Yann Goulet

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Yann Goulet, de son vrai nom Jean Gustave René, né le Modèle:Date de naissance à Saint-Nazaire, et mort le Modèle:Date de décès à Bray, est un sculpteur et militant politique franco-irlandais actif dans le mouvement breton, et est impliqué par ce biais dans la collaboration.

Ses activités chez les nationalistes bretons sont notables. Il est ainsi à l'origine de la création des Bagadoù stourm, le service d'ordre du Parti national breton, dont il encadre les activités pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui vaut une condamnation à mort à la Libération. Après-guerre, il se signale de nouveau en se présentant comme le président du « Comité national de la Bretagne libre », l'organe qui publie les communiqués de presse pour le compte du Front de libération de la Bretagne.

Dans le domaine culturel, il se distingue par sa production de sculpteur. Après avoir fait partie du mouvement des Seiz Breur avant-guerre, il devient un artiste en vue lors de ses années d'exil en Irlande, signant plusieurs œuvres officielles.

Débuts artistiques et politiques

Yann Goulet voit le jour le Modèle:Date de naissance à Saint-Nazaire<ref name="The Gardians obituaries">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Douglas Johnson, « Yann Goulet, A Breton nationalist and Nazi collaborator, he became a highly successful Irish sculptor », dans The Gardians, 6 septembre 1999, consulté sur https://www.theguardian.com le 10 novembre 2013</ref>, où ses parents tiennent un hôtel<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Michael Kenny, « CASTLEISLAND: Sculptor of the Ballyseedy Memorial: Yann-Renard Goulet », dans Irish Independent, 2 décembre 2009, consulté sur http://www.independent.ie le 10 novembre 2013</ref>. Grâce à l'obtention d'une bourse lui permettant de suivre des études supérieures<ref name="The Gardians obituaries"/>, il entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier du sculpteur Charles Despiau, un ancien praticien d'Auguste Rodin, dont l'approche rompt avec l'enseignement traditionaliste et classique de l'école<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial"/>. Il y obtient un prix en sculpture<ref name="The Gardians obituaries"/>.

Ses travaux sont exposés lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936<ref name="The Gardians obituaries"/>, et à cette occasion il fait le déplacement avec Dorig Le Voyer et d'autres jeunes d'un cercle celtique parisien, et l'Allemagne nazie exerce une certaine fascination sur lui<ref name="Cadiou 2013 P174"/>. Il est aussi exposé lors de l'Exposition universelle de 1937 à Paris<ref name="The Gardians obituaries"/>, et le Monument de la jeunesse de l'Empire français à Lille qu'il réalise en 1939 participe de son accession au rang d'artiste de niveau nationalModèle:Référence à confirmer<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial"/>.

Le temps passé à Paris le convainc que la France ignore la Bretagne. Il se rapproche alors du mouvement artistique breton Seiz Breur qui vise à moderniser l'expression artistique de cette région, avant d'en devenir un des principaux dirigeants. Sa participation inclut la sculpture, mais il est aussi présent en tant que joueur de Modèle:Page h' pour faire la promotion de musiques et danses traditionnelles bretonnes<ref name="The Gardians obituaries"/>. Il fait aussi partie pendant ses années parisiennes du groupe celtique Modèle:Langue<ref>Modèle:Harvsp</ref> dont il est un des sonneurs<ref name="Cadiou 2013 P174">Modèle:Harvsp</ref>.

Après la destruction d'un haut-relief de Jean Boucher représentant L'Union de la Bretagne à la France sur la façade de la mairie de Rennes par le groupe Gwenn ha Du en Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp</ref>, il rejoint le Parti national breton et fait partie de la « seconde génération »<ref group="n">Kristian Hamon distingue deux générations de militants dans ce parti. Une première, présente dès les premières années de l'après-Première Guerre mondiale, et une seconde présente à partir du début des années 1930, et pour laquelle la destruction d'une statue symbolisant l'union de la Bretagne à la France à Rennes a agi comme un phénomène déclencheur.</ref> de militants du parti<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Il est suspecté, puis relâché à la suite de l'attentat<ref>Modèle:Ouvrage</ref> de l'organisation Gwenn ha Du, dirigée contre la colonne de la Fédération bretonne-angevine à Pontivy le Modèle:Date-.

La Seconde Guerre mondiale

Internement en Allemagne

En 1939, il est renvoyé dans le secteur de Strasbourg pour y suivre un stage d'école de « sabotage ». Il participe au début de la Seconde Guerre mondiale et est capturé par les Allemands le Modèle:Date, alors qu'il faisait sauter un pont sur l'Aisne<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial"/>.

