de tels dons chez un gars de cet âgeModèle:Sfn, qu'en 1939, le soir, il allait parfois retrouver le roi Léopold Modèle:III à son palais de Laeken, « où le souverain le recevait détendu, en culotte de cheval » et où ils jetaient « ensemble les bases des campagnes de la presse rexiste »Modèle:Sfn ; toujours selon Degrelle, en préparation à l'invasion de la Norvège, « Hitler lui-même avait été auparavant rôder secrètement en bateau tout au long de la côte à investir et connaissait chaque crique du débarquementModèle:Sfn. » Bien qu'il n'ait rencontré Hitler qu'à trois reprises, il proclame « : Moi je l'ai connu tout au long de ces dix années, connu de tout près au moment de sa gloire, comme au moment où, autour de lui, l'univers de ses œuvres et de ses rêves basculait. Je sais. Je sais qui il était : le chef politique, le chef de guerre, l'homme, l'homme tout cru, l'homme tout courtModèle:Sfn. » Quant au second aspect, Degrelle nie la Shoah tout en exaltant les réalisations du nazisme : « On a publié, dans un gigantesque tapage, cent reportages, souvent exagérés, parfois grossièrement mensongers, sur les camps de concentration et les fours crématoires, seuls éléments que l'on veuille bien mentionner dans l'immense création que fut, pendant dix ans, le régime hitlérienModèle:Sfn. » Il termine son ouvrage en écrivant « qu'il est malheureux qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Hitler ait raté l'affaire [l'unification de l'Europe] à son tour [après Napoléon]. Le communisme eût été balayéModèle:Sfn » et que « Hitler disparu, le monde démocratique s'est révélé incapable de créer du neuf dans le domaine politique et social, ou même de rafistoler du vieuxModèle:Sfn », allant jusqu'à prétendre que Hitler a inspiré Nasser, de Gaulle, Tito et CastroModèle:Sfn.

Jusqu'à son dernier souffle, Léon Degrelle exalte les réalisations d'Hitler et du régime national-socialiste. Il s'inscrit en outre dans la mouvance négationniste, niant en particulier l'existence et la matérialité de l'holocauste, notamment dans sa Lettre à Jean-Paul Modèle:II à propos de Auschwitz, publiée en 1979. « Hormis une tendance grandissante à la mégalomanie et l'auto-glorification, son discours reste le même depuis 1945. Le tempérament de Léon Degrelle, le tempérament de celui qui a raison, qui a toujours raison, qui a raison tout seul, sa tendance – quel faible mot à en rajouter systématiquement, toujours et dans tout, voilà qui fait de ses déclarations, affirmations ou dénégations un buisson d'épines dont il est bien malaisé de faire un fagot ; le temps, mais encore plus la répétition, enjolive les histoires, les dépouille souvent de leurs aspects désagréables et gênantsModèle:Sfn. » Pour Marc Magain, en Espagne, Degrelle « s'exercera parallèlement à une activité littéraire abondante, à peaufiner de lui-même une image où l'histoire, la légende et le désir de justification se conjuguent et souvent se contredisent, au grand dam de ceux qui cherchent à retracer et à découvrir la réalitéModèle:Sfn ».

Comme le précise José Gotovitch, à l'époque directeur du Centre d'études et de recherches historiques de la Seconde Guerre mondiale et professeur à l'Université libre de Bruxelles, dans sa préface à l'ouvrage de Martin Conway, « s'est construit le mythe Degrelle, dont l'une des expressions les plus grotesques fut bien celle qui attribuait le prétendu refus belge de son extradition à la peur des révélations qu'il tenait en réserve. Or s'il est un mythe Degrelle […] c'est précisément le mythe de son importance, de son poids dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique »<ref>José Gottovitch (préf.) Modèle:Harv.</ref>.

L'homme et le tribun

Le Modèle:Date, Léon Degrelle épouse Marie-Paule Lemay, de cinq ans sa cadette, d'origine française et appartenant à la bonne bourgeoisie tournaisienneModèle:Sfn, avec qui il a cinq enfants : ChantalModèle:Note (1934), Anne (1936), Godelieve (1938), Léon-MarieModèle:Note (1939) et Marie-Christine (1944)<ref group=alpha>Degrelle a exploité les nombreux épisodes de sa vie familiale afin d'impressionner la foule, on se souvient encore des récits émouvants répandus par sa presse au sujet de la petite Chantal, Le Soir, Modèle:Date.</ref>. Le mariage est célébré par Louis Picard, et sur le faire-part, Degrelle s'y présente comme docteur en droitModèle:Sfn.

En 1943, Modèle:Citation. On attribue à cette époque à Degrelle un certain nombre de maîtresses à Berlin, à Paris et à Bruxelles, alors que sa femme entretient une liaison avec un officier de la Luftwaffe, le Sonderführer Hellmuth Pessl, qui meurt dans des circonstances peu clairesModèle:Sfn,<ref group=alpha>Officiellement, Pessl s'est suicidé près de la maison de Degrelle. Mais il a succombé à deux blessures par balle, à la tête et au cœur, et les autorités allemandes décident de ne pas enquêter plus avant.</ref> Toujours en 1943, Degrelle crée une nouvelle publication L'Avenir, qui connaît un succès populaire et financier : en 1944, L'Avenir réalise un bénéfice mensuel de Modèle:Nb, Modèle:Citation. Grâce également à la richesse de sa belle-famille, Modèle:Citation.

Après la guerre, son épouse<ref group=alpha>Le père et le beau-frère de Degrelle meurent en prison, et plusieurs de ses sœurs sont également incarcérées.</ref> est condamnée à dix ans de prison et en purge cinqModèle:Sfn. Lors de son procès, elle déclare que Modèle:Citation. Après sa libération, elle décide de ne pas rejoindre son mari en EspagneModèle:Sfn. Elle meurt à Nice, le Modèle:Date-, sans jamais avoir revu son époux depuis 1945Modèle:Sfn.

Généralement souriant, Degrelle plaît aux femmes, chaleureux, il Modèle:Citation : le Modèle:Date-, prisonnier à Cholet, il est sauvé du lynchage par onze détenus communistesModèle:Sfn. Il fait preuve d'un réel courage physique, tant dans les années 1930 durant lesquelles à différentes reprises, il sera ramené sur une civière de réunions où il était allé porter la contradiction, que pendant la guerre sur le front de l'EstModèle:Sfn. Il est surtout un orateur exceptionnel, capable d'enflammer son auditoire. Modèle:Citation, à l'exception de Paul-Henri SpaakModèle:Sfn. Il traite tour à tour le cardinal van Roey d'« anthropophage » et de « troglodyte ensoutané », le sénateur Philips de « requin d'argent pourri jusqu'aux métacarpes », le ministre du Bus de Warnaffe de « Gugusse de Warnaffe » et de « cagot débile », le premier ministre van Zeeland de « pillard larmoyant » et Winston Churchill de « débris bruyantModèle:Note ». Comme le souligne M. Conway, Modèle:Citation.

Le courage de Degrelle sur le front est souligné par Jean-Marie Frérotte et par Eddy de Bruyne. Modèle:Citation.

Modèle:Citation.

Historiographie

Degrelle suscite déjà de nombreuses publications en 1936 et 1937, qui émanent de ses partisans ou de ses adversaires et sont rédigées sur un ton hagiographique ou polémique. Pour le député rexiste Pierre Daye, « Léon Degrelle a un talent d'orateur prestigieux, un remarquable talent d'écrivain, un équilibre des nerfs magnifique, le sens du commandement, de l'organisation, l'autorité naturelle du chef<ref>Pierre Daye, Léon Degrelle et le Rexisme, Paris, Fayard, 1937 Modèle:Harv.</ref>. » Robert Brasillach est totalement séduit : « Peut-on résister à Léon Degrelle, à sa présence, à sa camaraderie immédiate, au rire d'enfant qui s'empare de lui ? […] Tout de suite, auprès de lui, on est saisi de cette confiance qui fait l'agrément juvénile du rexisme, on croit tout ce qu'il dit, tout ce qu'il va dire. […] Degrelle a cette jonction supérieure de son esprit et de son sang à l'esprit et au sang d'une époque, sans laquelle il n'est peut-être pas de meneur d'hommesModèle:Sfn. » Le portrait dressé en 1936 par Robert du Bois de Vroylande, jusqu'alors rédacteur en chef de la société d'édition REX et qui venait de rompre avec le rexisme, est d'une toute autre nature : « Du talent ? Oui si on appelle talent l'art de gueuler, les poings sur les hanches, comme au marché aux poissons, de faire passer des limandes pour des soles, les adversaires pour des requins et un pauvre type pour une sorte de génie. […] De la franchise ? Oui, si l'homme franc affirme blanc aujourd'hui et noir demain. De l'attachement à ses principes ? Oui, si l'attachement à ses principes est dans le fait de les piétiner chaque jour. De l'idéal ? Oui, si c'est en avoir que d'en changer comme de chemiseModèle:Sfn,<ref group=alpha>Arrêté par la Gestapo, prisonnier politique au fort de Breendonk, il est successivement déporté dans les camps de Buchenwald, Dora et Ellrich, où il meurt à quelques mois de la libération.</ref>

Il n'existe pas de bibliographie complète de Léon Degrelle répondant aux critères des historiens de métier, à l'exception de celle contenue dans la biographie résumée d'Alain Colignon publiée dans La Nouvelle Biographie nationale. Pour les années trente, l'ouvrage fondateur est celui de Jean-Michel Étienne, Le Mouvement rexiste jusqu'en 1940, relativement peu connu en dehors des milieux universitaires. Pour la période de la collaboration, les ouvrages de Martin Conway sont fondamentaux : « La première étude impartiale et systématique de la collaboration de Léon Degrelle et des rexistes avec l'occupant nazi de 1940 à 1945 vient seulement de paraître et on la doit à un Anglais ! […] Un ouvrage capital et captivant<ref>La libre Belgique, Modèle:Date, à propos de la version anglaise Collaboration in Belgium : Léon Degrelle and the Rexist Movement.</ref>. » La traduction de cet ouvrage en néerlandais, contemporaine de celle en français, est saluée par le Vlaams Nationaal Weekblad : « C'est une étude solide et sérieuse, la première qui traite le sujet de manière approfondie et avec un souci d'objectivité et qui donc comble une lacune<ref>Modèle:Citation étrangère in Vlaams Nationaal Weekblad, Modèle:Date.</ref>. »