Lors de son internement en Allemagne, ses contacts au Parti national breton l'amènent à encadrer des prisonniers de guerre bretons rassemblés dans un camp à Luckenwalde dans ce que l'historien Kristian Hamon appelle un Modèle:Citation<ref name="Hamon 2001 P41">Modèle:Harvsp</ref>. Cette activité rentre dans le cadre d'un projet mené par Olier Mordrel et François Debeauvais, qui sont présents depuis le début de la guerre en Allemagne<ref>Modèle:Harvsp</ref> et qui, avec l'appui de certains membres des services secrets du pays<ref>Modèle:Harvsp</ref>, cherchent à recruter des cadres leur permettant de prendre le pouvoir en Bretagne une fois l'armée allemande sur place<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En échange de la promesse d'une libération, et en contrepartie d'une participation à cette tentative de putsch, ces prisonniers suivent les cours de Yann Goulet et d'autres membres du PNB<ref name="Hamon 2001 P41"/>.

Modèle:Refnec.

Direction des Bagadoù Stourm et activité au sein du Parti national breton

Fichier:L'Heure Bretonne - 25 avril 1942 - Yann Goulet & Bagadoù stourm.jpg
Yann Goulet (à droite), avec des membres du Bagadoù stourm en avril 1942.

Pendant l'Occupation, il intègre la section d'Ille-et-Vilaine du Parti national breton, et dirige avec son lieutenant Alan Louarn les organisations de jeunesse du parti<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En Modèle:Date<ref name="Hamon 2001 P154"/>, il crée les Bagadou stourm, qui forment le service d'ordre du PNB, et dessine la coupe de leurs uniformes<ref name="The Gardians obituaries"/>. Par ses rites, ses pratiques, et ses symboliques, cette organisation est semblable aux services d'ordre du Parti populaire français ou du Parti franciste<ref name="Hamon 2001 P154">Modèle:Harvsp</ref>. Des camps d'été sont organisés pour former cette milice qui, bien que non armée et présentant les mêmes caractéristiques des chantiers de la jeunesse française mis en place par le régime de Vichy dans leurs deux premières années d'existence, n'hésite pas à utiliser la violence au besoin, et se transforme progressivement en une formation paramilitaire<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La promotion des officiers des Bagadou Stourm est appelée « Patrick Pearse », façon de célébrer le Modèle:25e de l'Easter Rising<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Ses activités dans les Bagadoù Stourm profitent, comme le reste des activités des nationalistes à l'époque, de la bienveillance de l'occupant<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Pendant l'été 1943, l'organisation renommée depuis peu Strolladoù Stourm tient son camp d'été à Saint-Herbot, dans les monts d'Arrée, où se structurent les maquis communistes. Sous la houlette de Yann Goulet, les Strolladoù Stourm y organisent la chasse aux réfractaires du Service du travail obligatoire<ref name="Harvsp|Cadiou|2006|p=278">Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date, le groupe défile en uniforme et au pas de l'oie dans la ville de Landivisiau, créant ainsi des tentions avec la police française. Un policer infiltré est découvert, puis séquestré par les nationalistes bretons. Après 4 jours de négociation, les gendarmes français et allemands chargent les Bagadoù Stourm et arrêtent Goulet. Il est emprisonné et passé à tabac en compagnie d'un de ses lieutenants. Il est finalement libéré après avoir entamé une grève de la faim de trois semaines<ref name=":0" />. Il est de nouveau arrêté par la police française à Rennes le 9 septembre 1943 et incarcéré à la prison Jacques-Cartier avec Jean L'Haridon. Les Allemands libèrent les deux hommes le 30 octobre 1943Modèle:Refnec.

Pendant la guerre, Yann Goulet est également collaborateur de L'Heure bretonne, l'hebdomadaire du Parti national breton<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Ce journal, publié avec l'assentiment de l'occupant, se distingue pendant toute la guerre par son antisémitisme virulent et son soutien à « l'Europe nouvelle » dirigée par le troisième Reich<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans un appel « aux jeunes de Bretagne » publié en juin 1942 par L'Heure Bretonne, Yann Goulet prend ainsi fait et cause pour l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie : Modèle:Citation<ref>L'Heure Bretonne, n°78, 10 janvier 1942, cité par Modèle:Harvsp</ref>

Alors que le PNB se divise en deux tendances<ref group="n">L'une favorable à l'ancien directeur du PNB et germanophile Mordrel, et l'autre favorable à l'actuel directeur Delaporte, tenant lui d'une entente avec le régime de Vichy</ref>, Goulet reste fidèle à Delaporte comme la plupart des jeunes de sa milice<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il s'oppose ainsi avec son lieutenant Alan Louarn aux tentatives de débauchage de ses membres par Célestin Lainé, qui est partisan d'une collaboration à outrance avec l'armée allemande<ref name="Hamon 2001 P154"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En juin 1944, le PNB est au bord de la faillite. Le 27 juin, Yann Goulet s'attaque, avec trois de ses hommes, à une perception située à Pouancé. Étant en bicyclette sous un temps pluvieux, la police retrouve rapidement leur trace. Les trois hommes de Goulet sont arrêtés, ce dernier est le seul à réussir à s'échapper. Des membres du Bezen Perrot ont également participé aux recherches<ref name=":0" />.