Le livre de Pol Vandromme, Le Loup au cou de chien : Degrelle au service de Hitler, fait l'objet d'une large couverture dans la presse belge, qui souligne son caractère salutaire mais aussi son ton pamphlétaire et son manque de documentation<ref>Revue de presse de novembre 1976, consultée au CEGES.</ref>. Fondé sur plus de 150 témoignages et sur plusieurs entretiens avec Degrelle, le livre de Jean-Marie Frérotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste, qui couvre toute la vie de Degrelle, est favorablement accueilli par la presse belge<ref>Le Soir, Modèle:Date, La dernière Heure, Modèle:Date.</ref>, malgré l'absence d'appareil critique et de mention des sources.

Degrelle apparaît pour la première fois à la télévision belge dans le cadre de la série L'ordre nouveau de Maurice De Wilde, diffusée par la BRT, chaîne publique flamande, en 1981. Cette émission brise à la fois un tabou sur la collaboration en Belgique et sur le fait de diffuser une interview de Degrelle à la télévision nationale. Cette interview est critiquée dans son principe avant même sa diffusion<ref>Modèle:Article.</ref>. Léon Degrelle est longuement interviewé par des journalistes de la RTBF en 1977, en préparation d'une émission en cinq épisodes, dont la diffusion est prévue pour 1978. Le conseil d'administration de l'institution télévisuelle décide de reporter le projet considérant que l'impact de Degrelle, malgré les critiques des historiens, était encore trop fort. La série prévue en 1978 est finalement ramenée à trois épisodes et diffusée du 17 au Modèle:Date, chaque épisode étant suivi d'un débat. Elle suscite des réactions diverses, dont de violentes critiques qui estiment qu'on a offert une véritable tribune au symbole de la collaboration francophone en Belgique<ref>Sur ce sujet, voir Jocelyn Grégoire, « Analyse de l'émission télévisée (RTBF, mars 1988) sur Léon Degrelle : face et revers à travers la presse », Édition spéciale du bulletin trimestriel de Mémoire d'Auschwitz, Modèle:N°-21, Bruxelles, 1989, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date, la RTBF diffuse un nouveau documentaire de Modèle:Nobr, Degrelle ou la Führer de vivre, qui rencontre un réel succès d'audience, avec Modèle:Nb pour le documentaire et Modèle:Nb le débat qui lui fait suite<ref>Modèle:Lien brisé, Télé-Moustique, Modèle:Date.</ref>. Son auteur est l'historien français Korenthin Falc'hun, dont les travaux de thèse de doctorat ont servi de base au film, et sa réalisation est dirigée par Philippe Dutilleul, journaliste belge réputé pour son ton avant-gardiste et décalé et dont plusieurs émissions ont suscité de vifs débats en Belgique francophone. Même s'il fait l'objet de polémiques<ref>Droit de réponse, La Revue Nouvelle, mai-juin 2009, Modèle:N°-6.</ref>,<ref name="Télérama_010409">Léon Degrelle ou la Führer de vivre divise le Figra, Télérama, Modèle:Date.</ref>, ce documentaire « décoiffe » et brise un tabou<ref>Modèle:Lien web.</ref>. À la différence de ses prédécesseurs, le film ne fait appel ni à la « voix off », ni aux commentaires d'historiens ou de spécialistes<ref>Film et débat sur Degrelle à la RTBF, RésistanceS, Modèle:Date.</ref>, le choix étant de « privilégier l'intelligence des gens<ref>Le Soir, Modèle:Date.</ref> ». En s'appuyant sur de nombreuses archives inédites, ce documentaire délivre de nouveaux éléments biographiques, particulièrement en ce qui concerne l'exil espagnol, en présentant les témoignages « bruts » de personnes ayant connu Degrelle. « Dénué de commentaire et d'éclairages historiques, volontairement truffé de zones d'ombres, ce long portrait parcellaire et impressionniste laisse ainsi s'épanouir, pour mieux la dénoncer, la folie mégalomaniaque de ce symbole du fascisme européen, qui, après sa condamnation à mort par contumace, coula des jours paisibles en Espagne jusqu'en 1994<ref name="Télérama_010409"/>. »

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Écrits et œuvres

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Recueil de textes de Degrelle

  • Wim Dannau Ainsi parla Léon Degrelle, 13 volumes, 1973 (éditeur responsable : H. De Graer-81 Obberg-Wemmel)

Ouvrages historiques

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Livres de contemporains

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Essai

Filmographie

Annexe

Articles connexes

Liens externes

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