Modèle:Refnec

Exil en Irlande

Après la guerre, Goulet fuit en Irlande avec sa femme Voig et leurs deux jeunes enfants à l'aide de faux papiers<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial"/>. Aidé tout d'abord par des nationalistes gallois pour traverser la Grande-Bretagne, il arrive dans son nouveau lieu de résidence en Modèle:Date et est alors le premier d'une quarantaine d'autres bretons à venir trouver asile dans ce pays<ref group="n">Selon l'historien irlandais Éamon O Ciosàin cité par Erwan Chartier, vingt-deux miliciens du Bezenn Perrot font de même à l'époque, de même qu'une vingtaine d'autres nationalistes bretons<ref name="Chartier 2010 P470"/></ref>,<ref name="Chartier 2010 P470">Modèle:Harvsp</ref>. Par l'intermédiaire de républicains irlandais, il rencontre un autre militant breton déjà présent depuis des années dans le pays, Louis Millardet, qui l'aide à s'installer<ref name="Chartier 2010 P471"/>. Dans le même temps, il est condamné à mort par contumace par la Cour de justice de Rennes en 1947<ref>Sorj Chalandon, « Mort de Yann Goulet, l'allié breton de Hitler. Il était en Irlande depuis la fin de la guerre. », dans Libération, 26 août 1999, consulté sur http://www.liberation.fr le 10 novembre 2013.</ref>.

Il acquiert par la suite la nationalité irlandaise, baptise sa maison « Koat-Keo »<ref name="Chartier 2010 P598">Modèle:Harvsp</ref>, et voit la naissance de son troisième enfant dans le pays<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial"/>. Il bénéficie de bons contacts avec le mouvement républicain irlandais, et joue un rôle dans la mise en contact de Kadhafi et de l'IRA provisoire lorsque cette dernière cherche à obtenir des armes<ref name="Chartier 2010 P597">Modèle:Harvsp</ref>. Il est aussi suspecté lorsque l'IRA fait exploser la Colonne Nelson pour célébrer le Modèle:50e de l'Easter Rising, puis étroitement surveillé par le SDECE lorsque Charles de Gaulle visite l'île en Modèle:Date, puis lorsque l'ancien président français y passe après sa démission<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Activités de sculpteur

Fichier:Ballyseedy monument.jpg
Mémorial de Ballyseedy.

Avec l'aide discrète de Éamon de Valera, alors Taoiseach, il parvient à devenir sculpteur officiel de la république d'Irlande en 1949<ref name="Chartier 2010 P471">Modèle:Harvsp</ref>, et réalise plusieurs sculptures, notamment à la Modèle:Lien à Dublin<ref name="Chartier 2010 P598"/>, mais aussi un buste de Charles Stewart Parnell exposé à la chambre des communes irlandaise<ref name="The Gardians obituaries"/>.

Il se lance aussi dans l'enseignement de l'art, et devient professeur dans une école professionnelle de Bray<ref name="Chartier 2010 P598"/> après avoir pendant plusieurs années exercé diverses professions<ref name="Sculptor of the Ballyseedy Memorial"/>.

Une des voix du Front de libération de la Bretagne

Goulet est de nouveau impliqué dans les activités du mouvement breton lorsque la première génération du front de libération de la Bretagne commet une quarantaine d'attentats entre 1966 et 1969. L'Irlande joue alors un rôle important dans le développement de ce mouvement clandestin. Les communiqués de revendication suivant chaque attentat sont publiés depuis Dublin par le « Comité national de la Bretagne libre » qui est présidé par Goulet<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'idée de la création de ce groupe est imputée à Yann Fouéré, qui possède lui une entreprise dans la région de Galway à l'époque, et c'est au dernier trimestre 1967 que Goulet contacte plusieurs figures du mouvement pour le mettre en place. Celui-ci est effectivement actif à partir du Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp</ref>, et en plus de la publication de communiqués de presse sert aussi d'interface pour des reportages de presse, ou pour adresser des lettres de revendication au président de la république<ref name="Chartier 2010 P597"/>.

Son influence réelle au sein du Front de libération de la Bretagne est cependant sujette à débats, certains militants n'hésitant pas dès le début à prendre leurs distances avec lui en raison de son passé dans les Bagadoù stourm. Il est de plus marginalisée lorsque la deuxième génération d'activistes du FLB, marquée à gauche celle-là, commence à être active dans les années 1970, et hérite du surnom de « général micro » en raison de ses activités limitées à un rôle de communication<ref name="Chartier 2010 P597"/>. À partir de l'attentat de Roc'h Trédudon en Modèle:Date, les poseurs de bombes du FLB commencent à envoyer eux-mêmes des communiqués revendiquant leurs actes, ce qui a pour effet de mettre Goulet sur la touche<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il continue cependant à rencontrer des clandestins du FLB en Irlande au moins jusqu'en 1977<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Mort et hommages

Lors de son enterrement, des représentants de la Royal Hibernian Academy ainsi que du Sinn Féin sont présents, et Yann Fouéré lui rend hommage<ref name="Chartier 2010 P598"/>.

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

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Liens externes

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